- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Moi non, mais mon père a fait de la prison yphrog. Il a pris la peine prévue (et à juste titre d'ailleurs, mais c'est un autre sujet; heureusement ce n'était pas pour ce crime).
- DimkaVénérable
Bonjour,
Pour l’adn en particulier, des gens ont réellement eu des ennuis (refus d’emploi, notamment) parce qu’ils étaient fichés, alors qu’à l’origine, ils étaient témoins ou victimes ou encore mis en cause mais innocentés. Il y a déjà eu des dérives, c’est donc d’autant plus normal que l’on se pose des questions.
Par ailleurs, c’est également normal d’être parano, car c’est habituel (par exemple avec Internet), en ce moment, qu’un État prétexte une noble cause au service de la veuve et de l’orphelin pour avancer des mesures de flicage complètement démesurées, et dont les objectifs apparaissent tout autre. C’est tellement simple, après, de faire passer l’opposant, ou tout simplement celui qui ose se poser des questions, pour un horrible être sans cœur.
Reste à voir où commence la dérive. Pour le cas présent, je ne sais pas, par contre, ça me semble complètement légitime de se poser des questions, voire de refuser si on est concerné.
Il y a forcément une limite, on ne peut pas systématiquement réparer l’ordre social à n’importe quel prix (financier, moral, social, etc.), toutes les enquêtes ont leurs limites (même sans parler d’adn). La question est donc de savoir où on met la limite, car un viol c’est grave, et une dérive sécuritaire ça l’est aussi. Une société où il y a de nombreux crimes, ce n’est pas souhaitable, mais personnellement, une toute puissance de la sécurité du genre minority report ne me fait pas vraiment rêver non plus. La sécurité et l’ordre, mais pas à n’importe quel prix.MarieAnne a écrit:Cette contrainte exercée semble inévitable, à moins que tu ne déplores le fait que l'Etat s'efforce de réparer l'ordre social qui a été rompu.
Pour l’adn en particulier, des gens ont réellement eu des ennuis (refus d’emploi, notamment) parce qu’ils étaient fichés, alors qu’à l’origine, ils étaient témoins ou victimes ou encore mis en cause mais innocentés. Il y a déjà eu des dérives, c’est donc d’autant plus normal que l’on se pose des questions.
Par ailleurs, c’est également normal d’être parano, car c’est habituel (par exemple avec Internet), en ce moment, qu’un État prétexte une noble cause au service de la veuve et de l’orphelin pour avancer des mesures de flicage complètement démesurées, et dont les objectifs apparaissent tout autre. C’est tellement simple, après, de faire passer l’opposant, ou tout simplement celui qui ose se poser des questions, pour un horrible être sans cœur.
Reste à voir où commence la dérive. Pour le cas présent, je ne sais pas, par contre, ça me semble complètement légitime de se poser des questions, voire de refuser si on est concerné.
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- Spoiler:
- OlympiasProphète
Mestelle oublie souvent que le contenu du Code Pénal n'est pas rédigé par les magistrats mais par le législateur, que la justice ne fait pas la loi mais l'applique.
Fréquentant souvent les tribunaux, je n'ai jamais entendu un magistrat sous-estimer la gravité d'une prévention quand elle l'est !
Fréquentant souvent les tribunaux, je n'ai jamais entendu un magistrat sous-estimer la gravité d'une prévention quand elle l'est !
- CondorcetOracle
MarieAnne a écrit:Je voudrais quand même rebondir sur les dernières interventions de Concordet...
Oui, on doit se poser des questions sur la potentielle dérive du fichage, oui on peut condamner cette bulle médiatique parce qu'elle rompt le secret de l'instruction (et qu'on peut en effet aussi se demander si cela ne sert pas à cacher les dysfonctionnements du système), oui on peut rappeler que l'ADN n'est pas la preuve absolue, mais quand tu rappelles que "l'Etat s'efforce de réparer l'ordre social qui a été rompu, c'est-à-dire de contraindre ses administrés à respecter ce qu'un des leurs a bafoué. Cette contrainte passe par un contrôle des corps et de la population", où veux-tu en venir? Cette contrainte exercée semble inévitable, à moins que tu ne déplores le fait que l'Etat s'efforce de réparer l'ordre social qui a été rompu.
Je réponds à cette demande d'explication et vais tenter de clarifier mes positions sans verser dans la polémique, en partant de l'abstrait pour aboutir au concret.
Ma remarque entend rapprocher l'établissement d'un fichage génétique des débuts de l'anthropométrie il y a plus d'un siècle, en s'en remettant à un médiateur réputé objectif, la science. Ce rapprochement a culminé il y a quelques années lorsque la criminologie a brièvement trouvé une légitimation universitaire au sein de la 74e section du Conseil national des universités. L'établissement de statistiques criminelles entend battre en brèche une tendance au long cours : celle de la pacification et de l'adoucissement des moeurs depuis les années 1945-1950 en France. L'injonction de la preuve à rebours (contrôle d'identité, prélèvement ADN) induit un biais fâcheux qui ne gagne ni à la spectacularisation ni même à la manifestation de la vérité. Puisque l'affaire sera jugée par une cour d'assises si un ou plusieurs prévenus sont désignés par l'enquête, cette manifestation de la vérité sera d'autant plus difficile que le bruit médiatique et l'ampleur donnée à l'affaire et à la collecte des prélèvements ADN auront grandi. Cette contrainte des corps et de la population joue donc à double ressort : d'un côté, un pouvoir sur la vie des personnes concernées, de l'autre, une extension de la souveraineté étatique jusque dans le domaine de l'intime. Ce pouvoir comme cette extension de la souveraineté étatique n'ont de sens et d'efficacité que si leur utilisation reste mesurée, très ponctuelle et strictement guidée par l'administration de la preuve (donc cantonnée à l'affaire proprement dit et sous des conditions très strictes). Si un échantillon de sperme ou de toute autre hormone sexuelle a été prélevé sur la victime, la confrontation avec un autre prélèvement ADN devrait apporter un élément de preuve relativement fiable (puisque je suppose que le protocole scientifique utilisé sera rigoureux). Ce prélèvement ADN collectif soulève en moi des interrogations quant à sa reconduction dans d'autres affaires et les possibilités de dérapage qu'ils offrent en cas de non-destruction des échantillons prélevés une fois l'affaire terminée (quoique la tentation de leur conservation pour résoudre toute autre affaire soit forte) ou même de faux positif. Si j'étais juré de cette hypothétique cour d'assises, je n'aimerais pas être confronté à un seul élément de preuve mais plutôt à un faisceau de preuves. L'échantillon statistique retenu (527 personnes) me paraît énorme mais ne connaissant ni la topographie des lieux ni les emplois du temps des personnes ni même la procédure d'enquête, je resterai plus évasif sur ce point que je le souhaiterais.
Je suis aussi complètement en accord avec Dimka, ne minimise pas le calvaire subi par la victime, la nécessité d'une réponse pénale pas plus que je ne me cantonne dans l'abstrait.
- SeiGrand Maître
Thalia de G a écrit:
Le bon sens l'aura emporté.
Ça me rappelle la phrase d'un grand penseur.
Crédit Agricole a écrit:Le bon sens a de l'avenir.
- InvitéMAFidèle du forum
Merci pour ta réponse. Oui, dans l'absolu, c'est bien une question de limite.Dimka a écrit: La question est donc de savoir où on met la limite, car un viol c’est grave, et une dérive sécuritaire ça l’est aussi..
Mais en l’occurrence, il y a enquête avec prélèvements de salive des personnes parmi lesquelles se trouvent très probablement le coupable. Il faut quand même bien imaginer que les personnels et les élèves continuent de bosser dans ce lycée en sachant pertinemment que le violeur est très probablement parmi eux...A situation exceptionnelle, nombre de prélèvements exceptionnels, ça n'a rien d'une dérive à mon sens.
Je me demande même comment les élèves font pour continuer d'aller dans ce lycée, vu les circonstances.
@Condorcet:
Justement, il me semble que les circonstances sont exceptionnelles, on a probablement le loup dans la bergerie, avec des élèves mineurs en danger. C'est la raison pour laquelle je ne comprends pas que certains puissent se dire "je refuserais le prélèvement".
Sinon, je ne cherchais pas à polémiquer, mais juste à mieux comprendre où tu te situais - loin de moi l'idée de penser que tu minimisais ce crime, bien sûr.
- IgniatiusGuide spirituel
Cath a écrit:yphrog a écrit:
le monde de la réalité: 527 garçons dont 526 ou 527 qui n'ont pas commis d'autre crime que d'aller à l'école un matin de septembre vont faire la queue pendant tout un après-midi/journée pour un prélèvement ADN au su et au vu de tous. Le procédé va être peut-être filmé par France 3.
Ça va être terrible.
C'est vrai, quoi, se faire passer un coton-tige dans la bouche pendant deux secondes...
Sinon, tu veux qu'on compare avec ce qu'a subi la demoiselle qui n'a pas commis d'autre crime que d'aller à 'l’école un matin de septembre ?
Oh la comme tu y vas !
Si ça se trouve, elle était en jupe.
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- IgniatiusGuide spirituel
Saphyr a écrit:On en est à oublier le problème de départ. Une jeune fille a été violée, c'est un crime. Il faut que la justice fasse tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver le coupable. Si 8 mois plus tard, ils en sont réduit à faire passer un test à 527 personnes, c'est bien que l'enquête est dans une impasse et qu'il faut trouver le coupable, car il est encore en liberté.
Vous parlez de fichage à tort et à travers, de liberté etc... Vous êtes sur internet, vos moindres faits et gestes y sont enregistrés et encodés, vous avez une carte de crédit il est possible de vous suivre à la trace, vous avez un téléphone portable on sait où vous êtes à chaque seconde et ce même si vous avez désactivé l'option gps et si vous avez un passeport biométrique, votre empreinte digitale est enregistrée. A un moment il faut être logique dans son raisonnement. Tous ces gens qui risquent d'être fichés le sont déjà, à l'insu de leur plein gré.
Voilà.
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St Augustin
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- CondorcetOracle
Je pense que je le refuserais (n'étant pas Rochelais ni membre de cet établissement) - non pas goût de l'opposition mais par ignorance et par crainte du flou - si les conditions de destruction et d'utilisation des prélèvements ADN n'étaient pas précisés ni respectés. Ignorance de l'utilisation postérieure de ce prélèvement ADN et notamment de la preuve physique devant témoins dans le cadre d'une procédure contradictoire d'une utilisation cantonnée à cette seule affaire et de son immédiate destruction une fois ce prélèvement devenu sans intérêt pour celle-ci. Crainte du flou : car le doute sur l'honorabilité de quelqu'un ne s'arrête malheureusement pas à la conclusion de l'affaire même si celle-ci lève tous les soupçons sur l'intéressé.
Deux impératifs moraux s'opposent:
- la manifestation de la vérité et le danger potentiel pour toutes les personnes du lycée ;
- la soumission à une procédure qui finira peut-être par être renouvelée voire à se généraliser, avec les risques de dérive soulignés plus haut.
D'un côté, un danger imminent, de l'autre un danger potentiel plus lointain mais loin d'être fantasmé.
Et pour répondre à Igniatius, l'ADN est un matériau du vivant, donc d'une toute autre portée que les achats Internet voire la correspondance (je n'ai pas de passeport biométrique).
Deux impératifs moraux s'opposent:
- la manifestation de la vérité et le danger potentiel pour toutes les personnes du lycée ;
- la soumission à une procédure qui finira peut-être par être renouvelée voire à se généraliser, avec les risques de dérive soulignés plus haut.
D'un côté, un danger imminent, de l'autre un danger potentiel plus lointain mais loin d'être fantasmé.
Et pour répondre à Igniatius, l'ADN est un matériau du vivant, donc d'une toute autre portée que les achats Internet voire la correspondance (je n'ai pas de passeport biométrique).
- IgniatiusGuide spirituel
C'est quand même assez délicat : personnellement, si j'étais prof dans ce lycée, je crois que je refuserais ce prélèvement, tout simplement parce que je SAIS qu'il serait négatif me concernant, donc je ne ferais pas entrave à la manifestation de la vérité.
Je serais donc persuadé que mon objection n'entraînerait pas de retard pour la justice.
Je comprends bien que mon point de vue est difficilement tenable par les enquêteurs.
Ce qui motiverait mon refus est clairement l'incertitude sur le fichage postérieur à l'enquête.
Condorcet, je crains que le faisceau d'informations obtenues grâce à internet soit amené à rapidement tendre à mieux t'identifier que tes paramètres biométriques, grâce à l'avènement de l'ère du "big data", d'après ce que j'en lis...
Je serais donc persuadé que mon objection n'entraînerait pas de retard pour la justice.
Je comprends bien que mon point de vue est difficilement tenable par les enquêteurs.
Ce qui motiverait mon refus est clairement l'incertitude sur le fichage postérieur à l'enquête.
Condorcet, je crains que le faisceau d'informations obtenues grâce à internet soit amené à rapidement tendre à mieux t'identifier que tes paramètres biométriques, grâce à l'avènement de l'ère du "big data", d'après ce que j'en lis...
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- InvitéMAFidèle du forum
Condorcet a écrit:
Deux impératifs moraux s'opposent:
- la manifestation de la vérité et le danger potentiel pour toutes les personnes du lycée ;
- la soumission à une procédure qui finira peut-être par être renouvelée voire à se généraliser, avec les risques de dérive soulignés plus haut.
Mais tout est dans le peut-être! Tu préfères contrer une dérive potentielle (je dis bien "potentielle" et pas "fantasmée"!) plutôt que faciliter la manifestation de la vérité concernant un crime bien réel. Je suis d'accord pour être vigilant, mais pas à ce prix là, donc pas de cette manière-là. En plus ce n'est pas possible, les prélèvements seront faits tôt ou tard.
- CondorcetOracle
Igniatius, je ne crains pas mon identification ou même la révélation de toutes mes turpitudes (quoique le droit à l'anonymat ait quelques vertus) mais considère sans doute frileusement que le patrimoine génétique dont je suis porteur dépasse de loin ma vie. Je partage l'avis d'Igniatius sur le prélèvement.
- InvitéMAFidèle du forum
Mais le coupable peut lui aussi adopter cette posture, ou même être convaincu de son innocence (amnésie, coup de folie passager etc). En faisant gagner du temps aux enquêteurs, tu leur permets de se concentrer plus rapidement sur d'autres personnes que toi.Igniatius a écrit: Je serais donc persuadé que mon objection n'entraînerait pas de retard pour la justice.
J'édite quand même pour ajouter que même si cette discussion m'a intéressée (notamment les références à Foucault), il me semble quand même que si vous enseigniez dans cet établissement, il vous serait humainement très difficile de refuser le prélèvement (victime scolarisée au collège, quand même...). Je ne pense pas qu'il faille dissocier théorie et pratique, mais face à de tels évènements, les raisonnements s'effritent probablement face à l'émotion...
- CincinnataHabitué du forum
VicomteDeValmont a écrit:Le problème, ce n'est pas vraiment le test ADN mais le fait de l'exercer sur des personnes sans aucune preuve réelle et évidente (semble-t-il, je ne suis pas dans le secret de l'affaire).
C'est là que réside le fameux point de bascule.
En effet, si on permet un tel pifomètre, pourquoi ne pas faire de test ADN à tout un quartier dans un autre cas? Pourquoi pas à tout un village? Toute une ville? Tout un pays?
Et puis, tant qu'à faire, pourquoi ne pas garder les relevés ADN dans un fichier? C'est plus pratique...
Enfin, pourquoi s'embêter? Autant faire un prélèvement de la salive à la naissance par les infirmières, comme ça, c'est encore plus simple.
Condorcet a écrit:MarieAnne a écrit:Je voudrais quand même rebondir sur les dernières interventions de Concordet...
Oui, on doit se poser des questions sur la potentielle dérive du fichage, oui on peut condamner cette bulle médiatique parce qu'elle rompt le secret de l'instruction (et qu'on peut en effet aussi se demander si cela ne sert pas à cacher les dysfonctionnements du système), oui on peut rappeler que l'ADN n'est pas la preuve absolue, mais quand tu rappelles que "l'Etat s'efforce de réparer l'ordre social qui a été rompu, c'est-à-dire de contraindre ses administrés à respecter ce qu'un des leurs a bafoué. Cette contrainte passe par un contrôle des corps et de la population", où veux-tu en venir? Cette contrainte exercée semble inévitable, à moins que tu ne déplores le fait que l'Etat s'efforce de réparer l'ordre social qui a été rompu.
Je réponds à cette demande d'explication et vais tenter de clarifier mes positions sans verser dans la polémique, en partant de l'abstrait pour aboutir au concret.
Ma remarque entend rapprocher l'établissement d'un fichage génétique des débuts de l'anthropométrie il y a plus d'un siècle, en s'en remettant à un médiateur réputé objectif, la science. Ce rapprochement a culminé il y a quelques années lorsque la criminologie a brièvement trouvé une légitimation universitaire au sein de la 74e section du Conseil national des universités. L'établissement de statistiques criminelles entend battre en brèche une tendance au long cours : celle de la pacification et de l'adoucissement des moeurs depuis les années 1945-1950 en France. L'injonction de la preuve à rebours (contrôle d'identité, prélèvement ADN) induit un biais fâcheux qui ne gagne ni à la spectacularisation ni même à la manifestation de la vérité. Puisque l'affaire sera jugée par une cour d'assises si un ou plusieurs prévenus sont désignés par l'enquête, cette manifestation de la vérité sera d'autant plus difficile que le bruit médiatique et l'ampleur donnée à l'affaire et à la collecte des prélèvements ADN auront grandi. Cette contrainte des corps et de la population joue donc à double ressort : d'un côté, un pouvoir sur la vie des personnes concernées, de l'autre, une extension de la souveraineté étatique jusque dans le domaine de l'intime. Ce pouvoir comme cette extension de la souveraineté étatique n'ont de sens et d'efficacité que si leur utilisation reste mesurée, très ponctuelle et strictement guidée par l'administration de la preuve (donc cantonnée à l'affaire proprement dit et sous des conditions très strictes). Si un échantillon de sperme ou de toute autre hormone sexuelle a été prélevé sur la victime, la confrontation avec un autre prélèvement ADN devrait apporter un élément de preuve relativement fiable (puisque je suppose que le protocole scientifique utilisé sera rigoureux). Ce prélèvement ADN collectif soulève en moi des interrogations quant à sa reconduction dans d'autres affaires et les possibilités de dérapage qu'ils offrent en cas de non-destruction des échantillons prélevés une fois l'affaire terminée (quoique la tentation de leur conservation pour résoudre toute autre affaire soit forte) ou même de faux positif. Si j'étais juré de cette hypothétique cour d'assises, je n'aimerais pas être confronté à un seul élément de preuve mais plutôt à un faisceau de preuves. L'échantillon statistique retenu (527 personnes) me paraît énorme mais ne connaissant ni la topographie des lieux ni les emplois du temps des personnes ni même la procédure d'enquête, je resterai plus évasif sur ce point que je le souhaiterais.
Je suis aussi complètement en accord avec Dimka, ne minimise pas le calvaire subi par la victime, la nécessité d'une réponse pénale pas plus que je ne me cantonne dans l'abstrait.
Mais le problème c'est que vous avez beau condamner le prélèvement d'ADN en question, vous ne proposez aucune autre alternative ; quelle solution concrètement ?
_________________
" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." Alain
" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- CondorcetOracle
Un resserrement de l'échantillon à prélever afin de n'impliquer que des personnes susceptibles de s'être trouvé sur les lieux à l'instant du crime dans un premier temps.
Et un encadrement strict de la procédure comme détaillé dans mon message de 16 h 32.
Et un encadrement strict de la procédure comme détaillé dans mon message de 16 h 32.
- ProvenceEnchanteur
Condorcet a écrit:Un resserrement de l'échantillon à prélever afin de n'impliquer que des personnes susceptibles de s'être trouvé sur les lieux à l'instant du crime dans un premier temps.
500 personnes présentes dans un lycée à l'heure du crime, ça te paraît énorme?
Un listing précis des personnes se trouvant dans le lycée lors du viol a été établi par le commissariat de La Rochelle en partenariat avec la direction de l'établissement. » Ainsi, sur les 527 prélèvements, 31 seront effectués sur des enseignants et 21 sur des membres du personnel administratif, ou toute personne qui se trouvait alors dans l'établissement.
En clair, 475 lycéens seront sollicités pour un prélèvement ADN.
- CondorcetOracle
Oui (en soi et pas par rapport à la taille de l'établissement - 1100 élèves -).
- InvitéInvité
Cincinnata a écrit:
Mais le problème c'est que vous avez beau condamner le prélèvement d'ADN en question, vous ne proposez aucune autre alternative ; quelle solution concrètement ?
Il arrive que des crimes restent non élucidés.
Si on ne trouve pas le coupable avec ces 527 tests, on fait quoi ? On passe tous les gars de la ville ?
Je peux tout à fait comprendre que ce test n'est rien : un simple coton au fond de la bouche...
Mais je n'ai aucune confiance en l'état pour respecter ses propres lois (on en a très régulièrement l'exemple dans les journaux), et, n'aillant rien à me reprocher, je ne vois pas de raison de donner mon adn sans aucune garantie à l'état.
De même que n'aillant rien à me reprocher, je vois d'un mauvais oeil la multiplication des video-surveillances : j'estime avoir le droit de respecter la loi sans être surveillé !
bref, ce test ne devrait être utilisé que pour innocenter ou pour confirmer la culpabilité de quelqu'un accusé par d'autres preuves (il a été vu près des lieux à l'heure du crime, il s'en est vanté auprès d'un camarade qui le dénonce...) et pas pour faire des recherches à l'aveugle.
Je l'ai déjà dit plus haut : la recherche d'un coupable n'autorise pas tout.
- ProvenceEnchanteur
Condorcet a écrit:Oui.
- CondorcetOracle
Merci Will T, je partage en tous points ton avis.
- Mestelle51Habitué du forum
Tristana a écrit:
Je serais quand même très surprise qu'on prenne le temps de prélever et d'analyser 500 échantillons ADN pour, au final, ne pas faire preuve de sévérité envers le violeur. D'ailleurs le traitement de cette affaire étant hautement médiatique, il y a fort à parier qu'une peine trop légère risquerait de provoquer l'émoi des journalistes...
Un adolescent viole une élève sous la menace d'une arme. Jugé non dangereux par un expert psychiatre, il est libéré sous contrôle judiciaire en attendant son procès pour ne pas nuire à sa scolarité. Du coup, il est scolarisé dans un autre établissement, et là, il récidive quelques mois après en tuant cette fois ci sa victime.
Tu penses que c'est une histoire inventée? Non, juste un fait divers comme il y en a tant d'autres en France et qui avait fait grand bruit. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/meurtre-d-agnes-comment-prevoir-la-dangerosite-des-recidivistes_1261111.html
- OlympiasProphète
La cour d'assises des mineurs l'a très sévèrement condamné (elle a fait sauter l'excuse de minorité). On ne peut pas parler de laxisme ; il va être de nouveau jugé puisque son avocate a interjeté appel. L'expertise psy a été une vraie cata, je te l'accorde, il y a eu de graves lacunes dans le suivi (ses parents, qui l'ont couvert au maximum portent aussi une énorme part de responsabilité dans la récidive). Il aurait dû être placé dans un CEF en attendant le procès pour le premier viol. Ca servira de leçon. Après, il y a des personnalités particulièrement perverses (ados comme adultes) qui réussissent à enfumer certains psychiatresMestelle51 a écrit:Tristana a écrit:
Je serais quand même très surprise qu'on prenne le temps de prélever et d'analyser 500 échantillons ADN pour, au final, ne pas faire preuve de sévérité envers le violeur. D'ailleurs le traitement de cette affaire étant hautement médiatique, il y a fort à parier qu'une peine trop légère risquerait de provoquer l'émoi des journalistes...
Un adolescent viole une élève sous la menace d'une arme. Jugé non dangereux par un expert psychiatre, il est libéré sous contrôle judiciaire en attendant son procès pour ne pas nuire à sa scolarité. Du coup, il est scolarisé dans un autre établissement, et là, il récidive quelques mois après en tuant cette fois ci sa victime.
Tu penses que c'est une histoire inventée? Non, juste un fait divers comme il y en a tant d'autres en France et qui avait fait grand bruit. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/meurtre-d-agnes-comment-prevoir-la-dangerosite-des-recidivistes_1261111.html
- AudreyOracle
Moi, ce qui me choque dans tout ce que j'ai lu, c'est que quelqu'un ait demandé si le viol était avéré...
- User17706Bon génie
Loin de moi l'idée de minimiser. Toutefois, si ce fait divers a fait tant de bruit, et il en a fait énormément, c'est justement qu'il n'est pas si banal que ça.
- TristanaVénérable
Olympias a écrit:La cour d'assises des mineurs l'a très sévèrement condamné (elle a fait sauter l'excuse de minorité). On ne peut pas parler de laxisme ; il va être de nouveau jugé puisque son avocate a interjeté appel. L'expertise psy a été une vraie cata, je te l'accorde, il y a eu de graves lacunes dans le suivi (ses parents, qui l'ont couvert au maximum portent aussi une énorme part de responsabilité dans la récidive). Il aurait dû être placé dans un CEF en attendant le procès pour le premier viol. Ca servira de leçon. Après, il y a des personnalités particulièrement perverses (ados comme adultes) qui réussissent à enfumer certaines psychiatresMestelle51 a écrit:Tristana a écrit:
Je serais quand même très surprise qu'on prenne le temps de prélever et d'analyser 500 échantillons ADN pour, au final, ne pas faire preuve de sévérité envers le violeur. D'ailleurs le traitement de cette affaire étant hautement médiatique, il y a fort à parier qu'une peine trop légère risquerait de provoquer l'émoi des journalistes...
Un adolescent viole une élève sous la menace d'une arme. Jugé non dangereux par un expert psychiatre, il est libéré sous contrôle judiciaire en attendant son procès pour ne pas nuire à sa scolarité. Du coup, il est scolarisé dans un autre établissement, et là, il récidive quelques mois après en tuant cette fois ci sa victime.
Tu penses que c'est une histoire inventée? Non, juste un fait divers comme il y en a tant d'autres en France et qui avait fait grand bruit. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/meurtre-d-agnes-comment-prevoir-la-dangerosite-des-recidivistes_1261111.html
Effectivement, la justice étant humaine, elle n'est pas exempte d'erreurs.
En lisant cet article qui donne les statistiques de la police liées aux viols et agressions sexuelles ( http://mobile.agoravox.fr/actualites/societe/article/statistiques-de-la-police-et-de-la-55516 ), voilà ce qu'on peut lire :
Peines prononcées pour les viols condamnés aux assises
Toutes catégories confondues, les viols condamnés sont à 83% punis d’une peine d’emprisonnement effective.
Détail par catégories de viols incluant les faits commis sur mineurs et/ou par ascendant :
93% des viols aggravés,
66% des viols sur mineurs de 15 ans (96% en ne considérant que les auteurs majeurs),
96% des viols par ascendant.
Pour les viols sanctionnés d’une peine de réclusion criminelle ou d’emprisonnement , la durée moyenne de la peine ferme est de :
8 ans et 3 mois pour l’ensemble des viols,
9 ans et 7 mois pour les viols aggravés,
7 ans et demi pour les viols sur mineurs de 15 ans,
9 ans pour les viols par ascendant ou ayant autorité.
Pour les viols sur mineurs, si l’on ne considère que les condamnations prononcées pour les auteurs majeurs, la peine moyenne est sensiblement égale à celle des autres catégories.
- Mestelle51Habitué du forum
Olympias a écrit:
La cour d'assises des mineurs l'a très sévèrement condamné (elle a fait sauter l'excuse de minorité). On ne peut pas parler de laxisme ; il va être de nouveau jugé puisque son avocate a interjeté appel. L'expertise psy a été une vraie cata, je te l'accorde, il y a eu de graves lacunes dans le suivi (ses parents, qui l'ont couvert au maximum portent aussi une énorme part de responsabilité dans la récidive). Il aurait dû être placé dans un CEF en attendant le procès pour le premier viol. Ca servira de leçon. Après, il y a des personnalités particulièrement perverses (ados comme adultes) qui réussissent à enfumer certains psychiatres
Il a été condamné à perpétuité mais sans aucune période de sureté. Ce qui veut dire qu'il sera libérable et libéré quand il aura quoi 30, 35 ans? C'est ça ton "très sévère"? Et l'on parle d'un assassin et d'un violeur récidiviste. Pour seulement un viol, un mineur ne prend quasiment rien. La preuve, après quelques mois de préventive, il était libre.
Les psychiatres sont des médecins qui peuvent diagnostiquer des maladies mais n'ont aucune compétence en criminologie. Les juges le savent parfaitement.
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