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Tournesol
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par Tournesol Dim 8 Juin - 16:35
Est-il juste de dire que le rejet est un enjambement particulier ?

Merci !

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J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.

(G. Perros)

Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours. (Gandhi)
miss terious
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Doyen

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par miss terious Dim 8 Juin - 18:10
Pour moi, je dirais oui. Le rejet et le contre-rejet sont des sous catégories d'enjambement. Mais attends d'autres réponses pour confirmer ou infirmer ma réponse.

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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Coc210  
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
miss terious
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par miss terious Dim 8 Juin - 18:23
Wikipédia va dans mon sens : http://fr.wikipedia.org/wiki/Enjambement_(po%C3%A9sie)

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User5899
Demi-dieu

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par User5899 Dim 8 Juin - 18:26
Sans être un spécialiste de versification, je suis d'accord avec cette façon de présenter.
Kilmeny
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Empereur

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par Kilmeny Dim 8 Juin - 18:39
Tournesol a écrit:Est-il juste de dire que le rejet est un enjambement particulier ?

Merci !

Oui, tout à fait.

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Dalilah
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par Dalilah Dim 8 Juin - 18:48
Oui. C'est un enjambement inférieur à l'hémistiche (donc moins de 6 syllabes pour un alexandrin).
egomet
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par egomet Dim 8 Juin - 19:05
Bof.
Le rejet est une rupture de rythme très forte, donc intéressante à souligner.
L'enjambement retombe sur une pause naturelle. Il est beaucoup moins sensible.
Il est bon de faire sentir la différence.

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Tournesol
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par Tournesol Dim 8 Juin - 20:15
Merci de vos réponses !

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J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.

(G. Perros)

Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours. (Gandhi)
touby
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par touby Lun 12 Sep - 10:19
Je profite de ce vieux post pour poser une question :
dans Ma Bohème, êtes-vous d'accord pour parler de rejet dans ces vers ?
"- Petit Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes."
Le Terre des Lettres parle d'enjambement. Mais c'est peut-être dans le sens large donné par Tournesol, pour ne pas entrer dans les détails (c'est le manuel de 5e). Qu'en pensez-vous ?
Judith
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Niveau 1

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par Judith Lun 12 Sep - 13:39
Je crois qu'on devrait parler de rejet aux élèves, certains s'y perdent déjà. Je commence "Ma Bohème" demain avec mes 5e et avec TDL, et je parlerai de rejet.
yranoh
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Habitué du forum

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par yranoh Lun 12 Sep - 14:28
Pour moi, c'est au lecteur de choisir. Ici, il me semble bien plus intéressant de faire une forte pause en fin de vers, et de parler de rejet (comme le plus souvent, d'ailleurs). D'ailleurs, à cause des sonorités, il est presque impossible de ne pas faire de pause ici.
Izambard
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Fidèle du forum

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par Izambard Lun 12 Sep - 14:43
touby a écrit:Je profite de ce vieux post pour poser une question :
dans Ma Bohème, êtes-vous d'accord pour parler de rejet dans ces vers ?
"- Petit Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes."
Le Terre des Lettres parle d'enjambement. Mais c'est peut-être dans le sens large donné par Tournesol, pour ne pas entrer dans les détails (c'est le manuel de 5e). Qu'en pensez-vous ?

Au lycée je leur fais noter le rejet.
Iphigénie
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Prophète

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par Iphigénie Lun 12 Sep - 14:50
Ici avec la distorsion du verbe et de son cod on peut aussi dire que c'est du teasing, non? pingouin
Enfin ça porte peut-être aussi un nom, ça?
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User17706
Bon génie

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par User17706 Lun 12 Sep - 14:54
Je m'aventure hors de mon domaine, mais je vois ici un rejet, donc un enjambement. La seule raison de préférer "rejet" est que c'est plus précis (et c'est une très bonne raison, et suffisante). Mais on ne peut pas rejeter "enjambement": ce n'est pas faux, ça n'est juste pas aussi précis qu'on pourrait l'être. Non?
DesolationRow
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Empereur

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par DesolationRow Lun 12 Sep - 15:02
PauvreYorick a écrit:Je m'aventure hors de mon domaine, mais je vois ici un rejet, donc un enjambement. La seule raison de préférer "rejet" est que c'est plus précis (et c'est une très bonne raison, et suffisante). Mais on ne peut pas rejeter "enjambement": ce n'est pas faux, ça n'est juste pas aussi précis qu'on pourrait l'être. Non?

Il me semble que c'est très exactement ça.
touby
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Expert

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par touby Lun 12 Sep - 17:34
Merci pour vos réponses ! Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? 2252222100
NLM76
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Grand Maître

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par NLM76 Mer 14 Sep - 16:31
D'accord avec les autres: le rejet est une forme particulière d'enjambement.
@yranoh : la question de la "pause" est essentielle. A mon avis "enjambement" ne signifie pas qu'il n'y a pas de pause à l'oral, mais que la lecture de la fin du premier vers doit à la fois marquer la fin du vers et créer l'attente de la fin à venir, comme mise en suspens. Dans l'enjambement, le sens enjambe sur le vers. Mais je ne pense pas que le débit de déclamation doive enjamber la fin de vers, ni qu'il fasse traiter la répétition rythmique par dessus la jambe.

Au fait, ne trouvez-vous pas qu'il serait bon de voir assez tôt la notion d'enjambement à la césure, qui permet de comprendre la structure de l'alexandrin, sans raconter qu'il lui arrive de ne plus être 6+6, ce qui ne tient pas, rythmiquement parlant ?

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Sites du grip :
  • http://instruire.fr
  • http://grip-editions.fr

Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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User14996
Niveau 10

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par User14996 Mer 14 Sep - 17:07
nlm76 a écrit:D'accord avec les autres: le rejet est une forme particulière d'enjambement.
@yranoh : la question de la "pause" est essentielle. A mon avis "enjambement" ne signifie pas qu'il n'y a pas de pause à l'oral, mais que la lecture de la fin du premier vers doit à la fois marquer la fin du vers et créer l'attente de la fin à venir, comme mise en suspens. Dans l'enjambement, le sens enjambe sur le vers. Mais je ne pense pas que le débit de déclamation doive enjamber la fin de vers, ni qu'il fasse traiter la répétition rythmique par dessus la jambe.

C'est un véritable problème ; certains jurys de concours s'étonnent d'entendre les candidats faire une pose malgré l'enjambement...
NLM76
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Grand Maître

Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par NLM76 Mer 14 Sep - 18:01
Il suffit de leur expliquer le choix de diction ! Et surtout de réussir à marquer cette pause de façon fluide, avec un véritable suspens, et non un arrêt.
Que cet intellectualisme généralisé me paraît pitoyable !

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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
yranoh
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par yranoh Dim 25 Sep - 0:56
nlm76 a écrit:
Au fait, ne trouvez-vous pas qu'il serait bon de voir assez tôt la notion d'enjambement à la césure, qui permet de comprendre la structure de l'alexandrin, sans raconter qu'il lui arrive de ne plus être 6+6, ce qui ne tient pas, rythmiquement parlant ?
Pourquoi dites-vous qu'il n'existe pas d'alexandrins autres que 6/6 ?
NLM76
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par NLM76 Dim 25 Sep - 12:12
J'appellerais les trucs que fait Rimbaud à la fin (7/5 puis 6/6 puis 5/7) des dodécasyllabes, qui ne sont pas loin de l'arythmie.
Les prétendus trimètres romantiques sont en fait des alexandrins normalement césurés avec césure enjambante (à 6 on a toujours une syllabe accentuable, même si un effet de swing est produit par l'attente par exemple du nom après l'adjectif, ou de l'adjectif après le nom). Chez Verlaine, ensuite, on a un alexandrin généralement régulier avec rupture de rythme à cause d'une césure plus qu'enjambante ("Et le vieux tremble sa / plainte sempiternelle") reste rythmique parce qu'il est dans un environnement d'alexandrins : le rythme du contexte invite à créer un suspens sur "sa".
En revanche, des trucs où on a compté jusqu'à 12 sur ses doigts pour faire de prétendus alexandrins sont complètement arythmiques et ne présentent que fort peu d'intérêt. Cependant, on peut concevoir des dodécasyllabes réguliers qui seraient régulièrement déclamables en hémistiches de sept et de cinq.
Le problème est qu'on confond la césure et l'extrémisme de Boileau. Boileau refuse la césure enjambante. C'est un point de vue. Mais cela ne signifie pas qu'une césure enjambante ne soit pas une césure.
Maintenant, enjamber à partir d'une syllabe non accentuable, au milieu d'un mot en français, c'est soit très audacieux (possible dans le cadre d'un poème où le rythme est installé — ainsi dans ce Verlaine que je ne retrouve pas où il évoque une panthère ou un autre félin, ou dans les poèmes saturniens évoqués ci-dessus où la césure tombe sur le déterminant d'un nom qui suit), soit n'importe quoi.

P.S. vous connaissez sans doute la distinction entre vers simple (jusqu'à 8 syllabes) et vers composé (au-delà), nécessaire pour la saisie intuitive du rythme, impossible pour des cellules supérieures à 9 syllabes dépourvues de structure rythmique interne régulière).

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nitescence
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par nitescence Dim 25 Sep - 12:26
nlm76 a écrit:
J'appellerais les trucs que fait Rimbaud à la fin (7/5 puis 6/6 puis 5/7) des dodécasyllabes, qui ne sont pas loin de l'arythmie.
Les prétendus trimètres romantiques sont en fait des alexandrins normalement césurés avec césure enjambante (à 6 on a toujours une syllabe accentuable, même si un effet de swing est produit par l'attente par exemple du nom après l'adjectif, ou de l'adjectif après le nom). Chez Verlaine, ensuite, on a un alexandrin généralement régulier avec rupture de rythme à cause d'une césure plus qu'enjambante ("Et le vieux tremble sa / plainte sempiternelle") reste rythmique parce qu'il est dans un environnement d'alexandrins : le rythme du contexte invite à créer un suspens sur "sa".
En revanche, des trucs où on a compté jusqu'à 12 sur ses doigts pour faire de prétendus alexandrins sont complètement arythmiques et ne présentent que fort peu d'intérêt. Cependant, on peut concevoir des dodécasyllabes réguliers qui seraient régulièrement déclamables en hémistiches de sept et de cinq.
Le problème est qu'on confond la césure et l'extrémisme de Boileau. Boileau refuse la césure enjambante. C'est un point de vue. Mais cela ne signifie pas qu'une césure enjambante ne soit pas une césure.
Maintenant, enjamber à partir d'une syllabe non accentuable, au milieu d'un mot en français, c'est soit très audacieux (possible dans le cadre d'un poème où le rythme est installé — ainsi dans ce Verlaine que je ne retrouve pas où il évoque une panthère ou un autre félin, ou dans les poèmes saturniens évoqués ci-dessus où la césure tombe sur le déterminant d'un nom qui suit), soit n'importe quoi.

P.S. vous connaissez sans doute la distinction entre vers simple (jusqu'à 8 syllabes) et vers composé (au-delà), nécessaire pour la saisie intuitive du rythme, impossible pour des cellules supérieures à 9 syllabes dépourvues de structure rythmique interne régulière).

C'est la théorie de Benoit de Cornulier, mais elle est contredite par Victor Hugo : "j'ai disloqué / ce grand niais / d'alexandrin". Si l'on considère avec Cornulier qu'il faut lire : "j'ai disloqué / ce grand + niais / d'alexandrin" (qu'on le lit donc comme un alexandrin classique : 6 + 6), on ne voit plus en quoi il est disloqué ! Ce n'est pas simplement Boileau mais aussi victor hugo : ça commence à faire beaucoup face à Cornulier, non .

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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par NLM76 Dim 25 Sep - 14:58
C'est marrant, la surdité.

On ne le lit pas comme un alexandrin classique, on le lit avec une césure enjambante : il y a un accent, mais sa nature est différente que la césure est enjambante. De même, quand on dit "L'humble tonnelle / De vigne folle", on ne le dit pas comme s'il n'y avait pas de fin de vers ; on ne le dit pas non plus comme si le sens n'enjambait pas sur le vers. Il y a un jeu sur l'allongement et l'intonation musicale sur "-nelle", avec allongement, modulation tonale qui crée l'attente de la suite.
VH disloque l'alexandrin à la Boileau, mais c'est toujours un alexandrin. Il ne place jamais à la césure un mot pas fini ou un atone (article...), ou la dernière syllabe atone d'un mot plein, comme dans la césure lyrique.Cornulier affaiblit lui-même son argumentation parce qu'il se refuse de confronter sa théorique théorie à la pratique de la lecture et de la déclamation à haute voix. Pour avoir une lecture un peu plus sérieuse du rythme français, je vous invite à fréquenter le dictionnaire de poétique et de rhétorique d'Henri Morier.

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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par nitescence Dim 25 Sep - 16:28
L'alexandrin, c'est 6 + 6, sinon ce n'est pas un alexandrin mais un dodécasyllabe comme tu le dis très bien. Si on le trimètre en 3 / 3 / 3, ce n'est plus un alexandrin puisque la a disparu. Je sais bien que certains prétendent qu'elle persiste quand même, mais, si on ne l'entend pas, c'est comme s'il elle n'était pas là...
Par ailleurs, il me semble que tu confonds coupe et césure : c'est la coupe (notée : /) qui porte l'accent et non la césure (notée : +), qui elle concerne le rythme. Mais je n'en suis pas absolument sûr...

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Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ? Empty Re: Versification : le rejet est-il un cas particulier d'enjambement ?

par trompettemarine Dim 25 Sep - 21:02
Pour aller dans le sens de Nlm, et même si je ne suis pas une spécialiste, je vais citer deux passages du Traité du Rythme, de Dessons et Meschonnic, dans la filiation de Morier (je crois) :
Là où, depuis la fin du XIXe siècle, on croyait à une disparition de la césure à partir des Romantiques, et où Albert Dauzat lisait un "trimètre romantique (...)", on peut lire aujourd'hui, ce qui est à la fois plus efficace, plus pertinent et plus historique, que l'effet, en termes tout classiques, est un rejet à la césure : "Où je l'ai vue, ouvrir son aile et s'envoler", c'est-à-dire que le conflit entre la syntaxe et la métrique, pour faire son effet, a besoin de maintenir ce qu'au même moment il subvertit, par rapport à un usage classique qui faisait coïncider le groupe syntaxique avec la césure. (...) L'écart ne s'oppose pas à la norme, il la maintient.

et au sujet de l'environnement :
Il n'y a pas le vers, mais les vers, et (...) les vers sont toujours dans un poème. Ils ne sont pas le poème. Les vers sont ce que le poème en fait.


Dernière édition par trompettemarine le Dim 25 Sep - 21:30, édité 1 fois
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