- RagnetrudeExpert spécialisé
Donc ils sont assez bons pour enseigner à des élèves mais pas assez pour avoir un statut ?
Il aurait fallu dès le départ être moins ambitieux sur le nombre de postes au concours, mais le ministère n'a pas voulu voir la crise de recrutement. La situation était largement prévisible. Une véritable revalorisation du métier prendra du temps, les affiches grotesques du ministère ne suffiront pas.
Tout cela va aboutir à la situation annoncée dès les débuts de la masterisation par certains syndicats : une catégorie de profs titulaires détenteurs du concours et une catégorie de profs contractuels détenteurs d'un master enseignement sous-payés, obligés d'accepter tout ce qu'on exigera d'eux (heures supp, postes sur X établissements, enseignement de plusieurs matières...), jusqu'à ce que tout cela soit généralisé à l'ensemble de la profession ("puisque les uns peuvent le faire, pourquoi pas tout le monde ?").
Il aurait fallu dès le départ être moins ambitieux sur le nombre de postes au concours, mais le ministère n'a pas voulu voir la crise de recrutement. La situation était largement prévisible. Une véritable revalorisation du métier prendra du temps, les affiches grotesques du ministère ne suffiront pas.
Tout cela va aboutir à la situation annoncée dès les débuts de la masterisation par certains syndicats : une catégorie de profs titulaires détenteurs du concours et une catégorie de profs contractuels détenteurs d'un master enseignement sous-payés, obligés d'accepter tout ce qu'on exigera d'eux (heures supp, postes sur X établissements, enseignement de plusieurs matières...), jusqu'à ce que tout cela soit généralisé à l'ensemble de la profession ("puisque les uns peuvent le faire, pourquoi pas tout le monde ?").
- RagnetrudeExpert spécialisé
philann a écrit:Mais il faut être sérieux, même si c'est absolument horrible pour les recalés (surtout quand ils sontexploitésemployés comme contractuels), lorsque l'on ne pourvoit pas un poste sur deux mis au concours, c'est qu'il y a un vrai problème de niveau disciplinaire.
oui ! Mais ce problème n'est pas pris au sérieux puisque de toute façon ces personnes finiront devant les élèves en étant recrutés comme contractuels. Rien n'est fait aujourd'hui pour résoudre le problème de la baisse de niveau des candidats. Et ce n'est pas l'annonce d'un salaire à 1,12 SMIC pour les entrants dans le métier qui va aider...
- Cléopatra2Guide spirituel
Ragnetrude a écrit:Donc ils sont assez bons pour enseigner à des élèves mais pas assez pour avoir un statut ?
Il aurait fallu dès le départ être moins ambitieux sur le nombre de postes au concours, mais le ministère n'a pas voulu voir la crise de recrutement. La situation était largement prévisible. Une véritable revalorisation du métier prendra du temps, les affiches grotesques du ministère ne suffiront pas.
Tout cela va aboutir à la situation annoncée dès les débuts de la masterisation par certains syndicats : une catégorie de profs titulaires détenteurs du concours et une catégorie de profs contractuels détenteurs d'un master enseignement sous-payés, obligés d'accepter tout ce qu'on exigera d'eux (heures supp, postes sur X établissements, enseignement de plusieurs matières...), jusqu'à ce que tout cela soit généralisé à l'ensemble de la profession ("puisque les uns peuvent le faire, pourquoi pas tout le monde ?").
Les personnes étaient-elles obligées d'accepter ces contrats? Comme on l'a dit plus haut, doit-on donner les concours à tous les contractuels? On peut être à l'aise devant des classes et ne pas être au niveau disciplinaire requis. Je pense qu'il faut les deux pour faire un bon enseignant. Et les deux s'apprennent.
Pour le reste, je crains la même chose, à savoir des profs à deux catégories, mais soyons honnêtes, le recours au personnel précaire ne devrait pas exister. La solution ne passe cependant pas par la titularisation de tous les contractuels, à mon sens, mais par résoudre la crise du recrutement.
- Cléopatra2Guide spirituel
Et pour la phrase "assez bon pour enseigner aux élèves", vu les conditions de recrutement de certains contractuels dans mon académie, il est malheureux de constater que parfois le rectorat cherche juste à faire de la garderie.
- philannDoyen
Ragnetrude a écrit:philann a écrit:Mais il faut être sérieux, même si c'est absolument horrible pour les recalés (surtout quand ils sontexploitésemployés comme contractuels), lorsque l'on ne pourvoit pas un poste sur deux mis au concours, c'est qu'il y a un vrai problème de niveau disciplinaire.
oui ! Mais ce problème n'est pas pris au sérieux puisque de toute façon ces personnes finiront devant les élèves en étant recrutés comme contractuels. Rien n'est fait aujourd'hui pour résoudre le problème de la baisse de niveau des candidats. Et ce n'est pas l'annonce d'un salaire à 1,12 SMIC pour les entrants dans le métier qui va aider...
On est bien d'accord! Mais faut être clair! Un concours sert à recruter un prof, un contractuel sert à mettre quelqu'un devant les élèves plutôt...que personne! Que personne ne lise un quelconque mépris dans mes propos, il n'y en a pas! J'ai été contractuelle. Je sais ce que c'est d'être balancée sur plusieurs établissements, plusieurs semaines après la rentrée, sans formation (y compris disciplinaire dans mon cas propre!). Je sais que malgré ces difficultés nombreuses la plupart des contractuels font de leur mieux pour assurer au mieux la fonction qu'on leur confie.
MAis l'institution se fiche à peu près complètement de savoir si l'on fait vraiment bien ou non, pourvu que les parents ne râlent pas trop parce qu'il n'y a pas de prof de X ou Y devant leur gamin.
La logique de recrutement sur concours est très différente, car il s'agit de recruter pour les 4 décennies suivantes. Donc il n'y a pas de réelle contradiction entre dire que le niveau de certains candidats est abyssalement bas et dans le même temps les recruter pour les mettre devant les élèves.Dans le second cas, on répond à l'urgence.
C'est d'un cynisme sans nom à l'égard des candidats, des contractuels par définition précaires...Mais aussi à l'égard des élèves...
Bref, la maison EN s'effondre chaque jour un peu plus.
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- RagnetrudeExpert spécialisé
Cléopatra2 a écrit:Les personnes étaient-elles obligées d'accepter ces contrats?Comme on l'a dit plus haut, doit-on donner les concours à tous les contractuels? On peut être à l'aise devant des classes et ne pas être au niveau disciplinaire requis. Je pense qu'il faut les deux pour faire un bon enseignant. Et les deux s'apprennent.
Pour le reste, je crains la même chose, à savoir des profs à deux catégories, mais soyons honnêtes, le recours au personnel précaire ne devrait pas exister. La solution ne passe cependant pas par la titularisation de tous les contractuels, à mon sens, mais par résoudre la crise du recrutement.
C'est pour ça que je dis que le concours aurait dû être plus sélectif dès l'année dernière pour ne proposer des contrats qu'à des étudiants dont on était quasiment certains qu'ils avaient le niveau pour être admis. Mais on est bien d'accord pour dire que le problème vient de la crise de recrutement et qu'il ne pouvait pas être réglé en un an. (et elle ne sera pas non plus réglée en 5 ans puisque rien n'est fait pour).
Question rhétorique : Comment est-ce possible qu'avec un bac+5 les candidats n'aient pas le niveau pour enseigner ?
- Cléopatra2Guide spirituel
Parce qu'il n'y a pratiquement pas de sélection pour arriver à bac + 5. Davantage de personnes ont leur bac, s'inscrivent en fac, passent toujours juste juste et finissent par avoir un bac + 5. Cela dépend des matières, bien sûr, des années, des facs...
Mais ce n'est pas récent.
Mais ce n'est pas récent.
- RagnetrudeExpert spécialisé
philann a écrit:on répond à l'urgence.
Une urgence très très largement anticipable...!
philann a écrit:Bref, la maison EN s'effondre chaque jour un peu plus.
Oui, et j'en viens à penser que cela résulte d'une volonté de sabotage...
Souvenez-vous de la phrase de Renaud Dutreil, ministre de la fonction publique en 2004 lors d'une réunion avec un think tank libéral : "Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien." En gros laissons pourrir la situation, les gens iront d'eux même vers le privé...
- RagnetrudeExpert spécialisé
Cléopatra2 a écrit:Parce qu'il n'y a pratiquement pas de sélection pour arriver à bac + 5. Davantage de personnes ont leur bac, s'inscrivent en fac, passent toujours juste juste et finissent par avoir un bac + 5. Cela dépend des matières, bien sûr, des années, des facs...
Mais ce n'est pas récent.
Et parce que les facs n'attirent plus les bons élèves, parce qu'elles font passer tout le monde pour conserver leurs filières, parce que les bons élèves issus de milieux populaires ne peuvent pas se permettre 5 ans d'études dans ce type de filières sans avoir l'assurance d'avoir un boulot à la fin, parce que les masters enseignement ont des contenus disciplinaires insuffisants... il y a de nombreuses raisons, elles sont connues.
- InvitéJ2Je viens de m'inscrire !
Il faut savoir que les personnes qui passent le capes, exceptionnel ou pas, ne sont pas toujours des petits jeunes sortis tout juste de la fac et du lycée. On trouve de plus en plus, des personnes qui ont déjà d'autres parcours, d'autres expériences. Personnellement, avant de me lancer dans ce master j'avais déjà 6 années d'études. Et 7 années d'enseignement dans un autre pays.
Bref, c'est agaçant d'entendre dire que l'on n'a pas le niveau parce que l'on n'a pas su répondre pile à un instant donné à une question, comme il était convenu de le faire. Il est évident que les connaissances sont là, il faut seulement parfois du temps pour que tout se mette en place, on ne va pas être excellent prof tout de suite...
Je confirme ce qui est dit plus haut: c'est horrible, pour les recalés. Surtout que ce boulot est super dur, et que l'on a intérêt à y aller la tête libre.
Oui, vous ne pouvez vous en rendre compte mais c'est horrible à vivre. Ce ne sont pas les élèves les pires, finalement.
Je pense de toute façon que tout le monde est du même avis, mais ça fait du bien de le dire.
Bref, c'est agaçant d'entendre dire que l'on n'a pas le niveau parce que l'on n'a pas su répondre pile à un instant donné à une question, comme il était convenu de le faire. Il est évident que les connaissances sont là, il faut seulement parfois du temps pour que tout se mette en place, on ne va pas être excellent prof tout de suite...
Je confirme ce qui est dit plus haut: c'est horrible, pour les recalés. Surtout que ce boulot est super dur, et que l'on a intérêt à y aller la tête libre.
Oui, vous ne pouvez vous en rendre compte mais c'est horrible à vivre. Ce ne sont pas les élèves les pires, finalement.
Je pense de toute façon que tout le monde est du même avis, mais ça fait du bien de le dire.
- RagnetrudeExpert spécialisé
Je compatis Juillet, nous savons tous ce qu'est un concours. Et considérer que ceux qui ont été recalés l'ont été car ils ont un niveau insuffisant est réducteur. On peut se louper sur un sujet, être envahi par le stress, dire le truc qu'il faut pas à la personne qu'il faut pas...
- l-es-prit1Niveau 7
Ragnetrude a écrit:Cléopatra2 a écrit:Parce qu'il n'y a pratiquement pas de sélection pour arriver à bac + 5. Davantage de personnes ont leur bac, s'inscrivent en fac, passent toujours juste juste et finissent par avoir un bac + 5. Cela dépend des matières, bien sûr, des années, des facs...
Mais ce n'est pas récent.
Et parce que les facs n'attirent plus les bons élèves, parce qu'elles font passer tout le monde pour conserver leurs filières, parce que les bons élèves issus de milieux populaires ne peuvent pas se permettre 5 ans d'études dans ce type de filières sans avoir l'assurance d'avoir un boulot à la fin, parce que les masters enseignement ont des contenus disciplinaires insuffisants... il y a de nombreuses raisons, elles sont connues.
Allez Ragnetrude ! L'Histoire-Géo en force!! Nous passons les derniers de toute manière!! Et nous allons l'avoir ce CAPES!!!
- RagnetrudeExpert spécialisé
l-es-prit1 a écrit:Allez Ragnetrude ! L'Histoire-Géo en force!! Nous passons les derniers de toute manière!! Et nous allons l'avoir ce CAPES!!!
Hihi, je viens de prendre un coup de jeune... J'ai mon CAPES depuis 4 ans l-es-prit, allez, retourne réviser ton ESD !!
- philannDoyen
Ragnetrude a écrit:Je compatis Juillet, nous savons tous ce qu'est un concours. Et considérer que ceux qui ont été recalés l'ont été car ils ont un niveau insuffisant est réducteur. On peut se louper sur un sujet, être envahi par le stress, dire le truc qu'il faut pas à la personne qu'il faut pas...
Surtout, un major de promo ne sera pas nécessairement une excellent prof, ni un étudiant moyen nécessairement un prof médiocre.
Ne pas être bon un jour J à une épreuve E ne dit rien des autres qualités que l'on possède. Il n'empêche que je reste viscéralement attachée aux concours disciplinaires et que j'ai détesté les épreuves du capes interne que j'ai passé! J'ai eu la chance (oui oui ça joue...beaucoup) de le réussir...mais je n'en tire vraiment aucune gloire.
@ Ragnetrude: dire que TEL candidat recalé l'a été parce que d'un niveau insuffisant, c'est non seulement réducteur mais ce serait très khôn!
En revanche, quand on ne prend pas un candidat sur deux...Dans des disciplines où on manque cruellement de profs...oui là on peut dire, sans offenser personne qu'il y a un réel problème de niveau général des candidats.
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- ZenxyaGrand sage
Feyn a écrit:Ça passe pour moi ! Je suis content que le jury ait opéré une vraie sélection... Plutôt que de dévaloriser le concours en pourvoyant tous les postes... La barre d'admissibilité ayant été fixée très basse. Si il y a quelque chose à critiquer, c'est cela, ils avaient besoin de contrats CAD2 pas chers, donc de beaucoup de gens admissibles, et ensuite ils remercient une grande partie qui avait un niveau disciplinaire très faible en leur disant que finalement non, on ne veut pas d'eux comme prof certifiés...
Si c'est ça, c'est proprement scandaleux (en fait, je ne trouve pas le mot). Un cynisme pareil !
Mais s'il faut chercher une réponse logique et rationnelle, celle-ci y correspond diaboliquement.
- User5899Demi-dieu
Pour relativiser, les profs titulaires certifiés qui se frottent au bout de plusieurs années à l'agrégation interne acceptent de facto de se prendre des 4 ou des 5 (et bien mérités) avec leur expérience et leur savoir. C'est ainsi. Chaque fois qu'on passe des épreuves, c'est qu'on doit prouver, et donc que ça ne peut pas n'être qu'une formalité.juillet a écrit:Il faut savoir que les personnes qui passent le capes, exceptionnel ou pas, ne sont pas toujours des petits jeunes sortis tout juste de la fac et du lycée. On trouve de plus en plus, des personnes qui ont déjà d'autres parcours, d'autres expériences. Personnellement, avant de me lancer dans ce master j'avais déjà 6 années d'études. Et 7 années d'enseignement dans un autre pays.
Bref, c'est agaçant d'entendre dire que l'on n'a pas le niveau parce que l'on n'a pas su répondre pile à un instant donné à une question, comme il était convenu de le faire. Il est évident que les connaissances sont là, il faut seulement parfois du temps pour que tout se mette en place, on ne va pas être excellent prof tout de suite...
Je confirme ce qui est dit plus haut: c'est horrible, pour les recalés. Surtout que ce boulot est super dur, et que l'on a intérêt à y aller la tête libre.
Oui, vous ne pouvez vous en rendre compte mais c'est horrible à vivre. Ce ne sont pas les élèves les pires, finalement.
Je pense de toute façon que tout le monde est du même avis, mais ça fait du bien de le dire.
Courage à tous !
- DimkaVénérable
Bonsoir,
Pourquoi toujours dévaloriser l’université ? Je suis fier de ma fac, j’ai fier d’avoir été à la fac, dans une fac de province, et d’y avoir eu mes concours. J’ai du respect pour mes profs, pour les gens de mes promos, tant ceux qui ont réussi que ceux qui ont échoué à un moment ou à un autre. C’est là que j’ai été formé, que j’ai appris à faire de l’histoire, et c’est grâce à eux que j’ai eu les concours, avec un classement tout aussi honorable que celui que peut viser quelqu’un venant d’une fac, d’un institut ou d’une école parisienne. Et les discours sur la valeur des diplômes, des étudiants, des facs… me blessent un peu, parce qu’ils ne correspondent pas à ce que j’ai vécu.
Cléopatra2 a écrit:Parce qu'il n'y a pratiquement pas de sélection pour arriver à bac + 5. Davantage de personnes ont leur bac, s'inscrivent en fac, passent toujours juste juste et finissent par avoir un bac + 5. Cela dépend des matières, bien sûr, des années, des facs...
Mais ce n'est pas récent.
J’ai toujours entendu ces discours. Pourtant, je n’ai pas l’impression que l’on m’ait donné mes diplômes, ni en histoire, ni en lettres, et ni à moi, ni aux autres personnes de mes promos. Les gens qui sont arrivés en master étaient des bosseurs et des gens intelligents, nous avons progressé, nous avons appris des choses, et en master, nos mémoires n’étaient pas des coquilles vides. Quant à la sélection, il y a eu énormément d’échec en L1, et encore en L2 et en L3, j’ai même vu des gens venus de prépa se planter en L3, je ne pense pas qu’ils étaient idiots ou fainéants. Et l’entrée en M2 est sélective. En histoire, en L1, nous étions deux amphis qui débordaient (littéralement), en L3 nous étions moins d’un demi-amphi, et en master nous tenions dans une salle (et en médiévale, dans un bureau de prof… ) : ça, c’est de la sélection, sauf que nous n’avons pas été sélectionné par un dossier rédigé par un autre, mais par notre propre aptitude (et malheureusement, notre situation socio-économique et notre capacité à la gérer).Ragnetrude a écrit:Et parce que les facs n'attirent plus les bons élèves, parce qu'elles font passer tout le monde pour conserver leurs filières
Pourquoi toujours dévaloriser l’université ? Je suis fier de ma fac, j’ai fier d’avoir été à la fac, dans une fac de province, et d’y avoir eu mes concours. J’ai du respect pour mes profs, pour les gens de mes promos, tant ceux qui ont réussi que ceux qui ont échoué à un moment ou à un autre. C’est là que j’ai été formé, que j’ai appris à faire de l’histoire, et c’est grâce à eux que j’ai eu les concours, avec un classement tout aussi honorable que celui que peut viser quelqu’un venant d’une fac, d’un institut ou d’une école parisienne. Et les discours sur la valeur des diplômes, des étudiants, des facs… me blessent un peu, parce qu’ils ne correspondent pas à ce que j’ai vécu.
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- Spoiler:
- Cléopatra2Guide spirituel
J'ai bien précisé cela dépend des matières et des facs. Moi je vois que quand j'ai fait mes études, oui, beaucoup d'entre nous bossaient sérieusement etc. Mais il y avait une grosse partie de la promotion qui ne fichait rien ou presque, et qui passait toujours au rattrapage en septembre.
Et finalement, avoir 10 ou 11 au mémoire de maîtrise n'était pas si difficile : nous avions 4 à 5 heures de cours par semaine et 1 mémoire à rédiger dans l'année. On finissait le mémoire, on avait 10, même si c'était pas terrible. Je ne dis pas que ça concerne tous les étudiants, mais une grande partie de ces derniers, oui. Du coup, que voulez-vous faire lorsque vous avez une licence ou une maîtrise d'histoire à part prof? Rien. D'où les échecs au concours, on devient contractuel etc. Moi c'est cela qui m'intrigue : pourquoi rester contractuel après quelques échecs au concours? Les conditions sont déjà bien nulles pour les titulaires.
Enfin, j'ai passé ma maîtrise il y a plus de 10 ans, mais j'ai été choquée par la 1ère remarque qu'on m'a faite lors de la soutenance : il n'y a aucune faute et la mise en page est soignée, c'est très rare. Je suis tombée des nues, pour moi c'était un minimum. Et bizarrement je le constate chez mes collègues : documents à la mise en page improbable, fautes sur les bulletins et pire sur les carnets...
Donc il y a bien sûr des étudiants de valeur à la fac, mais ce n'est pas le cas de tous. Parfois, cela se retrouve dans les résultats au concours, comme le dit Philann.
Et finalement, avoir 10 ou 11 au mémoire de maîtrise n'était pas si difficile : nous avions 4 à 5 heures de cours par semaine et 1 mémoire à rédiger dans l'année. On finissait le mémoire, on avait 10, même si c'était pas terrible. Je ne dis pas que ça concerne tous les étudiants, mais une grande partie de ces derniers, oui. Du coup, que voulez-vous faire lorsque vous avez une licence ou une maîtrise d'histoire à part prof? Rien. D'où les échecs au concours, on devient contractuel etc. Moi c'est cela qui m'intrigue : pourquoi rester contractuel après quelques échecs au concours? Les conditions sont déjà bien nulles pour les titulaires.
Enfin, j'ai passé ma maîtrise il y a plus de 10 ans, mais j'ai été choquée par la 1ère remarque qu'on m'a faite lors de la soutenance : il n'y a aucune faute et la mise en page est soignée, c'est très rare. Je suis tombée des nues, pour moi c'était un minimum. Et bizarrement je le constate chez mes collègues : documents à la mise en page improbable, fautes sur les bulletins et pire sur les carnets...
Donc il y a bien sûr des étudiants de valeur à la fac, mais ce n'est pas le cas de tous. Parfois, cela se retrouve dans les résultats au concours, comme le dit Philann.
- InvitéJ2Je viens de m'inscrire !
La plupart des enseignants qui partent ou sont partis à la retraite actuellement, n'ont pas eu un parcours aussi lisse que l'on croit. Ils ont souvent été contractuels plusieurs années, engagés parce que l'on avait un besoin urgent d'enseignants, et donc placés soudainement devant des classes, sans réelle expérience. Ceci est valable aussi pour des enseignants dans le primaire, qui avaient juste le bac. Bien! Peut-être ont-ils cafouillé les premiers temps, comme le font les profs débutants de toute façon, mais j'ai tout de même l'impression que ces éléments là ont su très vite appréhender leur métier. Alors qu'aujourd'hui, on fait languir les jeunes, et les moins jeunes, avec des années et des années d'attente, avant d'avoir le droit, suprême honneur, de gagner 800€, de faire le début d'un travail.
Car, même là, ce n'est pas encore suffisant, il faut encore que l'on nous dise que ce n'est pas suffisant!
Le problème, il est là: avons nous le droit d'exercer? Ou faut-il attendre que nous soyons parfait? On peut aimer enseigner mais cela s'apprend aussi devant des élèves, pas devant son ordinateur, en lisant des modes d'emploi ou sur Google.
Et franchement, je ne vois pas pourquoi j'irai me coltiner 200 élèves, alors que je peux gagner le double en faisant nounou avec trois bébés à la maison (en comptant les impôts) et sans année d'étude.
Beaucoup font ce calcul et l'on s'étonne!
Car, même là, ce n'est pas encore suffisant, il faut encore que l'on nous dise que ce n'est pas suffisant!
Le problème, il est là: avons nous le droit d'exercer? Ou faut-il attendre que nous soyons parfait? On peut aimer enseigner mais cela s'apprend aussi devant des élèves, pas devant son ordinateur, en lisant des modes d'emploi ou sur Google.
Et franchement, je ne vois pas pourquoi j'irai me coltiner 200 élèves, alors que je peux gagner le double en faisant nounou avec trois bébés à la maison (en comptant les impôts) et sans année d'étude.
Beaucoup font ce calcul et l'on s'étonne!
- l-es-prit1Niveau 7
Des échos pour l'Histoire-Géographie en juin-juillet?
- gilthonielNiveau 5
Provence a écrit:juillet a écrit: Mais à l'oral, les membres du jury n'ont pas hésité à mettre des notes très basses, des 02/20 par exemple alors même que l'on démontrait une bonne connaissance de notre matière. (+ une année de stage)
C'est le jury, non le candidat, qui en juge, non?
Il est évident qu'on a le droit de juger le jury.
- philannDoyen
gilthoniel a écrit:Provence a écrit:juillet a écrit: Mais à l'oral, les membres du jury n'ont pas hésité à mettre des notes très basses, des 02/20 par exemple alors même que l'on démontrait une bonne connaissance de notre matière. (+ une année de stage)
C'est le jury, non le candidat, qui en juge, non?
Il est évident qu'on a le droit de juger le jury.
C'est au contraire tout sauf évident!
Le jury est souverain, ce que l'on pense du jury n'a aucun intérêt!
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- DinaaaExpert spécialisé
philann a écrit:gilthoniel a écrit:Provence a écrit:
C'est le jury, non le candidat, qui en juge, non?
Il est évident qu'on a le droit de juger le jury.
C'est au contraire tout sauf évident!
Le jury est souverain, ce que l'on pense du jury n'a aucun intérêt!
La remarque de gilthoniel n'était-elle pas ironique ?
- benji_du95Niveau 5
l-es-prit1 a écrit:Des échos pour l'Histoire-Géographie en juin-juillet?
Non mais quand on voit l'organisation mise en place (deux sessions en même temps= problème d’hôtels, plus prblm de livres sur la table..)
Je pense qu'on peut craindre le pire....Même nos membres du jury sont incapables de la moindre précision...
- BussyNiveau 10
Dimka a écrit:Bonsoir,Cléopatra2 a écrit:Parce qu'il n'y a pratiquement pas de sélection pour arriver à bac + 5. Davantage de personnes ont leur bac, s'inscrivent en fac, passent toujours juste juste et finissent par avoir un bac + 5. Cela dépend des matières, bien sûr, des années, des facs...
Mais ce n'est pas récent.Ragnetrude a écrit:Et parce que les facs n'attirent plus les bons élèves, parce qu'elles font passer tout le monde pour conserver leurs filières
J’ai toujours entendu ces discours. Pourtant, je n’ai pas l’impression que l’on m’ait donné mes diplômes, ni en histoire, ni en lettres, et ni à moi, ni aux autres personnes de mes promos. Les gens qui sont arrivés en master étaient des bosseurs et des gens intelligents, nous avons progressé, nous avons appris des choses, et en master, nos mémoires n’étaient pas des coquilles vides. Quant à la sélection, il y a eu énormément d’échec en L1, et encore en L2 et en L3, j’ai même vu des gens venus de prépa se planter en L3, je ne pense pas qu’ils étaient idiots ou fainéants. Et l’entrée en M2 est sélective. En histoire, en L1, nous étions deux amphis qui débordaient (littéralement), en L3 nous étions moins d’un demi-amphi, et en master nous tenions dans une salle (et en médiévale, dans un bureau de prof… ) : ça, c’est de la sélection, sauf que nous n’avons pas été sélectionné par un dossier rédigé par un autre, mais par notre propre aptitude (et malheureusement, notre situation socio-économique et notre capacité à la gérer).
Pourquoi toujours dévaloriser l’université ? Je suis fier de ma fac, j’ai fier d’avoir été à la fac, dans une fac de province, et d’y avoir eu mes concours. J’ai du respect pour mes profs, pour les gens de mes promos, tant ceux qui ont réussi que ceux qui ont échoué à un moment ou à un autre. C’est là que j’ai été formé, que j’ai appris à faire de l’histoire, et c’est grâce à eux que j’ai eu les concours, avec un classement tout aussi honorable que celui que peut viser quelqu’un venant d’une fac, d’un institut ou d’une école parisienne. Et les discours sur la valeur des diplômes, des étudiants, des facs… me blessent un peu, parce qu’ils ne correspondent pas à ce que j’ai vécu.
Impression inverse.
J'ai même abandonné ma thèse en 1re année pour cette raison (et quelques autres, plus secondaires), ce que n'a jamais compris mon directeur de recherche.
Oui, j'ai obtenu d'excellents résultats en maîtrise et DEA. J'ai obtenu un 20 pour mon mémoire et sa soutenance (travail réalisé sur les deux années). Mon travail était sûrement d'un bon niveau mais la note était ridicule à mon sens. J'avais parfaitement conscience que des éléments étaient à améliorer.
On ne m'a pas véritablement donné mon diplôme mais on l'a dévalorisé à mes yeux.
- BussyNiveau 10
Cléopatra2 a écrit:
Et finalement, avoir 10 ou 11 au mémoire de maîtrise n'était pas si difficile : nous avions 4 à 5 heures de cours par semaine et 1 mémoire à rédiger dans l'année. On finissait le mémoire, on avait 10, même si c'était pas terrible. Je ne dis pas que ça concerne tous les étudiants, mais une grande partie de ces derniers, oui.
Enfin, j'ai passé ma maîtrise il y a plus de 10 ans, mais j'ai été choquée par la 1ère remarque qu'on m'a faite lors de la soutenance : il n'y a aucune faute et la mise en page est soignée, c'est très rare. Je suis tombée des nues, pour moi c'était un minimum. Et bizarrement je le constate chez mes collègues : documents à la mise en page improbable, fautes sur les bulletins et pire sur les carnets...
Donc il y a bien sûr des étudiants de valeur à la fac, mais ce n'est pas le cas de tous. Parfois, cela se retrouve dans les résultats au concours, comme le dit Philann.
D'accord avec tout cela.
Autres anecdotes personnelles. J'ai été sidérée en arrivant dans l'académie de Rouen par deux choses :
- les cours de remise à niveau en orthographe pour les étudiants.
- une séance de stage sur l'évaluation des copies niveau lycée en français. J'ai dû expliquer aux autres stagiaires (de lettres modernes et classiques) la différence entre futur et conditionnel...
Et je précise que ce n'est sans doute pas propre à cette académie.
- Admis au capes exceptionnel, je renonce à l'admissibilité au CAPES 2014.
- Capes anglais externe : questions Admissibilité/admission en cas de passage du capes 2014 exceptionnel et du capes 2014.
- CAPES de mathématiques 2013 : 818 admis pour 1210 postes.
- Cours du Cned pour la prépa du Capes externe d'arts plastiques
- Supports de stages pour M2 Arts Appliqués ou Arts Plastiques
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