Albi : une enseignante poignardée à mort par la mère d'un élève

Luigi_B a écrit:Hommage à Fabienne et aussi à Pierre : http://www.laviemoderne.net/humeurs/82-tombeau-pour-l-ecole

baboben5 a écrit:

Objection : l'an dernier j'ai écrit un courrier à trois syndicats de l'EN pour évoquer ce problème de violence qui existe également dans d'autres services publics (police, hôpitaux...) pour savoir ce qu'ils comptaient faire, si fallait pas se farcir d'une petite manif' au minimum... Pas eu de réponse.
Très récemment, j'ai écrit un courrier à ma députée à propos de la politique d'éducation de l'actuel gouvernement et évoqué également les problèmes de violence totalement ignorés. Je me demande s'il ne faudrait pas créer une lettre type que chaque enseignant enverrai à ses député et sénateur pour interpeller. MAis à la rentrée donc.

Olympias a écrit:

Luigi_B a écrit:Hommage à Fabienne et aussi à Pierre : http://www.laviemoderne.net/humeurs/82-tombeau-pour-l-ecole

Merci

Cripure a écrit:

Olympias a écrit:Benoît Hamon souligne d’abord l’enseignante «remarquable» qu’était l’institutrice poignardée. Il souligne surtout la qualité du «projet éducatif mené par les enseignants, la mixité sociale et la réussite du dialogue dans ce quartier». Le meurtre d’une enseignante dans sa classe, insiste-t-il, est un acte particulièrement «odieux, un crime abominable». Il faut certes «protéger l’école de la République» ajoute-t-il. Mais il n’imagine pas pour autant en interdire l’accès aux parents d’élèves.

P O U R Q U O I   ?

Hamon, démission !

John a écrit:

16h26 : Pour Paul Raoult, président de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), "Ce drame est un fait divers très malheureux, mais, au vu des informations à ma connaissance, il n'a rien à voir avec les problèmes de violence en milieu scolaire". Nul n'est besoin, pour le responsable associatif, de renforcer la sécurité à l'entrée des établissements scolaires à la suite de cet évènement.

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/en-direct-une-institutrice-poignardee-a-mort-par-la-mere-d-un-eleve-a-albi_1556832.html

The Goon a écrit:

Employé oxymorique a écrit:

John a écrit:

Un fait divers...  
Cela dit, venant de la bêtise (pour ne pas dire autre chose...) incarnée...

pour Raoult c'est juste un dommage collatéral.
C'est tellement grave, tellement choquant, que je n'arrive même pas à trouver les mots. C'est juste affreux.

Olympias a écrit:

dandelion a écrit:+1 Bientôtlesud.
C'est moi où l'on rivalise d'efforts tant chez les journalistes que chez le procureur, ou le ministère pour faire de cet acte un acte isolé et presque sans rapport avec le métier de la victime? Notons que ni le quartier ni l'école ne donnent, selon Libération, un cadre aux faits.
Et pourquoi tout de suite aborder le sujet de l'entrée des parents dans l'école?
Et si elle avait tué un enfant? Il dirait la même chose? Après, s'ils trouvent tous normal qu'une personne qui avait visiblement de gros soucis psychiatriques ait la garde d'une jeune enfant, pourquoi ne pas trouver normal qu'elle entre dans une école avec un couteau de cuisine.
Evidemment, une affaire qui mettrait en lumière en même temps le manque de moyens de la psychiatrie, de l'aide à l'enfance et de l'école en même temps, ce serait embêtant. Ouf, ce n'est pas ça. Personne n'est responsable, personne n'est coupable. Même pas l'auteur du coup.

  

John a écrit:Le Midi Libre : "seuls quatre professeurs ont été tués en France depuis une trentaine d'années par des élèves".
http://www.midilibre.fr/2014/07/04/une-enseignante-poignardee-a-mort-a-albi-par-la-mere-d-un-eleve,1019783.php

Lefteris a écrit:Même si les causes d'un assassinat sont complexes, il est possible que la banalisation du mépris , venant de l'institution elle-même, fasse tomber toutes les barrières. C'est une dingue dira-t-on. Je réponds : "Raison de plus, ce sont les plus perméables à l'air du temps".
Quoi qu'il en soit, je vois arriver le jour où les professeurs mourront dans la même indifférence que les policiers, les pompiers, par exemple, qui subissent ça depuis longtemps avec les expressions toutes faites :  "ce sont les risques du métier" , " ils sont payés pour ça" , "ils le savaient en entrant  dans le métier".  

Spartacus a écrit:

Dame Tartine a écrit:L'information a été expédiée en 2 minutes chrono sur France 2 et 3 sur TF1. Il y avait le foot à traiter, c'était manifestement plus important. Ça me débecte.
Ce que tu dis dans le premier paragraphe de ton message est très juste, hélas.
J'ai pleuré quand j'ai appris cette triste nouvelle tout à l'heure. Des pensées pour cette collègue et sa famille

Visiblement, nous ne sommes que deux à faire ce constat   : alors il faut s'attendre à ce que chaque année le nombre de victimes expiatoires croisse et qu'on exige de nous toujours plus d'aveuglement volontaire.

Je suis tellement désabusé qu'après les propos de Paul Raoult, je ne serais même pas étonné que quelqu'un de chez nous invoque une quelconque forme de provocation de la part de notre malheureuse collègue, une phrase maladroite, une remarque désobligeante... Bref, un truc qui permettrait de s'en désolidariser en justifiant le geste - "certes excessif" - de la mère, mais ma foi, assez compréhensible... Ce genre de lâcheté s'est déjà vue.

Le système à bout de souffle nous envoie au casse pipe pour que certains puissent obtenir leur bâton de maréchal...

Finalement, j'ai envie de dire "à qui le tour?"

Personnellement, je me suis fait casser la figure une fois, attendre à la sortie une multitude de fois et j'ai été précipité dans les escaliers à la renverse, par un grand élève masqué, juste après avoir reçu des menaces de vengeances. Quand je me suis plaint d'avoir failli me rompre le cou, réponse du proviseur avec un sourire pervers : "Ça ne sert à rien de dramatiser : il vaut mieux y voir une marque d'intérêt."
Vivement la retraite. Mais je plains les jeunes collègues.

Olympias a écrit:Dans Libération :

Il a vu la maîtresse d’école couchée dans la salle de classe de sa copine de maternelle. «Elle était par terre, comme ça. Pleine de sang.» Il a vu aussi les pompiers arriver. Puis les autres instituteurs «nous ont mis en sécurité dans les autres classes», semble réciter le petit garçon haut comme trois pommes. Sa maman paraît autrement secouée par les événements. «J’amenais mon enfant à l’école quand cette femme en est sortie en courant en tenant sa fille par la main, raconte Karima, encore tout alarmée. Elle m’a pris par le col et elle s’est mise à hurler : "je l’ai tuée, je l’ai tuée, vous pouvez appeler la police". Puis elle est partie.»
Neuf heures, vendredi matin. Dernier jour de classe à l’école Edouard Herriot du quartier Lapanouse à Albi (Tarn). La jeune institutrice, 34 ans et mère de deux enfants, assurait l’accueil matinal de ses élèves. Elle est tombée dans sa classe, frappée d’un coup de couteau de cuisine au thorax. Sans dispute, sans altercation préalable. «Comme ça, clac !», s’épouvante Karima.

L’auteure de l’agression est une parente d’élève «souffrant de troubles mentaux sévères», mère isolée d’une fillette de cinq ans, habitante depuis deux mois de la résidence du bout de la rue. A peine connue de ses voisines pour avoir «beaucoup de problèmes avec son mari ou son ex-mari». La résidence elle-même n’est pas d’une insoutenable misère : une seule tour où réside le concierge, des immeubles de quatre étages autour, de la pelouse partout et même un parc. A trois pas du centre-ville, sa cathédrale et ses briques roses. Un quartier populaire, ni plus ni moins.

Les parents d’élèves, qui échangent encore leur stupéfaction réciproque derrière les barrières policières en fin de matinée, insistent tous pour dire que «tous sont super gentils dans cette école», qu’il n’y avait «aucune tension avec les enseignants». Le ministre de l’Education qui a atterri à Albi dans les deux heures qui ont suivi le drame ne dit pas autre chose. Benoît Hamon souligne d’abord l’enseignante «remarquable» qu’était l’institutrice poignardée. Il souligne surtout la qualité du «projet éducatif mené par les enseignants, la mixité sociale et la réussite du dialogue dans ce quartier». Le meurtre d’une enseignante dans sa classe, insiste-t-il, est un acte particulièrement «odieux, un crime abominable». Il faut certes «protéger l’école de la République» ajoute-t-il. Mais il n’imagine pas pour autant en interdire l’accès aux parents d’élèves.

Aux abords de l’école Edouard Herriot, le secrétaire départemental du syndicat FSU relève la coïncidence entre ce fait et la toute récente étude de l’Insee sur les agressions verbales et physiques subies pas les enseignants. «Très peu de ces agressions remontent dans l’institution scolaire ou par la voie syndicale, résume Robert Couffignal. Trop de dossiers classés sans suite ont fini par dissuader les enseignants de les signaler.»

Janne a écrit:Il est mignon. Il faudrait la lui ressortir quand son fils se fera poignarder en cours.

Janne a écrit:
Ça me fait bien rigoler..."les morts sont tous de braves types", chantait Brassens.
Je suis bien contente que Hamon ait pu connaître la qualité professionnelle de notre collègue morte...; quant au projet éducatif de l'école...non mais il faut arrêter, c'est risible. Cette déclaration sur le professionnalisme est pathétique ; la question n'est pas là. Le problème réside dans le fait qu'une PE a été tuée sur son lieu de travail, une école, un jour de classe, par une mère d'élève. Rien à voir avec les qualités pédagogiques de la collègue.

dandelion a écrit:
Et si elle avait tué un enfant? Il dirait la même chose? Après, s'ils trouvent tous normal qu'une personne qui avait visiblement de gros soucis psychiatriques ait la garde d'une jeune enfant, pourquoi ne pas trouver normal qu'elle entre dans une école avec un couteau de cuisine.
Evidemment, une affaire qui mettrait en lumière en même temps le manque de moyens de la psychiatrie, de l'aide à l'enfance et de l'école en même temps, ce serait embêtant. Ouf, ce n'est pas ça. Personne n'est responsable, personne n'est coupable. Même pas l'auteur du coup.

Spartacus a écrit:

Lefteris a écrit:Quoi qu'il en soit, je vois arriver le jour où les professeurs mourront dans la même indifférence que les policiers, les pompiers, par exemple, qui subissent ça depuis longtemps avec "ce sont les risques du métier" " ils sont payés pour ça" "ils le savaient en entrante dans le métier".

Je crois qu'on en est déjà là...

Mais finalement, si on est tous unanimes pour ignorer le sort des policiers, des pompiers, des militaires... Pourquoi mériterions-nous plus de compassion?

Je crois que le système se fout bien de nos os, et qu'à force de subir ça, nous devenons à la fois insensibles et complices.  

may68 a écrit:http://www.bvoltaire.fr/pierrevanommeslaeghe/fabienne-terral-calmes-institutrice-assassinee-devant-ses-eleves,92608

"Dans une société où l’ignorance crasse s’étale fièrement, et pas seulement chez les footballeurs mais aussi chez les animateurs télé, les chanteurs à la mode, les journalistes et même les politiques, ceux qui ont fait leur métier de la transmission du savoir ne peuvent qu’être méprisés. Dans une société qui ne valorise que le plaisir immédiat, la jouissance facile, qui prône l’extase obligatoire devant les poncifs éculés de la pensée chamallow, ceux qui demandent aux élèves d’étudier, de travailler, de faire des efforts pour une perspective un peu plus lointaine que demain ne peuvent être perçus que comme des empêcheurs de bonheur instantanée, des « méchants » donc. "

désolée si le lien a déjà été posté

arcenciel a écrit:

Olympias a écrit:

Luigi_B a écrit:Hommage à Fabienne et aussi à Pierre : http://www.laviemoderne.net/humeurs/82-tombeau-pour-l-ecole

Merci

Merci.

may68 a écrit:http://www.bvoltaire.fr/pierrevanommeslaeghe/fabienne-terral-calmes-institutrice-assassinee-devant-ses-eleves,92608

républicain a écrit:

Janne a écrit:
Ça me fait bien rigoler..."les morts sont tous de braves types", chantait Brassens.
Je suis bien contente que Hamon ait pu connaître la qualité professionnelle de notre collègue morte...; quant au projet éducatif de l'école...non mais il faut arrêter, c'est risible. Cette déclaration sur le professionnalisme est pathétique ; la question n'est pas là. Le problème réside dans le fait qu'une PE a été tuée sur son lieu de travail, une école, un jour de classe, par une mère d'élève. Rien à voir avec les qualités pédagogiques de la collègue.

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