- dandelionVénérable
Mais pourquoi maîtresse, pourquoi, pourquoi? DC tu vas lui faire faire des cauchemars (L'Elève qui n'en savait jamais assez...) Mais j'avais entendu quelque chose de semblable il y a peu concernant les relations donnant-donnant entre les serfs et les seigneurs (ou lu ici ) qui ne correspondait pas à ce que j'avais appris à l'école. Et je suis aussi tombée en cours de route sur une émission sur la guerre du Vietnam qui ne racontait pas l'histoire (sans archives cela dit of course ) que l'on m'avait enseignée à l'époque: ils avaient des usines de crème glacée! Mais après tout cela montre juste qu'il y a eu aussi pas mal de progrès récemment, et qu'on peut toujours découvrir de nouvelles choses, surtout si l'on part sans trop d'aprioris. Apprendre l'histoire tout au long de sa vie, en voilà un projet qu'il est beau.doublecasquette a écrit:Tiens, j'ai appris quelque chose, moi, ce soir...Elyas a écrit:De la même façon, les paysans sont souvent montrés comme pauvres, stupides et serviles, cultivant des céréales. Alors qu'on avait des paysans cultivant des vergers et surtout des coques pour créer du bleu dans le sud de la France (doù l'expression pays de Cocagne, cockaigne en ancien français, du nom de la coque issue d'une plante, coque qu'on pressait pour obtenir le pigment). Ces paysans étaient loin d'être pauvres.
J'ai juste un petit souci... Que mangeaient-ils alors, ces cultivateurs de fruits et de coques ? Des produits d'importation ? Qui venaient d'où ? Par quels moyens de transport ? Circulant sur quel "réseau" ? Et comment payaient-ils leur nourriture ? Cela a duré de quand à quand, à peu près ? Comment s'est opérée la reconversion lorsqu'on a arrêté de cultiver ces coques ? Et, au fait, l'arbre qui les donnait, comment se nommait-il ? Et de quel type de terrain avait-il besoin ?
- Marie LaetitiaBon génie
À ceci près qu'en histoire, les élèves ne nous arrive pas avec "rien". D'abord parce qu'il y a eu le primaire (DC ) et qu'ensuite parce que l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup. Comprendre qu'un auteur arabo-musulman ne va pas avoir le même regard sur les mêmes événements qu'un auteur chrétien, par exemple à propos des Croisades, ça, c'est à la portée d'un collégien. Évidemment, là, il faut savoir ce que c'est qu'un arabo-musulman et un chrétien, mais ça, ça été travaillé avant, donc ça passe...Cripure a écrit:Non, parce que je ne suis pas en désaccord avec ce qu'elle écrit, sauf sur un point sur lequel nous avons déjà échangé, à savoir qu'elle croit possible d'entraîner l'esprit critique à partir d'une absence de connaissances à peu près complète, alors qu'en lettres, nous savons depuis longtemps que c'est impossible. Donc, que répondre ? Je ne joue pas à qui a le dernier motIsis39 a écrit:Enfin, vous n'avez pas répondu à Al-Qalam
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- User5899Demi-dieu
Al-qalam a écrit:Vous déformez malicieusement mon propos. Mais vous êtes en veine ironique, ce soir... (moi aussi je sais jouer )Cripure a écrit:Non, parce que je ne suis pas en désaccord avec ce qu'elle écrit, sauf sur un point sur lequel nous avons déjà échangé, à savoir qu'elle croit possible d'entraîner l'esprit critique à partir d'une absence de connaissances à peu près complète, alors qu'en lettres, nous savons depuis longtemps que c'est impossible. Donc, que répondre ? Je ne joue pas à qui a le dernier motIsis39 a écrit:Enfin, vous n'avez pas répondu à Al-Qalam
- User5899Demi-dieu
Euh... Oui. Et ?Marie Laetitia a écrit:À ceci près qu'en histoire, les élèves ne nous arrive pas avec "rien". D'abord parce qu'il y a eu le primaire (DC ) et qu'ensuite parce que l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup. Comprendre qu'un auteur arabo-musulman ne va pas avoir le même regard sur les mêmes événements qu'un auteur chrétien, par exemple à propos des Croisades, ça, c'est à la portée d'un collégien. Évidemment, là, il faut savoir ce que c'est qu'un arabo-musulman et un chrétien, mais ça, ça été travaillé avant, donc ça passe...Cripure a écrit:Non, parce que je ne suis pas en désaccord avec ce qu'elle écrit, sauf sur un point sur lequel nous avons déjà échangé, à savoir qu'elle croit possible d'entraîner l'esprit critique à partir d'une absence de connaissances à peu près complète, alors qu'en lettres, nous savons depuis longtemps que c'est impossible. Donc, que répondre ? Je ne joue pas à qui a le dernier motIsis39 a écrit:Enfin, vous n'avez pas répondu à Al-Qalam
Bon, c'est pas grave. Oui. Oui et oui
- philannDoyen
et un arabe non musulman et un musulman non arabe !!! :chat:
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- doublecasquetteEnchanteur
Attends, j'en ai plein d'autres...dandelion a écrit:Mais pourquoi maîtresse, pourquoi, pourquoi? DC tu vas lui faire faire des cauchemars (L'Elève qui n'en savait jamais assez...)doublecasquette a écrit:Tiens, j'ai appris quelque chose, moi, ce soir...Elyas a écrit:De la même façon, les paysans sont souvent montrés comme pauvres, stupides et serviles, cultivant des céréales. Alors qu'on avait des paysans cultivant des vergers et surtout des coques pour créer du bleu dans le sud de la France (doù l'expression pays de Cocagne, cockaigne en ancien français, du nom de la coque issue d'une plante, coque qu'on pressait pour obtenir le pigment). Ces paysans étaient loin d'être pauvres.
J'ai juste un petit souci... Que mangeaient-ils alors, ces cultivateurs de fruits et de coques ? Des produits d'importation ? Qui venaient d'où ? Par quels moyens de transport ? Circulant sur quel "réseau" ? Et comment payaient-ils leur nourriture ? Cela a duré de quand à quand, à peu près ? Comment s'est opérée la reconversion lorsqu'on a arrêté de cultiver ces coques ? Et, au fait, l'arbre qui les donnait, comment se nommait-il ? Et de quel type de terrain avait-il besoin ?
Cela concernait combien d'hectares, environ ? Cela fait quel pourcentage des terres cultivées à l'époque sur le territoire du Comte de Toulouse (je suppose qu'il s'agissait de ce secteur) ? Cela concernait quel pourcentage de la population paysanne ? Est-ce que cela procurait du travail de transformation ? À qui ? Est-ce que cette culture était exigeante pour les sols ? Quel assolement nécessitait-elle ? Fallait-il laisser le sol en jachère ou pouvait-on espérer pouvoir simplement alterner avec d'autres cultures ?
- Marie LaetitiaBon génie
J'explique le point de vue d'Al Qalam qui ne me semble pas aberrant à moi non plus...Cripure a écrit:Euh... Oui. Et ?Marie Laetitia a écrit:À ceci près qu'en histoire, les élèves ne nous arrive pas avec "rien". D'abord parce qu'il y a eu le primaire (DC ) et qu'ensuite parce que l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup. Comprendre qu'un auteur arabo-musulman ne va pas avoir le même regard sur les mêmes événements qu'un auteur chrétien, par exemple à propos des Croisades, ça, c'est à la portée d'un collégien. Évidemment, là, il faut savoir ce que c'est qu'un arabo-musulman et un chrétien, mais ça, ça été travaillé avant, donc ça passe...Cripure a écrit:Non, parce que je ne suis pas en désaccord avec ce qu'elle écrit, sauf sur un point sur lequel nous avons déjà échangé, à savoir qu'elle croit possible d'entraîner l'esprit critique à partir d'une absence de connaissances à peu près complète, alors qu'en lettres, nous savons depuis longtemps que c'est impossible. Donc, que répondre ? Je ne joue pas à qui a le dernier mot
l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup... sous-entendu, à partir d'une absence de connaissances à peu près complète...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- dandelionVénérable
Mais sais-tu que de vils parents (moi ) répondent parfois à leur enfant assoiffé de connaissances: 'hum, ça me semble une très bonne question à poser à ta maîtresse" (rire cruel)doublecasquette a écrit:Attends, j'en ai plein d'autres...dandelion a écrit:Mais pourquoi maîtresse, pourquoi, pourquoi? DC tu vas lui faire faire des cauchemars (L'Elève qui n'en savait jamais assez...)doublecasquette a écrit:Tiens, j'ai appris quelque chose, moi, ce soir...
J'ai juste un petit souci... Que mangeaient-ils alors, ces cultivateurs de fruits et de coques ? Des produits d'importation ? Qui venaient d'où ? Par quels moyens de transport ? Circulant sur quel "réseau" ? Et comment payaient-ils leur nourriture ? Cela a duré de quand à quand, à peu près ? Comment s'est opérée la reconversion lorsqu'on a arrêté de cultiver ces coques ? Et, au fait, l'arbre qui les donnait, comment se nommait-il ? Et de quel type de terrain avait-il besoin ?
Cela concernait combien d'hectares, environ ? Cela fait quel pourcentage des terres cultivées à l'époque sur le territoire du Comte de Toulouse (je suppose qu'il s'agissait de ce secteur) ? Cela concernait quel pourcentage de la population paysanne ? Est-ce que cela procurait du travail de transformation ? À qui ? Est-ce que cette culture était exigeante pour les sols ? Quel assolement nécessitait-elle ? Fallait-il laisser le sol en jachère ou pouvait-on espérer pouvoir simplement alterner avec d'autres cultures ?
- Spoiler:
- Bon, d'accord, j'avoue, je suis trop gentille (et curieuse ) je finis toujours par chercher
- ParatgeNeoprof expérimenté
Je ne comprends toujours pas le courroux (coucou) de mes collègues profs d'histoire.
Mes lycéens sont parfois totalement ignares, la 2de guerre s'arrête en 1990, le Brésil est en Afrique d'ailleurs... Faut-il comme le disent les pédagos « les accepter tels qu'ils sont », càd ignorants grâceà la promotion sociale au passage automatique sans exigences qu'ils leur ont octroyé ?
Seule exigence aujourd'hui : poser son cul sur une chaise comme dans le bus, vers l'infini et au-delà !
Comment leur demander de critiquer un texte sans questions posées dessous ainsi que le propose le nouvelle épreuve du bac ?
Gageons que nous allons devoir « valoriser »...
Et tout ira bien, Histoire républicaine ou pas, roman national ou pas.
Mes lycéens sont parfois totalement ignares, la 2de guerre s'arrête en 1990, le Brésil est en Afrique d'ailleurs... Faut-il comme le disent les pédagos « les accepter tels qu'ils sont », càd ignorants grâce
Seule exigence aujourd'hui : poser son cul sur une chaise comme dans le bus, vers l'infini et au-delà !
Comment leur demander de critiquer un texte sans questions posées dessous ainsi que le propose le nouvelle épreuve du bac ?
Gageons que nous allons devoir « valoriser »...
Et tout ira bien, Histoire républicaine ou pas, roman national ou pas.
- NicolatsarNiveau 9
Donne toi la peine de lire les programmes du collège et du lycée... et tu comprendras qu'en sortant du lycée tu peux encore leur apprendre des choses (heureusement car on pourrait se poser la question de ton utilité...)Milady de Winter a écrit:Je débarque (et de surcroît je suis prof de Lettres…), mais je me suis tapé l'ensemble de la discussion :
https://www.neoprofs.org/t62931-pour-papoter-en-histoire-geographie-tous-ensemble
Apparemment les profs d'Histoire ici présents sont trèscontents d'euxcompétents. C'est sans doute ce qui les distingue des autres disciplines…
Cela dit, efficaces comme vous êtes, comment se fait-il que mes élèves (de prépa littéraire — des bons, ou supposés tels) aient ouvert de grands yeux quand je leur ai parlé successivement des origines de la guerre de cent ans (personne n'avait entendu parler de la loi salique, quant à Jeanne d'Arc, jamais entendu un tel concert d'âneries), de la guerre de Trente ans (personne ne savait qu'il y avait des Espagnols dans les Flandres, quant à la Fronde, elle est passée dans les poubelles de l'Histoire), et de la guerre de Sept ans — personne ne savait pourquoi le Canada n'était plus français.
Alors, vu qu'il y a ici plein de vrais historiens auteurs de thèses toutes plus remarquables les unes que les autres, à les entendre, de surcroît des jeunes qui méprisent Furet, comme j'ai lu plus haut ("trop ancien") et viennent de remettre ça avec Tison et Ferro ("trop vieux" — mais êtes-vous sûrs que le fait d'être jeunes vous octroie une supériorité quelconque ?), je suis un peu surprise que les élèves qui sortent de vos mains soient aussi indécrottablement nuls.
Cela soit dit sans agressivité — j'ai entendu parler de ce qui est arrivé ici même au dernier qui a osé vous contrarier, et qui a préféré quitter Néo plutôt que d'y rester enmauvaisevotre compagnie.
Je le précise à l'intention des modos, qui ont l'habitude d'encenser vosvantardisesbrillants états de service et de vous laisser papoteren toute impunitétranquillement. Et qui censurent a priori toute évidence non conforme.
C'était juste pour dire… Je n'interviendrai plus sur ce fil qui a un petit côté caste, ou club des auto-satisfaits.
Et bien sûr qu'il faut remettre de la chronologie, et la plus stricte, dans les programmes ! Et bien sûr qu'il faut mettre le paquet sur la France — on s'en tape très profondément, du Monomotapa. Pas besoin d'être Zemmour ou Casali pour le constater.
- Isis39Enchanteur
Nicolastar, laisse tomber. Brighelli ne fait que de la provoc.
- Douglas ColvinNeoprof expérimenté
Faut surtout arrêter de faire des réponses si longues !!
:lecteur:
:lecteur:
- NicolatsarNiveau 9
Oui je n'ai lu que les 11 premières pages...Douglas Colvin a écrit:Faut surtout arrêter de faire des réponses si longues !!
:lecteur:
- User5899Demi-dieu
J'espère que Peillon lit Néo, vos propos sont un excellent argument pour passer l'histoire à tous les niveaux à une heure par quinzaine.Marie Laetitia a écrit:l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup... sous-entendu, à partir d'une absence de connaissances à peu près complète...
- Douglas ColvinNeoprof expérimenté
On ne sait même plus qu'elle était le problème à la base.
On dirait une sorte de point Godwin historique !
Pas de repères, pas de connaissances, pas d'esprit critique, roman national, Zemmour, égo surdimensionné des profs d'histoire...
On dirait une sorte de point Godwin historique !
Pas de repères, pas de connaissances, pas d'esprit critique, roman national, Zemmour, égo surdimensionné des profs d'histoire...
- doctor whoDoyen
Al-qalam, j'apprécie toujours ta prose, ta réflexion et ton esprit de modération. Mais là, plusieurs choses me gênent, voire m'agacent.
Tu caricatures ceux qui se réclament d'une certaine tradition pédagogique en postulant qu'ils se laissent bercer par leurs désirs plutôt que par leur raison. C'est infantilisant. Personnellement, j'ai beaucoup lu les écrits de cette tradition scolaire, mais aussi beaucoup d'articles de didactique de l'histoire plus récents (plusieurs dizaines). Cela ne fait pas de moi un prof d'histoire, je n'ai pas réponse à tout et je peux dire des bêtises. Mais j'estime savoir tenir en laisse une nostalgie qui ne peut être la mienne, vu mon âge.
En outre, l'argument de la perte des savoirs acquis autrefois chez les adultes d'aujourd'hui me semble porter à faux, puisqu'il peut tout aussi bien s'appliquer à n'importe quelle matière et n'importe quel enseignement, qu'il soit scolaire ou non scolaire. Le propre d'une connaissance est de s'oublier si elle n'est pas "réactivée" régulièrement. Ce sera le cas des élèves d'aujourd'hui et c'est le cas des élèves d'hier.
Mais on peut bien imaginer qu'il y ait une différence entre des gens qui auraient acquis des savoirs, élèves, puis oublié, adultes, et des gens qui en auraient moins acquis, et auraient donc moins de choses à oublier. Apparemment, le résultat serait le même. Mais le fait d'avoir acquis un savoir laisse des traces, même après qu'il ait été oublié, ne serait-ce qu'une capacité plus grande à les acquérir à nouveau. Il faut lire le génial Trésor des savoirs oubliés de Jacqueline de Romilly.
-Je ne suis pas sûr non plus qu'il y ait eu une évolution du savoir. Il y a le plan de l'élaboration des savoirs, qui ne me semble pas jamais avoir été dépourvu de l'exercice du doute et de remises en causes fréquentes. Il n'est qu'à voir les aléas de la genèse de ce fameux "roman national". Il y a le plan de leur transmission. Les savoirs historiques modernes, certes générés par des méthodes scientifiques, où le doute est effectivement fondamental, non pas à être obligatoirement présentés encore embrumés des tâtonnements qui ont permis leur découverte. On a de gros trous dans la connaissance de l'histoire de l'Afrique : il est tout à fait possible d'en transmettre des éléments certains, d'autres très probables, de manière claire et simple.
- Les programmes ont toujours été politisés, pas plus aujourd'hui qu'avant. Et en quoi un programme plus politisé empêcherait de le connaître à long terme. C'est pourtant ce que vous reprochez souvent aux programmes d'antan.
Je suis désolé, mais cet "avant" dont tu parles, ce n'est pas que de la "nostalgie" et du "temps béni". Ce sont des programmes, des instructions, des articles et des livres, des manuels qu'on peut étudier en détail sur le site manuelsanciens.blogspot.fr. Il faut adopter aussi par rapport à eux une démarche historique et ne pas tout balayer d'un revers de main en ayant une vision linéaire de l'évolution de la didactique de l'histoire.Al-qalam a écrit:
Vous - mais pas seulement vous ! - tombez un peu dans le piège du "c'était mieux avant". Parce que votre vision de l'avant est biaisée pour plusieurs raisons, il me semble.
- Tout d'abord, parce que l'avant, c'est du souvenir, de la nostalgie, un temps béni. Pas besoin d'être historien pour savoir que nos souvenirs changent, et que souvent nous en gardons une vision plus positive que l'était la réalité.
- Ensuite, parce que vous connaissez cet avant à travers des sources biaisées :
¤ vous-même, votre propre expérience, qui ne pouvez être neutre ;
¤ votre cercle de connaissances, qui ne comprend sans doute qu'un nombre assez faible peu de personnes ignorant ce qu'est la Renaissance - en tout cas pour les personnes avec qui vous parleriez programmes d'histoire ; on peut supposer qu'il s'agit de personnes relativement cultivées, qui ouvrent un livre de temps à autre, et dont les connaissances ne se limitent pas à un ancien apprentissage scolaire, mais ont été réactivées.
¤ enfin, sans doute, des éléments factuels, comme les programmes, mais dont vous ne savez pas précisément comment ils ont été assimilés de manière globale dans la population en ayant reçu l'enseignement. Or, pour avoir été guide touristique - donc déjà avec une population s'intéressant a priori à des activités - je peux vous promettre que des personnes de 50-60 ans ignorant ce qu'est la Renaissance, étant incapables de la caractériser et de la situer dans le temps, il y en a des tas. Donc l'assimilation des programmes anciens n'était peut-être pas si bonne que cela ; même si quelques dates-clé symboliques ont pu être retenues (ah, 1515 !), elles n'ont pas toujours fait sens (je ne reprends là qu'un exemple mille fois cité : qui dans la rue peut dater Marignan ? Qui peut expliquer de quoi il s'agit ?).
Tu caricatures ceux qui se réclament d'une certaine tradition pédagogique en postulant qu'ils se laissent bercer par leurs désirs plutôt que par leur raison. C'est infantilisant. Personnellement, j'ai beaucoup lu les écrits de cette tradition scolaire, mais aussi beaucoup d'articles de didactique de l'histoire plus récents (plusieurs dizaines). Cela ne fait pas de moi un prof d'histoire, je n'ai pas réponse à tout et je peux dire des bêtises. Mais j'estime savoir tenir en laisse une nostalgie qui ne peut être la mienne, vu mon âge.
En outre, l'argument de la perte des savoirs acquis autrefois chez les adultes d'aujourd'hui me semble porter à faux, puisqu'il peut tout aussi bien s'appliquer à n'importe quelle matière et n'importe quel enseignement, qu'il soit scolaire ou non scolaire. Le propre d'une connaissance est de s'oublier si elle n'est pas "réactivée" régulièrement. Ce sera le cas des élèves d'aujourd'hui et c'est le cas des élèves d'hier.
Mais on peut bien imaginer qu'il y ait une différence entre des gens qui auraient acquis des savoirs, élèves, puis oublié, adultes, et des gens qui en auraient moins acquis, et auraient donc moins de choses à oublier. Apparemment, le résultat serait le même. Mais le fait d'avoir acquis un savoir laisse des traces, même après qu'il ait été oublié, ne serait-ce qu'une capacité plus grande à les acquérir à nouveau. Il faut lire le génial Trésor des savoirs oubliés de Jacqueline de Romilly.
-J'ai du mal à voir dans quel "bain culturel" ont pu baigner les masses scolarisées dans la première moitié du XXe siècle. Idem pour la lecture comme "distraction majeure".Al-qalam a écrit:Par ailleurs, même si on considère que les connaissances dispensées "avant", dans un temps qu'il serait d'ailleurs bon de préciser, ont été mieux assimilées - c'est peut-être le cas, il peut y avoir plusieurs raisons à cela :
- des horaires d'histoire-géo plus importants, sans éducation civique ?
- le fait que les élèves aient vécu dans un bain culturel fort différent, où la lecture était une distraction majeure, avec une offre médiatique différente
- le fait que ces connaissances ont été réactivées au cours de la vie, ce qui n'est pas encore le cas pour nos élèves
- une évolution du savoir, qui va vers toujours plus de doute et de remises en cause, de relecture. On ne veut pas enseigner d'erreurs à nos élèves, et il faut bien de temps à autres cesser de professer les mythes du "roman national", tout fondateur que celui-ci ait été.
- une déconsidération sociale pour l'école, que je serais bien en peine de confirmer ou non.
- le caractère toujours plus politique des programmes, les lobbys qui s'y exercent. Et dont ne semblent pas avoir conscience tous les collègues, puisque quelqu'un récemment proposait de faire voter les programmes par l'assemblée nationale.
-Je ne suis pas sûr non plus qu'il y ait eu une évolution du savoir. Il y a le plan de l'élaboration des savoirs, qui ne me semble pas jamais avoir été dépourvu de l'exercice du doute et de remises en causes fréquentes. Il n'est qu'à voir les aléas de la genèse de ce fameux "roman national". Il y a le plan de leur transmission. Les savoirs historiques modernes, certes générés par des méthodes scientifiques, où le doute est effectivement fondamental, non pas à être obligatoirement présentés encore embrumés des tâtonnements qui ont permis leur découverte. On a de gros trous dans la connaissance de l'histoire de l'Afrique : il est tout à fait possible d'en transmettre des éléments certains, d'autres très probables, de manière claire et simple.
- Les programmes ont toujours été politisés, pas plus aujourd'hui qu'avant. Et en quoi un programme plus politisé empêcherait de le connaître à long terme. C'est pourtant ce que vous reprochez souvent aux programmes d'antan.
Je te rejoint sur ce point. Il est important de ne pas faire que de l'Histoire de France. Il faut aussi que les profs de français prennent leur part de l'enseignement de l'histoire. Cela ne veut pas dire qu'il faille se satisfaire de l'histoire de France telle qu'elle est faite actuellement, ni s'empêcher d'imaginer quelques concessions dans les programmes d'histoire pour faciliter le travail des collègues de français.Al-qalam a écrit:Par ailleurs, vous constatez - peut-être à raison, sincèrement, je n'en sais rien - que les enseignements de lettres peuvent moins s'adosser à l'histoire. Dire que c'est bien serait idiot, et je ne prétends pas que la situation actuelle me satisfasse. Toutefois, cela pousse aussi à s'interroger sur le but de l'histoire et son rapport aux lettres. Même si l'un et l'autre sont intimement liés, même si comprendre les textes littéraires passe par une connaissance de l'histoire nationale, même si les lettres sont un magnifique vecteur d'intérêt et de connaissances historiques, l'histoire ne peut aujourd'hui se contenter, à mon sens du moins, et là, je sens que nous ne serons pas du tout d'accord, d'être un support aux lettres. Les programmes s'en éloignent beaucoup plus qu'avant, ce qui vous donne peut-être aussi cette impression de décrépitude. Mais l'HG doit aussi permettre aux élèves de mieux appréhender le monde multiculturel dans lequel ils baignent, d'ouvrir son esprit à d'autres façons de penser. Et donc instiller un peu d'exotisme - pas énormément, mais un peu, comme l'Empire africain en 5e qui compte pour 10% du temps total seulement - me semble intéressant, même si cela s'éloigne des connaissances dont ils auront besoin pour appréhender Mme de Staël. De même, leur donner quelques éléments pour leur permettre d'avoir un esprit critique face à ce qu'il peuvent trouver sur Internet ou dans la rue tous les jours, donc insister sur le commentaire de documents, ne me semble pas mauvais.
Je ne comprends toujours pas l'opposition entre les "nouvelles découvertes" faites par la "recherche historique", le besoin "d'ouvrir de nouveau horizons" (là, tu penses au Monomotapa, non?) et l'exigence de "donner des connaissances suffisantes, claires et générales". Il y a certes un travail de synthèse à faire. Mais pourquoi ne serait-il pas possible de planter des repères à partir des connaissances renouvelée. Et pourquoi ce renouvellement des connaissances obligerait d'enseigner avec des méthodes nouvelles (j'imagine que c'est ce que tu entends par "exercer leur réflexion") ?Al-qalam a écrit:Le tout, comme je l'ai déjà dit et répété, est de savoir trouver et placer le juste milieu : donner des connaissances suffisantes, claires et générales, qui permettront aux élèves de se retrouver, de planter des repères dans le temps historique - c'est sans doute ce que ne permettent plus complètement les programmes actuels, bien que je ne connaisse pas de prof d'histoire qui ne s'y efforce ! ; mais en même temps, prendre en compte la recherche historique et les nouvelles découvertes, leur ouvrir d'autres horizons et leur permettre d'exercer leur réflexion.
J'en fais des propositions, sur l'usage des illustrations, sur les programmes et les méthodes en primaire. Le GRIP n'a pas encore réfléchi de manière formelle aux programmes d'histoire, nous manquons d'historiens pour ce faire. Mais nous pourrions émettre des propositions intéressantes. Voir tout ce que peut dire Doublecasquette ou phi, entre autres, dans les topics de primaire.Al-qalam a écrit:Comme ML, j'aimerais bien que toutes ces critiques récurrentes portent quelques propositions concrètes ; parce que je n'ai pas l'impression que les profs d'histoire-géo déméritent, même si le niveau de leur élèves a de quoi effrayer parfois. On fait comme on peut avec ce qu'on a.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Pas besoin de nous lire. Tout le monde a son avis sur l'histoire et son enseignement, alors pourquoi s'embêter à lire celui des autres?Cripure a écrit:J'espère que Peillon lit Néo, vos propos sont un excellent argument pour passer l'histoire à tous les niveaux à une heure par quinzaine.Marie Laetitia a écrit:l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup... sous-entendu, à partir d'une absence de connaissances à peu près complète...
- User5899Demi-dieu
C'est bon signe que votre discipline intéresse tout le monde. C'est loin d'être le cas du latin ou de la chimie.Marcel Khrouchtchev a écrit:Pas besoin de nous lire. Tout le monde a son avis sur l'histoire et son enseignement, alors pourquoi s'embêter à lire celui des autres?Cripure a écrit:J'espère que Peillon lit Néo, vos propos sont un excellent argument pour passer l'histoire à tous les niveaux à une heure par quinzaine.Marie Laetitia a écrit:l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup... sous-entendu, à partir d'une absence de connaissances à peu près complète...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Oui. Mais certains soirs, c'est lassant. J'ai même arrêté de lire toutes les discussions de ces derniers jours. Overdose. J'aurais presque envie (j'ai bien écrit "presque") d'être chimiste. C'est dire si je suis las.Cripure a écrit:C'est bon signe que votre discipline intéresse tout le monde. C'est loin d'être le cas du latin ou de la chimie.Marcel Khrouchtchev a écrit:Pas besoin de nous lire. Tout le monde a son avis sur l'histoire et son enseignement, alors pourquoi s'embêter à lire celui des autres?Cripure a écrit:J'espère que Peillon lit Néo, vos propos sont un excellent argument pour passer l'histoire à tous les niveaux à une heure par quinzaine.
- Douglas ColvinNeoprof expérimenté
Allons allons, il faut te ressaisir !!
- dandelionVénérable
Mais arrête de te plaindre de ça Marcel, c'est autant une chance que le contraire. En France on trouve énormément de livres d'historiens réputés en poche, il y en a dans toutes les bibliothèques, les revues et émissions de vulgarisation souvent d'assez bonne qualité abondent. Beaucoup de gens continuent à écouter, lire, voire faire de l'histoire à un petit niveau (sociétés locales), il est normal qu'ils aient un avis là dessus. Et puis l'abondance de contemporaine fait qu'on est confronté à de nouvelles visions de ce qui nous a été enseigné régulièrement (ça vaut aussi pour de l'histoire plus 'ancienne' quand on visite un musée ou autre monument). Cela arrive très peu pour d'autres matières pour lesquelles il me semble on cesse d'avoir une approche savante dès qu'on sort de l'école, à moins de devenir chercheur.Marcel Khrouchtchev a écrit:Pas besoin de nous lire. Tout le monde a son avis sur l'histoire et son enseignement, alors pourquoi s'embêter à lire celui des autres?Cripure a écrit:J'espère que Peillon lit Néo, vos propos sont un excellent argument pour passer l'histoire à tous les niveaux à une heure par quinzaine.Marie Laetitia a écrit:l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup... sous-entendu, à partir d'une absence de connaissances à peu près complète...
Pour te dissuader de devenir chimiste, au niveau de l'emploi, en ce moment, autant être prof d'histoire
- NicolatsarNiveau 9
C'est exactement cela, tout le monde se prend pour un professeur d'histoire géographie, sur ce forum ou ailleurs... C'est bien que l'on s'intéresse à l'histoire mais encore faut il se documenter, tous ces biens pensants ne connaissent même pas les programmes dont ils parlent, tout n'est pas parfait loin de là... Mais ce qu'on oublie c'est qu'il faut FAIRE DES CHOIX, la première chose qu'on enseigne aux stagiaires de HG. S'il y a horaire restreint on ne peut tout enseigner, chaque choix fait est critiquable et les professeur d'histoire-géographie se révoltent certainement plus que dans les autres matières (les programmes d'histoire géographie ont été modifiés avant les autres pour cette raison...). Quand on laissera l'enseignement de l'histoire à ceux qui sont formés pour cela plutôt que de tout politiser et récupérer ce sera bien plus efficace et cohérent.Marcel Khrouchtchev a écrit:Pas besoin de nous lire. Tout le monde a son avis sur l'histoire et son enseignement, alors pourquoi s'embêter à lire celui des autres?Cripure a écrit:J'espère que Peillon lit Néo, vos propos sont un excellent argument pour passer l'histoire à tous les niveaux à une heure par quinzaine.Marie Laetitia a écrit:l'histoire demande juste un brin de réflexion à la portée de beaucoup... sous-entendu, à partir d'une absence de connaissances à peu près complète...
J'élargis un peu le sujet : faire des lois mémorielles qui prétendent à dire ce qu'est l'histoire plutôt que de laisser travailler les historiens c'est une énorme bêtise : l'histoire ça évolue, ce n'est pas figé comme on a tendance à le croire en lisant certains. D'ailleurs je note que personne n'a critiqué l'enseignement de la géographie, pourtant on pourrait en dire aussi là dessus.
- Douglas ColvinNeoprof expérimenté
C'est prof de maths qu'il faut faire en ce moment, tellement il en manque !
- dandelionVénérable
C'est JP qui va être content!Douglas Colvin a écrit:C'est prof de maths qu'il faut faire en ce moment, tellement il en manque !
- JPhMMDemi-dieu
Oui, la probabilité d'obtenir l'agrégation est plus élevée à travail égal.dandelion a écrit:C'est JP qui va être content!Douglas Colvin a écrit:C'est prof de maths qu'il faut faire en ce moment, tellement il en manque !
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Douglas ColvinNeoprof expérimenté
Chez nous, on a recruté un ancien pilote de l'armée de l'air...
(et il se fait bouffer par les gosses, comme quoi !).
(et il se fait bouffer par les gosses, comme quoi !).
- Les élèves sont bons en informatique. Non, en fait, ils sont nuls...
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- [Lycée pro] Pendant que les élèves sont en stage....
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