- ElyasEsprit sacré
Cath a écrit:Elyas a écrit:Euh, Cath, l'idée numéro 7, pourquoi te dérange-t-elle ?
Parce que cela rejoint les idées de la FCPE: pas de devoir à la maison, tout à l'école, pas une tête qui dépasse.
Bizarrement, je ne la lisais absolument pas comme ça mais comme la mise en place à l'école à tous les niveaux d'études surveillées pour que tous les élèves fassent leurs devoirs. Pour moi, la question des horaires de travail et de retour des parents au domicile est une des clefs de l'amélioration du niveau des élèves français.
- CathEnchanteur
Elyas a écrit:
Après, avez-vous été lire le programme du FN ? Il y a des petites phrases qui peuvent faire craindre pour la liberté pédagogique (sans parler des mensonges sur l'enseignement de l'HG, mais ça, c'est tellement passé dans le public, même enseignant, que j'ai l'impression de lutter contre le léviathan).
Je suis allée relire (les présidentielles sont loin) le programme du FN en matière d'éducation :
POSITIONS
L’école sanctuaire, lieu de neutralité
- A l’école, la laïcité qui est non seulement la neutralité religieuse mais aussi la neutralité politique sera appliquée avec la plus grande fermeté.
- L’école doit être un sanctuaire, mettant à l’abri des modes et des lubies l’exigence de transmission des savoirs, des connaissances et du goût de l’effort. Les méthodes et l’état d’esprit pédagogistes n’y ont plus leur place.
La valeur centrale de discipline
- L’école est un lieu à part dans la République, ce n’est pas un simple appendice de la société. Il faut donc en revenir à ce principe simple : à l’école tout le monde n’est pas au même niveau. Le professeur est au-dessus de l’élève. Et le parent d’élève n’est pas le client du professeur. L’accent sera mis sur cette évidence dans la formation des enseignants.
- La valeur centrale de respect du professeur retrouvera toute sa place à l’école : cela passe par des choses simples : se lever quand le professeur entre en classe, bannir le tutoiement par l’élève de l’enseignant.
- Les professeurs devront pouvoir s’appuyer sur leur administration et leur hiérarchie dans l’entreprise de rétablissement de leur autorité.
La lutte contre les violences scolaires et les atteintes aux professeurs : tolérance zéro
- L’insécurité à l’école doit être traitée de la même manière que l’insécurité en général : tolérance zéro. Les établissements les plus dangereux seront équipés de portiques de détection des métaux, même temporairement.
- Alourdissement des peines pour les personnes coupables d’avoir agressé physiquement ou verbalement un enseignant.
Se centrer sur les savoirs fondamentaux
- L’accent sera mis dès la maternelle, et plus encore à l’école élémentaire, sur l’apprentissage des savoirs fondamentaux : français, calcul.
- Augmentation en conséquence du nombre d’heures consacrées à ces matières, qui a sans cesse baissé depuis les années 1970. En 1976, un élève qui sortait du collège avait reçu 2800 heures d’enseignement du français depuis son entrée en CP. En 2004, c’était 2000 heures, soit 800 de moins, l’équivalent de deux ans et demi de cours.
Les parents d’élèves
- Instauration de cours de français obligatoires pour les parents qui ne maîtrisent pas notre langue nationale, pour inciter les parents à franchir le seuil de l’école et à discuter avec l’équipe éducative de la scolarité de leur enfant.
Méthodes d’enseignement : la fin de l’aventure pédagogiste
- Fin de l’aventure pédagogiste : la méthode syllabique sera obligatoire en CP, l’histoire sera apprise de façon chronologique tout au long de la scolarité. La géographie sera enseignée sur des cartes, et l’apprentissage de la géographie française obligatoire.
- L’histoire de France retrouvera sa place au cœur de l’apprentissage
- Maintien obligatoire de la note
La priorité : le redressement de l’école primaire
- L’école primaire doit donc être réformée en profondeur. Il faut en particulier revoir le statut de l’école, créer un nouveau type d’établissement public sur le modèle des collèges et lycées.
- En parallèle, un statut du directeur d’école devra lui donner les moyens d’accomplir complètement ses missions. Une revalorisation de la rémunération et une amélioration du régime de décharge sont indispensables pour pallier les problèmes actuels de recrutement, qui sont préoccupants.
Revalorisation des filières manuelles
- Suppression progressive sur le quinquennat du collège unique qui a été un terrible échec.
- Les filières techniques et manuelles seront revalorisées
-L’apprentissage à 14 ans sera rétabli
- Maintien du baccalauréat, qui doit retrouver son caractère sélectif : refus de tout contrôle continu : seul l’examen national permet l’égalité.
L’égalité sur les territoires
- Pas de remise en cause de la décentralisation des collèges et des lycées aux départements et aux régions, qui date de 1984, mais mise en place des mécanismes de péréquation nécessaires à une vraie égalité entre les élèves sur le territoire national.
- La décision de fermer les petits collèges de moins de 200 élèves à la campagne sera revue. Les méga-structures ne réussissent pas nécessairement. La proximité a d’immenses vertus.
- Le ministère de l’Education nationale devra faire une place toute particulière aux problématiques rurales dans son organisation interne, et les intérêts ruraux seront mieux représentés dans les cabinets ministériels.
Les enseignants au cœur de l’école
- La politique du « 1 sur 2 » (non remplacement d’un enseignant partant à la retraite sur deux) cessera : l’intégralité des départ à la retraite sera remplacée. Il n’y aura cependant pas de créations de postes supplémentaires, dans un souci de responsabilité budgétaire.
- Les efforts de réduction d’effectifs seront concentrés sur l’administration centrale du ministère de l’Education nationale
http://www.frontnational.com/le-projet-de-marine-le-pen/avenir-de-la-nation/ecole/
Je ne me prononce pas sur le retour/maintien de la méthode syllabique (c'est bien ?). Je ne suis pas d'accord avec l'apprentissage à 14 ans, franchement utopique et pas souhaitable. La géographie par des cartes, je ne vois pas trop de changement, et l"histoire de France, ça se fait déjà.
Je relis vite, mais je crois être d'accord avec le reste et je ne vois rien qui fasse craindre pour la liberté pédagogique, montrez-moi si j'ai raté un truc.
- CathEnchanteur
Elyas a écrit:Cath a écrit:Elyas a écrit:Euh, Cath, l'idée numéro 7, pourquoi te dérange-t-elle ?
Parce que cela rejoint les idées de la FCPE: pas de devoir à la maison, tout à l'école, pas une tête qui dépasse.
Bizarrement, je ne la lisais absolument pas comme ça mais comme la mise en place à l'école à tous les niveaux d'études surveillées pour que tous les élèves fassent leurs devoirs. Pour moi, la question des horaires de travail et de retour des parents au domicile est une des clefs de l'amélioration du niveau des élèves français.
Ah, tu vois, ce n'est pas du tout la même chose...Le FDG ne fait aucune allusion à des études surveillées, ou alors j'ai mal lu. J'y vois plutôt une tentative d'égalitarisme forcené et tronqué car on sait bien que ceux qui le peuvent font travailler plus leurs enfants.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
FN a écrit:l’histoire sera apprise de façon chronologique tout au long de la scolarité. La géographie sera enseignée sur des cartes, et l’apprentissage de la géographie française obligatoire
Ce passage est sublime... Mais comment croient-ils que l'on travaille ces gens-là? Il faudrait qu'ils ouvrent les programmes ou n'importe quel manuel. En 1ère, la quasi totalité du programme de 1ère est consacrée à la géographie de la France.
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- User5899Demi-dieu
C'est curieux, mes collègues-amis d'HG ne cessent de pester contre la disparition de la géo physiqueCollier de Barbe a écrit:FN a écrit:l’histoire sera apprise de façon chronologique tout au long de la scolarité. La géographie sera enseignée sur des cartes, et l’apprentissage de la géographie française obligatoire
Ce passage est sublime... Mais comment croient-ils que l'on travaille ces gens-là? Il faudrait qu'ils ouvrent les programmes ou n'importe quel manuel. En 1ère, la quasi totalité du programme de 1ère est consacrée à la géographie de la France.
- Isis39Enchanteur
Collier de Barbe a écrit:FN a écrit:l’histoire sera apprise de façon chronologique tout au long de la scolarité. La géographie sera enseignée sur des cartes, et l’apprentissage de la géographie française obligatoire
Ce passage est sublime... Mais comment croient-ils que l'on travaille ces gens-là? Il faudrait qu'ils ouvrent les programmes ou n'importe quel manuel. En 1ère, la quasi totalité du programme de 1ère est consacrée à la géographie de la France.
J'ai eu la même réaction. Ils n'ont visiblement pas lu les programmes.
- Isis39Enchanteur
Cripure a écrit:C'est curieux, mes collègues-amis d'HG ne cessent de pester contre la disparition de la géo physiqueCollier de Barbe a écrit:FN a écrit:l’histoire sera apprise de façon chronologique tout au long de la scolarité. La géographie sera enseignée sur des cartes, et l’apprentissage de la géographie française obligatoire
Ce passage est sublime... Mais comment croient-ils que l'on travaille ces gens-là? Il faudrait qu'ils ouvrent les programmes ou n'importe quel manuel. En 1ère, la quasi totalité du programme de 1ère est consacrée à la géographie de la France.
Moi aussi je regrette sa disparition mais cela n'a rien à voir avec ce que dit le FN.
- ElyasEsprit sacré
Cath a écrit:Elyas a écrit:Cath a écrit:
Parce que cela rejoint les idées de la FCPE: pas de devoir à la maison, tout à l'école, pas une tête qui dépasse.
Bizarrement, je ne la lisais absolument pas comme ça mais comme la mise en place à l'école à tous les niveaux d'études surveillées pour que tous les élèves fassent leurs devoirs. Pour moi, la question des horaires de travail et de retour des parents au domicile est une des clefs de l'amélioration du niveau des élèves français.
Ah, tu vois, ce n'est pas du tout la même chose...Le FDG ne fait aucune allusion à des études surveillées, ou alors j'ai mal lu. J'y vois plutôt une tentative d'égalitarisme forcené et tronqué car on sait bien que ceux qui le peuvent font travailler plus leurs enfants.
Tu exerces ton jugement critique sur le programme du FdG en te basant sur ce que tu connais de ce parti et de ses bases théoriques. Quand je lis le programme du FN, je le lis avec tout ce que je sais de ce parti et de ses obsessions.
Mais bon, chacun est maître de son jugement. Nous sommes en démocratie. Cependant, le FN ne m'attire pas, peu importe ce qu'il pourra dire et ce qu'il tentera de promettre pour m'attirer. Le diable peut se travestir, il est toujours le diable. Ce n'est pas pour rien que Marine Le Pen joue la carte de la dédiabolisation mais son parti dans ses cadres n'a pas trop changé quand on lit les journaux.
- User17706Bon génie
Sur le programme du FdG, ni la proposition 1 mise en gras ni la proposition 7 mise en gras ne me semblent être particulièrement susceptibles de l'interprétation (méfiante) que je devine être la tienne, Cath, plutôt que d'une autre interprétation.
Mais certes je comprends qu'on se méfie et il serait souhaitable d'avoir bien davantage de détails pour y voir goutte.
Mais certes je comprends qu'on se méfie et il serait souhaitable d'avoir bien davantage de détails pour y voir goutte.
- ParatgeNeoprof expérimenté
Cath a écrit:Les idées du Front de gauche:
5. Parce qu'il faut du temps pour apprendre à tous des savoirs plus complexes, la scolarité obligatoire sera portée à 18 ans.
6. Défendre et transformer l'école maternelle. L’école maternelle sera obligatoire à partir de 3 ans,
9. Tous les parents ont leur place à l'école. Nous créerons un statut de représentant de parents d’élèves pour permettre à tous les parents de participer à la vie des établissements. Des temps et des lieux aménagés pour les rencontres avec l’équipe éducative devront être mis en place.
Ces points sont tout bonnement terrifiants !
Pourquoi pas du berceau à la tombe ?
De toute façon quand on veut parler d'un enseignement de qualité alors que le problème de la discipline en classe (et dans l'établissement) n'est même pas abordé, on est dans un discours vain !
- CathEnchanteur
PauvreYorick a écrit:Sur le programme du FdG, ni la proposition 1 mise en gras ni la proposition 7 mise en gras ne me semblent être particulièrement susceptibles de l'interprétation (méfiante) que je devine être la tienne, Cath, plutôt que d'une autre interprétation.
Mais certes je comprends qu'on se méfie et il serait souhaitable d'avoir bien davantage de détails pour y voir goutte.
C'est bien l'un des problèmes...Sans détails supplémentaires, toutes les interprétations sont possibles.
Mais quand je lis " les différences entre les élèves ne sont pas naturelles mais socialement construites", je me dis que ceux-là n'ont jamais vu un élève de segpa.
Quant à "Refonder l'école sur le modèle de l'élève qui n'a que l'école pour apprendre.(...) Le service public d'éducation nationale devra prendre en charge tous les apprentissages nécessaires pour réussir à l'école : il faut en finir avec la délégation aux familles (...)", je me suis expliquée plus haut mais j'ajoute qu'on dirait qu'on cherche à déresponsabiliser les familles ou en tout cas à les dissuader de s'investir (une sorte de prise en charge par un état post-communiste).
- User17706Bon génie
Ah, sur l'interprétation « post-communiste », je ne te suis pas du tout, mais alors pas du tout (ce serait un peu comme dire que Bayrou est en fait un vampire extraterrestre) ; en revanche le discours de la « délégation aux familles » est très suspect, je suis d'accord.
Sur les différences « socialement construites », il y a à mon avis affirmation d'un fait qui est en gros vrai (tu échanges les berceaux à la naissance, tu constates au bout de vingt ans que, dans les cas normaux, l'environnement où l'enfant a grandi a fait l'essentiel). Corrélé au « modèle de l'élève qui n'a que l'école pour apprendre », ça peut faire peur, mais ça ne veut pas dire nécessairement qu'il faut aligner les exigences sur le bas, ça peut tout aussi bien vouloir dire l'inverse exact. Ça peut faire peur pour le budget, en revanche.
En revanche les propositions soulignées par Paratge ne me disent clairement rien qui vaille : scolarité obligatoire de 3 à 18... houlà. Et le couplet sur les parents, houlà.
Sur les différences « socialement construites », il y a à mon avis affirmation d'un fait qui est en gros vrai (tu échanges les berceaux à la naissance, tu constates au bout de vingt ans que, dans les cas normaux, l'environnement où l'enfant a grandi a fait l'essentiel). Corrélé au « modèle de l'élève qui n'a que l'école pour apprendre », ça peut faire peur, mais ça ne veut pas dire nécessairement qu'il faut aligner les exigences sur le bas, ça peut tout aussi bien vouloir dire l'inverse exact. Ça peut faire peur pour le budget, en revanche.
En revanche les propositions soulignées par Paratge ne me disent clairement rien qui vaille : scolarité obligatoire de 3 à 18... houlà. Et le couplet sur les parents, houlà.
- CathEnchanteur
PauvreYorick a écrit:Ah, sur l'interprétation « post-communiste », je ne te suis pas du tout, mais alors pas du tout (ce serait est un peu comme dire que Bayrou est en fait un vampire extraterrestre) ; en revanche le discours de la « délégation aux familles » est très suspect, je suis d'accord.
Oui, je ne suis pas très satisfaite non plus de ma comparaison...Mais sur le coup je n'ai rien trouvé de mieux...
- CathEnchanteur
PauvreYorick a écrit:
Sur les différences « socialement construites », il y a à mon avis affirmation d'un fait qui est en gros vrai (tu échanges les berceaux à la naissance, tu constates au bout de vingt ans que, dans les cas normaux, l'environnement où l'enfant a grandi a fait l'essentiel). Corrélé au « modèle de l'élève qui n'a que l'école pour apprendre », ça peut faire peur, mais ça ne veut pas dire nécessairement qu'il faut aligner les exigences sur le bas, ça peut tout aussi bien vouloir dire l'inverse exact. Ça peut faire peur pour le budget, en revanche.
C'est à côté de la réalité, surtout. On peut toujours imaginer de retirer les enfants à leur famille pour les faire élever par un état qui donnerait strictement à tous la même éducation...Mais même ainsi, c'est nier la part de loterie génétique qui se joue à chaque conception: donner à tous la même instruction ?
- RobinFidèle du forum
Je comprends le désespoir de JP Brighelli. Si le Front national incarne désormais (sans doute à tort) la défense de la souveraineté nationale, de l’École républicaine, des classes populaires, de la laïcité... la responsabilité en incombe au justement nommé "UMPS".
Je n'ai pas le courage aujourd'hui de rembobiner le film à partir du discours de Maison-Alfort et du ministère Darcos, mais si quelqu'un a bien mouillé sa chemise et mis ses mains dans le cambouis, nous sommes un certain nombre à pouvoir en témoigner, et n'en déplaise aux gauchistes culturels néo-kantiens ("ils ont les mains pures car ils n'ont pas de mains" disait Péguy), c'est bien JPB, avec quelques autres à l'époque.
Et pour quel résultat ?
"Never explain, never complain."
Je n'ai pas le courage aujourd'hui de rembobiner le film à partir du discours de Maison-Alfort et du ministère Darcos, mais si quelqu'un a bien mouillé sa chemise et mis ses mains dans le cambouis, nous sommes un certain nombre à pouvoir en témoigner, et n'en déplaise aux gauchistes culturels néo-kantiens ("ils ont les mains pures car ils n'ont pas de mains" disait Péguy), c'est bien JPB, avec quelques autres à l'époque.
Et pour quel résultat ?
"Never explain, never complain."
- ycombeMonarque
Luigi_B a écrit:Sur ce petit sondage Neoprofs 7% des sondés approuvent le programme éducatif du PS mais 60% se déclarent de gauche. Cherchez l'erreur...Isis39 a écrit:On remarquera que selon lui néoprofs est un forum de gauche....
Il n'y a d'erreur que si on considère que le PS représente une majeure partie de la gauche. Le PS est de droite, cela ne souffre plus aucune discussion depuis fort longtemps, les jeunes (de l'époque) comme moi ont peut-être pu y croire entre 1981 et 1983, mais 30 ans plus tard il n'y a plus d'illusions possibles.
Le PS est de droite, et sur un forum où 60% des sondés se déclarent de gauche son programme éducatif ne recueille que très peu d'avis favorables. C'est normal.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- Luigi_BGrand Maître
Nous sommes d'accord.
A lire ou à relire pour mettre en perspective ce fil de discussion : "Comment la laïcité a été offerte en cadeau au Front national" (mars 2011) par Catherine Kintzler.
A lire ou à relire pour mettre en perspective ce fil de discussion : "Comment la laïcité a été offerte en cadeau au Front national" (mars 2011) par Catherine Kintzler.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- User17706Bon génie
Cath a écrit:PauvreYorick a écrit:
Sur les différences « socialement construites », il y a à mon avis affirmation d'un fait qui est en gros vrai (tu échanges les berceaux à la naissance, tu constates au bout de vingt ans que, dans les cas normaux, l'environnement où l'enfant a grandi a fait l'essentiel). Corrélé au « modèle de l'élève qui n'a que l'école pour apprendre », ça peut faire peur, mais ça ne veut pas dire nécessairement qu'il faut aligner les exigences sur le bas, ça peut tout aussi bien vouloir dire l'inverse exact. Ça peut faire peur pour le budget, en revanche.
C'est à côté de la réalité, surtout. On peut toujours imaginer de retirer les enfants à leur famille pour les faire élever par un état qui donnerait strictement à tous la même éducation...Mais même ainsi, c'est nier la part de loterie génétique qui se joue à chaque conception: donner à tous la même instruction ?
Ma foi, comme il n'est question de la part de personne de retirer les enfants à leur famille, je ne vais pas rentrer dans la discussion de cette hypothèse précise, mais simplement noter que si le discours consiste à dire que la génétique explique l'échec scolaire, alors il a du boulot devant lui en termes de justification (mis à part évidemment une frange de cas à la fois pathologiques et correctement corrélés à un donné génétique initial, car il faut les deux à la fois) : non seulement nous n'avons pas d'idée (même grossière) de l'éventuelle incidence, dans les cas non-pathologiques, de la « loterie génétique » sur les résultats scolaires, mais en outre, si l'on accepte l'hypothèse qu'elle exerce une influence autre que négligeable, il va falloir expliquer pourquoi certains milieux sociaux sont relativement épargnés par la loterie génétique. Sauf à postuler que l'aisance matérielle également est génétique, ce qui n'est pas davantage probable (voire l'est moins encore, obscurum per obscurius), ça paraît prima facie inexplicable.
Du coup, la question de savoir s'il faut « donner à tous la même instruction » ou non me paraît être de celles qui n'ont rien à gagner à un débat préalable sur l'inné et l'acquis : on se fiche de savoir si les résultats de Kevin à l'issue de ses six ou sept ou huit premières années de scolarité sont ou non dus à son patrimoine génétique ; la question qu'il faut trancher est celle du meilleur choix pour lui dans la situation où il est, et elle n'a pas à attendre un diagnostic ou une conviction sur ses causes lointaines. La seule incidence que la croyance en un déterminisme génétique (donc invincible) peut avoir, c'est éventuellement ce qu'on pourrait appeler une inclination, chez ceux qui partagent cette croyance, à résister à ce qu'ils nommeraient sans doute de l'« acharnement pédagogique » (avec le risque de passer ainsi à côté de remédiations efficaces, s'il en existe).
- User17706Bon génie
Oui, c'est aussi bête que ça : c'est tout simplement de la cohérence de la part des sondés.ycombe a écrit: Le PS est de droite, et sur un forum où 60% des sondés se déclarent de gauche son programme éducatif ne recueille que très peu d'avis favorables. C'est normal.
- RobinFidèle du forum
Les mots "Gauche" et "Droite" ("socialisme", "gaullisme") n'ont effectivement plus aucun sens aujourd'hui. Valls a raison (je me comprends) de vouloir débaptiser le Parti qui salit la mémoire de Jaurès. Il ne lui reste plus qu'à fusionner avec l'UMP. Rien ne les oppose et surtout pas la question scolaire.
- CathEnchanteur
PauvreYorick a écrit:
Du coup, la question de savoir s'il faut « donner à tous la même instruction » ou non me paraît être de celles qui n'ont rien à gagner à un débat préalable sur l'inné et l'acquis : on se fiche de savoir si les résultats de Kevin à l'issue de ses six ou sept ou huit premières années de scolarité sont ou non dus à son patrimoine génétique ; la question qu'il faut trancher est celle du meilleur choix pour lui dans la situation où il est, et elle n'a pas à attendre un diagnostic ou une conviction sur ses causes lointaines. La seule incidence que la croyance en un déterminisme génétique (donc invincible) peut avoir, c'est éventuellement ce qu'on pourrait appeler une inclination, chez ceux qui partagent cette croyance, à résister à ce qu'ils nommeraient sans doute de l'« acharnement pédagogique » (avec le risque de passer ainsi à côté de remédiations efficaces, s'il en existe).
C'est bien ce que je dis, et que ne me semble pas dire le programme du FDG.
- JohnMédiateur
C'est d'ailleurs ce qui amène Marlière à parler de "néo-sarkozysme" au sujet de Hollande.Robin a écrit:Les mots "Gauche" et "Droite" ("socialisme", "gaullisme") n'ont effectivement plus aucun sens aujourd'hui. Valls a raison (je me comprends) de vouloir débaptiser le Parti qui salit la mémoire de Jaurès. Il ne lui reste plus qu'à fusionner avec l'UMP. Rien ne les oppose et surtout pas la question scolaire.
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- User17706Bon génie
Cath a écrit:PauvreYorick a écrit:
Du coup, la question de savoir s'il faut « donner à tous la même instruction » ou non me paraît être de celles qui n'ont rien à gagner à un débat préalable sur l'inné et l'acquis : on se fiche de savoir si les résultats de Kevin à l'issue de ses six ou sept ou huit premières années de scolarité sont ou non dus à son patrimoine génétique ; la question qu'il faut trancher est celle du meilleur choix pour lui dans la situation où il est, et elle n'a pas à attendre un diagnostic ou une conviction sur ses causes lointaines. La seule incidence que la croyance en un déterminisme génétique (donc invincible) peut avoir, c'est éventuellement ce qu'on pourrait appeler une inclination, chez ceux qui partagent cette croyance, à résister à ce qu'ils nommeraient sans doute de l'« acharnement pédagogique » (avec le risque de passer ainsi à côté de remédiations efficaces, s'il en existe).
C'est bien ce que je dis, et que ne me semble pas dire le programme du FDG.
Oui, je n'ai correctement identifié ton propos qu'après rédaction de ce post. Effectivement, s'il pèche, c'est pour le coup par excès non de pessimisme génétique mais d'« optimisme sociologique » (si ça a un sens).
- e-WandererGrand sage
Je ne suis pas tout à fait d'accord. Ce n'est pas parce que ces idéaux ne trouvent plus d'incarnation crédible dans notre paysage politique qu'ils n'ont plus de valeur ou de sens.Robin a écrit:Les mots "Gauche" et "Droite" ("socialisme", "gaullisme") n'ont effectivement plus aucun sens aujourd'hui. Valls a raison (je me comprends) de vouloir débaptiser le Parti qui salit la mémoire de Jaurès. Il ne lui reste plus qu'à fusionner avec l'UMP. Rien ne les oppose et surtout pas la question scolaire.
Pour le reste, je ne pense pas que les bonnes idées, en matière d'éducation, soient "de droite" ou "de gauche". Pour moi, il s'agit précisément d'un domaine où il devrait y avoir consensus dans une République comme la nôtre (et je pense la même chose de la question écologique ou de la justice). Au fond, même l'idéologie libérale n'a de justification possible que si on défend au départ l'égalité des chances (sinon, c'est la loi du plus fort, dont on ne peut se réclamer que par cynisme), et celle-ci passe bien évidemment par l'école. L'ascenseur social devrait être puissamment défendu par la gauche comme par la droite. Le malheur est qu'il est en panne et que les partis dits "de gouvernement" s'en contrefichent.
- User17706Bon génie
L'« idéologie libérale », très souvent, ne se cache absolument pas de promouvoir la « loi du plus fort », ou alors d'une simple feuille de vigne (« que le meilleur gagne »). Il est vrai qu'en France on l'entend moins qu'ailleurs.
Si je suis bien d'accord pour dire qu'en principe les questions d'éducation devraient, dans leur dimension technique (« pédagogique ») du moins, être dépolitisées, en revanche elles sont fortement touchées par d'autres décisions qui demeurent sensibles au clivage droite-gauche, et parfois, elles sont intentionnellement mélangées (cf. l'affaire de la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire).
Si je suis bien d'accord pour dire qu'en principe les questions d'éducation devraient, dans leur dimension technique (« pédagogique ») du moins, être dépolitisées, en revanche elles sont fortement touchées par d'autres décisions qui demeurent sensibles au clivage droite-gauche, et parfois, elles sont intentionnellement mélangées (cf. l'affaire de la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire).
- RagnetrudeExpert spécialisé
Le programme du FN est une grossière tentative de caresser certains profs dans le sens du poil mêlée à des a priori dignes du café du commerce. Sérieusement, ça leur a pris quoi, 5 minutes, pour rédiger cette liste pathétique de propositions qui ne semblent envisager l'école que sous la forme d'un champs de bataille entre profs et élèves ? Aucune ambition, aucune valeur si ce n'est un autoritarisme qui renvoie à une vision fantasmée de l'école du bon vieux temps. Cette liste suinte de leur détestation des classes populaires et des immigrés.
Comment en tant que professeur peut-on se satisfaire de cela ? Aucune volonté de faire réussir tous les élèves, on fait dégager les gamins en difficulté le plus tôt possible, les enseignants ne seront que des kapos chargés d'appliquer leurs programmes rétrogrades dans des collèges transformés en camps retranchés.
Comment en tant que professeur peut-on se satisfaire de cela ? Aucune volonté de faire réussir tous les élèves, on fait dégager les gamins en difficulté le plus tôt possible, les enseignants ne seront que des kapos chargés d'appliquer leurs programmes rétrogrades dans des collèges transformés en camps retranchés.
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