- AudreyOracle
Ma collègue doc, très active en ce qui concerne la veille sur le monde merveilleux de l'EN, nous envoie une foultitude de docs, d'annonces de conférences, de bibliographies…
Ce soir, elle nous a envoyé l'info suivante:
http://www.cahiers-pedagogiques.com/A4-JA-2013-V3.pdf
Et j'ai répondu…
Il fallait que ça sorte, je n'en peux plus. Si même ma documentaliste, qui est quelqu'un de bien et qui partage mes positions, envoie sur ma boîte mail ce genre de truc, je ne peux plus tenir!
Voilà donc ce que j'ai écrit…un peu sous le coup de l'émotion, mais pas tant que ça… (je précise que certains passages sont censurés par mes soins car j'utilise des termes un peu "audacieux"…).
RE: Participer à la "refondation",table ronde et débats organisés par le CRAP-Cahiers pédagogiques "Holy CRAP!"
Non, l'école n'a pas besoin de changer.
Tout change, tout le temps, et l'école change déjà très vite et depuis belle lurette… rares sont les domaines autres que l'EN où les réformes s'enchaînent à un tel rythme, où les nouveaux impératifs professionnels, les nouvelles missions, comme ils disent, se sont empilés sans relâche les uns sur les autres en un temps très limité.
Moi, clairement, résolument, sans me cacher derrière une organisation au nom prétentieusement ridicule, je réclame le simple droit de pouvoir respirer un peu, le droit de pouvoir garder plus de 4 ans les cours créés lors des changements de programme, le droit de ne pas avoir à apprendre tous les ans de nouvelles abréviations qui ne font que donner de nouveaux habits plus chics à la pourriture ambiante, comme on le fait en se contentant de repeindre en parme et beige macaron les façades des immeubles de ZUP ( vive la ronde des PAI, PAE,PES, PPRE,…), qui ne font que donner l'illusion d'un enseignement de qualité respectueux de l'élève quand la plupart du temps, on ne peut au mieux consacrer qu'une quinzaine de minutes d'aide vraiment individuelle à un élève qui aurait besoin d'heures de travail vraiment disciplinaire et individualisé, et non d'un gloubiboulga d'interdisciplinarité transversale comme ce que les futurs nouveaux programment prévoient.
Je réclame le droit simple d'être respectée pour ma formation, mes compétences professionnelles, mon expérience, mon sérieux et mon engagement. Monsieur Peillon a déclaré il y a quelques jours sur BFMTV, mais ce n'était pas la première fois qu'il le faisait, que la solution à la "crise de l'école", c'était entre autres remèdes miracles, la "professionnalisation du métier d'enseignant." Je ne serais donc pas déjà, nous ne serions donc pas déjà, des professionnels de l'enseignement? Serions-nous des amateurs, béotiens de nos disciplines, arrivant les mains dans les poches, sans avoir aucune idée de ce qu'est un élève, de ce qu'il faut lui apporter, des divers moyens pouvant l'aider à réussir quand les difficultés se présentent? Serions-nous incapables de dresser un bilan clair, objectif et pragmatique de ce qui se passe dans nos classes, dans nos écoles, nos collèges et nos lycées? Les huiles du ministère, les planqués des IUFM requalifiés en ESPE (car rien au fond n'a changé… les gens en poste sont les mêmes, les locaux sont les mêmes, les cours sont les mêmes…), qui pour la plupart n'ont pas vu un élève depuis longtemps, ou dans des conditions idylliques, seraient donc les seuls capables de dresser un bilan de l'enseignement en France et de nous dire à nous, récalcitrants bougons, réfractaires presque ovins, qu'ils connaissent, mieux que nous, la situation et les remèdes à y apporter? Combien de temps accepterons-nous de nous laisser mépriser et insulter publiquement de la sorte?
"Le changement, c'est maintenant!", paraît-il.
Le changement comme valeur positive, c'est une certaine conception de la société, conception que je ne partage pas.
Personnellement, je n'ai jamais pensé que l'on pouvait se construire et progresser dans le changement permanent et imposé, ni qu'un changement pouvait n'apporter que des bénéfices. Mes cheveux blanchissent, c'est un changement dont mon porte-monnaie et ma tignasse se seraient bien passé. L'électroménager à la pointe du progrès est maintenant frappé du sceau de l'obsolescence programmée, c'est également un changement dont je me serais bien passé.
Le premier souci des parents quand ils se séparent, c'est que leur enfant puisse conserver un équilibre dans ce qu'ils peuvent préserver des habitudes familiales installées depuis longtemps, et de dialoguer, d'écouter, d'expliquer.
Dialoguer, écouter, expliquer.
Aujourd'hui, on nous impose des réformes dont la cause, "clairement identifiée et connue" (dixit Monsieur Peillon) par des technocrates théoriciens ne peut être que comptable et fumeuse (Trop d'heures, mal utilisées, avec des professeurs qui ne veulent pas adapter leur pédagogie! Il vous fallait autre chose, M'sieurs-Dames?), alors que jamais nos demandes n'ont été plus simples: qu'on nous laisse faire notre métier tranquilles! Qu'on nous laisse des horaires et des conditions d'enseignement décents! Qu'on nous écoute, nous fasse confiance!
Monsieur Peillon se croit seul défenseur de "l'intérêt de l'enfant", il va même jusqu'à se définir comme le Ministre des enfants. Ce faisant, en creux, il dresse sans relâche dans l'opinion publique un portrait méprisant de l'enseignant, qu'il présente, sans jamais le dire frontalement bien sûr, comme un fossile immuable, agrippé à ses statuts comme une coquillage à son rocher, capable de se mettre en mouvement uniquement pour défendre son propre intérêt personnel, pour contester ce que pourtant, pauvre ministre, il avait décidé lors de "consultations avec tous les partenaires de l'école". Qui serait assez fou, tant le travail d'enseignant demande d'énergie, de patience, de résistance, d'attention, pour aller exercer ce métier s'il n'avait pas l'élève comme souci premier? Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui accepte, que dis-je, qui choisit d'exposer régulièrement ses tympans à un seuil de décibels insupportable à la plupart des parents! Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui choisit de répéter inlassablement, de reformuler, d'encourager, d'expliquer, de répéter encore! Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui choisit de lui consacrer des années d'études, et sa vie professionnelle, quand la plupart des étudiants de même niveau de formation, intéressés par d'autres sirènes, s'engagent pour des perspectives plus lucratives...
Et bien sûr, qui trouve-t-on dans le sillage de ce grand homme si dévoué à la cause des enfants qu'il a quitté bien tôt son casier en salle des professeurs? Le CRAP, comme toujours, (censuré par moi), c'est tellement plus pratique, toujours prêt à ronger quelque bénéfice aux heures les plus sombres de l'enseignement en France...
Décidément, s'il est un constat que je partage avec tous nos ministres passés (et sans doute à venir, vu que Monsieur Peillon va probablement quitter l'incendie des rythmes scolaires en passant par la fenêtre "Elections européennes"), c'est que le niveau des Français en langues étrangères est déplorable.
Pensez donc, même les éminents membres du CRAP (cercle de recherche et d'action pédagogiques dont on se demande d'ailleurs en quoi il agit…) sont touchés par le problème.
CENSURE
Audrey, très remontée aujourd'hui, et chaque jour un peu plus.
PS: Tu peux faire passer à qui tu veux…ou le garder pour toi. Mais franchement, il fallait que ça sorte… et tu l'as compris, ne m'envoie plus jamais un mail du CRAP, sous crainte de voir Hulk débarquer au CDI… ;-)
Voilà… je ne sais pas vous.. mais ça m'a fait un peu de bien d'écrire tout ça...
Ce soir, elle nous a envoyé l'info suivante:
http://www.cahiers-pedagogiques.com/A4-JA-2013-V3.pdf
Et j'ai répondu…
Il fallait que ça sorte, je n'en peux plus. Si même ma documentaliste, qui est quelqu'un de bien et qui partage mes positions, envoie sur ma boîte mail ce genre de truc, je ne peux plus tenir!
Voilà donc ce que j'ai écrit…un peu sous le coup de l'émotion, mais pas tant que ça… (je précise que certains passages sont censurés par mes soins car j'utilise des termes un peu "audacieux"…).
RE: Participer à la "refondation",table ronde et débats organisés par le CRAP-Cahiers pédagogiques "Holy CRAP!"
Non, l'école n'a pas besoin de changer.
Tout change, tout le temps, et l'école change déjà très vite et depuis belle lurette… rares sont les domaines autres que l'EN où les réformes s'enchaînent à un tel rythme, où les nouveaux impératifs professionnels, les nouvelles missions, comme ils disent, se sont empilés sans relâche les uns sur les autres en un temps très limité.
Moi, clairement, résolument, sans me cacher derrière une organisation au nom prétentieusement ridicule, je réclame le simple droit de pouvoir respirer un peu, le droit de pouvoir garder plus de 4 ans les cours créés lors des changements de programme, le droit de ne pas avoir à apprendre tous les ans de nouvelles abréviations qui ne font que donner de nouveaux habits plus chics à la pourriture ambiante, comme on le fait en se contentant de repeindre en parme et beige macaron les façades des immeubles de ZUP ( vive la ronde des PAI, PAE,PES, PPRE,…), qui ne font que donner l'illusion d'un enseignement de qualité respectueux de l'élève quand la plupart du temps, on ne peut au mieux consacrer qu'une quinzaine de minutes d'aide vraiment individuelle à un élève qui aurait besoin d'heures de travail vraiment disciplinaire et individualisé, et non d'un gloubiboulga d'interdisciplinarité transversale comme ce que les futurs nouveaux programment prévoient.
Je réclame le droit simple d'être respectée pour ma formation, mes compétences professionnelles, mon expérience, mon sérieux et mon engagement. Monsieur Peillon a déclaré il y a quelques jours sur BFMTV, mais ce n'était pas la première fois qu'il le faisait, que la solution à la "crise de l'école", c'était entre autres remèdes miracles, la "professionnalisation du métier d'enseignant." Je ne serais donc pas déjà, nous ne serions donc pas déjà, des professionnels de l'enseignement? Serions-nous des amateurs, béotiens de nos disciplines, arrivant les mains dans les poches, sans avoir aucune idée de ce qu'est un élève, de ce qu'il faut lui apporter, des divers moyens pouvant l'aider à réussir quand les difficultés se présentent? Serions-nous incapables de dresser un bilan clair, objectif et pragmatique de ce qui se passe dans nos classes, dans nos écoles, nos collèges et nos lycées? Les huiles du ministère, les planqués des IUFM requalifiés en ESPE (car rien au fond n'a changé… les gens en poste sont les mêmes, les locaux sont les mêmes, les cours sont les mêmes…), qui pour la plupart n'ont pas vu un élève depuis longtemps, ou dans des conditions idylliques, seraient donc les seuls capables de dresser un bilan de l'enseignement en France et de nous dire à nous, récalcitrants bougons, réfractaires presque ovins, qu'ils connaissent, mieux que nous, la situation et les remèdes à y apporter? Combien de temps accepterons-nous de nous laisser mépriser et insulter publiquement de la sorte?
"Le changement, c'est maintenant!", paraît-il.
Le changement comme valeur positive, c'est une certaine conception de la société, conception que je ne partage pas.
Personnellement, je n'ai jamais pensé que l'on pouvait se construire et progresser dans le changement permanent et imposé, ni qu'un changement pouvait n'apporter que des bénéfices. Mes cheveux blanchissent, c'est un changement dont mon porte-monnaie et ma tignasse se seraient bien passé. L'électroménager à la pointe du progrès est maintenant frappé du sceau de l'obsolescence programmée, c'est également un changement dont je me serais bien passé.
Le premier souci des parents quand ils se séparent, c'est que leur enfant puisse conserver un équilibre dans ce qu'ils peuvent préserver des habitudes familiales installées depuis longtemps, et de dialoguer, d'écouter, d'expliquer.
Dialoguer, écouter, expliquer.
Aujourd'hui, on nous impose des réformes dont la cause, "clairement identifiée et connue" (dixit Monsieur Peillon) par des technocrates théoriciens ne peut être que comptable et fumeuse (Trop d'heures, mal utilisées, avec des professeurs qui ne veulent pas adapter leur pédagogie! Il vous fallait autre chose, M'sieurs-Dames?), alors que jamais nos demandes n'ont été plus simples: qu'on nous laisse faire notre métier tranquilles! Qu'on nous laisse des horaires et des conditions d'enseignement décents! Qu'on nous écoute, nous fasse confiance!
Monsieur Peillon se croit seul défenseur de "l'intérêt de l'enfant", il va même jusqu'à se définir comme le Ministre des enfants. Ce faisant, en creux, il dresse sans relâche dans l'opinion publique un portrait méprisant de l'enseignant, qu'il présente, sans jamais le dire frontalement bien sûr, comme un fossile immuable, agrippé à ses statuts comme une coquillage à son rocher, capable de se mettre en mouvement uniquement pour défendre son propre intérêt personnel, pour contester ce que pourtant, pauvre ministre, il avait décidé lors de "consultations avec tous les partenaires de l'école". Qui serait assez fou, tant le travail d'enseignant demande d'énergie, de patience, de résistance, d'attention, pour aller exercer ce métier s'il n'avait pas l'élève comme souci premier? Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui accepte, que dis-je, qui choisit d'exposer régulièrement ses tympans à un seuil de décibels insupportable à la plupart des parents! Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui choisit de répéter inlassablement, de reformuler, d'encourager, d'expliquer, de répéter encore! Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui choisit de lui consacrer des années d'études, et sa vie professionnelle, quand la plupart des étudiants de même niveau de formation, intéressés par d'autres sirènes, s'engagent pour des perspectives plus lucratives...
Et bien sûr, qui trouve-t-on dans le sillage de ce grand homme si dévoué à la cause des enfants qu'il a quitté bien tôt son casier en salle des professeurs? Le CRAP, comme toujours, (censuré par moi), c'est tellement plus pratique, toujours prêt à ronger quelque bénéfice aux heures les plus sombres de l'enseignement en France...
Décidément, s'il est un constat que je partage avec tous nos ministres passés (et sans doute à venir, vu que Monsieur Peillon va probablement quitter l'incendie des rythmes scolaires en passant par la fenêtre "Elections européennes"), c'est que le niveau des Français en langues étrangères est déplorable.
Pensez donc, même les éminents membres du CRAP (cercle de recherche et d'action pédagogiques dont on se demande d'ailleurs en quoi il agit…) sont touchés par le problème.
CENSURE
Audrey, très remontée aujourd'hui, et chaque jour un peu plus.
PS: Tu peux faire passer à qui tu veux…ou le garder pour toi. Mais franchement, il fallait que ça sorte… et tu l'as compris, ne m'envoie plus jamais un mail du CRAP, sous crainte de voir Hulk débarquer au CDI… ;-)
Voilà… je ne sais pas vous.. mais ça m'a fait un peu de bien d'écrire tout ça...
- PseudoDemi-dieu
Je plains ta doc. Si à chaque fois que je transmettais un des mails (m'arrivant par millier, faire le tir est déjà un job en soi) aux collègues, j'avais droit à des pages de retour, alors que bon, le CRAP, le théâtre truc ou le dernier bo, sans dec, à titre perso je m'en bats déjà l’œil. Ca tombe dans ma boite, c'est déjà chiant, alors bon...
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- linkusNeoprof expérimenté
Audrey tu vas nous la refaire mais en enregistrant ton message pour qu'on puisse écouter ta belle voix.
_________________
J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- AudreyOracle
Contrairement à toi, je connais ma doc, très engagée sur les problèmes que j'évoque dans ma lettre, et nous échangeons régulièrement sur ces questions là par mail avec elle…Elle n'y verra aucun souci, n'aie crainte.Pseudo a écrit:Je plains ta doc. Si à chaque fois que je transmettais un des mails (m'arrivant par millier, faire le tir est déjà un job en soi) aux collègues, j'avais droit à des pages de retour, alors que bon, le CRAP, le théâtre truc ou le dernier bo, sans dec, à titre perso je m'en bats déjà l’œil. Ca tombe dans ma boite, c'est déjà chiant, alors bon...
- Luigi_BGrand Maître
Audrey :
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- AudreyOracle
Je l'ai fait pour publier sur facebook… parce que là-bas, lire un long texte, c'est impossible. Du coup, comme c'est en accès restreint, je ne censure pas… ;-)linkus a écrit:Audrey tu vas nous la refaire mais en enregistrant ton message pour qu'on puisse écouter ta belle voix.
- TristanaVénérable
Je le trouve très bien moi ce mail. C'est bien aussi de sortir de l'indifférence générale, et si cela peut donner matière à discussion, c'est toujours ça de pris.
_________________
« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- PseudoDemi-dieu
Faut l'envoyer au CRAP alors. Si ça reste entre la doc et quelques amis, quel intérêt ? Autant dire les choses aux gens directement concernés.
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- ZenxyaGrand sage
ça fait du bien un bon coup de gueule, après, c'est sûr qu'elle n'y est pour rien, ta pauvre Doc ! Envoie lui un bouquet de fleurs virtuels, elle comprendra.
_________________
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- AudreyOracle
Oui, c'est ça le but, Tristana…
Mais on va voir si ma doc le diffuse aux collègues, ou juste à certains, ou à personne…sinon, bah je l'afficherai en salle des profs et on en parlera autour du café… ;-)
Mais on va voir si ma doc le diffuse aux collègues, ou juste à certains, ou à personne…sinon, bah je l'afficherai en salle des profs et on en parlera autour du café… ;-)
- linkusNeoprof expérimenté
Ils n'ont pas réfléchit à l'acronyme CRAP?
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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- AudreyOracle
Sauf que Pseudo, ce n'est pas un courrier qui critique spécifiquement le CRAP, mais cette injonction permanente au changement, ce mépris qu'on nous impose…
Le but, c'est de faire naître l'échange sur ces questions dans mon collège, voilà tout...
Le but, c'est de faire naître l'échange sur ces questions dans mon collège, voilà tout...
- NuitsFidèle du forum
Audrey a écrit:Ma collègue doc, très active en ce qui concerne la veille sur le monde merveilleux de l'EN, nous envoie une foultitude de docs, d'annonces de conférences, de bibliographies…
Ce soir, elle nous a envoyé l'info suivante:
http://www.cahiers-pedagogiques.com/A4-JA-2013-V3.pdf
Et j'ai répondu…
Il fallait que ça sorte, je n'en peux plus. Si même ma documentaliste, qui est quelqu'un de bien et qui partage mes positions, pourrait ma boîte mail de ce genre de truc, je ne peux plus tenir!
Voilà donc ce que j'ai écrit…un peu sous le coup de l'émotion, mais pas tant que ça… (je précise que certains passages sont censurés par mes soins car j'utilise des termes un peu "audacieux"…).
RE: Participer à la "refondation",table ronde et débats organisés par le CRAP-Cahiers pédagogiques "Holy CRAP!"
Non, l'école n'a pas besoin de changer.
Tout change, tout le temps, et l'école change déjà très vite et depuis belle lurette… rares sont les domaines autre que l'EN où les réformes s'enchaînent à un tel rythme, où les nouveaux impératifs professionnels, les nouvelles missions, comme ils disent, se sont empilés sans relâche les uns sur les autres en un temps très limité.
Moi, clairement, résolument, sans me cacher derrière une organisation au nom prétentieusement ridicule, je réclame le simple droit de pouvoir respirer un peu, le droit de pouvoir garder plus de 4 ans les cours créés lors des changements de programme, le droit de ne pas avoir à apprendre tous les ans de nouvelles abréviations qui ne font que donner de nouveaux habits plus chics à la pourriture ambiante, comme on le fait en se contentant de repeindre en parme et beige macaron les façades des immeubles de ZUP ( vive la ronde des PAI, PAE,PES, PPRE,…), qui ne font que donner l'illusion d'un enseignement de qualité respectueux de l'élève quand la plupart du temps, on ne peut au mieux consacrer qu'une quinzaine de minutes d'aide vraiment individuelle à un élève qui aurait besoin d'heures de travail vraiment disciplinaire et individualisé, et non d'un gloubiboulga d'interdisciplinarité transversale comme ce que les futurs nouveaux programment prévoient.
Je réclame le droit simple d'être respectée pour ma formation, mes compétences professionnelles, mon expérience, mon sérieux et mon engagement. Monsieur Peillon a déclaré il y a quelques jours sur BFMTV, mais ce n'était pas la première fois qu'il le faisait, que la solution à la "crise de l'école", c'était entre autres remèdes miracles, la "professionnalisation du métier d'enseignant." Je ne serais donc pas déjà, nous ne serions donc pas déjà, des professionnels de l'enseignement? Serions-nous des amateurs, béotiens de nos disciplines, arrivant les mains dans les poches, sans avoir aucune idée de ce qu'est un élève, de ce qu'il faut lui apporter, des divers moyens pouvant l'aider à réussir quand les difficultés se présentent? Serions-nous incapables de dresser un bilan clair, objectif et pragmatique de ce qui se passe dans nos classes, dans nos écoles, nos collèges et nos lycées? Les huiles du ministère, les planqués des IUFM requalifiés en ESPE (car rien au fond n'a changé… les gens en poste sont les mêmes, les locaux sont les mêmes, les cours sont les mêmes…), qui pour la plupart n'ont pas vu un élève depuis longtemps, ou dans des conditions idylliques, seraient donc les seuls capables de dresser un bilan de l'enseignement en France et de nous dire à nous, récalcitrants bougons, réfractaires presque ovins, qu'ils connaissent, mieux que nous, la situation et les remèdes à y apporter? Combien de temps accepterons-nous de nous laisser mépriser et insulter publiquement de la sorte?
"Le changement, c'est maintenant!", paraît-il.
Le changement comme valeur positive, c'est une certaine conception de la société, conception que je ne partage pas.
Personnellement, je n'ai jamais pensé que l'on pouvait se construire et progresser dans le changement permanent et imposé, ni qu'un changement pouvait n'apporter que des bénéfices. Mes cheveux blanchissent, c'est un changement dont mon porte-monnaie et ma tignasse se seraient bien passé. L'électroménager à la pointe du progrès est maintenant frappé du sceau de l'obsolescence programmée, c'est également un changement dont je me serais bien passé.
Le premier souci des parents quand ils se séparent, c'est que leur enfant puisse conserver un équilibre dans ce qu'ils peuvent préserver des habitudes familiales installées depuis longtemps, et de dialoguer, d'écouter, d'expliquer.
Dialoguer, écouter, expliquer.
Aujourd'hui, on nous impose des réformes dont la cause, "clairement identifiée et connue" (dixit Monsieur Peillon) par des technocrates théoriciens ne peut être que comptable et fumeuse (Trop d'heures, mal utilisées, avec des professeurs qui ne veulent pas adapter leur pédagogie! Il vous fallait autre chose, M'sieurs-Dames?), alors que jamais nos demandes n'ont été plus simples: qu'on nous laisse faire notre métier tranquilles! Qu'on nous laisse des horaires et des conditions d'enseignement décents! Qu'on nous écoute, nous fasse confiance!
Monsieur Peillon se croit seul défenseur de "l'intérêt de l'enfant", il va même jusqu'à se définir comme le Ministre des enfants. Ce faisant, en creux, il dresse sans relâche dans l'opinion publique un portrait méprisant de l'enseignant, qu'il présente, sans jamais le dire frontalement bien sûr, comme un fossile immuable, agrippé à ses statuts comme une coquillage à son rocher, capable de se mettre en mouvement uniquement pour défendre son propre intérêt personnel, pour contester ce que pourtant, pauvre ministre, il avait décidé lors de "consultations avec tous les partenaires de l'école". Qui serait assez fou, tant le travail d'enseignant demande d'énergie, de patience, de résistance, d'attention, pour aller exercer ce métier s'il n'avait pas l'élève comme souci premier? Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui accepte, que dis-je, qui choisit d'exposer régulièrement ses tympans à un seuil de décibels insupportable à la plupart des parents! Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui choisit de répéter inlassablement, de reformuler, d'encourager, d'expliquer, de répéter encore! Qu'il est grand, l'intérêt pour l'enfant de la part de l'enseignant qui choisit de lui consacrer des années d'études, et sa vie professionnelle, quand la plupart des étudiants de même niveau de formation, intéressés par d'autres sirènes, s'engagent pour des perspectives plus lucratives...
Et bien sûr, qui trouve-t-on dans le sillage de ce grand homme si dévoué à la cause des enfants qu'il a quitté bien tôt son casier en salle des professeurs? Le CRAP, comme toujours, (censuré par moi), c'est tellement plus pratique, toujours prêt à ronger quelque bénéfice aux heures les plus sombres de l'enseignement en France...
Décidément, s'il y a un constat que je partage avec tous nos ministres passés (et sans doute à venir, vu que Monsieur Peillon va probablement quitter l'incendie des rythmes scolaires en passant par la fenêtre "Elections européennes"), c'est que le niveau des Français en langues étrangères est déplorable.
Pensez donc, même les éminents membres du CRAP (cercle de recherche et d'action pédagogiques dont on se demande d'ailleurs en quoi il agit…) sont touchés par le problème.
Voyez vous-mêmes: CRAP, en anglais, ça veut dire ***". Et je crois bien que le choix de leur nom et de leur identité est le seul point sur lequel je tomberai jamais d'accord avec eux.
Pour ma part, j'aimerais bien qu'ils restent "au milieu du fleuve de la transformation de l'école", mais bien au milieu, et profondément , très profondément, dans la vase qui va si bien à leur teint pédago.
Audrey, très remontée aujourd'hui, et chaque jour un peu plus.
PS: Tu peux faire passer à qui tu veux…ou le garder pour toi. Mais franchement, il fallait que ça sorte… et tu l'as compris, ne m'envoie plus jamais un mail du CRAP, sous crainte de voir Hulk débarquer au CDI… ;-)
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- AudreyOracle
Merci Nuits… mais je n'ai aucun mérite. On aurait tous pu écrire la même chose ici.
- atriumNeoprof expérimenté
Non,pas tous et pas aussi bien tourné.Audrey a écrit:Merci Nuits… mais je n'ai aucun mérite. On aurait tous pu écrire la même chose ici.
Merci.
- V.MarchaisEmpereur
Bravo, Audrey.
J'afficherai en SDP - mais à la rentrée, pour que ça ne tombe pas aussitôt aux oubliettes.
Bises.
J'afficherai en SDP - mais à la rentrée, pour que ça ne tombe pas aussitôt aux oubliettes.
Bises.
- AudreyOracle
Carrément..?
Regarde quand même si je n'ai pas laissé des fautes dans le texte… et si tu veux le passage que j'ai censuré, je te le file en MP… ;-)
Regarde quand même si je n'ai pas laissé des fautes dans le texte… et si tu veux le passage que j'ai censuré, je te le file en MP… ;-)
- AudreyOracle
Bon, y a une faute dès le premier paragraphe, que je viens de corriger "rareS sont les domaines…"
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
Audrey, je fais le forcing pour qu'on se désabonne des Cahiers Pédas que personne n'emprunte, dont les articles sont d'une indigence rare et qui valident toutes les billevesées "innovantes" :lol: possibles et imaginables.
Ce qui est amusant, c'est que j'hésitais à poster un truc du même tonneau à propos d'une récente lecture (bouquin du CRDP) qui m'a fait monter dans les tours, le rôle du doc dans cette fameuse révolution numérique ( notamment développer l'usage des facebookeries au C.D.I, car cela permet de nombreux apprentissages... ), j'ai à la fois envie de rire devant tant d'indigence intellectuelle et de pleurer devant un tel amas de niaiseries supra dangereuses. Bref , je comprends votre doc (car on reçoit un tel amas d'infos de toutes parts que je dois avouer que je ne les lis pas toutes avant de transférer) et je vous comprends itou. Et je pense régulièrement, moi aussi, à la signification anglaise du mot CRAP. Je conçois donc on ne peut mieux votre coup de sang.
Ce qui est amusant, c'est que j'hésitais à poster un truc du même tonneau à propos d'une récente lecture (bouquin du CRDP) qui m'a fait monter dans les tours, le rôle du doc dans cette fameuse révolution numérique ( notamment développer l'usage des facebookeries au C.D.I, car cela permet de nombreux apprentissages... ), j'ai à la fois envie de rire devant tant d'indigence intellectuelle et de pleurer devant un tel amas de niaiseries supra dangereuses. Bref , je comprends votre doc (car on reçoit un tel amas d'infos de toutes parts que je dois avouer que je ne les lis pas toutes avant de transférer) et je vous comprends itou. Et je pense régulièrement, moi aussi, à la signification anglaise du mot CRAP. Je conçois donc on ne peut mieux votre coup de sang.
- AudreyOracle
Je répète: il n'y a aucun souci avec ma doc! ;-)
Elle et moi, on est sur la même ligne, elle comprendra ma réaction, et elle a simplement fait son boulot… J'ai réagi non au fait qu'elle transmette le doc, mais tout simplement au discours tenu sur l'affiche:
"Puisque des intentions aux actes il y a aussi loin que de la coupe aux lèvres, il serait fâcheux de mourir de soif, arrivés au milieu du fleuve de la transformation de l’école...
Oui, l’école a besoin de changer, l’école a besoin de l’énergie et de l’imagination de tous les professionnels du monde éducatif, l’école a besoin de travailler en commun avec les parents d’élèves et tous ses partenaires.
La refondation, passons donc aux actes. On s’y met tous ?"
Elle et moi, on est sur la même ligne, elle comprendra ma réaction, et elle a simplement fait son boulot… J'ai réagi non au fait qu'elle transmette le doc, mais tout simplement au discours tenu sur l'affiche:
"Puisque des intentions aux actes il y a aussi loin que de la coupe aux lèvres, il serait fâcheux de mourir de soif, arrivés au milieu du fleuve de la transformation de l’école...
Oui, l’école a besoin de changer, l’école a besoin de l’énergie et de l’imagination de tous les professionnels du monde éducatif, l’école a besoin de travailler en commun avec les parents d’élèves et tous ses partenaires.
La refondation, passons donc aux actes. On s’y met tous ?"
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
Mais j'avais bien saisi que ce n'était pas la doc, la responsable de votre ras-le-bol, rassurez-vous, votre message était clair ! Et encore une fois, je suis d'accord avec la teneur de votre lettre, le discours du CRAP est d'une absence de recul rare (et je reste nuancée).
- AudreyOracle
Asha Kraken a écrit:Mais j'avais bien saisi que ce n'était pas la doc, la responsable de votre ras-le-bol, rassurez-vous, votre message était clair ! Et encore une fois, je suis d'accord avec la teneur de votre lettre, le discours du CRAP est d'une absence de recul rare (et je reste nuancée).
- LefterisEsprit sacré
Bien dit tout çaAudrey a écrit:Je répète: il n'y a aucun souci avec ma doc! ;-)
Elle et moi, on est sur la même ligne, elle comprendra ma réaction, et elle a simplement fait son boulot… J'ai réagi non au fait qu'elle transmette le doc, mais tout simplement au discours tenu sur l'affiche:
"Puisque des intentions aux actes il y a aussi loin que de la coupe aux lèvres, il serait fâcheux de mourir de soif, arrivés au milieu du fleuve de la transformation de l’école...
Oui, l’école a besoin de changer, l’école a besoin de l’énergie et de l’imagination de tous les professionnels du monde éducatif, l’école a besoin de travailler en commun avec les parents d’élèves et tous ses partenaires.
La refondation, passons donc aux actes. On s’y met tous ?"
Au milieu du fleuve, il sont , huummm ... Lâchez les crocodiles
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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