J'hallucine (boulot)

Teodora29 a écrit:Comme moi, elle est arrivée cette année dans l'établissement. Comme moi, elle est assez jeune. Enfin, ce ne sont que des suppositions... mais elle n'a pas osé dire non quand on le lui a demandé. Je la'i vu à la sortie du collège aujourd'hui, épuisée...   
Scandaleux, illégal, je suis entièrement d'accord. Le problème c'est que... dans ce collège, il y a trop (de plus en plus) de problèmes de ce genre.

Mais vous donnez vos numéros de téléphone ? Vous répondez aux mails quand vous êtes malades ? Enfin, on a tous été débutants , ce n'est pas une excuse !! Même (surtout ?) s'il y a des problèmes à répétition de cette nature ! C'est votre acceptation et votre honte culpabilisée qui les créent et les entretiennent ! De toutes façons, là, on est clairement dans un problème de légalité. Il y a eu le feu, imaginez que toutes les deux vous ayez été 1) blessées 2) en AM 3) dans un établissement public où vous n'aviez rien à faire !! Pensez-vous qu'on vous aurait reconnu un accident du travail ? Eh bien je prends les paris que non ! Et même que vous risqueriez une sanction administrative !
Arrêtez de faire n'importe quoi, les jeunes collègues !

Teodora29 a écrit:Disons que j'ai fait la même erreur en quelque sorte: chercher et corriger les copies du brevet blanc, les rendre sur place, passer un après-midi au collège pour expliquer à ma remplaçante ce que j'ai fait et ce qui reste à faire... pendant mon arrêt.   

Mais ma pauvre, tout le monde s'en fout de vos sacrifices ! Si vous vous pensez indispensable, un bon gros pépin un jour vous remettra les idées en place. Et malheureusement, ce jour-là, vous ouvrirez un post pour venir pleurer, et nous ne pourrons rien faire pour vous à part vous envoyer des fleurs virtuelles.
Le CM, c'est binaire : on y est ou pas. Et si on y est, on n'a rien à faire au bahut, quand bien même le ministre vous y manderait.

Je ne vois pas comment la jeunesse des personnes en question pourrait expliquer l'incohérence des actes en question. Je me fiche éperdument des conséquences qu'il pourrait y avoir s'il leur arrivait un quelconque problème sur leur lieu de travail, alors qu'elles n'ont rien à y faire. Le problème c'est qu'elle décrédibilisent complètement les AM de leurs collègues et qui sont dans l'incapacité d'y aller. Je ne vois que deux raisons: immense orgueil de se considérer comme indispensables ou attitude servile face aux ptits caporaux de service.

Cripure, je ne pense vraiment pas que ce soit un arrêt bidon. Je la connais tout de même assez bien.

Quant à moi, c'est ce que j'envisageais de faire. Sauf que finalement, comme on avait d'autres choses à faire dans la même ville, à deux pas du collège, je me suis arrêtée devant (d'autant plus que c'était mon conjoint qui conduisait... ).  Mauvaise idée, je le reconnais.
Sans me croire indispensable, oui, j'ai donné moi aussi mon numéro de téléphone, oui, j'ai répondu à tous les mails, j'ai rempli les bulletins, les fiches concernant les élèves etc. etc.
Tout en me demandant pourquoi le faire....

Et là, tout de suite, je me dis que vous avez entièrement raison.

Teodora29 a écrit:Cripure, je ne pense vraiment pas que ce soit un arrêt bidon. Je la connais tout de même assez bien.

Un AM non bidon a pour seule justification que X ne peut pas aller travailler car il est malade.
Or X va travailler. Il peut donc aller travailler.
La proposition "ne peut pas aller travailler" est donc fausse.
Or la proposition "ne peut pas aller travailler" est la seule justification de l'AM.
L'AM est donc nécessairement faux, fam. "bidon".
CQFD
Pas d'échappatoire : ce n'est ni une opinion, ni un soupçon. C'est un fait.

Il me semble effectivement que le terme "arrêt maladie" est assez facile à comprendre: on s'arrête de travailler parce qu'on est malade.

Merci Cripure de vos explications... et de votre colère.

thrasybule a écrit:Je ne vois pas comment la jeunesse des personnes en question pourrait expliquer l'incohérence des actes en question. Je me fiche éperdument des conséquences qu'il pourrait y avoir s'il leur arrivait un quelconque problème sur leur lieu de travail, alors qu'elles n'ont rien à y faire. Le problème c'est qu'elles décrédibilisent complètement les AM de leurs collègues et qui sont dans l'incapacité d'y aller. Je ne vois que deux raisons: immense orgueil de se considérer comme indispensables ou attitude servile face aux ptits caporaux de service.

1/ Notre image n'est déjà pas brillante dans l'opinion publique.
2/ Ça, c'est un défaut de jeunesse dont on revient quand on se rend compte que la terre continue à tourner même si nous sommes absents.

Teodora29 a écrit:Ma collègue de maths, également en arrêt cette semaine, a été obligée de venir ces jours-ci pour assurer le jury d'histoire des arts.   

Mais comment le cde a-t-il pu l'obliger ? J'entends par là, quel moyen de pression a-t-il utilisé ? Le chantage ? Par exemple : "Si vous ne venez pas toute l'épreuve est fichue en l'air."
Comme pour tout examen, soit il y a des réservistes, soit il se débrouille pour remplacer les absents : décharge de cours pour ceux qui sont dans l'établissement pendant les journée de l'oral, appel à de bonnes volontés. J'ai remplacé une collègue en am pendant une demi-journée où je n'ai pas cours, moyennant quelques HSE.

Les mystères de l'EN. Je suis comme vous le savez maintenant éducateur sportif et je peux amener des gens en sortie contre rémunération. Pour pouvoir m'occuper d'enfants et de classes, il faut avoir un agrément de l'EN, je l'ai demandé en pensant que ça ne poserait pas de problème, j'ai envoyé les justificatifs de Jeunesse et sport, mes assurances responsabilité civile pro, etc. Réponse : refusé. Il faut un extrait de casier. J'explique alors que j'enseigne depuis 10 ans et que la vérification a déjà été faite, sans doute, mais je joue le jeu, j'envoie l'extrait de casier. Réponse : refusé. Il leur faut encore un certificat médical de non contagion. Là, ça commence à me gonfler, je leur explique que je passe 18 heures par semaine avec ces mêmes élèves dans l'espace confiné d'une salle de classe et que personne ne se soucie de la contagion, maintenant que je veux amener ces élèves dehors, c'est indispensable. Réponse : il n'y a pas deux poid deux mesures, il faut aller chez le toubib.

Je crois qu'on gagnerait un peu de temps et d'argent si les consignes faisaient preuve, parfois, de plus de bon sens...

Stench   tu travailles à l'EN...
De quel bon sens parles-tu ?    

Cripure a écrit:

Teodora29 a écrit:Cripure, je ne pense vraiment pas que ce soit un arrêt bidon. Je la connais tout de même assez bien.

Un AM non bidon a pour seule justification que X ne peut pas aller travailler car il est malade.
Or X va travailler. Il peut donc aller travailler.
La proposition "ne peut pas aller travailler" est donc fausse.
Or la proposition "ne peut pas aller travailler" est la seule justification de l'AM.
L'AM est donc nécessairement faux, fam. "bidon".
CQFD
Pas d'échappatoire : ce n'est ni une opinion, ni un soupçon. C'est un fait.

+1

MelanieSLB a écrit:Lorsque je suis partie, deux élèves de ma classe horriiiiiiiiible m'ont demandé de les déposer en voiture je ne sais où parce qu'ils avaient un RDV super important qu'ils avaient oublié. Il va sans dire que j'ai refusé.

Pareil.
J'ai rencontré deux élèves qui m'ont demandées de les déposer devant le collège ... pour ne pas être en retard... à mon cours.   
J'ai refusé.
Elles ont quand même osées me demander pourquoi.  

J'ai ramené quelques fois des élèves en voiture, je me souviens d'une fois où je n'ai pas hésité : En plein hiver lorrain, il neigeait tellement qu'on voyait à peine, je sors à 13h du collège avec une collègue, il n'y a plus personne dans l'établissement, on ferme le portail, et là, on voit... deux élèves sans veste (!) qui attendaient... pour faire une heure de colle! Mais ce n'était pas le mercredi là!

Inutile de dire que je suis d'accord avec tout ce qui précède concernant les AM.

Teodora29 a écrit:Disons que j'ai fait la même erreur en quelque sorte: chercher et corriger les copies du brevet blanc, les rendre sur place, passer un après-midi au collège pour expliquer à ma remplaçante ce que j'ai fait et ce qui reste à faire... pendant mon arrêt.   

Les copies peuvent attendre qu'on soit guéri...


Je partage l'avis de Cripure.

Moi aussi ! J'hallucine là en lisant ce fil. Et après on va se plaindre des abus de certains CDE, mais ils auraient tort de se gêner vu l'attitude de certains. Ça nous gâche le métier ces gens là !

OK les collègues n'ont pas été malignes ; OK, on peut comprendre que l'attitude agace mais bon, est-ce la peine de leur tomber sur le râble comme ça ?
Elles sont jeunes et inexpérimentées, malheureusement pas au fait des textes.
Ce n'est pas sur elles qu'il faut taper, c'est sur le CDE qui met la pression et les expose en cas de problème.

On dira que c'est une erreur de jeunesse, n'accablons pas davantage Teodora.
Je voulais aussi préciser que, lorsque je suis en congé am, je m'interdis de transmettre du travail aux élèves et de leur communiquer quoi que ce soit en rapport avec les cours. Quand je suis en am, je ne suis pas fonctionnelle.

Edit : messages qui se sont croisés.

Cripure a écrit:Le CM, c'est binaire : on y est ou pas. Et si on y est, on n'a rien à faire au bahut, quand bien même le ministre vous y manderait.

+1

Mandoline a écrit:OK les collègues n'ont pas été malignes ; OK, on peut comprendre que l'attitude agace mais bon, est-ce la peine de leur tomber sur le râble comme ça ?
Elles sont jeunes et inexpérimentées, malheureusement pas au fait des textes.
Ce n'est pas sur elles qu'il faut taper, c'est sur le CDE qui met la pression et les expose en cas de problème.

Ce qui est inquiétant, c'est justement cette "candeur" qui se généralise chez les jeunes collègues qui, au lieu de demander conseil, se laissent manipuler par des CDE qui en profitent.

Jeune ou pas, on sait qu'en AM on ne va pas travailler, non ?
Sinon à quoi sert l'AM ?

Je suis d'accord pour ne pas accabler, mais il faut vraiment les aider à remettre les choses au bon niveau.

Une autre façon de voir les choses :

l'oral d'HDA est une épreuve bidon ou pas. (qui a cliqué en pensée sur "barré" ?)
si c'est une épreuve bidon, aucun intérêt à sortir de son lit, il vaut mieux se soigner,
si c'est une épreuve sérieuse, on ne peut pas correctement l'évaluer en étant malade.

dans aucun des deux cas la présence d'un collègue malade n'est justifiable.

stench a écrit:Les mystères de l'EN. Je suis comme vous le savez maintenant éducateur sportif et je peux amener des gens en sortie contre rémunération. Pour pouvoir m'occuper d'enfants et de classes, il faut avoir un agrément de l'EN, je l'ai demandé en pensant que ça ne poserait pas de problème [...]
Je crois qu'on gagnerait un peu de temps et d'argent si les consignes faisaient preuve, parfois, de plus de bon sens...

Stench, l'EN dans toute sa splendeur ! (Tu devrais le savoir, pourtant.   )

lisette83 a écrit:Ce qui est inquiétant, c'est justement cette "candeur" qui se généralise chez les jeunes collègues qui, au lieu de demander conseil, se laissent manipuler par des CDE qui en profitent.

Sans compter que les collègues demandent souvent conseil... auprès de leur CDE.   

Sur la question de l'arrêt, remarque symétrique : pensez bien à transmettre l'arrêt rapidement... Je me fiche que ce soit par la poste, par scan, par le conjoint, en visite-live, mais parfois on rame pour avoir les arrêts et après on doit se battre doublement avec le rectorat pour le rempla. (Le rectorat, fort logiquement, ne peut remplacer une personne que s'il y a un arrêt en bonne et due forme avec une date précise notée.)
(Je rajoute un coup de gueule contre les médecins ? Les dates sont une fois sur trois illisibles. L'an dernier on a pris un "avril" pour un "août" tellement c'était mal écrit - c'était un arrêt long de toute façon, donc au contexte on ne pouvait savoir.)

Gryphe a écrit:
Sur la question de l'arrêt, remarque symétrique : pensez bien à transmettre l'arrêt rapidement... Je me fiche que ce soit par la poste, par scan, par le conjoint, en visite-live, mais parfois on rame pour avoir les arrêts et après on doit se battre doublement avec le rectorat pour le rempla. (Le rectorat, fort logiquement, ne peut remplacer une personne que s'il y a un arrêt en bonne et due forme avec une date précise notée.)

Je sais que des CDE font saisir des dates pifométriques pour avoir des remplaçants le plus rapidement possible, avant que l'arrêt n'arrive. En général ils appuient ça par un coup de téléphone au service des remplacements... quand celui-ci répond.

Chez moi la secrétaire nous dit de ne pas nous stresser pour l'arrêt et que quand on revient c'est largement suffisant. Bon ça doit être surtout en cas d'arrêt court. Pour 3 semaines d'absences à la rentrée dernière, je n'ai pas été remplacé. Pourtant j'ai amené l'arrêt le jour ou les secrétaires ont commencé leur permanences fin août, bien avant la rentrée.

ycombe a écrit:En général ils appuient ça par un coup de téléphone au service des remplacements...

Si un seul coup de fil suffisait...  :| On alors on a particulièrement pas de bol. Mais vu la pénurie de professeurs... c'est vrai qu'il faut souvent insister un peu pour avoir quelqu'un en rempla.

Gryphe a écrit:Sur la question de l'arrêt, remarque symétrique : pensez bien à transmettre l'arrêt rapidement... Je me fiche que ce soit par la poste, par scan, par le conjoint, en visite-live, mais parfois on rame pour avoir les arrêts et après on doit se battre doublement avec le rectorat pour le rempla. (Le rectorat, fort logiquement, ne peut remplacer une personne que s'il y a un arrêt en bonne et due forme avec une date précise notée.)
(Je rajoute un coup de gueule contre les médecins ? Les dates sont une fois sur trois illisibles. L'an dernier on a pris un "avril" pour un "août" tellement c'était mal écrit - c'était un arrêt long de toute façon, donc au contexte on ne pouvait savoir.)

Oui maman, on y pensera. :lol:

Mandoline a écrit:OK les collègues n'ont pas été malignes ; OK, on peut comprendre que l'attitude agace mais bon, est-ce la peine de leur tomber sur le râble comme ça ?
Elles sont jeunes et inexpérimentées, malheureusement pas au fait des textes.

Pas d'accord. D'abord, on peut être jeune et pas stupide. Ensuite, il ne s'agit pas en l'occurrence de connaitre les textes de l'EN, mais d'avoir un minimum de logique. Le médical est une zone préservée, et l'on n'est véhément que parce que leur incurie fait du tort à tous.