- JohnMédiateur
Le Café pédagogique est extrêmement critique contre la conférence de consensus sur l'évaluation :
Texte intégral : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/12/12122014Article635539672030904906.aspxEvaluation : Le consensus est déjà là !
"Le consensus existe déjà". La conférence sur l'évaluation était à peine commencée le 11 décembre au matin qu'un membre du jury de cette "conférence de consensus sur l'évaluation" annonçait publiquement la couleur. La conférence ministérielle ne cherche pas à comprendre mais à convaincre. La volonté de changer l'évaluation s'y affiche et les mesures sont clairement annoncées. La conférence sur l'évaluation n'a rien d'une conférence de consensus. [...]
A l'évidence, ce dialogue ouvert est totalement absent de la "conférence de consensus" organisée par le ministère le 11 décembre. Certes il y a des experts. Certes il y a un jury. Mais il manque à la conférence l'essentiel : des questions et un débat.
Les interventions sont parfois très intéressantes, comme celle d'Antoine Prost. Mais toutes défendent la même thèse. A. Prost juge les modes d'évaluation actuels très pauvres et décourageants. A. Florin estime que l'évaluation actuelle fait des dégâts. Les praticiens de terrain invités ont tous abandonné l'évaluation traditionnelle pour s'inscrire dans le schéma de l'évaluation fixée par l'institution. Car, cerise sur le gâteau, l'institution a déjà établi dans la circulaire de rentrée ce que doit être la nouvelle évaluation. Entièrement composé par le ministère, le jury de la conférence est instruit à sens unique ce qui ne laisse aucun doute sur ses conclusions. Comme l'a si bien dit un membre du jury dès le 11 décembre au matin : "Le consensus existe déjà !".
Changer l'évaluation est nécessaire pour construire le socle. On n'imagine pas un socle accordé par une moyenne de moyennes. Il faut donc bien déconstruire l'idée de la moyenne. Changer l'évaluation peut-être une grande chance pour l'Ecole. Ce qu'a expliqué Agnès Florin, par exemple, quand elle montre les dégâts de l'évaluation actuelle, mérite d'être connu et compris. Les exemples d'actions sur le terrain montrent que la réflexion sur l'évaluation peut porter le changement. En acceptant de réfléchir à leurs modes d'évaluation, les enseignants se mettent en mouvement, construisent du collectif, une culture et une action commune. Et c'est cette dynamique là qui ouvre des perspectives à l'Ecole. Bien davantage que le changement d'évaluation stricto sensu.
Alors, si changer l'évaluation c'est changer l'école, peut-on réellement changer sans se questionner ? La conférence peut-elle vraiment totalement éviter le débat sur les valeurs qui portent l'évaluation ? Peut-elle espérer changer quelque chose sans se demander comment on change l'évaluation ? Réduite à un monologue, avec de bons moments de langue de bois, la "conférence de consensus" n'a semble-t-il pour objectif que de légitimer des instructions déjà écrites. L'expérience et la recherche montrent pourtant que ce pilotage par le haut de l'évaluation peut être le meilleur moyen de ne rien changer.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- User21714Expert spécialisé
"La loi de refondation de l'école l'annonçait déjà en juillet 2013 : « Les modalités de la notation des élèves doivent évoluer pour éviter une “notation-sanction“ à faible valeur pédagogique et privilégier une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant les initiatives et compréhensible par les familles. » L'on pouvait raisonnablement penser que cette lubie ne retiendrait pas l'attention des successeurs du ministre Peillon, qu'elle serait vite oubliée tant les priorités sont ailleurs. Mais c'est l'inverse qui s'est produit dans le court acte 2 impulsé par Benoit Hamon, où il est apparu urgent de faire disparaître la “vilaine” note donnée par de “méchants” professeurs qui n'ont de cesse de sanctionner leurs élèves et de les traumatiser.
Faut-il noter, ne pas noter, préférer les lettres aux chiffres, mettre des codes couleur et à partir de quel âge ? Pour enrayer l'échec scolaire et mettre un terme à la stigmatisation des élèves en difficulté, les experts ont tranché : il s'agira désormais de privilégier une “évaluation bienveillante”, laquelle soulignera les acquis sans trop insister sur les lacunes. A n'en pas douter, cette mesure qui n'a jamais été éprouvée par le passé fera progresser les élèves dans l'acquisition des apprentissages.
Car c'est toujours là que le bât blesse, et il y a peu de chances pour que l'utilisation de pastilles rouges et vertes au collège permette à nos élèves de saisir l'énoncé de mathématiques qui en laisse plus d'un perplexe aujourd'hui. De plus, les élèves demandent des notes, sources de motivation, et leurs parents aussi – étonnamment d'ailleurs, sur ce sujet, l'avis de ces derniers n'est pas pris en compte sauf à penser que la FCPE représente l'ensemble des parents.
La stigmatisation réelle, chacun le sait, c'est d'arriver au collège sans savoir ni lire, ni écrire, ni compter correctement et d'en être handicapé toute sa vie. Cibler les efforts et les moyens sur l'apprentissage des fondamentaux : voilà le seul objectif que devrait avoir tout ministre de l'éducation nationale. Le MRC ne cesse de le dire. Mais de tout cela notre Ministre ne parle pas... encore ?"
http://www.mrc-france.org/Ce-n-est-pas-la-note-qui-stigmatise-les-eleves-mais-l-absence-de-maitrise-des-savoirs-fondamentaux_a714.html
Faut-il noter, ne pas noter, préférer les lettres aux chiffres, mettre des codes couleur et à partir de quel âge ? Pour enrayer l'échec scolaire et mettre un terme à la stigmatisation des élèves en difficulté, les experts ont tranché : il s'agira désormais de privilégier une “évaluation bienveillante”, laquelle soulignera les acquis sans trop insister sur les lacunes. A n'en pas douter, cette mesure qui n'a jamais été éprouvée par le passé fera progresser les élèves dans l'acquisition des apprentissages.
Car c'est toujours là que le bât blesse, et il y a peu de chances pour que l'utilisation de pastilles rouges et vertes au collège permette à nos élèves de saisir l'énoncé de mathématiques qui en laisse plus d'un perplexe aujourd'hui. De plus, les élèves demandent des notes, sources de motivation, et leurs parents aussi – étonnamment d'ailleurs, sur ce sujet, l'avis de ces derniers n'est pas pris en compte sauf à penser que la FCPE représente l'ensemble des parents.
La stigmatisation réelle, chacun le sait, c'est d'arriver au collège sans savoir ni lire, ni écrire, ni compter correctement et d'en être handicapé toute sa vie. Cibler les efforts et les moyens sur l'apprentissage des fondamentaux : voilà le seul objectif que devrait avoir tout ministre de l'éducation nationale. Le MRC ne cesse de le dire. Mais de tout cela notre Ministre ne parle pas... encore ?"
http://www.mrc-france.org/Ce-n-est-pas-la-note-qui-stigmatise-les-eleves-mais-l-absence-de-maitrise-des-savoirs-fondamentaux_a714.html
- coindeparadisGuide spirituel
Si même le Café Pédagogique trouve que la gestion des dossiers par l'EN est tout sauf démocratique , où va-t-on ??
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- CelebornEsprit sacré
Étonnamment, le Café Pédagogique rejoint ici la position du SNALC (!!).
Je rappelle le communiqué qu'on avait publié à ce sujet (il y a deux mois !), et qui, je crois, se trouve ici parfaitement justifié : LIEN.
Je rappelle le communiqué qu'on avait publié à ce sujet (il y a deux mois !), et qui, je crois, se trouve ici parfaitement justifié : LIEN.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- coindeparadisGuide spirituel
Justement, lui qui défendait jusqu'ici toutes les mesures depuis 2 ans s’essouffle semble-t-il...
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- CasparProphète
J'ai du mal à comprendre cette obsession de l'évaluation. Ce qui prime c'est l'enseignement, non? Je comprends bien la nécessité d'évaluer mais ce n'est pas non plus l'alpha et l'oméga de notre métier. D'après France Culture mardi, la France est "au milieu du gué, entre immobilisme et pratiques innovantes" (ils citaient le rapport d'une sociologue dont j'ai oublié le nom, désolé) et nous avons bien sûr eu droit aux sempiternels Danemark et Finlande (agrémentés cette fois d'une pincée de pays anglophones et asiatiques pour changer un peu).
- Luigi_BGrand Maître
Pas sûr que ce soit pour les mêmes raisons.Celeborn a écrit:Étonnamment, le Café Pédagogique rejoint ici la position du SNALC (!!).
De ce que je comprends ici, la critique est pour une réforme moins verticale et surtout plus radicale.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
Nathalie Mons, du CNESCO (la même qui soutient que le redoublement n'a pas été progressivement supprimé en France depuis les années 1980).Caspar Goodwood a écrit:D'après France Culture mardi, la France est "au milieu du gué, entre immobilisme et pratiques innovantes" (ils citaient le rapport d'une sociologue dont j'ai oublié le nom, désolé) et nous avons bien sûr eu droit aux sempiternels Danemark et Finlande (agrémentés cette fois d'une pincée de pays anglophones et asiatiques pour changer un peu).
Et le rapport n'est pas piqué des hannetons puisqu'il se contente de recenser - façon Prévert - d'autres modes d'évaluation qui ont tous la particularité d'être étrangers... et donc meilleurs !
http://www.cnesco.fr/wp-content/uploads/2014/12/Comparaison-internationale-sur-l%C3%A9valuation_Cnesco_091214.pdf
D'ailleurs le "Café" s'est réjoui de ce rapport, s'oubliant même quelque peu :
François Jarraud a écrit:Mais N Mons a surtout situé le débat sur l'évaluation dans l'évolution globale des systèmes éducatifs. Elle constate que depuis les années 1970 et surtout 1990, dans tous les pays développés on assiste à un encadrement croissant des procédures d'évaluation. Partout de nouveaux textes réglementaires tentent de contraindre l'évaluation pratiquée par les enseignants. La France fait exception. Le socle commun de 2005 a bien essayé d'encadrer les pratiques enseignantes avec le livret personnel de compétences mais avec un rare insuccès. Si les enseignants français sont cadrés par un programme national de façon très stricte, ce qui n'est pas forcément le cas ailleurs, ils ont toute liberté pour concevoir les procédures et les supports d'évaluation. L'enjeu de la conférence nationale c'est d'en finir avec cette liberté enseignante pour cadrer la façon dont les enseignants évaluent en France comme cela se pratique,par exemple avec des tests nationaux, ailleurs.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/12/10122014Article635537954674144621.aspx
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- JPhMMDemi-dieu
Bien sûr, il faut lire :L'enjeu de la conférence nationale c'est d'en finir avec cette liberté enseignante pour cadrer la façon dont les enseignants etc...
L'enjeu de la conférence nationale c'est d'en finir avec cette liberté enseignante pour recadrer les enseignants
Je pourrais dire ce que je pense des fossoyeurs de la liberté pédagogique — appelée, avec mépris, "cette liberté enseignante" — mais je sais que mes mots seraient hors charte.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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