Page 17 sur 18 • 1 ... 10 ... 16, 17, 18
- yogiSage
Ado ou adulte, la question est donc la meme.Reine Margot a écrit:Si tu me relis ce n'est pas ce que j'ai dit. On peut très bien avoir des relations sexuelles uniquement par envie à 15 ans (cf Cécile Volanges dans les Liaisons), mais c'est très différent de le faire pour de l'argent, ce qui suppose de considérer son corps comme un outil de travail. Et ça c'est une autre paire de manches.yogi a écrit:
Faire l'amour pour la première fois à 15 ans et en garder un souvenir tendre et heureux,c'est possible. Peut-etre (j'en sais rien) que l'on peut baiser à cet age-là aussi et s'en porter bien. C'est un idéal religieux (oui désolée ,je le ressens de la sorte) de s'imaginer que quand on est jeune on doit forcément faire dans l'eau de rose. Baiser rend impur? On peut faire l'amour à 15 ans avec Brian qu'est cro-mignon, comme disait un camarade sur ce fil, mais on ne peut pas baiser Brian à 15ans? Je préfère savoir ma fille vierge jusqu'au mariage car l'honneur familial serait sauvé?
- LeclochardEmpereur
C'est inutile et méprisant car tu crois pouvoir connaître le réel uniquement par un raisonnement et des informations extérieures. A mon avis, tu sous-estimes grandement la valeur de l'expérience, quelles que soient ses formes.philann a écrit:Que faire une "expérience" personnelle soir une façon d'atteindre le réel, ce n'est pas un peu naïf ??? "Jouer la prostituée" le serait, en plus d'être parfaitement méprisant pour les filles qui vivent de leur corps, car même celles qui disent avoir choisi ce mode de vie, en payent les conséquences, les risques à court, moyen et long terme....
Mais même sans cela, comment prétendre qu'une expérience personnelle permet quoi que ce soit... (telle qu'une analyse, une prise de recul etc...)
Il y a quelques temps la journaliste Florence Aubenas a travaillé comme ouvrière pour mieux comprendre la situation des femmes en situation précaire. J'imagine que pour toi, il s'agit de mépris et qu'il aurait mieux valu qu'elle reste dans son bureau et qu'elle lise des livres.
http://www.amazon.fr/Le-quai-Ouistreham-Florence-Aubenas/dp/2757824449/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1379660079&sr=8-1&keywords=florence+aubenas+le+quai+de+ouistreham
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- TristanaVénérable
Sauf que F. Aubenas parle surtout des femmes qu'elle a rencontrées, dans son livre, parce qu'elle admet parfaitement qu'elle n'a pas subi la même chose que celles qui sont obligées de se coltiner ce travail infâme pour manger : elle a toujours su, dans un coin de son esprit, que tout cela était temporaire et qu'elle jouait à être quelqu'un d'autre.Leclochard a écrit:C'est inutile et méprisant car tu crois pouvoir connaître le réel uniquement par un raisonnement et des informations extérieures. A mon avis, tu sous-estimes grandement la valeur de l'expérience, quelles que soient ses formes.philann a écrit:Que faire une "expérience" personnelle soir une façon d'atteindre le réel, ce n'est pas un peu naïf ??? "Jouer la prostituée" le serait, en plus d'être parfaitement méprisant pour les filles qui vivent de leur corps, car même celles qui disent avoir choisi ce mode de vie, en payent les conséquences, les risques à court, moyen et long terme....
Mais même sans cela, comment prétendre qu'une expérience personnelle permet quoi que ce soit... (telle qu'une analyse, une prise de recul etc...)
Il y a quelques temps la journaliste Florence Aubenas a travaillé comme ouvrière pour mieux comprendre la situation des femmes en situation précaire. J'imagine que pour toi, il s'agit de mépris et qu'il aurait mieux valu qu'elle reste dans son bureau et qu'elle lise des livres.
http://www.amazon.fr/Le-quai-Ouistreham-Florence-Aubenas/dp/2757824449/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1379660079&sr=8-1&keywords=florence+aubenas+le+quai+de+ouistreham
Je peux demain demander à un homme de me payer pour un acte sexuel, j'aurai alors l'expérience de la chose, sauf que ça ne changera rien au fait que je ne saurais pas mieux ce que vivent quotidiennement ceux et celles pour qui c'est le métier, le vrai, l'unique.
Par ailleurs, je me répète mais les opinions peuvent (et c'est souvent le cas) être basées sur l'expérience d'autrui. Les personnes prostituées s'expriment suffisamment pour qu'on puisse avoir une idée de ce qu'elles vivent, et donc prendre parti pour telle ou telle position. Je pars simplement du principe que je ne peux absolument pas juger ce que ressent une personne qui s'est prostituée, qu'elle ait un avis négatif ou positif, puisque c'est justement quelque chose de trop personnel pour être jugé.
- philannDoyen
Tristina Merci!Tristana a écrit:Sauf que F. Aubenas parle surtout des femmes qu'elle a rencontrées, dans son livre, parce qu'elle admet parfaitement qu'elle n'a pas subi la même chose que celles qui sont obligées de se coltiner ce travail infâme pour manger : elle a toujours su, dans un coin de son esprit, que tout cela était temporaire et qu'elle jouait à être quelqu'un d'autre.Leclochard a écrit:C'est inutile et méprisant car tu crois pouvoir connaître le réel uniquement par un raisonnement et des informations extérieures. A mon avis, tu sous-estimes grandement la valeur de l'expérience, quelles que soient ses formes.philann a écrit:Que faire une "expérience" personnelle soir une façon d'atteindre le réel, ce n'est pas un peu naïf ??? "Jouer la prostituée" le serait, en plus d'être parfaitement méprisant pour les filles qui vivent de leur corps, car même celles qui disent avoir choisi ce mode de vie, en payent les conséquences, les risques à court, moyen et long terme....
Mais même sans cela, comment prétendre qu'une expérience personnelle permet quoi que ce soit... (telle qu'une analyse, une prise de recul etc...)
Il y a quelques temps la journaliste Florence Aubenas a travaillé comme ouvrière pour mieux comprendre la situation des femmes en situation précaire. J'imagine que pour toi, il s'agit de mépris et qu'il aurait mieux valu qu'elle reste dans son bureau et qu'elle lise des livres.
http://www.amazon.fr/Le-quai-Ouistreham-Florence-Aubenas/dp/2757824449/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1379660079&sr=8-1&keywords=florence+aubenas+le+quai+de+ouistreham
Je peux demain demander à un homme de me payer pour un acte sexuel, j'aurai alors l'expérience de la chose, sauf que ça ne changera rien au fait que je ne saurais pas mieux ce que vivent quotidiennement ceux et celles pour qui c'est le métier, le vrai, l'unique.
Par ailleurs, je me répète mais les opinions peuvent (et c'est souvent le cas) être basées sur l'expérience d'autrui. Les personnes prostituées s'expriment suffisamment pour qu'on puisse avoir une idée de ce qu'elles vivent, et donc prendre parti pour telle ou telle position. Je pars simplement du principe que je ne peux absolument pas juger ce que ressent une personne qui s'est prostituée, qu'elle ait un avis négatif ou positif, puisque c'est justement quelque chose de trop personnel pour être jugé.
Leclochard: le seul genre "d'expérience personnelle" qui vaille un semblant de commencement de quelque chose pour moi c'est la "vie" de Simone Weil (ie la philosophe) c'est-à-dire vivre et travailler comme ouvrière réellement, en en subissant tous les inconvénients et difficultés (y compris se flinguer à vie la santé). Il y a chez cette femme un accord entre ses convictions et sa pratique qui force mon admiration. Et elle a réussi ce mélange d'une capacité théorique et critique très importante (femme brillante) et une véritable connaissance de certaines situations sociales. Le reste est pour moi une forme de mépris. On joue à la prostituée comme on jouerait à la poupée. Je me rappelle aussi une émission où deux-trois comédiens se déguisaient en SDF pour "montrer" à quel point ces derniers étaient ignorés. J'avais trouvé cela d'une indécence rare!
Et je garde en tête que la grande école de commerce parisienne où est allé mon père souhaitait que leurs étudiants fassent un stage "ouvrier" (comme si trier des soutient-gorges pendant une semaine allait lui donner une idée de ce qu'est la vie d'une ouvrière )
Ce que j'apprécie en revanche chez Aubenas, c'est que justement elle ne fait pas semblant de savoir, elle va au contact des gens, apprend d'eux, sans non plus prendre pour argent comptant ce que les gens disent de leur propre vie. C'est en cela qu'à mon sens elle fait un VRAI travail de journaliste...devenu assez rare.
- Spoiler:
- pas un hasard si elle a quitté Libé
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- JPhMMDemi-dieu
Pardon, mais ne dis-tu pas une chose (en rouge) et son inverse (en bleu) ?Tristana a écrit:Les personnes prostituées s'expriment suffisamment pour qu'on puisse avoir une idée de ce qu'elles vivent, et donc prendre parti pour telle ou telle position. Je pars simplement du principe que je ne peux absolument pas juger ce que ressent une personne qui s'est prostituée, qu'elle ait un avis négatif ou positif, puisque c'est justement quelque chose de trop personnel pour être jugé.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- TristanaVénérable
Je me suis sans doute mal exprimée, ou bien l'idée n'est pas claire...JPhMM a écrit:Pardon, mais ne dis-tu pas une chose (en rouge) et son inverse (en bleu) ?Tristana a écrit:Les personnes prostituées s'expriment suffisamment pour qu'on puisse avoir une idée de ce qu'elles vivent, et donc prendre parti pour telle ou telle position. Je pars simplement du principe que je ne peux absolument pas juger ce que ressent une personne qui s'est prostituée, qu'elle ait un avis négatif ou positif, puisque c'est justement quelque chose de trop personnel pour être jugé.
Disons que je peux prendre un parti théorique, sur la manière dont on doit considérer la prostitution ; mais cela n'a pas grand-chose à voir avec les ressentis personnels de tous ceux qui s'y sont un jour confrontés. Même si je suis favorable à la prostitution et que je considère que cela doit pouvoir être un droit de faire ce qu'on veut de son corps, je ne vais pas pour autant ignorer les expériences atroces et traumatisantes que racontent certaines personnes. Chaque expérience est différente, parce qu'il s'agit, encore une fois, de son rapport personnel à son intimité, et pour certains cela peut être anodin comme tragique.
Je ne pourrai jamais dire : "la prostitution n'est pas une souffrance" ni même "la prostitution est toujours une souffrance". Dans les deux cas, je nie des ressentis qui existent et qui ne peuvent pas être balayés d'un revers de la main. Je peux juste essayer de réfléchir à ce qui me semblerait le mieux pour la société, pour les personnes qui sont concernées, tout en gardant en tête que le trafic d'êtres humains est une ignominie qu'on devrait traquer sans relâche.
- JPhMMDemi-dieu
Je comprends.
Je ne me sens pas capable de comprendre "la prostitution", d'une part pour des raisons sémantiques — parce que je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que ce "la prostitution" désigne très précisément et dans toutes les acceptations (y compris acceptations "frontières") de la notion — et d'autre part pour des raisons de complexité de la nature humaine — parce que les réalités que je soupçonne derrière cette notion-ensemble de "la prostitution" me semblent d'une complexité plus grande que celle du Problème des N corps.
Bref, comme je l'ai dit plus haut, je ne comprends pas ce topic.
Je ne me sens pas capable de comprendre "la prostitution", d'une part pour des raisons sémantiques — parce que je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que ce "la prostitution" désigne très précisément et dans toutes les acceptations (y compris acceptations "frontières") de la notion — et d'autre part pour des raisons de complexité de la nature humaine — parce que les réalités que je soupçonne derrière cette notion-ensemble de "la prostitution" me semblent d'une complexité plus grande que celle du Problème des N corps.
Bref, comme je l'ai dit plus haut, je ne comprends pas ce topic.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- dandelionVénérable
D'accord sur presque tout avec Philann, le problème c'est que celui qui regarde reste celui qui regarde (en physique quantique on enseigne que le fait de regarder l'expérience change l'expérience). Le fait de n'être pas réellement ou de n'être pas obligé d'être modifie forcément notre perception de l'activité. Pour info Aubenas n'a pas été ouvrière mais femme de ménage et elle s'est largement inspirée du travail d'une journaliste américaine spécialiste du reportage 'vécu' (travail intéressant mais qui m'a semblé très subjectif).
Il demeure par ailleurs vrai statistiquement que l'écrasante majorité des prostituées est d'origine étrangère et soumise à la traite. J'ai entendu tout récemment à la radio que 80% des prostituées parisiennes étaient d'origine étrangère et victimes de réseaux.
Il demeure par ailleurs vrai statistiquement que l'écrasante majorité des prostituées est d'origine étrangère et soumise à la traite. J'ai entendu tout récemment à la radio que 80% des prostituées parisiennes étaient d'origine étrangère et victimes de réseaux.
- Reine MargotDemi-dieu
yogi a écrit:Ado ou adulte, la question est donc la meme.Reine Margot a écrit:Si tu me relis ce n'est pas ce que j'ai dit. On peut très bien avoir des relations sexuelles uniquement par envie à 15 ans (cf Cécile Volanges dans les Liaisons), mais c'est très différent de le faire pour de l'argent, ce qui suppose de considérer son corps comme un outil de travail. Et ça c'est une autre paire de manches.yogi a écrit:
Faire l'amour pour la première fois à 15 ans et en garder un souvenir tendre et heureux,c'est possible. Peut-etre (j'en sais rien) que l'on peut baiser à cet age-là aussi et s'en porter bien. C'est un idéal religieux (oui désolée ,je le ressens de la sorte) de s'imaginer que quand on est jeune on doit forcément faire dans l'eau de rose. Baiser rend impur? On peut faire l'amour à 15 ans avec Brian qu'est cro-mignon, comme disait un camarade sur ce fil, mais on ne peut pas baiser Brian à 15ans? Je préfère savoir ma fille vierge jusqu'au mariage car l'honneur familial serait sauvé?
ce que je voulais dire c'est que pour en arriver à considérer son corps comme un outil de travail il faut une certaine expérience/maturité, qu'on n'a pas forcément avec la simple majorité sexuelle (ie 15 ans), donc pour moi il faut un âge plus élevé pour pouvoir dire qu'une personne le choisit librement
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- yogiSage
Il faut,il faut...c'est toi qui le dit! Le sujet reste délicat et compliqué. La majorité sexuelle ou la majorité tout court,que ce soit 15 ,17,18,20,21 etc...c'est avant tout une histoire personnelle.On n'a pas de réponse toute faite pour autrui,on en a pour soi.Reine Margot a écrit:ce que je voulais dire c'est que pour en arriver à considérer son corps comme un outil de travail il faut une certaine expérience/maturité, qu'on n'a pas forcément avec la simple majorité sexuelle (ie 15 ans), donc pour moi il faut un âge plus élevé pour pouvoir dire qu'une personne le choisit librementyogi a écrit:Ado ou adulte, la question est donc la meme.Reine Margot a écrit:Si tu me relis ce n'est pas ce que j'ai dit. On peut très bien avoir des relations sexuelles uniquement par envie à 15 ans (cf Cécile Volanges dans les Liaisons), mais c'est très différent de le faire pour de l'argent, ce qui suppose de considérer son corps comme un outil de travail. Et ça c'est une autre paire de manches.
_________________
"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- Reine MargotDemi-dieu
Il y a quand même bien des lois, qui protègent les mineurs, et heureusement que les "il faut" existent, dans ce cas. Et ce n'est pas parce qu'un jeune se dit mûr qu'il l'est. Sinon on donne raison aux pédophiles qui disaient que les enfants avaient le droit d'aller vers les vieux monsieurs s'ils en avaient envie.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Syria ForelNiveau 7
Reine Margot +1
- frdmNiveau 10
On dit plutôt qu'une mesure sur un système modifie son état. Mais pour des raisons liées à la décohérence très rapide des systèmes macroscopiques (comme une prostituée et son client), il est hors de question d'appliquer des résultats de la théorie quantique au comportement humain.dandelion a écrit: (en physique quantique on enseigne que le fait de regarder l'expérience change l'expérience).
- frdmNiveau 10
Comme tu le sais, même le cas N=3 n'a pas de solution analytique. Pour les non scientifiques, cela signifie que pour un problème a priori aussi simple que celui de trois corps ponctuels en interaction newtonienne, il n'y a pas de méthode exacte pour déterminer l'état du système à un instant t+delta_t sachant son état à l'instant t. Mais bien évidemment, le mot comprendre n'a pas la même acception en sciences molles qu'en sciencesJPhMM a écrit: et d'autre part pour des raisons de complexité de la nature humaine — parce que les réalités que je soupçonne derrière cette notion-ensemble de "la prostitution" me semblent d'une complexité plus grande que celle du Problème des N corps.
- JPhMMDemi-dieu
En effet.frdm a écrit:Mais bien évidemment, le mot comprendre n'a pas la même acception en sciences molles qu'en sciences
Serais-tu en train de dire que les sciences molles ne sont pas des sciences ?
:lol!:
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JPhMMDemi-dieu
Ceci dit, connaissant le nombre de "corps" en jeu dans une transaction de ce type (le client, la prostituée, le désir, l'argent, la société, la loi, la religion, la morale, le fantasme, le tabou, etc), même a priori ce problème-là ne me semble en rien simple.
Quant à connaître l'état de ce système-là, cela me dépasse.
Quant à connaître l'état de ce système-là, cela me dépasse.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- frdmNiveau 10
Par omission, oui, je l'ai dit. J'aurais aussi pu écrire "sciences" molles .JPhMM a écrit:En effet.frdm a écrit:Mais bien évidemment, le mot comprendre n'a pas la même acception en sciences molles qu'en sciences
Serais-tu en train de dire que les sciences molles ne sont pas des sciences ?
:lol!:
- JPhMMDemi-dieu
Vaste problème en effet.frdm a écrit:Par omission, oui, je l'ai dit. J'aurais aussi pu écrire "sciences" molles .
« Cheval blanc n'est pas cheval. »
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- frdmNiveau 10
Couleur et forme, deux propriétés différentes.
- TristanaVénérable
Le problème c'est qu'il n'y a pas de chiffres officiels et que certaines personnes désirant l'abolition de la prostitution inventent ce genre de statistiques... Je pense que ce n'est pas loin de la réalité mais ça reste dangereux de créer un chiffre de toutes pièces quand on parle d'une activité clandestine sur laquelle on ne peut pas avoir de retours précis et chiffrés.dandelion a écrit:Il demeure par ailleurs vrai statistiquement que l'écrasante majorité des prostituées est d'origine étrangère et soumise à la traite. J'ai entendu tout récemment à la radio que 80% des prostituées parisiennes étaient d'origine étrangère et victimes de réseaux.
Nous sommes d'accord, les lois sont essentielles pour protéger les plus faibles ; il n'empêche qu'il me semble compliqué, encore une fois, de décider pour les autres à partir du moment où la loi décide qu'on peut justement décider tout seul. Une femme de 30 ans qui est vierge et se prostitue pour sa première fois pose le même problème : a-t-elle le recul suffisant par rapport à sa propre intimité pour prendre cette décision ? Pour ma part, c'est peut-être trop facile mais j'estime que du moment qu'on est considéré comme apte à décider de sa vie sexuelle, alors les limites qu'on voudrait y mettre (d'accord pour le sexe gratuit mais pas le sexe tarifé) sont un peu arbitraires.Reine Margot a écrit:Il y a quand même bien des lois, qui protègent les mineurs, et heureusement que les "il faut" existent, dans ce cas. Et ce n'est pas parce qu'un jeune se dit mûr qu'il l'est. Sinon on donne raison aux pédophiles qui disaient que les enfants avaient le droit d'aller vers les vieux monsieurs s'ils en avaient envie.
- LeclochardEmpereur
Et alors ? même si c'est provisoire, elle est confrontée aux regards méprisants (pour le coup, on peut employer cet adjectif), aux efforts physiques. Elle a ressenti la fatigue et les conditions réelles de travail.Tristana a écrit:Sauf que F. Aubenas parle surtout des femmes qu'elle a rencontrées, dans son livre, parce qu'elle admet parfaitement qu'elle n'a pas subi la même chose que celles qui sont obligées de se coltiner ce travail infâme pour manger : elle a toujours su, dans un coin de son esprit, que tout cela était temporaire et qu'elle jouait à être quelqu'un d'autre.Leclochard a écrit:C'est inutile et méprisant car tu crois pouvoir connaître le réel uniquement par un raisonnement et des informations extérieures. A mon avis, tu sous-estimes grandement la valeur de l'expérience, quelles que soient ses formes.philann a écrit:Que faire une "expérience" personnelle soir une façon d'atteindre le réel, ce n'est pas un peu naïf ??? "Jouer la prostituée" le serait, en plus d'être parfaitement méprisant pour les filles qui vivent de leur corps, car même celles qui disent avoir choisi ce mode de vie, en payent les conséquences, les risques à court, moyen et long terme....
Mais même sans cela, comment prétendre qu'une expérience personnelle permet quoi que ce soit... (telle qu'une analyse, une prise de recul etc...)
Il y a quelques temps la journaliste Florence Aubenas a travaillé comme ouvrière pour mieux comprendre la situation des femmes en situation précaire. J'imagine que pour toi, il s'agit de mépris et qu'il aurait mieux valu qu'elle reste dans son bureau et qu'elle lise des livres.
http://www.amazon.fr/Le-quai-Ouistreham-Florence-Aubenas/dp/2757824449/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1379660079&sr=8-1&keywords=florence+aubenas+le+quai+de+ouistreham
Je peux demain demander à un homme de me payer pour un acte sexuel, j'aurai alors l'expérience de la chose, sauf que ça ne changera rien au fait que je ne saurais pas mieux ce que vivent quotidiennement ceux et celles pour qui c'est le métier, le vrai, l'unique.
Par ailleurs, je me répète mais les opinions peuvent (et c'est souvent le cas) être basées sur l'expérience d'autrui. Les personnes prostituées s'expriment suffisamment pour qu'on puisse avoir une idée de ce qu'elles vivent, et donc prendre parti pour telle ou telle position. Je pars simplement du principe que je ne peux absolument pas juger ce que ressent une personne qui s'est prostituée, qu'elle ait un avis négatif ou positif, puisque c'est justement quelque chose de trop personnel pour être jugé.
Même quand tu sais que c'est provisoire, ce genre d'expérience au moment où elle est vécue est bien réelle, elle te permet ensuite de mieux comprendre ce que disent ou...ne disent pas, d'ailleurs, les témoins grâce auxquels on "connaît".
Bien sûr qu'il y a un savoir qui vient de la parole ou de la lecture mais je trouve que vous réduisez l'expérience à l'inutile dangereusement pour vos raisonnements. Je m'arrête là car on n'a pas la même vision des choses, pour ne pas dire de la vie.(au passage, Philann devrait se renseigner un peu encore sur le travail en usine : il faudrait lui apprendre que les stages obligatoires à la place des ouvriers ont un rôle dans la formation des ingénieurs recrutés et qu'ils les prennent au sérieux - en tout cas, chez ceux que j'ai vus et qui ne manipulaient pas des soutiens-gorges).
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
Le but d'expérimenter n'est pas de poser un jugement absolu mais de témoigner en son nom d'une réalité et de l'exprimer avec sa langue et sa culture. Une femme cultivée ne racontera pas la prostitution comme une femme immigrée. il en est ainsi de toutes les situations de la vie: c'est ce qui fait qu'il est si intéressant d'écouter des gens différents.Tristana a écrit:Je me suis sans doute mal exprimée, ou bien l'idée n'est pas claire...JPhMM a écrit:Pardon, mais ne dis-tu pas une chose (en rouge) et son inverse (en bleu) ?Tristana a écrit:Les personnes prostituées s'expriment suffisamment pour qu'on puisse avoir une idée de ce qu'elles vivent, et donc prendre parti pour telle ou telle position. Je pars simplement du principe que je ne peux absolument pas juger ce que ressent une personne qui s'est prostituée, qu'elle ait un avis négatif ou positif, puisque c'est justement quelque chose de trop personnel pour être jugé.
Disons que je peux prendre un parti théorique, sur la manière dont on doit considérer la prostitution ; mais cela n'a pas grand-chose à voir avec les ressentis personnels de tous ceux qui s'y sont un jour confrontés. Même si je suis favorable à la prostitution et que je considère que cela doit pouvoir être un droit de faire ce qu'on veut de son corps, je ne vais pas pour autant ignorer les expériences atroces et traumatisantes que racontent certaines personnes. Chaque expérience est différente, parce qu'il s'agit, encore une fois, de son rapport personnel à son intimité, et pour certains cela peut être anodin comme tragique.
Je ne pourrai jamais dire : "la prostitution n'est pas une souffrance" ni même "la prostitution est toujours une souffrance". Dans les deux cas, je nie des ressentis qui existent et qui ne peuvent pas être balayés d'un revers de la main. Je peux juste essayer de réfléchir à ce qui me semblerait le mieux pour la société, pour les personnes qui sont concernées, tout en gardant en tête que le trafic d'êtres humains est une ignominie qu'on devrait traquer sans relâche.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Reine MargotDemi-dieu
A 30 ans il y a une maturité qui vient d'autres expériences que de la sexualité, je ne sais pas si c'est comparable...Et c'est bien ce que dit la loi, c'est la possibilité de coucher librement avec qqn qui est permis à 15 ans, pas la prostitution. Des parents dont la fille de 15 ans se prostituerait, et la laisseraient faire, auraient dans doute pas mal de soucis avec la justice...Tristana a écrit:Nous sommes d'accord, les lois sont essentielles pour protéger les plus faibles ; il n'empêche qu'il me semble compliqué, encore une fois, de décider pour les autres à partir du moment où la loi décide qu'on peut justement décider tout seul. Une femme de 30 ans qui est vierge et se prostitue pour sa première fois pose le même problème : a-t-elle le recul suffisant par rapport à sa propre intimité pour prendre cette décision ? Pour ma part, c'est peut-être trop facile mais j'estime que du moment qu'on est considéré comme apte à décider de sa vie sexuelle, alors les limites qu'on voudrait y mettre (d'accord pour le sexe gratuit mais pas le sexe tarifé) sont un peu arbitraires.Reine Margot a écrit:Il y a quand même bien des lois, qui protègent les mineurs, et heureusement que les "il faut" existent, dans ce cas. Et ce n'est pas parce qu'un jeune se dit mûr qu'il l'est. Sinon on donne raison aux pédophiles qui disaient que les enfants avaient le droit d'aller vers les vieux monsieurs s'ils en avaient envie.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéC8Habitué du forum
Mais c'est bien tout le problème: en quoi le sexe rémunéré serait-il moins "libre" que le sexe dit gratuit ? En quoi les motifs pour lesquels on chercherait à vivre un rapport sexuel rémunéré seraient-ils plus "contraints" que les motifs pour lesquels on chercherait à vivre un rapport sexuel non rémunéré ? En fait je crois qu'on à tendance à surdéterminer le sexe rémunéré par rapport au sexe non rémunéré, c'est-à-dire à le concevoir comme une forme d'esclavage, alors que le sexe non rémunéré lui serait une affirmation légitime de liberté. La jeune fille qui en pleine possession de ses moyens intellectuels déciderait de se prostituer "pour le fun" et "pour l'argent" est conçue comme une victime d'elle-même, alors que la jeune fille qui décide d'avoir un rapport sexuel avec son partenaire amoureux est conçue comme une personne qui s'engage dans un processus d'autonomie.Reine Margot a écrit:.Et c'est bien ce que dit la loi, c'est la possibilité de coucher [s]librement[/s] avec qqn qui est permis à 15 ans, pas la prostitution. Des parents dont la fille de 15 ans se prostituerait, et la laisseraient faire, auraient dans doute pas mal de soucis avec la justice...
- mathmaxExpert spécialisé
Le travail des enfants est interdit, ou très étroitement encadré. Une atteinte à leur liberté ?
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- ElaïnaDevin
Principe d'indisponibilité du corps, c'est tout. Pas plus qu'on n'a le droit de vendre ses poumons ou ses reins, on n'a le droit de vendre son corps...
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
Page 17 sur 18 • 1 ... 10 ... 16, 17, 18
- Mini challenge pour les collégiennes et collégiens
- Pas de jupes pour les collégiennes, renvoyées chez elles.
- Cannes : police et académie appellent les parents à la vigilence contre le chantage sexuel entre élèves.
- [Mouvement INTRA 2019] - Académie de Nice
- Nice : les collégiennes trop court vêtues devront se couvrir d'une blouse au collège Ségurane.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum