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- supersosoSage
Bon déjà, premier conseil : tu arrêtes de te dire que ça vient de toi. Nous avons tous vécu ça : les formateurs ne sont là que pour nous casserpicardie02 a écrit:des conseils pour une PES complètement démotivée qui se fait descendre par ses formateurs qui pensent qu'elle est nulle et débile? Comment retrouver une motivation quand les objectifs donnés par les formateurs sont inatteignables? je ne vois donc pas comment progresser et leur donner ce qu'ils veulent. je sens la dépression arriver....
Et tu vas avoir plein d'injonctions contradictoires (et ce que tu feras pour plaire à l'un ne plaira pas à l'autre).
De ceci, on peut déduire le deuxième conseil : Tu dis d'accord à tout. Tu montres que tu travailles. Tu ne discutes pas ce qu'ils te disent sauf pour leur demander des approfondissements. Tu leur montres ce qu'ils veulent voir, c'est-à-dire : oui tu es nulle mais tu fais de ton mieux pour t'améliorer . Ils veulent des fiches de preps pour tout. Alors quand ils viennent tu en fait pour tout. Ils veulent que tu fasses des séances de découvertes : alors tu le fais devant eux et tu montres surtout que tu as vu ce qui coinçait (ils aiment beaucoup l'auto-critique). Ce qu'ils t'ont dit de faire n'a pas marché ? Alors c'est de TA faute : tu le comprends bien et leur dit et redit et tu essaies de voir comment tu pourrais l'améliorer la prochaine fois (en utilisant des éléments de ce qu'ils t'ont dit, par exemple). On te dit de réinventer l'eau chaude : tu réinventes l'eau chaude quitte à dire après qu'elle n'est pas assez chaude par ta faute. Tu ne les contredis jamais (très très mauvais de les contredire), tu fais le moins de vagues possibles, tu prends ton mal en patience (et tu n'en penses pas moins le cas échéant). On te propose une remédiation ou autre : tu leur dit merci, que ça t'aide à voir ce qui te manque.
Et ça passera, ne t'inquiète pas. Bien évidemment c'est un système absurde ou tout le monde est perdant. Mais si ton but est d'être titularisée, tu y arriveras. Mais surtout ne t'oppose pas, ne cherche pas à faire de vague, ne rentre pas trop avec eux dans tes état d'âme (s'ils sentent une faille, ils appuieront dessus). Le système amène ce type de perversion. Alors protège-toi du mieux que tu peux (c'est-à-dire essaie de te garder des moments avec tes amis, tes proches, etc). Et une année avec une classe, même si elle est longue et douloureuse, est toujours très vite passée...
Courage
Dernière chose : pas de méthode syllabique (sauf avec des non-lecteurs à la rigueur), pas de SLECC ou autre (tu gardes ça pour après).
- picardie02Niveau 2
supersoso a écrit:Bon déjà, premier conseil : tu arrêtes de te dire que ça vient de toi. Nous avons tous vécu ça : les formateurs ne sont là que pour nous casserpicardie02 a écrit:des conseils pour une PES complètement démotivée qui se fait descendre par ses formateurs qui pensent qu'elle est nulle et débile? Comment retrouver une motivation quand les objectifs donnés par les formateurs sont inatteignables? je ne vois donc pas comment progresser et leur donner ce qu'ils veulent. je sens la dépression arriver....
Et tu vas avoir plein d'injonctions contradictoires (et ce que tu feras pour plaire à l'un ne plaira pas à l'autre).
De ceci, on peut déduire le deuxième conseil : Tu dis d'accord à tout. Tu montres que tu travailles. Tu ne discutes pas ce qu'ils te disent sauf pour leur demander des approfondissements. Tu leur montres ce qu'ils veulent voir, c'est-à-dire : oui tu es nulle mais tu fais de ton mieux pour t'améliorer . Ils veulent des fiches de preps pour tout. Alors quand ils viennent tu en fait pour tout. Ils veulent que tu fasses des séances de découvertes : alors tu le fais devant eux et tu montres surtout que tu as vu ce qui coinçait (ils aiment beaucoup l'auto-critique). Ce qu'ils t'ont dit de faire n'a pas marché ? Alors c'est de TA faute : tu le comprends bien et leur dit et redit et tu essaies de voir comment tu pourrais l'améliorer la prochaine fois (en utilisant des éléments de ce qu'ils t'ont dit, par exemple). On te dit de réinventer l'eau chaude : tu réinventes l'eau chaude quitte à dire après qu'elle n'est pas assez chaude par ta faute. Tu ne les contredis jamais (très très mauvais de les contredire), tu fais le moins de vagues possibles, tu prends ton mal en patience (et tu n'en penses pas moins le cas échéant). On te propose une remédiation ou autre : tu leur dit merci, que ça t'aide à voir ce qui te manque.
Et ça passera, ne t'inquiète pas. Bien évidemment c'est un système absurde ou tout le monde est perdant. Mais si ton but est d'être titularisée, tu y arriveras. Mais surtout ne t'oppose pas, ne cherche pas à faire de vague, ne rentre pas trop avec eux dans tes état d'âme (s'ils sentent une faille, ils appuieront dessus). Le système amène ce type de perversion. Alors protège-toi du mieux que tu peux (c'est-à-dire essaie de te garder des moments avec tes amis, tes proches, etc). Et une année avec une classe, même si elle est longue et douloureuse, est toujours très vite passée...
Courage
Dernière chose : pas de méthode syllabique (sauf avec des non-lecteurs à la rigueur), pas de SLECC ou autre (tu gardes ça pour après).
Merci pour tous ces conseils!!!!! le problème c'est que je ne sais pas comment leur donner ce qu'ils veulent puisque leurs demandes me semblent infaisables!!!! de plus, j'ai déjà un passé dans l'EN (je ne de dévoilerai pas ici mais pas de problème en mp)qui joue en ma défaveur
- BourriquetNiveau 10
qu'est-ce qu'ils veulent ?
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mon blog de bd :http://clairedebulle.blogspot.fr
ou là : https://www.facebook.com/pages/Claire-de-Bulle/460647100703982
ou là : https://twitter.com/ClairedeBulle0
- supersosoSage
Oui difficile de te répondre plus précisément sans savoir ce qu'ils veulent précisément.
- BourriquetNiveau 10
en tout cas, Supersoso a entièrement raison : fais devant eux de l'auto-critique, montre que tu réfléchis, que tu analyses, que tu es bien consciente de ce qui ne va pas. Pose des questions, joue la naïve.
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- zeprofGrand sage
ben merde alors (désolée ça m'a échappé !) si même lui arrêteBourriquet a écrit:(dire que Jack a posé sa démission hier...
http://dangerecole.blogspot.fr/2013/11/blog-post_9418.html
si lui il part, moi aussi je pars...)
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Padre P. LucasNiveau 10
Allez, un vieux chant révolutionnaire pour vous remonter le moral :auléric a écrit:oui on sent vraiment une grande lassitude
L'école est finie ! "La rue est à nous ! Que la joie vienne !"
:lol!:
- lapetitemuExpert
En fait, le pire, c'est qu'on exerce un métier qui pourrait être un métier génial (cumulant de la créativité, des relations humaines, une certaine indépendance - dans le sens où on est seul maître à bord quand on est devant les élèves -, une souplesse dans l'organisation de notre travail) et qui devient/est devenu (ça dépend où on en est dans notre désillusion...) un métier pourri (au sens propre et figuré).
Il n'y a pas forcément beaucoup de métiers où l'écart est si grand entre les représentations qu'on s'en fait et la réalité.
Même moi, fille de deux enseignants très critiques et aigris après les réformes etc, j'y croyais, en débutant.
Sinon, anecdote : mon heure de cours en 6e, ce matin, consistait à une étude du début du "Petit poucet". Les élèves lisaient le texte, puis répondaient à des questions que j'avais préparées. Une séance normale, quoi (seule concession à la modernité : l'utilisation de mon tout nouveau vidéo-projecteur, mais uniquement pour gagner du temps en n'ayant pas à écrire à la main les questions au tableau).
A la fin de l'heure, un élève s'exclame : "Madame, on pourra en faire plus, des séances comme ça ?" Quand je lui demande de préciser ce qu'il appelle "des séances comme ça" : "Ben, des séances où on lit un texte, puis on répond aux questions !".
Voilà, ça résume bien, je crois, a) ma soumission inconsciente aux directives "d'en haut" (et pourtant je ne pense -pensais ? - pas être parmi le lot des moutons...), b) le fait que les élèves - les normaux, du moins - s'en contrefichent des cours gadgets et préfèrent de loin la méthode classique.
Il n'y a pas forcément beaucoup de métiers où l'écart est si grand entre les représentations qu'on s'en fait et la réalité.
Même moi, fille de deux enseignants très critiques et aigris après les réformes etc, j'y croyais, en débutant.
Sinon, anecdote : mon heure de cours en 6e, ce matin, consistait à une étude du début du "Petit poucet". Les élèves lisaient le texte, puis répondaient à des questions que j'avais préparées. Une séance normale, quoi (seule concession à la modernité : l'utilisation de mon tout nouveau vidéo-projecteur, mais uniquement pour gagner du temps en n'ayant pas à écrire à la main les questions au tableau).
A la fin de l'heure, un élève s'exclame : "Madame, on pourra en faire plus, des séances comme ça ?" Quand je lui demande de préciser ce qu'il appelle "des séances comme ça" : "Ben, des séances où on lit un texte, puis on répond aux questions !".
Voilà, ça résume bien, je crois, a) ma soumission inconsciente aux directives "d'en haut" (et pourtant je ne pense -pensais ? - pas être parmi le lot des moutons...), b) le fait que les élèves - les normaux, du moins - s'en contrefichent des cours gadgets et préfèrent de loin la méthode classique.
- lalilalaEmpereur
C'est vrai ça et c'est normal. Les choses sont nettement plus claires pour les élèves quand on suit cette méthode (lecture/ questions/ correction).
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Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- lapetitemuExpert
En tout cas, ça fait vraiment bizarre de se faire remettre les idées en place, en dix secondes, par un élève de 6e !
On dit que la vérité sort de la bouche des enfants, là, en l'occurrence, c'est tout à fait ça...
On dit que la vérité sort de la bouche des enfants, là, en l'occurrence, c'est tout à fait ça...
- DinosauraHabitué du forum
Lapetitemu : Ce n'est pas toujours comme ça qu'on étudie un texte en Lettres, y compris au collège ? (Pardon pour la question naïve - mais non ironique - c'est juste que je ne suis pas prof de français).
Sinon, je partage moi aussi le désenchantement de ceux qui voyaient en ce métier davantage qu'un métier alimentaire, allez j'ose le mot, un métier un minimum intellectuel, de concepteur... Ce qui m'insupporte le plus en fait, comme d'autres l'ont déjà dit avant moi, c'est le nivellement par le bas, l'absence d'exigences que l'on nous demande d'avoir, le fait de ne pas devoir faire de vagues, de cacher la misère (intellectuelle) des élèves, de dire que c'est par la pédagogie ou des formations en pédagogie (socle, travaux de groupes etc) que l'on va résoudre tous les problèmes structurels issus du collège unique et de l'absence de moyens réels et de volonté politique (ou de démagogie). Bref, ce qui me déprime le plus aussi, c'est le formatage idéologique et les pressions que l'on subit (même par la force des choses, car les élèves qui nous arrivent des classes précédentes n'ont pas les bases, alors on rame de toute façon, quand bien même on tâcherait d'être exigeant...), l'infantilisation qui en découle... C'est encore plus frustrant que la dévalorisation sociale et financière je trouve. Mais tout fait système de toute façon.
Sinon, je partage moi aussi le désenchantement de ceux qui voyaient en ce métier davantage qu'un métier alimentaire, allez j'ose le mot, un métier un minimum intellectuel, de concepteur... Ce qui m'insupporte le plus en fait, comme d'autres l'ont déjà dit avant moi, c'est le nivellement par le bas, l'absence d'exigences que l'on nous demande d'avoir, le fait de ne pas devoir faire de vagues, de cacher la misère (intellectuelle) des élèves, de dire que c'est par la pédagogie ou des formations en pédagogie (socle, travaux de groupes etc) que l'on va résoudre tous les problèmes structurels issus du collège unique et de l'absence de moyens réels et de volonté politique (ou de démagogie). Bref, ce qui me déprime le plus aussi, c'est le formatage idéologique et les pressions que l'on subit (même par la force des choses, car les élèves qui nous arrivent des classes précédentes n'ont pas les bases, alors on rame de toute façon, quand bien même on tâcherait d'être exigeant...), l'infantilisation qui en découle... C'est encore plus frustrant que la dévalorisation sociale et financière je trouve. Mais tout fait système de toute façon.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
C'est également ce que je ressens, les injonctions culpabilisantes, contradictoires, la caporalisation, le caractère ubuesque de certaines expérimentations, la démultiplication de tâches dépourvues de sens, la déification de l'outil informatique me sont souvent plus insupportables que la vision de ma fiche de salaire (qui me navre, n'exagérons rien).Dinosaura a écrit:Lapetitemu : Ce n'est pas toujours comme ça qu'on étudie un texte en Lettres, y compris au collège ? (Pardon pour la question naïve - mais non ironique - c'est juste que je ne suis pas prof de français).
Sinon, je partage moi aussi le désenchantement de ceux qui voyaient en ce métier davantage qu'un métier alimentaire, allez j'ose le mot, un métier un minimum intellectuel, de concepteur... Ce qui m'insupporte le plus en fait, comme d'autres l'ont déjà dit avant moi, c'est le nivellement par le bas, l'absence d'exigences que l'on nous demande d'avoir, le fait de ne pas devoir faire de vagues, de cacher la misère (intellectuelle) des élèves, de dire que c'est par la pédagogie ou des formations en pédagogie (socle, travaux de groupes etc) que l'on va résoudre tous les problèmes structurels issus du collège unique et de l'absence de moyens réels et de volonté politique (ou de démagogie). Bref, ce qui me déprime le plus aussi, c'est le formatage idéologique et les pressions que l'on subit (même par la force des choses, car les élèves qui nous arrivent des classes précédentes n'ont pas les bases, alors on rame de toute façon, quand bien même on tâcherait d'être exigeant...), l'infantilisation qui en découle... C'est encore plus frustrant que la dévalorisation sociale et financière je trouve. Mais tout fait système de toute façon.
- DinosauraHabitué du forum
Tout ce qui transforme l'école en un "lieu de vie" me navre... Et comme tout pousse en ce sens, j'ai le sentiment que notre liberté pédagogique (et notre relative liberté d'organisation) réduisent comme peau de chagrin...
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- lapetitemuExpert
Eh bien, pas forcément, quand on passe par du travail de groupe, l'entrée par l'histoire des Arts, par l'oral... Mais évidemment cela reste la méthode la plus sûre, la seule qui permette à tous les élèves de se mettre au travail et d'être lecteur.Dinosaura a écrit:Lapetitemu : Ce n'est pas toujours comme ça qu'on étudie un texte en Lettres, y compris au collège ? (Pardon pour la question naïve - mais non ironique - c'est juste que je ne suis pas prof de français).
- InvitéZNiveau 4
lapetitemu a écrit:Sinon, anecdote : mon heure de cours en 6e, ce matin, consistait à une étude du début du "Petit poucet". Les élèves lisaient le texte, puis répondaient à des questions que j'avais préparées. Une séance normale, quoi (seule concession à la modernité : l'utilisation de mon tout nouveau vidéo-projecteur, mais uniquement pour gagner du temps en n'ayant pas à écrire à la main les questions au tableau).
A la fin de l'heure, un élève s'exclame : "Madame, on pourra en faire plus, des séances comme ça ?" Quand je lui demande de préciser ce qu'il appelle "des séances comme ça" : "Ben, des séances où on lit un texte, puis on répond aux questions !".
Voilà, ça résume bien, je crois, a) ma soumission inconsciente aux directives "d'en haut" (et pourtant je ne pense -pensais ? - pas être parmi le lot des moutons...), b) le fait que les élèves - les normaux, du moins - s'en contrefichent des cours gadgets et préfèrent de loin la méthode classique.
Non mais c'est pas possible, il faut faire remonter ça massivement aux inspecteurs. Ca suffit, on va quand même pas continuer à démolir ce qui fonctionnait bien...
Je suis comme vous, dépité, franchement...
Je rêverais d'une grande mobilisation des profs, non pas pour une revalorisation des salaires (même si c'est tout aussi navrant), mais pour exprimer massivement et fortement notre ras-le-bol de ces réformes pédagogistes désastreuses pour les élèves.
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