On fait tout pour me décourager. Que faire ?

bebou86 a écrit:Ben oui, la cruche qui aime son boulot et ses élèves, qui fait des clubs le midi, qui participe à tout ce qui se fait dans l'établissement même les jours fériés, et ce avec le sourire et sans jamais l'ouvrir, c'est bibi!

Peut-être que le vrai problème de fond est là ?

En seulement peu d'années à l'éduc nat, j'ai compris un truc. Si tu veux pas qu'on t'emmerde, fais comprendre rapidement que t'es un emmerdeur. Jouer perpétuellement les gentilles fifilles ou les gentils garçons, c'est juste la meilleure manière de te faire exploiter (et évidemment, de ne rien obtenir lorsque tu demandes quelque chose).

Bref: si tu ne veux pas être prise pour une cruche, arrête de jouer les cruches.

Accessoirement, c'est vrai dans n'importe quel autre milieu pro.

kero a écrit:

bebou86 a écrit:Ben oui, la cruche qui aime son boulot et ses élèves, qui fait des clubs le midi, qui participe à tout ce qui se fait dans l'établissement même les jours fériés, et ce avec le sourire et sans jamais l'ouvrir, c'est bibi!

Peut-être que le vrai problème de fond est là ?

En seulement peu d'années à l'éduc nat, j'ai compris un truc. Si tu veux pas qu'on t'emmerde, fais comprendre rapidement que t'es un emmerdeur. Jouer perpétuellement les gentilles fifilles ou les gentils garçons, c'est juste la meilleure manière de te faire exploiter (et évidemment, de ne rien obtenir lorsque tu demandes quelque chose).

Bref: si tu ne veux pas être prise pour une cruche, arrête de jouer les cruches.

Accessoirement, c'est vrai dans n'importe quel autre milieu pro.

+1
Si tu veux qu'il cesse de bloquer ta mutation, donne-lui envie de te muter. Et d'ici là : Deficere animo non posses, à se répéter 250 fois par jour si nécessaire.
 

Je suis d'accord avec nos collègues: si tu es à bout de force, si tu es découragée, contente-toi de faire cours le mieux possible et les projets, clubs et autres c'est accessoire; les élèves sont là avant tout pour recevoir un enseignement. Pour ce qui est des collègues: souris et ne te plains pas, laisse passer les choses qui ne sont pas très graves, en revanche affirme-toi quand il s'agit de choses qui te semblent importantes. En classe ou en salle des profs, il faut savoir choisir ses combats. Tout ces conseils sont évidemment plus faciles à donner qu'à suivre quand on est dans le bain.  peux-tu préciser en quoi l'ambiance est "exécrable"? (sans forcément entrer dans des détails qui pourraient te rendre identifiable)

Oui, les règles de mutation dans le privé sont plus humaines, avec tous les inconvénients que cela comporte aussi.

Ça ne donne pas envie d'être dans le privé.
Bon courage à toi !  

bebou86 a écrit:Toute jeune cafépienne (dans le privé), j'ai été affectée il y a 3 ans dans un établissement qui ne me plaît absolument pas.

Ce début d'année a démarré très fort et je me sens déjà à bout de forces. Je me suis énormément investie dans deux projets pédagogiques qui me tenaient particulièrement à coeur. L'un m'a été retiré sans explications et donné à un autre collègue, et l'autre est sur la sellette : la vie scolaire pour des raisons bêtement administratives qui tiennent à des passages à la cantine tente ouvertement de décourager les élèves d'y participer.

3 ans avant d'obtenir une mutation, ce n'est pas un délai inhabituel - mais je comprends bien que trois ans peuvent paraître très longs lorsque la situation est inconfortable.

Le projet "retiré sans explications", il me semble que justement tu peux les demander les explications : à la direction comme au collègue. C'est déjà une manière de s'affirmer, et peut-être que l'explication existe, que ce n'était pas dirigé contre toi. Peut-être. En tout cas, ce serait bien de mettre les pieds dans le plat.
La vie scolaire qui tente de décourager les élèves pour fluidifier le passage à la cantine, c'est moyen, mais ça arrive. Là encore, tu peux faire (largement) savoir ce que tu en penses. Ça ne changera peut-être rien ou peut-être que tu obtiendras du soutien au contraire.

egomet a écrit:

bebou86 a écrit:

Je n'ai aucune confiance en mon principal qui a connaissance de la situation mais qui n'est ni pour, ni contre moi. En gros, il fait l'autruche. Par ailleurs, j'ai appris de source syndicale (ça vaut ce que ça vaut) qu'il bloquait mon projet de mutation depuis 2 ans. Ben oui, la cruche qui aime son boulot et ses élèves, qui fait des clubs le midi, qui participe à tout ce qui se fait dans l'établissement même les jours fériés, et ce avec le sourire et sans jamais l'ouvrir, c'est bibi!

Sa connaissance de la situation n'est peut-être pas aussi profonde que tu le crois. Si tu ne te plains pas, il peut penser que "tu gères" et passer simplement à des sujets qui lui semblent plus urgents. On a parfois du mal à percevoir le malaise d'un professeur impliqué et travailleur. Pour la plupart des directeurs, pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Ils ne vont pas plus loin. Je suis sûr que si tu as une explication franche avec lui, il va tomber des nues. Il se montrera peut-être beaucoup plus compréhensif que tu ne le penses. tu ne risques pas grand-chose. Après tout, si réellement il bloque ton projet de mutation, c'est qu'il est satisfait de ton travail et qu'il compte sur toi.

Il me semble aussi...

Ou alors, effectivement il n'est "ni pour, ni contre" et cherche juste à conserver son équipe. Mais tu ne lui dois rien, les élèves et les clubs si tu aimes, profite, mais le sourire, "tout ce qui se fait dans l'établissement même les jours fériés", c'est clairement fini.

Bon courage, ce n'est jamais facile de se sentir déconsidérée.

egomet a écrit:Sa connaissance de la situation n'est peut-être pas aussi profonde que tu le crois. Si tu ne te plains pas, il peut penser que "tu gères" et passer simplement à des sujets qui lui semblent plus urgents. On a parfois du mal à percevoir le malaise d'un professeur impliqué et travailleur. Pour la plupart des directeurs, pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Ils ne vont pas plus loin. Je suis sûr que si tu as une explication franche avec lui, il va tomber des nues. Il se montrera peut-être beaucoup plus compréhensif que tu ne le penses. tu ne risques pas grand-chose. Après tout, si réellement il bloque ton projet de mutation, c'est qu'il est satisfait de ton travail et qu'il compte sur toi.

Tout à fait!
Un chef d'établissement qui ne veut plus d'un prof va des fois chanter ses louanges à ses collègues pour être sûr de le voir partir!
Là, il doit apprécier ton dévouement, ton sacerdoce, voire ton sacrifice.

Je vais essayer de répondre à tous dans l'ordre. Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas faire preuve d'un dévouement exceptionnel non plus. Oui je m'investis, mais comme d'autres profs du bahut peuvent le faire. J'anime juste un club le midi, et je participe de bon coeur à divers projets quand on me le propose. Je pense plutôt que mon chef a peur de perdre quelqu'un du style qui arrive à l'heure et qui n'est jamais en arrêt maladie.
Là où je vous rejoins c'est que les extras, c'est maintenant terminé. C'est juste dommage qu'à même pas 30 ans j'en arrive à me dire que je ne vais plus faire que le minimum syndical dans mon boulot.
Concernant le projet qu'on m'a retiré, c'est quelque chose que j'ai appris le 2 septembre. Le petit chef en charge de sa coordination m'a tout bonnement expliqué que le proviseur souhaitait me mettre sur autre chose. J'aurais dû être prévenue en juin, j'attends encore. J'ai évidemment demandé des comptes à l'intéressé et demandé à récupérer mes heures, c'est resté lettre morte : "Tu comprends, on croyait que tu allais bosser sur autre chose, donc on a donné tes heures à quelqu'un d'autre." Emplois du temps bouclés, fin de l'histoire.
Pour les autres détails, je préfère détailler en mp. Pourtant je ne demande pas grand chose, pas de reconnaissance, je sais que je peux aller me brosser, mais juste qu'on me laisser travailler en paix. J'ai jamais vu ça nulle part.

bon courage à toi...

bebou86 a écrit:Là où je vous rejoins c'est que les extras, c'est maintenant terminé.

Tu peux t'inspirer du collègue sur un autre post pour en faire le moins possible. Bon, c'est un peu extrême je l'admets  

Je pense qu'il faut se détacher affectivement de ce cadre professionnel malsain et avoir une vie équilibrée en dehors, des activités et des passions qui font oublier qu'au boulot, il y a des choses qui ne tournent pas rond. Si tu sens que tu veux faire carrière, tente de déminer le terrain. Pour ma part, j'ai rapidement compris qu'une reconversion professionnelle s'imposait.

Pourquoi ne pas stopper cet investissement. Ne plus jouer le prof dynamique modèle.Se contenter du minimum et espérer ainsi qu'ils te laissent muter?
De toutes manières,on ne reconnait pas ce que tu fais donc qu'ils aillent se faire cuire un oeuf!

Je rejoins les autres: fais tes heures et pas plus, déjà ça t'aidera à te reposer.

Ensuite, je te comprends, je viens d'arriver dans un nouvel établissement et l'ambiance est désagréable au possible, jamais vu ça dans les 5 autres établissements dans lesquels j'ai enseigné auparavant.

Tu es dans le privé si j'ai bien compris, pourquoi ne pas démarcher les établissements toi-même en envoyant des cv etc?

Il faut savoir aussi que les ambiances en salle des profs, ça peut changer du tout au tout en quelques années (mais les équipes sont plus stables et pérennes dans le privé je crois).

B-Becker: il ne s'agit pas d'en faire le moins possible mais de faire des cours (ce qui est quand même la base de notre métier) et de ne pas faire le superflu. J'organise un voyage en GB chaque année pour le bien de mes élèves, mais si on me mettait des bâtons dans les roues, je renoncerais sans scrupules à organiser ce voyage, cela ne fait pas partie de mes obligations et de mes devoirs de professeur.