La lettre écrite par Pierre Jacque avant son suicide : le métier de prof n'est "plus acceptable en conscience".

Dani a écrit:Consternante définition de l'horizon...

Je m'incline devant la sophistication de votre argumentation.

Quelle est votre définition de l'horizon ?

L'horizon n'est pas en politique ce qui relève de l'ordre établi.

L'horizon c'est plat  

Dani a écrit:Tu maîtrises bien tes clichés, Majesté.

Ce n'est pas la peine de m'appeler Majesté lorsqu'on n'est pas d'accord. Mélenchon soutient Castro et la Chine, c'est vrai. Le facteur, je l'ai vu s'emporter devant un historien qui rappelait que Che Guevara avait aussi tué pas mal de monde lui-même, il n'aimait pas l'analyse historique nuançant son admiration...Quand à LO j'en ai fréquenté il n'y a pas longtemps, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il vaut mieux ne pas critiquer Trotski...

Sinon je retourne la question: voyez-vous actuellement un parti politique nous proposant un horizon politique intéressant?

Dani a écrit:L'horizon n'est pas en politique ce qui relève de l'ordre établi.

Permettez d'être à mon tour consterné de voir que vous définissez l'horizon par ce qu'il n'est pas.

On avance...

Et la minute de silence, c'est plat ?

Dani a écrit:Et la minute de silence, c'est plat ?

Mais moi je serais d'accord pour la faire cette minute, j'en ai même parlé au boulot de ce prof.
Sinon je suppose que votre horizon politique ne se limite pas à cela, vous avez sans doute des propositions concrètes ou un parti intéressant à proposer?

Dani a écrit:Et la minute de silence, c'est plat ?

Décidément vous avez l'art (si le mot signifie encore quelque chose ici) de ne jamais répondre aux questions qui vous sont posées, et de toujours écarter la réponse d'autrui par une pirouette des plus communes.

JPhMM a écrit:

Dani a écrit:L'horizon n'est pas en politique ce qui relève de l'ordre établi.

Permettez d'être à mon tour consterné de voir que vous définissez l'horizon par ce qu'il n'est pas.

On avance...

La consternation peut avoir du bon, suivie d'une vigoureuse érection intellectuelle.
Pour l'horizon, je vous suggère d'en parler (avec grand plaisir) en mp, de crainte d'être censurés pour s'être fourvoyés dans le hors-sujet.

Dani a écrit:

JPhMM a écrit:

Dani a écrit:L'horizon n'est pas en politique ce qui relève de l'ordre établi.

Permettez d'être à mon tour consterné de voir que vous définissez l'horizon par ce qu'il n'est pas.

On avance...

La consternation peut avoir du bon, suivie d'une vigoureuse érection intellectuelle.
Pour l'horizon, je vous suggère d'en parler (avec grand plaisir) en mp, de crainte d'être censurés pour s'être fourvoyés dans le hors-sujet.

Étonnement, vous continuez à ne pas répondre à la question, donc.

JPhMM a écrit:

Dani a écrit:Et la minute de silence, c'est plat ?

Décidément vous avez l'art (si le mot signifie encore quelque chose ici) de ne jamais répondre aux questions qui vous sont posées, et de toujours écarter la réponse d'autrui par une pirouette des plus communes.

Je demande très officiellement : Qui ici a vécu dans son étable une minute de silence suite au suicide de notre collègue ?

Qui a quelque chose a dire sur l'attitude de mon ptit chef qui a quitté la salle des professeurs ?

JPhMM a écrit:

Dani a écrit:

JPhMM a écrit:Permettez d'être à mon tour consterné de voir que vous définissez l'horizon par ce qu'il n'est pas.

On avance...

La consternation peut avoir du bon, suivie d'une vigoureuse érection intellectuelle.
Pour l'horizon, je vous suggère d'en parler (avec grand plaisir) en mp, de crainte d'être censurés pour s'être fourvoyés dans le hors-sujet.

Étonnement, vous continuez à ne pas répondre à la question, donc.

Il s'agit d'éviter le radotage.
Risque d'ennui des modérateurs en raison du hors-sujet, donc mp, vous-dis-je !

Mais nous constatons tous comme vous une impuissance face à ce qu'on appelle pudiquement "le malaise enseignant", et on approuve pour la plupart je pense ici l'idée d'une minute de silence.

Mais je repose ma question "et après, quoi?", quel projet politique, quel parti, quelle société?

Reine Margot a écrit:Moi j'ai fait toutes les manifs et toutes les grèves quand j'étais prof, et malheureusement les deux partis de gouvernement, chacun à sa manière, dénaturent l'essence de ce métier par leurs réformes successives.  A un moment on se dit qu'on a fait ce qu'on pouvait. On est bien obligés d'appliquer la loi, en tant que fonctionnaire, même en s'étant battu avant qu'elle passe.

Il y a une vraie volonté politique partagée de faire des profs des animateurs sociaux, qui occupent les jeunes et délivrent des diplômes ne valant rien à la masse pendant que ceux qui le peuvent vont dans le privé. Et une volonté de casser le corps de fonctionnaires le plus nombreux et le plus combatif (si si, venez dans l'administration, vous verrez ce qu'est vraiment l'immobilisme, et les nombreux avantages que les profs ont conservé par rapport à nous)

Merci Reine Margot.  

Bon visiblement je n'aurai pas de réponse à ma question. C'est amusant, je m'y attendais.

Reine Margot a écrit:Mais je repose ma question "et après, quoi?", quel projet politique, quel parti, quelle société?

Quelle patience.  

Reine Margot a écrit:Bon visiblement je n'aurai pas de réponse à ma question. C'est amusant, je m'y attendais.

 

Reine Margot a écrit:

Dani a écrit:Et la minute de silence, c'est plat ?

Mais moi je serais d'accord pour la faire cette minute, j'en ai même parlé au boulot de ce prof.
Sinon je suppose que votre horizon politique ne se limite pas à cela, vous avez sans doute des propositions concrètes ou un parti intéressant à proposer?

Pour l'horizon politique, parlons-en en mp, de crainte d'être censurés en raison du hors-sujet.

Pour la minute de silence, si j'avais attendu que d'autres la demandent, elle n'aurait pas eu lieu.

Oui, merci de mettre fin au hors-sujet sur ce topic.

Les réflexions sont liées, mais la question de l'horizon politique mériterait au moins l'ouverture d'un topic à part entière - que vous pouvez d'ailleurs lancer si vous le souhaitez.

Dani, vous êtes sans doute un héros (si ça trouve en plus c'est vrai) et c'est bien qu'il en reste.

De mon côté je survis péniblement.
J'ai fui le navire STI comme je l'expliquais précédemment. Pas glorieux, j'aurais pu rester pour combattre en agitant très fort mes petits bras.

Désormais, je suis complice de la saloperie qu'est le collège unique dans lequel un gros quart des gosses sont totalement dépassés par ce qu'on leur demande.
Ils pourraient (peut-être ? mais encore faudrait-il essayer) progresser un peu dans des structures plus adaptées avec des programmes et des objectifs réalistes et compatibles avec leurs prérequis et leur potentiel.
C'est tellement vrai que le taux de réussite au CFG des élèves de 3ème qu'on présente est très inférieur à celui des élèves de SEGPA !

Je fais semblant d'enseigner les maths et j'en suis pas plus fier que ça ...

Je n'ai pas l'âme des héros : observez bien mon avatar !

Padre P. Lucas a écrit:

Celadon a écrit:Pour la mention du suicide de Pierre Jacque sur RMC, c'est ici à 36 minutes :
http://podcast.rmc.fr/channel36/20130904_gg_1.mp3

On y entend l'interview d'un collègue de Pierre Jacque (Snes), l'intervention de Jean-Paul Brighelli, puis la réaction de Sylvain Grandserre.

Saluons au passage la clairvoyance de Grandserre, comme l'écrit un ami (qui a été éloigné de ce forum  ) "Il est des pédagogistes qui commencent à comprendre qu'ils ont servi de paravent à la technostructure bureaucratique et autoritaire - est c'est bien elle que met en cause notre collègue dans sa dernière lettre."

J'établissais tout l 'heure une comparaison entre les enseignants et les Juifs, l"Educ. nat. et le système concentrationnaire. J'ai oublié de rappeler que le système fonctionnait parce qu'il y avait des kapos qui servaient d'intermédiaire entre la direction du camp et les autres prisonniers. On me rapporte que c'est devenu la règle dans certains Établissements et qu'il faut faire très attention à ce que l'on dit en sdp. parce qu'il y a des oreilles qui traînent et des bouches qui font "remonter".  Non, ça n'est pas de la paranoïa, c'est une confidence d'une collègue en exercice et tout ce qu'il y a de plus dans son bon sens. En ce qui concerne Sylvain Grandserre, tant mieux si le "désobéisseur" s'est aperçu de sa complicité. A tout pécheur miséricorde. On aimerait bien entendre aussi Meirieu, Dubet, Gabriel Cohn-Bendit (dont les parents étaient parait-il amis avec Hannah Arendt). et les autres "paravents".

Zorglub, nous avons un devoir sacré.

Vivre et non survivre.

Le prix que je paie est le harcèlement des chiens qui mordent. C'est un peu douloureux parfois. On trouve certains d'entre eux parmi les chers collègues, de temps en temps.

Mais si je me regarde dans la glace, ça continue à aller (à peu près.."Je ne suis pas un hérooooos". 'musical).

Dani a écrit:
Il ne suffit pas d'"aborder le sujet".
Il faut demander, voire imposer au moins une minute de silence.
Que ceux qui se moquent de la vie même du collègue se taisent. Ou partent( ce fut d'ailleurs la décision prise par mon petit chef).

Quel *** ! A gerber !! 

Je viens enfin de lire la lettre publiée par notre (défunt) collègue. Les mots manquent...  

Gryphe a écrit:Je viens enfin de lire la lettre publiée par notre (défunt) collègue. Les mots manquent...  

Cette fois-ci, ils ne peuvent plus alléguer le fait que l'enseignant avait des "problèmes personnels". La responsabilité de la hiérarchie et en particulier du ministère : le ministre qui a commis les dégâts (Chatel) et celui qui a reconduits (Peillon) est écrite noire sur blanc dans la lettre, avec la précision d'horloger d'une tête bien faite. Cet enseignant me fait penser à cet officier français, pendant la débâcle, à qui la hiérarchie militaire donnait, pour la dixième fois, l'ordre de reculer avec ses hommes et qui, la dixième fois, se tira une balle dans la tête. Qu'un enseignant aussi compétent et aussi lucide ait été poussé au suicide "pour des raisons de conscience" en dit long sur la déliquescence du système.

Robin a écrit:

Padre P. Lucas a écrit:

Celadon a écrit:Pour la mention du suicide de Pierre Jacque sur RMC, c'est ici à 36 minutes :
http://podcast.rmc.fr/channel36/20130904_gg_1.mp3

On y entend l'interview d'un collègue de Pierre Jacque (Snes), l'intervention de Jean-Paul Brighelli, puis la réaction de Sylvain Grandserre.

Saluons au passage la clairvoyance de Grandserre, comme l'écrit un ami (qui a été éloigné de ce forum  ) "Il est des pédagogistes qui commencent à comprendre qu'ils ont servi de paravent à la technostructure bureaucratique et autoritaire - est c'est bien elle que met en cause notre collègue dans sa dernière lettre."

J'établissais tout l 'heure une comparaison entre les enseignants et les Juifs, l"Educ. nat. et le système concentrationnaire. J'ai oublié de rappeler que le système fonctionnait parce qu'il y avait des kapos qui servaient d'intermédiaire entre la direction du camp et les autres prisonniers. On me rapporte que c'est devenu la règle dans certains Établissements et qu'il faut faire très attention à ce que l'on dit en sdp. parce qu'il y a des oreilles qui traînent et des bouches qui font "remonter".  Non, ça n'est pas de la paranoïa, c'est une confidence d'une collègue en exercice et tout ce qu'il y a de plus dans son bon sens. En ce qui concerne Sylvain Grandserre, tant mieux si le "désobéisseur" s'est aperçu de sa complicité. A tout pécheur miséricorde. On aimerait bien entendre aussi Meirieu, Dubet, Gabriel Cohn-Bendit (dont les parents étaient parait-il amis avec Hannah Arendt). et les autres "paravents".

http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-cosnay/030913/alors-leducation-nationale

Mais quelque chose de bien plus important a changé, en très peu de temps : il y a quelques années nous n'allions pas au travail, je crois, en sachant que nous étions soupçonnés. Soupçonnés de quelque chose d'indicible, de flou.
Ce qui est arrivé dans nos vies de profs, c'est ce soupçon.
[...] ce qui se passe pour nous, je veux dire les profs. Que l'on veut saisir là, clouer. Que l'on veut tenir dans la caserne. Quelle peur, quelle peur s'exprime là : la peur qu'on s'échappe, la peur qu'on n'y tienne plus, à l'école, qu'on n'y tienne plus du tout, à la réussite de tous et à ce qui nous a fait rêver et nous lever le matin. Il faut alors y aller par la brimade. Vous mangerez ici. Vous resterez jusqu'à 17 heures. Je vous attaque le mardi (sic). Etc. Il est question d'attaquer.