- Luigi_BGrand Maître
Selon une étude récente de la DEPP, le décloisonnement serait solidement ancré dans les pratiques des professeurs de français depuis 1996, malgré la réforme des programmes de 2008.
L'étude : http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/30/6/DEPP_NI_2013_35_grammaire_orthographe_lexique_291306.pdf
La place importante prise au collège par le travail sur la langue lié à une étude de texte (61 % des enseignants déclarent pratiquer souvent ce type de séance) peut être rapprochée de la manière dont les enseignants organisent l’étude de la langue. Ils sont en effet 78 % à l’enseigner dans le cadre de la séquence alors que les programmes de 2008 leur donnent la possibilité de s’en détacher : « les séances consacrées à l’étude de la langue sont conduites selon une progression méthodique et peuvent n’être pas étroitement articulées avec les autres composantes de l’enseignement du français ». L’écriture semble en revanche avoir plus de difficultés à figurer comme activité fréquente et régulière dans la séquence, ce qui peut expliquer le fait que 92 % des enseignants déclarent mettre l’étude de la langue en relation avec « la production d’écrits » mais qu’ils ne soient plus que 24 % à mettre souvent en place des types de séances fondées sur cette production. La séquence est en effet un outil au service de l’enseignement qui facilite les liens entre les différentes composantes du français (ils sont 88 % à faire des liens avec « la compréhension de textes » et 79 % avec « l’analyse littéraire de textes » ; seul l’oral a du mal à trouver sa place dans cette organisation : 48 % seulement des enseignants déclarent le relier à l’étude de la langue contre 63 % en CM2) mais qui dans la pratique paraît se prêter moins à la construction de séances d’apprentissage liant étude de la langue et écriture. La production d’écrits, en lien avec l’étude de la langue, semble faire l’objet d’activités ponctuelles, parcellaires ou prendre toute sa place en tant qu’objet d’évaluation : en effet, les enseignants de collège déclarent à 69 % avoir fréquemment recours à la « production d’écrits » pour évaluer l’acquisition de faits de langue (tableau 6). Il est à ce titre intéressant de constater que 55% des enseignants de français de collège et 56 % des enseignants de CM2 ayant répondu au questionnaire ne voient pas de rupture entre les programmes de 2008 et les programmes antérieurs.
L'étude : http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/30/6/DEPP_NI_2013_35_grammaire_orthographe_lexique_291306.pdf
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- lilith888Grand sage
Ben peut-être parce qu'il est écrit noir sur blanc dans les programmes de 2008 que malgré la progression de grammaire, on ne revient pas au cloisonnement ?
"éviter une dispersion des enseignements qui serait contraire à l’unité de la discipline"
"éviter une dispersion des enseignements qui serait contraire à l’unité de la discipline"
- User5899Demi-dieu
Ben, lilith, les programmes de 2008 demandent tout de même explicitement que la grammaire fasse l'objet d'une progression distincte, non ?
Sinon, de toutes façons, ce n'est pas grave. On ne touche plus le fond en lycée, là, on est au 5e sous-sol.
Sinon, de toutes façons, ce n'est pas grave. On ne touche plus le fond en lycée, là, on est au 5e sous-sol.
- lilith888Grand sage
Oui, mais en parallèle, il est également spécifié dans ces mêmes programmes que l'on ne doit pas revenir à un cloisonnement strict des différentes composantes de la discipline.
- Luigi_BGrand Maître
Oui les injonctions sont quelque peu contradictoires. :lol:
Note que la phrase que tu cites, lilith, peut aussi bien s'interpréter en faveur d'un certain cloisonnement. Lorsque l'étude de la langue suit celle des textes (comme c'est majoritairement le cas d'après cette étude), il est plus difficile de construire une "progression méthodique" et les cours de langue sont alors plus "dispersés".
Note que la phrase que tu cites, lilith, peut aussi bien s'interpréter en faveur d'un certain cloisonnement. Lorsque l'étude de la langue suit celle des textes (comme c'est majoritairement le cas d'après cette étude), il est plus difficile de construire une "progression méthodique" et les cours de langue sont alors plus "dispersés".
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- User5899Demi-dieu
Par parenthèse, je n'accepte pas qu'un programme me dicte une façon de procéder. Ou les mots n'ont plus de sens.
- AudreyOracle
Remarque au passage.... est-on bien sûr que les enseignants ont tous lu les programmes de 2008?
Personnellement, j'en connais qui ne l'ont pas fait.
Personnellement, j'en connais qui ne l'ont pas fait.
- henrietteMédiateur
Je connais surtout beaucoup de collègues qui ne le font pas tout simplement parce qu'ils ne savent pas faire autrement, tant ils ont été formatés "hors séquence point de salut" dès le départ...
- DerborenceModérateur
Je travaille en séquences mais j'ai une progression grammaticale séparée, en français comme en langues anciennes.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- henrietteMédiateur
Derborence a écrit:Je travaille en séquences mais j'ai une progression grammaticale séparée, en français comme en langues anciennes.
Je voulais dire, qui font les séquences comme appris à l'IUFM dans les années 90, avec gloubiboulga grammatical.
On peut travailler en séquences et avoir une progression grammaticale séparée - c'est même ce qui est recommandé à présent.
- ProvenceEnchanteur
henriette a écrit:Derborence a écrit:Je travaille en séquences mais j'ai une progression grammaticale séparée, en français comme en langues anciennes.
Je voulais dire, qui font les séquences comme appris à l'IUFM dans les années 90, avec gloubiboulga grammatical.
On peut travailler en séquences et avoir une progression grammaticale séparée - c'est même ce qui est recommandé à présent.
Mais qu'est-ce qu'une séquence alors?
- liskayaNeoprof expérimenté
Provence a écrit:
Mais qu'est-ce qu'une séquence alors?
Ben oui ??
- SphinxProphète
En ce qui me concerne, une séquence, c'est le titre du chapitre que j'écris avant de commencer à parler de tel ou tel point du programme littéraire, et où je choisis de faire figurer telle ou telle leçon de grammaire, qui, bien entendu, pourrait tout à fait être en fait dans un autre chapitre. Mais comme ça, je mets de zoulis titres de chapitres dans Pronotes et j'enfume tout le monde en faisant croire que je travaille en séquences.
D'ailleurs, il ne faut plus dire séquence, il me semble ?
D'ailleurs, il ne faut plus dire séquence, il me semble ?
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- albertine02Expert spécialisé
je parle de chapitre du reste
cela dit, j'ai croisé il y a peu un chargé de mission venu inspecter un stagiaire et il m'a félicitée de pratiquer un enseignement séparé et ordonné en progression de la grammaire.
Apparemment, les programmes de 2008, d'après son expérience, ont conduit pas mal d'enseignants à faire, entre deux séquences, voire deux séances, des cours de grammaire, qui se suivent , voire s'accumulent, sans cohérence, qui tombent un peu sur la cheveu sur la soupe.
cela dit, j'ai croisé il y a peu un chargé de mission venu inspecter un stagiaire et il m'a félicitée de pratiquer un enseignement séparé et ordonné en progression de la grammaire.
Apparemment, les programmes de 2008, d'après son expérience, ont conduit pas mal d'enseignants à faire, entre deux séquences, voire deux séances, des cours de grammaire, qui se suivent , voire s'accumulent, sans cohérence, qui tombent un peu sur la cheveu sur la soupe.
- DerborenceModérateur
Je pourrais définir mes séquences comme des chapitres de lecture-écriture.
Je termine la séquence sur les contes merveilleux en 6e. Nous avons étudié des contes merveilleux et travaillé sur le vocabulaire des contes ; la séquence se termine par l'écriture d'une suite de conte dans laquelle les élèves doivent réinvestir ce qui a été vu dans la séquence.
En langue, j'ai fait :
10. La phrase : types et formes de phrases
11. L'imparfait de l'indicatif : conjugaison
12. Le passé simple de l'indicatif : conjugaison
13. Valeurs de l'imparfait et du passé simple
14. Les homonymes lexicaux.
Travailler sur imparfait et passé simple dans la séquence sur le conte était évidemment volontaire. Mais cela s'intègre à ma progression grammaticale annuelle.
Je termine la séquence sur les contes merveilleux en 6e. Nous avons étudié des contes merveilleux et travaillé sur le vocabulaire des contes ; la séquence se termine par l'écriture d'une suite de conte dans laquelle les élèves doivent réinvestir ce qui a été vu dans la séquence.
En langue, j'ai fait :
10. La phrase : types et formes de phrases
11. L'imparfait de l'indicatif : conjugaison
12. Le passé simple de l'indicatif : conjugaison
13. Valeurs de l'imparfait et du passé simple
14. Les homonymes lexicaux.
Travailler sur imparfait et passé simple dans la séquence sur le conte était évidemment volontaire. Mais cela s'intègre à ma progression grammaticale annuelle.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- lilith888Grand sage
Sphinx a écrit:
D'ailleurs, il ne faut plus dire séquence, il me semble ?
Ce n'est pas mentionné dans les nouveaux programmes.
- User5899Demi-dieu
Ben un mot pour sauver la face, non ?liskaya a écrit:Provence a écrit:
Mais qu'est-ce qu'une séquence alors?
Ben oui ??
- NitaEmpereur
Provence a écrit:henriette a écrit:Derborence a écrit:Je travaille en séquences mais j'ai une progression grammaticale séparée, en français comme en langues anciennes.
Je voulais dire, qui font les séquences comme appris à l'IUFM dans les années 90, avec gloubiboulga grammatical.
On peut travailler en séquences et avoir une progression grammaticale séparée - c'est même ce qui est recommandé à présent.
Mais qu'est-ce qu'une séquence alors?
La période hyper-longue pendant laquelle j'essaie de faire rentrer des trucs dans les crânes obtus des apprenants.
J'étais à l'iufm, j'ai l’habitude de dire "séquence"... et je cloisonne tout depuis des lustres (mais je le cache).
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Presse-puréeGrand sage
L'étude en question, c'est le pauvre 5 pages que j'ai lu en début de semaine?
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Roumégueur IerÉrudit
Se faire formater à bâtir des séquences pédagogiques où tout est 'mélangé' (par manque de formation, certains ont même cru qu'il ne fallait plus trop faire de grammaire), voir au détour de programmes que le mot séquence n'est plus le dogme en cours et lire un rapport qui critique finalement le non retour au cloisonnement des apprentissages.
Autrement dit, appliquer une réforme comme un bon élève, la voir se déliter et se faire critiquer parce qu'on ne passe pas assez vite à une réforme opposée. Ce sera toujours de notre faute, une vie de profs quoi.
Dans cinq ou dix ans on nous critiquera pour avoir donné le socle, évalué par compétences et laissé tomber les notes...
Autrement dit, appliquer une réforme comme un bon élève, la voir se déliter et se faire critiquer parce qu'on ne passe pas assez vite à une réforme opposée. Ce sera toujours de notre faute, une vie de profs quoi.
Dans cinq ou dix ans on nous critiquera pour avoir donné le socle, évalué par compétences et laissé tomber les notes...
- stanleymilgramNiveau 9
Roumégueur Ier a écrit:Se faire formater à bâtir des séquences pédagogiques où tout est 'mélangé' (par manque de formation, certains ont même cru qu'il ne fallait plus trop faire de grammaire), voir au détour de programmes que le mot séquence n'est plus le dogme en cours et lire un rapport qui critique finalement le non retour au cloisonnement des apprentissages.
Autrement dit, appliquer une réforme comme un bon élève, la voir se déliter et se faire critiquer parce qu'on ne passe pas assez vite à une réforme opposée. Ce sera toujours de notre faute, une vie de profs quoi.
Dans cinq ou dix ans on nous critiquera pour avoir donné le socle, évalué par compétences et laissé tomber les notes...
Tout à fait bien vu
- henrietteMédiateur
C'est exactement ça : le plus triste, c'est qu'il n'y a aucune exagération dans ce que tu dis.
- RoninMonarque
+1
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- Luigi_BGrand Maître
+1
C'est exactement ça, Roumégueur Ier.
C'est exactement ça, Roumégueur Ier.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- doublecasquetteEnchanteur
C'est évident."Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal"...
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