Dernières nouvelles de la réforme des rythmes scolaires

Peu importe si les journées scolaires de nombreux marmailles restent aussi longues qu'elles l'étaient l'année dernière. Le recteur d'académie Thierry Terret estime que "les conditions d'une rentrée apaisée dans l'intérêt de la réussite des enfants sont réunies" avec l'application de la réforme des rythmes scolaires. Alors que cette réforme visait notamment à alléger les (lourdes) journées scolaires des enfants, cet optimisme n'est évidemment pas partagé par tous.

En cette veille de rentrée scolaire, le recteur a maintenu le cap ministériel, expliquant qu'une majorité des élèves réunionnais (environ 89 400, soit 81,4% des effectifs du primaire) "bénéficient" de la semaine de quatre jours et demi telle que l'avait décidée Vincent Peillon. Dans 19 communes, les 24 heures de classe sont étalées sur neuf demi-journées, incluant le mercredi ou le samedi matin... mais tous les élèves ne bénéficieront pas d'activités périscolaires, boudées ou différées par la moitié des mairies.

En théorie, si un maire ne fait pas appliquer la réforme dans sa commune, il se place hors la loi. Il risque la suspension de son mandat, voire sa révocation. Le préfet pourrait même réquisitionner les locaux. Mais les autorités n'ont aucune envie d'en arriver là. Les situations extrêmes seront l'exception à la rentrée.

gelsomina31 a écrit:

Aliceinwonderland a écrit:Point de vue d'une orthophoniste.
(...)
Ne pas oublier que la réforme est aussi une catastrophe pour les orthophonistes, mais aussi les conservatoires et les vraies activités...

Très juste.

John a écrit:TF1 aurait mieux fait de se réveiller avant...

Même si la fronde est constituée essentiellement de maires de droite, plusieurs mairies socialistes font également de la résistance. René Raimondi, maire PS de Fos-sur-Mer, a déjà annoncé qu'il n'appliquerait pas le décret qui réforme les rythmes scolaires à la rentrée.

Mais la mise en place de ces activités a un coût : il a fallu embaucher de nombreux animateurs, acheter du matériel et trouver des salles pour réaliser les différents ateliers et activités.

Faute de moyens, plusieurs communes ne mettront en place, à la rentrée de septembre, qu'une simple garderie, en attendant de trouver de l'argent et du personnel pour développer des activités plus enrichissantes pour les enfants.

Faute de moyens financiers et humains, la Ville ne pourra pas mettre en place les fameux "temps d'activité pédagogique" après la classe, tels que préconisés par le réforme Peillon.

« La loi s’impose à nous.Mais ma position n’a pas changé : nous ne pouvons pas appliquer la réforme en l’état. Il n’est pas question que ce soit à vous, parents, ou à la collectivité et à ses contribuables, de subir les conséquences du manque de moyens qui auraient dû accompagner une réforme aussi essentielle pour notre système éducatif. » Voilà les mots choisis par le maire de La Seyne, Marc Vuillemot, dans le courrier qu’il vient d’adresser aux parents

Un comité de suivi sera chargé chaque trimestre de dresser un bilan. "C'est sûr, il y aura des ajustements à faire", promet Monique Denux.

«Cette réforme est mal vécue, ajoute Monique Denux. Les politiques sont obligés de l'appliquer mais elle passe difficilement auprès des parents. En plus, cela pourrait amener une confusion chez les enfants entre scolaire et périscolaire à terme, vu que les activités se déroulent dans le même cadre que les cours».

«Depuis que la semaine de 4 jours existe, je n'ai jamais entendu de parents ou d'enfants insastifaits ou fatigués. Là où la réforme est passée, c'est maintenant le cas.»

Affirmant haut et fort n’avoir jamais été associée aux réunions de préparation visant à organiser au mieux les temps de classe et les activités post et périscolaires, la responsable de la FCPE se déclare également avoir été « très surprise » d’apprendre qu’il n’y aura finalement rien le vendredi soir. « En octobre, quand a été élaboré le questionnaire distribué aux parents, c’était bien spécifié que les ateliers se dérouleraient sur quatre jours », rappelle Béatrice Bergeron.

Des élèves pénalisés

Un choix de la Ville qui risque, selon celle-ci, « de pénaliser les élèves qui sont le plus en difficulté, car en quittant à 15 h 45, ils n’auront pas fait leurs devoirs, mais aussi les parents, qui devront trouver quelqu’un pour s’occuper de leurs gamins. »

Et de regretter  : « Ce sont de plus environ 700 familles dont la vie va bouger, et on décide ça entre six ou huit yeux ? ».

A la place des cours du vendredi après-midi, la municipalité organise des TAP, des temps d’activités périscolaires, de cinq types différents : sport, culture, citoyenneté, accompagnement éducatif et temps libre, car “ne rien faire, c’est aussi une activité” pour l’adjointe.

The Goon a écrit:entièrement d'accord sur le temps libre, mais effectivement faut pas vendre ça comme activité périscolaire. Elle ne dit pas d'ailleurs "faire ce qu'ils veulent", mais "ne rien faire". Ce qui dans les faits à de grandes chances de se traduire par un "temps récréatif", c'est à dire laisser les élèves pendant des plombes dans la cour sans rien leur proposer.

"Dans l'attente de la mise en place définitive de l'aménagement des rythmes scolaires, la mairie vous propose l'ouverture des centres de loisirs les vendredis après-midi à compter du vendredi 5 septembre".

En mairie des 1er et 7e arr. comme dans celle des 13e-14e, les agents n'ont en tout cas "aucune réponse à donner" aux interrogations des familles quant aux activités du vendredi. "On ne sait rien. On vous rappellera la semaine prochaine quand les élus seront rentrés de vacances", propose-t-on, square Léon-Blum.À la mairie des 4e-5e , un agent répond : "Avant octobre, ça m'étonnerait que les activités" périscolaires soient mises en place dans les écoles. Aucune recommandation n'est en revanche faite pour pré-inscrire les enfants en centre aéré. "Rien n'est encore décidé, mais ça m'étonnerait qu'on laisse vos enfants sans solution ! Les enseignants n'auront qu'à s'en charger, du vendredi après-midi. Ou alors qu'ils changent de métier !" conclut-il avec humeur.

On recrute des animateurs sur Le Bon Coin !

Dans le métro, sur le flanc des bus, vous avez peut-être croisé ces affiches : "Devenez animateur" et "complétez vos revenus dès septembre" invite cette nouvelle campagne de communication également présente jusque sur... Le Bon Coin. "Nous l'avons lancée il y a une semaine, expose Vincent Gaveriaux, vice-président de l'Ifac Provence.

C’est le cas, par exemple, de Margerie-Chantagret dans la plaine du Forez, qui va donc conserver la semaine de quatre jours, pour des raisons financières.

Selon la municipalité, il en coûterait 60.000 Euros à ce village de 800 habitants pour instaurer un simple service de garderie sans activité périscolaire. A ce jour, malgré les menaces du gouvernement, l’on ignore ce que risquent les communes qui ne se plieront pas à la réforme. Une chose est sûre : le maire de Margerie-Chantagret, Nicolas Rey, ne se considère pas « hors la loi ».

Mais Jean-Claude Gaudin ayant tenté jusqu'au dernier moment de faire accepter par le gouvernement des heures de soutien scolaire plutôt que des activités périscolaires, la ville n'est pas prête pour la rentrée.

«Toutes les associations et fédérations d'activité populaire sont en train de recruter des animateurs en passant des annonces sur Le Bon Coin, dans le métro, le bus…», précise l'élue, qui s'insurge contre les 27 millions que coûte la réforme à Marseille. Mais il y a pénurie de détenteurs du Bafa. «On en a seulement 350 alors qu'il nous en faut 3500. On formera les jeunes recrutés.»

Il n’y aura pas assez de personnel pour assurer les activités périscolaires dans la plupart des écoles de la ville, prévues le vendredi après-midi. Résultat: les parents devront venir chercher leurs enfants tous les vendredis à 13h30, pour une durée encore indéterminée.