Littérature ou non, avouez vous vos goûts à tout le monde?

J'ai des goûts très éclectiques et lis avec délectation de la SF, du polar, des thrillers de la BD (en plus j'ai de longs trajets en transport en communs).
Seulement ces goûts sont parfois mal perçus et on me regarde alors d'un œil torve: comment avouer qu'on aime Stephen King, Le trône der fer, entre autres quand on s'attire le dédain de ceux qui savent ce qu'est la littérature.
Lisez vous de la littérature de genre et le reconnaitrez vous devant votre directeur de thèse, l'IG qui doit décider de l'attribution d'un poste en prépa, Jean-Paul Brighelli ou Alain Finkielkraut ?

ma foi…..j'avoue sans difficulté lire des polars, y compris Mary Higgins Clark et Dan Brown, tout en reconnaissant que ce ne sont pas des chefs d'oeuvre (du reste, je ne les achète pas, je les emprunte !).
Et j'adore la série de l'accro au shopping (et Dieu sait que ce n'est pas de la grande littérature !!).
Je pense que je pourrais l'admettre devant toutes les éminences que tu cites, dans la mesure où ce ne sont pas mes lectures exclusives

Je reconnais sans difficulté mes goûts assez éclectiques en littérature : j'aime la littérature du XIXe siècle (Maupassant, Flaubert, Zola, Balzac, Stendhal and co) mais j'aime aussi Le Trône de Fer ou les thrillers de Frank Thilliez. Je lis les romans de Françoise Bourdin comme ceux de Christian Signol. J'apprécie aussi les Mary Higgins Clark.

j'assume totalement : au milieu du reste, je lis de la bit lit, du steampunk, de la romance (paranormale ou non), du gore, du space opera, de la jeunesse, de la fantasy, et avec un immense plaisir en plus.

florestan a écrit:
J'ai des goûts très éclectiques et lis avec délectation de la SF, du polar, des thrillers de la BD (en plus j'ai de longs trajets en transport en communs).
Seulement ces goûts sont parfois mal perçus et on me regarde alors d'un œil torve: comment avouer qu'on aime Stephen King, Le trône der fer, entre autres quand on s'attire le dédain de ceux qui savent ce qu'est la littérature.
Lisez vous de la littérature de genre et le reconnaitrez vous devant votre directeur de thèse, l'IG qui doit décider de l'attribution d'un poste en prépa, Jean-Paul Brighelli ou Alain Finkielkraut ?

Ah bon ? Jamais eu de problème avec quiconque à dire que j'aimais King.   

Cela dit, j'ai une licence de lettres et une autre de cinéma, mais j'ai choisi de faire un MASTER uniquement cinéma, parce que je trouvais l'enseignement des lettres très figé à la fac (ou alors, j'aurais dû choisir littérature comparée). En cinéma, du moment que l'on est au point sur les réalisateurs reconnus, il est tout à fait envisageable de mener une analyse sur Gladiator grand public, ou No sex last night, plus proche de la vidéo. Je trouvais le département beaucoup plus vivant.

Sei a écrit:

florestan a écrit:
J'ai des goûts très éclectiques et lis avec délectation de la SF, du polar, des thrillers de la BD (en plus j'ai de longs trajets en transport en communs).
Seulement ces goûts sont parfois mal perçus et on me regarde alors d'un œil torve: comment avouer qu'on aime Stephen King, Le trône der fer, entre autres quand on s'attire le dédain de ceux qui savent ce qu'est la littérature.
Lisez vous de la littérature de genre et le reconnaitrez vous devant votre directeur de thèse, l'IG qui doit décider de l'attribution d'un poste en prépa, Jean-Paul Brighelli ou Alain Finkielkraut ?

Ah bon ? Jamais eu de problème avec quiconque à dire que j'aimais King.   

Cela dit, j'ai une licence de lettres et une autre de cinéma, mais j'ai choisi de faire un MASTER uniquement cinéma, parce que je trouvais l'enseignement des lettres très figé à la fac (ou alors, j'aurais dû choisir littérature comparée). En cinéma, du moment que l'on est au point sur les réalisateurs reconnus, il est tout à fait envisageable de mener une analyse sur Gladiator grand public, ou No sex last night, plus proche de la vidéo. Je trouvais le département beaucoup plus vivant.

 
Cela dépend aussi beaucoup des facs, j'étais à Paris IV et les directeurs de thèse en germanistique à l'époque où j'y étais c'était pas vraiment des parangons de décontraction. A Paris III c'était déjà beaucoup plus ouvert aux mauvais genres.

Ah, j'étais à Paris III (mais pas en comparée). Mais je n'avais rien le droit de faire, si ce n'était pas français (à cause du problème de la traduction), et je ne pouvais pas faire si c'était du théâtre...   

Une copine y avait fait son mémoire sur Barjavel, et on lui signifiait régulièrement que c'était honteux.

Stephen King mal vu ? Ce n'est pas le ressenti que j'ai pu avoir, même un génie que j'avais eu en prof en première année avait, à plusieurs reprises, mentionné Stephen King. C'est au même niveau que des Tolkien ou K. Dick qui sont aujourd'hui admis comme des références.

Seifer a écrit:Stephen King mal vu ? Ce n'est pas le ressenti que j'ai pu avoir, même un génie que j'avais eu en prof en première année avait, à plusieurs reprises, mentionné Stephen King. C'est au même niveau que des Tolkien ou K. Dick qui sont aujourd'hui admis comme des références.

Je connais des profs de prépa qui ne veulent même pas en entendre parler.

 

Sei a écrit:Ah, j'étais à Paris III (mais pas en comparée). Mais je n'avais rien le droit de faire, si ce n'était pas français (à cause du problème de la traduction), et je ne pouvais pas faire si c'était du théâtre...   

Une copine y avait fait son mémoire sur Barjavel, et on lui signifiait régulièrement que c'était honteux.

Déjà elle a eu le droit et a trouvé quelqu'un pour la diriger  

Elle avait eu du mal !   

J'ai le problème inverse : dans ma famille, je suis la seule littéraire, et quand je lis des classiques, tout le monde fronce le nez et affirme que je suis snob à lire des gens qui sont morts depuis longtemps   . Ou bien ce sont des réactions du type : "Mais comment tu peux lire ça ?" ou : "Ah, ça, c'est bien un livre de prof de français".   
Pourtant, j'ai l'impression de lire un peu de tout ; j'aime beaucoup Stephen King moi aussi, j'aime bien lire un polar de temps en temps même si je ne suis pas spécialement fan... Mais bon, zut, je revendique aussi le droit d'aimer Flaubert ou Maupassant !

Seifer a écrit:Stephen King mal vu ? Ce n'est pas le ressenti que j'ai pu avoir, même un génie que j'avais eu en prof en première année avait, à plusieurs reprises, mentionné Stephen King. C'est au même niveau que des Tolkien ou K. Dick qui sont aujourd'hui admis comme des références.

Je partage cette façon de voir. Il y a d'ailleurs un fil assez long sur Néo, dû je crois à votre serviteur, nommé "Aimez-vous King ?".
Et comme je me suis avalé les vingt Rougon-Macquart depuis fin novembre, je puis le dire avec mes souvenirs ravivés : c'est parfois un peu lourdaud... (oh Une page d'amour ! Oh surtout L'Argent !!)

Moi j'ai beaucoup de mal avec "La faute de l'abbé Mouret" et c'est Balzac que je trouve parfois lourdaud "c'était le type parfait du bourgeois de province...."
Stephen King j'aime beaucoup. qui décide de ce qui est littérature admise ou pas?

Nasopi a écrit:J'ai le problème inverse : dans ma famille, je suis la seule littéraire, et quand je lis des classiques, tout le monde fronce le nez et affirme que je suis snob à lire des gens qui sont morts depuis longtemps   . Ou bien ce sont des réactions du type : "Mais comment tu peux lire ça ?" ou : "Ah, ça, c'est bien un livre de prof de français".   
Pourtant, j'ai l'impression de lire un peu de tout ; j'aime beaucoup Stephen King moi aussi, j'aime bien lire un polar de temps en temps même si je ne suis pas spécialement fan... Mais bon, zut, je revendique aussi le droit d'aimer Flaubert ou Maupassant !

Bon au moins il ne sont pas bourrelés de complexe   

je suis TRES éclectique en littérature et je considère que c'est une richesse : je lis de tout, du roman de gare au grand classique incontournable.
mes livres favoris vont de cyrano de bergerac à american psycho en passant par la série qui a inspiré True Blood, avec un détour par Lord of the rings ou harry Potter et the game of throne... je ne vois pas où est le problème.
je sais différencier un excellent roman, avec d'indéniables qualités littéraires, du livre lu vite fait ou pas toujours très bien écrit, au style approximatif...
avant tout la lecture est un plaisir dont je ne saurais me passer et j'interdis à quiconque de me donner des leçons là dessus et surtout, je ne rougis jamais de mes lectures car ce sont les miennes et qu'elles ne regardent que moi

Actuellement, les seules personnes que je côtoie me regardent de travers parce que je lis ou que je vais à un concert de "musique sans parole". Même lire le menu de la cantine "ça les gave". Alors j'avoue juste lire un article du journal local ou la météo. Et je tais tout le reste. C'est frustrant de ne pouvoir être soi-même.

coindeparadis a écrit:Actuellement, les seules personnes que je côtoie me regardent de travers parce que je lis ou que je vais à un concert de "musique sans parole". Même lire le menu de la cantine "ça les gave". Alors j'avoue juste lire un article du journal local ou la météo. Et je tais tout le reste. C'est frustrant de ne pouvoir être soi-même.

  tu travailles où?

Cette année mes contacts ce sont les parents d'élèves de l'école de mon fils. Mais l'an passé, en école primaire, mes collègues ne lisaient que des romans pour pré-ados et ne regardaient que des films d'ados. Elles me demandaient même de parler "normalement" (traduire en simplifiant ).

Moi je suis considéré comme un "intello" dans mon collège, un terme qui me sidère en salle des profs étant donné que nous sommes quand même censés être tous des intellos. Il faut dire que j'écoute "Le masque et la plume", sommet de l'intellectualisme pour certains. Quant à dire que j'écoute aussi France Culture, je n'y pense même pas.

Pour ce qui est de la littérature, je trouverais bien sot et bien pédant celui qui ne lirait que de grands textes ou de grands classiques. Je les aime et les admire mais il faut aussi se reposer avec des textes plus faciles qui permettent justement de se construire une échelle de valeurs. Je n'aime pas tellement les romans policiers, mais j'aime la science-fiction, j'ai dévoré "The Walking Dead" en BD et j'aime bien les auteurs mineurs, parfois un peu oubliés. Je lis avant tout pour mon plaisir, donc si je ne suis pas distrait d'une manière ou d'une autre j'abandonne assez vite un livre.

 

coindeparadis a écrit:Cette année mes contacts ce sont les parents d'élèves de l'école de mon fils. Mais l'an passé, en école primaire, mes collègues ne lisaient que des romans pour pré-ados et ne regardaient que des films d'ados. Elles me demandaient même de parler "normalement" (traduire en simplifiant ).

Ah oui quand même   Je compatis beaucoup   

L'adulescence fait des ravages.   

Caspar Goodwood a écrit:Moi je suis considéré comme un "intello" dans mon collège, un terme qui me sidère en salle des profs étant donné que nous sommes quand même censés être tous des intellos. Il faut dire que j'écoute "Le masque et la plume", sommet de l'intellectualisme pour certains. Quant à dire que j'écoute aussi France Culture, je n'y pense même pas.

Pour ce qui est de la littérature, je trouverais bien sot et bien pédant celui qui ne lirait que de grands textes ou de grands classiques. Je les aime et les admire mais il faut aussi se reposer avec des textes plus faciles qui permettent justement de se construire une échelle de valeurs. Je n'aime pas tellement les romans policiers, mais j'aime la science-fiction, j'ai dévoré "The Walking Dead" en BD et j'aime bien les auteurs mineurs, parfois un peu oubliés. Je lis avant tout pour mon plaisir, donc si je ne suis pas distrait d'une manière ou d'une autre j'abandonne assez vite un livre.

Mais enfin Caspar, tu n'apprécies les fiestas Polynésie ou raclette au labo de physique, tu refuses de venir en paréo et tongs et tu t'étonnes d'être considéré comme rabat-joie   

J'ai quand même mis un collier de fleurs aujourd'hui, eh oui!  :lol: 

Caspar Goodwood a écrit:J'ai quand même mis un collier de fleurs aujourd'hui, eh oui!  :lol: 

C'est bien tu t'adaptes à la masse et renonces à la douloureuse solitude de l'être d'exception