Page 4 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- KimberliteExpert
C'est marrant, j'avais failli vous mettre celui-ci:atrium a écrit:Paratge a écrit:Je ne vous épargne pas "l'hexagone didactique" :
http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/46/62/60/PDF/Mexico_2000_HAL.pdf
Même pas mal.
ou celui-ci: issus de cette page: http://asp.revues.org/1163?lang=en
(j'ai été masochiste, j'ai essayé de lire le contenu de l'article... j'ai pas vraiment compris à quoi sert ce genre de travail).
On pourrait faire un fil spécial sur "la géométrie de la pédagogie".
Si ça se trouve, on pourrait même arriver à publier des articles en prenant ces diagrammes comme sujet d'étude
J'ai trouvé un carré:
Et avec le cyber-espace, on gagne une dimension et on obtient une pyramide:
Je ne plaisante pas, le titre de l'article est Du triangle de Houssaye au tétraèdre des TIC : comprendre les interactions entre les savoirs d’expérience et ceux de recherche"
http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=DBU_CHARL_2007_01_0137
K.
- auléricNeoprof expérimenté
iln'y aurait pas une faute sur le carré ? "processus didactiser : gestion de l'information"
( je ne comprends pas de quoi çà cause tous ces trucs, c'est grave docteur?)
( je ne comprends pas de quoi çà cause tous ces trucs, c'est grave docteur?)
- atriumNeoprof expérimenté
auléric a écrit:iln'y aurait pas une faute sur le carré ? "processus didactiser : gestion de l'information"
( je ne comprends pas de quoi çà cause tous ces trucs, c'est grave docteur?)
Ce qui serait grave, c'est de comprendre...
- Luigi_BGrand Maître
Sur le triangle didactique, il y a aussi Pierre Mérot et un chapitre corrosif de Mammifères.
- Extrait:
Les sciences de l'éducation, comme on le voit, sont particulièrement subtiles et éclairantes. Ce n'est pas pour rien que les pédagogues qui les ont inventées les considèrent comme des sciences. L'oncle se grattait la tête. Il n'était pas le seul dans la salle. Certains même se grattaient sous les bras et poussaient de petits cris. D'un geste vif, le barbu, un professeur de français doté d'une culture pluridisciplinaire, traça avec extase ces formules éblouissantes : « E Enseignant », « E’ Enseigné », « S Savoir ». L'oncle, qui commençait à entrevoir le problème, se lança dans un brillant commentaire : « Si je vous comprends bien, fit-il, tout le monde est à égalité dans ce système : E n'est pas supérieur à E’ par rapport à S... » Le barbu le regarda avec des yeux brillants et reconnaissants : « Oui! C'est ça! C'est tout à fait ça! » L'oncle était passé maître dans l'art de la prostitution. Il poursuivit, candide et enthousiaste : « Il ne s'agit plus de transmettre un savoir. L'enseignant n'en sait pas plus que l'enseigné. » Décidément, le barbu trouvait l'oncle très sympathique. « Et d'ailleurs, risqua l'oncle, particulièrement inspiré ce jour-là, il est presque préférable que l'enseignant en sache moins que l'enseigné, si j'ose ce paradoxe... » Le barbu eut un hoquet de joie. Il tenait en la personne de l'oncle un disciple : « Oui! Oui! C'est ça! Oh oui!» L'oncle maniait le barbu avec dextérité : « C'est un paradoxe, bien sûr... Nous n'irons pas jusque-là... Disons que E doit guider E’ dans l'appropriation de S... » Le barbu poussa de petits gémissements : « Oh oui! Ouuuiiiiii! L’enseigné devient l'acteur de sa propre formation! » L'oncle enflammé poursuivit son discours visionnaire. Il démontra finalement que S et E étaient obsolètes et disparaîtraient bientôt au profit de E’. Il s'empara du feutre turgescent du barbu, et traça génialement ce qui allait devenir le « rond pédagogique » :
Le barbu se mit à jouir bruyamment.
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ParatgeNeoprof expérimenté
Luigi_B a écrit:Sur le triangle didactique, il y a aussi Pierre Mérot et un chapitre corrosif de Mammifères.
Davidenkoff ou Cédelle diraient que c'est de la "littérature" et ce n'est pas ce qu'eux ont constaté en ayant visité 10.000 collèges et 200 IUFM, qu'il ne faut partir d'une expérience individuelle, etc.
Que c'est "guerriers", que c'est "polémique".
C'est curieux, chez les grands "démocrates", ce besoin de refuser la "polémique".
Alors qu'il n'y a qu'en démocratie qu'on peut avoir des polémiques, ailleurs ça finit plutôt mal !
- DwarfVénérable
Excellent!Luigi_B a écrit:Sur le triangle didactique, il y a aussi Pierre Mérot et un chapitre corrosif de Mammifères.
- Extrait:
Les sciences de l'éducation, comme on le voit, sont particulièrement subtiles et éclairantes. Ce n'est pas pour rien que les pédagogues qui les ont inventées les considèrent comme des sciences. L'oncle se grattait la tête. Il n'était pas le seul dans la salle. Certains même se grattaient sous les bras et poussaient de petits cris. D'un geste vif, le barbu, un professeur de français doté d'une culture pluridisciplinaire, traça avec extase ces formules éblouissantes : « E Enseignant », « E’ Enseigné », « S Savoir ». L'oncle, qui commençait à entrevoir le problème, se lança dans un brillant commentaire : « Si je vous comprends bien, fit-il, tout le monde est à égalité dans ce système : E n'est pas supérieur à E’ par rapport à S... » Le barbu le regarda avec des yeux brillants et reconnaissants : « Oui! C'est ça! C'est tout à fait ça! » L'oncle était passé maître dans l'art de la prostitution. Il poursuivit, candide et enthousiaste : « Il ne s'agit plus de transmettre un savoir. L'enseignant n'en sait pas plus que l'enseigné. » Décidément, le barbu trouvait l'oncle très sympathique. « Et d'ailleurs, risqua l'oncle, particulièrement inspiré ce jour-là, il est presque préférable que l'enseignant en sache moins que l'enseigné, si j'ose ce paradoxe... » Le barbu eut un hoquet de joie. Il tenait en la personne de l'oncle un disciple : « Oui! Oui! C'est ça! Oh oui!» L'oncle maniait le barbu avec dextérité : « C'est un paradoxe, bien sûr... Nous n'irons pas jusque-là... Disons que E doit guider E’ dans l'appropriation de S... » Le barbu poussa de petits gémissements : « Oh oui! Ouuuiiiiii! L’enseigné devient l'acteur de sa propre formation! » L'oncle enflammé poursuivit son discours visionnaire. Il démontra finalement que S et E étaient obsolètes et disparaîtraient bientôt au profit de E’. Il s'empara du feutre turgescent du barbu, et traça génialement ce qui allait devenir le « rond pédagogique » :
Le barbu se mit à jouir bruyamment.
- ParatgeNeoprof expérimenté
Deux romans où la critique de l’Édcunat’ est faite avec humour.
Mammifères de Pierre Mérot
Prix de Flore 2003
Flammarion 2003
Pierre Mérot étale ses nuits où il enfile quatre litres de bière entrecoupés de gin et de whisky. Un ivrogne « qui à sept heures du matin a déjà bu la moitié de la tristesse du monde et qui a encore soif ». Il décrit ses jobs, de façon très drôle, quand il évoque la maison d’édition Ubu où règne un potentat aussi criblé de dettes que généreux en gros mots. Il enchaîne sur son poste de prof au collège Walt-Disney (sic) d’une banlieue populaire. Il assassine les réformes pédagogiques et les psys donneurs de leçons qui se font cracher dessus par des gamins sans limites. Il y est excessif, idiot de simplisme, mais on n’exige pas d’un écorché qui a des litres d’alcool dans le sang l’objectivité d’un prof d’univ.
Il contient deux chapitres géniaux sur l’EN : l’un sur l’IUFM, l’autre sur son expérience en collège, qui m’ont fait pleurer de rire. « Il (le narrateur) fréquenta les pédagogues de l’IUFM, c’est-à-dire des ratés, des arrivistes, ou les deux à la fois. » Si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez-vous : ce qu’il dit sur les CPE, le triangle pédagogique, la triste équipe du collège Walt-Disney... c’est hélas une vision à peine transposée de la réalité.
Description burlesque, avec schémas, d’une journée de formation pédagogique, définition des « pré-requis », « évaluations » intermédiaires et programmation des « séquences pédagogiques ». Le principal inonde les nouveaux de très beaux conseils pédagogiques. Il leur rappelle les bases du métier, lequel consiste à ne pas faire de vagues. Par exemple, si l’on se fait cracher dessus ou voler son portefeuille, délits somme toute modestes et bien compréhensibles, il est inutile de faire un rapport et de demander une sanction.
– « Que cela soit bien clair, chers collègues, conclut le principal, l’administration ne vous soutiendra pas : sachez vous faire respecter ».
Dans son dernier roman L’Irréaliste Mérot se prend un peu trop pour Céline mais il y a encore quelques bons passages notamment sur ce qu’est devenu l’enseignement du français.
« La langue écrite au lycée s’inspire du français. En vertu des libertés fondamentales garanties par la République, son usage est laissé à l’appréciation de chacun. L’accentuation et la ponctuation sont abrogées. Tous les écrivains français sont nés au XVIIIe siècle. Nul n’est tenu de rédiger plus de dix lignes en une heure. Marseille jouxte la frontière belge. Un livre ne doit pas excéder trente pages. Louis XIV a été élu au suffrage universel. L’orthographe est une entrave à la liberté d’expression. Gustave Maulière est l’auteur de Samantha Bovari. On ne saurait exiger plus d’une heure de travail par semaine. Les trois écrivains français sont, par ordre alphabétique, Voltaire, Victor Hugo et Pablo Picasso. Les énoncés présentant une apparence logique sont valorisés, sous réserve que leur nombre ne soit pas inférieur à un par copie. »
Festins secrets de Pierre Jourde
L’Esprit des Péninsules (25 août 2005)
Prix Renaudot des Lycéens 2005
Par cette fin d’après-midi d’un début de siècle, tout semble en ordre à bord du direct Paris-Logres : sur une banquette de moleskine aussi orange que possible somnole un jeune professeur aussi progressiste que souhaitable, en route vers son premier poste dans « une obscure sous-préfecture d’un département de forêts et de mines désaffectées. » Parvenu à destination, Gilles Saurat se retrouve en plein « cauchemar du mammouth ». Ou comment enseigner les subtilités de la langue et de la littérature françaises à de jeunes brutes tout juste capables d’aligner une cinquantaine de borborygmes. Avec pour seule aide des circulaires de l’Education nationale rédigées dans un esprit que n’auraient pas renié Franz Kafka et le Père Ubu associés. Entre deux mauvais rêves, d’étranges dîners de têtes réunissent des notables adonnés aux ragots, à l’extrémisme politique et aux sciences occultes qui s’efforcent d’initier l’enseignant novice à des plaisirs défendus. La petite ville où Pierre Jourde a dressé son chapiteau est un condensé effrayant et dérisoire des sociétés contemporaines. Aux limites du réalisme et du fantastique, Festins secrets se livre à un décorticage de la sexualité moderne, à une satire cruelle du Léviathan éducatif et du monstre médiatique. Bienvenue à Logres. Bienvenue dans votre monde.
Né à Créteil en 1955, Pierre Jourde enseigne la littérature à Valence (université de Grenoble III). Il a notamment publié à L’Esprit des Péninsules : Pays perdu (Prix Générations du roman), La Littérature sans estomac (Prix de la Critique de l’Académie française).
Mammifères de Pierre Mérot
Prix de Flore 2003
Flammarion 2003
Pierre Mérot étale ses nuits où il enfile quatre litres de bière entrecoupés de gin et de whisky. Un ivrogne « qui à sept heures du matin a déjà bu la moitié de la tristesse du monde et qui a encore soif ». Il décrit ses jobs, de façon très drôle, quand il évoque la maison d’édition Ubu où règne un potentat aussi criblé de dettes que généreux en gros mots. Il enchaîne sur son poste de prof au collège Walt-Disney (sic) d’une banlieue populaire. Il assassine les réformes pédagogiques et les psys donneurs de leçons qui se font cracher dessus par des gamins sans limites. Il y est excessif, idiot de simplisme, mais on n’exige pas d’un écorché qui a des litres d’alcool dans le sang l’objectivité d’un prof d’univ.
Il contient deux chapitres géniaux sur l’EN : l’un sur l’IUFM, l’autre sur son expérience en collège, qui m’ont fait pleurer de rire. « Il (le narrateur) fréquenta les pédagogues de l’IUFM, c’est-à-dire des ratés, des arrivistes, ou les deux à la fois. » Si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez-vous : ce qu’il dit sur les CPE, le triangle pédagogique, la triste équipe du collège Walt-Disney... c’est hélas une vision à peine transposée de la réalité.
Description burlesque, avec schémas, d’une journée de formation pédagogique, définition des « pré-requis », « évaluations » intermédiaires et programmation des « séquences pédagogiques ». Le principal inonde les nouveaux de très beaux conseils pédagogiques. Il leur rappelle les bases du métier, lequel consiste à ne pas faire de vagues. Par exemple, si l’on se fait cracher dessus ou voler son portefeuille, délits somme toute modestes et bien compréhensibles, il est inutile de faire un rapport et de demander une sanction.
– « Que cela soit bien clair, chers collègues, conclut le principal, l’administration ne vous soutiendra pas : sachez vous faire respecter ».
Dans son dernier roman L’Irréaliste Mérot se prend un peu trop pour Céline mais il y a encore quelques bons passages notamment sur ce qu’est devenu l’enseignement du français.
« La langue écrite au lycée s’inspire du français. En vertu des libertés fondamentales garanties par la République, son usage est laissé à l’appréciation de chacun. L’accentuation et la ponctuation sont abrogées. Tous les écrivains français sont nés au XVIIIe siècle. Nul n’est tenu de rédiger plus de dix lignes en une heure. Marseille jouxte la frontière belge. Un livre ne doit pas excéder trente pages. Louis XIV a été élu au suffrage universel. L’orthographe est une entrave à la liberté d’expression. Gustave Maulière est l’auteur de Samantha Bovari. On ne saurait exiger plus d’une heure de travail par semaine. Les trois écrivains français sont, par ordre alphabétique, Voltaire, Victor Hugo et Pablo Picasso. Les énoncés présentant une apparence logique sont valorisés, sous réserve que leur nombre ne soit pas inférieur à un par copie. »
Festins secrets de Pierre Jourde
L’Esprit des Péninsules (25 août 2005)
Prix Renaudot des Lycéens 2005
Par cette fin d’après-midi d’un début de siècle, tout semble en ordre à bord du direct Paris-Logres : sur une banquette de moleskine aussi orange que possible somnole un jeune professeur aussi progressiste que souhaitable, en route vers son premier poste dans « une obscure sous-préfecture d’un département de forêts et de mines désaffectées. » Parvenu à destination, Gilles Saurat se retrouve en plein « cauchemar du mammouth ». Ou comment enseigner les subtilités de la langue et de la littérature françaises à de jeunes brutes tout juste capables d’aligner une cinquantaine de borborygmes. Avec pour seule aide des circulaires de l’Education nationale rédigées dans un esprit que n’auraient pas renié Franz Kafka et le Père Ubu associés. Entre deux mauvais rêves, d’étranges dîners de têtes réunissent des notables adonnés aux ragots, à l’extrémisme politique et aux sciences occultes qui s’efforcent d’initier l’enseignant novice à des plaisirs défendus. La petite ville où Pierre Jourde a dressé son chapiteau est un condensé effrayant et dérisoire des sociétés contemporaines. Aux limites du réalisme et du fantastique, Festins secrets se livre à un décorticage de la sexualité moderne, à une satire cruelle du Léviathan éducatif et du monstre médiatique. Bienvenue à Logres. Bienvenue dans votre monde.
Né à Créteil en 1955, Pierre Jourde enseigne la littérature à Valence (université de Grenoble III). Il a notamment publié à L’Esprit des Péninsules : Pays perdu (Prix Générations du roman), La Littérature sans estomac (Prix de la Critique de l’Académie française).
- PalladioNiveau 3
Mammifères: merci! Je viens de le commander.
- IphigénieProphète
:lol:
En faisant mes courses, une évidence m'a soudainement frappée entre le rayon des yaourts et celui des cornichons:
l'école française est une école centrée sur l'incompétence:
chacun fonctionne dans un domaine dont il n'est pas spécialiste: les uns s'improvisent psy, tous, assistantes sociales, nounou à temps partiel , parfois garde-chiourme,éducateur, animateur, et les enseignants sont invités à enseigner tout sauf ce qu'ils connaissent vraiment, en professionnels:
j'ai pensé tout de suite à la caricature que sont devenus les cours de langues anciennes, qui résument bien les failles du système:
quand on me demande de faire de l'histoire des arts, je suis un amateur qui ne dit que des banalités :je ne connais ni les techniques de la sculpture ni celle de la peinture, je n'ai pas de formation d'architecte. Le seul art que je maîtrise est la littérature: mais c'est pas assez "vaste"...
Quand je leur parle de la cuisine romaine, je n'ai pas les compétences qu'aurait un simple cuisinier, pour les sciences antiques, je n'ai aucune compétence ni scientifique ni sur l'histoire des sciences: je ne peux encore dire que des banalités (quand ce n'est pas une erreur!)
Ce que je sais faire, c'est identifier un COD et traduire des textes ou les commenter littérairement, les situer historiquement: mais ça on ne me le demande plus vraiment, en tout cas c'est loin d'être l'essentiel. On me demande d'initier les élèves au travail du traducteur, mais voilà, je ne suis pas un traducteur.
Et les Tice et les trucs absorbent une grande partie du temps dans des activités parallèles à un noyau qui est absent, inaccessible et finalement laissé de côté. Aboli bibelot d'inanité sonore...
Je me souviens de l'extase d'un simple menuisier, dans une visite touristique, devant une simple porte que tout le monde franchissait le nez en l'air: et qui nous a expliqué pourquoi le travail du bois sur cette porte était l'oeuvre d'un génie. L'oeil du professionnel.
Le système éducatif français est devenu un bazar où tout le monde est appelé à bricoler sans compétence réelle : à l'image de l'usine à gaz des certificats: C2i2e, Cles...tellement opérationnels qu'on ne sait plus comment les supprimer sans attirer l'attention sur leur inanité... Le transdisciplinaire, le statut de l'enseignant qui n'est pas qu'enseignant, etc etc.
Pas étonnant qu'il n'en sorte qu'une masse de branquignols. Ou d'aigris, ou d'inadaptés.
En faisant mes courses, une évidence m'a soudainement frappée entre le rayon des yaourts et celui des cornichons:
l'école française est une école centrée sur l'incompétence:
chacun fonctionne dans un domaine dont il n'est pas spécialiste: les uns s'improvisent psy, tous, assistantes sociales, nounou à temps partiel , parfois garde-chiourme,éducateur, animateur, et les enseignants sont invités à enseigner tout sauf ce qu'ils connaissent vraiment, en professionnels:
j'ai pensé tout de suite à la caricature que sont devenus les cours de langues anciennes, qui résument bien les failles du système:
quand on me demande de faire de l'histoire des arts, je suis un amateur qui ne dit que des banalités :je ne connais ni les techniques de la sculpture ni celle de la peinture, je n'ai pas de formation d'architecte. Le seul art que je maîtrise est la littérature: mais c'est pas assez "vaste"...
Quand je leur parle de la cuisine romaine, je n'ai pas les compétences qu'aurait un simple cuisinier, pour les sciences antiques, je n'ai aucune compétence ni scientifique ni sur l'histoire des sciences: je ne peux encore dire que des banalités (quand ce n'est pas une erreur!)
Ce que je sais faire, c'est identifier un COD et traduire des textes ou les commenter littérairement, les situer historiquement: mais ça on ne me le demande plus vraiment, en tout cas c'est loin d'être l'essentiel. On me demande d'initier les élèves au travail du traducteur, mais voilà, je ne suis pas un traducteur.
Et les Tice et les trucs absorbent une grande partie du temps dans des activités parallèles à un noyau qui est absent, inaccessible et finalement laissé de côté. Aboli bibelot d'inanité sonore...
Je me souviens de l'extase d'un simple menuisier, dans une visite touristique, devant une simple porte que tout le monde franchissait le nez en l'air: et qui nous a expliqué pourquoi le travail du bois sur cette porte était l'oeuvre d'un génie. L'oeil du professionnel.
Le système éducatif français est devenu un bazar où tout le monde est appelé à bricoler sans compétence réelle : à l'image de l'usine à gaz des certificats: C2i2e, Cles...tellement opérationnels qu'on ne sait plus comment les supprimer sans attirer l'attention sur leur inanité... Le transdisciplinaire, le statut de l'enseignant qui n'est pas qu'enseignant, etc etc.
Pas étonnant qu'il n'en sorte qu'une masse de branquignols. Ou d'aigris, ou d'inadaptés.
- retraitéeDoyen
Et le ministre en super incompétent !
- IphigénieProphète
Y a une unité! (c'est un système de "l'incompétence pensée"...)
- lumeekaExpert spécialisé
Justement, quand on est traducteur on devient "jack of all trades, master of none" (on est touche-à-tout mais sans être un expert)...iphigénie a écrit::lol:
En faisant mes courses, une évidence m'a soudainement frappée entre le rayon des yaourts et celui des cornichons:
l'école française est une école centrée sur l'incompétence:
chacun fonctionne dans un domaine dont il n'est pas spécialistes: les uns s'improvisent psy, tous, assistantes sociales, nounou à temps partiel , parfois garde-chiourme, et les enseignants sont invités à enseigner tout sauf ce qu'ils connaissent vraiment, en professionnels:
j'ai pensé tout de suite à la caricature que sont devenus les cours de langues anciennes, qui résument bien les failles du système:
quand on me demande de faire de l'histoire des arts, je suis un amateur qui ne dit que des banalités :je ne connais ni les techniques de la sculpture ni celle de la peinture, je n'ai pas de formation d'architecte. Le seul art que je maîtrise est la littérature: mais c'est pas assez "vaste"...
Quand je leur parle de la cuisine romaine, je n'ai pas les compétences qu'aurait un simple cuisinier, pour les sciences antiques, je n'ai aucune compétence ni scientifique ni sur l'histoire des sciences: je ne peux encore dire que des banalités (quand ce n'est pas une erreur!)
Ce que je sais faire, c'est identifier un COD et traduire des textes ou les commenter littérairement, les situer historiquement: mais ça on ne me le demande plus vraiment, en tout cas c'est loin d'être l'essentiel. On me demande d'initier les élèves au travail du traducteur, mais voilà, je ne suis pas un traducteur.
Je me souviens de l'extase d'un simple menuisier, dans une visite touristique, devant une simple porte que tout le monde franchissait le nez en l'air: et qui nous a expliqué pourquoi le travail du bois sur cette porte était l'oeuvre d'un génie. L'oeil du professionnel.
Le système éducatif français est devenu un bazar où tout le monde est appelé à bricoler sans compétence réelle. Le transdisciplinaire, le statut de l'enseignant qui n'est pas qu'enseignant, etc etc.
Pas étonnant qu'il n'en sorte qu'une masse de branquignols. Ou d'aigris, ou d'inadaptés.
- IphigénieProphète
J'espère quand même qu'on a l'expertise des langues incriminées....
- retraitéeDoyen
Il faudrait créer les livrets d'incompétence. Certains valideraient fissa leurs acquis !
- IphigénieProphète
Je sens que nous avons la clé, Retraitée, d'une véritable refondation.
L'échec scolaire serait du coup moins important: seuls les très bons élèves seraient en situation d'exclusion. :lol:
L'échec scolaire serait du coup moins important: seuls les très bons élèves seraient en situation d'exclusion. :lol:
- retraitéeDoyen
Qui s'y colle pour le rédiger ? Comme je n'ai jamais vu de livret de compétences, je ne sais quelles cases y figurent. Il suffirait peut-être d'en prendre le contrepied !
- ParatgeNeoprof expérimenté
retraitée a écrit:Il faudrait créer les livrets d'incompétence. Certains valideraient fissa leurs acquis !
Il faudrait une nouvelle rubrique à cocher :
En voie de non acquisition
- IphigénieProphète
ça prend tournure concrète
Le socle des incompétences prend son envol dans le grand bateau de l'EN recentré sur ses piliers fondamentaux.
Le socle des incompétences prend son envol dans le grand bateau de l'EN recentré sur ses piliers fondamentaux.
- retraitéeDoyen
Comme disait il y a fort longtemps déjà un prof en fac de droit "Il faut considérer les lacunes comme acquises".
- retraitéeDoyen
iphigénie a écrit:ça prend tournure concrète
Le socle des incompétences prend son envol dans le grand bateau de l'EN recentré sur ses piliers fondamentaux.
Ah non, pour le socle des incompétences, pas de piliers, juste d'immenses fissures.
- retraitéeDoyen
Paratge a écrit:retraitée a écrit:Il faudrait créer les livrets d'incompétence. Certains valideraient fissa leurs acquis !
Il faudrait une nouvelle rubrique à cocher :
En voie de non acquisition
ou de désacquisition.
- Luigi_BGrand Maître
Ça donne envie mais encore faut-il trouver le temps.
Sinon, chères collègues, votre second degré est déjà devenu du premier degré sur "Atlantico" : "Pourquoi l’incompétence ouvre bien souvent la voie du progrès"
Sinon, chères collègues, votre second degré est déjà devenu du premier degré sur "Atlantico" : "Pourquoi l’incompétence ouvre bien souvent la voie du progrès"
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- IphigénieProphète
pffffff: il a encore des progrès à faire: il met encore "éloge" au masculin!
- User5899Demi-dieu
Moi aussi.KinetteKinette a écrit:J'ai trouvé un carré:
Là :
(Et en plus, ça entre dans l'HDA )
- retraitéeDoyen
On peut aussi faire un schéma actanciel !
L'apprenant, en quête de savoir, ou plutôt de bonnes notes, avec pour adjuvant le professeur (sans oublier les parents et internet), avec comme opposants sa paresse et son illettrisme ?
L'apprenant, en quête de savoir, ou plutôt de bonnes notes, avec pour adjuvant le professeur (sans oublier les parents et internet), avec comme opposants sa paresse et son illettrisme ?
- Luigi_BGrand Maître
Faut voir si l'Internet est bien toujours un adjuvant. :lol:
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
Page 4 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Emmanuel Davidenkoff : "Le plan pour le numérique à l'école annoncé est erroné. Les tablettes resteront au fond des cartables".
- Les 2 solutions pour "un système éducatif efficace et juste" : donner aux parents "leur place légitime à l'école" et reconnaître comme "pionniers" les enseignants utilisant le numérique.
- Emmanuel Davidenkoff, Le tsunami numérique
- [radio] Question d'éducation par Emmanuel Davidenkoff
- Le Cnam, Emmanuel Davidenkoff et Educpros lancent le marché du management éducatif !
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum