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- SergeMédiateur
Et avec l'Histoire des arts, dont la note pour un exposé de 5 minutes est à égalité à la note du brevet de Français, d'HG ou de maths, ils auraient tort de réviser. Le calcul est vite fait.
"Oui, mais il ne faut pas le voir comme ça ..."
Oh, mais je ne demande pas mieux. Mais eux le voient ainsi. Et dans les faits, c'est ça.
"Oui, mais il ne faut pas le voir comme ça ..."
Oh, mais je ne demande pas mieux. Mais eux le voient ainsi. Et dans les faits, c'est ça.
- AlExpert spécialisé
Oh oui, des petites copies (de bac) pour M.Boissinot... partante pour l'opération "encourageons nos élèves" ^^ !!
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- ChocolatGuide spirituel
Environ 15% des candidats sont recalés chaque année au bac, et on entend dire qu'à ce compte, le bac est "donné". Comme si amener tout le monde à la réussite n'était pas normal. Mais imaginez une chaîne de montage qui enverrait 15% de sa production à la casse !
Rien que ces deux lignes me mettent hors de moi !
C'est quoi "la réussite" ? Un bac bradé et qui fabrique des chômeurs ?
C'est quoi "la casse" ? Et qui en est responsable, de la dévalorisation et du mépris des filières courtes ?
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- e-WandererGrand sage
Oui, plein ! Il était prof d'hypokhâgne à l'époque, donc la plupart de mes condisciples avaient suivi ses cours (pour ma part, j'avais fait mon HK dans un autre lycée). Et sauf erreur il donnait aussi des cours aux scientifiques en P', mais je peux me tromper. C'est marrant, mais on n'a jamais vraiment parlé de lui. Mais je peux me renseigner.Kapellmeister a écrit:
D'ailleurs, e-Wanderer, connaîtriez-vous par hasard d'anciens étudiants de ce cher Alain ? Des gens qui auraient eu l'heur de bénéficier de son immense savoir et de ses tout aussi remarquables talents de pédagogue ?
- Presse-puréeGrand sage
La comparaison avec la chaîne de montage est vertigineuse dans sa dimension symbolique. Tout y est:
Nous ne devons pas donner les outils pour émanciper, mais nous devons fabriquer des individus semblables;
La fabrication est un processus répétitif où l'opérateur n'a aucune marge, il applique des recettes (des process) constitués par d'autres, les cadres et les ingénieurs (devinez qui crève d'envie de prendre ce rôle...).
On croirait lire le mec de la FCPE qui compare un élève à un client dans un supermarché... c'est d'un triste cette vision de l'école...
Nous ne devons pas donner les outils pour émanciper, mais nous devons fabriquer des individus semblables;
La fabrication est un processus répétitif où l'opérateur n'a aucune marge, il applique des recettes (des process) constitués par d'autres, les cadres et les ingénieurs (devinez qui crève d'envie de prendre ce rôle...).
On croirait lire le mec de la FCPE qui compare un élève à un client dans un supermarché... c'est d'un triste cette vision de l'école...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- egometDoyen
Chocolat a écrit:
Environ 15% des candidats sont recalés chaque année au bac, et on entend dire qu'à ce compte, le bac est "donné". Comme si amener tout le monde à la réussite n'était pas normal. Mais imaginez une chaîne de montage qui enverrait 15% de sa production à la casse !
Rien que ces deux lignes me mettent hors de moi !
C'est quoi "la réussite" ? Un bac bradé et qui fabrique des chômeurs ?
C'est quoi "la casse" ? Et qui en est responsable, de la dévalorisation et du mépris des filières courtes ?
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On peut profiter de ses études mêmes sans obtenir le diplôme. On a même plus de chances d'y parvenir si le diplôme est difficile. Mais bon, le bout de papier est plus important que les connaissances, c'est bien connu.
Ou peut-être que ça reflète l'experience personnelle du bonhomme... Je ne sais pas.
En plus, la comparaison est fort mal choisie. S'il connaissait un peu l'industrie, il saurait que ça arrive, des usines qui envoient 15% de la production à la casse. Mais on y fait des contrôles de qualité sévères, à tous les stades de la chaîne, afin que jamais le client ne reçoive un produit défectueux. Les pièces défectueuses sont généralement retirée bien avant le montage final et recyclées soigneusement, de sorte qu'on gaspille très peu au bout du compte. Si je poursuivais sa comparaison, je dirais qu'il vaut mieux faire redoubler les élèves très tôt pour pouvoir les recycler avant qu'un employeur se rende compte que toute leur formation est à jeter.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- DwarfVénérable
C'est celle qui correspond à la société qui l'accueille et la promeut.Presse-purée a écrit:La comparaison avec la chaîne de montage est vertigineuse dans sa dimension symbolique. Tout y est:
Nous ne devons pas donner les outils pour émanciper, mais nous devons fabriquer des individus semblables;
La fabrication est un processus répétitif où l'opérateur n'a aucune marge, il applique des recettes (des process) constitués par d'autres, les cadres et les ingénieurs (devinez qui crève d'envie de prendre ce rôle...).
On croirait lire le mec de la FCPE qui compare un élève à un client dans un supermarché... c'est d'un triste cette vision de l'école...
- egometDoyen
Gryphe a écrit:On ne peut travailler à ce que 100% des élèves aient le bac (et le voudraient-ils tous ? J'en doute) qu'en travaillant en profondeur au contenu et aux méthodes des programmes du primaire et du collège.
La refondation demande du temps... un temps au-delà du temps politique "court". Qui donc aura la patience d'y consacrer une vingtaine d'années, contre vents et marées ? C'est pourtant bien ce qu'il faudrait si on voulait y arriver.
C'est marrant parce qu'à l'intérieur des mêmes passages, ce ne sont pas les mêmes mots qui me font réagir par rapport à ce qui a été noté ci-dessus...Ben le paragraphe c'était :PauvreYorick a écrit:Tiens donc.A. Boissinot : Il m'arrive de me demander s'il ne serait pas préférable que l'Education nationale ait, plutôt qu'un ministre, un PDG, à l'instar d'Air France ou de la SNCF [...].De nos jours, les PDG valsent quasi aussi vite que les ministres. Mais l'idée est vraie... "Fabriquer un bachelier" prend 15 ans. Plus 5 en amont, le temps de faire correctement les programmes scolaires et les manuels ad-hoc...Alain BOISSINOT a écrit:- Faire évoluer les pratiques et les mentalités prend du temps. Je regrette d'ailleurs que nous vivions dans le "court-termisme", alors que toutes les réformes de l'école prennent des années. Depuis vingt ans, j'ai vu passer pas moins de dix ministres ! Il m'arrive de me demander s'il ne serait pas préférable que l'Education nationale ait, plutôt qu'un ministre, un PDG, à l'instar d'Air France ou de la SNCF - quelqu'un qui ait le temps de travailler dans la durée.
A mon sens, il ne parlait pas dans ce paragraphe de "privatiser l'école", mais de donner du temps à ses dirigeants pour bien mettre les choses en place. (Après, je ne suis pas sûre qu'on soit d'accord sur ce qu'il faut mettre en place ; perso, j'ai un petit doute sur ce curriculum...)
En effet, il ne parlait pas de privatiser l'école, mais de la confier à un seul homme, dans un cadre monopolistique, sans même le contrôle de l'opinion publique.
Et puis c'est connu que les entreprises citées sont particulièrement bien gérées.
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- AdsoNiveau 6
En vingt ans lui et ses semblables ont détruit les chances de bien des enfants de milieux modestes; je me demande pourquoi ce type qui a bénéficié d'une solide formation (sans doute, quoique?) s'acharne à détruire ce qui marchait. J'étais ravie qu'il quitte l'ac-Versailles !!! ou on l'a subi. Que n'est-il à la retraite !!!!
- MoonchildSage
Il y a un passage qui est quand même assez édifiant d'un point de vue strictement pédagogique :
Ainsi, selon Alain Boissinot, il n'y a aucune progressivité dans l'apprentissage ; les difficultés cumulées pendant plusieurs années peuvent être balayées d'un revers de la main par un simple "déblocage tardif". Par conséquent, il faudrait entièrement recentrer le système scolaire sur la généralisation de l'attente et de l'encouragement de cet hypothétique déclic. Si ça c'est pas de la pensée magique.Oui, nous avons travaillé à laisser passer les élèves dans les filières qu'ils souhaitaient plutôt qu'à les sanctionner. On m'a prévenu : "Ils vont se planter au bac." C'est l'inverse qui s'est produit. Le taux de réussite scolaire dans l'académie est remonté, rejoignant la moyenne nationale. L'explication est claire : le pari de la confiance crée un cercle vertueux. L'ancien ministre de l'Education parlait d'"école de la bienveillance". L'apprentissage n'est pas un escalier dont on grimpe les marches une à une. Il procède souvent par bonds. Nous connaissons tous des enfants qui, après avoir longtemps végété, connaissent soudain un déblocage fulgurant. Il faut tout faire pour encourager ce déblocage plutôt que de se focaliser sur les insuffisances de départ. S'il est une "exigence" enseignante à saluer, c'est bien celle de faire réussir tous les élèves.
- User5899Demi-dieu
En tout cas, il a signé une collection d'ouvrages de français et d'études d'eouvres aux éditions Bertrand-Lacoste, dans les années 90.Kapellmeister a écrit:D'ailleurs, e-Wanderer, connaîtriez-vous par hasard d'anciens étudiants de ce cher Alain ? Des gens qui auraient eu l'heur de bénéficier de son immense savoir et de ses tout aussi remarquables talents de pédagogue ?e-Wanderer a écrit:C'est de la démagogie crasse ! Il faut tout de même rappeler qu'Alain Boissinot a été prof de prépa (je lui ai échappé de peu, ouf !), alors le voir critiquer un système fondé sur l'exigence, c'est un peu fort de café !
- User5899Demi-dieu
D'abord, je peux témoigner que donner aux élèves l'orientation qu'ils souhaitent n'est pas la raison de l'amélioration des taux de réussite au Bac. Les taux de réussite augmentent parce qu'ils augmentent, ils sont déconnectés des capacités des candidats. Ensuite, ne vont plus en fac que ceux qui n'ont été pris nulle part ailleurs...Ruthven a écrit:C'est affligeant ... Il est étonnant qu'il ne parle pas des résultats de la licence : 40% de réussite, cela fait quand même réfléchir à la formation préalable et au souci permanent d'ouvrir les vannes.
- GrypheMédiateur
En gros c'est comme l'inflation, ils augmentent par construction ?Cripure a écrit:Les taux de réussite augmentent parce qu'ils augmentent, ils sont déconnectés des capacités des candidats.
Pour l'opposition programmes/curriculum, ça me donne l'impression que les programmes partent de la base et essayent de construire un tout cohérent, progressif, rigoureux, raisonnable, raisonné.
Tandis que les curricula ont une idée générale et globale du tout auquel il faudrait aboutir, partent donc de la photo finie de la maison, en gros, et partant de là, essayent après coup de reconstruire le plan. Ce n’est pas illogique de faire d'abord le dessin de la maison, pour en avoir une idée globale, et ensuite le plan, et d'ailleurs à tous les coups les partisans des programmes ont probablement aussi en tête la vision globale.
Étrangement, j'ai comme un attachement aux programmes qui me paraissent moins aventureux...
- CHADESNiveau 5
Quelle est la seule entreprise au monde dont l'encadrement passe son temps, depuis des années, à dénigrer publiquement les salariés dans les media, vous avez trouvé c'est.... c'est ?
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expert procrastinateur.
- InvitéFNiveau 4
CHADES a écrit:Quelle est la seule entreprise au monde dont l'encadrement passe son temps, depuis des années, à dénigrer publiquement les salariés dans les media, vous avez trouvé c'est.... c'est ?
C'est pire que ça parce que l'E.N. n'est pas une entreprise justement. Imaginez que le ministre de l'intérieur, ou n'importe quel haut fonctionnaire de la place Beauvau en fasse autant que ces gens-là : les flics demanderaient - à juste titre - leur démission immédiate ! Mais notre encadrement appartient majoritairement à des syndicats qui ont fait leur credo de "l'abaissement matériel et moral des enseignants", pour reprendre l'expression de Milner.
- Une passanteEsprit éclairé
Moonchild a écrit:Il y a un passage qui est quand même assez édifiant d'un point de vue strictement pédagogique :
Ainsi, selon Alain Boissinot, il n'y a aucune progressivité dans l'apprentissage ; les difficultés cumulées pendant plusieurs années peuvent être balayées d'un revers de la main par un simple "déblocage tardif". Par conséquent, il faudrait entièrement recentrer le système scolaire sur la généralisation de l'attente et de l'encouragement de cet hypothétique déclic. Si ça c'est pas de la pensée magique.Oui, nous avons travaillé à laisser passer les élèves dans les filières qu'ils souhaitaient plutôt qu'à les sanctionner. On m'a prévenu : "Ils vont se planter au bac." C'est l'inverse qui s'est produit. Le taux de réussite scolaire dans l'académie est remonté, rejoignant la moyenne nationale. L'explication est claire : le pari de la confiance crée un cercle vertueux. L'ancien ministre de l'Education parlait d'"école de la bienveillance". L'apprentissage n'est pas un escalier dont on grimpe les marches une à une. Il procède souvent par bonds. Nous connaissons tous des enfants qui, après avoir longtemps végété, connaissent soudain un déblocage fulgurant. Il faut tout faire pour encourager ce déblocage plutôt que de se focaliser sur les insuffisances de départ. S'il est une "exigence" enseignante à saluer, c'est bien celle de faire réussir tous les élèves.
les seuls élèves que j'ai vus ainsi se "débloquer" étaient ceux qui travaillaient vraiment, quant aux autres, on peut toujours attendre...
J'ai souvenir d'une élève qui faisait au moins dix fautes par lignes et qui a fini par comprendre l'importance de l'orthographe. Elle s'est mise à faire attention et tout ce qu'elle avait appris précédemment (parce qu'elle était travailleuse) lui a servi.
De même, pour l'analyse des textes, ceux qui travaillent mais ont des difficultés, essaient et essaient encore et finissent par se débloquer (bon, cela n'atteint pas des sommets, mais le travail finit par payer).
Je crois que ce que beaucoup oublient (volontairement ?) c'est qu'on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, on aura beau apprendre et apprendre encore à nos élèves, s'ils ne font aucun effort, il n'y aura rien au bout.
- KapellmeisterHabitué du forum
Ce serait bien urbain de votre part. J'ai par ailleurs constaté que le gus avait soutenu sa thèse en 1999, thèse dont l'intitulé sent fort les sciences de l'édu : Argumentation et littérature dans l'enseignement du français : vers une nouvelle rhétorique. Son directeur de thèse était Jean Verrier.e-Wanderer a écrit:Oui, plein ! Il était prof d'hypokhâgne à l'époque, donc la plupart de mes condisciples avaient suivi ses cours (pour ma part, j'avais fait mon HK dans un autre lycée). Et sauf erreur il donnait aussi des cours aux scientifiques en P', mais je peux me tromper. C'est marrant, mais on n'a jamais vraiment parlé de lui. Mais je peux me renseigner.Kapellmeister a écrit:
D'ailleurs, e-Wanderer, connaîtriez-vous par hasard d'anciens étudiants de ce cher Alain ? Des gens qui auraient eu l'heur de bénéficier de son immense savoir et de ses tout aussi remarquables talents de pédagogue ?
- DwarfVénérable
Exactement! Au demeurant, l'effet "pas la peine de me casser le c..., je me réveillerai le moment venu est déjà là depuis cinq ou six ans minimum" et ce ne sont pas certains CdE qui permettront de lutter contre. Effet pervers de par chez moi : les bons résultats départementaux et académiques de notre établissement - fruit de nos exigences, justement, et du travail effectué par une bonne moitié des élèves - amènent notre chef à partir du principe que tout le monde doit passer en seconde puisque le résultat global est satisfaisant. Oubliant, au passage, qu'un résultat global n'est que le fruit d'une moyenne, d'une part, et qu'au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Comparer nos élèves, une fois au lycée, à d'autres du secteur issus d'établissements plus délicats et qui travaillent beaucoup moins avec le niveau que cela induit, c'est d'une rigueur intellectuelle fort douteuse. Mais ce n'est pas grave, il est dans la ligne, comme nous pouvons le constater!Une passante a écrit:Moonchild a écrit:Il y a un passage qui est quand même assez édifiant d'un point de vue strictement pédagogique :
Ainsi, selon Alain Boissinot, il n'y a aucune progressivité dans l'apprentissage ; les difficultés cumulées pendant plusieurs années peuvent être balayées d'un revers de la main par un simple "déblocage tardif". Par conséquent, il faudrait entièrement recentrer le système scolaire sur la généralisation de l'attente et de l'encouragement de cet hypothétique déclic. Si ça c'est pas de la pensée magique.Oui, nous avons travaillé à laisser passer les élèves dans les filières qu'ils souhaitaient plutôt qu'à les sanctionner. On m'a prévenu : "Ils vont se planter au bac." C'est l'inverse qui s'est produit. Le taux de réussite scolaire dans l'académie est remonté, rejoignant la moyenne nationale. L'explication est claire : le pari de la confiance crée un cercle vertueux. L'ancien ministre de l'Education parlait d'"école de la bienveillance". L'apprentissage n'est pas un escalier dont on grimpe les marches une à une. Il procède souvent par bonds. Nous connaissons tous des enfants qui, après avoir longtemps végété, connaissent soudain un déblocage fulgurant. Il faut tout faire pour encourager ce déblocage plutôt que de se focaliser sur les insuffisances de départ. S'il est une "exigence" enseignante à saluer, c'est bien celle de faire réussir tous les élèves.
les seuls élèves que j'ai vus ainsi se "débloquer" étaient ceux qui travaillaient vraiment, quant aux autres, on peut toujours attendre...
J'ai souvenir d'une élève qui faisait au moins dix fautes par lignes et qui a fini par comprendre l'importance de l'orthographe. Elle s'est mise à faire attention et tout ce qu'elle avait appris précédemment (parce qu'elle était travailleuse) lui a servi.
De même, pour l'analyse des textes, ceux qui travaillent mais ont des difficultés, essaient et essaient encore et finissent par se débloquer (bon, cela n'atteint pas des sommets, mais le travail finit par payer).
Je crois que ce que beaucoup oublient (volontairement ?) c'est qu'on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, on aura beau apprendre et apprendre encore à nos élèves, s'ils ne font aucun effort, il n'y aura rien au bout.
- Reine MargotDemi-dieu
Dwarf a écrit:Exactement! Au demeurant, l'effet "pas la peine de me casser le c..., je me réveillerai le moment venu est déjà là depuis cinq ou six ans minimum" et ce ne sont pas certains CdE qui permettront de lutter contre. Effet pervers de par chez moi : les bons résultats départementaux et académiques de notre établissement - fruit de nos exigences, justement, et du travail effectué par une bonne moitié des élèves - amènent notre chef à partir du principe que tout le monde doit passer en seconde puisque le résultat global est satisfaisant. Oubliant, au passage, qu'un résultat global n'est que le fruit d'une moyenne, d'une part, et qu'au royaume des aveugles, les bornes sont rois. Comparer nos élèves, une fois au lycée, à d'autres du secteur issus d'établissements plus délicats et qui travaillent beaucoup moins avec le niveau que cela induit, c'est d'une rigueur intellectuelle fort douteuse. Mais ce n'est pas grave, il est dans la ligne, comme nous pouvons le constater!Une passante a écrit:Moonchild a écrit:Il y a un passage qui est quand même assez édifiant d'un point de vue strictement pédagogique :
Ainsi, selon Alain Boissinot, il n'y a aucune progressivité dans l'apprentissage ; les difficultés cumulées pendant plusieurs années peuvent être balayées d'un revers de la main par un simple "déblocage tardif". Par conséquent, il faudrait entièrement recentrer le système scolaire sur la généralisation de l'attente et de l'encouragement de cet hypothétique déclic. Si ça c'est pas de la pensée magique.
les seuls élèves que j'ai vus ainsi se "débloquer" étaient ceux qui travaillaient vraiment, quant aux autres, on peut toujours attendre...
J'ai souvenir d'une élève qui faisait au moins dix fautes par lignes et qui a fini par comprendre l'importance de l'orthographe. Elle s'est mise à faire attention et tout ce qu'elle avait appris précédemment (parce qu'elle était travailleuse) lui a servi.
De même, pour l'analyse des textes, ceux qui travaillent mais ont des difficultés, essaient et essaient encore et finissent par se débloquer (bon, cela n'atteint pas des sommets, mais le travail finit par payer).
Je crois que ce que beaucoup oublient (volontairement ?) c'est qu'on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, on aura beau apprendre et apprendre encore à nos élèves, s'ils ne font aucun effort, il n'y aura rien au bout.
Et qu'il y a des borgnes aux limites!
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Dr RaynalHabitué du forum
Je crains le pire pour les nouveaux programmes, heu, enfin, les nouveaux curriculum... Avec un [modéré] au poste de pilotage, fervent admirateur de la stèle du socle commun, nous allons faire un grand pas en avant, vers "la voie étincelante de l'avenir radieux"...
- V.MarchaisEmpereur
Gryphe a écrit:En gros c'est comme l'inflation, ils augmentent par construction ?Cripure a écrit:Les taux de réussite augmentent parce qu'ils augmentent, ils sont déconnectés des capacités des candidats.
Pour l'opposition programmes/curriculum, ça me donne l'impression que les programmes partent de la base et essayent de construire un tout cohérent, progressif, rigoureux, raisonnable, raisonné.
Tandis que les curricula ont une idée générale et globale du tout auquel il faudrait aboutir, partent donc de la photo finie de la maison, en gros, et partant de là, essayent après coup de reconstruire le plan. Ce n’est pas illogique de faire d'abord le dessin de la maison, pour en avoir une idée globale, et ensuite le plan, et d'ailleurs à tous les coups les partisans des programmes ont probablement aussi en tête la vision globale.
Étrangement, j'ai comme un attachement aux programmes qui me paraissent moins aventureux...
C'est un peu ça. On est assez loin dans l'esprit de la notion de fondamentaux. Au lieu de construire en partant d'une base, aussi solide que possible, on contemple la clé de voûte et on assemble comme on peut vers le bas. C'est la négation complète de la démarche pédagogique. Le monsieur a d'ailleurs bien dit ce qu'il pensait de l'idée même de progression.
Pourtant, c'est bien à la base qu'il y a un problème. Boissinot ne se rend pas compte qu'obtenir 85% de réussite au bac avec autant de quasi-illettrés et de misère linguistique, c'est déjà un miracle orchestré de toute pièce. Mais dans le genre déni de réalité, le niveau des élèves en lecture à la fin du Primaire, ou leur pauvreté en vocabulaire, ça se pose là, et ça mériterait tout un chapitre dans le dernier opus d'Onfray. Seulement, de ça, on ne parle pas. On se focalise sur la fin de la "chaîne" et sa "productivité" (sic), sans chercher de causes sérieuses en amont.
La seule chose qu'on peut espérer, c'est que cette histoire de curricularité (?) sera tellement inapplicable sur le terrain (parce qu'un curriculum, c'est tout de même un parcours individuel, et que cette logique à 25, 30 ou davantage, ça doit être ingérable) qu'elle s'essoufflera d'elle-même.
- FinrodExpert
V.Marchais a écrit:
La seule chose qu'on peut espérer, c'est que cette histoire de curricularité (?) sera tellement inapplicable sur le terrain (parce qu'un curriculum, c'est tout de même un parcours individuel, et que cette logique à 25, 30 ou davantage, ça doit être ingérable) qu'elle s'essoufflera d'elle-même.
Mais l'école ne risque-t-elle pas de s'essouffler tout autant en parallèle ?
- GrypheMédiateur
C'est exactement pour cela que pour le collège modulaire, on a proposé deux grands groupes par classe et pas 30 par classe. Pour que ce soit gérable concrètement. (Après, on accepte les critiques constructives, hein, mais au moins on a essayé d'inventer quelque chose de faisable concrètement et qui donne du temps aux plus fragiles pour reprendre les bases, tout en leur permettant un accès parfaitement possible vers la seconde générale si le conseil de classe les y autorise.)V.Marchais a écrit:La seule chose qu'on peut espérer, c'est que cette histoire de curricularité (?) sera tellement inapplicable sur le terrain (parce qu'un curriculum, c'est tout de même un parcours individuel, et que cette logique à 25, 30 ou davantage, ça doit être ingérable) qu'elle s'essoufflera d'elle-même.
- KapellmeisterHabitué du forum
Et il faut voir comment il avait déjà pourri les programmes d'avant 2008 avec son texte argumentatif à la kh ...Dr Raynal a écrit:Je crains le pire pour les nouveauxprogrammes, heu, enfin, les nouveaux curriculum... Avec un [modéré] au poste de pilotage, fervent admirateurde la stèledu socle commun, nous allons faire un grand pas en avant, vers "la voie étincelante de l'avenir radieux"...
- V.MarchaisEmpereur
Finrod a écrit:V.Marchais a écrit:
La seule chose qu'on peut espérer, c'est que cette histoire de curricularité (?) sera tellement inapplicable sur le terrain (parce qu'un curriculum, c'est tout de même un parcours individuel, et que cette logique à 25, 30 ou davantage, ça doit être ingérable) qu'elle s'essoufflera d'elle-même.
Mais l'école ne risque-t-elle pas de s'essouffler tout autant en parallèle ?
Si, bien sûr. Encore un peu plus. Il est évident que cela ne résoudra aucun des problèmes réels de l'école et que cela va en créer de nouveaux et en accentuer d'autres, notamment si, comme cela semble se dessiner, des horaires disciplinaires souffrent à nouveau de la volonté affichée de valoriser (imposer ?) l'interdisciplinarité.
- V.MarchaisEmpereur
Kapellmeister a écrit:Et il faut voir comment il avait déjà pourri les programmes d'avant 2008 avec son texte argumentatif à la kh ...Dr Raynal a écrit:Je crains le pire pour les nouveauxprogrammes, heu, enfin, les nouveaux curriculum... Avec un [modéré]au poste de pilotage, fervent admirateurde la stèledu socle commun, nous allons faire un grand pas en avant, vers "la voie étincelante de l'avenir radieux"...
C'était pas Viala ? Il était aussi de la partie ?
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- Jean-Paul Brighelli : "On ne s'étonnera pas si les enseignants, leurs élèves et leurs parents portent leurs voix, aux prochaines élections, ailleurs que chez les idéologues fous".
- N. Sarkozy : les enseignants doivent être "à la disposition" de leurs élèves après les cours.
- Lyon: Le ras-le bol des enseignants du collège Longchambon, frappés par leurs élèves
- Ouest-France publie des témoignages d'anciens élèves sur leurs enseignants.
- Peut-on un jour imaginer en France les élèves évaluant leurs enseignants ?
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