- JamesbondgirlNiveau 3
mimika a écrit:Mes changements de pédagogie, je les ai pensés, y ai réfléchi depuis plusieurs mois.
Je n'adhère pas à toutes les idées de Freinet, qui sont très difficiles à mettre en place dans le secondaire, mais ai pris ce qui m'intéressait comme j'ai emprunté ailleurs des idées qui me semblaient intéressantes.
Je me lance, seule, je teste et puis je ferai le point, avant de savoir si je continue ce que j'ai entrepris, car c'est très chronophage.
Bonjour,
Je tente moi aussi depuis le début de l'année d'appliquer une "pédagogie Freinet" (ou plutôt très inspirée de...) dans une de mes classes 4e très démotivée et très faible.
Mimika, si tu le souhaites, j'aimerais bien échanger avec toi autour de ça.
J'ai construit un plan de travail que je peux partager si ça intéresse quelqu'un, mais qui ne s'applique qu'au français puisque je suis seule dans l'équipe à tenter cela.
J'ai déjà à mon actif beaucoup de tâtonnements, pas mal de ratages et quelques réussites...
C'est effectivement très difficile de changer sa façon de faire après des années, surtout lorsqu'on procède différemment avec les autres classes... mais cela me motive pour étendre cette nouveauté l'année prochaine.
Je précise que mes enfants ont eu la chance d'aller à l'école élémentaire Freinet de Vence (=école originelle construite par Célestin Freinet), qui est une école publique à statut particulier. J'ai donc accès à des outils et des manières de procéder qui peuvent être adaptées au collège en les retravaillant.
Si je pouvais trouver des collègues souhaitant échanger, ce serait avec plaisir !
A très bientôt
- zeprofGrand sage
je suis partante et tes plans de travail m'intéressent !
_________________
"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- doctor whoDoyen
J'ai du mal à voir comment faire des plans de travail au collège en français. Mais la discussion m'intéresse.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- allanNiveau 5
Voilà un sujet qui m’intéresse pour le collège..
Pourrait - on en savoir davantage?
Pourrait - on en savoir davantage?
- JamesbondgirlNiveau 3
Bonjour à tous,
Je suis heureuse de voir que le sujet vous intéresse !
Je vais tenter d'être claire afin de vous expliquer comment je procède avec cette classe de 4e.
Je vous demande de m’excuser à l’avance si je suis un peu longue mais je n’ai pas trouvé le moyen de faire autrement.
Tout d'abord, je tiens à dire que les débuts furent difficiles, tant à cause de mes tâtonnements que de la réticence de certains élèves, déroutés par mes propositions, et ce faisant, peu enclins à y mettre de la bonne volonté.
1) J'ai commencé par leur expliquer la méthode en leur demandant de faire un bilan personnel de leur situation scolaire.
Je leur ai demandé pour cela de réfléchir à ce qui leur semblait difficile en classe, que ce soit au niveau de la forme (discipline, calme, obligation de travail... (si si j'ai osé !)) ou du fond (lacunes, incompréhensions diverses, désintérêt...).
Ils ont ensuite durant une heure de restitution orale posé tout cela (ce fut sportif !).
Nous en avons tiré les conclusions suivantes (trèèèèès banales mais qu'ils ont pu exprimer) :
- Difficile de répondre aux exigences de la discipline lorsque le cours ne nous passionne pas.
- Incompréhension pour les élèves en difficulté.
- Besoin d'émulation pour se mettre au travail.
- Besoin de trouver un intérêt à ce que l'on fait (c'est peut-être la remarque qui emporta la plus grande adhésion).
2) Ensuite, tout en expliquant que nous nous devions de respecter des programmes et tout le blabla je leur ai proposé de tenter une nouvelle expérience pédagogique et je leur ai présenté à grand traits la méthode.
Ils ont adhéré pour la plupart, certains se sont montrés sceptiques. Mais pas hostiles.
Nous étions donc partis.
• Premier impératif : établir des règles de vie en classe qui émanent d'eux.
Réflexion par groupe puis rédaction collective (avec débat et approbation votée à chaque fois) d'une charte de vie. En ressortent l'obligation d'aide à apporter aux élèves en difficulté, le respect de ceux qui travaillent, la nécessité de sérieux dans le comportement.
Cette charte utilise leurs propres mots, ils l'ont recopié dans leur classeur puis signée et faite signer aux parents.
La charte peut être rappelée à tout moment si un ou plusieurs d’entre eux ne s’y conforment pas.
• Deuxième impératif : planning des 4 malheureuses heures/semaine de français...
2h de travail en autonomie (sur la plage de 2 heures d'affilée que j'ai avec eux)
1h de cours (pour les apports théoriques et explications nécessaires)
1/2 h de réunion coopérative
1/2h de restitution de travaux personnels.
3) La mise en œuvre :
• Chacun a un plan de travail qui correspond à une séquence entière. Je tente de l'envoyer en PDF dans un message suivant, écrivez-moi en MP pour la version open office.
J'ai essayé de l'élaborer en m'inspirant des plans de mes enfants à l'école élémentaire.
Je leur donne le titre de la séquence, la date début de séquence et la date de « bouclage » du plan. Je distribue aussi une feuille sur laquelle figure tous les travaux qu'ils devront faire durant la séquence : textes + questions ; grammaire ; vocabulaire ; expression écrite, exposé, préparation orale, lecture... Il s’agit d’un minimum obligatoire. Ceux qui veulent faire plus le peuvent bien entendu (il faut y penser !).
• Ils commencent ensuite par ce qu'ils veulent et font les activités autonomes dans l'ordre qu'ils souhaitent.
Cela implique bien sur de pouvoir leur fournir des outils appropriés pour les apports théoriques type leçon de grammaire, ou découverte de notions. Cependant, je me suis aperçue que c'était très profitable parce qu'ils sont bien plus impliqués dans leurs apprentissages que lorsqu'on "fait" la leçon de grammaire en classe.
Pour ces travaux en autonomie, ils peuvent choisir de travailler seuls ou par deux, dans la mesure ou le niveau sonore reste gérable.
Durant ces 2h/semaine, je suis totalement disponible pour corriger les travaux terminés, pour les aider si aucun camarade ne le peut. Je ne fais pratiquement pas d’apport théorique : s’ils sont en difficulté, je les aiguille vers une page du manuel ou vers une fiche qui pourra les aider. Idéalement, ces 2 heures devraient se dérouler au CDI afin de profiter de tous les outils disponibles mais c’est assez complexe de bloquer totalement le CDI sur ce créneau toutes les semaines.
Ce que je corrige doit alors être repris et amélioré. Si un élève ne parvient pas du tout à faire un travail, même avec l’explication d’un autre, c’est noté sur le cahier de la classe et le point difficile sera abordé durant l’heure de cours de la semaine.
• L'heure de cours de la semaine : elle permet de tirer au clair ce qui n’a pas été réussi, en partant précisément de ce qu’ils n’ont pas compris (ils doivent essayer de noter sur leur cahier de brouillon le ou les point à éclaircir plutôt que d’arriver en me disant : « j’ai rien compris ») = pas facile !
Durant cette heure, nous pouvons écrire une leçon, remplir une fiche, reprendre un exercice qui n’a pas été réussi, c’est variable en fonction de leurs besoins.
• Enfin, la dernière heure se divise en deux temps :
- Restitution des travaux personnels : exposés, travaux à présenter oralement (théâtre ou récitation par exemple), recherches, lectures cursives...
- Réunion de coopérative : c’est la demi-heure (je ne peux pas faire plus hélas) durant laquelle ils font part de ce qui leur a plu/déplu durant la semaine : attitude des uns ou des autres, respect ou non de la charte, difficultés rencontrées dans les travaux de groupe, intérêt ou pas pour les textes de la séquence, propositions diverses concernant le travail ou la vie en classe, présentation de projets éventuels...
Pour cette réunion, un régulateur de parole est nommé qui doit (normalement) permettre à chacun de s’exprimer sans que ce soit « la foire » (dur dur !) : le rôle tourne et tout le monde doit l’exercer.
• Les évaluations sont très variables : je fonctionne forcément beaucoup plus en compétences, même si je ne parviens pas à m’affranchir complètement des notes (les bulletins, les parents, les élèves eux-mêmes sont des freins).
Il m’arrive de ramasser un travail fait en classe (expression écrite, fiche de grammaire ou de vocabulaire), de noter une prestation orale (répond-elle ou non aux critères attendus) ou un travail de groupe. J’ai aussi quelquefois organisé une évaluation commune sur une ou plusieurs notions importantes, comme dans une évaluation plus « classique ». C’est selon les objectifs de ma séquence.
Je ramasse les plans à la fin de la séance, et je vérifie qu'ils sont remplis conformément à la fiche de travail (lorsque j'ai vérifié le travail de l'un ou l'autre, je le note pour moi, et eux passent l'intitulé du travail au surligneur sur leur plan). Je note sur le plan une appréciation générale sur le travail de chacun pour la séquence/plan.
4) Mon prochain défi est l’écriture libre.
Parce que c’est au cœur de la méthode Freinet, et que je suis sure que ça peut donner de bons résultats (mes enfants ont toujours adoré ça). Mais je réfléchis à sa mise en œuvre car c’est tout de même chronophage, surtout si l’on veut que les élèves parviennent à produire un texte repris et corrigé.
Je pense proposer cela une fois/semaine, avec finalisation à la maison (mais je réfléchis encore !)
5) Au début de chaque cours, nous essayons de faire soit les « 3 minutes » soit un « quoi de neuf ? » :
Un élève présente quelque chose qui lui tient à cœur (passion, actualité, partage...) à l’oral devant la classe pendant 3 minutes maximum. Les autres peuvent poser des questions (le régulateur de parole agit là aussi) mais on ne s’éternise pas.
Si le sujet provoque un vrai débat, on peut le noter aux questions à aborder durant l’heure de restitution (on propose alors à l’élève d’approfondir sa recherche) ou pendant la réunion de coopérative si cela s’y prête.
6) Un bilan ?
Dans l’ensemble, les choses se passent convenablement. Le plus dur est de canaliser leurs échanges, de rappeler la nécessaire concentration pour travailler, et de tolérer un niveau sonore minimal (!) pour le travail autonome lorsqu’ils sont plusieurs.
Au début, c’était assez décourageant car cette autonomie a eu l’effet inverse : ils n’ont plus rien fait ! Au bout de quinze jours, j’ai donc remis les choses au clair : l’autonomie oui mais la démission non ! Ils se sont donc doucement mis au travail pour la très grande majorité. Et ceux qui étaient le plus en difficulté ont vraiment pris goût à cette méthode.
Les élèves de niveau correct ont eu un peu plus de mal mais ils comprennent peu à peu qu’il n’y a pas de limites et qu’ils peuvent travailler « plus », en faisant des recherches, en approfondissant les notions avec d’autres exercices... ils commencent à s’y mettre vraiment.
Personnellement, je suis très contente, même si j’ai eu des moments de découragement. Des ajustements sont constamment nécessaires...
Par exemple, corriger tous les travaux autonomes est trèèèèès long : j’ai donc opté quelquefois pour une rapide correction collective si la notion ne pose pas de réel souci.
Par ailleurs, on ne peut pas être aussi « ambitieux » qu’en pédagogie « classique » sur le nombre de séquences, parce qu’on travaille différemment et que le découpage du temps se fait autrement.
Il en va de même pour le nombre de textes étudié en classe. J’essaie de trouver ceux qui sont les plus pertinents à étudier et de leur donner à lire des textes complémentaires, qu’ils présentent (ou sur lesquels nous échangeons) à l’oral.
Je sais que c’est une méthode qui ne fait pas l’unanimité, mais je trouve qu’elle fonctionne bien. Cette classe est stigmatisée par tous mes collègues, or, sans dire que ce sont des anges, chez moi, ils travaillent, ils se trompent, recommencent, débattent, écrivent, recherchent... bref, ils essaient ! Et je suis sure qu’avec une méthode « classique » j’aurais déjà « perdu » les ¾ des élèves depuis longtemps.
Je vous remercie de votre patience , à très bientôt pour vos remarques et commentaires !
Je suis heureuse de voir que le sujet vous intéresse !
Je vais tenter d'être claire afin de vous expliquer comment je procède avec cette classe de 4e.
Je vous demande de m’excuser à l’avance si je suis un peu longue mais je n’ai pas trouvé le moyen de faire autrement.
Tout d'abord, je tiens à dire que les débuts furent difficiles, tant à cause de mes tâtonnements que de la réticence de certains élèves, déroutés par mes propositions, et ce faisant, peu enclins à y mettre de la bonne volonté.
1) J'ai commencé par leur expliquer la méthode en leur demandant de faire un bilan personnel de leur situation scolaire.
Je leur ai demandé pour cela de réfléchir à ce qui leur semblait difficile en classe, que ce soit au niveau de la forme (discipline, calme, obligation de travail... (si si j'ai osé !)) ou du fond (lacunes, incompréhensions diverses, désintérêt...).
Ils ont ensuite durant une heure de restitution orale posé tout cela (ce fut sportif !).
Nous en avons tiré les conclusions suivantes (trèèèèès banales mais qu'ils ont pu exprimer) :
- Difficile de répondre aux exigences de la discipline lorsque le cours ne nous passionne pas.
- Incompréhension pour les élèves en difficulté.
- Besoin d'émulation pour se mettre au travail.
- Besoin de trouver un intérêt à ce que l'on fait (c'est peut-être la remarque qui emporta la plus grande adhésion).
2) Ensuite, tout en expliquant que nous nous devions de respecter des programmes et tout le blabla je leur ai proposé de tenter une nouvelle expérience pédagogique et je leur ai présenté à grand traits la méthode.
Ils ont adhéré pour la plupart, certains se sont montrés sceptiques. Mais pas hostiles.
Nous étions donc partis.
• Premier impératif : établir des règles de vie en classe qui émanent d'eux.
Réflexion par groupe puis rédaction collective (avec débat et approbation votée à chaque fois) d'une charte de vie. En ressortent l'obligation d'aide à apporter aux élèves en difficulté, le respect de ceux qui travaillent, la nécessité de sérieux dans le comportement.
Cette charte utilise leurs propres mots, ils l'ont recopié dans leur classeur puis signée et faite signer aux parents.
La charte peut être rappelée à tout moment si un ou plusieurs d’entre eux ne s’y conforment pas.
• Deuxième impératif : planning des 4 malheureuses heures/semaine de français...
2h de travail en autonomie (sur la plage de 2 heures d'affilée que j'ai avec eux)
1h de cours (pour les apports théoriques et explications nécessaires)
1/2 h de réunion coopérative
1/2h de restitution de travaux personnels.
3) La mise en œuvre :
• Chacun a un plan de travail qui correspond à une séquence entière. Je tente de l'envoyer en PDF dans un message suivant, écrivez-moi en MP pour la version open office.
J'ai essayé de l'élaborer en m'inspirant des plans de mes enfants à l'école élémentaire.
Je leur donne le titre de la séquence, la date début de séquence et la date de « bouclage » du plan. Je distribue aussi une feuille sur laquelle figure tous les travaux qu'ils devront faire durant la séquence : textes + questions ; grammaire ; vocabulaire ; expression écrite, exposé, préparation orale, lecture... Il s’agit d’un minimum obligatoire. Ceux qui veulent faire plus le peuvent bien entendu (il faut y penser !).
• Ils commencent ensuite par ce qu'ils veulent et font les activités autonomes dans l'ordre qu'ils souhaitent.
Cela implique bien sur de pouvoir leur fournir des outils appropriés pour les apports théoriques type leçon de grammaire, ou découverte de notions. Cependant, je me suis aperçue que c'était très profitable parce qu'ils sont bien plus impliqués dans leurs apprentissages que lorsqu'on "fait" la leçon de grammaire en classe.
Pour ces travaux en autonomie, ils peuvent choisir de travailler seuls ou par deux, dans la mesure ou le niveau sonore reste gérable.
Durant ces 2h/semaine, je suis totalement disponible pour corriger les travaux terminés, pour les aider si aucun camarade ne le peut. Je ne fais pratiquement pas d’apport théorique : s’ils sont en difficulté, je les aiguille vers une page du manuel ou vers une fiche qui pourra les aider. Idéalement, ces 2 heures devraient se dérouler au CDI afin de profiter de tous les outils disponibles mais c’est assez complexe de bloquer totalement le CDI sur ce créneau toutes les semaines.
Ce que je corrige doit alors être repris et amélioré. Si un élève ne parvient pas du tout à faire un travail, même avec l’explication d’un autre, c’est noté sur le cahier de la classe et le point difficile sera abordé durant l’heure de cours de la semaine.
• L'heure de cours de la semaine : elle permet de tirer au clair ce qui n’a pas été réussi, en partant précisément de ce qu’ils n’ont pas compris (ils doivent essayer de noter sur leur cahier de brouillon le ou les point à éclaircir plutôt que d’arriver en me disant : « j’ai rien compris ») = pas facile !
Durant cette heure, nous pouvons écrire une leçon, remplir une fiche, reprendre un exercice qui n’a pas été réussi, c’est variable en fonction de leurs besoins.
• Enfin, la dernière heure se divise en deux temps :
- Restitution des travaux personnels : exposés, travaux à présenter oralement (théâtre ou récitation par exemple), recherches, lectures cursives...
- Réunion de coopérative : c’est la demi-heure (je ne peux pas faire plus hélas) durant laquelle ils font part de ce qui leur a plu/déplu durant la semaine : attitude des uns ou des autres, respect ou non de la charte, difficultés rencontrées dans les travaux de groupe, intérêt ou pas pour les textes de la séquence, propositions diverses concernant le travail ou la vie en classe, présentation de projets éventuels...
Pour cette réunion, un régulateur de parole est nommé qui doit (normalement) permettre à chacun de s’exprimer sans que ce soit « la foire » (dur dur !) : le rôle tourne et tout le monde doit l’exercer.
• Les évaluations sont très variables : je fonctionne forcément beaucoup plus en compétences, même si je ne parviens pas à m’affranchir complètement des notes (les bulletins, les parents, les élèves eux-mêmes sont des freins).
Il m’arrive de ramasser un travail fait en classe (expression écrite, fiche de grammaire ou de vocabulaire), de noter une prestation orale (répond-elle ou non aux critères attendus) ou un travail de groupe. J’ai aussi quelquefois organisé une évaluation commune sur une ou plusieurs notions importantes, comme dans une évaluation plus « classique ». C’est selon les objectifs de ma séquence.
Je ramasse les plans à la fin de la séance, et je vérifie qu'ils sont remplis conformément à la fiche de travail (lorsque j'ai vérifié le travail de l'un ou l'autre, je le note pour moi, et eux passent l'intitulé du travail au surligneur sur leur plan). Je note sur le plan une appréciation générale sur le travail de chacun pour la séquence/plan.
4) Mon prochain défi est l’écriture libre.
Parce que c’est au cœur de la méthode Freinet, et que je suis sure que ça peut donner de bons résultats (mes enfants ont toujours adoré ça). Mais je réfléchis à sa mise en œuvre car c’est tout de même chronophage, surtout si l’on veut que les élèves parviennent à produire un texte repris et corrigé.
Je pense proposer cela une fois/semaine, avec finalisation à la maison (mais je réfléchis encore !)
5) Au début de chaque cours, nous essayons de faire soit les « 3 minutes » soit un « quoi de neuf ? » :
Un élève présente quelque chose qui lui tient à cœur (passion, actualité, partage...) à l’oral devant la classe pendant 3 minutes maximum. Les autres peuvent poser des questions (le régulateur de parole agit là aussi) mais on ne s’éternise pas.
Si le sujet provoque un vrai débat, on peut le noter aux questions à aborder durant l’heure de restitution (on propose alors à l’élève d’approfondir sa recherche) ou pendant la réunion de coopérative si cela s’y prête.
6) Un bilan ?
Dans l’ensemble, les choses se passent convenablement. Le plus dur est de canaliser leurs échanges, de rappeler la nécessaire concentration pour travailler, et de tolérer un niveau sonore minimal (!) pour le travail autonome lorsqu’ils sont plusieurs.
Au début, c’était assez décourageant car cette autonomie a eu l’effet inverse : ils n’ont plus rien fait ! Au bout de quinze jours, j’ai donc remis les choses au clair : l’autonomie oui mais la démission non ! Ils se sont donc doucement mis au travail pour la très grande majorité. Et ceux qui étaient le plus en difficulté ont vraiment pris goût à cette méthode.
Les élèves de niveau correct ont eu un peu plus de mal mais ils comprennent peu à peu qu’il n’y a pas de limites et qu’ils peuvent travailler « plus », en faisant des recherches, en approfondissant les notions avec d’autres exercices... ils commencent à s’y mettre vraiment.
Personnellement, je suis très contente, même si j’ai eu des moments de découragement. Des ajustements sont constamment nécessaires...
Par exemple, corriger tous les travaux autonomes est trèèèèès long : j’ai donc opté quelquefois pour une rapide correction collective si la notion ne pose pas de réel souci.
Par ailleurs, on ne peut pas être aussi « ambitieux » qu’en pédagogie « classique » sur le nombre de séquences, parce qu’on travaille différemment et que le découpage du temps se fait autrement.
Il en va de même pour le nombre de textes étudié en classe. J’essaie de trouver ceux qui sont les plus pertinents à étudier et de leur donner à lire des textes complémentaires, qu’ils présentent (ou sur lesquels nous échangeons) à l’oral.
Je sais que c’est une méthode qui ne fait pas l’unanimité, mais je trouve qu’elle fonctionne bien. Cette classe est stigmatisée par tous mes collègues, or, sans dire que ce sont des anges, chez moi, ils travaillent, ils se trompent, recommencent, débattent, écrivent, recherchent... bref, ils essaient ! Et je suis sure qu’avec une méthode « classique » j’aurais déjà « perdu » les ¾ des élèves depuis longtemps.
Je vous remercie de votre patience , à très bientôt pour vos remarques et commentaires !
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Savoir, penser, rêver. Tout est là.
V. Hugo
- JamesbondgirlNiveau 3
voici mon fichier PDF pour le plan de travail (perfectible bien entendu !)
- Fichiers joints
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Savoir, penser, rêver. Tout est là.
V. Hugo
- ElyasEsprit sacré
Merci, Jamesbondgirl. Ton retour est super intéressant.
Je vais me lancer dans une séquence en mars-avril en style "Freinet" avec des adaptations pour le collège et en HG. J'ai juste du mal avec les plans de travail. En voyant le tien et ceux d'autres, ça me permet de mieux voir ce que je peux faire.
Je vais me lancer dans une séquence en mars-avril en style "Freinet" avec des adaptations pour le collège et en HG. J'ai juste du mal avec les plans de travail. En voyant le tien et ceux d'autres, ça me permet de mieux voir ce que je peux faire.
- CowabungaHabitué du forum
Mimika et moi avons déjà échangé en mp sur le sujet, je vais donc suivre ce fil avec intérêt.
Je copie-colle ce que je lui ai déjà dit, si ça intéresse quelqu'un d'autre :
Quand j'aurai le temps, je vous posterai quelques plans de travail.
JamesBondGirl, j'aime beaucoup les tiens. Pour l'écriture libre, j'aurai des pistes à te donner, mais pas avant la fin du mois (pour l'instant, je me noie dans Erasmus+)
Je copie-colle ce que je lui ai déjà dit, si ça intéresse quelqu'un d'autre :
Cowa a écrit:La pédagogie Freinet est une chose à laquelle je reviens sans cesse ; je crois que, fondamentalement, elle me correspond... mais elle est quasi impossible à mettre en oeuvre au collège. Je me suis concentrée sur deux choses :
- le plan de travail et les plages de travaux individuels ;
- le conseil de coopérative.
1e test : latin 4e (plan de travail)
J'ai constitué des "ateliers" que les élèves pouvaient choisir librement ; avec une consigne obligatoire : au cours d'une même séance, ils devaient réaliser un travail d'écriture + un travail de lecture. Ils avaient donc chacun un plan de travail personnel, élaboré auparavant.
Points positifs : j'ai découvert que les élèves adorent le thème latin... c'était leur activité préférée.
Points négatifs : les bons élèves ont rejeté ce système (ne pouvaient plus vérifier qu'ils étaient meilleurs) ; les élèves choisissent toujours les mêmes ateliers ; ceux qui font semblant de travailler font toujours semblant.
2e test : français 5e (plan de travail)
J'ai préparé à l'avance toute la séquence : 8 séances qui couplent, là encore, un travail de lecture et un travail d'écriture. Les élèves avaient, dans la semaine, 1 séance en classe entière (cours de langue), et 3 séances de travaux individuels (ils choisissent dans la séquence la séance qu'ils veulent faire, peuvent se mettre à deux ou trois, la copie est ramassée et notée en fin d'heure - la note porte sur la qualité du travail fourni, pas sur la correction des réponses apportées)
Points positifs : une vraie mise au travail, dans une classe qui était très très passive ; aucun problème de discipline, malgré quelques élèves très perturbateurs ailleurs ; par conséquent, des progrès dans toute la classe.
Points négatifs : beaucoup de corrections le soir pour le lendemain ; au-delà de la 6e séance de travaux individuels, la classe a montré une certaine lassitude (le ratio travail commun / travail individuel était trop déséquilibré)
3e test : latin 5e et 3e (conseil de coop)
Mes classes sont en îlots bonifiés ; j'avais des problèmes de mise au travail avec les 3e ; au même moment, les 5e ont manifesté l'envie de prendre part à l'organisation de la classe. Nous avons donc institué dans ces deux groupes, 15 minutes à la fin du dernier cours de la semaine, une sorte de conseil de coop (qu'on appelle "réunion-bilan"), ou nous évoquons tous nos problèmes et cherchons des solutions.
Points positifs : c'est un excellent moyen de développer le travail de groupe ; deux élèves de 3e, toujours mis à l'écart par le groupe, ont été mieux intégrés
Points négatifs : la présidence du conseil est une tâche délicate, que les élèves ont beaucoup de mal à assumer ; il y a des jours où le conseil est totalement inefficace, car les élèves se félicitent mutuellement d'un travail qui est objectivement médiocre ; les solutions préconisées par les élèves sont trop souvent des propositions de punition. Bref, il faut un cadrage assez fort, je crois, pour que ce soit constructif.
Bilan final du test Freinet
Beaucoup de bonnes choses, en particulier sur la mise au travail, l'investissement des élèves. Tous les travaux qui sont effectués librement, dans la mesure où ils sont repris et améliorés, entraînent de beaux progrès. Enfin, j'ai le sentiment de participer à l'éducation de mes élèves, ils se tolèrent davantage les uns les autres.
Ça reste une pédagogie difficile à mettre en place, à cause des contraintes horaires du collège. Je ne suis pas suffisamment formée en la matière, j'ai donc du mal à poser les cadres nécessaires à mes élèves pour que ça roule correctement.
Quand j'aurai le temps, je vous posterai quelques plans de travail.
JamesBondGirl, j'aime beaucoup les tiens. Pour l'écriture libre, j'aurai des pistes à te donner, mais pas avant la fin du mois (pour l'instant, je me noie dans Erasmus+)
_________________
"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- allanNiveau 5
merci beaucoup pour ces éclairages!!c'est très enrichissant et cela me questionne.
- zeprofGrand sage
d'abord merci pour ton partage Jamesbondgirl ! je viens de relire to message et d'étudier ton plan de travail... j'arrive assez bien à visualiser ce que tu fais..
j'ai déjà essayé pour ma part, de mettre ça en place mais honnêtement ça ne marche que partiellement avec mes élèves...
j'ai un vrai problème avec les passifs
- pour eux autonomie = moyen de ne rien faire !
- pour l'instant pas de réelle envie d'aller plus loin... ils se contentent du stric minimum (voire moins pour certains)
bon ceci étant je suis en LP donc la problématique est particulière, je le sais bien et la contrainte du découpage semaine et du nombre limité d'heures est vraiment handicapante...
je persévère mais j'ai nettement réduit ce que je fais...
j'ai déjà essayé pour ma part, de mettre ça en place mais honnêtement ça ne marche que partiellement avec mes élèves...
j'ai un vrai problème avec les passifs
- pour eux autonomie = moyen de ne rien faire !
- pour l'instant pas de réelle envie d'aller plus loin... ils se contentent du stric minimum (voire moins pour certains)
bon ceci étant je suis en LP donc la problématique est particulière, je le sais bien et la contrainte du découpage semaine et du nombre limité d'heures est vraiment handicapante...
je persévère mais j'ai nettement réduit ce que je fais...
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- MinaNiveau 10
Merci pour vos retours! Sur quels bouquins ou sites internet vous êtes-vous appuyés pour réfléchir à cette pratique et vous lancer? C'est une pédagogie qui m'intéresse a priori, mais je ne sais où trouver des informations (sans passer trop de temps à parcourir internet…). Je suis preneuse de tout conseil bibliographique! Merci!
- zeprofGrand sage
pour ma part, je suis inscrite sur la liste freinet 2d degré, je vais sur le site de l'ICEM et j'ai eu la chance de faire un stage "démarrer en pédagogie freinet" ... fut un temps où je frénquentais les réunions du GD de mon département d'excercice mais je n'y vais plus, faute de temps...
ceci étant, je sors enthousiaste de ces rencontres, peine d'idées puis ensuite une fois reprise par le quotidien j'ai du mal à mettre de nouvelles choses en place... il ne faut vraiment pas essayer d'aller trop vite...
ceci étant, je sors enthousiaste de ces rencontres, peine d'idées puis ensuite une fois reprise par le quotidien j'ai du mal à mettre de nouvelles choses en place... il ne faut vraiment pas essayer d'aller trop vite...
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- mimikaNiveau 6
Chic, le sujet remonte!
Depuis mes échanges avec Cowabunga, je suis allée voir un conseil coopératif en CE2, j'ai commandé le livre de Sylvain Connac sur la pédagogie coopérative qui est réédité et sort le 22 janvier
Je vais voir le CLEF en début de mois prochain, j'ai rencontré des collègues de classes coopératives en 6ème et 5ème, j'échange par téléphone avec un collègue qui monte une classe coopérative et j'ai déposé moi-même un projet de structure particulière avec une collègue lundi dernier.
Je vais mettre mon plan de travail de 6ème sur le forum.
Depuis mes échanges avec Cowabunga, je suis allée voir un conseil coopératif en CE2, j'ai commandé le livre de Sylvain Connac sur la pédagogie coopérative qui est réédité et sort le 22 janvier
Je vais voir le CLEF en début de mois prochain, j'ai rencontré des collègues de classes coopératives en 6ème et 5ème, j'échange par téléphone avec un collègue qui monte une classe coopérative et j'ai déposé moi-même un projet de structure particulière avec une collègue lundi dernier.
Je vais mettre mon plan de travail de 6ème sur le forum.
- JamesbondgirlNiveau 3
zeprof a écrit:d'abord merci pour ton partage Jamesbondgirl ! je viens de relire to message et d'étudier ton plan de travail... j'arrive assez bien à visualiser ce que tu fais..
j'ai déjà essayé pour ma part, de mettre ça en place mais honnêtement ça ne marche que partiellement avec mes élèves...
j'ai un vrai problème avec les passifs
- pour eux autonomie = moyen de ne rien faire !
- pour l'instant pas de réelle envie d'aller plus loin... ils se contentent du stric minimum (voire moins pour certains)
bon ceci étant je suis en LP donc la problématique est particulière, je le sais bien et la contrainte du découpage semaine et du nombre limité d'heures est vraiment handicapante...
je persévère mais j'ai nettement réduit ce que je fais...
Bonsoir,
Je comprends trèèèès bien ta difficulté car j'ai moi-même été PLP pendant 9 ans (je suis en collège depuis 6ans) et c'est sur que le public est différent, surtout pour ce genre d'expérimentation. Ceci dit, j'ai souvenir de belles tentatives avec des CAP pâtisserie et hygiène des locaux (filières réservées aux SEGPA à l'époque) : leur niveau était si faible qu'ils devaient se dire que toute nouveauté était toujours bonne à prendre... (j'imagine... ). Mais les Bac Pro étaient beaucoup plus rétifs, c'est vrai.
Je crois que l'essentiel est de garder certaines choses qui fonctionnent bien (comme le quoi de neuf ? ou l'écriture libre par exemple), pour le reste, on fait au feeling
Je vous tiendrai au courant de ce qui se passe dans ma classe,
A bientôt,
_________________
Savoir, penser, rêver. Tout est là.
V. Hugo
- JamesbondgirlNiveau 3
Merci à tous de vous être manifestés comme ça ! On se sent moins seul...
@ Cowabunga :
Merci pour ton partage, je vais lire ça avec attention.
@ Mina : pour ma part, comme zeprof, je suis sur le site de l'ICEM pour le 2nd degré, et j'aimerais vraiment faire un stage ou deux. J'ai beaucoup navigué sur le Web mais j'ai surtout la chance, comme je l'ai dit, d'avoir accès à tous les outils de LA pédégogie Freinet de l'école de mes enfants, plus quelques bouquins théoriques que les maîtres m'ont conseillé (je vous ferai une petite biblio si vous voulez).
Même si c'est pour l'élémentaire, ça aide beaucoup !
A très bientôt,
@ Cowabunga :
Merci pour ton partage, je vais lire ça avec attention.
@ Mina : pour ma part, comme zeprof, je suis sur le site de l'ICEM pour le 2nd degré, et j'aimerais vraiment faire un stage ou deux. J'ai beaucoup navigué sur le Web mais j'ai surtout la chance, comme je l'ai dit, d'avoir accès à tous les outils de LA pédégogie Freinet de l'école de mes enfants, plus quelques bouquins théoriques que les maîtres m'ont conseillé (je vous ferai une petite biblio si vous voulez).
Même si c'est pour l'élémentaire, ça aide beaucoup !
A très bientôt,
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V. Hugo
- allanNiveau 5
Encore merci pour tes partages et tes conseils!Je lis avec attention tes idées et j'essaie de construire ma propre réflexion.
- JamesbondgirlNiveau 3
Bonsoir,
Pour la bibliographie demandée, je commencerais bien sur par les oeuvres pédagogiques de C. Freinet, qui ne sont malheureusement plus éditées mais qu'on peut trouver en bibliothèque.
Je pense que c'est un préalable indispensable, même si on "fait son tri" (pardon M. Freinet !) en fonction de ce que l'on veut faire.
Ensuite, et toujours dans les titres fondateurs, je vous recommande La part du maître, d'Elise Freinet, paru à la Bibliothèque de l'école moderne. Je me le suis fait prêter par l'enseignante de ma fille, mais j'ai constaté depuis qu'il était en ligne sur le site de l'ICEM : www.icem-freinet.fr/archives/bem/bem-40-41/bem-40-41.htm#D'ÉCRIVAIN
Pour ce qui est des questionnements plus généraux sur la pédagogie, j'aime beaucoup Philippe Mérieux, qui porte toujours un regard stimulant, et j'ai adoré Le plaisir d'apprendre.
On peut encore lire Pierre Frackowiak, très engagé certes, mais vivfiant.
En terme de "pratiques" je n'ai pas d'ouvrages spécifiques (il y a énormément de choses sur le Web) il y a de toute façon beaucoup de choses à faire émerger des ouvrages de Freinet.
Je n'ai pas lu le livre de Sylvain Connac (Apprendre avec les pédagogies coopératives) mais je compte bien me le procurer.
On peut aussi aller voir du côté de Dominique Bucheton pour le rapport au langage et à la parole http://www.langages.crdp.ac-creteil.fr/rubriques/pdf/contributions_reflexion/parole_bucheton_109870.pdf
Voilà, je sais qu'il existe des tas d'ouvrages d'analyse de la méthode en elle-même, écrits par des didacticiens émérites, mais personnellement, j'apprécie davantage de lire sur les grandes questions qui se posent à nous dans notre rapport à l'école. Ensuite, j'essaie d'adapter ma pratique en fonction de ces constats et à la lumière de cette méthode Freinet à laquelle je crois. C'est pour moi plus stimulant.
Voilà, je vous souhaite de belles heures de lecture ! :study:
Pour la bibliographie demandée, je commencerais bien sur par les oeuvres pédagogiques de C. Freinet, qui ne sont malheureusement plus éditées mais qu'on peut trouver en bibliothèque.
Je pense que c'est un préalable indispensable, même si on "fait son tri" (pardon M. Freinet !) en fonction de ce que l'on veut faire.
Ensuite, et toujours dans les titres fondateurs, je vous recommande La part du maître, d'Elise Freinet, paru à la Bibliothèque de l'école moderne. Je me le suis fait prêter par l'enseignante de ma fille, mais j'ai constaté depuis qu'il était en ligne sur le site de l'ICEM : www.icem-freinet.fr/archives/bem/bem-40-41/bem-40-41.htm#D'ÉCRIVAIN
Pour ce qui est des questionnements plus généraux sur la pédagogie, j'aime beaucoup Philippe Mérieux, qui porte toujours un regard stimulant, et j'ai adoré Le plaisir d'apprendre.
On peut encore lire Pierre Frackowiak, très engagé certes, mais vivfiant.
En terme de "pratiques" je n'ai pas d'ouvrages spécifiques (il y a énormément de choses sur le Web) il y a de toute façon beaucoup de choses à faire émerger des ouvrages de Freinet.
Je n'ai pas lu le livre de Sylvain Connac (Apprendre avec les pédagogies coopératives) mais je compte bien me le procurer.
On peut aussi aller voir du côté de Dominique Bucheton pour le rapport au langage et à la parole http://www.langages.crdp.ac-creteil.fr/rubriques/pdf/contributions_reflexion/parole_bucheton_109870.pdf
Voilà, je sais qu'il existe des tas d'ouvrages d'analyse de la méthode en elle-même, écrits par des didacticiens émérites, mais personnellement, j'apprécie davantage de lire sur les grandes questions qui se posent à nous dans notre rapport à l'école. Ensuite, j'essaie d'adapter ma pratique en fonction de ces constats et à la lumière de cette méthode Freinet à laquelle je crois. C'est pour moi plus stimulant.
Voilà, je vous souhaite de belles heures de lecture ! :study:
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Savoir, penser, rêver. Tout est là.
V. Hugo
- SergeMédiateur
allan a écrit:Encore merci pour tes partages et tes conseils!Je lis avec attention tes idées et j'essaie de construire ma propre réflexion.
Idem. Merci
- CowabungaHabitué du forum
J'ai plongé dans mes archives (2011-2012, oui, je sais, ça commence à dater... ).
Je fournis donc :
- en exemple de séquence de français 5e (Roman de Renart, basé sur le Fleur d'encre) réalisé selon les modalités exposées dans mon précédent post ;
- un exemple de séquence de latin 4e (République romaine, manuel Hatier - non, Hachette ??? mehercule, j'ai oublié...) ; avec le recul, je ne trouve pas ce document très clair, mais il donnera peut-être des idées à d'autres.
Et un truc de fou que je ne fais plus : une analyse de pratique intégralement rédigée, qui relate mon expérience en pédagogie Freinet avec mes 4e latinistes.
Edit : je viens de relire ce document, et je me rends compte que la suite n'a jamais été écrite, alors que nous avons fait plusieurs leçons sur ce modèle ; et comme diraient mes élèves "mais j'ai dormi !" et je serais bien incapable de vous dire comment tout cela s'est fini. (Comme quoi, les ana.prat. rédigées, c'est fou, mais c'est utile !)
Voilou. Bonne lecture !
Je fournis donc :
- en exemple de séquence de français 5e (Roman de Renart, basé sur le Fleur d'encre) réalisé selon les modalités exposées dans mon précédent post ;
- un exemple de séquence de latin 4e (République romaine, manuel Hatier - non, Hachette ??? mehercule, j'ai oublié...) ; avec le recul, je ne trouve pas ce document très clair, mais il donnera peut-être des idées à d'autres.
Et un truc de fou que je ne fais plus : une analyse de pratique intégralement rédigée, qui relate mon expérience en pédagogie Freinet avec mes 4e latinistes.
Edit : je viens de relire ce document, et je me rends compte que la suite n'a jamais été écrite, alors que nous avons fait plusieurs leçons sur ce modèle ; et comme diraient mes élèves "mais j'ai dormi !" et je serais bien incapable de vous dire comment tout cela s'est fini. (Comme quoi, les ana.prat. rédigées, c'est fou, mais c'est utile !)
Voilou. Bonne lecture !
- Fichiers joints
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- JamesbondgirlNiveau 3
Merci Cowabunga pour ce retour,
C'est très instructif pour moi, j'apprécie beaucoup le fait que ta séquence soit "à disposition" pour que chacun travaille dans l'ordre qu'il souhaite. Je n'ai pas osé jusque là.
Ça m'inspire bien !
Je suis pour ma part en train d'intriguer :diable: pour disposer (enfin !!) d'une salle de classe fixe à la rentrée prochaine et avoir de quoi mettre des documents et des livres à la disposition permanente des élèves. Déménager à chaque heure de cours devenait trèèèès complexe...
On avance !
J'ai fait un tour sur le site de la pemf et leurs fichiers d'orthographe et de lecture méritent qu'on s'y attarde je trouve. Pourquoi pas faire acheter un ou deux exemplaires et fonctionner avec photocopies (c'est mal, je sais mais, le moyen de faire autrement ?) pour le TI
Ils sont affichés cycle 2 ou cycle 3 mais honnêtement, je suis sûre que ça peut convenir à nos élèves (je pense à ma 4e F de cette année par exemple... si, si).
Ah oui, autre question pour vous cher public : ces fameux 4e F adorent la méthode, souhaitent pouvoir travailler dans le calme mais s'en disent incapables.
C'est vrai.
Comme je me suis un peu fâchée la dernière fois (et qu'il sentent que ça les empêche de progresser), ils ont, par l'intermédiaire de leur PP qui est un copine, souhaité me "dire" qu'il leur fallait des sanctions lorsqu'ils ne travaillaient pas ou faisaient du bruit. Ils ont même donné eux-mêmes les échelles pour chaque "manquement".
Les bras m'en sont tombés. J'essaie depuis le début de leur expliquer qu'autre chose est possible et voilà leur réponse (je tiens à dire qu'ils ne sont absolument pas ingérables, ils sont simplement pénibles parce que débordants en matière de bruit et d'enfantillages).
Ma collègue me conseille d'adopter leur "règlement" des sanctions puisqu'ils l'ont écrit eux-mêmes en vie de classe.
Ça me désole, mais en même temps, je joue le jeu de la responsabilisation depuis le début avec eux (ils viennent de refaire eux-même leur plan de classe, ont évidemment rédigé leur charte dès les premières séances, utilisent parfaitement la 1/2 heure coopérative...), donc j'aurais tendance à aller dans leur sens, même à contrecoeur.
Que feriez-vous à ma place ?
Merci
A bientôt !
C'est très instructif pour moi, j'apprécie beaucoup le fait que ta séquence soit "à disposition" pour que chacun travaille dans l'ordre qu'il souhaite. Je n'ai pas osé jusque là.
Ça m'inspire bien !
Je suis pour ma part en train d'intriguer :diable: pour disposer (enfin !!) d'une salle de classe fixe à la rentrée prochaine et avoir de quoi mettre des documents et des livres à la disposition permanente des élèves. Déménager à chaque heure de cours devenait trèèèès complexe...
On avance !
J'ai fait un tour sur le site de la pemf et leurs fichiers d'orthographe et de lecture méritent qu'on s'y attarde je trouve. Pourquoi pas faire acheter un ou deux exemplaires et fonctionner avec photocopies (c'est mal, je sais mais, le moyen de faire autrement ?) pour le TI
Ils sont affichés cycle 2 ou cycle 3 mais honnêtement, je suis sûre que ça peut convenir à nos élèves (je pense à ma 4e F de cette année par exemple... si, si).
Ah oui, autre question pour vous cher public : ces fameux 4e F adorent la méthode, souhaitent pouvoir travailler dans le calme mais s'en disent incapables.
C'est vrai.
Comme je me suis un peu fâchée la dernière fois (et qu'il sentent que ça les empêche de progresser), ils ont, par l'intermédiaire de leur PP qui est un copine, souhaité me "dire" qu'il leur fallait des sanctions lorsqu'ils ne travaillaient pas ou faisaient du bruit. Ils ont même donné eux-mêmes les échelles pour chaque "manquement".
Les bras m'en sont tombés. J'essaie depuis le début de leur expliquer qu'autre chose est possible et voilà leur réponse (je tiens à dire qu'ils ne sont absolument pas ingérables, ils sont simplement pénibles parce que débordants en matière de bruit et d'enfantillages).
Ma collègue me conseille d'adopter leur "règlement" des sanctions puisqu'ils l'ont écrit eux-mêmes en vie de classe.
Ça me désole, mais en même temps, je joue le jeu de la responsabilisation depuis le début avec eux (ils viennent de refaire eux-même leur plan de classe, ont évidemment rédigé leur charte dès les premières séances, utilisent parfaitement la 1/2 heure coopérative...), donc j'aurais tendance à aller dans leur sens, même à contrecoeur.
Que feriez-vous à ma place ?
Merci
A bientôt !
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V. Hugo
- CowabungaHabitué du forum
Eh oui, les habitudes ont la vie dure... J'ai le même problème que toi. A chaque réunion-bilan, dès qu'un problème est soulevé, leur seule réponse, c'est la punition. A condition qu'elle tombe sur les autres pendant le cours, sinon...
Là, tu as quand même des élèves qui sont allés jusqu'à établir eux-mêmes une échelle de sanction. Personnellement, je les suivrais (en expliquant bien que je suis contre) : ça ne tiendra pas, et ils seront bien obligé de chercher autre chose. Mais tant qu'ils n'ont pas fait cette expérience, ils ne peuvent pas y croire.
Si tu acceptes de les laisser se tromper dans leur apprentissage du français, il faut accepter qu'ils puissent se tromper dans leur apprentissage de la vie ensemble, non ? Toi, pendant ce temps, réfléchis à d'autres solutions que tu pourras leur proposer quand (si ?) la leur aura échoué.
Là, tu as quand même des élèves qui sont allés jusqu'à établir eux-mêmes une échelle de sanction. Personnellement, je les suivrais (en expliquant bien que je suis contre) : ça ne tiendra pas, et ils seront bien obligé de chercher autre chose. Mais tant qu'ils n'ont pas fait cette expérience, ils ne peuvent pas y croire.
Si tu acceptes de les laisser se tromper dans leur apprentissage du français, il faut accepter qu'ils puissent se tromper dans leur apprentissage de la vie ensemble, non ? Toi, pendant ce temps, réfléchis à d'autres solutions que tu pourras leur proposer quand (si ?) la leur aura échoué.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- JamesbondgirlNiveau 3
Merci beaucoup Cowabunga pour ta réponse
Je vais effectivement tenter le coup, sans y croire, mais pour les suivre...
Le vivre-ensemble, c'est vraiment ce que le collège rate le plus je trouve.
Je vous tiens au courant de ma transformation en sergent-major,
Je vais effectivement tenter le coup, sans y croire, mais pour les suivre...
Le vivre-ensemble, c'est vraiment ce que le collège rate le plus je trouve.
Je vous tiens au courant de ma transformation en sergent-major,
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V. Hugo
- CowabungaHabitué du forum
A propos de l'écriture libre (puisque j'avais dit que j'en parlerai - mais attention, c'est un peu long)
Depuis longtemps, je faisais lecture et écriture au cours d'une même séance. Parfois, je consacrais une heure entière à un travail d'écriture, avec lectures publiques, et obligation de finir à la maison. Je n'étais jamais satisfaite de ces travaux. Passer des heures à l'analyse et la préparation d'un devoir pour obtenir plus de 15 copies hors-sujet, indigentes et mal écrites, c'était un supplice.
Et puis, l'année dernière, nous avons eu une inspection plutôt douloureuse. Ce jour-là, nous étions deux à faire une séance d'écriture. Perte de temps, paraît-il ; déséquilibre des activités ; trop de temps consacré aux élèves en difficulté. Je vous passe les détails, puisque ce n'est pas le sujet.
Au cours de cette même année, expérimentation pédagogique d'établissement : la classe sans devoirs. Idem, je vous passe les détails, ce n'est pas sujet. Mais je remarque que les élèves aiment travailler à la maison, quand il s'agit de créer.
Fin juin, correction du brevet et là, plus qu'un choc, une claque immense : dans les rédactions, il y a là bon nombre d'élèves qui s'expriment avec qualité, cohérence, pertinence. Et une question lancinante dans l'équipe : pourquoi ne parvenons-nous pas au même résultat ?
Mets tout ça dans le mixeur et mélange. Sont ressorties les idées suivantes :
- les devoirs sont faits quand ils s'agit de créer quelque chose, et non d'appliquer une règle ;
- ce n'est pas à moi de décider quand la création se fait ;
- ce n'est pas à moi de décider qui peut aider mes élèves ;
- mon rôle, c'est juger la qualité et indiquer quoi améliorer.
Sur ces bases, j'ai institué un travail d'écriture libre hebdomadaire, à faire à la maison, avec toute l'aide dont ils disposent. La seule interdiction, c'est le plagiat Internet, et c'est vrai que je perds pas mal de temps à vérifier. Les seules obligations sont le nombre de lignes (50 lignes pour des 3e) et de rendre son travail au jour dit.
Je les note comme au brevet, parce que c'est la seule chose qui fait sens pour moi. Ils peuvent reprendre le même travail pour l'améliorer autant de fois qu'ils veulent.
J'ai fourni une liste de sujet pour ceux qui n'ont pas d'idées. Très peu l'ont utilisée.
J'ai retrouvé du plaisir à lire ces travaux d'écriture, j'ai observé des progrès assez spectaculaires, et j'attends avec impatience de récupérer leurs copies de brevet blanc.
Depuis longtemps, je faisais lecture et écriture au cours d'une même séance. Parfois, je consacrais une heure entière à un travail d'écriture, avec lectures publiques, et obligation de finir à la maison. Je n'étais jamais satisfaite de ces travaux. Passer des heures à l'analyse et la préparation d'un devoir pour obtenir plus de 15 copies hors-sujet, indigentes et mal écrites, c'était un supplice.
Et puis, l'année dernière, nous avons eu une inspection plutôt douloureuse. Ce jour-là, nous étions deux à faire une séance d'écriture. Perte de temps, paraît-il ; déséquilibre des activités ; trop de temps consacré aux élèves en difficulté. Je vous passe les détails, puisque ce n'est pas le sujet.
Au cours de cette même année, expérimentation pédagogique d'établissement : la classe sans devoirs. Idem, je vous passe les détails, ce n'est pas sujet. Mais je remarque que les élèves aiment travailler à la maison, quand il s'agit de créer.
Fin juin, correction du brevet et là, plus qu'un choc, une claque immense : dans les rédactions, il y a là bon nombre d'élèves qui s'expriment avec qualité, cohérence, pertinence. Et une question lancinante dans l'équipe : pourquoi ne parvenons-nous pas au même résultat ?
Mets tout ça dans le mixeur et mélange. Sont ressorties les idées suivantes :
- les devoirs sont faits quand ils s'agit de créer quelque chose, et non d'appliquer une règle ;
- ce n'est pas à moi de décider quand la création se fait ;
- ce n'est pas à moi de décider qui peut aider mes élèves ;
- mon rôle, c'est juger la qualité et indiquer quoi améliorer.
Sur ces bases, j'ai institué un travail d'écriture libre hebdomadaire, à faire à la maison, avec toute l'aide dont ils disposent. La seule interdiction, c'est le plagiat Internet, et c'est vrai que je perds pas mal de temps à vérifier. Les seules obligations sont le nombre de lignes (50 lignes pour des 3e) et de rendre son travail au jour dit.
Je les note comme au brevet, parce que c'est la seule chose qui fait sens pour moi. Ils peuvent reprendre le même travail pour l'améliorer autant de fois qu'ils veulent.
J'ai fourni une liste de sujet pour ceux qui n'ont pas d'idées. Très peu l'ont utilisée.
J'ai retrouvé du plaisir à lire ces travaux d'écriture, j'ai observé des progrès assez spectaculaires, et j'attends avec impatience de récupérer leurs copies de brevet blanc.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- JamesbondgirlNiveau 3
Cowabunga, merci encore !
C'est une réflexion particulièrement intéressante que tu m'apportes là. Pour l'instant, il se trouve que je fonctionne un peu comme toi au début avec ce système d'écriture "libre" finalement très contraint, en classe... et qui ne ma satisfait pas.
Je vais donc méditer sur tes choix.
J'ai néanmoins une petite question : comment faire si ce sont les parents (au sens très large du terme) qui "font" le travail ? Je m'explique : le collège dans lequel je travaille désormais est un établissement dit "à population favorisée" ; c'est en tous cas la première fois de ma vie que je vois des familles aussi impliquées dans la réussite de leurs enfants (avec le bon et le moins bon côté bien sur). :livre:
Comme la plupart du temps les notes sont trèèèèès importantes pour eux, ils ont tendance, disons-le carrément, à faire les devoirs (ou alors à vraiment beaucoup beaucoup aider) des enfants.
Et je ne mentionne même pas ceux (nombreux !) qui prennent des cours particuliers ou aide aux devoirs à domicile...
Bref, je ne voudrais pas corriger chaque semaine la littérature des parents ou de mes collègues en retraite...
Comment fais-tu pour éviter ça ?
Merci
C'est une réflexion particulièrement intéressante que tu m'apportes là. Pour l'instant, il se trouve que je fonctionne un peu comme toi au début avec ce système d'écriture "libre" finalement très contraint, en classe... et qui ne ma satisfait pas.
Je vais donc méditer sur tes choix.
J'ai néanmoins une petite question : comment faire si ce sont les parents (au sens très large du terme) qui "font" le travail ? Je m'explique : le collège dans lequel je travaille désormais est un établissement dit "à population favorisée" ; c'est en tous cas la première fois de ma vie que je vois des familles aussi impliquées dans la réussite de leurs enfants (avec le bon et le moins bon côté bien sur). :livre:
Comme la plupart du temps les notes sont trèèèèès importantes pour eux, ils ont tendance, disons-le carrément, à faire les devoirs (ou alors à vraiment beaucoup beaucoup aider) des enfants.
Et je ne mentionne même pas ceux (nombreux !) qui prennent des cours particuliers ou aide aux devoirs à domicile...
Bref, je ne voudrais pas corriger chaque semaine la littérature des parents ou de mes collègues en retraite...
Comment fais-tu pour éviter ça ?
Merci
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V. Hugo
- CowabungaHabitué du forum
Eh bien, je ne l'évite pas, justement.
C'est un problème qui se présente partout, pas seulement dans les familles favorisées : les frères et soeurs plus âgés sont souvent mis à contribution. Après une longue réflexion, j'ai décidé que :
- dans la vie, si tu trouves quelqu'un pour faire le boulot à ta place, tant mieux (et c'est bien de savoir demander de l'aide) ; et si tu trouves quelqu'un qui fait ton devoir toutes les semaines, je m'incline ;
- si les familles veulent empêcher leurs enfants de progresser, c'est leur problème, pas le mien ;
- tous les mois, mes 3e ont un devoir type brevet, je verrai bien la différence.
D'autant plus que j'ai bien insisté sur le fait que c'étaient eux qui décidaient de l'aide dont ils avaient besoin. Et cela, j'ai dû le répéter plusieurs fois, car ils sont persuadés que aide = triche.
Alors oui, j'ai corrigé plusieurs fois des devoirs malhonnêtes, et j'ai mis une bonne note. Mais j'ai constaté aussi que ça ne dure pas : les parents se lassent de faire les devoirs des enfants, et puis, à un moment donné, l'enfant réalise qu'il en est capable lui-même. La lecture orale d'une ou deux copies, quand je les rends, y contribue sans doute. Je ne lis pas forcément les meilleures.
Et le plus beau, ce fut à la réunion parents-profs. J'ai une gamine assez insolente et vaguement agressive ; j'ai rencontré une mère qui passe le plus clair de son temps à déprécier sa fille, en particulier ses capacités intellectuelles. La mère m'explique que c'est elle qui a fait les premiers devoirs, parce qu'elle voyait trop d'erreurs dans les brouillons ; et qu'elle a jeté l'éponge parce qu'elle en a marre ; alors les deux derniers, la fille les a fait seule : c'est quand même curieux que ce soient ses meilleures notes, est-ce que je suis bien sûre de ce que je fais ?
:lol:
C'est un problème qui se présente partout, pas seulement dans les familles favorisées : les frères et soeurs plus âgés sont souvent mis à contribution. Après une longue réflexion, j'ai décidé que :
- dans la vie, si tu trouves quelqu'un pour faire le boulot à ta place, tant mieux (et c'est bien de savoir demander de l'aide) ; et si tu trouves quelqu'un qui fait ton devoir toutes les semaines, je m'incline ;
- si les familles veulent empêcher leurs enfants de progresser, c'est leur problème, pas le mien ;
- tous les mois, mes 3e ont un devoir type brevet, je verrai bien la différence.
D'autant plus que j'ai bien insisté sur le fait que c'étaient eux qui décidaient de l'aide dont ils avaient besoin. Et cela, j'ai dû le répéter plusieurs fois, car ils sont persuadés que aide = triche.
Alors oui, j'ai corrigé plusieurs fois des devoirs malhonnêtes, et j'ai mis une bonne note. Mais j'ai constaté aussi que ça ne dure pas : les parents se lassent de faire les devoirs des enfants, et puis, à un moment donné, l'enfant réalise qu'il en est capable lui-même. La lecture orale d'une ou deux copies, quand je les rends, y contribue sans doute. Je ne lis pas forcément les meilleures.
Et le plus beau, ce fut à la réunion parents-profs. J'ai une gamine assez insolente et vaguement agressive ; j'ai rencontré une mère qui passe le plus clair de son temps à déprécier sa fille, en particulier ses capacités intellectuelles. La mère m'explique que c'est elle qui a fait les premiers devoirs, parce qu'elle voyait trop d'erreurs dans les brouillons ; et qu'elle a jeté l'éponge parce qu'elle en a marre ; alors les deux derniers, la fille les a fait seule : c'est quand même curieux que ce soient ses meilleures notes, est-ce que je suis bien sûre de ce que je fais ?
:lol:
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