- mimikaNiveau 6
Bonsoir,
je suis en train de réfléchir à une modification de ma pédagogie pour l'an prochain et j'aimerais savoir si quelqu'un utilise les plans de travail
au collège, particulièrement en français.
Merci.
je suis en train de réfléchir à une modification de ma pédagogie pour l'an prochain et j'aimerais savoir si quelqu'un utilise les plans de travail
au collège, particulièrement en français.
Merci.
- zeprofGrand sage
il existe une liste freinet 2d degré, tu y trouverais surement pas mal de réponses à tes questions...
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- KakHabitué du forum
où cela?zeprof a écrit:il existe une liste freinet 2d degré,
- mimikaNiveau 6
Oui, je connais, mais je cherche des infos supplémentaires.
Kak, la liste se trouve sur le site de l'ICEM.
Kak, la liste se trouve sur le site de l'ICEM.
- zeprofGrand sage
pardon je n'avais pas vu les nouvelles questions
site 2d degré ICEM
pour la liste de diffusion, il faut s'y inscrire, ça se passe ensuite par mails, il ne s'agit pas d'un forum.
site 2d degré ICEM
pour la liste de diffusion, il faut s'y inscrire, ça se passe ensuite par mails, il ne s'agit pas d'un forum.
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- mimikaNiveau 6
Y en -a-t-il d'autres qui comptent travailler selon la pédagogie Freinet en collège?
- mimikaNiveau 6
Je remonte le sujet en haut de la page des nouveaux sujets, on ne sait jamais, si quelqu'un voulait échanger avec moi...
- InvitéInvité
Peut-être faudrait-il ne pas limiter ta requête au français ni même au collège. Je connais quelques collègues, ici, qui reprennent quelques éléments de la pédagogie Freinet. Mais tout dépend de ce que tu recherches et surtout, la pédagogie Freinet n'est pas un bloc qu'on peut appliquer comme cela.
- MalicouNiveau 8
Je n'applique pas la pédagogie Freinet que je ne connais d'ailleurs que de nom. Mais je suis toujours avide de nouvelles pratiques pour faire évoluer les miennes.
En une ou deux phrases, peux-tu nous définir la pédagogie Freinet? Que fais-tu exactement? Peux-tu donner un ou deux exemples?
En une ou deux phrases, peux-tu nous définir la pédagogie Freinet? Que fais-tu exactement? Peux-tu donner un ou deux exemples?
- YazilikayaNeoprof expérimenté
mimika a écrit:Bonsoir,
je suis en train de réfléchir à une modification de ma pédagogie pour l'an prochain et j'aimerais savoir si quelqu'un utilise les plans de travail
au collège, particulièrement en français.
Merci.
J'utilise les PdT mais je suis en CM1CM2. La façon de faire au collège doit être différente. Je t'aide pas là.
- zeprofGrand sage
je ne pense pas qu'on puisse "résumer" très simplement la pédagogie freinet. Il faudrait revenir sur le contexte, sur les causes qui ont conduit Célestin Freinet à mettre en place une autre pédagogie (notamment sa santé, suite à ses blessures de guerre). On peut tenter de dire simplement qu'il mettait l'enfant le plus en autonomie possible, en activités, de façon lui, à parler le moins possible, tout simplement parce qu'il ne pouvait pas le faire longtemps ni fort.
Il a mis en place beaucoup de choses par tatonnements, en expérimentant.
Je ne vais pas te refaire l'historique aujourd'hui pas le temps hélas, si le coeur t'en dit, il y a des livres à lire sur la question, c'est passionnant.
Maintenant, aujourd'hui dire qu'il y a "une" pédagogie freinet, ça me parait compliqué. Il y a de multiples choses qui s'en inspirent... On pioche des choses de ci de là, qui nous conviennent, surtout dans le secondaire : on adapte forcément, notamment car on a pas les élèves sur une journée, qu'on les voit de manière tronquée.
Il faut trouver des choses qui nous conviennent. Les plans de travail peuvent être une chose mais il ne faut pas les "plaquer" comme ça... ça doit partir d'une réflexion plus globale, quelquechose de pensé, de réfléchi.
Ah oui aussi on ne se met pas à faire de la pédagogie freinet d'un seul coup ! on change sa pratique petit à petit... sinon on se perd.
il y a un numéro du nouvel éducateur très intéressant sur la question.
Il a mis en place beaucoup de choses par tatonnements, en expérimentant.
Je ne vais pas te refaire l'historique aujourd'hui pas le temps hélas, si le coeur t'en dit, il y a des livres à lire sur la question, c'est passionnant.
Maintenant, aujourd'hui dire qu'il y a "une" pédagogie freinet, ça me parait compliqué. Il y a de multiples choses qui s'en inspirent... On pioche des choses de ci de là, qui nous conviennent, surtout dans le secondaire : on adapte forcément, notamment car on a pas les élèves sur une journée, qu'on les voit de manière tronquée.
Il faut trouver des choses qui nous conviennent. Les plans de travail peuvent être une chose mais il ne faut pas les "plaquer" comme ça... ça doit partir d'une réflexion plus globale, quelquechose de pensé, de réfléchi.
Ah oui aussi on ne se met pas à faire de la pédagogie freinet d'un seul coup ! on change sa pratique petit à petit... sinon on se perd.
il y a un numéro du nouvel éducateur très intéressant sur la question.
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- mimikaNiveau 6
Mes changements de pédagogie, je les ai pensés, y ai réfléchi depuis plusieurs mois.
Je n'adhère pas à toutes les idées de Freinet, qui sont très difficiles à mettre en place dans le secondaire, mais ai pris ce qui m'intéressait comme j'ai emprunté ailleurs des idées qui me semblaient intéressantes.
Je me lance, seule, je teste et puis je ferai le point, avant de savoir si je continue ce que j'ai entrepris, car c'est très chronophage.
Je n'adhère pas à toutes les idées de Freinet, qui sont très difficiles à mettre en place dans le secondaire, mais ai pris ce qui m'intéressait comme j'ai emprunté ailleurs des idées qui me semblaient intéressantes.
Je me lance, seule, je teste et puis je ferai le point, avant de savoir si je continue ce que j'ai entrepris, car c'est très chronophage.
- VioletEmpereur
Cela m'intéresserait d'avoir des retours de ton expérience.
- zeprofGrand sage
mimika a écrit:Mes changements de pédagogie, je les ai pensés, y ai réfléchi depuis plusieurs mois.
Je n'adhère pas à toutes les idées de Freinet, qui sont très difficiles à mettre en place dans le secondaire, mais ai pris ce qui m'intéressait comme j'ai emprunté ailleurs des idées qui me semblaient intéressantes.
Je me lance, seule, je teste et puis je ferai le point, avant de savoir si je continue ce que j'ai entrepris, car c'est très chronophage.
tu as raison je pense que c'est comme ça qu'il faut procéder sinon on se noie.
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- Ruggera7Neoprof expérimenté
Il doit y avoir peu de collèges qui pratiquent ces méthodes, non?
- zeprofGrand sage
oui et c'est aussi pour ça qu'on ne peut pas ni tout mettre en place, ni le faire d'un coup : à moins de se retrouver isolé par rapport aux autres enseignants...
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- MalicouNiveau 8
Cette année, j'ai décidé de mettre mes élèves plus en autonomie et/ou en groupes (que je pratiquais très peu de peur du bruit). Je modifie donc petit à petit ma pratique. Je serais donc aussi intéressée par tes retours.
Pour ma part, mes premières observations de l'année :
- Pour les 4èmes, ça s'est très bien passé (même au niveau de la gestion du bruit). Ils ont travaillé vraiment en groupe et ont avancé vite.
- Pour les 6èmes, je n'ai fait qu'une seule heure en groupe, ce fut la catastrophe. Ils ne sont pas parvenus à travailler en groupe (surtout garçons-filles). Ils ne s'entraident pas. Ils ont eu du mal à suivre les instructions (qui me paraissaient pourtant claires!). Ils ont fait beaucoup de bruit et j'ai dû réclamer des chuchotements plusieurs fois.
Pour ma part, mes premières observations de l'année :
- Pour les 4èmes, ça s'est très bien passé (même au niveau de la gestion du bruit). Ils ont travaillé vraiment en groupe et ont avancé vite.
- Pour les 6èmes, je n'ai fait qu'une seule heure en groupe, ce fut la catastrophe. Ils ne sont pas parvenus à travailler en groupe (surtout garçons-filles). Ils ne s'entraident pas. Ils ont eu du mal à suivre les instructions (qui me paraissaient pourtant claires!). Ils ont fait beaucoup de bruit et j'ai dû réclamer des chuchotements plusieurs fois.
- JamesbondgirlNiveau 3
mimika a écrit:Mes changements de pédagogie, je les ai pensés, y ai réfléchi depuis plusieurs mois.
Je n'adhère pas à toutes les idées de Freinet, qui sont très difficiles à mettre en place dans le secondaire, mais ai pris ce qui m'intéressait comme j'ai emprunté ailleurs des idées qui me semblaient intéressantes.
Je me lance, seule, je teste et puis je ferai le point, avant de savoir si je continue ce que j'ai entrepris, car c'est très chronophage.
Bonjour,
Je tente moi aussi depuis le début de l'année d'appliquer une "pédagogie Freinet" (ou plutôt très inspirée de...) dans une de mes classes 4e très démotivée et très faible.
Mimika, si tu le souhaites, j'aimerais bien échanger avec toi autour de ça.
J'ai construit un plan de travail que je peux partager si ça intéresse quelqu'un, mais qui ne s'applique qu'au français puisque je suis seule dans l'équipe à tenter cela.
J'ai déjà à mon actif beaucoup de tâtonnements, pas mal de ratages et quelques réussites...
C'est effectivement très difficile de changer sa façon de faire après des années, surtout lorsqu'on procède différemment avec les autres classes... mais cela me motive pour étendre cette nouveauté l'année prochaine.
Je précise que mes enfants ont eu la chance d'aller à l'école élémentaire Freinet de Vence (=école originelle construite par Célestin Freinet), qui est une école publique à statut particulier. J'ai donc accès à des outils et des manières de procéder qui peuvent être adaptées au collège en les retravaillant.
Si je pouvais trouver des collègues souhaitant échanger, ce serait avec plaisir !
A très bientôt
_________________
Savoir, penser, rêver. Tout est là.
V. Hugo
- zeprofGrand sage
je suis partante et tes plans de travail m'intéressent !
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- doctor whoDoyen
J'ai du mal à voir comment faire des plans de travail au collège en français. Mais la discussion m'intéresse.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- allanNiveau 5
Voilà un sujet qui m’intéresse pour le collège..
Pourrait - on en savoir davantage?
Pourrait - on en savoir davantage?
- JamesbondgirlNiveau 3
Bonjour à tous,
Je suis heureuse de voir que le sujet vous intéresse !
Je vais tenter d'être claire afin de vous expliquer comment je procède avec cette classe de 4e.
Je vous demande de m’excuser à l’avance si je suis un peu longue mais je n’ai pas trouvé le moyen de faire autrement.
Tout d'abord, je tiens à dire que les débuts furent difficiles, tant à cause de mes tâtonnements que de la réticence de certains élèves, déroutés par mes propositions, et ce faisant, peu enclins à y mettre de la bonne volonté.
1) J'ai commencé par leur expliquer la méthode en leur demandant de faire un bilan personnel de leur situation scolaire.
Je leur ai demandé pour cela de réfléchir à ce qui leur semblait difficile en classe, que ce soit au niveau de la forme (discipline, calme, obligation de travail... (si si j'ai osé !)) ou du fond (lacunes, incompréhensions diverses, désintérêt...).
Ils ont ensuite durant une heure de restitution orale posé tout cela (ce fut sportif !).
Nous en avons tiré les conclusions suivantes (trèèèèès banales mais qu'ils ont pu exprimer) :
- Difficile de répondre aux exigences de la discipline lorsque le cours ne nous passionne pas.
- Incompréhension pour les élèves en difficulté.
- Besoin d'émulation pour se mettre au travail.
- Besoin de trouver un intérêt à ce que l'on fait (c'est peut-être la remarque qui emporta la plus grande adhésion).
2) Ensuite, tout en expliquant que nous nous devions de respecter des programmes et tout le blabla je leur ai proposé de tenter une nouvelle expérience pédagogique et je leur ai présenté à grand traits la méthode.
Ils ont adhéré pour la plupart, certains se sont montrés sceptiques. Mais pas hostiles.
Nous étions donc partis.
• Premier impératif : établir des règles de vie en classe qui émanent d'eux.
Réflexion par groupe puis rédaction collective (avec débat et approbation votée à chaque fois) d'une charte de vie. En ressortent l'obligation d'aide à apporter aux élèves en difficulté, le respect de ceux qui travaillent, la nécessité de sérieux dans le comportement.
Cette charte utilise leurs propres mots, ils l'ont recopié dans leur classeur puis signée et faite signer aux parents.
La charte peut être rappelée à tout moment si un ou plusieurs d’entre eux ne s’y conforment pas.
• Deuxième impératif : planning des 4 malheureuses heures/semaine de français...
2h de travail en autonomie (sur la plage de 2 heures d'affilée que j'ai avec eux)
1h de cours (pour les apports théoriques et explications nécessaires)
1/2 h de réunion coopérative
1/2h de restitution de travaux personnels.
3) La mise en œuvre :
• Chacun a un plan de travail qui correspond à une séquence entière. Je tente de l'envoyer en PDF dans un message suivant, écrivez-moi en MP pour la version open office.
J'ai essayé de l'élaborer en m'inspirant des plans de mes enfants à l'école élémentaire.
Je leur donne le titre de la séquence, la date début de séquence et la date de « bouclage » du plan. Je distribue aussi une feuille sur laquelle figure tous les travaux qu'ils devront faire durant la séquence : textes + questions ; grammaire ; vocabulaire ; expression écrite, exposé, préparation orale, lecture... Il s’agit d’un minimum obligatoire. Ceux qui veulent faire plus le peuvent bien entendu (il faut y penser !).
• Ils commencent ensuite par ce qu'ils veulent et font les activités autonomes dans l'ordre qu'ils souhaitent.
Cela implique bien sur de pouvoir leur fournir des outils appropriés pour les apports théoriques type leçon de grammaire, ou découverte de notions. Cependant, je me suis aperçue que c'était très profitable parce qu'ils sont bien plus impliqués dans leurs apprentissages que lorsqu'on "fait" la leçon de grammaire en classe.
Pour ces travaux en autonomie, ils peuvent choisir de travailler seuls ou par deux, dans la mesure ou le niveau sonore reste gérable.
Durant ces 2h/semaine, je suis totalement disponible pour corriger les travaux terminés, pour les aider si aucun camarade ne le peut. Je ne fais pratiquement pas d’apport théorique : s’ils sont en difficulté, je les aiguille vers une page du manuel ou vers une fiche qui pourra les aider. Idéalement, ces 2 heures devraient se dérouler au CDI afin de profiter de tous les outils disponibles mais c’est assez complexe de bloquer totalement le CDI sur ce créneau toutes les semaines.
Ce que je corrige doit alors être repris et amélioré. Si un élève ne parvient pas du tout à faire un travail, même avec l’explication d’un autre, c’est noté sur le cahier de la classe et le point difficile sera abordé durant l’heure de cours de la semaine.
• L'heure de cours de la semaine : elle permet de tirer au clair ce qui n’a pas été réussi, en partant précisément de ce qu’ils n’ont pas compris (ils doivent essayer de noter sur leur cahier de brouillon le ou les point à éclaircir plutôt que d’arriver en me disant : « j’ai rien compris ») = pas facile !
Durant cette heure, nous pouvons écrire une leçon, remplir une fiche, reprendre un exercice qui n’a pas été réussi, c’est variable en fonction de leurs besoins.
• Enfin, la dernière heure se divise en deux temps :
- Restitution des travaux personnels : exposés, travaux à présenter oralement (théâtre ou récitation par exemple), recherches, lectures cursives...
- Réunion de coopérative : c’est la demi-heure (je ne peux pas faire plus hélas) durant laquelle ils font part de ce qui leur a plu/déplu durant la semaine : attitude des uns ou des autres, respect ou non de la charte, difficultés rencontrées dans les travaux de groupe, intérêt ou pas pour les textes de la séquence, propositions diverses concernant le travail ou la vie en classe, présentation de projets éventuels...
Pour cette réunion, un régulateur de parole est nommé qui doit (normalement) permettre à chacun de s’exprimer sans que ce soit « la foire » (dur dur !) : le rôle tourne et tout le monde doit l’exercer.
• Les évaluations sont très variables : je fonctionne forcément beaucoup plus en compétences, même si je ne parviens pas à m’affranchir complètement des notes (les bulletins, les parents, les élèves eux-mêmes sont des freins).
Il m’arrive de ramasser un travail fait en classe (expression écrite, fiche de grammaire ou de vocabulaire), de noter une prestation orale (répond-elle ou non aux critères attendus) ou un travail de groupe. J’ai aussi quelquefois organisé une évaluation commune sur une ou plusieurs notions importantes, comme dans une évaluation plus « classique ». C’est selon les objectifs de ma séquence.
Je ramasse les plans à la fin de la séance, et je vérifie qu'ils sont remplis conformément à la fiche de travail (lorsque j'ai vérifié le travail de l'un ou l'autre, je le note pour moi, et eux passent l'intitulé du travail au surligneur sur leur plan). Je note sur le plan une appréciation générale sur le travail de chacun pour la séquence/plan.
4) Mon prochain défi est l’écriture libre.
Parce que c’est au cœur de la méthode Freinet, et que je suis sure que ça peut donner de bons résultats (mes enfants ont toujours adoré ça). Mais je réfléchis à sa mise en œuvre car c’est tout de même chronophage, surtout si l’on veut que les élèves parviennent à produire un texte repris et corrigé.
Je pense proposer cela une fois/semaine, avec finalisation à la maison (mais je réfléchis encore !)
5) Au début de chaque cours, nous essayons de faire soit les « 3 minutes » soit un « quoi de neuf ? » :
Un élève présente quelque chose qui lui tient à cœur (passion, actualité, partage...) à l’oral devant la classe pendant 3 minutes maximum. Les autres peuvent poser des questions (le régulateur de parole agit là aussi) mais on ne s’éternise pas.
Si le sujet provoque un vrai débat, on peut le noter aux questions à aborder durant l’heure de restitution (on propose alors à l’élève d’approfondir sa recherche) ou pendant la réunion de coopérative si cela s’y prête.
6) Un bilan ?
Dans l’ensemble, les choses se passent convenablement. Le plus dur est de canaliser leurs échanges, de rappeler la nécessaire concentration pour travailler, et de tolérer un niveau sonore minimal (!) pour le travail autonome lorsqu’ils sont plusieurs.
Au début, c’était assez décourageant car cette autonomie a eu l’effet inverse : ils n’ont plus rien fait ! Au bout de quinze jours, j’ai donc remis les choses au clair : l’autonomie oui mais la démission non ! Ils se sont donc doucement mis au travail pour la très grande majorité. Et ceux qui étaient le plus en difficulté ont vraiment pris goût à cette méthode.
Les élèves de niveau correct ont eu un peu plus de mal mais ils comprennent peu à peu qu’il n’y a pas de limites et qu’ils peuvent travailler « plus », en faisant des recherches, en approfondissant les notions avec d’autres exercices... ils commencent à s’y mettre vraiment.
Personnellement, je suis très contente, même si j’ai eu des moments de découragement. Des ajustements sont constamment nécessaires...
Par exemple, corriger tous les travaux autonomes est trèèèèès long : j’ai donc opté quelquefois pour une rapide correction collective si la notion ne pose pas de réel souci.
Par ailleurs, on ne peut pas être aussi « ambitieux » qu’en pédagogie « classique » sur le nombre de séquences, parce qu’on travaille différemment et que le découpage du temps se fait autrement.
Il en va de même pour le nombre de textes étudié en classe. J’essaie de trouver ceux qui sont les plus pertinents à étudier et de leur donner à lire des textes complémentaires, qu’ils présentent (ou sur lesquels nous échangeons) à l’oral.
Je sais que c’est une méthode qui ne fait pas l’unanimité, mais je trouve qu’elle fonctionne bien. Cette classe est stigmatisée par tous mes collègues, or, sans dire que ce sont des anges, chez moi, ils travaillent, ils se trompent, recommencent, débattent, écrivent, recherchent... bref, ils essaient ! Et je suis sure qu’avec une méthode « classique » j’aurais déjà « perdu » les ¾ des élèves depuis longtemps.
Je vous remercie de votre patience , à très bientôt pour vos remarques et commentaires !
Je suis heureuse de voir que le sujet vous intéresse !
Je vais tenter d'être claire afin de vous expliquer comment je procède avec cette classe de 4e.
Je vous demande de m’excuser à l’avance si je suis un peu longue mais je n’ai pas trouvé le moyen de faire autrement.
Tout d'abord, je tiens à dire que les débuts furent difficiles, tant à cause de mes tâtonnements que de la réticence de certains élèves, déroutés par mes propositions, et ce faisant, peu enclins à y mettre de la bonne volonté.
1) J'ai commencé par leur expliquer la méthode en leur demandant de faire un bilan personnel de leur situation scolaire.
Je leur ai demandé pour cela de réfléchir à ce qui leur semblait difficile en classe, que ce soit au niveau de la forme (discipline, calme, obligation de travail... (si si j'ai osé !)) ou du fond (lacunes, incompréhensions diverses, désintérêt...).
Ils ont ensuite durant une heure de restitution orale posé tout cela (ce fut sportif !).
Nous en avons tiré les conclusions suivantes (trèèèèès banales mais qu'ils ont pu exprimer) :
- Difficile de répondre aux exigences de la discipline lorsque le cours ne nous passionne pas.
- Incompréhension pour les élèves en difficulté.
- Besoin d'émulation pour se mettre au travail.
- Besoin de trouver un intérêt à ce que l'on fait (c'est peut-être la remarque qui emporta la plus grande adhésion).
2) Ensuite, tout en expliquant que nous nous devions de respecter des programmes et tout le blabla je leur ai proposé de tenter une nouvelle expérience pédagogique et je leur ai présenté à grand traits la méthode.
Ils ont adhéré pour la plupart, certains se sont montrés sceptiques. Mais pas hostiles.
Nous étions donc partis.
• Premier impératif : établir des règles de vie en classe qui émanent d'eux.
Réflexion par groupe puis rédaction collective (avec débat et approbation votée à chaque fois) d'une charte de vie. En ressortent l'obligation d'aide à apporter aux élèves en difficulté, le respect de ceux qui travaillent, la nécessité de sérieux dans le comportement.
Cette charte utilise leurs propres mots, ils l'ont recopié dans leur classeur puis signée et faite signer aux parents.
La charte peut être rappelée à tout moment si un ou plusieurs d’entre eux ne s’y conforment pas.
• Deuxième impératif : planning des 4 malheureuses heures/semaine de français...
2h de travail en autonomie (sur la plage de 2 heures d'affilée que j'ai avec eux)
1h de cours (pour les apports théoriques et explications nécessaires)
1/2 h de réunion coopérative
1/2h de restitution de travaux personnels.
3) La mise en œuvre :
• Chacun a un plan de travail qui correspond à une séquence entière. Je tente de l'envoyer en PDF dans un message suivant, écrivez-moi en MP pour la version open office.
J'ai essayé de l'élaborer en m'inspirant des plans de mes enfants à l'école élémentaire.
Je leur donne le titre de la séquence, la date début de séquence et la date de « bouclage » du plan. Je distribue aussi une feuille sur laquelle figure tous les travaux qu'ils devront faire durant la séquence : textes + questions ; grammaire ; vocabulaire ; expression écrite, exposé, préparation orale, lecture... Il s’agit d’un minimum obligatoire. Ceux qui veulent faire plus le peuvent bien entendu (il faut y penser !).
• Ils commencent ensuite par ce qu'ils veulent et font les activités autonomes dans l'ordre qu'ils souhaitent.
Cela implique bien sur de pouvoir leur fournir des outils appropriés pour les apports théoriques type leçon de grammaire, ou découverte de notions. Cependant, je me suis aperçue que c'était très profitable parce qu'ils sont bien plus impliqués dans leurs apprentissages que lorsqu'on "fait" la leçon de grammaire en classe.
Pour ces travaux en autonomie, ils peuvent choisir de travailler seuls ou par deux, dans la mesure ou le niveau sonore reste gérable.
Durant ces 2h/semaine, je suis totalement disponible pour corriger les travaux terminés, pour les aider si aucun camarade ne le peut. Je ne fais pratiquement pas d’apport théorique : s’ils sont en difficulté, je les aiguille vers une page du manuel ou vers une fiche qui pourra les aider. Idéalement, ces 2 heures devraient se dérouler au CDI afin de profiter de tous les outils disponibles mais c’est assez complexe de bloquer totalement le CDI sur ce créneau toutes les semaines.
Ce que je corrige doit alors être repris et amélioré. Si un élève ne parvient pas du tout à faire un travail, même avec l’explication d’un autre, c’est noté sur le cahier de la classe et le point difficile sera abordé durant l’heure de cours de la semaine.
• L'heure de cours de la semaine : elle permet de tirer au clair ce qui n’a pas été réussi, en partant précisément de ce qu’ils n’ont pas compris (ils doivent essayer de noter sur leur cahier de brouillon le ou les point à éclaircir plutôt que d’arriver en me disant : « j’ai rien compris ») = pas facile !
Durant cette heure, nous pouvons écrire une leçon, remplir une fiche, reprendre un exercice qui n’a pas été réussi, c’est variable en fonction de leurs besoins.
• Enfin, la dernière heure se divise en deux temps :
- Restitution des travaux personnels : exposés, travaux à présenter oralement (théâtre ou récitation par exemple), recherches, lectures cursives...
- Réunion de coopérative : c’est la demi-heure (je ne peux pas faire plus hélas) durant laquelle ils font part de ce qui leur a plu/déplu durant la semaine : attitude des uns ou des autres, respect ou non de la charte, difficultés rencontrées dans les travaux de groupe, intérêt ou pas pour les textes de la séquence, propositions diverses concernant le travail ou la vie en classe, présentation de projets éventuels...
Pour cette réunion, un régulateur de parole est nommé qui doit (normalement) permettre à chacun de s’exprimer sans que ce soit « la foire » (dur dur !) : le rôle tourne et tout le monde doit l’exercer.
• Les évaluations sont très variables : je fonctionne forcément beaucoup plus en compétences, même si je ne parviens pas à m’affranchir complètement des notes (les bulletins, les parents, les élèves eux-mêmes sont des freins).
Il m’arrive de ramasser un travail fait en classe (expression écrite, fiche de grammaire ou de vocabulaire), de noter une prestation orale (répond-elle ou non aux critères attendus) ou un travail de groupe. J’ai aussi quelquefois organisé une évaluation commune sur une ou plusieurs notions importantes, comme dans une évaluation plus « classique ». C’est selon les objectifs de ma séquence.
Je ramasse les plans à la fin de la séance, et je vérifie qu'ils sont remplis conformément à la fiche de travail (lorsque j'ai vérifié le travail de l'un ou l'autre, je le note pour moi, et eux passent l'intitulé du travail au surligneur sur leur plan). Je note sur le plan une appréciation générale sur le travail de chacun pour la séquence/plan.
4) Mon prochain défi est l’écriture libre.
Parce que c’est au cœur de la méthode Freinet, et que je suis sure que ça peut donner de bons résultats (mes enfants ont toujours adoré ça). Mais je réfléchis à sa mise en œuvre car c’est tout de même chronophage, surtout si l’on veut que les élèves parviennent à produire un texte repris et corrigé.
Je pense proposer cela une fois/semaine, avec finalisation à la maison (mais je réfléchis encore !)
5) Au début de chaque cours, nous essayons de faire soit les « 3 minutes » soit un « quoi de neuf ? » :
Un élève présente quelque chose qui lui tient à cœur (passion, actualité, partage...) à l’oral devant la classe pendant 3 minutes maximum. Les autres peuvent poser des questions (le régulateur de parole agit là aussi) mais on ne s’éternise pas.
Si le sujet provoque un vrai débat, on peut le noter aux questions à aborder durant l’heure de restitution (on propose alors à l’élève d’approfondir sa recherche) ou pendant la réunion de coopérative si cela s’y prête.
6) Un bilan ?
Dans l’ensemble, les choses se passent convenablement. Le plus dur est de canaliser leurs échanges, de rappeler la nécessaire concentration pour travailler, et de tolérer un niveau sonore minimal (!) pour le travail autonome lorsqu’ils sont plusieurs.
Au début, c’était assez décourageant car cette autonomie a eu l’effet inverse : ils n’ont plus rien fait ! Au bout de quinze jours, j’ai donc remis les choses au clair : l’autonomie oui mais la démission non ! Ils se sont donc doucement mis au travail pour la très grande majorité. Et ceux qui étaient le plus en difficulté ont vraiment pris goût à cette méthode.
Les élèves de niveau correct ont eu un peu plus de mal mais ils comprennent peu à peu qu’il n’y a pas de limites et qu’ils peuvent travailler « plus », en faisant des recherches, en approfondissant les notions avec d’autres exercices... ils commencent à s’y mettre vraiment.
Personnellement, je suis très contente, même si j’ai eu des moments de découragement. Des ajustements sont constamment nécessaires...
Par exemple, corriger tous les travaux autonomes est trèèèèès long : j’ai donc opté quelquefois pour une rapide correction collective si la notion ne pose pas de réel souci.
Par ailleurs, on ne peut pas être aussi « ambitieux » qu’en pédagogie « classique » sur le nombre de séquences, parce qu’on travaille différemment et que le découpage du temps se fait autrement.
Il en va de même pour le nombre de textes étudié en classe. J’essaie de trouver ceux qui sont les plus pertinents à étudier et de leur donner à lire des textes complémentaires, qu’ils présentent (ou sur lesquels nous échangeons) à l’oral.
Je sais que c’est une méthode qui ne fait pas l’unanimité, mais je trouve qu’elle fonctionne bien. Cette classe est stigmatisée par tous mes collègues, or, sans dire que ce sont des anges, chez moi, ils travaillent, ils se trompent, recommencent, débattent, écrivent, recherchent... bref, ils essaient ! Et je suis sure qu’avec une méthode « classique » j’aurais déjà « perdu » les ¾ des élèves depuis longtemps.
Je vous remercie de votre patience , à très bientôt pour vos remarques et commentaires !
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V. Hugo
- JamesbondgirlNiveau 3
voici mon fichier PDF pour le plan de travail (perfectible bien entendu !)
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