Lecture-torture

Pas grave. Elle a repris le sujet dans l'Amant…
Moi aussi, Duras, j'ai beaucoup de mal.

Rousseau, juge de Jean-Jacques, au programme de l'agrégation en 2004 je crois... mais QUELLE HORREUR ce livre ! Et j'ai bien dû le lire et le relire et lire toutes sortes de critiques de l'oeuvre... Bien sûr, ce n'est pas tombé !
Et aussi Moll Flanders de Daniel Defoe, au programme de ma 2e année d'Anglais. Je crois que je suis une des rares étudiantes de la promo à l'avoir lu intégralement, à voir le nombre de mes condisciples qui sont venus mendier mes fiches quelques jours avant le partiel !!!

lunelaure a écrit:Et aussi Moll Flanders de Daniel Defoe, au programme de ma 2e année d'Anglais. Je crois que je suis une des rares étudiantes de la promo à l'avoir lu intégralement, à voir le nombre de mes condisciples qui sont venus mendier mes fiches quelques jours avant le partiel !!!

Ah oui? C'est génial, pourtant, Moll Flanders, j'adore!
On en avait fait des extraits en anglais en Tale, ça avait plu. Je ne l'ai lu que lus tard, mais avec délectation. Et le film est très bon aussi.

Sinon, M. Duras, en effet, j'ai du mal aussi...

ah moi aussi j'ai lu moll Flanders, en entier en plus , mais j'ai bien aimé ce bouquin, c'est libertin, plein de rebondissements...en littérature anglaise c'est Joyce avec lequel j'ai du mal. Je n'aime pas toutes ses nouvelles de "Dublinois" (sauf Evelyne) et le portrait de l'artiste en jeune homme m'a laissée sceptique.

Sinon les dialogues de Rousseau...ben il faut rentrer dans son délire paranoiaque quoi...sinon effectivement c'est long.

Je ne suis pas venu à bout de
La chartreuse de Parme
Don quichotte
Scaron
Et je déteste Rousseau


Il y a des auteurs comme Proust que j'ai appréciés lors d'une seconde lecture; à 18 ans j'avais abandonné la lecture au bout de quelques pages.

Le nouveau roman, je me souviens en avoir lu beaucoup avec plaisir mais les Fruits dór de Sarraute j'ai détesté !

Evidemment au Capes, j'ai eu droit à Scaron!

Rousseau aussi, je n'aime pas, je ne peux plus et ce depuis la 1ère et l'épisode de la fessée. Je le trouve plein de lui-même et de son pacte de lecture à tout bout de ligne...
j'ai retenté Flaubert que j'avais jugé facilement avec trois contes (mais je déteste le personnage de Félicité...toujours autant).

Mais l'auteur que je n'aime vraiment pas (et pas de roman), c'est Du Bellay. Je n'adhère pas à ses sujets, à son style, à ses plaintes déplacées... Je n'aime ni l'auteur ni le travail. De toutes façons, l'un va avec l'autre trop souvent: on a du mal à apprécier le travail de qqn que l'on déteste.

Les confessions de Rousseau
Le Rivage des Syrthes de Gracq, Argh.


Par contre Proust j'ai dévoré, et j'apprécie assez Sarraute, Butor, Simon.

Je garde un mauvais souvenir de La Princesse de Clèves, lu en 1ère,, mais peut-être faudrait-il que je réessaie...

La Nouvelle Héloïse, je n'ai jamais eu le courage d'entamer le tome 2.

mimi-jolie a écrit:Le Rivage des Syrthes de Gracq, Argh.

Ah oui, moi non plus.

Les Mémoires du cardinal Retz. C'était vraiment pénible à lire.

et l'"Homme sans qualités " de Musil avec ses 2000 pages qu'on avait eu la bonne idée d'inscrire au programme de litté comparée en licence ...rien compris au livre ni au cours (parce qu'en plus il y avait "Monsieur Tête " de Valéry ...ah oui ça s'appelait "l'homme du possible " ce cours ...ah ben moi ça n'a pas été possible .....(et je revois des étudiants garçons bien sûr dialoguer avec la prof , et rire avec elle alors que je ne comprenais rien , je me faisais l'effet d'être une idiote absolue ...par la suite , j'ai su que les 3/4 des étudiants ne comprenaient rien non plus ..)

Hé bien, je savais que le nouveau roman n'était pas trop apprécié, mais là, quand même vous y allez fort.

J'adore personnellement le nouveau roman (d'ailleurs, je passe une partie de mes étés à Cerisy au colloque de Jean Ricardou depuis maintenant plusieurs années)

Qu'est ce qui vous rebute tant ?
Je peux me tromper, mais il me semble que vous cherchez l'intérêt de l'histoire dans le NR, ce qu'il ne faut surtout pas faire pour l'apprécier à sa juste valeur.

et encore je ne suis pas sûre que ce soit une question d'intérêt de l'histoire: j'ai eu Gracq cette année à l'agreg et j'ai apprécié un balcon en forêt et la presqu'île, alors qu'on ne peut pas dire que ce soient des romans à rebondissements...
Non, c'est l'écriture répétitive, ou autre chose, je ne sais pas, pour moi 10 pages de robbe grillet c'est un supplice je m'ennuie affreusement.
peut-être que c'est le fait que l'univers crée est ouvertement factice, et du coup j'ai du mal, chez Gracq au contraire l'environnement géorgraphique notamment est très important. Je pense que j'ai un problème avec le fait qu'ils dévoilent la fiction comme telle, on n'en a pas besoin, c'est intéressant à titre expérimental mais à lire, affreux.

Voilà, je pense que tu as touché du doigt le problème : il s'agit effectivement de roman expérimental, où l'on teste les limites de la narration. L'histoire, les personnages éventuels sont totalement secondaires. Donc la notion de plaisir est vraiment ailleurs. Moi qui adore tout ce qui est formel, je me régale. Mais j'apprécie aussi des romans qui ne soient pas des NR, hein.

Personnellement, j'adore La Maison de rendez vous, Leçon de choses et Instantanés.

Sinon, en lecture supplice, heu, pour l'instant Asphyxie d'Ann Scott (pourtant, je m'acharne à continuer, je suis maso)

Les souffrances du jeune Werther, je l'ai lu en diagonale, 80% du roman n'a aucun intérêt à mon sens. Les descriptions sont totalement obsolètes

ben moi je suis une fan de R-Grillet d'ailleurs j'ai relu qq pages de la Jalousie il y a peu, j'aime tjs autant ! Butor aussi...

En revanche, Duras, impossible... l'avoir eu à étudier à plusieurs reprises par contrainte a été un vrai supplice. Je reconnais la qualité de l'écriture, mais je ne suis pas touchée.

Lilith, essayez Souvenirs du triangle d'or. À mon avis,le meilleur RG.

lunelaure a écrit:Rousseau, juge de Jean-Jacques, au programme de l'agrégation en 2004 je crois... mais QUELLE HORREUR ce livre ! Et j'ai bien dû le lire et le relire et lire toutes sortes de critiques de l'oeuvre... Bien sûr, ce n'est pas tombé !

Lunelaure, nous avons passé l'agrég la même année ! Même impression de mon côté pour Rousseau, juge de Jean-Jacques, sauf qu'en lettres classiques, il est tombé !!! Je me rappelle notre grimace quand on a découvert le sujet. Et j'ai même pu refaire la même grimace à la leçon, puisque j'ai de nouveau eu droit à JJ !!! La guigne...
Sinon j'ai aussi du mal avec Proust : c'est comme un déjeuner trop riche, bon, mais indigeste.

Sauf erreur de ma part, les romans de Gracq n'appartiennent pas au Nouveau roman.

Effectivement...

heather a écrit:Sauf erreur de ma part, les romans de Gracq n'appartiennent pas au Nouveau roman.

Oui mais Marquise n'a jamais dit que Gracq appartenait au Nouveau Roman. Elle répondait juste à l'argument de Lilith (qui disait auparavant: vous attendez une "histoire" alors que ce n'est pas ce qui compte dans le Nouveau Roman, et c'est pour ça que la plupart d'entre vous êtes déçus): "non, la preuve c'est que chez Gracq non plus - du moins dans les deux romans cités - il n'y a pas d'histoire à proprement parler et pourtant j'apprécie; ce n'est donc pas le critère histoire ou absence d'histoire qui fait que j'aime ou non."

Voilà, j'ai traduit

Effectivement...

sinon, il y a juste Marquise qui m'a répondu pour le NR. Personne d'autre ?

Alors que Marquise veuille bien excuser la petite soubrette que je suis . Je suis désolée mais j'avais cru lire la nuance suivante dans son post : je n'aime pas le NR, mais Gracq fait exception.

oui, je ne mettais pas Gracq dans le NR, j'évoquais la question de l'histoire. C'est le côté expérimental du NR qui me gêne en fait.

oui, d'autres avis!
et laissez mon pauvre JJ tranquille, méchantes!

lilith888 a écrit:Effectivement...

sinon, il y a juste Marquise qui m'a répondu pour le NR. Personne d'autre ?

Ben quoi, je suis invisible ?
Abraxas n'a pas tort, STO est en effet un très bon Robbe-Grillet (bien qu'un peu plus ardu que les autres cependant), mais si tu as aimé la maison de RV cela devrait te plaire !

Je rejoins aussi roxanne sur L'Homme sans qualités, je n'ai jamais pu finir le tome 1. Et dire qu'il y a 2 volumes...

Camélionne a écrit:
R.W Emerson écrivait: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]"1- Ne jamais lire un livre qui date de moins d'un an. 2- Ne lire que des livres réputés. 3- Ne lire que des livres que vous aimez."
Je trouve ses propos bien bêtes, n'ayant personnellement jamais réussi à savoir si un livre était bon avant de l'avoir lu!
Et puis la réputation des oeuvres!!!! Tant d'écrivains géniaux n'ont connu qu'un succès posthume, et tant de grands succès sont absolument médiocres!!!

C'est précisément le sens de ce que dit Emerson : la proposition une entraîne mécaniquement la deuxième.

Camélionne a écrit:
sans conteste pour moi La Route des Flandres, de Claude Simon.
Ah oui, je vous vois venir : vous allez me dire : "Mais enfin, Claude Simon! Nouveau roman... plus de conventions... Prix Nobel, en plus, Simon, quand même, tu te rends compte?... "
Ben oui, et alors? Dans l'histoire, on a tué pour moins que ça!

J'ai DE-TES-TE!!!

Idem, rassure-toi : le nouveau roman, en général (je ne parle pas des quelques appréciables exceptions), est une escroquerie intellectuelle, comme beaucoup des mouvements auto-proclamés (tiens, pourquoi cela m'évoque tout de suite les "sciences" de l'éducation??? :lol: ).

Mais pour répondre à ta question, j'ai une sorte d'instinct qui me pousse spontanément à NE PAS lire ce que je sens bien ne pas valoir tripettes. A la rigueur, on pourrait inverser ton propos : "quelles sont les oeuvres qui vous ont agréablement surpris(e)?". Par exemple, je pensais Péguy pontifiant et soporifique et je l'ai découvert tout différent.

Sinon, pour répondre à ta question : Le grand Meaulnes d'Alain-Fournier. Je n'ai jamais compris l'intérêt de ce roman, que ce soit quand j'ai dû le lire en troisième ou quand j'ai réessayé plus tard... Sinon, j'ai beau adorer Balzac, son Colonel Chabert m'a mortifié d'ennui... La princesse de Clèves m'avait prodigieusement fait souffrir quand j'avais dix-huit ans mais je l'ai redécouvert plus tard avec plaisir (comme quoi...). Sinon, Nothomb, Angot, tous ces écrivailleurs actuels du dimanche, dont il suffit que je lise quelques pages pour leur appliquer la définition du Capital de Marx selon Desproges : "Le Capital, c'est comme un bottin, on tourne trois pages et on décroche." Dans la catégorie, "j'écris à propos du néant", la seule à qui je pardonne pour la fulgurance sublime et la beauté du style, c'est Duras.