Pourquoi ce mépris entre collègues ?

Bonjour,

J'ai souvent remarqué en discutant avec des profs qu'il pouvait exister une forme de mépris à l'encontre de ceux qui enseignent des matières jugées secondaires comme les profs d'EPS, les documentalistes ("ceux qui tiennent le CDI"), les profs de technologie ou encore d'arts plastiques.

En outre, un ami qui fait son stage dans un grand lycée parisien me racontait qu'il existait dans son établissement une forme de mépris des agrégés à l'encontre des certifiés... voire une forme de ségrégation qu'entretient la direction.

Avez-vous déjà remarqué cela au cours de votre carrière ?

L.

Oui ! Lors de mon année de stage (j'avais 22 ans et j'en paraissais 17 ou 18), après m'être fait sermonner parce que je n'avais rien à faire en salle des profs, j'ai expliqué, que oui, j'étais prof, jeune titulaire du CAPES, mais j'ai eu le malheur de m'asseoir sur les fauteuils ... qui étaient réservés aux agrégés ...

Un énorme oui!
Des collègues qui font remarquer qu'ils ont l'agrégation donc leur avis compte triple lors des réunions syndicales.
Certains ne regardent jamais les appréciations dans les matières dites "secondaires" lorsqu'ils préparent les synthèses et l'assument totalement.
Ce genre de mépris affiché et assumé se rencontre même dans les collèges ruraux!

C'est hallucinant ce que tu racontes Missaudrey !!!    Pour ma part je n'ai jamais constaté ce genre de ségrégation, mais aussi parce que je suis débutante et c'est mon 1er établissement...

L'histoire des fauteuils, je l'ai connue comme missaudrey. A croire que c'est une tradition dans l'EN!

J'ai une collègue agregee qui n'adresse quasiment jamais la parole aux collègues contractuels ou stagiaires.

Entendu de la part de mon tout premier Provi Adjoint "donc, en fait, si vous les gardez dans votre salle de classe, tout ira bien pour vous. Honnêtement votre matière ne sert pas à grand chose."
Ensuite, au CdC : "Et voici Mme Ww, prof de ... arts euh ... dessin !"
  

Cette année, je n'ai aucun sentiment de ségrégation, par contre.
Mais parfois, quand je dis que le LP a été un choix, on me regarde de travers (genre, elle est maso)

Ne pas oublier le mépris concernant les TZR, surtout s'ils sont du genre discret.

paula54 a écrit:L'histoire des fauteuils, je l'ai connue comme missaudrey. A croire que c'est une tradition dans l'EN!

il y a parfois des salles des profs séparées agrégés/certifiés, paraît-il   

durant mon stage de master, j'ai vu un lycée où il y avait une salle des profs pour les enseignants du LP, une pour les certifiés lycée général et technol et une pour les agrégés. et gare à celui qui se trompait de salle! ridicule...

Les matières secondaires... ne sont pas toujours les mêmes Si en collège, en tant que prof d'HG on peut se la péter (on n'est une matière au brevet, la classe    ), on peut déchanter dans les conseils de classe des STMG (2h/semaine, coeff. 2 au bac, y'a pas pire)  

La ségrégation certifiés/agrégés, pas encore vécu.

On va dire que je cumule, LP TZR d'une matière qui ne sert à rien, et très discrète en salle des profs !   
Mais ça va, j'ai plutôt été bien voire très bien accueillie dans mes 2 étab, cette année.

Wahouh ! Eh bien, là, je découvre une autre réalité de l'EN ! En tant que CAD2 (et donc, même pas stagiaire), on ne m'a jamais regardée de travers. J'avoue que je tombe de haut, surtout pour l'histoire des fauteuils. Et les certifiés ne disent rien ??? Parce qu'ils sont plus nombreux, quand même !!

J'ai eu la chance d'être tombé dans des établissements ou ce n'est pas perceptible... et pourtant je n'ai pas encore le CAPES, j'enseigne une matière où on a autant d'heure que des options.
Mais j'ai ouï-dire des même choses que toi nonancourt. Quant à la cause par contre... je n'en sais fichtre rien... un besoin de reconnaissance (psychanalyse gratuite)? de se faire mousser?

Miss Audrey... le jour où on me fait cette remarque, la personne sera bien reçue

Ca n'existe plus ça en principe, Salomé.
Et c'est bien dommage      (je suis déjà dehors     )

dans mon actuel établissement ça se passe bien. ce n'est pas le cas partout.
et si ça existe toujours. ça dépend où

Il peut y avoir ce phénomène de mépris à tous les niveaux (les vieux VS les jeunes, agrégés VS certifiés, matières VS matières, titulaires VS vacataires ou contractuels, fixes VS TZR, enseignants du supérieur VS les zautres, Professeurs VS MCF, enseignants du centre ville VS ceux de la campagne, enseignants des université parisiennes V le reste du pauvre monde...)

A mon humble avis, tout cela est une question de personnes plus que de statut (même si on pourra retrouver un certain profil de manière plus régulière dans certains corps/grade/fonctions ). A titre personnel j'ai décidé de l'interpréter comme une marque profonde d'insécurité personnelle, car on gagne toujours pour soi-même à se sentir supérieur à quelqu'un, c'est un baume pour estime abîmée (il me reste encore un peu de psychologie du dimanche soir, je vous en remets 100g?)

Moi non plus, je n'ai jamais vu ça nulle part.

Cette année, je sens un certain mépris de la part des profs d'atelier de la partie LP vis-à-vis des profs du général qui interviennent sur la SEP : nous passons après eux pour tout parce qu'on sent bien que nos matières ne sont pas importantes. Et certains n'hésitent pas à soutenir les élèves qui sèchent parce qu'ils trouvent que tel cours est chiant. Nos emplois du temps (en langue notamment) en disent long sur leur façon de penser : il y a deux heures de langue par niveau et ils ont collé des blocs de deux heures (ce qui est totalement contre-productif en langue dans ces filières là) là où il restait de la place, c'est-à-dire en fin de semaine, et en fin d'aprem.

J'ai déjà frissonné en entendant des remarques ultra-méprisantes sur les professeurs d'arts plastiques, d'éducation musicale et pour les contractuels. Ah et un bi-admissible méprisant tous les autres membres certifiés de sa discipline.
C'est triste à mourir.

J'avoue avoir du mal à croire les histoires de fauteuils ou salles réservés aux agrégés. Vérité ou légende urbaine?

Caspar Goodwood a écrit:J'avoue avoir du mal à croire les histoires de fauteuils ou salles réservés aux agrégés. Vérité ou légende urbaine?

+1

Je suis agrégée, et je ne l'annonce pas à mes collègues - comme ça fait trois ans que je suis dans le même établissement maintenant, ils le savent en général, mais pas tous -
Je n'ai jamais vu la ségrégation dont vous parlez, et pourtant, j'ai fait mon stage dans un grand lycée parisien !
A vrai dire, j'ai tellement souvent entendu des remarques désagréables sur les agrégés en général (nantis, qui font moins d'heures-c'est-pas-juste, qui devraient aller dans les lycées et le supérieur et nous laisser tranquilles au collège - si seulement postes possibles il y avait, pff), que je préfère me faire discrète, de toute façon, on a rarement besoin de claironner son corps en sdp   

J'ai aussi été TZR, et là, j'ai connu les collègues qui n'adressent pas la parole aux TZR, j'étais sidérée  :shock: Sauf qu'un collègue avait commis un impair en me saluant : comme j'étais à l'année, il ne savait pas que j'étais TZR  :lol:  Mais je l'ai vu snober l'autre collègue TZR : hallucinant de grossièreté !

+1000 Adri!

Lors d'un stage l'année de la prépa CAPES, une prof de SVT m'avait sorti la chose suivante : "Dans une salle des profs, tu as les légitimes et tu as les autres. Il faut que tu acquières la sympathie des profs légitimes sinon tu es foutu ! C'est par eux que tout passe. C'est le lien entre la direction et toi, le type qui s'occupe de l'informatique et toi.".

Comme partout, il faut être dans le bon groupe sinon, tu peux vite te retrouver tout seul et être mis à l'écart. Tout cela est véritablement pathétique.