La mère d'un élève a commenté par écrit mes notes et appréciations sur les copies de son fils!

Chocolat a écrit:Je comprends bien ce que tu me dis, mais je maintiens mon propos sur la question  - perso, je n'aurais pas imposé d'évaluation notée sur ce type d'exercice.
 

Mais tu n'enseignes pas le français...

Audrey a écrit:La mère est remontée avec tout le monde, mais forcément, ça se cristallise sur le français.

Je me demande si elle n'est pas surtout remontée contre la vie et le handicap de son fils.

Chocolat a écrit:

Audrey a écrit:
Ben en tout cas, je l'ai bien préparé à ce travail et il avait tous les outils en mains pour réussir. Je précise que je suis plus qu'indulgente sur l'orthographe et que ce n'est pas ça qui l'a "plombé" pour ce devoir.

J'ai mis la moyenne à des tas d'élèves qui n'avaient jamais fait de rime ni utilisé le même mètre mais qui avaient bien décrit la nature, utilisé le présent, une personnification et une comparaison en écrivant un truc qui tenait suffisamment debout. Je n'attendais pas un texte d'une poésie incroyable. Juste un effort manifesté en ce sens. Et dans son devoir à lui, ce jour-là, rien de tout ça.

Parce qu'il en est incapable, tout simplement, et il en serait ainsi même si tu préparais ce travail pendant deux ans - le problème n'est pas dans la préparation, mais dans les capacités.

Je répète: les capacités, il les a. J'ai encore montré ses poèmes faits en exercice à une collègue tout à l'heure et on s'accordait à dire qu'ils étaient chouettes. Vraiment chouettes. Maintenant, désolée, y a des évaluations. Avec un sujet. Des consignes à respecter. Consignes que je lui ai relues personnellement à sa table, en les explicitant, comme à chaque contrôle. Et là, il n'en a respecté aucune.

Je ne trouve pas tes appréciations choquantes, Audrey. Et tu n'as pas à te justifier.

Audrey a écrit:J'ai quand même du mal à voir comment on peut arriver à trouver toujours de quoi valoriser une copie. Désolée, mais y a un moment où y a vraiment rien à valoriser.

Mais si, voyons, Audrey, tu peux toujours écrire : "A rendu une copie avec quelque chose écrit dessus, c'est bien."  

Si on peut comprendre certaines choses sur le fond, la forme utilisée est curieuse .Bon, moi j'ai rdv vendredi pour me faire rappeler à l'ordre par une mère de dys parce que je me permets quelques libertés avec le PAI (que le gamin lui a parfaitement comprises).

Pour en revenir au sujet, je trouve hallucinant que la mère se permette de commenter les remarques d'Audrey. En tant que professeur, Audrey est compétente pour juger le travail de l'élève. La mère n'a pas cette compétence.

Pseudo a écrit:

Audrey a écrit:La mère est remontée avec tout le monde, mais forcément, ça se cristallise sur le français.

Je me demande si elle n'est pas surtout remontée contre la vie et le handicap de son fils.

Si, évidemment... mais je n'y suis pour rien, moi!

Gros souci qui pèse lourd: comment bien vivre les notes mauvaises de son gamin quand:
1/ on est sa mère
2/ on a aussi été son instit, c'est-à-dire celle qui lui a tout appris, depuis le CP?

C'est un énorme point noir dans la question, vraiment...

Provence a écrit:Je ne trouve pas tes appréciations choquantes, Audrey. Et tu n'as pas à te justifier.

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Pseudo a écrit:

Audrey a écrit:La mère est remontée avec tout le monde, mais forcément, ça se cristallise sur le français.

Je me demande si elle n'est pas surtout remontée contre la vie et le handicap de son fils.

Même impression.

Provence a écrit:Je ne trouve pas tes appréciations choquantes, Audrey. Et tu n'as pas à te justifier.

+1

Faudrait explique à la maman que ça va vraiment pas être possible... Plus facile à dire qu'à faire. En parler à l'adjoint peut-être pour un éventuel rendez-vous en sa présence? Histoire d'avoir le soutien de la hiérarchie (si tu l'as...).

Il y a de jolis lots de tampons sur internet. Au lieu de tes remarques très professionnelles et de nature à aider l'élève en lui précisant l'origine du problème (et donc des possibilités de remédiation), tu pourrais utiliser un joli tampon 'Bel effort' ou 'Continue d'essayer ' (oui en anglais c'est plus joli mais ce tampon me fait halluciner: keep trying, c'est censé être encourageant OMG  !). Gain de temps et d'énergie pour toi, et au moins la mère ne pourra pas te reprocher d'essayer de voir le positif chez son fils.

Pseudo a écrit:

Audrey a écrit:Je précise d'ailleurs qu'à la dictée de mots parfaitement réussie où il a obtenu 8/8, j'ai écrit "C'est très bien, Jason!", et là, étrangement, je n'ai pas eu de "merci!" de la part de la mère...

Faudra d'ailleurs m'expliquer comment un dyslexique aussi sévèrement touché d'après la mère peut arriver en deux jours à apprendre parfaitement l'orthographe de mots et à les restituer sans aucune faute sous la dictée. Je n'ai jamais vu ça avec tous les dyslexiques que j'ai croisés avant, pour le coup.

Tu tiens ta vengeance : annote la copie au stylo rose : "et les choses positives alors ?"

C'est très drôle!  

Mais je ne suis pas du genre à me venger... ça me perdra ptêt, je ne sais pas...

J'aimerais juste qu'elle respecte mon travail et laisse son gamin trouver ses marques dans le travail qu'on mène ensemble, sans interférer dans tout, tout faire à sa place, me critiquer devant lui...

Provence a écrit:

Chocolat a écrit:Je comprends bien ce que tu me dis, mais je maintiens mon propos sur la question  - perso, je n'aurais pas imposé d'évaluation notée sur ce type d'exercice.
 

Mais tu n'enseignes pas le français...

Ah mince, je ne savais pas... Chocolat est prof de quoi, alors?
Forcément, dans ce cas-là, il est difficile pour elle de voir comment on prépare à une éval de ce type et comment on peut évaluer un tel travail sans exiger des gamins qu'ils deviennent poète en deux heures...

Provence a écrit:

Chocolat a écrit:Je comprends bien ce que tu me dis, mais je maintiens mon propos sur la question  - perso, je n'aurais pas imposé d'évaluation notée sur ce type d'exercice.
 

Mais tu n'enseignes pas le français...

Ah bon ? :lol: 

Dalilah a écrit:

Provence a écrit:Je ne trouve pas tes appréciations choquantes, Audrey. Et tu n'as pas à te justifier.

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Faudrait explique à la maman que ça va vraiment pas être possible... Plus facile à dire qu'à faire. En parler à l'adjoint peut-être pour un éventuel rendez-vous en sa présence? Histoire d'avoir le soutien de la hiérarchie (si tu l'as...).

J'ai dit dans mon premier message que j'ai montré le classeur à la principale et qu'elle est remontée contre la mère, excédée, qu'elle me soutient pleinement et se trouve même désolée de ce que je subis vu mon investissement avec ce gosse.  

Bon, ben moi, je comprends plus rien, Chocolat... désolée si tu es vraiment prof de français... j'avoue, je me rappelle pas ce que tu enseignes...  

Audrey a écrit:

Provence a écrit:

Chocolat a écrit:Je comprends bien ce que tu me dis, mais je maintiens mon propos sur la question  - perso, je n'aurais pas imposé d'évaluation notée sur ce type d'exercice.
 

Mais tu n'enseignes pas le français...

Ah mince, je ne savais pas... Chocolat est prof de quoi, alors?

  j'ai confondu!    

J'ai cru que Chocolat enseignait l'histoire-géo, j'ai lu trop vite le profil. Accepte mes humbles excuses, Chocolat...

Une chose est sûre: moi, je sais que j'aide cet élève au mieux, suis consciente de ses difficultés, et le mets en confiance le plus possible pour qu'il progresse.

Mais là, la mère pourrit tout ce que je fais dans mes cours, et tout ce qu'on fait au collège. La principale est vraiment remontée, et toute l'équipe pédagogique en a assez...

Dans ce cas, si elle la ramène en conseil de classe, elle risque de se faire remettre très vertement à sa place par tout le monde, qui fera front face à ses attaques.
En tout cas, bon courage.

Audrey a écrit:
Je répète: les capacités, il les a. J'ai encore montré ses poèmes faits en exercice à une collègue tout à l'heure et on s'accordait à dire qu'ils étaient chouettes. Vraiment chouettes. Maintenant, désolée, y a des évaluations. Avec un sujet. Des consignes à respecter. Consignes que je lui ai relues personnellement à sa table, en les explicitant, comme à chaque contrôle. Et là, il n'en a respecté aucune.

Non, pas en temps limité et avec toutes ces exigences à la fois.
Et la note qu'il a obtenue le prouve...

Mais je ne vais pas m'éterniser ici pendant trois heures non plus.
Tu as demandé des avis, je t'ai donné le mien.
Je ne savais pas qu'il fallait être d'accord avec toi pour s'exprimer.

Je considère par ailleurs que la remise en question de nos pratiques est un exercice constructif.
Dans cette perspective, pouvoir échanger entre pairs, en toute sincérité, me paraît envisageable.
Je me suis trompée. Tant pis pour moi.

Sur ce, je te laisse avec les collègues qui partagent ton avis à 100%.

Merci Henriette...
La seule fois où elle s'est tue, c'est quand ma collègue de maths lui a répondu, après un "Mais est-ce que vous savez seulement ce que c'est la dyslexie au quotidien?", par un "Oui, merci Madame: mon fils est lui-même dyslexique."

Audrey a écrit:

Ah mince, je ne savais pas... Chocolat est prof de quoi, alors?
Forcément, dans ce cas-là, il est difficile pour elle de voir comment on prépare à une éval de ce type et comment on peut évaluer un tel travail sans exiger des gamins qu'ils deviennent poète en deux heures...

Moi non plus, je ne le savais pas...

Je suis prof de chocolat, voyons !  


Edit : Provence, avant de dire une connerie, renseigne-toi, s'il te plaît !  

Mais où est passé le fouet ?

Elle est dans la victimisation, et a besoin de trouver des coupables aux difficultés de son fils.
Ce doit être très difficile de se trouver dans sa situation, mais ce n’est pas une raison pour se servir des profs de son fils comme exutoires, car elle ruine du coup les chances qu'il a de progresser en sapant ainsi votre boulot.

Chocolat a écrit:

Audrey a écrit:
Je répète: les capacités, il les a. J'ai encore montré ses poèmes faits en exercice à une collègue tout à l'heure et on s'accordait à dire qu'ils étaient chouettes. Vraiment chouettes. Maintenant, désolée, y a des évaluations. Avec un sujet. Des consignes à respecter. Consignes que je lui ai relues personnellement à sa table, en les explicitant, comme à chaque contrôle. Et là, il n'en a respecté aucune.

Non, pas en temps limité et avec toutes ces exigences à la fois.
Et la note qu'il a obtenue le prouve...

Non, la note obtenue ne le prouve pas. Ne pas réussir un devoir ne signifie pas qu'on n'en a pas la capacité...

Chocolat a écrit:

Audrey a écrit:
Je répète: les capacités, il les a. J'ai encore montré ses poèmes faits en exercice à une collègue tout à l'heure et on s'accordait à dire qu'ils étaient chouettes. Vraiment chouettes. Maintenant, désolée, y a des évaluations. Avec un sujet. Des consignes à respecter. Consignes que je lui ai relues personnellement à sa table, en les explicitant, comme à chaque contrôle. Et là, il n'en a respecté aucune.

Non, pas en temps limité et avec toutes ces exigences à la fois.
Et la note qu'il a obtenue le prouve...

Mais je ne vais pas m'éterniser ici pendant trois heures non plus.
Tu as demandé des avis, je t'ai donné le mien.
Je ne savais pas qu'il fallait être d'accord avec toi pour s'exprimer.

Je considère par ailleurs que la remise en question de nos pratiques est un exercice constructif.
Dans cette perspective, pouvoir échanger entre pairs, en toute sincérité, me paraît envisageable.
Je me suis trompée. Tant pis pour moi.

Sur ce, je te laisse avec les collègues qui partagent ton avis à 100%.

Je n'attends pas qu'on partage mon avis à 100%.
Le temps limité, pour 8 vers, était plus que généreux: ils avaient potentiellement deux heures!
J'ai déjà eu des élèves dyslexiques, sourds, mal-voyants, je sais ce qu'est un PPRE, je sais adapter mes exigences. Je le répète, j'ai aidé l'élève durant son devoir pour la compréhension des consignes. Je lui ai fait reformuler ce qu'il devait faire. Je lui ai montré dans son classeur les exercices préparatoires qu'il avait réussis. Je l'ai encouragé. J'ai disposé ses affaires sur le bureau de la façon la plus ergonomique possible.Je lui ai donné des repères horaires pour qu'il arrive à gérer au mieux son temps. Je n'ai pas tenu compte de l'orthographe lexicale dans son travail (malgré le dictionnaire dont il disposait) et je suis plus indulgente avec lui qu'avec les autres sur la forme de ses réponses ou de ses propos.

Je répète d'ailleurs encore une fois: je fais tout ça comme aménagement alors même que nous n'avons PAS de diagnostic officiel de la dyslexie de cet élève.

Je me remets constamment en question, tant avec mes collègues de lettres, qu'avec mes autres collègues, et sans doute encore plus face à ma stagiaire.
Mais le hic, c'est que tu ne connais pas cet élève, donc ni ses capacités ni ses difficultés. De la même façon que tu souhaites qu'un parent reconnaisse tes compétences, accorde-moi tout de même le bénéfice de ma compétence supposée en tant que collègue et surtout, de la connaissance de mon élève. Je n'ai rien demandé de faire à cet élève qu'il ne soit capable de faire dans les conditions que j'ai installées spécifiquement pour lui.