Conseil stratégique de la dépense publique: nouvelles inquiétantes

Les individus actuellement au pouvoir, qui viennent d'octroyer plusieurs dizaines de milliards d'euros au Medef, s'apprêtent à ruiner la fonction publique dans les deux mois à venir pour financer ce cadeau. Tout le monde sait ce que signifie l'expression "rendre des arbitrages"... Que font les syndicats?

Lu sur le site de Libération:

Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a assuré dimanche que des arbitrages seraient rendus «dans les deux mois», au lendemain d’un deuxième conseil stratégique de la dépense publique visant à réaliser «au minimum» 50 milliards d’économies d’ici à 2017.

«Nous allons pendant deux mois autour du président de la République, à un rythme très élevé -il y aura des réunions à peu près chaque semaine- examiner l’ensemble des missions de l’Etat et à la fin, dans les deux mois, vous aurez des arbitrages rendus», a affirmé dimanche le ministre de l’Economie, invité de l’émission «Tous politiques» de France Inter-Le Parisien-France 24.

M. Moscovici a rappelé que la France est engagée «à l’égard de l’Union européenne, dans un programme de stabilité, un programme national de réformes, qui doit être transmis vers la mi-avril. Dans ce contexte, nous devons rendre crédible ces 50 milliards d’euros d’économies, sur ce qu’on appelle le triennal 2015-2016-2017», a-t-il ajouté.

François Hollande a réuni samedi matin à l’Elysée un deuxième conseil stratégique de la dépense publique, auquel ont participé Jean-Marc Ayrault et plusieurs ministres. Ce conseil stratégique, dont la création avait été annoncée par le chef de l’Etat lors de sa grande conférence de presse semestrielle du 14 janvier, s’est déjà réunie une première fois le 23 janvier.

«Dans ce vaste chantier que nous avons engagé et que le président a appelé le pacte de responsabilité, chacun doit prendre ses responsabilités et l’Etat doit donner l’exemple», avait souligné le chef du gouvernement, à l’issue de la première réunion estimant qu’il s’agissait «d’aller encore plus vite et plus fort», dans la réduction des dépenses.

http://www.liberation.fr/politiques/2014/02/09/conseil-de-la-depense-publique-des-arbitrages-dans-les-2-mois_978970

Attention, il ne s'agit pas d'octroyer plusieurs dizaines de milliards au MEDEF.
Pour commencer, ce n'est pas au MEDEF, mais aux entreprises.
Ensuite il ne s'agit pas de donner, mais d'arrêter de prendre. La nuance est de taille.

Cependant, j'admets qu'il y a un risque de voir les économies faites au mauvais endroit.

Delim a écrit:Les individus actuellement au pouvoir, qui viennent d'octroyer plusieurs dizaines de milliards d'euros au Medef, s'apprêtent à ruiner la fonction publique dans les deux mois à venir pour financer ce cadeau. Tout le monde sait ce que signifie l'expression "rendre des arbitrages"... Que font les syndicats?

Bonne question ! Même si j'ai une petite idée de l'origine du problème (voir Popeye dans les bronzés)...

Les syndicat étant dans leur quasi-totalité formés de personne les comme vous et moi je dirais : la même chose que vous, ils lisent ça dans la presse.

Hier dans CAPITAL, ça a tapé sec sur la fonction publique... ils ont parlé du supplément familial de traitement, j'espère que ça ne fera pas partie des sacrifices.

Finrod a écrit:Les syndicat étant dans leur quasi-totalité formés de personne les comme vous et moi je dirais : la même chose que vous, ils lisent ça dans la presse.

Certes, en tant qu'individus les membres des syndicats sont effectivement "comme vous et moi". Cependant, quelques remarques:

1- les syndicats sont des organisations et non pas des individus. Il est alors possible -normalement- d'organiser des actions collectives contre tel ou tel projet, contre telle ou telle décision; d'autant que la liberté syndicale et le droits de grève existent depuis longtemps dans notre pays...

2- les syndicats, par leur participation aux différentes commissions, sont liés aux décisions prises par le pouvoir en place;

3- théoriquement, le but d'un syndicat est de défendre l'intérêt des salariés.

Alors?

J'ai appris cette semaine que nous allions rentrer en août 2014. Il n'y a donc que le Snalc qui réagit?
J'ai aussi entendu à la radio un journaliste de France Info qui confirmait les propos de Peillon concernant le gel de l'avancement, et ce malgré les démentis de celui-ci. Pas de réaction syndicale??
Il est question de modifier dans les prochains jours notre statut, ce que la droite de Sarkozy rêvait de faire: personne chez les syndicats ne dit rien, à part quelques petits commentaires critiques ici et là? Pas de menace de conflit social? Rien?
Et aujourd'hui je lis qu'en avril le gouvernement "rendra des arbitrages". On sait parfaitement ce que cela signifie. Pour la réforme des retraites, le gouvernement a également "rendu des arbitrages". On va se retrouver dans la même situation que les fonctionnaires grecs et espagnols, et les syndicats se contentent seulement de dire "attention, méfiance"!
Là, il s'agit pourtant d'un véritable scandale, le niveau de vie -ainsi que le mode de vie- de chacun va être considérablement modifié, et cela ne suscite pas plus de réaction?

Delim a écrit:

Finrod a écrit:Les syndicat étant dans leur quasi-totalité formés de personne les comme vous et moi je dirais : la même chose que vous, ils lisent ça dans la presse.

Certes, en tant qu'individus les membres des syndicats sont effectivement "comme vous et moi". Cependant, quelques remarques:

1- les syndicats sont des organisations et non pas des individus. Il est alors possible -normalement- d'organiser des actions collectives contre tel ou tel projet, contre telle ou telle décision; d'autant que la liberté syndicale et le droits de grève existent depuis longtemps dans notre pays...

2- les syndicats, par leur participation aux différentes commissions, sont liés aux décisions prises par le pouvoir en place;

3- théoriquement, le but d'un syndicat est de défendre l'intérêt des salariés.

Alors?

J'ai appris cette semaine que nous allions rentrer en août 2014. Il n'y a donc que le Snalc qui réagit?
J'ai aussi entendu à la radio un journaliste de France Info qui confirmait les propos de Peillon concernant le gel de l'avancement, et ce malgré les démentis de celui-ci. Pas de réaction syndicale??
Il est question de modifier dans les prochains jours notre statut, ce que la droite de Sarkozy rêvait de faire: personne chez les syndicats ne dit rien, à part quelques petits commentaires critiques ici et là? Pas de menace de conflit social? Rien?
Et aujourd'hui je lis qu'en avril le gouvernement "rendra des arbitrages". On sait parfaitement ce que cela signifie. Pour la réforme des retraites, le gouvernement a également "rendu des arbitrages". On va se retrouver dans la même situation que les fonctionnaires grecs et espagnols, et les syndicats se contentent seulement de dire "attention, méfiance"!
Là, il s'agit pourtant d'un véritable scandale, le niveau de vie -ainsi que le mode de vie- de chacun va être considérablement modifié, et cela ne suscite pas plus de réaction?

il faudrait déjà qu'il y ait plus de syndiqués et plus de gens impliqués ou même qui s'informent!   
La Grèce oui la même chose nous pend au nez ça fait plusieurs jours que j'y pense ...  

C'est un cercle vicieux : beaucoup de syndicats ont déçu les syndiqués, et le manque de syndiqués fait perdre du pouvoir aux syndicats.

may68 a écrit:
il faudrait déjà qu'il y ait plus de syndiqués et plus de gens impliqués ou même qui s'informent!   

Sans vouloir jouer à "c'est lui qui a commencé", force est de constater que depuis que la "gauche plurielle" a été au pouvoir (1997-2002), les syndicats ne défendent pas la profession d'une façon dynamique.
Je me souviens très bien du mouvement de 1995, qui a fait reculer Juppé. Il a démontré qu'une mobilisation était possible. Depuis, c'est mollesse voire compromission. L'issue du mouvement de 2003 en est un exemple.
A présent, il faut arrêter cette dynamique qui va nous ruiner: nos salaires sont gelés, notre carrière s'est considérablement allongée, notre charge de travail a augmenté -et va encore augmenter si rien n'est fait-, nos conditions de travail se sont déteriorées (malgré les promesses de peillon), nous allons rentrer en août, et bientôt sans doute il n'y aura plus d'avancement... De nombreux économistes affirment que cette politique est vaine. Les exemples de la Grèce et de l'Espagne l'ont prouvé également (car, avant la ruine totale, les fonctionnaires de ces deux pays sont passés par le même type de réformes). Et le gouvernement ne cache même pas le fait qu'il s'agit également de financer des milliards destinés aux entreprises.
Tout le monde est donc prêt à se laisser ainsi humilier??

may68 a écrit:
il faudrait déjà qu'il y ait plus de syndiqués et plus de gens impliqués ou même qui s'informent!   
La Grèce oui la même chose nous pend au nez ça fait plusieurs jours que j'y pense ...  

Aucun syndicat ne défend mes idées, puis-je en monté un à moi seul ? Non !

Donc aujourd'hui, je milite seul pour moi seul, j'ai (le jeune prof convaincu d'antan) honte de dire cela mais c'est un fait.

Cette semaine je me suis mis à dos tous mes collègues, pourtant ils connaissaient mon but. Mais pas un pensait que j'aurai les c******s de le faire. Ils n'ont pas voulu me suivre, du coup ils plongent et moi je gagne. Dans ma tête nous pouvions gagner ensemble, ils ont eu peur (de quoi ?), maintenant ils geignent, il est temps !

Cette époque du chacun pour soi me dégoute. Je suis devenu ce que je combattais hier. Mais j'ai une famille à nourrir avant tout.

Effectivement, j'ai tendance à me poser à peu près la même question que Whypee. J'enseigne depuis 20 ans, j'ai été longtemps syndiqué au Snes, mais j'ai été carrément déçu par l'attitude de la FSU notamment en mai-juin 2003, et par les compromissions de la Cfdt et de la Cgt sous Sarkozy.
Aujourd'hui je pense que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Alors que faire? Changer de métier et dire aux autres "allez vous faire voir"? Mais au lieu d'envisager cette ultime décision, je pense qu'il nous faut réagir. Comme disait le résistant Jean-Pierre Vernant, un retournement de situation est possible, personne ne sait de quoi demain sera fait.
Cela nécessite un effort, une énergie, une envie de rester digne -car ce qui nous arrive relève simplement d'une forme d'humiliation-. Les syndicats peuvent réagir et rassembler les enseignants, les fonctionnaires, afin de changer cette situation, mais encore faudrait-il qu'ils en aient l'envie.

Delim a écrit:Effectivement, j'ai tendance à me poser à peu près la même question que Whypee. J'enseigne depuis 20 ans, j'ai été longtemps syndiqué au Snes, mais j'ai été carrément déçu par l'attitude de la FSU notamment en mai-juin 2003, et par les compromissions de la Cfdt et de la Cgt sous Sarkozy.
Aujourd'hui je pense que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Alors que faire? Changer de métier et dire aux autres "allez vous faire voir"? Mais au lieu d'envisager cette ultime décision, je pense qu'il nous faut réagir. Comme disait le résistant Jean-Pierre Vernant, un retournement de situation est possible, personne ne sait de quoi demain sera fait.
Cela nécessite un effort, une énergie, une envie de rester digne -car ce qui nous arrive relève simplement d'une forme d'humiliation-. Les syndicats peuvent réagir et rassembler les enseignants, les fonctionnaires, afin de changer cette situation, mais encore faudrait-il qu'ils en aient l'envie.

J'ai eu des doutes en 2000 et 2003 a été pour moi une confirmation. Cela fait 11 ans que je ne suis plus syndiqué et cela fait 11 ans que tous les syndicats me veulent chez eux... pour me faire taire   

Difficile pour les syndicats de mobiliser avant que d'éventuelles décisions antisociales soient prises.
Le paysage syndical est quand-même plutôt clair:

- D'un côté, ceux que je classerais dans les "jaunes": CFDT et UNSA, non qu'ils soient pour les "réformes" prévues, mais prisonniers qu'ils sont de leur orientation politique pro-PS.
- De l'autre, FO, devenue contestataire depuis une quinzaine d'années, grâce à l'entrisme du PT devenu POI, ne faisons pas semblant de ne pas le savoir. Il n'empêche que, dans le 1er degré, c'est eux qui tiennent la baraque dans la contestation sur les rythmes.
- Au milieu, la FSU et la CGT qui hésitent constamment entre accompagnement et refus.

En 1995, TOUS les syndicats appelaient à rejeter le Plan Juppé et c'est la seule raison pour laquelle nous avons gagné.

Ce gouvernement avance masqué depuis Mai 2012 et il n'y a qu'à voir la mine réjouie des "économistes" des diverses chaînes d'info pour comprendre que, cette fois-ci, c'est la bonne et que les Fonctionnaires vont (enfin!!!) dérouiller, puisqu'il faut économiser 50 Milliards (excusez du peu) sur 3 ans: c'est une commande de l'UE, et pas moyen d'y déroger au vu de tous les accords signés, notamment Lisbonne qui a gravé dans le marbre ce que le Peuple avait refusé en 2005 par référendum.

On peut donc s'attendre à un accord tacite de l'UNSA et de la CFDT et à une lutte sans merci de FO. Tout dépendra donc de l'attitude de la CGT et surtout de la FSU qui syndique énormément dans la FP par les Enseignants.

Voilà ce que l'on peut imaginer:

- Suppression de tous les "privilèges" des fonctionnaires, notamment, cela a été dit, du supplément familial...
- Passage à 3 ans d'ancienneté au lieu de 6 mois (dans un premier temps) dans l'échelon pour en bénéficier à la retraite.
- Blocage du point d'indice ET des promotions pour 3 ans.
- Recrutement de salariés sous contrat en lieu et place de fonctionnaires.

Certains vont dire que je pousse le bouchon un peu trop loin, malheureusement, ce ne sera qu'un début...

républicain a écrit:Difficile pour les syndicats de mobiliser avant que d'éventuelles décisions antisociales soient prises.
Le paysage syndical est quand-même plutôt clair:

- D'un côté, ceux que je classerais dans les "jaunes": CFDT et UNSA, non qu'ils soient pour les "réformes" prévues, mais prisonniers qu'ils sont de leur orientation politique pro-PS.
- De l'autre, FO, devenue contestataire depuis une quinzaine d'années, grâce à l'entrisme du PT devenu POI, ne faisons pas semblant de ne pas le savoir. Il n'empêche que, dans le 1er degré, c'est eux qui tiennent la baraque dans la contestation sur les rythmes.
- Au milieu, la FSU et la CGT qui hésitent constamment entre accompagnement et refus.

En 1995, TOUS les syndicats appelaient à rejeter le Plan Juppé et c'est la seule raison pour laquelle nous avons gagné.

Ce gouvernement avance masqué depuis Mai 2012 et il n'y a qu'à voir la mine réjouie des "économistes" des diverses chaînes d'info pour comprendre que, cette fois-ci, c'est la bonne et que les Fonctionnaires vont (enfin!!!) dérouiller, puisqu'il faut économiser 50 Milliards (excusez du peu) sur 3 ans: c'est une commande de l'UE, et pas moyen d'y déroger au vu de tous les accords signés, notamment Lisbonne qui a gravé dans le marbre ce que le Peuple avait refusé en 2005 par référendum.

On peut donc s'attendre à un accord tacite de l'UNSA et de la CFDT et à une lutte sans merci de FO. Tout dépendra donc de l'attitude de la CGT et surtout de la FSU qui syndique énormément dans la FP par les Enseignants.

Voilà ce que l'on peut imaginer:

- Suppression de tous les "privilèges" des fonctionnaires, notamment, cela a été dit, du supplément familial...
- Passage à 3 ans d'ancienneté au lieu de 6 mois (dans un premier temps) dans l'échelon pour en bénéficier à la retraite.
- Blocage du point d'indice ET des promotions pour 3 ans.
- Recrutement de salariés sous contrat en lieu et place de fonctionnaires.

Certains vont dire que je pousse le bouchon un peu trop loin, malheureusement, ce ne sera qu'un début...

On peut le voir comme ça sans trop s'avancer, si l'on fait le total des coups reçus dans les 20 dernières années , tout va dans ce sens. Et on peut ajouter caporalisation liée à ça, car les cyniques savent très bien que la démotivation gagne les rangs, donc il faut manier le bâton, et une maigre carotte : quelques restes à se partager entre "méritants" . Et évidemment il y aura une réduction du service public , car non remplacements, embauche de bouche-trous. Il devient évident pour moi que l'EN va être réduite à sa plus simple expression, et le fait de vouloir la transformer en garderie éducative va dans ce sens : en quelques années, je m'aperçois qu'il n'y a plus de remplaçants, que des contractuels ne font que passer -après des temps interminables de "vacance"- , que des classes sont vides d'enseignants en primaire.