Lecture-torture

Lilyrose, c'est bien la preuve qu'il a réussi. "Un livre sur rien", disait-il. Soit on est fan, parce que c'est l'art du vide à son plus haut niveau, soit ça doit énerver…

Sade, je l'avais dans la bibliothèque. Mon père était flic à la fin des années 50, et il l'avait piqué, après une rafle (c'était une littérature parfaitement interdite). Je l'ai donc dans l'édition (rare) de Jean-Jacques Pauvert. Comme j'ai Histoire d'O en tirage d'origine numéroté.

"La modification" de Butor: j'ai été obligée de le lire en prépa et je ne me souviens que d'une chose: l'ennui terrible que j'ai éprouvé en le lisant

dans un autre genre: "la nouvelle Héloïse"! pareil, je me suis ennuyée!

Basmehab a écrit:Pour ma part, c'est Proust ! Je ne suis jamais arrivée à finir un seul de ses livres ! C'est vraiment une torture !

Haa! Je ne suis pas toute seule à le penser!! Ouf !!

Abraxas a écrit:Lilyrose, c'est bien la preuve qu'il a réussi.

Oui, c'est exactement ça. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'achevé, il aurait été plus lisible (en tout cas, pour moi, mais peut-être ai-je tendance à généraliser ma réaction sur ce livre).

Camélionne a écrit:Moi aussi, Sand : les points, les paragraphes correspondant à une unité de sens, les majuscules, les accents, les phrases syntaxiquement correctes : voilà mon actuel cheval de bataille au collège!
J'aurais aimé que ce soit celui des professeurs des écoles, mais bon, on fait ce qu'on peut!

"ça balance pas mal... ça balance pas mal..." ou ai-je mal compris (ce que j'ose espérer) ??? Je trouve que c'est un peu fort de critiquer les professeurs des écoles de cette manière, nous ne sommes pas là pour ça... Surtout qu'on peut tous se renvoyer la balle, parce qu'en lycée, les élèves ne savent pas non plus ce que sont des paragraphes. Et pourtant, ils ont sans doute tous eu la chance d'avoir des professeurs de lettres, pendant 4 ans, dont le cheval de bataille était "les points, les paragraphes, les majuscules, les accents, les phrases correctes"... Facile de critiquer les autres.

Tu m'as mal comprise, Annaka!
Les professeurs des écoles font ce qu'ils peuvent avec les programmes et les conditions de travail qu'on leur donne.
Ce n'est pas une critique à leur encontre, personnellement.

Je voulais juste dire que mon point de vue, -mais peut-être ai-je tort-, c'est qu'au lieu de faire des langues, des sciences, de l'informatique et du sport à outrance, on ferait mieux de limiter les objectifs du primaire : savoir lire, écrire, compter. Basta!

Mes interrogations de parent , à l'époque où mes gamins étaient en primaire :
Pourquoi faire de la physique en primaire, pour arrêter en 6ème, et redémarrer en 5ème?????
Pourquoi commencer l'anglais en primaire et ensuite, en 6ème, repartir de zéro? Ce n'était pas une option, pourtant!

C'est ce genre de saupoudrage qui m'énerve, pas les personnes elles-mêmes!

Bouvard et Pécuchet, suite.
Dans les brouillons de Flaubert, il était prévu d'amener les deux héros (?) à collectionner les citations, à la fin. D'où le Dictionnaire des idées reçues, complément indispensable — et hilarant.

Lilyrose a écrit:

John a écrit:Quelqu'un peut-il m'expliquer l'intérêt de lire la Chartreuse de Parme ? Je ne suis pas arrivé au bout.

Et le culte de l'énergie ? Et toutes ces obsessions stendhaliennes qui sont menées à leur quintessence ? Et cette ironie, diffuse, fine, tenant (presque) tout entière dans le maniement du discours indirect libre.

C'est le style plus que l'histoire qui séduit ici, même si un excellent bouquin sait normalement manier les deux

Tu l'auras compris, j'adore Stendhal J'en perds mon objectivité du coup...

Je plussoie! Pourtant, Le Rouge et le Noir, à la 1ère lecture, j'avais détesté. Mais révélation avec La Chartreuse (j'avais eu un cours et surtout un prof génial là-dessus à la fac, ça aide...).
Du coup , j'ai replongé dans Le Rouge et le Noir et ce fut ... un éblouissement

Lilyrose a écrit:Et pourtant, mes premiers contacts avec Stendhal remontent à la classe de première, avec un prof que j'exécrais (et qui me le rendait bien, mais c'est lui qui avait commencé, en critiquant mon prénom ). Il allait jusqu'à critiquer les "non-théâtreux" aux "théâtreux" du mercredi après-midi... Mais je m'égare. Une autre forumeuse l'ayant eu aurait pê un regard plus objectif que moi...

Ah oui! Que de souvenirs détestables avec cette classe! Ce "racisme" envers les non-théâtreux! :colere: Surtout en première! Je me rappelle encore notre tête, Lilyrose, le jour de le rentrée de Terminale quand nous avons découvert que nous étions à nouveau avec cette classe et ce prof!
Mais bon c'est tout de même à lui que je dois ma découverte de Racine (et de La Chartreuse), seul point positif de ces deux années!

Au temps pour moi Camélionne, j'avais mal compris

Pour répondre au sujet, quand même, je dirais que j'ai eu bcp de mal avec "L'écume de jours" de Vian... C'est très mal passé...

Et Diderot? Mon Dieu, que j'ai du mal, avec lui ! Voltaire, c'est du bonheur, mais Diderot...

En fait, il en va avec les livres comme avec les gens : tout est affaire de rencontres. Etre au bon endroit, au bon moment, dans de bonnes dispositions...

La littérature et la langue médiévales m'ont ainsi semblé très indigestes en fac (ah, la triphtongaison par coalescence... Vous vous rappelez, la torture passionnante de la morphologie dérivationnelle?). Pourtant aujourd'hui, j'ai plaisir à redécouvrir la matière de Bretagne. Si on m'avait dit ça il y a vingt ans, j'aurais ri!....

elea84 a écrit:

Lilyrose a écrit:Et pourtant, mes premiers contacts avec Stendhal remontent à la classe de première, avec un prof que j'exécrais (et qui me le rendait bien, mais c'est lui qui avait commencé, en critiquant mon prénom ). Il allait jusqu'à critiquer les "non-théâtreux" aux "théâtreux" du mercredi après-midi... Mais je m'égare. Une autre forumeuse l'ayant eu aurait pê un regard plus objectif que moi...

Ah oui! Que de souvenirs détestables avec cette classe! Ce "racisme" envers les non-théâtreux! :colere: Surtout en première! Je me rappelle encore notre tête, Lilyrose, le jour de le rentrée de Terminale quand nous avons découvert que nous étions à nouveau avec cette classe et ce prof!
Mais bon c'est tout de même à lui que je dois ma découverte de Racine (et de La Chartreuse), seul point positif de ces deux années!

Je crois donc que nous sommes donc trois de ses anciennes élèves sur le forum ! MP Elea

Abraxas a écrit:Bouvard et Pécuchet, suite.
Dans les brouillons de Flaubert, il était prévu d'amener les deux héros (?) à collectionner les citations, à la fin. D'où le Dictionnaire des idées reçues, complément indispensable — et hilarant.

Excellent bouquin ! Effectivement, hilarant. Juste assez piquant mais pas irritant J'adore le chat "tigre de salon", peut-être parce que je connaissais quelqu'un qui appelait son chat ainsi, mais sans ironie !

- Un livre lu trop tôt : L'Etranger en 3e ; pour l'instant, je n'ai pas réussi à le relire ni même aucun autre de Camus. C'est bien dommage !
- Quant à Sade, ma tante m'a offert Justine vers 14 ans, parce que le livre était relié et qu'elle l'avait trouvé joli "pour commencer une collection". Evidemment, elle ne connaissait pas Sade ! :lol: Résultat : mes parents me l'ont confisqué.
- Un livre inadmissible et surtout découvert beaucoup trop tôt (et pour tout, dire, à part sur mon lit de mort, je ne vois pas quand je pourrais l'apprécier !) : L'Oiseau bariolé de Jerzy Kozinscki. Beurk, trois fois beurk, trop gerbant ! Dans le même genre, j'ai lu récemment et n'ai pas pu terminer L'Immeuble Yacoubian. Là-bas aussi, de Huysmans, je me suis forcée à le finir. Pourtant, j'ai toujours adoré William Burroughs, par exemple, ce n'est pas ce qu'on fait de plus tendre.
- Rousseau : trop lu - tous les ans un Rousseau depuis la prépa jusqu'à la Fac. Mais je recommence à aimer, de même que Chateaubriand.

La route des Flandres, je me suis arrêtée à la page 18 et une amie m'en a parlé tout bien comme il fallait et le lendemain j'ai eu 4/5 pour mon interrogation orale (en licence!)... Je déteste le nouveau roman.

J'aime la littérature du XIXe siècle en fait.

Edit-ajout: en envoyant mon message je me rends compte que j'adore l'Antiquité, le XVIIe et le XIXe.

Personnellement c'est Nathalie Sarraute, ça me fait périr d'ennui, et vous ?
Idem pour Robbe-Grillet, de toute façon je déteste le Nouveau roman.

Décidément, à voir le nombre de critiques négatives, le Nouveau Roman n'a vraiment pas beaucoup de succès.

AH oui j'avain oublié Nathalie Sarraute : totalement indigeste

Je crois que c'est Enfance que j'ai lu de Sarraute, mais je n'ai pas voulu aller plus loin dans l'exploration de son oeuvre. Je me souviens aussi du "tropisme", concept sarrautien (ça se dit ?) et invention géniale...

J'ai lu Les Fruits d'or sur les conseils de mon prof de khâgne... Ce n'est pas le meilleur de Sarraute (doux euphémisme)

Oh, oui, Sarraute... Je n'ai jamais pu supporter... Je me souviens, alors que je révisais le Capes avec une amie, de lui avoir dit que je voulais bien tomber sur tout et n'importe quoi (pour l'explication de txt), sauf sur un extrait de Sarraute. Chose que j'avais même répétée à ma mère qui m'avait accompagnée à Tours.
Et bien, je suis tombée sur un extrait d'Enfance... :injuste:

Pas fan non plus de Sarraute.

Ca ne me paraît pas si désagréable à lire, Sarraute... Enfin, je n'ai que Enfance, et je ne l'ai pas lu !

Mon roman maudit : Un barrage contre le pacifique. Je n'ai jamais dépassé la première page....

Pas grave. Elle a repris le sujet dans l'Amant…
Moi aussi, Duras, j'ai beaucoup de mal.