- Invité-BHabitué du forum
Parfois, j'annonce la compétence du jour : "Aujourd'hui, on va travailler".
L'apprenant est alors saisi de stupeur, comme pétrifié par la violence verbale dont je viens de faire preuve.
L'apprenant est alors saisi de stupeur, comme pétrifié par la violence verbale dont je viens de faire preuve.
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
Comme je vous comprends ...Elyas a écrit:Honnêtement non, ils notent vraiment tout. Personnellement, je dessine des cartes ou je fais des tests de programmation quand je m'ennuie en réunion. Enfin bref... J'ai un jour osé demander pourquoi les gens notaient tout. La réponse m'a laissé pantois. C'était pour se souvenir de tout et obéir aux tendances du moment. Là, j'ai eu un grand moment de déprime.PauvreYorick a écrit:N'est-ce pas tout simplement le signe qu'ils cherchent à s'occuper d'une manière ou d'une autre?...Elyas a écrit:En même temps, lors des stages, les gens notent tout ce qui est écrit sur le powerpoint, ce qui me sidère à chaque fois.
- User5899Demi-dieu
Et incohérentemnémosyne45 a écrit:Je suis assez passionnée, je le reconnais...
- Spoiler:
- Une vraie IPR-IA
:lol:Bel-Ami a écrit:Parfois, j'annonce la compétence du jour : "Aujourd'hui, on va travailler".
L'apprenant est alors saisi de stupeur, comme pétrifié par la violence verbale dont je viens de faire preuve.
- mnémosyne45Niveau 5
et terriblement polie...Cripure a écrit:Et incohérentemnémosyne45 a écrit:Je suis assez passionnée, je le reconnais...
- OlympiasProphète
Bel-Ami a écrit:Parfois, j'annonce la compétence du jour : "Aujourd'hui, on va travailler".
L'apprenant est alors saisi de stupeur, comme pétrifié par la violence verbale dont je viens de faire preuve.
- ReinemèreNiveau 5
CQFD ????Cripure a écrit:Et incohérentemnémosyne45 a écrit:Je suis assez passionnée, je le reconnais...
- Spoiler:
Une vraie IPR-IA:lol:Bel-Ami a écrit:Parfois, j'annonce la compétence du jour : "Aujourd'hui, on va travailler".
L'apprenant est alors saisi de stupeur, comme pétrifié par la violence verbale dont je viens de faire preuve.
- InvitéInvité
Ca serait sympa que le fil, qui n'était pas là pour ça à l'origine, ne tourne pas au lynchage de mnémosyne ou au dénigrement systématique des compétences (sur la discussion de leur légitimité, il y a pléthore de fils...)...
Bon, sinon, en LV, j'annonce effectivement les compétences travaillées quand on commence un nouveau document, mais c'est rapide, évidemment: "aujourd'hui, compréhension de l'oral, vous devrez recueillir des informations sur XXXX en vue de...". Ca donne un cadre, je trouve.
Bon, sinon, en LV, j'annonce effectivement les compétences travaillées quand on commence un nouveau document, mais c'est rapide, évidemment: "aujourd'hui, compréhension de l'oral, vous devrez recueillir des informations sur XXXX en vue de...". Ca donne un cadre, je trouve.
- ReinemèreNiveau 5
Entièrement d'accordholderfar a écrit:Ca serait sympa que le fil, qui n'était pas là pour ça à l'origine, ne tourne pas au lynchage de mnémosyne ou au dénigrement systématique des compétences (sur la discussion de leur légitimité, il y a pléthore de fils...)...
Merci de rappeler au calme...
Effectivement, l'objet de cette discussion - "annonce des compétences en début de cours" - ne représente que très peu de temps de notre séance de cours. Et ces quelques instants me semblent importants. C'est une façon de nous (élèves et profs) mettre en action vers un objectif commun.Bon, sinon, en LV, j'annonce effectivement les compétences travaillées quand on commence un nouveau document, mais c'est rapide, évidemment: "aujourd'hui, compréhension de l'oral, vous devrez recueillir des informations sur XXXX en vue de...". Ca donne un cadre, je trouve.
- mnémosyne45Niveau 5
ne t'inquiète pas pour moi, je ne retire rien de ce que j'ai dit dès le départ... et je reste totalement convaincue de l'importance de la réflexion pédagogique pour faire évoluer ses pratiques selon les élèves que l'on a face à soi.holderfar a écrit:Ca serait sympa que le fil, qui n'était pas là pour ça à l'origine, ne tourne pas au lynchage de mnémosyne ou au dénigrement systématique des compétences (sur la discussion de leur légitimité, il y a pléthore de fils...)...
Bon, sinon, en LV, j'annonce effectivement les compétences travaillées quand on commence un nouveau document, mais c'est rapide, évidemment: "aujourd'hui, compréhension de l'oral, vous devrez recueillir des informations sur XXXX en vue de...". Ca donne un cadre, je trouve.
penser en termes de compétences c'est aussi établir une progression dans les apprentissages et pas seulement une programmation...
- User5899Demi-dieu
"Nous mettre en action vers un objectif commun"...Reinemère a écrit:Effectivement, l'objet de cette discussion - "annonce des compétences en début de cours" - ne représente que très peu de temps de notre séance de cours. Et ces quelques instants me semblent importants. C'est une façon de nous (élèves et profs) mettre en action vers un objectif commun.Bon, sinon, en LV, j'annonce effectivement les compétences travaillées quand on commence un nouveau document, mais c'est rapide, évidemment: "aujourd'hui, compréhension de l'oral, vous devrez recueillir des informations sur XXXX en vue de...". Ca donne un cadre, je trouve.
Non, rien, tiens. La phrase se suffit à elle-même dans sa technocratique monstruosité.
Cela dit, quand vous annoncez "travail de l'oral", vos élèves et vous n'avez pas du tout un objectif commun.
D'accord, mais vous pensez-là à des savoir-faire, pas à des compétences, et c'est d'ailleurs très bien ainsi.mnémosyne45 a écrit:Penser en termes de compétences c'est aussi établir une progression dans les apprentissages et pas seulement une programmation...
- yogiSage
On peut aussi noter les objectifs de la séance au tableau sans rien dire. Je faisais ca à mes débuts car j'avais un mini tableau à coté du grand tableau.C'était le tableau des objectifs et en fin d'heure on cochait ensemble les objectifs atteints. C'était obligatoire de faire ainsi en G-B. Je ne le fais plus; manque de temps et suis devenue feignasse!
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- mnémosyne45Niveau 5
non, je pense à des compétences car je veux mener mes élèves vers des tâches complexes... qui combinent donc des connaissances associées à des capacités afin de résoudre des situations problème... je vais encore me faire taxer de novlinguiste... mais tant pis!Cripure a écrit:"Nous mettre en action vers un objectif commun"...Reinemère a écrit:Effectivement, l'objet de cette discussion - "annonce des compétences en début de cours" - ne représente que très peu de temps de notre séance de cours. Et ces quelques instants me semblent importants. C'est une façon de nous (élèves et profs) mettre en action vers un objectif commun.Bon, sinon, en LV, j'annonce effectivement les compétences travaillées quand on commence un nouveau document, mais c'est rapide, évidemment: "aujourd'hui, compréhension de l'oral, vous devrez recueillir des informations sur XXXX en vue de...". Ca donne un cadre, je trouve.
Non, rien, tiens. La phrase se suffit à elle-même dans sa technocratique monstruosité.
Cela dit, quand vous annoncez "travail de l'oral", vos élèves et vous n'avez pas du tout un objectif commun.D'accord, mais vous pensez-là à des savoir-faire, pas à des compétences, et c'est d'ailleurs très bien ainsi.mnémosyne45 a écrit:Penser en termes de compétences c'est aussi établir une progression dans les apprentissages et pas seulement une programmation...
ce qui peut parfois motiver un élève, c'est l'idée de résoudre un problème; parce que c'est intellectuellement excitant... pourvu qu'il ait les outils pour... c'est pourquoi, j'ai aussi parlé de différenciation car certains élèves ont besoin d'un guidage fort, d'autres d'une consigne large pour atteindre "un but commun". J'aime bien cette expression de Reinemère qui montre qu'elle cherche à créer une synergie dans ses classes, favorable, évidemment, aux apprentissages.
- ReinemèreNiveau 5
N'est-ce pas un peu radical, voire caricatural ?Cripure a écrit:"Nous mettre en action vers un objectif commun"...
Non, rien, tiens. La phrase se suffit à elle-même dans sa technocratique monstruosité.
Cripure a écrit:quand vous annoncez "travail de l'oral"
Je ne l'annonce pas ainsi évidemment...
- JPhMMDemi-dieu
Guidage fort et tâche complexe ne sont-elles pas des notions contradictoires ?mnémosyne45 a écrit:non, je pense à des compétences car je veux mener mes élèves vers des tâches complexes... qui combinent donc des connaissances associées à des capacités afin de résoudre des situations problème... je vais encore me faire taxer de novlinguiste... mais tant pis!
ce qui peut parfois motiver un élève, c'est l'idée de résoudre un problème; parce que c'est intellectuellement excitant... pourvu qu'il ait les outils pour... c'est pourquoi, j'ai aussi parlé de différenciation car certains élèves ont besoin d'un guidage fort, d'autres d'une consigne large pour atteindre "un but commun". J'aime bien cette expression de Reinemère qui montre qu'elle cherche à créer une synergie dans ses classes, favorable, évidemment, aux apprentissages.
En mathématiques nous sommes fort habitués aux annonces de prétendues tâches complexes qui, par saucissonnage, se transforment "magiquement" en une suite de tâches simples (pour ne pas dire de simplexes, puisque ce saucissonnage n'est pas étranger à une triangularisation) qui vident de sens toute la résolution du problème.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- mnémosyne45Niveau 5
non, ce n'est pas contradictoire... la tâche complexe est l'objectif final, mais pr certains qui n'en sont pas encore là, on doit les aider pour qu'ils acquièrent de la méthode qui les conduira peu à peu à de l'autonomie... tous les élèves n'en sont pas au même point en même temps alors aidons-les là où ils en sont...JPhMM a écrit:Guidage fort et tâche complexe ne sont-elles pas des notions contradictoires ?mnémosyne45 a écrit:non, je pense à des compétences car je veux mener mes élèves vers des tâches complexes... qui combinent donc des connaissances associées à des capacités afin de résoudre des situations problème... je vais encore me faire taxer de novlinguiste... mais tant pis!
ce qui peut parfois motiver un élève, c'est l'idée de résoudre un problème; parce que c'est intellectuellement excitant... pourvu qu'il ait les outils pour... c'est pourquoi, j'ai aussi parlé de différenciation car certains élèves ont besoin d'un guidage fort, d'autres d'une consigne large pour atteindre "un but commun". J'aime bien cette expression de Reinemère qui montre qu'elle cherche à créer une synergie dans ses classes, favorable, évidemment, aux apprentissages.
En mathématiques nous sommes fort habitués aux annonces de prétendues tâches complexes qui, par saucissonnage, se transforment "magiquement" en une suite de tâches simples (pour ne pas dire de simplexes, puisque ce saucissonnage n'est pas étranger à une triangularisation) qui vident de sens toute la résolution du problème.
et pour les maths, mon fils aîné qui aimait les maths était gêné par les étapes intermédiaires qui l'empêchaient de penser... c'est donc aussi un service à rendre aux élèves que de ne pas tous les guider... fortement!
- JPhMMDemi-dieu
Si ce n'est pas contradictoire, pourquoi dire que votre fils était gêné dans sa pensée par le fait d'être guidé fortement, pourquoi dire que pour ne pas empêcher des élèves de penser il faudrait ne pas les guider fortement ? C'est bien que dans par ce guidage, la complexité est avortée.mnémosyne45 a écrit:non, ce n'est pas contradictoire... la tâche complexe est l'objectif final, mais pr certains qui n'en sont pas encore là, on doit les aider pour qu'ils acquièrent de la méthode qui les conduira peu à peu à de l'autonomie... tous les élèves n'en sont pas au même point en même temps alors aidons-les là où ils en sont...JPhMM a écrit:Guidage fort et tâche complexe ne sont-elles pas des notions contradictoires ?mnémosyne45 a écrit:non, je pense à des compétences car je veux mener mes élèves vers des tâches complexes... qui combinent donc des connaissances associées à des capacités afin de résoudre des situations problème... je vais encore me faire taxer de novlinguiste... mais tant pis!
ce qui peut parfois motiver un élève, c'est l'idée de résoudre un problème; parce que c'est intellectuellement excitant... pourvu qu'il ait les outils pour... c'est pourquoi, j'ai aussi parlé de différenciation car certains élèves ont besoin d'un guidage fort, d'autres d'une consigne large pour atteindre "un but commun". J'aime bien cette expression de Reinemère qui montre qu'elle cherche à créer une synergie dans ses classes, favorable, évidemment, aux apprentissages.
En mathématiques nous sommes fort habitués aux annonces de prétendues tâches complexes qui, par saucissonnage, se transforment "magiquement" en une suite de tâches simples (pour ne pas dire de simplexes, puisque ce saucissonnage n'est pas étranger à une triangularisation) qui vident de sens toute la résolution du problème.
et pour les maths, mon fils aîné qui aimait les maths était gêné par les étapes intermédiaires qui l'empêchaient de penser... c'est donc aussi un service à rendre aux élèves que de ne pas tous les guider... fortement!
Je sais bien que vous avez écrit "tous les guider", mais précisément, il y aurait donc les élèves non guidés qui ne seraient pas empêchés de penser... et les autres qui ne seraient pas autorisés à la complexité. En d'autres termes, guider fortement les élèves (fussent-ils certains élèves) n'est-ce pas leur refuser la complexité ?
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- mnémosyne45Niveau 5
non pas du tout, c'est les armer pour qu'ils y parviennent... si un élève est bloqué à l'écrit, je peux même écrire pr lui sous sa "dictée" parce cela peut l'aider à se sentir capable de le faire...
tout le monde n'arrive pas au même moment à la complexité... l'objectif c'est d'y parvenir à moment donné... je pense qu'il y a éducation à la complexité et que le guidage peut y participer... qu'il devienne peu à peu moins fort...
vous ergotez ...
tout le monde n'arrive pas au même moment à la complexité... l'objectif c'est d'y parvenir à moment donné... je pense qu'il y a éducation à la complexité et que le guidage peut y participer... qu'il devienne peu à peu moins fort...
vous ergotez ...
- JPhMMDemi-dieu
Je vous posais simplement une question car le complexité elle-même ne m'est pas un objet simple. Mais puisque vous en venez si vite au jugement personnel, permettez-moi d'en rester là.mnémosyne45 a écrit:vous ergotez ...
Bonne soirée.
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- mnémosyne45Niveau 5
ce n'est pas un jugement perso, un constat, c'est tout!JPhMM a écrit:Je vous posais simplement une question car le complexité elle-même ne m'est pas un objet simple. Mais puisque vous en venez si vite au jugement personnel, permettez-moi d'en rester là.mnémosyne45 a écrit:vous ergotez ...
Bonne soirée.
je suis d'ailleurs toujours en recherche d'idées, de déclencheurs... si j'avais trouvé LA solution... ce serait merveilleux!
- User5899Demi-dieu
Vous êtes ahurissante, mais ce qui est bien, c'est que c'est sur plusieurs plansmnémosyne45 a écrit:non, je pense à des compétences car je veux mener mes élèves vers des tâches complexes... qui combinent donc des connaissances associées à des capacités afin de résoudre des situations problème... je vais encore me faire taxer de novlinguiste... mais tant pis!Cripure a écrit:D'accord, mais vous pensez-là à des savoir-faire, pas à des compétences, et c'est d'ailleurs très bien ainsi.mnémosyne45 a écrit:Penser en termes de compétences c'est aussi établir une progression dans les apprentissages et pas seulement une programmation...
ce qui peut parfois motiver un élève, c'est l'idée de résoudre un problème; parce que c'est intellectuellement excitant... pourvu qu'il ait les outils pour... c'est pourquoi, j'ai aussi parlé de différenciation car certains élèves ont besoin d'un guidage fort, d'autres d'une consigne large pour atteindre "un but commun". J'aime bien cette expression de Reinemère qui montre qu'elle cherche à créer une synergie dans ses classes, favorable, évidemment, aux apprentissages.
A vous lire, vous êtes la seule à avoir perçu la nécessité d'une "tâche complexe", d'un "problème", d'un "but commun"qui se décline en "synergie".
Avec une langue pareille, la forêt amazonienne est vraiment sauvée.
Pour autant, vous répétez "compétence", "compétence", "compétence" en sautant comme un cabri ; il n'en demeure pas moins que vous parlez de savoir-faire et, encore une fois, tant mieux. Un élève a pour travail d'acquérir des connaissances et de développer des savoir-faire totalement gratuits, en bref, l'école l'élève en le laissant, et heureusement pour lui, incompétent. Charge à nos grands capitaines d'industrie de le rendre compétent pour telle ou telle tâche passionnante par laquelle il gagnera sa croûte.
Et le but d'un enseignant et celui d'un élève ne sont pas communs. Je veux bien qu'on discute, encore faut-il surveiller un peu les mots et ne pas m'opposer en guise d'arguments la pitoyable rhétorique de l'EN pondue par des personnes qui auraient dû s'infliger une réunion supplémentaire à visée taxinomique.
- Presse-puréeGrand sage
+1: on a l'impression d'un mode automatique, d'un concours pour placer ensemble les mots "différenciation" "tâche complexe", "compétence", qui sont , pour les deux derniers, des mots qui posent problème (enfin, qui sont creux voire scandaleux de mon point de vue).
Il faut ensuite placer les expressions "changement de paradigme" et "révolution pédagogique", "se placer du point de vue des apprentissages des élèves" (ce que, naturellement, personne ne faisait avant les compétences).
Sinon, un petit texte qui donne matière à réflexion (les notes sont de moi):
(2) Si on lit un certain nombre de blogs, on sent que la définition de la compétence - sortie du mode automatique "La compétence est un savoir, un savoir-faire et un savoir-être" définition creuse s'il en est - pose problème. Elle rencontre de fortes oppositions politiques (par exemple, Mnémosyne, dire que cela n'a rien à voir avec le même terme dans le monde du travail, c'est, à mon sens, faire preuve d'une certaine naïveté), aussi chez les tenants des pédagogies actives ou des pédagogies nouvelles. Elle rencontre des oppositions professionnelles, car, quoi qu'on en dise, la notion de compétence ne prend pas en compte un certain nombre d'effets de l'enseignement, mais qui plus est, grâce au LPC, elle les exclut totalement du champ de l'école (bénéfices secondaires de l'étude de la littérature, de la grammaire...) car elle ne s'intéresse que à ce qui est rentrable dans une zolie grille.
(3) Paradoxe là encore, puisque l'un des objectifs de l'introduction de la compétence, c'est la casse des disciplines, en présupposant l'existence des fameuses "compétences transversales", encore plus problématiques quant à leur définition scientifique. Voir par exemple Astolfi, ds La saveur des savoirs.
On peut jouer tant qu'on veut à "la vie réelle" (c'est aussi le principe de la tâche complexe, elle ne concerne que quelque chose que l'élève doit rencontrer dans sa vie de tous les jours, ce qui est une pierre dans le jardin de toute volonté d'enseigner la littérature), nous restons à l'école. Ce qui prépare à la complexité de la vie, ce n'est pas un entraînement hors-sol sur des situations qui n'arriveront en fait jamais dans la vie réelle (les tâches complexes en latin et en littérature sont hilarantes de ce point de vue), c'est une solide formation générale.
On peut ajouter une dernière chose: la tendance actuelle de l'enseignement, c'est "soit tu es une compétence, soit tu disparais", ce qui a pour effet que tout le monde fait tout et n'importe quoi pour coller, même de loin, à cela, afin de se redonner aux yeux de l'administration une légitimité et un droit de survie. Et tout cela se fait en dehors de tout cadrage scientifique.
A tous points de vue, l'introduction de cette notion managériale (disons les choses comme elles sont), destinée non pas à permettre aux élèves de réussir mais à casser toute notion de diplôme et donc de grille salariale (premières mentions de la compétence en éducation, ce sont des docs de l'UIMM ds les années 1960... faut que je remette la main sur le texte), est un désastre sans nom.
Sinon, une autre citation assez drôle, sur les "savoir-être" (en entreprise, je sors cela d'un bouquin de management):
Il faut ensuite placer les expressions "changement de paradigme" et "révolution pédagogique", "se placer du point de vue des apprentissages des élèves" (ce que, naturellement, personne ne faisait avant les compétences).
Sinon, un petit texte qui donne matière à réflexion (les notes sont de moi):
(1) la notion de compétence a tendance à devenir une sorte de mantra, et, ce qui est assez comique, c'est une forme de retour du platonisme. Au dessus des contenus enseignés plane une sorte de méta-connaissance, protéiforme, indéfinissable, la COMPETENCE. C'est une forme de religion en fait.Jean-Yves Rochex a écrit: Je ne sais pas bien de quoi on parle quand on évoque les compétences. Celles-ci n’existent pas en dehors de contextes particuliers(1). On ne doit pas partir des généralités pour aller vers le particulier, mais faire l’inverse. Quand on propose un socle fait de connaissances et compétences sans s’aventurer à dire ce qu’on entend par compétences(2), on donne libre cours à toutes sortes d’interprétations. Depuis de longue date, je suis critique sur cette notion de compétence. On ne peut pas traiter cette question en dehors des spécifications de contenus.(3)
(2) Si on lit un certain nombre de blogs, on sent que la définition de la compétence - sortie du mode automatique "La compétence est un savoir, un savoir-faire et un savoir-être" définition creuse s'il en est - pose problème. Elle rencontre de fortes oppositions politiques (par exemple, Mnémosyne, dire que cela n'a rien à voir avec le même terme dans le monde du travail, c'est, à mon sens, faire preuve d'une certaine naïveté), aussi chez les tenants des pédagogies actives ou des pédagogies nouvelles. Elle rencontre des oppositions professionnelles, car, quoi qu'on en dise, la notion de compétence ne prend pas en compte un certain nombre d'effets de l'enseignement, mais qui plus est, grâce au LPC, elle les exclut totalement du champ de l'école (bénéfices secondaires de l'étude de la littérature, de la grammaire...) car elle ne s'intéresse que à ce qui est rentrable dans une zolie grille.
(3) Paradoxe là encore, puisque l'un des objectifs de l'introduction de la compétence, c'est la casse des disciplines, en présupposant l'existence des fameuses "compétences transversales", encore plus problématiques quant à leur définition scientifique. Voir par exemple Astolfi, ds La saveur des savoirs.
On peut jouer tant qu'on veut à "la vie réelle" (c'est aussi le principe de la tâche complexe, elle ne concerne que quelque chose que l'élève doit rencontrer dans sa vie de tous les jours, ce qui est une pierre dans le jardin de toute volonté d'enseigner la littérature), nous restons à l'école. Ce qui prépare à la complexité de la vie, ce n'est pas un entraînement hors-sol sur des situations qui n'arriveront en fait jamais dans la vie réelle (les tâches complexes en latin et en littérature sont hilarantes de ce point de vue), c'est une solide formation générale.
On peut ajouter une dernière chose: la tendance actuelle de l'enseignement, c'est "soit tu es une compétence, soit tu disparais", ce qui a pour effet que tout le monde fait tout et n'importe quoi pour coller, même de loin, à cela, afin de se redonner aux yeux de l'administration une légitimité et un droit de survie. Et tout cela se fait en dehors de tout cadrage scientifique.
A tous points de vue, l'introduction de cette notion managériale (disons les choses comme elles sont), destinée non pas à permettre aux élèves de réussir mais à casser toute notion de diplôme et donc de grille salariale (premières mentions de la compétence en éducation, ce sont des docs de l'UIMM ds les années 1960... faut que je remette la main sur le texte), est un désastre sans nom.
Sinon, une autre citation assez drôle, sur les "savoir-être" (en entreprise, je sors cela d'un bouquin de management):
Philippe Zarifian, in Le modèle de la compétence a écrit:On peut même affirmer que le recours, par certaines entreprises, à la notion de "savoir-être" représente une régression: il fait entrer dans l'évaluation du salarié, dans la phase de recrutement ou dans la gestion de son itinéraire, des domaines qui doivent rester de l'ordre de la vie privée.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- GrypheMédiateur
Si l'on fait abstraction du mot "compétences" sur lequel on a déjà écrit des centaines de pages... c'est la base non, de penser "progression" et pas seulement "programmation" ?mnémosyne45 a écrit:penser en termes de compétences c'est aussi établir une progression dans les apprentissages et pas seulement une programmation...
(Ils savent faire/ ils ne savent pas encore faire/je vais tenter de leur apprendre ceci pour que dans quelques semaines ils sachent faire cela ?)
- Presse-puréeGrand sage
Ben oui... mais bon, les innovateurs compétenceux semblent être de toute éternité les premiers à avoir pensé à cela. Les autres sont des nuls qui ne réfléchissent pas ^^Gryphe a écrit:Si l'on fait abstraction du mot "compétences" sur lequel on a déjà écrit des centaines de pages... c'est la base non, de penser "progression" et pas seulement "programmation" ?mnémosyne45 a écrit:penser en termes de compétences c'est aussi établir une progression dans les apprentissages et pas seulement une programmation...
(Ils savent faire/ ils ne savent pas encore faire/je vais tenter de leur apprendre ceci pour que dans quelques semaines ils sachent faire cela ?)
Plus sérieusement, c'est ce que mettent en avant les collègues qui ont mis en place le collège sans note de Vic-Fézensac ainsi que la collègue de weblettres dans son fameux billet sur les compétences en français.
Tant mieux pour les élèves si, grâce à l'arrêt des notes, les profs se mettent à mieux bosser leurs cours...
Dernière remarque: en tant que prof de français, les compétences amènent à une réduction de mon champ éducatif. Le français a tendance à devenir "j'écris sans fautes", ce qui est important, certes, mais n'est pas le seul pôle de notre discipline...
Comme disait un IG il y a quelque temps: "Notre époque n'aime pas la littérature".
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
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- Madame_ProfEsprit sacré
Merci Presse-purée, très intéressant.
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
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- MUTISExpert
C'est le genre de pétition de principe qui rend absolument insupportables les chantres de la bonne parole officielle ! À croire donc qu'avant l'apparition de ce mot, les profs ne pouvaient établir une progression ! C'est le même problème avec la "tâche complexe" qui s'avère souvent être, en fait, une "tâche simpliste" ( en lettres en particulier). Avant l'apparition des compétences, les profs étaient incapables de travailler sur du complexe. Ce genre d'affirmation ridicule et péremptoire montre l'insupportable vanité de ces pseudo-pédagogues. Pour les rappeler à un peu de modestie , il faut rappeler qu'on n'a pas attendu ces notions pour se soucier de pédagogie. J'ai connu, dans ma lointaine jeunesse, d'excellents profs qui ignoraient ces concepts fumeux.mnémosyne45 a écrit:[quote="holderfar"
penser en termes de compétences c'est aussi établir une progression dans les apprentissages et pas seulement une programmation...
Dans mon établissement curieusement, ce sont d'ailleurs les pires pédagogues et les pires profs qui se font les défenseurs de ce discours : ils espèrent peut- être pallier leur propre "incompétence" en en faisant les chantres de la compétence, et ils espèrent sans doute se faire bien voir d'une institution qui préfère la docilité et le jargon à la justesse, au savoir-faire et à la finesse...
Comme souvent ce sont les pires pédagogues qui se font les défenseurs de la "pédagogie", les autres l'appliquent et progressent sans se soucier des derniers concepts à la mode pour plaire aux inspecteurs.... Quant aux formateurs, les derniers que j'ai vu intervenir sur la question étaient si ridicules qu'ils ont failli décourager même les plus dociles ... Ils ont eu le toupet d'expliquer à d'excellents profs avec 25 ou 30 années d'expérience qu'ils ne savaient pas enseigner s'ils n'appliquaient pas à la lettre des grilles de compétence. Grotesque !
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- IphigénieProphète
Le simple et le complexe: pensez-vous vraiment que le complexe peut toujours se décomposer en éléments simples? Supposons que je veuille comprendre tel livre de philosophie ou de maths: va-t-on pouvoir me le détailler en pages simples pour qu'au final, je les comprenne parfaitement? Je ne le pense pas.
j'ai l'impression que cette histoire d'enseignement par compétence est une dramatique caricature de l'enseignement tout court.
Tout le monde cherche des façons différentes pour enseigner au plus grand nombre et faire comprendre. Mais renverser les valeurs et penser que le" faire comprendre" est plus important que le "faire comprendre quelque chose", c'est regarder le doigt au lieu de la lune.
Ce que je me demande, dans cette belle ambition de rendre tout accessible à tout le monde c'est si 1) c'est possible;2) le temps passé à faire avancer tout le monde n'empêche pas ceux qui pourraient comprendre, au final, d'arriver au niveau suffisant pour comprendre.
Pour le dire plus simplement: à quoi cela sert-il de vouloir absolument donner un certificat de licence à tout le monde? Est-ce vraiment que tout autre formation plus concrète est méprisable?
j'ai l'impression que cette histoire d'enseignement par compétence est une dramatique caricature de l'enseignement tout court.
Tout le monde cherche des façons différentes pour enseigner au plus grand nombre et faire comprendre. Mais renverser les valeurs et penser que le" faire comprendre" est plus important que le "faire comprendre quelque chose", c'est regarder le doigt au lieu de la lune.
Ce que je me demande, dans cette belle ambition de rendre tout accessible à tout le monde c'est si 1) c'est possible;2) le temps passé à faire avancer tout le monde n'empêche pas ceux qui pourraient comprendre, au final, d'arriver au niveau suffisant pour comprendre.
Pour le dire plus simplement: à quoi cela sert-il de vouloir absolument donner un certificat de licence à tout le monde? Est-ce vraiment que tout autre formation plus concrète est méprisable?
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