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User17706
Bon génie

Nora Fraisse, mère de Marion, porte plainte contre l'EN après le suicide de sa fille : "Il se passe des choses très graves au sein de nos établissements scolaires". - Page 3 Empty Re: Nora Fraisse, mère de Marion, porte plainte contre l'EN après le suicide de sa fille : "Il se passe des choses très graves au sein de nos établissements scolaires".

par User17706 Ven 15 Nov - 18:19
Schéhérazade a écrit: quand les adultes sont dépossédés de leur autorité, l'enfant est soumis à la tyrannie de la majorité, celle du groupe de pairs
Hannah Arendt l'a (presque) piqué à Platon (quae sunt Caesaris, Caesari!) Smile

(République, VIII, 562b-563e.)
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par yogi Ven 15 Nov - 21:29
Edgar a écrit:
neomath a écrit:Assez de leçons de morale hypocrites !
La société française a décidé par consensus de priver les enseignants de toute autorité : l'orientation est choisie par les parents, ceux ci peuvent annuler les punitions, les quelques conseils de discipline qui se tiennent encore voient leurs décisions cassées par les recteurs.
Le prix à payer est que les forts écrasent les faibles. Que les français l'assume.

Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. — (Bossuet)
Que les Français l'assument, pourquoi pas, mais le harcèlement est par exemple une grande cause nationale au Royaume-Uni, et un problème majeur, dans un système pourtant largement privé, et une idéologie scolaire et sociale peu comparable à celle de la France. Alors ?

Mais je vous rejoins sur le fait que nous sommes aujourd'hui dans l'incapacité d'avoir la moindre action de fermeté passés les discours sur "on va faire ça", "on va faire ci", qui n'engagent à rien.

Dans mon établissement, il peut se passer n'importe quoi, entre le 10 juin et la fin de l'année, le bureau de tous les CDE et adjoints est fermé pour cause de dossiers à préparer et ils ne prennent pas le téléphone. Le CPE doit avoir l'accord du CDE pour des sanctions, mais comme il ne répond plus durant 3 semaines, il faut juste croiser les doigts, mais c'est le meilleur moment pour tenter n'importe quoi dans le collège, tout acte restera impuni.
Oui,au Royaume-Uni depuis de nombreuses années,le harcèlement ("bullying") est pris très au sérieux.On en parle beaucoup lors des heures de vie de classe,il y a des campagnes de sensibilisation au niveau local et national. Je ne comprends pas pourquoi,une fois de plus,la France est à la ramasse!

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par grandesvacances Ven 15 Nov - 23:09


Oui, c'est révoltant et honteux. Mais mes collègues par exemple préfèrent se réunir en salle des profs pour s'indigner de n'importe quelle injustice mineure soulevée par les médias que de s'interroger sur les scènes de violence ordinaires qui se déroulent quotidiennement en cours de récré. C'est leur moment de détente. Ils peuvent refaire le monde, pétitionner, touça touça. Mais protéger leurs propres élèves contre les mâles dominants?! Et gare à celui qui tenterait de soulever la question...
Merci Spartacus.
Je sais bien qu'il n'est pas toujours aisé de repérer le harcèlement, mais je crains que beaucoup d'enseignants ne détournent la tête pour ne pas se coltiner directement  le problème.
Pour revenir à la tragique histoire de Marion, ce qui me choque par-dessus tout, c'est que même après le suicide de cette enfant, ses profs, son CPE, son CDE, aient été, d'après les dires de la maman, aux abonnés absents. Or, dans tous les établissements où j'ai travaillé, lors du décès d'un élève, d'un parent, d'un frère ou d'une soeur, le CDE et le PP, a minima, assistaient aux obsèques, une couronne était envoyée, ainsi qu'une lettre de condoléances et un avis dans la presse. Là la maman dit que personne n'a bougé au décès de sa fille, et que ses sollicitations ont abouti à des fins de non-recevoir : je trouve cela complètement indigne et j'ai honte.


Dernière édition par grandesvacances le Ven 15 Nov - 23:11, édité 1 fois
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par Ronin Ven 15 Nov - 23:11
Parce qu'il ne faut pas faire de vagues. Manque de courage pour prendre des décisions. Et souvent il y a plus de compassion pour les harceleurs que pour les harcelés. Et puis, comme l'a décrit Spartacus, pas mal de lâcheté collective.

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par John Ven 15 Nov - 23:14
Oui,au Royaume-Uni depuis de nombreuses années,le harcèlement ("bullying") est pris très au sérieux.On en parle beaucoup lors des heures de vie de classe,il y a des campagnes de sensibilisation au niveau local et national. Je ne comprends pas pourquoi,une fois de plus,la France est à la ramasse!
Tu rigoles ? En 2011, Chatel et Debarbieux ont organisé "les assises du harcèlement" (oui, oui).
Puis, en 2012, Peillon a nommé Debarbieux chef d'un observatoire de la violence scolaire qu'il dirigeait déjà, et qu'il a donc transformé en délégation interministérielle.
Enfin, en 2013, Peillon et Debarbieux ont lancé une campagne contre la violence grâce à un site du CNDP où on voit des papillons.
En outre, le ministre a dépensé 2 milliards d'euros pour que dans 20% des villes de France, les cours de primaire commencent à des horaires incompréhensibles, avec des villes comme Saint-Nazaire où on a rallongé la matinée de 20mn, et d'autres où on l'a raccourcie d'une demi-heure.
Et tu oses dire que rien n'est fait professeur

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par yogi Ven 15 Nov - 23:19
John a écrit:
Oui,au Royaume-Uni depuis de nombreuses années,le harcèlement ("bullying") est pris très au sérieux.On en parle beaucoup lors des heures de vie de classe,il y a des campagnes de sensibilisation au niveau local et national. Je ne comprends pas pourquoi,une fois de plus,la France est à la ramasse!
Tu rigoles ? En 2011, Chatel et Debarbieux ont organisé "les assises du harcèlement" (oui, oui).
Puis, en 2012, Peillon a nommé Debarbieux chef d'un observatoire de la violence scolaire qu'il dirigeait déjà, et qu'il a donc transformé en délégation interministérielle.
Enfin, en 2013, Peillon et Debarbieux ont lancé une campagne contre la violence grâce à un site du CNDP où on voit des papillons.
En outre, le ministre a dépensé 2 milliards d'euros pour que dans 20% des villes de France, les cours de primaire commencent à des horaires incompréhensibles, avec des villes comme Saint-Nazaire où on a rallongé la matinée de 20mn, et d'autres où on l'a raccourcie d'une demi-heure.
Et tu oses dire que rien n'est fait professeur
Oui j'ose le dire car la France n'a rien fait d'efficace,je suis désolée. Tu trouves que ca a porté ses fruits??
Pour avoir bossé dans des bahuts anglais de 2004 à 2007 ,je confirme qu'on ne fait rien chez nous pour prendre le problème à bras le corps!

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par Ronin Ven 15 Nov - 23:36
Humm, il me semble que John est ironique...

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par yogi Ven 15 Nov - 23:40
Ronin a écrit:Humm, il me semble que John est ironique...
Ooops pardon,j'ai eu un doute!

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par Spartacus Sam 16 Nov - 9:07
Je crois aussi qu'il faut arrêter de se mentir à soi-même. On sait tous - en tous les cas dans les grands établissements urbains et périurbains - que nos élèves vivent dans l'ombre une véritable hiérarchisation de dominances plus ou moins larvées. Ça va de la bonne élève qui doit faire les devoirs pour tous les mâles de la famille élargie, de celle qui doit "aller" avec ses cousins le weekend, de la gamine noire à qui on reproche à la fois sa couleur et le fait que son père soit CRS et qui rentre régulièrement chez elle marbrée de bleus (le métissage n'est pas forcément bien vu par toutes les cultures...), sans parler de tout ceux qui ne sont pas formellement harcelés simplement parce qu'ils se plient à cette hiérarchie occulte, qui rasent les mur et lèchent les bottes des caïds pour avoir le droit d'exister. Ceux-là, qui ont le tact de ne pas faire de vague, dirions-nous qu'il vivent une scolarité digne, apaisée, dans une école sanctuarisée?

Les cas cités sont des cas réels qui j'ai connus. J'en ai plein d'autres en réserve. Et je ne vois pas pourquoi je serais unique à avoir été témoin de tels cas. Statistiquement, nous connaissons tous la réalité du terrain.
MarieL
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par MarieL Sam 16 Nov - 12:16
Ce qui pose question dans le témoignage de cette maman c'est effectivement que "personne" n'aurait réagi même après le décès de sa fille. J'ai du mal à le croire.

Je ne doute malheureusement pas de ce que sa fille a subi. D'autant moins que le harcèlement n'est pas du tout pris au sérieux dans l'établissement où j'enseigne. De l'avis général, la victime  l'a "bien un peu cherché".
La seule solution quand les parents sont au courant, quand ils s'en préoccupent, et quand ils en ont la possibilité (ce qui fait déjà bien trop de conditions), c'est de faire quitter l'établissement à leur enfant en cours d'année.
Pour tous les autres (et je pense en particulier cette année à un garçon pas dans la norme que sa propre mère enverrait bien "se faire soigner" 😢 ) on ne peut qu'intervenir individuellement à chaque occasion, mais ça signifie les protéger (un peu) une fois sur dix peut-être, et les désigner un peu plus parfois à la vindicte des petits caïds pas bien malins mais parfaitement brutaux.

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par InvitéPas Sam 16 Nov - 19:20
Et n'oublions pas que la méchanceté n'est pas l'apanage des "mâles" ni des "petits caïds". J'ai appris qu'une élève assez bonne et toute mignonne avec les profs menait campagne contre une de ses camarades, et qu'elle lui avait même envoyé des menaces de mort sur son téléphone.
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par Olympias Sam 16 Nov - 19:24
John a écrit:C'est horrible.

Et la réponse du ministère, c'est la réforme des rythmes qui décale les horaires de 30mn, parfois dans un sens, parfois dans l'autre sens, et un site avec des papillons Rolling Eyes 

https://www.neoprofs.org/t67932-climat-scolaire-un-site-du-cndp-contre-la-violence-a-l-ecole
Je viens de regarder, John,  et c'est affligeant. Et pendant ce temps, pendant qu'on fait de sites avec des petits ronds de couleurs, des enfants se suicident furieux furieux furieux
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par John Dim 17 Nov - 12:56


Par Francetv info

Mis à jour le 15/11/2013 | 00:33 , publié le 14/11/2013 | 20:56

L'Education nationale prépare une campagne officielle pour alerter les parents, les enfants et les responsables scolaires contre le harcèlement à l'école. Voici le témoignage bouleversant d'une mère dont la fille a mis fin à ses jours. Marion avait 13 ans, elle était en classe de quatrième dans un collège de l'Essonne et était devenue la souffre-douleur de sa classe et de son établissement. Elle était moquée, harcelée, insultée, menacée de mort plusieurs fois. Un jour, il y a neuf mois, elle n'est pas allée à l'école et s'est pendue dans la maison familiale.

C'est une mère bouleversée qui s'adresse à France 2 après avoir découvert les lettres de sa fille. Nora Fraisse raconte que Marion ne supportait plus ce qu'elle vivait, qu'elle a raconté les insultes, les menaces subies de la part des élèves de sa classe. Marion a expliqué son geste dans ses lettres tout en remerciant les "personnes qui l'aimaient pour ce qu'elle était". "Marion cachait derrière son sourire une grande souffrance", explique la mère. Voici l'entretien que Nora Fraisse a accordé à France 2

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par Docteur OX Dim 17 Nov - 16:37
A la une du Nouvel Obs.com !

http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20131114.OBS5469/traitee-de-***-de-boloss-marion-13-ans-s-est-suicidee.html


Traitée de "***", de "boloss" : Marion, 13 ans, s'est suicidée

Menacée, insultée au collège et sur Facebook, l'adolescente s'est pendue. Ses parents portent plainte contre l'école et les cinq élèves qui s'étaient pendant des mois transformés en bourreaux.

Ce mercredi matin, Marion voulait rester au lit. Après le petit déjeuner, elle est remontée dans sa chambre. La veille, déjà, elle se disait " fatiguée " afin d'échapper aux dernières heures de cours. Au retour de son travail, sa mère l'avait trouvée " pâlotte " sans s'inquiéter davantage. Les petits maux, de ventre, de tête, de coeur... éclosent bien souvent à l'adolescence. Nora Fraisse a simplement suggéré à sa fille de ne pas rester dans le noir, puis elle a déposé le téléphone de la maison près de l'oreiller, pour pouvoir la joindre. Elle partait juste déjeuner, avec ses deux autres enfants, 9 ans et 18 mois, chez une amie du village, Vaugrigneuse dans l'Esssone. Dans une heure ou deux, elle serait de retour. Sans doute, tout irait mieux. Mère et fille pourraient faire un peu de shopping ensemble. Marion, toujours douce et souriante, avait acquiescé. Une heure plus tard, elle ne répondait plus au téléphone.

Silence encore quand Nora Fraisse, soudain prise de panique, est rentrée précipitamment chez elle vers 13h30, laissant la voiture en marche avec ses petits à l'intérieur. Elle hurlait. "Marion,Marion !" La porte de sa chambre était bloquée. Nora Fraisse l'a poussée violemment et découvert son enfant pendue par un foulard au porte-manteau. Une fois détaché, le corps frêle est tombé. La mère, en ligne avec les médecins du Samu, a tenté de ranimer sa fille. En vain. Marion, 13 ans, est morte, le 13 février 2013.
"Ma vie a basculé. Et personne ne l'a compris."

Le lendemain, en première page, "le Parisien" relate le drame. Le quotidien régional évoque l'existence d'une lettre laissée par Marion. Les parents, pétrifiés, appellent alors le journal qui refuse de leur en dire plus. Mais les gendarmes leur remettent rapidement deux enveloppes saisies sur le bureau de Marion. La première est adressée à son établissement scolaire, Jean-Monnet à Briis-sous-Forges. L'élève de 4e C y a inscrit son numéro de collégienne, 320, avant de détailler ses souffrances, les humiliations, les insultes parfois subies en plein cours, et désigne ses bourreaux. "Ma vie a basculé, conclut-elle. Et personne ne l'a compris." Sur une seconde enveloppe, elle a écrit : "Mes meilleurs souvenirs avec vous", mais celle-ci est vide.

Le même jour, les parents Fraisse entendent sur France 3 une femme, directrice adjointe de l'académie de Versailles, indiquer que : "Marion était devenue le souffre-douleur de quelques-uns... Il y avait des enfants qui n'étaient pas très gentils vis-à-vis d'elle, qui pouvaient avoir des mots blessants." Ainsi, même l'Education nationale semble avoir eu vent des malheurs de leur fille... Les lettres de condoléances du président de la République et de son ministre Vincent Peillon paraissent bien dérisoires. Ils n'ont que faire de la compassion, ils veulent des explications. Depuis ce jour, les parents de Marion ont décidé de remuer ciel et terre pour faire "émerger la vérité".

Après avoir déposé plainte à la gendarmerie, ils ont contacté un jeune pénaliste réputé, Me David Père, qui vient de se constituer partie civile, auprès du tribunal de Paris, pour violences, menaces de mort, provocation au suicide, homicide involontaire et omission de porter secours. "Nous souhaitons que toute la lumière soit faite, que les responsables administratifs et les enseignants soient interrogés, que le dossier scolaire de Marion, les carnets de l'infirmerie soient saisis..." Outre le collège, sont visés les cinq élèves nommés dans la lettre. Les parents vont jusqu'à mettre en cause des enfants qui, au moment des faits, n'avaient pas 14 ans.
"Pour nous, c'est désormais évident. Ces gamins souhaitaient éliminer Marion, martèle Nora Fraisse. Ce n'est pas parce qu'ils sont mineurs que l'on doit les excuser. Nous attendons qu'ils soient punis, sévèrement, et que notre affaire fasse jurisprudence."

Sa douleur l'emporte et la porte. Celle de son mari, cadre dans l'industrie médicale, est muette. " Nous avons pris perpète, souffle-t-elle. Nous sommes à jamais des zombies, sans bras ni têtes. Des survivants." A Vaugrigneuse, dans ce paisible village de l'Essonne où réside depuis plus de dix ans la famille Fraisse, les regards ont changé. La bienveillance s'est muée en méfiance. Quand ils croisent la fine silhouette de Nora, certains baissent la tête. D'autres disent, à voix basse, que "le chagrin l'a rendue folle". Rien, ni son travail de chef de produit marketing ni ses deux autres enfants ne l'arrête.
"Laissez-les tranquilles. Faites votre deuil"

Depuis neuf mois, elle cherche tous azimuts des pistes, des indices auprès des amis de Marion, et des autres, qu'elle connaît parfois depuis l'école primaire. "Laissez-les tranquilles, disent leurs parents. Faites votre deuil." La mère cache ses larmes. Il lui est arrivé de s'approcher du collège et de voir des élèves soudain s'éloigner, comme si elle avait la peste. Parfois, quelques-uns l'arrêtent : "Madame, dites-nous, qui est dans la liste ?" Les enseignants, eux, n'ont jamais donné signe de vie.

"La direction nous avait interdit de communiquer avec vous, lui confiera un professeur croisé dans le bus, par hasard. Certains d'entre nous vous ont quand même écrit après l'enterrement. Vous n'avez rien reçu ?" Le principal du collège Jean-Monnet n'a jamais voulu dialoguer avec les parents de Marion, sans doute parce qu'au lendemain du drame, sous le choc, ces derniers l'avaient mis en cause. S'il a accepté de les recevoir dans son bureau, un mois plus tard, c'est grâce à la médiation d'Eric Debarbieux. Le spécialiste de la violence à l'école, envoyé sur tous les cas de harcèlement grave, s'est rendu à Briis-sous-Forges. Il a accompagné les parents endeuillés au collège afin qu'ils puissent récupérer les affaires de leur fille et consulter son dossier scolaire.

"Rien ne permettait de penser que Marion allait mal", a sèchement répété le principal, arrivé en septembre 2012 dans ce collège de 600 élèves. Il n'a eu cesse de s'abriter derrière sa hiérarchie. "Nous ne communiquons pas sur cette affaire, fait-il savoir aujourd'hui encore au "Nouvel Observateur", adressez-vous au rectorat." Les explications n'ont jamais eu lieu. Dommage, il eût peut-être suffit d'un mot, d'un geste pour que les parents de Marion cessent de croire que ce silence était forcément coupable.
"Demain, à l'arrêt de bus, t'es morte"

Un si long silence... "Allez, ça va se tasser", éluda le principal quand Nora Fraisse l'avait contacté, en décembre dernier, pour que Marion change de classe. Trois fois, elle avait insisté, sans même obtenir un rendez-vous. Cette mère est particulièrement vigilante. Elle sait que son aînée est sensible, artiste, drôle à faire hurler de rire son père et ses camarades, mais aussi parfois dans son monde, en quête d'affection, touchée par le malheur des autres. Une cible idéale. Petite déjà, elle subissait les mesquineries des copines. En sixième, Marion s'était fait traiter de "mongole" et d'"autiste". En cinquième, un garçon lui avait adressé un SMS : "Demain, à l'arrêt de bus, t'es morte." A la demande de Nora Fraisse, le professeur principal avait aussitôt convoqué l'auteur des menaces qui, aux côtés de sa mère, avait balbutié : "Mais c'était juste pour rigoler !"

Cette année de quatrième, Marion se plaint de ne pas pouvoir travailler. Elle revient du collège un peu triste à force d'être vue comme une "balance" ou une "intello", quand elle ose demander le silence dans sa classe. Au collège, c'est la foire, bavardages, insultes et provocs imposés par quelques fortes têtes. Un garçon dit à une enseignante : "Toi, je te baise !" Un autre jette son carnet de correspondance au visage de la prof d'histoire-géo. A la récré, ça castagne ; il paraît aussi que, parfois, ça picole et ça fume dans les toilettes. Les élèves le racontent, tout fiers.

A Briis-sous-Forges aussi, entre les champs de colza et les pavillons bien léchés, la jeunesse se cherche. La première réunion de rentrée, le 12 octobre 2012, a été plutôt rock and roll. Trois heures durant lesquelles les parents, inquiets des problèmes de discipline, ont interpellé les profs qui, eux-mêmes, ont admis être un peu dépassés, sous l'oeil agacé du nouveau directeur. "On se demandait sur quelle planète nous étions", se souvient un père. Pendant la réunion, Nora Fraisse a envoyé un SMS à Marion pour lui dire qu'elle comprenait ses difficultés à travailler dans de telles conditions. Le principal refuse le changement de classe mais avant Noël, deux des perturbateurs sont renvoyés.
"***", "boloss", grosse, pas de seins…

Le climat s'apaise, Marion tombe amoureuse d'un garçon du collège. Les parents la voient grandir, de plus en plus jolie et coquette, accro aux SMS - "3.000 par mois c'est beaucoup", disent-ils, mais elle a l'air si heureuse...

L'adolescente ne se plaint plus de rien, elle est pourtant la cible d'une petite bande de filles et d'un garçon qu'elle a embrassé un jour, puis éconduit. Alban - appelons-le ainsi (*) - lui a toujours dit : "Ta première fois, ce sera avec moi", avant de réaliser qu'elle en aimait un autre. Alors, avec des copines, il s'amuse à la traiter de "***", lui dit qu'elle est grosse, pas de seins, trop sérieuse... A leurs yeux, elle n'est qu'une nulle, une "boloss", suprême insulte en 2013. Et le bal des gentillesses continue sur internet, au retour du collège et jusque tard, le soir, sous la couette.

Les parents de Marion n'en savent rien. Ils découvriront, avec l'enquête des gendarmes, que leur fille avait, malgré leur interdit, créé un compte Facebook. Ils apprendront aussi qu'elle a prétexté avoir perdu son carnet de correspondance pour en obtenir un autre, dans lequel elle s'octroie des notes toujours aussi bonnes et un comportement exemplaire. Celui-ci est pour la maison. Dans l'autre, le vrai qu'elle signe à la place des parents, on voit clairement la bonne élève se transformer, cumuler les insolences, les propos grossiers, les tricheries. Sans doute, Marion "tente la déconne" pour trouver grâce aux yeux de ceux qui la tiennent.

"Le comportement de Marion se dégrade depuis quelque temps", écrit l'enseignante d'histoire le 1er février. Mais ni cette métamorphose soudaine ni les nombreux retards injustifiés ne donnent lieu à un coup de fil aux parents. Le professeur principal, celui qui, en début d'année, avait dit à Nora Fraisse combien sa fille était douée, attachante, résistante dans cette classe turbulente, ne réagit pas. "Faites-moi signe au moindre problème", avait-il proposé. Lorsque la mère endeuillée composera son numéro, il répondra : "Pourquoi m'appeler ? Marion est décédée. La vie continue." Au "Nouvel Obs", il confie d'une voix blanche : "J'ai trop souffert de cette histoire, je ne veux plus en parler."
"On va t'arracher les yeux, te faire la peau..."

La veille du drame, lors d'un exercice incendie pendant le cours de cet enseignant, Marion est prise à partie. La quasi-totalité de la classe se regroupe autour d'elle pour une broutille, l'adolescente a écrit sur le mur Facebook d'une camarade un de ces commentaires stupides qu'elle a si souvent lus sur le sien : "Lila, t'es une boloss, on t'aime pas." Huées générales. Alban, une fois encore, mène la danse, avec les pestes : "Tu fais moins la fière, hein ?" Ils continuent dans les couloirs : "On va t'arracher les yeux, te faire la peau..." Des toilettes du collège, Marion appelle sa mère : "Je ne me sens pas bien, je voudrais rentrer." Ses grands-parents passent la chercher.

Toute l'après-midi et la soirée, l'adolescente, paniquée par des appels anonymes, des menaces, multiplie les coups de fil, les SMS et les messages sur Facebook. Elle contacte celle qui lui a dit "Si tu reviens au collège, je te buterai", pour savoir si elle compte réellement la frapper. "Non", la rassure l'intéressée qui tapote sur son clavier : "Bon, on t'aime bien mai en ce moment tu nous soule à faire les manières genre tu te la pète, tu te crois populaire, t'essaye de nous clasher et tu crois tous les mecs y te kiffe grave" (sic).

Marion remercie aussi une de ses anciennes copines "de ne pas m'avoir humilié kom tous les autres tout à l'heure". Puis, elle appelle son petit ami : "Il faut mieux rompre pour que les autres ne te fassent pas d'histoire". "Comme tu veux", répond-il, avant d'ignorer ses messages. Le soir, Marion fond en larmes dans les bras de sa mère. Elle ne lui parle pas de l'épreuve qu'elle doit subir le lendemain : des excuses devant toute la classe, pour demander pardon à Lila. "Elle ne va pas avoir les couilles de venir, a balancé une fille de la bande. Si elle se pointe, je vais la tuer !"
Sur Google : "Comment se suicider"

Marion préfère évoquer sa rupture amoureuse. Sa mère la rassure, lui parle des garçons "qui se comportent comme des Cro-Magnon, entre eux, même quand ils tiennent à vous. Allez, dit-elle, vous allez recoller les morceaux." Marion sourit : "Ca fait du bien de pleurer." Avant de s'endormir, elle écrit à un copain : "La chui preske tout en bat... je ne suis kune merde." Le garçon répond : "***, ne dis pas ça..." Avant de s'endormir, l'adolescente tape sur Google : "Comment se suicider".

Quand Alban, celui qui n'a cessé d'importuner Marion, apprend sa mort, il dit : "C'est pas vrai, ***, faites pas chier je suis en train de jouer à la Play." Le lendemain, il reçoit des menaces de mort sur internet et des sifflements à son arrivée au collège. "On a vécu l'enfer", se souvient son père qui, depuis, l'a scolarisé ailleurs. Sur la page Facebook intitulée "Rip [pour "Rest in peace", repose en paix] Marion Fraisse", ouverte par ses camarades, les causes du suicide ne font apparemment aucun doute : "Une pote à mon frère s'est pendue suite à du harcèlement." "Tout le monde la traiter de ***" (sic). "Ouai pire, ils font ça pour rigoler, et aujourd'hui, il pleure." "Quand tu recois des infures du style tu revien on te creve les yeux ça fait mal." Une adolescente s'indigne : "Etes-vous heureux d'avoir poussé quelqu'un à mourir par vos conneries ? Etes-vous heureux d'avoir détruit la vie d'une personne et de sa famille ?"

Au collège, une cellule psychologique est mise en place. Les élèves pleurent, puis les fleurs fanent. Le principal, solennellement, dit qu'il faut tourner la page. Mais la mort brutale de Marion délie les langues. Quelques profs, des parents surtout, veulent parler. Certains apportent leur témoignage aux gendarmes, d'autres appellent les parents Fraisse. Ces derniers soudain se sentent moins seuls. La mère d'une collégienne de Briis, qui, il y a quelques années, a subi l'enfer, crachats et menaces, en raison de sa "gueule d'intello", confie : "Si je ne l'avais pas mise dans le privé, ma fille non plus n'aurait pas survécu." Une autre, désolée de voir son enfant, si bonne élève, se tordre de douleur à l'idée d'aller en classe à force d'être traitée "de grosse, de moche" a exilé sa famille dans le Loir-et-Cher.
"Nous avons 600 élèves, impossible de surveiller votre enfant"

Un père tremble pour sa cadette, 11 ans, surnommée au collège "Poil de carotte", qui ne vient plus dans la cour de récré, de peur de se faire racketter ou taper. Un autre raconte que son fils, 12 ans, est moqué en raison de sa petite taille et de ses bonnes notes. Tout le monde l'appelle "Napoléon". Et puis il y a cette élève de cinquième, coincée dans les vestiaires, à qui des camarades ont dit, en brandissant un déodorant en spray : "Je vais te transformer en chalumeau vivant." Tous ces parents l'affirment : le collège n'a jamais pris la mesure de cette souffrance. Pas d'entretiens sérieux avec le principal malgré de nombreuses demandes, parfois même par lettres recommandées. Juste des propos vaguement rassurants, des aveux d'impuissance, une CPE qui hausse les épaules : "Nous avons 600 élèves, impossible de surveiller votre enfant. Débrouillez-vous pour qu'elle ne soit jamais seule."

Au cimetière, Nora Fraisse a rencontré l'ancien petit ami de Marion et son père. Ce dernier lui a raconté qu'après le drame, des photos de son garçon, traîné à terre par les cheveux, avaient été publiées sur Facebook, qu'il avait alors demandé et obtenu de le changer d'établissement. Depuis, le collège Jean-Monnet est sous surveillance. "La mort de Marion nous a profondément choqués, et nous a amenés à réformer les choses", reconnaît un professeur. Depuis la rentrée, les parents sont systématiquement appelés au bout de trois retards injustifiés. Une campagne de sensibilisation au harcèlement va être lancée. Et les gendarmes continuent d'exhumer sur la Toile des messages destinés à l'Absente de 4e C : "Marion, sache que tu vas nous manquer. Je suis désolé pour toi, pour ce qu'on a pu te faire, j'ai même pas de mot pour nous qualifier tellement on a été durs et idiots."

(*) Les prénoms des enfants ont été modifiés.
La lettre de Marion
Nous publions ici quelques mots laissés par l'adolescente avant de se donner la mort. Le reste ne peut être reproduit, car elle y désigne nommément des élèves de sa classe. A une fille, elle écrit : "Arrête je t'en supplie de crier 'quelle ***' en plein cours." A une autre : "Tu as été odieuse avec moi. Si je suis morte, c'est en partie de ta faute." A un garçon : "Tu n'as fait qu'aggraver les choses." Marion, connue de toutes les quatrièmes, pour son "grand sourire" et sa créativité folle qui lui permettait de customiser des objets, des vêtements et lui donnait l'envie de devenir architecte, se dit lasse d'être traitée de "sale ***", "boloss", "***". Elle écrit : "Vous êtes allez beaucoup trop loin dans cette histoire."

Nora Fraisse, mère de Marion, porte plainte contre l'EN après le suicide de sa fille : "Il se passe des choses très graves au sein de nos établissements scolaires". - Page 3 6634243

John
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Médiateur

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par John Dim 17 Nov - 16:43
Pourtant, Eric Debarbieux fait des réunions deux fois par an avec sa femme pour résoudre la violence scolaire !
http://www.lemonde.fr/education/article/2012/11/12/vincent-peillon-presente-son-dispositif-de-lutte-contre-les-violences-scolaires_1789226_1473685.html

Coordonnés par M. Debarbieux, trois hommes et six femmes s'installent, de façon permanente, dans les locaux du 110, rue de Grenelle (Paris 7e), à proximité des bureaux de Monique Sassier, la médiatrice de l'éducation nationale. Neuf noms pour la plupart inconnus du grand public, certains ayant déjà l'expérience du terrain, d'autres, plus jeunes, de la recherche.

Dominique Berteloot, inspecteur départemental, créateur du centre académique d'aide aux écoles et aux établissements dans l'académie de Versailles, est notamment chargé des questions de prévention des risques psychosociaux encourus par les personnels. Une mission d'"actualité", après plusieurs agressions surmédiatisées d'enseignants en septembre – à Bordeaux, Amiens et Angers. Après, aussi, la remise d'une enquête de "victimation" le 20 septembre, dirigée par le même Eric Debarbieux, ayant révélé que, même dans le primaire, les agressions de personnels sont durement ressenties – les violences verbales (injures pour 35,8 % des victimes, menaces pour 17,1 %), l'emportant de loin sur les violences physiques (5,6 % des répondants bousculés, 3,6 % frappés).

Kamel Hamchaoui, titulaire d'un master 2 recherche, est chargé du traitement des signalements de "faits graves" remontant quotidiennement au ministère – autrement dit, de produire les synthèses hebdomadaires et mensuelles. A leurs côtés siégeront également l'universitaire Benjamin Moignard, auteur, entre autres livres, de L'Ecole et la rue, fabriques de délinquance (2008) – lauréat du prix Le Monde de la recherche universitaire –, ainsi que Luc Pham, membre associé de la délégation, qui interviendra en particulier sur les plans d'action d'urgence. Voilà pour les hommes.

Côté femmes, Caroline Veltcheff, inspectrice "établissements et vie scolaire" dans l'académie de Versailles, doit établir le lien entre les disciplines d'enseignement, la prévention de la violence à l'école, accompagner la création de supports et d'outils de prévention. Alice Giralte, professeure certifiée, fera le lien avec les collectivités locales et les associations. Ida Naprous, également enseignante certifiée, se chargera des questions de formation et d'implantation de programmes spécialisés de prévention et de remédiation. Johanna Dagorn de Goïtisolo, coordinatrice des centres d'information des droits des femmes et de la famille et auteure d'une thèse sur les violences dans les collèges favorisés, traitera de la lutte contre la violence de genre, le harcèlement et les violences homophobes. Enfin, Myriam Ouafki, jeune chercheure travaillant sur les dispositifs de prise en charge des décrocheurs, se chargera des contacts avec les organisations et mouvements de lycéens et de jeunes, en suivant notamment le dossier des "exclus" de l'école – temporairement ou définitivement.

Un comité scientifique et d'orientation doit "aider au pilotage de la délégation", explique le ministère. Deux réunions par an sont prévues – outre les réunions dites "d'urgence" –, réunissant, entre autres membres, Egide Royer, professeur à l'université Laval (Québec), Rami Benbenishty, professeur à l'université de Tel Aviv, Catherine Blaya, professeure à l'université de Nice, spécialiste du cyber-harcèlement – qui partage par ailleurs la vie de M. Debarbieux –, la pédopsychiatre Nicole Catheline, la médiatrice Monique Sassier, etc.

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InvitéA2
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par InvitéA2 Dim 17 Nov - 16:46
No 
Docteur OX
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par Docteur OX Dim 17 Nov - 16:58
John a écrit:Pourtant, Eric Debarbieux fait des réunions deux fois par an avec sa femme pour résoudre la violence scolaire !
http://www.lemonde.fr/education/article/2012/11/12/vincent-peillon-presente-son-dispositif-de-lutte-contre-les-violences-scolaires_1789226_1473685.html

Coordonnés par M. Debarbieux, trois hommes et six femmes s'installent, de façon permanente, dans les locaux du 110, rue de Grenelle (Paris 7e), à proximité des bureaux de Monique Sassier, la médiatrice de l'éducation nationale. Neuf noms pour la plupart inconnus du grand public, certains ayant déjà l'expérience du terrain, d'autres, plus jeunes, de la recherche.

Dominique Berteloot, inspecteur départemental, créateur du centre académique d'aide aux écoles et aux établissements dans l'académie de Versailles, est notamment chargé des questions de prévention des risques psychosociaux encourus par les personnels. Une mission d'"actualité", après plusieurs agressions surmédiatisées d'enseignants en septembre – à Bordeaux, Amiens et Angers. Après, aussi, la remise d'une enquête de "victimation" le 20 septembre, dirigée par le même Eric Debarbieux, ayant révélé que, même dans le primaire, les agressions de personnels sont durement ressenties – les violences verbales (injures pour 35,8 % des victimes, menaces pour 17,1 %), l'emportant de loin sur les violences physiques (5,6 % des répondants bousculés, 3,6 % frappés).

Kamel Hamchaoui, titulaire d'un master 2 recherche, est chargé du traitement des signalements de "faits graves" remontant quotidiennement au ministère – autrement dit, de produire les synthèses hebdomadaires et mensuelles. A leurs côtés siégeront également l'universitaire Benjamin Moignard, auteur, entre autres livres, de L'Ecole et la rue, fabriques de délinquance (2008) – lauréat du prix Le Monde de la recherche universitaire –, ainsi que Luc Pham, membre associé de la délégation, qui interviendra en particulier sur les plans d'action d'urgence. Voilà pour les hommes.

Côté femmes, Caroline Veltcheff, inspectrice "établissements et vie scolaire" dans l'académie de Versailles, doit établir le lien entre les disciplines d'enseignement, la prévention de la violence à l'école, accompagner la création de supports et d'outils de prévention. Alice Giralte, professeure certifiée, fera le lien avec les collectivités locales et les associations. Ida Naprous, également enseignante certifiée, se chargera des questions de formation et d'implantation de programmes spécialisés de prévention et de remédiation. Johanna Dagorn de Goïtisolo, coordinatrice des centres d'information des droits des femmes et de la famille et auteure d'une thèse sur les violences dans les collèges favorisés, traitera de la lutte contre la violence de genre, le harcèlement et les violences homophobes. Enfin, Myriam Ouafki, jeune chercheure travaillant sur les dispositifs de prise en charge des décrocheurs, se chargera des contacts avec les organisations et mouvements de lycéens et de jeunes, en suivant notamment le dossier des "exclus" de l'école – temporairement ou définitivement.

Un comité scientifique et d'orientation doit "aider au pilotage de la délégation", explique le ministère. Deux réunions par an sont prévues – outre les réunions dites "d'urgence" –, réunissant, entre autres membres, Egide Royer, professeur à l'université Laval (Québec), Rami Benbenishty, professeur à l'université de Tel Aviv, Catherine Blaya, professeure à l'université de Nice, spécialiste du cyber-harcèlement – qui partage par ailleurs la vie de M. Debarbieux –, la pédopsychiatre Nicole Catheline, la médiatrice Monique Sassier, etc.

Pffffff..... Quelle bouffonnerie. furieux furieux furieux furieux 

Dire qu'il faudrait simplement le retour d'un peu de courage (en commençant par l’administration) et de beaucoup d'autorité (avec la répression qui va avec) à tous les étages pour ne plus voir de drames pareils dans nos écoles.
Dinaaa
Dinaaa
Expert spécialisé

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par Dinaaa Dim 17 Nov - 17:01
C'est terrible mais... j'ai l'impression que c'est la première fois que je lis dans un article de journal une description exacte de ce qui se passe dans certaines classes (insultes entre élèves, menaces, mépris total de l'autorité des adultes, gestion à la dérive - pas d'appel aux parents en cas de retard ! - bons élèves marginalisés, agressés, impossibilité de travailler...).

Pauvre petite Marion No 
Celadon
Celadon
Demi-dieu

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par Celadon Dim 17 Nov - 17:06
L'inspectrice Etablissements et vie scolaire était conseiller culturel ici voici quelques années.
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Spartacus
Niveau 8

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par Spartacus Dim 17 Nov - 17:49
Il y a trop de non dits dans ces affaires. Des analyses qu'on n'a pas le droit de faire. Ces choses-là n'arrivent pas par hasard et pas à n'importe qui. C'est un fait, mais peut-on le dire? Le mérite de cet article est de révéler cela. Mais il doit être lu en creux.

Il faudrait vraiment renouer avec le réel et employer les mots qui désignent cette réalité. Quand on a commencé à accepté d'employer pour des actes gravement anti-sociaux, voire de pure barbarie, le terme d'"incivilités" qui jusque-là s'appliquait par exemple au fait de ne pas tenir la porte d'une vieille dame, on s'est engagés sur une pente fatale. Le mot harcèlement lui-même est actuellement trop employé pour désigner ce qui se passe dans le climat feutré des entreprises. On perd de vue son sens premier qui est guerrier.

D'ailleurs, toute cette histoire pourrai se résumer au sens véritable du mot "boloss". Le boloss c'est celui qu'on peut "bolosser" impunément. Le boloss est une victime née. Qu'est-ce qui caractérise cette victime née pour servir de souffre douleur? Le fait qu'on sait qu'en tant que telle, elle ne pourra compter sur personne pour prendre sa défense.

Comme quoi, on peut être sans cœurs mais pas sans finesse. Nos jeunes harceleurs savent apprécier les forces en présence. Ils savent quand l'administration est prête à tout pour faire croire que la mer est d'un calme plat... Ils nous connaissent bien, finalement, ces charmants bambins...

philann
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par philann Dim 17 Nov - 18:05
Spartacus a écrit:Il y a trop de non dits dans ces affaires. Des analyses qu'on n'a pas le droit de faire. Ces choses-là n'arrivent pas par hasard et pas à n'importe qui. C'est un fait, mais peut-on le dire? Le mérite de cet article est de révéler cela. Mais il doit être lu en creux.

Il faudrait vraiment renouer avec le réel et employer les mots qui désignent cette réalité. Quand on a commencé à accepté d'employer pour des actes gravement anti-sociaux, voire de pure barbarie, le terme d'"incivilités" qui jusque-là s'appliquait par exemple au fait de ne pas tenir la porte d'une vieille dame, on s'est engagés sur une pente fatale. Le mot harcèlement lui-même est actuellement trop employé pour désigner ce qui se passe dans le climat feutré des entreprises. On perd de vue son sens premier qui est guerrier.

D'ailleurs, toute cette histoire pourrai se résumer au sens véritable du mot "boloss". Le boloss c'est celui qu'on peut "bolosser" impunément. Le boloss est une victime née. Qu'est-ce qui caractérise cette victime née pour servir de souffre douleur? Le fait qu'on sait qu'en tant que telle, elle ne pourra compter sur personne pour prendre sa défense.

Comme quoi, on peut être sans cœurs mais pas sans finesse. Nos jeunes harceleurs savent apprécier les forces en présence. Ils savent quand l'administration est prête à tout pour faire croire que la mer est d'un calme plat... Ils nous connaissent bien, finalement, ces charmants bambins...

Je suis assez d'accord!
D'ailleurs, les plus pervers dans cette histoire me semblent beaucoup plus les adultes... leur absence de réaction, leur silence, leur renvoi à la hiérarchie...etc...

Je n'arrive pas à croire que cette barbarie serait possible si elle n'était pas déjà conditionnée par les adultes...:| 

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par dandelion Dim 17 Nov - 18:24
Spartacus a écrit:Il y a trop de non dits dans ces affaires. Des analyses qu'on n'a pas le droit de faire. Ces choses-là n'arrivent pas par hasard et pas à n'importe qui. C'est un fait, mais peut-on le dire? Le mérite de cet article est de révéler cela. Mais il doit être lu en creux.

Il faudrait vraiment renouer avec le réel et employer les mots qui désignent cette réalité. Quand on a commencé à accepté d'employer pour des actes gravement anti-sociaux, voire de pure barbarie, le terme d'"incivilités" qui jusque-là s'appliquait par exemple au fait de ne pas tenir la porte d'une vieille dame, on s'est engagés sur une pente fatale. Le mot harcèlement lui-même est actuellement trop employé pour désigner ce qui se passe dans le climat feutré des entreprises. On perd de vue son sens premier qui est guerrier.

D'ailleurs, toute cette histoire pourrai se résumer au sens véritable du mot "boloss". Le boloss c'est celui qu'on peut "bolosser" impunément. Le boloss est une victime née. Qu'est-ce qui caractérise cette victime née pour servir de souffre douleur? Le fait qu'on sait qu'en tant que telle, elle ne pourra compter sur personne pour prendre sa défense.

Comme quoi, on peut être sans cœurs mais pas sans finesse. Nos jeunes harceleurs savent apprécier les forces en présence. Ils savent quand l'administration est prête à tout pour faire croire que la mer est d'un calme plat... Ils nous connaissent bien, finalement, ces charmants bambins...

Je ne crois pas que ce soit ce que tu veux dire à lire la suite du message, mais tes paroles pourraient être mal interprétées: elle l'a bien cherché. Je suis d'accord avec ton analyse: les enfants savent qu'ils ne prennent guère de risque en harcelant leurs camarades ou même leurs professeurs. L'administration préfèrera souvent courir le risque d'un suicide plutôt que de réagir.
Dans cette affaire, il est effarant de voir que ni les enseignants ni l'administration n'ont ne serait-ce que présenté leurs condoléances. Il fut un temps où les chefs d'établissement avaient, si ce n'est de la compassion, au moins quelques manières. Ça ne me surprend pas plus que ça hélas: un de mes élèves a été victime d'une agression au collège et hospitalisé dans un état préoccupant. Je suis la seule à avoir contacté la famille. Commentaire de la vie scolaire: "j'ai zappé". Tout était dit.
Kirikiki
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par Kirikiki Dim 17 Nov - 18:34
Les réseaux sociaux sont à double tranchant, en voici encore la preuve... bon nombre d'élèves et de profs se font insulter via ces fameuses pages et parfois c'est le drame; on vous expliquera qu'il n'y a pas de mal, que ce sont des jeux d'enfants, ah bon ?! Si, nous adultes, pouvons encore répliquer que nous allons déposer plainte, les plus jeunes préfèrent se taire, encaisser et quand la coupe est pleine (souvent à l'insu de leurs proches) c'est la bascule, fatale, sans retour possible.
Je suis consternée, Marion n'est pas la première ne sera hélas pas la dernière mais voilà à quand une véritable action, un verrouillage de ces langues de vipères "so in" car sur internet, portées par cet élan que confère l'écran, les "j'aime" / "j'aime pas". furieux 
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Spartacus
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par Spartacus Dim 17 Nov - 18:42
Philann a écrit:D'ailleurs, les plus pervers dans cette histoire me semblent beaucoup plus les adultes... leur absence de réaction, leur silence, leur renvoi à la hiérarchie...etc...

Je n'arrive pas à croire que cette barbarie serait possible si elle n'était pas déjà conditionnée par les adultes...Neutral
C'est la faute à Rousseau. L'homme ne nait pas bon. Il le devient. Ça s'appelle la civilisation. Certains refusent la civilisation. D'autre se refusent à la leur imposer. Moralité : sortez vos mouchoirs.

Les adultes semblent effectivement jouer un jeu assez pervers dans tout ça, qui dépasse la simple passivité. Il ne faut pas oublier qu'il y a dans la société environ 5% de pervers narcissiques. Et ils aiment être à un poste où ils peuvent dominer, briller, être en vue. Je ne serais pas étonné outre mesure que l'EN ne soit, surtout dans la hiérarchie, un nid de ces sinistres personnages. C'est une explication qui en vaut une autre et je ne demande à personne d'être d'accord. Mais j'ai connu beaucoup de ces profils, totalement dénués d'empathie, capables de jouer avec la vie (scolaire ou pro) des autres sans état d'âme. Après tout, 5%, ça fait une personne sur 20...

Je me souviens d'un fait divers il y a quelques années : une gamine s'était fait charcuter l'entrejambe avec une bouteille de soda, bien connu, aux formes galbées. Cela s'était passé en cours de récré et les adultes présents ont assisté à la scène sans broncher. La séance a pu être menée à son terme, tranquillou...

Dandelion a écrit:Je ne crois pas que ce soit ce que tu veux dire à lire la suite du message, mais tes paroles pourraient être mal interprétées: elle l'a bien cherché.
Je veux même dire exactement le contraire!

Il semblerait que pour les bourreaux les petites victimes soient comme des espèces de proies par nature... Un peu comme ils (certains) ont parfois tendance à penser des femmes qu'elle sont toutes des p-tes, et qu'ils n'ont qu'à se servir (sauf leurs mères et leur sœurs (s'entend!). Et à ne rien dire, on encourage cette lecture sociale, et les actes qui en découlent.
Ronin
Ronin
Monarque

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par Ronin Dim 17 Nov - 22:06
Spartacus a écrit:Il y a trop de non dits dans ces affaires. Des analyses qu'on n'a pas le droit de faire. Ces choses-là n'arrivent pas par hasard et pas à n'importe qui. C'est un fait, mais peut-on le dire? Le mérite de cet article est de révéler cela. Mais il doit être lu en creux.

Il faudrait vraiment renouer avec le réel et employer les mots qui désignent cette réalité. Quand on a commencé à accepté d'employer pour des actes gravement anti-sociaux, voire de pure barbarie, le terme d'"incivilités" qui jusque-là s'appliquait par exemple au fait de ne pas tenir la porte d'une vieille dame, on s'est engagés sur une pente fatale. Le mot harcèlement lui-même est actuellement trop employé pour désigner ce qui se passe dans le climat feutré des entreprises. On perd de vue son sens premier qui est guerrier.

D'ailleurs, toute cette histoire pourrai se résumer au sens véritable du mot "boloss". Le boloss c'est celui qu'on peut "bolosser" impunément. Le boloss est une victime née. Qu'est-ce qui caractérise cette victime née pour servir de souffre douleur? Le fait qu'on sait qu'en tant que telle, elle ne pourra compter sur personne pour prendre sa défense.

Comme quoi, on peut être sans cœurs mais pas sans finesse. Nos jeunes harceleurs savent apprécier les forces en présence. Ils savent quand l'administration est prête à tout pour faire croire que la mer est d'un calme plat... Ils nous connaissent bien, finalement, ces charmants bambins...

Malheureusement de nouveau entièrement d'accord avec toi.
Docteur OX
Docteur OX
Grand sage

Nora Fraisse, mère de Marion, porte plainte contre l'EN après le suicide de sa fille : "Il se passe des choses très graves au sein de nos établissements scolaires". - Page 3 Empty Re: Nora Fraisse, mère de Marion, porte plainte contre l'EN après le suicide de sa fille : "Il se passe des choses très graves au sein de nos établissements scolaires".

par Docteur OX Dim 17 Nov - 22:20
Ronin a écrit:
Spartacus a écrit:Il y a trop de non dits dans ces affaires. Des analyses qu'on n'a pas le droit de faire. Ces choses-là n'arrivent pas par hasard et pas à n'importe qui. C'est un fait, mais peut-on le dire? Le mérite de cet article est de révéler cela. Mais il doit être lu en creux.

Il faudrait vraiment renouer avec le réel et employer les mots qui désignent cette réalité. Quand on a commencé à accepté d'employer pour des actes gravement anti-sociaux, voire de pure barbarie, le terme d'"incivilités" qui jusque-là s'appliquait par exemple au fait de ne pas tenir la porte d'une vieille dame, on s'est engagés sur une pente fatale. Le mot harcèlement lui-même est actuellement trop employé pour désigner ce qui se passe dans le climat feutré des entreprises. On perd de vue son sens premier qui est guerrier.

D'ailleurs, toute cette histoire pourrai se résumer au sens véritable du mot "boloss". Le boloss c'est celui qu'on peut "bolosser" impunément. Le boloss est une victime née. Qu'est-ce qui caractérise cette victime née pour servir de souffre douleur? Le fait qu'on sait qu'en tant que telle, elle ne pourra compter sur personne pour prendre sa défense.

Comme quoi, on peut être sans cœurs mais pas sans finesse. Nos jeunes harceleurs savent apprécier les forces en présence. Ils savent quand l'administration est prête à tout pour faire croire que la mer est d'un calme plat... Ils nous connaissent bien, finalement, ces charmants bambins...

Malheureusement de nouveau entièrement d'accord avec toi.
Moi aussi.  Et qu'on ne dise que ça a toujours existé... ce qui est nouveau, c'est cette lâcheté institutionnalisée par le haut. Les questions de Marion : qui m'a défendu au collège ? qui a assuré ma sécurité ? qui a puni (véritablement et non pas symboliquement) mes agresseurs ? PERSONNE.  Et on est en France avec un budget dément pour l'EN., des réformes à la c..., des "spécialistes" par dizaines.... mais on a PERSONNE pour arrêter des bourreaux dans une enceinte scolaire. Bravo. Chapeau l'artiste.
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