- grandesvacancesNeoprof expérimenté
La note de vie de classe ? Elle servait juste à gonfler un peu les résultats du DNB.
- the educatorFidèle du forum
Dont tout le monde, élèves compris, se fout complètement.
- JPhMMDemi-dieu
Pourquoi avoir écrit cela alors ?the educator a écrit:la note? à rien.Elle sert à quoi si son impact sur l'élève doit être absolument nul ???
En d'autres termes, je ne comprends pas quand vous dites d'une part que vous utilisez cette note comme outil d'apprentissage pour les élèves, et d'autre part qu'elle doit n'être d'aucun effet sur l'élève. Si elle n'a aucun effet sur lui, comment peut-elle participer à l'apprentissage de l'élève ?the educator a écrit:J'étais vraiment hostile à la note de vie scolaire lorsqu'elle est apparue, puis j'ai appris à la pervertir pour en faire un outil de plus dans l'apprentissage du "métier d'élève" (je n'aime pas ce vocable), un outil qui avait l'avantage d'être poussé auprès des PP par une injonction.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- the educatorFidèle du forum
Je ne confonds pas la note, qui n'est qu'une expression maladroite et simplifiée dont on parlait dans les derniers posts, et l'évaluation en elle même (la "note de vie scolaire" qui donne son titre au thread). ça devient ennuyeux de te voir jouer à l'imbécile et de devoir faire une explication de texte tous les 3 posts.
- JPhMMDemi-dieu
Ce n'est pas parce que je n'ai pas compris vos propos dans ce qu'ils ont de contradictoires, que vous devez m'insulter. Votre méthode est classique, mais elle désolante.the educator a écrit:ça devient ennuyeux de te voir jouer à l'imbécile et de devoir faire une explication de texte tous les 3 posts.
Ce sera sans moi, donc.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- User17706Bon génie
Il faut quand même reconnaître que la contradiction n'a rien de fortuit: c'est périlleux de défendre «la note de vie scolaire» (dont il est question dans ce post) tout en concédant que dans la «note de vie scolaire», la «note» (de vie scolaire), soit ne sert à rien, soit est nuisible.
Il vaudrait mieux militer, à la rigueur, pour un autre dispositif, sans note, qui du coup ne s'appellerait pas, et pour cause, «note de vie scolaire».
Il vaudrait mieux militer, à la rigueur, pour un autre dispositif, sans note, qui du coup ne s'appellerait pas, et pour cause, «note de vie scolaire».
- egometDoyen
the educator a écrit:
Par contre par rapport à ce que tu dis Ergo, on ne peut pas considérer que les choses soient "normales". En premier lieu parce que "l'enseignement" desdites choses fait partie de nos missions, en second parce que comme le montrent les discussions ici bas, elles ne sont pas acquises, et si elles font partie des prérequis à une scolarité correcte (encore un truc à discuter), du moins à un fonctionnement correct de la structure, alors il faut s'en soucier. Rendre un enfant élève, ça se se fait pas uniquement à coup de lattes. C'est aussi un gros boulot de détricotage culturel, et de maïeutique de campagne. Les parents ne nous livrent pas tous des élèves, c'est un fait. Et à partir de là?
Je fais avec ce que la structure me propose, c'est à dire pas grand chose, pour essayer des rendre des enfants "élèves", et aussi entre les lignes leur apprendre à vivre ensemble (mais la pour le coup, le collège n'est pas du tout fait pour ça). Et la, la structure vient de me retirer un des leviers, discutable (et je le répète, on le rediscutait tous les ans entre collègues), mais qui avait le mérite de s'imposer. Pour laisser un grand vide à la place.
Après 10 ans dans le circuit scolaire, à raison de 24 heures par semaine au moins, 36 semaines par an, je crois qu'on est en droit de considérer certains comportements comme normaux.
Il faut six mois, pas dix ans, pour "faire" un élève à partir de l'enfant que les parents nous confient. Si on n'y arrive pas dans un délai raisonnable, c'est qu'on est nul. Ou que le système est pourri. D'ailleurs, si on n'y est pas parvenu en dix ans, ce n'est pas une note de vie scolaire qui y changera quoi que ce soit.
Alors, je pense effectivement qu'on nous a privés des outils nécessaires, mais la note de vie scolaire était l'un des plus mauvais. Elle n'avait de mérite que faute de mieux. Le redoublement était un autre de ces outils, on l'a rendu inefficace. Le renvoi était une mesure relativement rare mais efficace, on l'a neutralisé. Les retenues sont une plaisanterie dans de nombreux collèges...
Le plus urgent serait de faire confiance aux adultes qui sanctionnent et de ne pas remettre en cause systématiquement leurs décisions, comme si les problèmes de discipline n'étaient qu'un conflit privé entre eux et les enfants.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- the educatorFidèle du forum
C'est ce que j'ai un peu expliqué au long des posts. D'ou mon agacement.Il faut quand même reconnaître que la contradiction n'a rien de fortuit: c'est périlleux de défendre «la note de vie scolaire» (dont il est question dans ce post) tout en concédant que dans la «note de vie scolaire», la «note» (de vie scolaire), soit ne sert à rien, soit est nuisible.
Il vaudrait mieux militer, à la rigueur, pour un autre dispositif, sans note, qui du coup ne s'appellerait pas, et pour cause, «note de vie scolaire».
Le dispositif à venir existe plus ou moins, puisque dans le socle les items que j'évaluais existe déjà, mais il ne récolte pas le même empressement de la part de mes collègues. Je peux comprendre pourquoi, mais encore une fois, ça laisse un grand vide. Du coup, je vais sans doute remplacer la commande par un rapport de force stupide, mais je l'espere productif.
- the educatorFidèle du forum
Je suis complètement d'accord, mais je sais aussi que la sanction n'a que le sens que celui qui est sanctionné lui accorde. Et c'est assez facile de se conditionner pour la rendre inopérante.Le plus urgent serait de faire confiance aux adultes qui sanctionnent et de ne pas remettre en cause systématiquement leurs décisions, comme si les problèmes de discipline n'étaient qu'un conflit privé entre eux et les enfants.
ça dépend vraiment dans quelles conditions ils nous les confient, et avec quel bagage.Il faut six mois, pas dix ans, pour "faire" un élève à partir de l'enfant que les parents nous confient.
- User17706Bon génie
Si tu trouves un dispositif qui a les avantages que tu sembles attribuer à la NdVS sans avoir les inconvénients de la NdVS que visiblement tout le monde s'accorde à voir, très bien. Ça n'empêche pas de ne pas regretter la NdVS, justement à cause desdits inconvénients.the educator a écrit:C'est ce que j'ai un peu expliqué au long des posts. D'ou mon agacement.Il faut quand même reconnaître que la contradiction n'a rien de fortuit: c'est périlleux de défendre «la note de vie scolaire» (dont il est question dans ce post) tout en concédant que dans la «note de vie scolaire», la «note» (de vie scolaire), soit ne sert à rien, soit est nuisible.
Il vaudrait mieux militer, à la rigueur, pour un autre dispositif, sans note, qui du coup ne s'appellerait pas, et pour cause, «note de vie scolaire».
Le dispositif à venir existe plus ou moins, puisque dans le socle les items que j'évaluais existe déjà, mais il ne récolte pas le même empressement de la part de mes collègues. Je peux comprendre pourquoi, mais encore une fois, ça laisse un grand vide. Du coup, je vais sans doute remplacer la commande par un rapport de force stupide, mais je l'espere productif.
- egometDoyen
the educator a écrit:Je suis complètement d'accord, mais je sais aussi que la sanction n'a que le sens que celui qui est sanctionné lui accorde. Et c'est assez facile de se conditionner pour la rendre inopérante.Le plus urgent serait de faire confiance aux adultes qui sanctionnent et de ne pas remettre en cause systématiquement leurs décisions, comme si les problèmes de discipline n'étaient qu'un conflit privé entre eux et les enfants.
C'est assez facile, j'en conviens. Encore faut-il le vouloir et en supporter les conséquences. Un élève peut se foutre des punitions au point de chercher à se faire renvoyer de l'école. C'est vrai. Mais si ça arrive, qu'est-ce qui se passe? D'abord il ne nuit plus à la classe. Ensuite, il faut qu'il s'arrange pour expliquer ça à ses parents.
Le problème, c'est qu'on laisse croire aux élèves que ça n'a pas de conséquences de mépriser les punitions ordinaires. Quand on a vu des camarades sécher les retenues impunément, on ne prend plus aucune punition au sérieux. Et c'est un climat malsain qui s'installe dans tout l'établissement. Finalement, la probabilité de devoir en venir aux punitions extrêmes augmente avec le laxisme. Si je vire le premier élève qui a dépassé les bornes et refuse les retenues, ça fait réfléchir. Si j'attends que tout le monde foute le bordel pour rétablir l'ordre, l'opération sera autrement plus coûteuse, et c'est peut-être quinze élèves qu'il faudra virer, juste pour pouvoir travailler.
the educator a écrit:ça dépend vraiment dans quelles conditions ils nous les confient, et avec quel bagage.Il faut six mois, pas dix ans, pour "faire" un élève à partir de l'enfant que les parents nous confient.
Ça dépend surtout des règles que se donne l'école. Le "bagage" familial peut rallonger le temps d'apprentissage de quelques mois, mais il ne suffit pas à expliquer le comportement des collégiens dans l'enceinte du collège.
Avez-vous jamais vu quelqu'un foutre le bordel dans un aéroport et refuser d'enlever ses chaussures? Même les pires voyous savent respecter un minimum de règles dans certains lieux. Si un collège est bien tenu, les ados vont faire les cons en dehors et changeront d'attitude au sein de l'établissement. Au pire, ils feront leurs mauvais coups, mais avec discrétion et prudence. Rien dans l'environnement familial n'explique l'arrogance de nos collégiens. Ça peut expliquer la drogue, l'absentéisme, le travail non fait, pas leur mépris des règles.
Bon, je précise quand même que le problème ne vient pas seulement des établissements et que c'est surtout la loi qui ridiculise les règles scolaires en France.
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- ErgoDevin
Non. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" qu'on n'insulte pas ses camarades, ni les profs. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" qu'on n'apporte pas de pétards. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" qu'on ne pisse pas dans les couloirs. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" à avoir leur carnet de liaison ou de se ranger dans la cour. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" qu'une fille qui met une jupe, c'est pas une sal***. Non. Je ne suis pas leur mère, je suis prof d'anglais. Ma mission, c'est leur apprendre l'anglais. L'éducation, c'est pas moi.the educator a écrit:
Par contre par rapport à ce que tu dis Ergo, on ne peut pas considérer que les choses soient "normales". En premier lieu parce que "l'enseignement" desdites choses fait partie de nos missions.
Et oui, normalement, à 11 ans et au-delà, ils devraient déjà savoir que se battre à longueur de journée, parler n'importe comment et pisser dans des couloirs, c'est pas normal.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- lapetitemuExpert
Bon, je n'arrive pas à citer les messages que je veux donc je me contente de donner mes commentaires :
- le problème essentiel de la note de vie scolaire résidait surtout, visiblement, dans le fait qu'il laissait le champ libre à toutes les manières possibles de l'appliquer. Mais elle n'imposait pas une mauvaise utilisation. J'hallucine tout autant que vous à l'idée qu'un élève perturbateur puisse avoir 20, mais j'ai du mal à comprendre, quand je vois notre propre système de notation. On a (avait, donc) 12 points pour tout ce qui est mots dans le carnet, retenues, exclusions, et 8 points pour les absences non justifiées et les retards. Un élève qui faisait ch*** ne pouvait donc pas avoir une bonne note, même s'il n'avait jamais été absent sans raison ni n'avait eu aucun retard (et, mais ce n'est peut-être pas le cas partout, généralement, ça allait de pair). A moins que les profs n'aient pas fait leur boulot, en amont, et n'aient jamais mis le moindre mot ni la moindre heure de colle.
De même, voir que dans certains établissements on calcule encore la moyenne générale (alors que la tendance est aux compétences et non aux notes) et pas dans d'autres me surprend aussi.
C'est sûr que notre système souffre d'un manque d'homogénéité.
- maintenant, je peux tout à fait comprendre the educator, surtout la phrase "Ce qui m'ennuie, ce n'est pas la suppression, c'est le vide que ça laisse.". Dans les établissements où cette NVS était mise en place correctement, ça ne pouvait qu'être utile pour faire comprendre aux élèves qu'au collège, on n'évalue pas qu'un niveau scolaire, mais aussi une attitude face à la scolarité. Et je comprends que, du point de vue CPE, cette suppression de la NVS puisse être frustrante : ils sont tout le temps au front pour essayer de gérer au mieux les gamins qu'on retrouve ensuite dans nos classes, il me semblait normal qu'ils aient voix au chapitre dans l'évaluation des élèves.
(Alors, bien sûr, tous les CPE ne sont pas exceptionnels, mais certains le sont.)
- en revanche, the educator, je trouve ton annonce (demander aux profs d'adhérer à ton projet ou les laisser tomber) beaucoup trop proche du chantage, moi aussi. Ce genre de décision, ça se discute en équipe, ça se valide auprès de ton cde, j'imagine. Je ne suis pas sûre que tu obtiennes l'adhésion de tous si tu leur présentes ça comme ça !
Mais je ne suis pas d'accord non plus avec Instructeurpublic qui dit que tu peux mettre ta note tout seul. La mettre où ? Un CPE n'a pas la main pour créer une ligne sur le bulletin scolaire. Quant à enlever des points au sein des matières... quelle idée ?
- pour ce qui est de noter quelque chose qui devrait être normal chez un élève... je suis bien d'accord. Mais quand on fait des interros de connaissances pures (en langues vivantes, ou dans n'importe quelle matière d'ailleurs), juste pour vérifier que les gamins ont appris leur leçon régulièrement, quand on note les classeurs ou cahiers, quand on met des notes de participation, n'est-ce pas exactement la même chose ? On n'est pas dans un monde idéal. La plupart de nos élèves (enfin, les miens, en tout cas) ne progresseront pas en terme de comportement si on ne les évalue pas. De même qu'ils ont besoin d'être évalués dans les disciplines scolaires pour progresser. C'est bête et triste, mais c'est comme ça.
Bref, tout ce laïus pour montrer, en fait, l'étendue de la naïveté : ayant eu, chez moi, quelque chose qui fonctionnait, je pensais que c'était le cas partout. Et je ne comprenais pas très bien le problème, du coup.
- le problème essentiel de la note de vie scolaire résidait surtout, visiblement, dans le fait qu'il laissait le champ libre à toutes les manières possibles de l'appliquer. Mais elle n'imposait pas une mauvaise utilisation. J'hallucine tout autant que vous à l'idée qu'un élève perturbateur puisse avoir 20, mais j'ai du mal à comprendre, quand je vois notre propre système de notation. On a (avait, donc) 12 points pour tout ce qui est mots dans le carnet, retenues, exclusions, et 8 points pour les absences non justifiées et les retards. Un élève qui faisait ch*** ne pouvait donc pas avoir une bonne note, même s'il n'avait jamais été absent sans raison ni n'avait eu aucun retard (et, mais ce n'est peut-être pas le cas partout, généralement, ça allait de pair). A moins que les profs n'aient pas fait leur boulot, en amont, et n'aient jamais mis le moindre mot ni la moindre heure de colle.
De même, voir que dans certains établissements on calcule encore la moyenne générale (alors que la tendance est aux compétences et non aux notes) et pas dans d'autres me surprend aussi.
C'est sûr que notre système souffre d'un manque d'homogénéité.
- maintenant, je peux tout à fait comprendre the educator, surtout la phrase "Ce qui m'ennuie, ce n'est pas la suppression, c'est le vide que ça laisse.". Dans les établissements où cette NVS était mise en place correctement, ça ne pouvait qu'être utile pour faire comprendre aux élèves qu'au collège, on n'évalue pas qu'un niveau scolaire, mais aussi une attitude face à la scolarité. Et je comprends que, du point de vue CPE, cette suppression de la NVS puisse être frustrante : ils sont tout le temps au front pour essayer de gérer au mieux les gamins qu'on retrouve ensuite dans nos classes, il me semblait normal qu'ils aient voix au chapitre dans l'évaluation des élèves.
(Alors, bien sûr, tous les CPE ne sont pas exceptionnels, mais certains le sont.)
- en revanche, the educator, je trouve ton annonce (demander aux profs d'adhérer à ton projet ou les laisser tomber) beaucoup trop proche du chantage, moi aussi. Ce genre de décision, ça se discute en équipe, ça se valide auprès de ton cde, j'imagine. Je ne suis pas sûre que tu obtiennes l'adhésion de tous si tu leur présentes ça comme ça !
Mais je ne suis pas d'accord non plus avec Instructeurpublic qui dit que tu peux mettre ta note tout seul. La mettre où ? Un CPE n'a pas la main pour créer une ligne sur le bulletin scolaire. Quant à enlever des points au sein des matières... quelle idée ?
- pour ce qui est de noter quelque chose qui devrait être normal chez un élève... je suis bien d'accord. Mais quand on fait des interros de connaissances pures (en langues vivantes, ou dans n'importe quelle matière d'ailleurs), juste pour vérifier que les gamins ont appris leur leçon régulièrement, quand on note les classeurs ou cahiers, quand on met des notes de participation, n'est-ce pas exactement la même chose ? On n'est pas dans un monde idéal. La plupart de nos élèves (enfin, les miens, en tout cas) ne progresseront pas en terme de comportement si on ne les évalue pas. De même qu'ils ont besoin d'être évalués dans les disciplines scolaires pour progresser. C'est bête et triste, mais c'est comme ça.
Bref, tout ce laïus pour montrer, en fait, l'étendue de la naïveté : ayant eu, chez moi, quelque chose qui fonctionnait, je pensais que c'était le cas partout. Et je ne comprenais pas très bien le problème, du coup.
- lapetitemuExpert
Ergo a écrit:Non. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" qu'on n'insulte pas ses camarades, ni les profs. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" qu'on n'apporte pas de pétards. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" qu'on ne pisse pas dans les couloirs. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" à avoir leur carnet de liaison ou de se ranger dans la cour. Ca ne fait pas partie de mes missions de leur "apprendre" qu'une fille qui met une jupe, c'est pas une sal***. Non. Je ne suis pas leur mère, je suis prof d'anglais. Ma mission, c'est leur apprendre l'anglais. L'éducation, c'est pas moi.the educator a écrit:
Par contre par rapport à ce que tu dis Ergo, on ne peut pas considérer que les choses soient "normales". En premier lieu parce que "l'enseignement" desdites choses fait partie de nos missions.
Et oui, normalement, à 11 ans et au-delà, ils devraient déjà savoir que se battre à longueur de journée, parler n'importe comment et pisser dans des couloirs, c'est pas normal.
Oui, mais :
- et s'ils ne le savent toujours pas ? Tu vas les laisser pisser dans le couloir ou traiter leurs copines de sal*** ? J'imagine bien que non. Donc tu les éduques forcément, que tu en aies eu l'envie/l'intention ou pas.
- et justement, cette NVS, ce n'est pas toi (toute seule) qui la mettait. Donc elle ne te donnait pas pour mission d'évaluer à toi toute seule le comportement de l'élève.
Je précise que j'avais tout à fait la position que tu tiens quand j'ai commencé. Ce qui commence à me faire changer, c'est de voir la réalité des choses : les élèves que j'ai, si je ne participes pas à leur éducation (je ne dis pas que tout repose sur mes épaules, et heureusement), je ne peux pas leur faire cours. Donc, partant de là, les choses sont simples : soit je m'en lave les mains, mais je peux poser ma démission dans les jours qui viennent, car je ne serai plus en mesure d'exercer mon métier, soit j'accepte le fait que quand tu bosses avec un ado, tu participes forcément à son éducation. En français, je les vois quatre, cinq, six heures par semaine, voire plus parfois : évidemment que je les éduque. Peut-être aussi du fait de ma matière.
Si tu arrives à occuper exclusivement tes 55 minutes de cours en faisant de l'anglais, c'est génial, et c'est ce qui devrait être le cas de toutes les heures de cours, pour tous les profs. Mais je pense qu'on sera d'accord sur le fait que ce n'est pas toujours possible.
- ErgoDevin
Justement, je ne note pas les cahiers, je ne mets pas de notes de participation. Je note les élèves à l'écrit et à l'oral. Je vérifie les cahiers et les cahiers mal tenus, les élèves viennent les refaire en retenue mais ceux qui les tiennent bien n'ont pas de bonus. Ils viennent aussi apprendre les leçons non apprises en retenue etc.lapetitemu a écrit:
- pour ce qui est de noter quelque chose qui devrait être normal chez un élève... je suis bien d'accord. Mais quand on fait des interros de connaissances pures (en langues vivantes, ou dans n'importe quelle matière d'ailleurs), juste pour vérifier que les gamins ont appris leur leçon régulièrement, quand on note les classeurs ou cahiers, quand on met des notes de participation, n'est-ce pas exactement la même chose ?
La différence, c'est que c'est moi qui fixe les règles dans ma classe. Je ne vais pas demander une note pour chaque élève de type "sait tenir un cahier ou un classeur" en voyant comment il se comporte dans toutes les matières. La note de vie scolaire recoupait justement des choses arbitraires. En-dehors de la partie absences et retards, l'autre partie, chez nous (et c'est pas faute tous les ans d'avoir demandé des révisions qui se sont finalement décidées sans nous), c'était simplement n'importe quoi:
- sait débattre d'un cas de non-respect: /2
- se range dans la cour: /1
- respecte le règlement intérieur: /3
etc.
Alors, à partir de quand on ne respecte plus le règlement intérieur ? Au bout d'un mot ? De deux ? D'une retenue ? Et on enlève combien de points par mot ? Et si l'élève respecte très bien le règlement intérieur dans certains cours mais pas dans d'autres ? Et s'il est très bien en classe mais invivable en vie scolaire ? Ou inversement ? ...
Quand je fais une éval, les critères sont simples et faciles à évaluer, sinon c'est totalement illisible. Par ailleurs, je ne note pas la propreté de la copie et le fait d'avoir suivi les consignes au lieu d'en inventer.
Les couloirs, ce n'est pas moi qui les gère. Ni la cour. Si j'assiste à quelque chose, je récupère le carnet et délègue aux responsables. Et non, je ne perds pas mon temps à parlementer avec le gamin pour lui dire que c'est pas bien. Ils le savent très bien.lapetitemu a écrit:
Oui, mais :
- et s'ils ne le savent toujours pas ? Tu vas les laisser pisser dans le couloir ou traiter leurs copines de sal*** ? J'imagine bien que non. Donc tu les éduques forcément, que tu en aies eu l'envie/l'intention ou pas.
- et justement, cette NVS, ce n'est pas toi (toute seule) qui la mettait. Donc elle ne te donnait pas pour mission d'évaluer à toi toute seule le comportement de l'élève.
En classe, c'est autre chose mais je ne mets pas non plus de note de comportement. Si le comportement est inadapté, non, je n'éduque pas, je sanctionne.
Et par ailleurs, je n'ai pas noté de changement flagrant de comportement chez les élèves ayant des mauvaises notes de vie scolaire. Alors que certains de ceux qu'on colle tous les soirs, eux, par contre, en ont rapidement marre et sont plus discrets dans leurs manquements.
L'an dernier, j'ai réussi à mettre de 2/20 en note de vie scolaire mais ça ne change rien au problème, à mon sens. Je suis extrêmement satisfaite de la disparition de cette note.
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- CelebornEsprit sacré
Il y a une différence entre participer à l'éducation d'un élève, et évaluer l'éducation d'un élève. Je participe de fait à l'éducation de mes élèves, mais ce n'est pas pour autant que je vais évaluer leur comportement à part, que ce soit avec une note ou avec des compétences.
Cela ne m'empêche pas d'utiliser une "note d'attitude/travail" (je ne suis pas moi non plus à un paradoxe près ), mais
1) elle est propre à ma matière ; je n'oblige personne à faire quoi que ce soit avec
2) elle compte peu dans la moyenne in fine
3) Elle est surtout là parce que c'est le moyen de gestion de classe le + simple et le + efficace que j'ai trouvé ; elle ne prétend pas éduquer les élèves "de l'intérieur" ni les faire "prendre conscience" de quoi que ce soit.
Cela ne m'empêche pas d'utiliser une "note d'attitude/travail" (je ne suis pas moi non plus à un paradoxe près ), mais
1) elle est propre à ma matière ; je n'oblige personne à faire quoi que ce soit avec
2) elle compte peu dans la moyenne in fine
3) Elle est surtout là parce que c'est le moyen de gestion de classe le + simple et le + efficace que j'ai trouvé ; elle ne prétend pas éduquer les élèves "de l'intérieur" ni les faire "prendre conscience" de quoi que ce soit.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- Presse-puréeGrand sage
Celeborn a écrit:Il y a une différence entre participer à l'éducation d'un élève, et évaluer l'éducation d'un élève. Je participe de fait à l'éducation de mes élèves, mais ce n'est pas pour autant que je vais évaluer leur comportement à part, que ce soit avec une note ou avec des compétences.
Gros big up, comme disent les jeunes. Que ce soit par une note ou par le LPC, la démarche même d'évaluer ce qui rélève du comportement, qui plus est d'un ado, est qq chose de vraiment bizarre. Et ne pas évaluer ne signifie pas qu'on dira que ce n'est pas de notre ressort si on chope un élève qui pisse ds un couloir...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
the educator a écrit:Du coup, je vais sans doute remplacer la commande par un rapport de force stupide, mais je l'espere productif.
:Gné:
Un rapport de force contre qui ? Les élèves ? Les professeurs ? La hiérarchie ? Les familles ?
- egometDoyen
lapetitemu a écrit:Bon, je n'arrive pas à citer les messages que je veux donc je me contente de donner mes commentaires :
- le problème essentiel de la note de vie scolaire résidait surtout, visiblement, dans le fait qu'il laissait le champ libre à toutes les manières possibles de l'appliquer. Mais elle n'imposait pas une mauvaise utilisation. J'hallucine tout autant que vous à l'idée qu'un élève perturbateur puisse avoir 20, mais j'ai du mal à comprendre, quand je vois notre propre système de notation. On a (avait, donc) 12 points pour tout ce qui est mots dans le carnet, retenues, exclusions, et 8 points pour les absences non justifiées et les retards. Un élève qui faisait ch*** ne pouvait donc pas avoir une bonne note, même s'il n'avait jamais été absent sans raison ni n'avait eu aucun retard (et, mais ce n'est peut-être pas le cas partout, généralement, ça allait de pair). A moins que les profs n'aient pas fait leur boulot, en amont, et n'aient jamais mis le moindre mot ni la moindre heure de colle.
De même, voir que dans certains établissements on calcule encore la moyenne générale (alors que la tendance est aux compétences et non aux notes) et pas dans d'autres me surprend aussi.
C'est sûr que notre système souffre d'un manque d'homogénéité.
- maintenant, je peux tout à fait comprendre the educator, surtout la phrase "Ce qui m'ennuie, ce n'est pas la suppression, c'est le vide que ça laisse.". Dans les établissements où cette NVS était mise en place correctement, ça ne pouvait qu'être utile pour faire comprendre aux élèves qu'au collège, on n'évalue pas qu'un niveau scolaire, mais aussi une attitude face à la scolarité. Et je comprends que, du point de vue CPE, cette suppression de la NVS puisse être frustrante : ils sont tout le temps au front pour essayer de gérer au mieux les gamins qu'on retrouve ensuite dans nos classes, il me semblait normal qu'ils aient voix au chapitre dans l'évaluation des élèves.
(Alors, bien sûr, tous les CPE ne sont pas exceptionnels, mais certains le sont.)
- en revanche, the educator, je trouve ton annonce (demander aux profs d'adhérer à ton projet ou les laisser tomber) beaucoup trop proche du chantage, moi aussi. Ce genre de décision, ça se discute en équipe, ça se valide auprès de ton cde, j'imagine. Je ne suis pas sûre que tu obtiennes l'adhésion de tous si tu leur présentes ça comme ça !
Mais je ne suis pas d'accord non plus avec Instructeurpublic qui dit que tu peux mettre ta note tout seul. La mettre où ? Un CPE n'a pas la main pour créer une ligne sur le bulletin scolaire. Quant à enlever des points au sein des matières... quelle idée ?
Bref, tout ce laïus pour montrer, en fait, l'étendue de la naïveté : ayant eu, chez moi, quelque chose qui fonctionnait, je pensais que c'était le cas partout. Et je ne comprenais pas très bien le problème, du coup.
Je ne crois pas que le manque d'homogénéité dans le système soit si grave que ça.
Certains parviennent à utiliser une note de vie scolaire. Tant mieux pour eux. D'autres s'en passent et préfèrent asseoir leur autorité sur d'autres méthodes. Très bien aussi.
Le problème, c'est qu'on a cru pouvoir imposer une recette à tout le monde. Alors certains ont utilisé la NVS en dépit du bon sens, juste parce que c'était obligatoire ou pour gonfler les moyennes de leurs élèves. J'irai même plus loin. Une grande partie des établissements n'ont pas su comment utiliser ce truc, faute de barèmes ou parce qu'ils n'en ressentaient tout simplement pas le besoin. Ceux qui l'ont utilisé de façon à peu près cohérente n'en avaient pas toujours besoin, parce que c'étaient des établissements qui par ailleurs savaient déjà maintenir une ambiance de travail. Les établissements mal tenus par ailleurs n'en ont pas profité pour rétablir la situation. Au contraire! Les CDE ont plutôt utilisé la NVS pour masquer leurs résultats médiocres.
Je trouve que l'attitude de Celeborn est très juste, en particulier à cause de son troisième point. Les consciences nous échappent forcément, mais on peut très bien exiger des comportements corrects. L'obéissance et le travail viennent d'abord et sont les seules choses qu'on puisse vraiment exiger. L'amour de son prochain, la bonté, la droiture, la passion de la vérité sont des vertus qui viennent ensuite, presque naturellement, quand les conditions sont réunies, grâce à l'exemple des maitres plus que par les discours, les sanctions ou les notes.
Quand donc comprendra-t-on que la gestion des classes et les méthodes pédagogiques ne relèvent pas de la compétence d'un ministère, mais des acteurs de terrain? Notre pays est en train de crever de ne pas comprendre la subsidiarité.
S'il faut vraiment harmoniser quelque chose, les examens sont largement suffisants, à condition qu'on ne les change pas tous les quatre matins. Il est quasiment impossible de concevoir a priori des normes qui nous permettent d'évaluer correctement une dissertation. Il y a trop de paramètres pour penser à tout. Mais l'expérience des professeurs finit par leur donner une idée assez juste de la "valeur" d'une copie au bac. Simplement il faut du temps pour que les exigences d'un examen se stabilisent. A vue de nez, pour des exercices longs et complexes, comme ceux de bac de français, je dirai une dizaine d'années.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- User5899Demi-dieu
Elle pose quand même un problème de fond. Les décrets disciplinaires de 2000 et 2011 interdisent la notation du comportement, et c'est après 2000 qu'on a créé cette note comportementale. De toute évidence, ça ne va pas.lapetitemu a écrit:(Mais on est obligés de la faire disparaître ? Je veux dire, qu'elle ne compte pas pour le brevet, je suis entièrement d'accord, mais franchement, nous, on a des critères très précis pour la donner et elle nous est fort utile pour cadrer certains gamins... Si on ne l'a plus en 6e-5e-4e, et même en 3e hors notation brevet, ça va vraiment, vraiment m'embêter.)
(Je serais la seule ?)
- User5899Demi-dieu
Vous devez avoir une sacrée présence dans les équipes. C'est bien. Dans mon lycée, il y a quatre CPE, et si les quatre décident de faire grève un mois, personne ne s'en apercevra.the educator a écrit:Plus ou moins que l'histoire des arts? La note de participation orale, dans une moyenne de langue, ou la note de tenue de classeur ailleurs, font elles partie d'une discipline?La différence est que la "vie scolaire" n'est pas une discipline.
Et puis plus largement les apprentissages concernent ils uniquement les disciplines?
Elle s'appelle note de vie scolaire, moi je me contente d'évaluer quelques uns des items du socle. Je sais, vous n'aimez pas le mot. Mais peu importe.
Je crois. En fait pour moi c'est un vrai support, mettre l'élève et les parents face aux exigences, se poser la question de la remédiation, ou des conditions d'apprentissage (ou d'évaluation) de tel ou tel item.Tu vas continuer à évaluer les élèves, et demander aux collègues de le faire ?
J'étais vraiment hostile à la note de vie scolaire lorsqu'elle est apparue, puis j'ai appris à la pervertir pour en faire un outil de plus dans l'apprentissage du "métier d'élève" (je n'aime pas ce vocable), un outil qui avait l'avantage d'être poussé auprès des PP par une injonction.
Ce qui m'ennuie, ce n'est pas la suppression, c'est le vide que ça laisse.
Du coup, je pense (pour le moment) que je continuerais de proposer l'outil afin d'évaluer les élèves avec les PP et de prolonger le boulot qu'on a commencé autour de cette grille. Ceux qui refuseront auront le bouclier de la loi, mais je me désengagerai probablement des problématiques qui tourneront autour de cette grille. Je pense même pouvoir le faire en restant dans les clous (mais il faut que je fasse un peu de rechercher a ce sujet).
Je pense naïvement qu'un collégien/lycéen qui fait son "métier" n'a pas de mots dans son carnet, pas de colles ni de sanctions, non ? En tout cas, c'est comme ça que je vois la question.
- User5899Demi-dieu
Bon, et maintenant, le socle.
Quand est-ce qu'on le dynamite une fois pour toutes ?
Quand est-ce qu'on le dynamite une fois pour toutes ?
- Roumégueur IerÉrudit
Cripure a écrit:Bon, et maintenant, le socle.
Quand est-ce qu'on le dynamite une fois pour toutes ?
Là, malheureusement, faut pas rêver. Il suffit de lire les préconisations au Conseil National des Programmes pour bien comprendre que l'ineptie va se répandre plutôt que d'être dynamitée...
Voir le fil et déplier le Spoiler mis par Mowgli :
https://www.neoprofs.org/t69716p20-la-reforme-du-college-la-ou-les-eleves-s-ennuient-communique-de-fo-du-12-12-2013
- lapetitemuExpert
Je réponds une dernière fois sur la question, parce que je ne veux pas pourrir le sujet non plus, qui, à l'origine, était surtout l'annonce d'une bonne nouvelle dont on peut se réjouir.
Je partage cette réjouissance, dans la mesure où je vois bien sur ce fil que certains établissements (et sans doute bien plus nombreux que je ne l'imaginais) utilisaient cette NVS n'importe comment, et qu'à partir de là, le brevet, les redoublements (pour les collèges qui utilisaient la moyenne générale), sont complètement faussés. Donc, rassurez-vous, chers collègues : je tire dans le même sens que vous ! Et je remercie aussi les syndicats de ne pas avoir lâché prise.
J'hallucine totalement de voir ce que tu racontes, Ergo, à propos des critères de notation que vous aviez. C'est du grand n'importe quoi. Et, encore une fois, c'est ma naïveté qui me faisait croire que la NVS était utilisée de la même façon partout.
Il n'en reste pas moins que, pour les quelques établissements qui s'en servaient utilement, comme le mien, il va falloir réfléchir pour combler le vide que la suppression va laisser. Mais c'est de la cuisine interne. On trouvera bien. On a bien inventé quelque chose qui n'existe nulle part ailleurs, enfin, c'est ce que ma CPE dit (le système des réprimandes : une sorte de mot un peu plus "grave", pour des problèmes de comportement autres que simple bavardage, avec le principe que 5 réprimandes = une demi-journée d'exclusion, 10 = une journée entière).
Enfin, je reste quand même très, très sceptique par rapport au discours que tu tiens, Ergo. Peut-être cela vient-il de mon établissement. Il faut savoir que c'est un petit collège (300 élèves, une seule CPE qui tient aussi lieu d'adjointe, car nous n'avons qu'une principale et pas d'adjointe) : Cripure, cela peut répondre à ta question sur la "sacrée présence dans nos équipes". Dans ces conditions-là, il est impossible que les profs n'aient pas la mission, autant que la vie scolaire, de gérer les couloirs. Et la cour aussi, quand on va chercher les élèves en fin de récréation. Ca peut faire râler, ça peut sembler totalement contraire aux missions d'un enseignant (et je suis passée par ces réflexions-là), mais une fois qu'on a bien râlé et qu'on s'est bien offusqué, on fait quoi ? On laisse les gamins dans l'impunité juste parce qu'on est profs et pas surveillant ?
Désolée, mais les profs qui tiennent ce discours ne doivent pas savoir ce que c'est que d'enseigner dans un collège difficile ET n'ayant pas les moyens financiers pour une équipe de vie scolaire surnuméraire.
Je me répète, mais, quand on a vu un gamin se comporter n'importe comment, et qu'il n'y a personne à côté de nous (surveillant, CPE, chef) pour le punir à notre place, on fait quoi ? On laisse faire ? Non, car il ne faut pas avoir beaucoup d'expérience pour savoir que les problèmes des couloirs et des cours de récré se transportent automatiquement dans les salles de classe s'ils ne sont pas réglés. Donc, encore une fois, si je veux pouvoir faire cours, il faut que j'éduque.
Et je dois aussi préciser que j'ai des élèves qui ne SAVENT PAS ce que c'est qu'une éducation. J'ai une classe de 6e composée presque exclusivement d'élèves comme ça (une sorte de sixième de l'angoisse, d'ailleurs, Celeborn, je te pique souvent l'expression quand j'en parle avec mes collègues...). Ils font ou disent des choses qui me laissent parfois sur le c**, mais je le suis encore plus quand je découvre qu'en fait, ils ne le font pas par provocation ou volonté de me nuire. Ils ne savent pas, vraiment, que telle parole est de l'insolence, tel acte de la violence, etc.
Donc, je me répète (une toute dernière fois, promis), soit je prends les choses en main, soit je pose ma démission (ou demande une mutation, mais malheureusement je n'ai pas suffisamment de points pour me retrouver dans un établissement préservé).
Désolée pour ce long coup de g***, qui n'a plus grand-chose à voir avec le schmilblick de départ, mais, pas de chance, je suis irascible en ce moment quand on touche à ces questions-là. De lire que certains peuvent faire cours et se concentrer uniquement là-dessus, ça me déprime complètement quant à mon propre exercice du métier.
Je laisse maintenant ce fil revenir au sujet qu'il traitait au départ !
Je partage cette réjouissance, dans la mesure où je vois bien sur ce fil que certains établissements (et sans doute bien plus nombreux que je ne l'imaginais) utilisaient cette NVS n'importe comment, et qu'à partir de là, le brevet, les redoublements (pour les collèges qui utilisaient la moyenne générale), sont complètement faussés. Donc, rassurez-vous, chers collègues : je tire dans le même sens que vous ! Et je remercie aussi les syndicats de ne pas avoir lâché prise.
J'hallucine totalement de voir ce que tu racontes, Ergo, à propos des critères de notation que vous aviez. C'est du grand n'importe quoi. Et, encore une fois, c'est ma naïveté qui me faisait croire que la NVS était utilisée de la même façon partout.
Il n'en reste pas moins que, pour les quelques établissements qui s'en servaient utilement, comme le mien, il va falloir réfléchir pour combler le vide que la suppression va laisser. Mais c'est de la cuisine interne. On trouvera bien. On a bien inventé quelque chose qui n'existe nulle part ailleurs, enfin, c'est ce que ma CPE dit (le système des réprimandes : une sorte de mot un peu plus "grave", pour des problèmes de comportement autres que simple bavardage, avec le principe que 5 réprimandes = une demi-journée d'exclusion, 10 = une journée entière).
Enfin, je reste quand même très, très sceptique par rapport au discours que tu tiens, Ergo. Peut-être cela vient-il de mon établissement. Il faut savoir que c'est un petit collège (300 élèves, une seule CPE qui tient aussi lieu d'adjointe, car nous n'avons qu'une principale et pas d'adjointe) : Cripure, cela peut répondre à ta question sur la "sacrée présence dans nos équipes". Dans ces conditions-là, il est impossible que les profs n'aient pas la mission, autant que la vie scolaire, de gérer les couloirs. Et la cour aussi, quand on va chercher les élèves en fin de récréation. Ca peut faire râler, ça peut sembler totalement contraire aux missions d'un enseignant (et je suis passée par ces réflexions-là), mais une fois qu'on a bien râlé et qu'on s'est bien offusqué, on fait quoi ? On laisse les gamins dans l'impunité juste parce qu'on est profs et pas surveillant ?
Désolée, mais les profs qui tiennent ce discours ne doivent pas savoir ce que c'est que d'enseigner dans un collège difficile ET n'ayant pas les moyens financiers pour une équipe de vie scolaire surnuméraire.
Je me répète, mais, quand on a vu un gamin se comporter n'importe comment, et qu'il n'y a personne à côté de nous (surveillant, CPE, chef) pour le punir à notre place, on fait quoi ? On laisse faire ? Non, car il ne faut pas avoir beaucoup d'expérience pour savoir que les problèmes des couloirs et des cours de récré se transportent automatiquement dans les salles de classe s'ils ne sont pas réglés. Donc, encore une fois, si je veux pouvoir faire cours, il faut que j'éduque.
Et je dois aussi préciser que j'ai des élèves qui ne SAVENT PAS ce que c'est qu'une éducation. J'ai une classe de 6e composée presque exclusivement d'élèves comme ça (une sorte de sixième de l'angoisse, d'ailleurs, Celeborn, je te pique souvent l'expression quand j'en parle avec mes collègues...). Ils font ou disent des choses qui me laissent parfois sur le c**, mais je le suis encore plus quand je découvre qu'en fait, ils ne le font pas par provocation ou volonté de me nuire. Ils ne savent pas, vraiment, que telle parole est de l'insolence, tel acte de la violence, etc.
Donc, je me répète (une toute dernière fois, promis), soit je prends les choses en main, soit je pose ma démission (ou demande une mutation, mais malheureusement je n'ai pas suffisamment de points pour me retrouver dans un établissement préservé).
Désolée pour ce long coup de g***, qui n'a plus grand-chose à voir avec le schmilblick de départ, mais, pas de chance, je suis irascible en ce moment quand on touche à ces questions-là. De lire que certains peuvent faire cours et se concentrer uniquement là-dessus, ça me déprime complètement quant à mon propre exercice du métier.
Je laisse maintenant ce fil revenir au sujet qu'il traitait au départ !
- GrypheMédiateur
Là, ça ne va pas être possible, vu que toute l'aile "mouvements pédagogiques" est pour.Cripure a écrit:Bon, et maintenant, le socle.
Quand est-ce qu'on le dynamite une fois pour toutes ?
Pour la note de vie scolaire, il y a eu unanimité contre parce que
- pour les uns, on n'a pas à noter le comportement, surtout quand au final ça revient à mettre 17 à un élève gravement perturbateur, mais présent,
- pour les autres, on n'a pas à mettre de notes tout court et cette NVS inscrite au départ dans la loi empêchait d'aller vers une suppression des notes. (De l'intérêt des livetweets #CSE :lol: )
Donc il y a eu consensus, même si les arguments allaient en sens contraire.
Pour répondre à Lapetitemu
- Cela n'empêche pas qu'en local, ça puisse se passer très bien car certaines équipes se sont emparées de cette note pour en faire quelque chose de chouette et d'utile, avec une vraie réflexion avec les classes, les élèves, les PP, les CPE. Mais en l'occurrence, quand de telles décisions sont prises, on pense au global, pas au local. Dans tous les endroits où en local, on a su faire quelque chose d'intelligent avec cette note, on saura aussi faire quelque chose d'intelligent sans cette note.
- Sinon je te rejoins sur le côté "il faut bien prendre les choses en main" : les élèves nous arrivent tels qu'ils sont, le discours de type "ils doivent nous arriver tout éduqués, sages, silencieux, polis, devoirs faits et leçons apprises", c'est bien joli, mais ça ne marche pas. Il n'empêche que l'école est là pour instruire les élèves et pas faire des "éducations à" tout le temps, au détriment des cours, mais si, notamment en début de cours, on n'a pas instauré un climat serein et propice au travail, élèves cadrés et prêts à travailler, on peut attendre le silence longtemps, on ne l'aura pas... De même, supposer que "les devoirs doivent être faits et les leçons apprises, ce n'est pas ma partie", ne fonctionne que si le prof contrôle que c'est le cas et rend les devoirs corrigés dans un délai raisonnable ; si les élèves savent que ce sera contrôlé une fois tous les tremblements de terre et que la copie ne sera pas corrigée, ils ne risquent pas d'apprendre quoi que ce soit, c'est humain... (Toute ressemblance avec une situation réelle serait purement fortuite, bien sûr. )
- CathEnchanteur
the educator a écrit:
Du coup, je pense (pour le moment) que je continuerais de proposer l'outil afin d'évaluer les élèves avec les PP et de prolonger le boulot qu'on a commencé autour de cette grille. Ceux qui refuseront auront le bouclier de la loi, mais je me désengagerai probablement des problématiques qui tourneront autour de cette grille. Je pense même pouvoir le faire en restant dans les clous (mais il faut que je fasse un peu de rechercher a ce sujet).
Tu fais la loi à toi tout seul, si j'ai bien compris, et tu décides si tu dois faire ton boulot ou pas, c'est ça ?
- La note de vie scolaire a-t-elle été supprimée ?
- Note de Vie Scolaire en 2013-2014 ?
- Diplôme national du brevet 2014 : près de deux tiers des candidats ont une note inférieure à la moyenne à l'épreuve de mathématiques.
- La note d'admissibilité au concours est-elle toujours nationale ou est-elle devenue académique ?
- La niche fiscale des journalistes sera-t-elle supprimée ?
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