- JohnMédiateur
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140604.OBS9407/mais-qu-apprendront-demain-nos-enfants-a-l-ecole.htmlA la rentrée prochaine, les enseignants du primaire et du secondaire auront de la lecture. Ils seront en effet consultés par le Conseil supérieur des programmes (CSP), une instance indépendante créée par Vincent Peillon, qui se réunit une dernière fois ce jeudi 5 juin, avant de rendre ses conclusions. Des conclusions soumises à la lecture des profs via un texte qui leur sera adressé : le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
Derrière cet intitulé fort peu glamour, se cache un document essentiel. C’est lui en effet qui va définir ce que seront les connaissances et savoir-faire que 100% des jeunes Français devraient maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire (16 ans), et qui donnera lieu à un décret ministériel.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- NannnieHabitué du forum
C'est bien tout ça et si tout le monde est contre, ils feront quoi ?
- JEMSGrand Maître
Les enseignants sont représentés au CSP
- ycombeMonarque
Ils diront qu'après avoir pris les avis de tout le monde, et les avoir trouvés presque tous favorables à ce socle, ils le publient pour le mettre en application.Nannnie a écrit:C'est bien tout ça et si tout le monde est contre, ils feront quoi ?
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- AnaxagoreGuide spirituel
Ahhh le Nouvel Observateur.
Je cite un texte:
"Notre gauche nouvelle se livre donc à l'étude passionnée des “problèmes”, à la plus grande joie de toute une petite bourgeoisie qui s'imagine prendre des bastilles chaque fois qu'elle lit l'Express; mais cette étude systématique se fait toujours sans mise en accusation du contexte réel,c'est-à-dire de la société capitaliste actuelle. On se contente de pousser de gros soupirs ou de proposer une recette, c'est-à-dire de faire exactement ce que fait la droite. A un point tel, qu'un homme de gauche s'est exclamé à la fin d'un colloque: ce qu'il y a de déplaisant dans ces rencontres, c'est que les gaullistes s'emparent de nos réflexions, de nos propositions et de nos suggestions, et les utilisent. Avouez qu'une certaine gauche reprochant à une certaine droite de lui chiper son programme, cela ne manque pas de piquant. A moins que le programme en question ne soit pas vraiment un programme de gauche.
Cette chasse au “problème” peut conduire à des analyses parfaitement ridicules: le désir de montrer les plaies de la société moderne, d'être le premier à avoir découvert tel “problème” tout neuf, amène les journalistes de gauche à écrire bien des sottises. On l'a vu lorsque le Nouvel Observateur s'est penché sur le problème des “étoiles filantes” dans les grands ensembles et a entamé un dialogue avec ses lecteurs sur ce sujet; ou bien lorsque l'Express traite de l'éducation sexuelle dans les Lycées.
A la limite, cette passion pour les “problèmes” classés, montés en épingle, analysés “sans sectarisme” et avec parfois une recette particulière donnée en fin de chapitre, aboutit à une sorte de narcissisme intellectuel: le journaliste et le lecteur admirant chacun sa propre perspicacité, sa propre valeur sociale et son propre bon cœur. Car cette attitude nouvelle de la gauche a créé ce produit de pacotille: l'intellectuel de gauche de style Express, produit particulièrement abondant au sein de l'Enseignement secondaire dont les fonctionnaires proviennent en grande majorité des classes moyennes. Nombre de professeurs se croient de gauche simplement parce qu'ils participent aux activités d'un groupement quelconque – un groupement de jeunes, habituellement. Ils sont animateurs d'un ciné-club, d'une section de libres débats, etc. L'essentiel, pour eux, consiste à inviter des jeunes gens à s'entretenir d'un des “problèmes” du moment: racisme, information, éducation sexuelle, etc. Comme ces jeunes gens sont à peu près totalement incultes dans le domaine politique et social, leurs réflexions se bornent à la répétition de quelque titre de France-Soir,ou de quelques lignes lues dans Paris--Match, ou au résumé d'un film traitant la question; le tout assaisonné de propos vaguement moralisateurs ou agressivement anticonformistes. Là-dessus, le meneur de jeu prend la parole, rappelle ce qui a été exposé, révèle quelques facteurs nouveaux et importants qui ont été omis et termine son monologue par une conclusion qui s'appuie – même lorsqu'elle a des prétentions modernistes – sur la morale bourgeoise du XIXe siècle et sur l'espoir saintexupérien d'une amélioration de l'homme. C'est là ce qu'on appelle le renouvellement de la gauche."
Je cite un texte:
"Notre gauche nouvelle se livre donc à l'étude passionnée des “problèmes”, à la plus grande joie de toute une petite bourgeoisie qui s'imagine prendre des bastilles chaque fois qu'elle lit l'Express; mais cette étude systématique se fait toujours sans mise en accusation du contexte réel,c'est-à-dire de la société capitaliste actuelle. On se contente de pousser de gros soupirs ou de proposer une recette, c'est-à-dire de faire exactement ce que fait la droite. A un point tel, qu'un homme de gauche s'est exclamé à la fin d'un colloque: ce qu'il y a de déplaisant dans ces rencontres, c'est que les gaullistes s'emparent de nos réflexions, de nos propositions et de nos suggestions, et les utilisent. Avouez qu'une certaine gauche reprochant à une certaine droite de lui chiper son programme, cela ne manque pas de piquant. A moins que le programme en question ne soit pas vraiment un programme de gauche.
Cette chasse au “problème” peut conduire à des analyses parfaitement ridicules: le désir de montrer les plaies de la société moderne, d'être le premier à avoir découvert tel “problème” tout neuf, amène les journalistes de gauche à écrire bien des sottises. On l'a vu lorsque le Nouvel Observateur s'est penché sur le problème des “étoiles filantes” dans les grands ensembles et a entamé un dialogue avec ses lecteurs sur ce sujet; ou bien lorsque l'Express traite de l'éducation sexuelle dans les Lycées.
A la limite, cette passion pour les “problèmes” classés, montés en épingle, analysés “sans sectarisme” et avec parfois une recette particulière donnée en fin de chapitre, aboutit à une sorte de narcissisme intellectuel: le journaliste et le lecteur admirant chacun sa propre perspicacité, sa propre valeur sociale et son propre bon cœur. Car cette attitude nouvelle de la gauche a créé ce produit de pacotille: l'intellectuel de gauche de style Express, produit particulièrement abondant au sein de l'Enseignement secondaire dont les fonctionnaires proviennent en grande majorité des classes moyennes. Nombre de professeurs se croient de gauche simplement parce qu'ils participent aux activités d'un groupement quelconque – un groupement de jeunes, habituellement. Ils sont animateurs d'un ciné-club, d'une section de libres débats, etc. L'essentiel, pour eux, consiste à inviter des jeunes gens à s'entretenir d'un des “problèmes” du moment: racisme, information, éducation sexuelle, etc. Comme ces jeunes gens sont à peu près totalement incultes dans le domaine politique et social, leurs réflexions se bornent à la répétition de quelque titre de France-Soir,ou de quelques lignes lues dans Paris--Match, ou au résumé d'un film traitant la question; le tout assaisonné de propos vaguement moralisateurs ou agressivement anticonformistes. Là-dessus, le meneur de jeu prend la parole, rappelle ce qui a été exposé, révèle quelques facteurs nouveaux et importants qui ont été omis et termine son monologue par une conclusion qui s'appuie – même lorsqu'elle a des prétentions modernistes – sur la morale bourgeoise du XIXe siècle et sur l'espoir saintexupérien d'une amélioration de l'homme. C'est là ce qu'on appelle le renouvellement de la gauche."
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- InvitéFNiveau 4
Je ne veux rien avoir à faire avec ce truc, c'est possible ?
Tout ce que je demande, messieurs les réformateurs, c'est qu'on me fiche la paix et qu'on me laisse enseigner les lettres - du mieux que je peux - à mes élèves.
Merci.
Tout ce que je demande, messieurs les réformateurs, c'est qu'on me fiche la paix et qu'on me laisse enseigner les lettres - du mieux que je peux - à mes élèves.
Merci.
- Presse-puréeGrand sage
On parle du truc qui dit que tous les langages sont superposables ou du truc qui dit qu'il y a des "compétences transversales"?
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Le Conseil Supérieur des Programmes sera officiellement installé le 10 octobre 2013.
- Conseil Supérieur des Programmes : Claude Lelièvre insiste sur la "très forte présente d'enseignants" en son sein.
- En trois ans (2013-2015), le ministère aura tout refondé : rythmes scolaires, ZEP, collège, socle commun, statut des métiers (enseignants, directeurs, CPE, etc.), rentrée, horaires et TOUS les programmes.
- Le Conseil supérieur des programmes a adopté la charte nationale des programmes (de la maternelle au baccalauréat).
- Programmes du Primaire : le Conseil Supérieur des Programmes demande un report à la rentrée 2016.
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