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- NLM76Grand Maître
Des réflexions en vrac :zinzinule a écrit:Bravo pour la métaphore du combat de catch qui me plaît beaucoup : si c'est moi qui suis couverte de boue, c'est terriblement flatteur !nlm76 a écrit:je me suis amusé à reprendre l'expression "proposer des activités aux élèves", assez innocente au demeurant.
Cependant, il me semble que c'est un point crucial de départage entre un enseignement souffrant et un enseignement posé, calme et tranquille.
Mais brisons là: je crains que ma présomption naturelle ne convienne à votre caractère. Et surtout, je laisse la place à des conseils plus utiles que les miens à notre jeune stagiaire.
Avant qu'on ne close cette digression, je veux quand-même essayer de comprendre pourquoi "proposer des activités aux élèves" est mal et en quoi l'expression que j'ai utilisée (innocemment) déclenche autant de "présomptions" : ne vous est-il jamais arrivé de (pêle-mêle)
- demander à des élèves de compter les syllabes métriques d'un vers,
- reformater "au kilomètre" des sizains à deux mètres et de demander à vos élèves de les recopier après avoir retrouvé la métrique du poème
- trier une série de groupes nominaux en deux catégories : ceux où il y a un article partitif, ceux où il y a un article défini contracté
- apprendre par cœur un poème
- remettre les actions d'une nouvelle de Maupassant dans l'ordre chronologique
- faire une rédaction
- réutiliser une tournure récemment lue dans une phrase à inventer
ou que sais-je encore ?
Je ne sais pas à quoi ressemble votre "faire cours" si vous ne proposez jamais à vos élèves de faire quoi que ce soit à part vous écouter. Vous devez avoir un talent que je n'ai pas, c'est évident ! Moi, si je parle trop, non seulement mes élèves ne font rien, ne réfléchissent pas, et n'apprennent rien, mais en plus, ils s'emmerdent. Moi-même, j'ai toujours détesté m'ennuyer en cours et j'ai préféré faire docilement ce qu'on me demandait de faire, à savoir ce que j'appelle des activités. Je pense pouvoir dire que ces activités m'ont fait progresser.
Pourquoi "activité" a-t-il une connotation si négative pour vous ? Quel est le rapport de cause à effet entre l'activité des élèves en classe et l'enseignement souffrant ?
Bon. Donner des exercices à faire aux élèves. Leur proposer des activités. C'est kif-kif. En revanche, j'aimerais combattre l'idée qu'écouter un cours, ce n'est pas agir. Et puis, dans proposer des activités, j'entends "occuper", je n'entends pas "enseigner", ce qui n'est pas le cas dans "proposer des exercices". Il ne s'agit pas de veiller à ce qu'ils soient actifs, il s'agit de veiller à ce qu'ils apprennent.
D'autre part, je crains que dans "activités", il y ait la tentation de l'éparpillement; l'exercice qu'on propose de façon répétitive et routinière est très souvent très formateur, dès lors qu'il est par nature complexe. Ainsi par exemple de l'analyse grammaticale.
Il y a quelque chose qui permet de souffrir un peu moins, c'est de ne pas se demander si les élèves s'ennuient ou pas en classe. Parce que, en dehors de quelques exceptions, il arrive bien souvent à un élève de s'ennuyer en classe. Bien sûr, cela me fait plaisir quand je m'aperçois qu'ils ne s'ennuient; mais cela ne me tarabuste pas non plus quand je vois qu'ils s'ennuient. Ou plutôt que certains s'ennuient.
Enfin, quand au "talent" qui rend magistral un cours, soyez sûr que j'y travaille avec acharnement; je ne prétends pas y arriver systématiquement, mais j'y travaille. Et si je m'occupe trop de "construire des séquences", de "trouver des problématiques", etc. je n'ai pas le temps de faire ce travail pour être moins mauvais: me cultiver, réfléchir, apprendre des textes, les analyser, travailler ma diction, etc.
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Presse-puréeGrand sage
@ zinzinule:
le terme "activité" est un terme fourre-tout et terriblement imprécis, qui peut gravement dériver vers le joli slogan à la mode qui fait beau dans un descriptif, mais sans forcément de contenu et d'acquisition pour les élèves.
La question à se poser, c'est de savoir si les élèves apprennent et retiennent quelque chose à la suite de "l'activité". Sinon, c'est du bougisme et cela ne sert à rien. Par ailleurs, c'est quoi une "activité"? Et qu'est-ce qui prouve exactement (dans la recherche sérieuse et crédible, et pas dans les slogans) que les élèves sont "actifs" lors d'une "activité", ou plus précisément qu'ils "apprennent" quelque chose?
Dans les propositions que vous faites, il y a beaucoup de questions de ce type que je pose aux élèves, et ce sont mes méthodes de travail pour une certaine part. Je n'appelle pas cela des "activités", terme qui me semble être dans ce cas être un aveu culpabilité de l'enseignant par rapport à son action sur les élèves ("je ne les fais pas travailler sur un texte, je les mets en activité") et un terme à destination de la seule hiérarchie, extérieur aux élèves. Pour aller plus loin, j'ai l'impression que ce terme est une forme d'excuse, parce que nous enseignons quelque chose qui a la réputation d'être inutile, et il faut qu'il faut donc justifier (le même problème se pose avec l'énigmatique notion de compétence appliquée à la culture et la littérature). J'en ai assez d'être transformé par une hiérarchie inepte et par la pression de sous-fifres en gratte-papier, en chieur de "dispositifs", de "rapports d'activités", de "documents annuels de présentation", de "descriptifs annuels" mais aussi de "protocole de présentation de cours", voire de "process d''enseignement". Le mot activité est un pas vers cela.
Je le répète: "mettre en activité" ou "proposer" une activité ne sert à rien s'il n'y pas de savoir au bout.
PS.: pour les aspects théoriques sur la question de "l'activité", voir par exemple Baillargeon, dont nous parlons dans un autre post, Hirsch, Hirst, Willingham, ou encore Astolfi et Meirieu (dans un de ses derniers livres qui évoque les lieux communs en pédagogie). Juste pour dire que la remise en question du terme "activité" n'est pas qu'un truc de vieux râleur...
le terme "activité" est un terme fourre-tout et terriblement imprécis, qui peut gravement dériver vers le joli slogan à la mode qui fait beau dans un descriptif, mais sans forcément de contenu et d'acquisition pour les élèves.
La question à se poser, c'est de savoir si les élèves apprennent et retiennent quelque chose à la suite de "l'activité". Sinon, c'est du bougisme et cela ne sert à rien. Par ailleurs, c'est quoi une "activité"? Et qu'est-ce qui prouve exactement (dans la recherche sérieuse et crédible, et pas dans les slogans) que les élèves sont "actifs" lors d'une "activité", ou plus précisément qu'ils "apprennent" quelque chose?
Dans les propositions que vous faites, il y a beaucoup de questions de ce type que je pose aux élèves, et ce sont mes méthodes de travail pour une certaine part. Je n'appelle pas cela des "activités", terme qui me semble être dans ce cas être un aveu culpabilité de l'enseignant par rapport à son action sur les élèves ("je ne les fais pas travailler sur un texte, je les mets en activité") et un terme à destination de la seule hiérarchie, extérieur aux élèves. Pour aller plus loin, j'ai l'impression que ce terme est une forme d'excuse, parce que nous enseignons quelque chose qui a la réputation d'être inutile, et il faut qu'il faut donc justifier (le même problème se pose avec l'énigmatique notion de compétence appliquée à la culture et la littérature). J'en ai assez d'être transformé par une hiérarchie inepte et par la pression de sous-fifres en gratte-papier, en chieur de "dispositifs", de "rapports d'activités", de "documents annuels de présentation", de "descriptifs annuels" mais aussi de "protocole de présentation de cours", voire de "process d''enseignement". Le mot activité est un pas vers cela.
Je le répète: "mettre en activité" ou "proposer" une activité ne sert à rien s'il n'y pas de savoir au bout.
PS.: pour les aspects théoriques sur la question de "l'activité", voir par exemple Baillargeon, dont nous parlons dans un autre post, Hirsch, Hirst, Willingham, ou encore Astolfi et Meirieu (dans un de ses derniers livres qui évoque les lieux communs en pédagogie). Juste pour dire que la remise en question du terme "activité" n'est pas qu'un truc de vieux râleur...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- zinzinuleNiveau 8
Presse-purée a écrit:
La question à se poser, c'est de savoir si les élèves apprennent et retiennent quelque chose à la suite de "l'activité". Sinon, c'est du bougisme et cela ne sert à rien.
C'est exactement la question que je me pose.
Dans les propositions que vous faites, il y a beaucoup de questions de ce type que je pose aux élèves, et ce sont mes méthodes de travail pour une certaine part. Je n'appelle pas cela des "activités", terme qui me semble être dans ce cas être un aveu culpabilité de l'enseignant par rapport à son action sur les élèves ("je ne les fais pas travailler sur un texte, je les mets en activité") et un terme à destination de la seule hiérarchie, extérieur aux élèves.
Je ne vis pas dans la culpabilité... et je n'attends pas la bénédiction de la hiérarchie sur mon travail, surtout quand je participe à une discussion sur un forum de collègues ! Pour moi, proposer une activité ou un travail est équivalent (j'utilise peu le mot exercice, ou pas dans ce sens). Je ne suis pas pour grand chose dans votre ressenti à la lecture du mot activité, et bien que vous ayez tous l'air sympathique, je ne vais pas le remplacer par exercice parce que ça vous heurte. .
Pour aller plus loin, j'ai l'impression que ce terme est une forme d'excuse, parce que nous enseignons quelque chose qui a la réputation d'être inutile, et il faut qu'il faut donc justifier (le même problème se pose avec l'énigmatique notion de compétence appliquée à la culture et la littérature).
Je le répète: "mettre en activité" ou "proposer" une activité ne sert à rien s'il n'y pas de savoir au bout.
C'est également une évidence pour moi.
La remise en question du terme "activité" n'est pas qu'un truc de vieux râleur...
Qui a parlé de vieux râleur ?
- Presse-puréeGrand sage
Pas de problème: je ne vous demande pas de remplacer le terme "activité" par autre chose.
Je me demandais ce que vous mettiez derrière, parce que ce terme est vague, et j'ai une une réponse.
Plus généralement, je me demande quels sont les processus à l'oeuvre derrière l'habitude de remplacer par le terme "activité" toute une série de termes anciens qui convenaient tout à fait ("exercice", "travail", ou encore "lecture" parfois remplacé par "activité de lecture"...).
Je me demandais ce que vous mettiez derrière, parce que ce terme est vague, et j'ai une une réponse.
Plus généralement, je me demande quels sont les processus à l'oeuvre derrière l'habitude de remplacer par le terme "activité" toute une série de termes anciens qui convenaient tout à fait ("exercice", "travail", ou encore "lecture" parfois remplacé par "activité de lecture"...).
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"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- zinzinuleNiveau 8
nlm76 a écrit:Et puis, dans proposer des activités, j'entends "occuper", je n'entends pas "enseigner", ce qui n'est pas le cas dans "proposer des exercices". Il ne s'agit pas de veiller à ce qu'ils soient actifs, il s'agit de veiller à ce qu'ils apprennent.[/i]
Il y avait donc un malentendu : mon souci est de les mettre au travail (si l'expression vous convient mieux, alors c'est parfait) pour qu'ils apprennent, pas pour les divertir ou les occuper
D'autre part, je crains que dans "activités", il y ait la tentation de l'éparpillement; l'exercice qu'on propose de façon répétitive et routinière est très souvent très formateur, dès lors qu'il est par nature complexe. Ainsi par exemple de l'analyse grammaticale.
Je ne suis pas la dernière à le penser
Il y a quelque chose qui permet de souffrir un peu moins, c'est de ne pas se demander si les élèves s'ennuient ou pas en classe. Parce que, en dehors de quelques exceptions, il arrive bien souvent à un élève de s'ennuyer en classe. Bien sûr, cela me fait plaisir quand je m'aperçois qu'ils ne s'ennuient; mais cela ne me tarabuste pas non plus quand je vois qu'ils s'ennuient. Ou plutôt que certains s'ennuient.
Au contraire de vous, j'essaie de faire en sorte qu'ils s'ennuient le moins possible : que les consignes soient claires, les exigences également. L'oisiveté d'un ou deux peut rapidement être un désastre. C'est peut-être dû en partie aux élèves que je croise - je travaille en collège, dans une ZEP
Enfin, quand au "talent" qui rend magistral un cours, soyez sûr que j'y travaille avec acharnement; je ne prétends pas y arriver systématiquement, mais j'y travaille. Et si je m'occupe trop de "construire des séquences", de "trouver des problématiques", etc. je n'ai pas le temps de faire ce travail pour être moins mauvais: me cultiver, réfléchir, apprendre des textes, les analyser, travailler ma diction, etc.J'approuve votre sens des priorités
- zinzinuleNiveau 8
Presse-purée a écrit:Pas de problème: je ne vous demande pas de remplacer le terme "activité" par autre chose.
je me demande quels sont les processus à l'oeuvre derrière l'habitude de remplacer par le terme "activité" toute une série de termes anciens qui convenaient tout à fait ("exercice", "travail", ou encore "lecture" parfois remplacé par "activité de lecture"...).
Je comprends bien, mais je n'ai pas cette préoccupation. Il est vrai que jusqu'ici, les inspecteurs que j'ai croisés m'ont paru beaucoup plus intelligents que moi et tout à fait compétents pour juger des qualités et défauts de mon travail. Les conseils qu'ils ont pu me donner m'ont semblé vraiment fondés, étaient basés sur une lecture intelligente des textes étudiés, sur une observation fine et attentive de mon cours, et de mes élèves ; je n'ai pas du tout perçu la demande institutionnelle à laquelle vous faisiez référence. D'ailleurs, l'inspectrice que j'ai vu l'an passé était vraiment pragmatique : "peu importe ce que vous faites si ça marche" serait un raccourci assez fidèle de son propos.
- IphigénieProphète
Bon donc je bosse, tu bosses, nous bossons,vous bossez, ils bossent .
What else?
What else?
- ysabelDevin
Je suis bien d'accord avec mes camarades. En outre ce terme me fait toujours penser immédiatement au centre aéré. Mon fils y faisait des activités ; ou encore aux jours de vacances : "qu'allons-nous faire comme activités aujourd'hui ?"
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- retraitéeDoyen
J'ai réservé les "activités" à la dernière heure de classe fin juin, le reste de l'année, j'ai fait des cours, qu'ils ont écoutés (ou pas) et auxquels ils ont participé (ou pas), ils ont fait des exos et des devoirs que j'ai corrigés. Je crois que derrière ce mot d'activités, qu'on n'utilisait pas quand j'ai débuté, on sous -entend qu'un élève qui ne participe pas ( plutôt que de dire n'importe quoi) n'est pas "actif" (contrairement à celui qui vibrionne ), et que le fait d'écouter et de tenter de comprendre est condamnable.
- madamedNiveau 7
Iphigénie a écrit:Bon donc je bosse, tu bosses, nous bossons,vous bossez, ils bossent .
What else?
+1
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Tempête sous un crâne
- OlympiasProphète
Oh oui !!!!!!!!!! Parce que se concentrer pour écouter le cours...c'est la principale activité (et il semblerait que cela soit moins intéressant qu'une agitation compulsive abritée derrière du jargon ridicule). Je place régulièrement dans le cours des plages Ecoute : ils posent le stylo, ils se taisent, ils se concentrent et ils m'écoutent raconter (ça marche très bien ). Dans le même style, lecture silencieuse, stylo à la main, d'un looooooooooong texte. :shock:retraitée a écrit:J'ai réservé les "activités" à la dernière heure de classe fin juin, le reste de l'année, j'ai fait des cours, qu'ils ont écoutés (ou pas) et auxquels ils ont participé (ou pas), ils ont fait des exos et des devoirs que j'ai corrigés. Je crois que derrière ce mot d'activités, qu'on n'utilisait pas quand j'ai débuté, on sous -entend qu'un élève qui ne participe pas ( plutôt que de dire n'importe quoi) n'est pas "actif" (contrairement à celui qui vibrionne ), et que le fait d'écouter et de tenter de comprendre est condamnable.
- NLM76Grand Maître
Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris : que voulez-vous dire par "Je ne suis pas la dernière à le penser" ?zinzinule a écrit:nlm76 a écrit:
D'autre part, je crains que dans "activités", il y ait la tentation de l'éparpillement; l'exercice qu'on propose de façon répétitive et routinière est très souvent très formateur, dès lors qu'il est par nature complexe. Ainsi par exemple de l'analyse grammaticale.
Je ne suis pas la dernière à le penser
Il y a quelque chose qui permet de souffrir un peu moins, c'est de ne pas se demander si les élèves s'ennuient ou pas en classe. Parce que, en dehors de quelques exceptions, il arrive bien souvent à un élève de s'ennuyer en classe. Bien sûr, cela me fait plaisir quand je m'aperçois qu'ils ne s'ennuient; mais cela ne me tarabuste pas non plus quand je vois qu'ils s'ennuient. Ou plutôt que certains s'ennuient.
Au contraire de vous, j'essaie de faire en sorte qu'ils s'ennuient le moins possible : que les consignes soient claires, les exigences également. L'oisiveté d'un ou deux peut rapidement être un désastre. C'est peut-être dû en partie aux élèves que je croise - je travaille en collège, dans une ZEP
D'autre part, le souci que les consignes soient claires me paraît n'avoir rien à voir avec la question de l'ennui: c'est parce qu'on veut enseigner qu'on s'efforce d'être clair.
Enfin, l'oisiveté d'un ou deux peut être un désastre, surtout en collège, j'en conviens. Il faut leur donner du travail, "écouter attentivement" étant le premier, de sorte que ce soit de leur faute s'ils s'y refusent, et de les punir très sévèrement. D'ailleurs, même si ce n'est pas entièrement de leur faute, on les punit quand même: ce n'est pas parce qu'on n'est pas un professeur parfait que ce doit être le bazar.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- zinzinuleNiveau 8
nlm76 a écrit: Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris : que voulez-vous dire par "Je ne suis pas la dernière à le penser" ?
Je veux dire que je n'ai absolument rien contre les tâches répétitives et routinières moi non plus, ni contre l'analyse grammaticale, qui fait partie des
- IphigénieProphète
zinzinule a écrit:nlm76 a écrit: Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris : que voulez-vous dire par "Je ne suis pas la dernière à le penser" ?
Je veux dire que je n'ai absolument rien contre les tâches répétitives et routinières moi non plus, ni contre l'analyse grammaticale, qui fait partie desactivitéstravaux que je propose très régulièrement. J'entends votre crainte que le mot activité ne cache pour une part de l'éparpillement (...du toc, du creux, du fun, du bling-bling pédagogique, peut-être ?) mais si je considère mon propre travail je trouve cette crainte infondée.
Eh bien voici mon dernier mot
Et sur le mot et sur la chose
Madame passez-moi le mot
Et je vous passerai la chose
- User5899Demi-dieu
Bof, comme tous les profs de lettres, nous sommes sensibles aux mots employés. Le mot "activité" n'appartient pas de droit ni d'évidence au champ de l'école, je trouve, et je suspecte ceux qui le promeuvent d'arrières-pensées peu honnêtes. Un exercice n'est pas une activité. Et écouter un cours en prenant des notes n'est certainement pas une démarche passive. Par ailleurs, qu'ils s'emmerdent, ça leur fera le plus grand bien.
- tannatHabitué du forum
Écouter un cours en prenant des notes au collège ? ...
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- NLM76Grand Maître
zinzinule a écrit:nlm76 a écrit: Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris : que voulez-vous dire par "Je ne suis pas la dernière à le penser" ?
Je veux dire que je n'ai absolument rien contre les tâches répétitives et routinières moi non plus, ni contre l'analyse grammaticale, qui fait partie desactivitéstravaux que je propose très régulièrement. J'entends votre crainte que le mot activité ne cache pour une part de l'éparpillement (...du toc, du creux, du fun, du bling-bling pédagogique, peut-être ?) mais si je considère mon propre travail je trouve cette crainte infondée.
Nous sommes d'accord. Mais qu'appelez-vous l'analyse grammaticale ?
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- zinzinuleNiveau 8
Venez à mes cours...
Sans avoir la légitimité d'un agrégé de grammaire, j'enseigne modestement une grammaire traditionnelle... la même que j'ai apprise à l'école quand j'étais petite, parce que je ne veux pas les embrouiller. A ceci près que, oui, j'avoue il m'arrive de prononcer le mot... déterminant puisque j'ai choisi avec mes collègues un manuel dont les exercices me semblaient intéressants et dans lequel ce terme est employé.
C'est affreux, n'est-ce pas ?
Un jour, si je continue comme ça, je vais leur parler de complément de phrase !
Je m'en retourne travailler... j'ai fort à faire.
- 288Niveau 10
nlm76 a écrit:zinzinule a écrit:nlm76 a écrit: Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris : que voulez-vous dire par "Je ne suis pas la dernière à le penser" ?
Je veux dire que je n'ai absolument rien contre les tâches répétitives et routinières moi non plus, ni contre l'analyse grammaticale, qui fait partie desactivitéstravaux que je propose très régulièrement. J'entends votre crainte que le mot activité ne cache pour une part de l'éparpillement (...du toc, du creux, du fun, du bling-bling pédagogique, peut-être ?) mais si je considère mon propre travail je trouve cette crainte infondée.
Nous sommes d'accord. Mais qu'appelez-vous l'analyse grammaticale ?
Et vous, nlm76, qu'entendez-vous par là ? Une phrase d'auteur portée au tableau, où les élèves mettent en évidence les natures et les fonctions des mots et des propositions ?
- User5899Demi-dieu
Qui parle spécifiquement du collège ?tannat a écrit:Écouter un cours en prenant des notes au collège ? ...
- tannatHabitué du forum
Mais le débat a démarré sur le collège (cf. Stagiaire en lettres classiques à la rentrée, mille milliards de questions... la page 1 Launy dit qu'elle sera en collège puis les p 2 et 3 le débat entre nlm76 et Zinzinule), et puis nous sommes dans la section collège... Les élèves du collège ne sont pas ceux du lycée, enfin il me semble.
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- NLM76Grand Maître
En fait, si je vous ai posé la question, ce n'est pas pour vous piéger, mais parce que j'ai moi-même longtemps ignoré ce que signifiait "analyse grammaticale". En l'occurrence, ce que vous décrivez ici est plus large que l'analyse grammaticale, puisque vous évoquez aussi l'analyse logique.288 a écrit:nlm76 a écrit:zinzinule a écrit:
Je veux dire que je n'ai absolument rien contre les tâches répétitives et routinières moi non plus, ni contre l'analyse grammaticale, qui fait partie desactivitéstravaux que je propose très régulièrement. J'entends votre crainte que le mot activité ne cache pour une part de l'éparpillement (...du toc, du creux, du fun, du bling-bling pédagogique, peut-être ?) mais si je considère mon propre travail je trouve cette crainte infondée.
Nous sommes d'accord. Mais qu'appelez-vous l'analyse grammaticale ?
Et vous, nlm76, qu'entendez-vous par là ? Une phrase d'auteur portée au tableau, où les élèves mettent en évidence les natures et les fonctions des mots et des propositions ?
Ce que j'entends par analyse grammaticale, c'est l'analyse dans une phrase, le plus souvent d'auteur, pas forcément portée au tableau, de certains des mots, en en donnant la nature et la fonction (et pour les noms et les adjectifs, le genre et le nombre; pour les verbes la voix le mode et la personne).
C'est un exercice vraiment formateur, ne trouvez-vous pas ?
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- 288Niveau 10
nlm76 a écrit:En fait, si je vous ai posé la question, ce n'est pas pour vous piéger, mais parce que j'ai moi-même longtemps ignoré ce que signifiait "analyse grammaticale". En l'occurrence, ce que vous décrivez ici est plus large que l'analyse grammaticale, puisque vous évoquez aussi l'analyse logique.288 a écrit:nlm76 a écrit:
Nous sommes d'accord. Mais qu'appelez-vous l'analyse grammaticale ?
Et vous, nlm76, qu'entendez-vous par là ? Une phrase d'auteur portée au tableau, où les élèves mettent en évidence les natures et les fonctions des mots et des propositions ?
Ce que j'entends par analyse grammaticale, c'est l'analyse dans une phrase, le plus souvent d'auteur, pas forcément portée au tableau, de certains des mots, en en donnant la nature et la fonction (et pour les noms et les adjectifs, le genre et le nombre; pour les verbes la voix le mode et la personne).
C'est un exercice vraiment formateur, ne trouvez-vous pas ?
Tout à fait d'accord. Et initiation à l'analyse logique dès la fin de 6e.
- User5899Demi-dieu
Ah bon, ils n'en font plus au primaire ? :shock: :shock:288 a écrit:initiation à l'analyse logique dès la fin de 6e.
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- 6e en ap français...quelles activités proposer?
- Topic pour proposer des activités et exercices mathématiques.
- 5e : quelle sitographie puis-je proposer à mes élèves pour qu'ils fassent des exposés sur les grands explorateurs ?
- Proposer aux élèves des "tâches agréables" pour les vacances.
- des élèves avides de lire mais que leur proposer?
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