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Zagara
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par Zagara Mer 2 Nov 2016 - 11:25
Si on a du courage et qu'on veut devenir agriculteur, il faut s'intéresser à la permaculture. Nouvelle micro-culture bio aux rendements plus importants que l'agrochimie mécanisée. C'est fondé sur l'exploitation des synergies et symbioses naturelles. Comme c'est une agriculture sans grandes machines et sans intrants, elle limite l'endettement initial. Par contre ça demande une grande expertise et beaucoup de travail manuel. Ça ne s'improvise pas. Mais de toutes les agricultures, c'est la plus rentable et intéressante pour une micro-entreprise à son compte.

Les suicides se retrouvent chez les pauvres gens qui ont écouté leur banquier et l'industrie : sur-mécanisation, monoculture, grandes parcelles, endettement maximal... et dès que le prix de la denrée produite tombe un peu -> on ne peut plus rien rembourser et reste le suicide. L'avantage de la permaculture c'est aussi qu'elle est fondée sur une grande variété de produits bios ; du coup on peut faire jusqu'à 8 récoltes par an et ainsi avoir de la production toute l'année. On n'est pas non plus soumis aux changements de cours, puisqu'on ventile le risque sur un grand nombre de produits. Et les produits sont vendus plus chers, puisqu'ils sont bios.
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par Reine Margot Mer 2 Nov 2016 - 11:35
Rabelais a écrit:Franchement, à part gagner au loto, je ne vois pas.(je sais, avec la réforme me viennent des  rêves de kssoss).


Je fais aussi partie du club des kssoss (et maintenant je joue, quand la cagnotte devient très haute angedemon )

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par ysabel Mer 2 Nov 2016 - 12:23
gauvain31 a écrit:Si vraiment tu aimes la campagne, pourquoi ouvrier agricole avec ta maison et ton potager/verger pour faire des économies. C'est à mon avis ce qu'il y aurait de mieux. Tu n'a pas à t'encombrer de tâches administratives puisque c'est ton patron qui s'en charge. Tu rentres chez toi le soir pour donner à manger à tes poules et à quelques autres animaux (commence par un petit troupeau de brebis ou de chèvre ou à des volailles pour commencer.... mais ne vise pas trop haut).
Mais surtout ne te mets pas à ton compte, ce serait trop dur si tu viens de la ville

heu C'est un vrai métier ; cela demande de nombreuses connaissances en conduite d'élevage. D'ailleurs il y a même des diplômes Twisted Evil

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par Dimka Mer 2 Nov 2016 - 12:29
La voie des chevriers, de Samuel Figuière.
Les ignorants, d'Étienne Davodeau.

(Contre l'idée que han, tu viens de la ville, restes-y)

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par Le grincheux Mer 2 Nov 2016 - 13:14
Zagara a écrit:Si on a du courage et qu'on veut devenir agriculteur, il faut s'intéresser à la permaculture. Nouvelle micro-culture bio aux rendements plus importants que l'agrochimie mécanisée. C'est fondé sur l'exploitation des synergies et symbioses naturelles. Comme c'est une agriculture sans grandes machines et sans intrants, elle limite l'endettement initial. Par contre ça demande une grande expertise et beaucoup de travail manuel. Ça ne s'improvise pas. Mais de toutes les agricultures, c'est la plus rentable et intéressante pour une micro-entreprise à son compte.

Les suicides se retrouvent chez les pauvres gens qui ont écouté leur banquier et l'industrie : sur-mécanisation, monoculture, grandes parcelles, endettement maximal... et dès que le prix de la denrée produite tombe un peu -> on ne peut plus rien rembourser et reste le suicide. L'avantage de la permaculture c'est aussi qu'elle est fondée sur une grande variété de produits bios ; du coup on peut faire jusqu'à 8 récoltes par an et ainsi avoir de la production toute l'année. On n'est pas non plus soumis aux changements de cours, puisqu'on ventile le risque sur un grand nombre de produits. Et les produits sont vendus plus chers, puisqu'ils sont bios.
C'est parfaitement faux. J'ai des dossiers de pauvres gens que l'on défend dans une association. Les banquiers ne sont pas des anges, l'industrie non plus. Mais ce n'est jamais le problème de fond. Le problème est qu'un agriculteur français, quelle sur soit sa filière, doit vendre 20% plus cher que les agriculteurs des autres pays européens comparables en raison de charges délirantes (sociales, fiscales et j'en passe). Lorsqu'ils arrêtent leur activité, ils sont encore redevables de cotisations sociales d'actifs à la MSA durant deux ans avec en même temps une retraite de misère. Je pourrais écrire un bouquin sur ces problèmes qui sont toujours mis sous le tapis.

Quant à la permaculture, c'est juste totalement inapplicable sauf à avoir de la main d'oeuvre corvéable à merci, ce qui pose aussi un problème de financement. Pas en machines ou en engrais, mais en salaires.

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par XIII Mer 2 Nov 2016 - 14:13
Pourquoi les charges sont-elles délirantes?? Parce que la plupart des grandes multinationales et de particuliers très aisés pratiquent l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux! GAFA ou autre TOTAL ne paient pas un centime d'impôt sur les société en France! Mon frère est chef d'entreprise, il s'acquitte chaque année de l'impôt sur les sociétés à hauteur de 30%...

Tous les autres sont de lâches déserteurs *modéré*
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par Fires of Pompeii Mer 2 Nov 2016 - 14:17
Le grincheux a écrit:
Zagara a écrit:Si on a du courage et qu'on veut devenir agriculteur, il faut s'intéresser à la permaculture. Nouvelle micro-culture bio aux rendements plus importants que l'agrochimie mécanisée. C'est fondé sur l'exploitation des synergies et symbioses naturelles. Comme c'est une agriculture sans grandes machines et sans intrants, elle limite l'endettement initial. Par contre ça demande une grande expertise et beaucoup de travail manuel. Ça ne s'improvise pas. Mais de toutes les agricultures, c'est la plus rentable et intéressante pour une micro-entreprise à son compte.

Les suicides se retrouvent chez les pauvres gens qui ont écouté leur banquier et l'industrie : sur-mécanisation, monoculture, grandes parcelles, endettement maximal... et dès que le prix de la denrée produite tombe un peu -> on ne peut plus rien rembourser et reste le suicide. L'avantage de la permaculture c'est aussi qu'elle est fondée sur une grande variété de produits bios ; du coup on peut faire jusqu'à 8 récoltes par an et ainsi avoir de la production toute l'année. On n'est pas non plus soumis aux changements de cours, puisqu'on ventile le risque sur un grand nombre de produits. Et les produits sont vendus plus chers, puisqu'ils sont bios.
C'est parfaitement faux. J'ai des dossiers de pauvres gens que l'on défend dans une association. Les banquiers ne sont pas des anges, l'industrie non plus. Mais ce n'est jamais le problème de fond. Le problème est qu'un agriculteur français, quelle sur soit sa filière, doit vendre 20% plus cher que les agriculteurs des autres pays européens comparables en raison de charges délirantes (sociales, fiscales et j'en passe). Lorsqu'ils arrêtent leur activité, ils sont encore redevables de cotisations sociales d'actifs à la MSA durant deux ans avec en même temps une retraite de misère. Je pourrais écrire un bouquin sur ces problèmes qui sont toujours mis sous le tapis.

Quant à la permaculture, c'est juste totalement inapplicable sauf à avoir de la main d'oeuvre corvéable à merci, ce qui pose aussi un problème de financement. Pas en machines ou en engrais, mais en salaires.

Oui, il y a les charges délirantes qui posent problème, ainsi que la concurrence de l'étranger, qui ne serait pas si problématique si elle était soumise aux mêmes taxes, bref si on avait un semblant d'harmonisation au moins à l'échelle de l'Europe, non ?

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par Reine Margot Mer 2 Nov 2016 - 14:21
Fires of Pompeii a écrit:
Le grincheux a écrit:
Zagara a écrit:Si on a du courage et qu'on veut devenir agriculteur, il faut s'intéresser à la permaculture. Nouvelle micro-culture bio aux rendements plus importants que l'agrochimie mécanisée. C'est fondé sur l'exploitation des synergies et symbioses naturelles. Comme c'est une agriculture sans grandes machines et sans intrants, elle limite l'endettement initial. Par contre ça demande une grande expertise et beaucoup de travail manuel. Ça ne s'improvise pas. Mais de toutes les agricultures, c'est la plus rentable et intéressante pour une micro-entreprise à son compte.

Les suicides se retrouvent chez les pauvres gens qui ont écouté leur banquier et l'industrie : sur-mécanisation, monoculture, grandes parcelles, endettement maximal... et dès que le prix de la denrée produite tombe un peu -> on ne peut plus rien rembourser et reste le suicide. L'avantage de la permaculture c'est aussi qu'elle est fondée sur une grande variété de produits bios ; du coup on peut faire jusqu'à 8 récoltes par an et ainsi avoir de la production toute l'année. On n'est pas non plus soumis aux changements de cours, puisqu'on ventile le risque sur un grand nombre de produits. Et les produits sont vendus plus chers, puisqu'ils sont bios.
C'est parfaitement faux. J'ai des dossiers de pauvres gens que l'on défend dans une association. Les banquiers ne sont pas des anges, l'industrie non plus. Mais ce n'est jamais le problème de fond. Le problème est qu'un agriculteur français, quelle sur soit sa filière, doit vendre 20% plus cher que les agriculteurs des autres pays européens comparables en raison de charges délirantes (sociales, fiscales et j'en passe). Lorsqu'ils arrêtent leur activité, ils sont encore redevables de cotisations sociales d'actifs à la MSA durant deux ans avec en même temps une retraite de misère. Je pourrais écrire un bouquin sur ces problèmes qui sont toujours mis sous le tapis.

Quant à la permaculture, c'est juste totalement inapplicable sauf à avoir de la main d'oeuvre corvéable à merci, ce qui pose aussi un problème de financement. Pas en machines ou en engrais, mais en salaires.

Oui, il y a les charges délirantes qui posent problème, ainsi que la concurrence de l'étranger, qui ne serait pas si problématique si elle était soumise aux mêmes taxes, bref si on avait un semblant d'harmonisation au moins à l'échelle de l'Europe, non ?

Et l'étranger est "concurrentiel" en augmentant la taille des exploitations, le nombre d'animaux, les pesticides, etc. Jusqu'à ce qu'un autre pays fasse encore baisser les coûts en augmentant la production. Et on se retrouve comme en Espagne, qu'on citait comme exemple pour ses exploitations géantes et peu coûteuses en main d'oeuvre, maintenant concurrencée et en crise. Les agriculteurs français ont écouté les sirènes des industriels qui leur promettaient des énormes exploitations, de gros bénéfices, "vous nourrirez le monde", ils se sont endettés et voila le résultat, mon père l'a observé comme journaliste en zone rurale pendant 40 ans. Toute cette mirifique évolution si progressiste étant soutenue par des syndicats comme la FNSEA.


Dernière édition par Reine Margot le Mer 2 Nov 2016 - 14:23, édité 1 fois

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par Zagara Mer 2 Nov 2016 - 14:22
C'est un tout et c'est faux de dire que ce que j'ai dit est "parfaitement faux". Si tu avais un peu de tact ou de nuance tu dirais plutôt : "c'est en partie exact", car ton explication ne suffit pas non plus et ce que je dis est une thèse soutenue par nombre d'associations de défense des intérêts des agriculteurs. De facto, ceux qui s'en sortent aujourd'hui, parmi les petits exploitants, c'est ceux qui montent en gamme (bio, aop, etc) et limitent leur dette personnelle.

C'est même malhonnête de prétendre que l'endettement pour mécaniser et la course au gigantisme n'ont posé aucun problème. C'est évidemment une des sources des malheurs paysans. En cela Reine Margot a tout à fait raison.
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par pasbien Mer 2 Nov 2016 - 14:51
Zagara a écrit:C'est un tout et c'est faux de dire que ce que j'ai dit est "parfaitement faux". Si tu avais un peu de tact ou de nuance tu dirais plutôt : "c'est en partie exact", car ton explication ne suffit pas non plus et ce que je dis est une thèse soutenue par nombre d'associations de défense des intérêts des agriculteurs. De facto, ceux qui s'en sortent aujourd'hui, parmi les petits exploitants, c'est ceux qui montent en gamme (bio, aop, etc) et limitent leur dette personnelle.

C'est même malhonnête de prétendre que l'endettement pour mécaniser et la course au gigantisme n'ont posé aucun problème. C'est évidemment une des sources des malheurs paysans. En cela Reine Margot a tout à fait raison.

Il faut surtout remettre les éléments dans leur contexte. Une exploitation se doit de faire des investissements, l'outil de travail doit suivre l'évolution des attentes de la société et de la technologie. Il ne faut pas oublier que la retraite d'un agriculteur ce ne sont pas les rachitiques pensions de la MSA mais bel et bien là cession de l'outil de travail. Et si aucun investissement n'a été réalisé l'outil de travail ne vaut plus rien!
Avoir une "micro-exploitation" à forte valeur ajoutée (bio, vente directe, permaculture et autres filières existantes) peut permettre de vivre au quotidien (en fournissant une grande quantité de travail) mais assurera très difficilement une retraite décente.
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par Dimka Mer 2 Nov 2016 - 15:11
C'est clairement pas le discours que j'entends de la part de gus qui y sont. Au contraire, taille humaine, moins de boulot, possibilité de prendre des vacances, et confort de vie. Après, chacun son projet, chacun sa vie, et il y a beaucoup de façon de faire (ne serait-ce que sur le type d'activité), donc je ne veux pas généraliser ou idéaliser (disons que selon les caractères, c'est possible d'y trouver son compte). Mais c'est complètement réducteur de balancer des généralités comme on peut en lire dans ce topic, du genre pas pour les gens de la ville, trop de taf, que des suicides.

J'ai l'impression qu'il y a plein de gens, à l'éducation nationale, qui se sentent enfermé dans leur métier, genre condamnés à être profs à perpétuité… mais que c'est eux qui s'y enferment eux-mêmes, par leurs peurs, leur timidité, etc. Mais après je ne vois pas l'intérêt d'essayer de transmettre sa propre peur à d'autres, d'entretenir cette idée qu'on ne peut pas avoir des projets, changer de vie, aller voir ailleurs, que c'est forcément irréaliste, naïf, pire ailleurs.

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par Ignatius Reilly Mer 2 Nov 2016 - 17:09
Tu sais Dimka, si j'ai la garantie d'avoir un toit sur la tête, j'arrête de travailler demain... le fait est que pour le moment je ne vois pas d'échappatoire.
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par Dimka Mer 2 Nov 2016 - 17:17
Changer de métier, ce n'est pas arrêter de travailler. Et puis il y a une différence entre ne pas voir d'échappatoire pour soi et tenir un discours décourageant, avec des généralisations et des préjugés, à ceux qui ont des envies ou des projets pour aller voir ailleurs.

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par Ignatius Reilly Mer 2 Nov 2016 - 17:19
Oui, tu vois à quel point j'adore mon boulot... j' aimerais être cantonnier même pour ne toucher que le smic.
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par User21929 Mer 2 Nov 2016 - 17:33
pasbien a écrit:
Il faut surtout remettre les éléments dans leur contexte. Une exploitation se doit de faire des investissements, l'outil de travail doit suivre l'évolution des attentes de la société et de la technologie. Il ne faut pas oublier que la retraite d'un agriculteur ce ne sont pas les rachitiques pensions de la MSA mais bel et bien là cession de l'outil de travail. Et si aucun investissement n'a été réalisé l'outil de travail ne vaut plus rien!
Avoir une "micro-exploitation" à forte valeur ajoutée (bio, vente directe, permaculture et autres filières existantes) peut permettre de vivre au quotidien (en fournissant une grande quantité de travail) mais assurera très difficilement une retraite décente.
Ah, si on pouvait garder deux trois têtes de bétail !



:dehors2:
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Quitter l'éducation nationale : changer de métier. - Page 11 Empty Re: Quitter l'éducation nationale : changer de métier.

par Ignatius Reilly Mer 2 Nov 2016 - 17:44
ysabel a écrit:
gauvain31 a écrit:Si vraiment tu aimes la campagne, pourquoi ouvrier agricole avec ta maison et ton potager/verger pour faire des économies. C'est à mon avis ce qu'il y aurait de mieux. Tu n'a pas à t'encombrer de tâches administratives puisque c'est ton patron qui s'en charge. Tu rentres chez toi le soir pour donner à manger à tes poules et à quelques autres animaux (commence par un petit troupeau de brebis ou de chèvre ou à des volailles pour commencer.... mais ne vise pas trop haut).
Mais surtout ne te mets pas à ton compte, ce serait trop dur si tu viens de la ville

heu C'est un vrai métier

Et c'est crevant. Faire les foins c'est un truc de barbare. Certaines récoltes sont épuisantes, la manutention fait plus que fatiguer, elle abîme. Tout n'est pas mécanisé... De plus l'élevage rapporte très peu. Je connais des éleveurs qui assomment leurs veaux ou leurs chevreaux à la naissance car la viande ne vaut rien. Inutile de dire qu'ils le vivent mal. Je ne me risquerais pas dans l'agriculture aujourd'hui à moins de disposer d' une maison et d'un matériel hérité des parents. Je parle d'agriculture de type paysanne...
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par Osmie Mer 2 Nov 2016 - 17:51
Mon beau-frère est en GAEC avec deux autres personnes ; ils possèdent 45 vaches laitières, et dégagent un revenu net de 1500 euros pour chacun d'eux. Les trois bossent beaucoup, certes, mais prennent de vraies vacances et des week-ends aussi.
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par Leodagan Mer 2 Nov 2016 - 17:57
Si on a du courage et qu'on veut devenir agriculteur, il faut s'intéresser à la permaculture. Nouvelle micro-culture bio aux rendements plus importants que l'agrochimie mécanisée. C'est fondé sur l'exploitation des synergies et symbioses naturelles. Comme c'est une agriculture sans grandes machines et sans intrants, elle limite l'endettement initial. Par contre ça demande une grande expertise et beaucoup de travail manuel. Ça ne s'improvise pas. Mais de toutes les agricultures, c'est la plus rentable et intéressante pour une micro-entreprise à son compte.

Le travail est en contrepartie deux à trois fois plus pénible que dans l'agriculture mécanisée. Il faut s'engager dans ce genre de projet à condition d'être jeune et en bonne santé.
Lefteris
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par Lefteris Mer 2 Nov 2016 - 18:02
Dimka a écrit:Changer de métier, ce n'est pas arrêter de travailler. Et puis il y a une différence entre ne pas voir d'échappatoire pour soi et tenir un discours décourageant, avec des généralisations et des préjugés, à ceux qui ont des envies ou des projets pour aller voir ailleurs.
Il faut partir très jeune dans ce cas, mais à un certain âge, avec des responsabilités familiales, des engagements financiers,  tout perdre,ou risquer de tout perdre, c'est impossible. Rares sont les vraies opportunités, les concours publics ne se décrochent pas comme ça, les banques ne prêtent pas sur n'importe quel projet.
Il vaut mieux lever le pied dans le boulot, et profiter de ce qui reste d'aisance matérielle pour vivre, avec le temps dégagé par le fait d'avoir levé le pied.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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par Ignatius Reilly Mer 2 Nov 2016 - 18:09
Le pied je le lève tellement que je travaille parfois la veille pour le lendemain. Le pire est que je ne vois pas l'intérêt de ce que je fais pour les élèves. Non, en fait, le pire, c'est lorsqu' ils s'en aperçoivent.
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par Lefteris Mer 2 Nov 2016 - 18:20
Ignatius Reilly a écrit:Le pied je le lève tellement que je travaille parfois la veille pour le lendemain. Le pire est que je ne vois pas l'intérêt de ce que je fais pour les élèves. Non, en fait, le pire, c'est lorsqu' ils s'en aperçoivent.
Il faut faire des cours de la meilleure qualité possible, c'est-à-dire en français de la vraie grammaire, de la vraie littérature patrimoniale, et obliger à écrire,  dans le peu de temps imparti et toujours décroissant. On peut se regarder en face, et on aura au moins fait bosser une partie des élèves au lieu de contribuer au coulage de tout le monde. Ensuite, ne pas tomber dans "l'évaluationnite" qui bouffe du temps de cours et du temps perso.
Tout le reste, on peut le bazarder. Quand on y regarde de près, ce sont surtout des demandes institutionnelles , qui "font bien" et sont appréciées, et non liées à nos matières, ou alors très lâchement. Quand je vois le temps passé par les stagiaires à formaliser, à faire des tableaux, de la bureaucratie , et le temps que rien que ça, ça leur  dévore pale

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par Ignatius Reilly Mer 2 Nov 2016 - 18:30
Je pratique ce dont tu parles, mais j' ai davantage l' impression de le faire contre quelque chose qu' en croyant à ce que je fais.
Rabelais
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par Rabelais Mer 2 Nov 2016 - 18:39
Lefteris a écrit:
Ignatius Reilly a écrit:Le pied je le lève tellement que je travaille parfois la veille pour le lendemain. Le pire est que je ne vois pas l'intérêt de ce que je fais pour les élèves. Non, en fait, le pire, c'est lorsqu' ils s'en aperçoivent.
Il faut faire des cours de la meilleure qualité possible, c'est-à-dire en français de la vraie grammaire, de la vraie littérature patrimoniale, et obliger à écrire,  dans le peu de temps imparti et toujours décroissant. On peut se regarder en face, et on aura au moins fait bosser une partie des élèves au lieu de contribuer au coulage de tout le monde. Ensuite, ne pas tomber dans "l'évaluationnite" qui bouffe du temps de cours et du temps perso.
Tout le reste, on peut le bazarder. Quand on y regarde de près, ce sont surtout des demandes institutionnelles , qui "font bien" et sont appréciées, et non liées à nos matières, ou alors très lâchement. Quand je vois le temps passé par les stagiaires à formaliser, à faire des tableaux, de la bureaucratie , et le temps que rien que ça, ça leur  dévore pale

Tout à fait.
J'étais justement en train de me dire que je ne souhaitais pas changer de métier, mais retrouver ce qui EST mon métier .
Et hélas, ces demandes institutionnelles aux fonctionnaires que nous sommes transforment mon métier en un autre...que je n'ai jamais voulu exercer.
Il y a mensonge .
Heureusement, je suis assez vieille , malgré mon entrée récente dans la fonction, pour avoir le choix de dire " stop" à ces demandes : il est trop tard pour faire carrière, c'est une chance veneration
Après avoir obéi durant l'année de stage, puis lors de la première année d'inspection obligatoire , je peux à présent utiliser mon libre arbitre et faire ce que je veux faire...et ne pas faire ce qui me déplaît , ou tout du moins contourner la bête et ne pas y accorder plus que peau de chagrin pour me consacrer à l'essentiel: les cours et leur transmission, les savoirs et leur acquisition .
( Et aussi le bien -être de mes choupis-élèves, mais ça , c'est plutôt un trait de caractère , un cœur d'or dans un gant de fer).

Je plains les jeunes titulaires, de tout cœur ; je plains aussi mes collègues,qui ont tant besoin de reconnaissance et deviennent les proies idéales de demandes farfelues .

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par Lefteris Mer 2 Nov 2016 - 18:42
Ignatius Reilly a écrit:Je pratique ce dont tu parles, mais j' ai davantage l' impression de le faire contre quelque chose qu' en croyant à ce que je fais.
C'est effectivement une lutte, à son échelle, de faire cours tout en refusant de faire autre chose. Et on a aussi, c'est vrai , du mal à y croire, car on se sait à contre-courant, et sans moyens réels. Mais je préfère encore cette situation à celle de collègues délaissant le niveau disciplinaire, courant dans tous les sens pour faire du toc qui plaît, et s'y épuisant en prime. Difficiles nugae *, eût dit Terence, s'il est encore permis de citer ces auteurs désormais ringards et même maudits.

*Laborieuses sottises , pour les non latinistes.

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par Lefteris Mer 2 Nov 2016 - 19:00
Rabelais a écrit: Tout à fait.
J'étais justement en train de me dire que je ne souhaitais pas changer de métier, mais retrouver ce qui EST mon métier .
Et hélas, ces demandes institutionnelles aux fonctionnaires que nous sommes transforment mon métier en un autre...que je n'ai jamais voulu exercer.Il y a mensonge .
On nous demande en effet d'exercer un autre métier. Je ne me gratte pas pour le dire : on me supprime mes matières et on voudrait que je fasse autre chose ?  Quitter l'éducation nationale : changer de métier. - Page 11 890557982 J'ai d'ailleurs déposé un dossier de reconversion dès la rentrée dernière. Chou blanc pour l'instant, mais j'affiche la couleur.




Heureusement, je suis assez vieille , malgré mon entrée récente dans la fonction, pour avoir le choix de dire " stop" à ces demandes : il est trop tard pour faire carrière, c'est une chance  veneration
Crois pas ça : par le jeu des concours externes et des reclassements , je suis passé en peu d'années de certifié débutant à agrégé HC... sans  projet hormis la première année où je me suis fait avoir (mais justement, on ne m'y a pas repris : τα παθήματα, μαθήματα ), sans note exceptionnelle de mon CDE.

et ne pas faire ce qui me déplaît , ou tout du moins contourner la bête et ne pas y accorder plus que peau de chagrin pour me consacrer à l'essentiel: les cours et leur transmission, les savoirs et leur acquisition .
Voilà, contourner, pas la peine de se heurter trop frontalement, ça fatigue aussi : tu repeins l'ancien avec un panneau aux couleurs des nouvelles lubies, et tu fais les mêmes oeuvres . Après tout, les pisseurs de textes et circulaires n'ont pas encore le pouvoir d'abroger définitivement les textes littéraires. Et puis l'EN a montré la voie en repeignant les IUFM aux couleurs de l'ESPE et de la refondation, appliquant en cela la célèbre théorie de la marine "peinture sur mer..de = propreté).

( Et aussi le bien -être de mes choupis-élèves, mais ça , c'est plutôt un trait de caractère , un cœur d'or dans un gant de fer).
C'est plus facile pour moi, avec un coeur d'airain dans un gant d'acier.

... je plains aussi mes collègues,qui ont tant besoin de reconnaissance et deviennent les proies idéales de demandes farfelues  .
Ils auront surtout la reconnaissance qu'on accorde aux serpillères et paillassons, qui est bien réelle, mais pas des plus satisfaisantes.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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Quitter l'éducation nationale : changer de métier. - Page 11 Empty Re: Quitter l'éducation nationale : changer de métier.

par Rabelais Mer 2 Nov 2016 - 19:27
Ignatius Reilly a écrit:Le pied je le lève tellement que je travaille parfois la veille pour le lendemain. Le pire est que je ne vois pas l'intérêt de ce que je fais pour les élèves. Non, en fait, le pire, c'est lorsqu' ils s'en aperçoivent.
Et si tu cherchais de ce côté?
C'est vraiment dommage
Mais il s'agit peut-être d'une crise existentielle?
Ce que tu as écrit fait écho à une mauvaise passe endurée l'an dernier , en arrivant au collège depuis le lycée.
je ne voyais pas non plus l'intérêt de ce que je faisais avec les élèves.
Après la déprime ( et une phase de deuil , hein !) , j'ai compris qu'en fait, cela n'avait effectivement pas d'intérêt pour eux, mais uniquement pour moi.
En fait, je faisais trop de littérature " péchue"... Cette année, je fais toujours des œuvres patrimoniales, certes , mais surtout de la grammaire et de l'orthographe .
Et je sais que c'est ce qu'il leur faut, leur intérêt est là et le mien aussi.
Alors ce n'était pas ma vocation première et je retournerai au lycée à la première occasion MAIS , tous les matins, je sais ce que je vais faire au collège, il y a un but , tout n'est pas vain.
Je suis certaine que c'est en toi qu'il faut trouver ce qui te fera " avoir envie " de créer du cours et de le dispenser.
Mais avant, il faudra faire des deuils . fleurs

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