Dossier / Nouvel Obs: violences à l'école, les vérités qui dérangent.

http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130423.OBS6760/harcelement-racket-violences-a-l-ecole-attention-danger.html

C’est la face noire de l’école. Celle des coups, des menaces et de la peur. Il suffit d’ouvrir les journaux. Depuis la rentrée de septembre, les faits divers s’enchaînent. A Bourg-Saint-Maurice, en Savoie, un enfant se suicide. Il était roux. On se moquait de lui. Il s’est pendu. A Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine, une élève mord un professeur qui veut lui confisquer son téléphone portable. A Marseille, des jeunes armés font irruption dans un lycée.

A Argenteuil, dans le Val-d’Oise, un proviseur adjoint est frappé au visage par le frère d’un élève. A Lyon, c’est un professeur de sport qui est passé à tabac par un père à coups de matraque télescopique. A Blaye, en Gironde, un lycéen meurt des suites d’un coup de couteau porté en cours par son voisin…

Cette violence-là, extrême, accompagne une dérive de plus en plus précoce. Aujourd’hui, les psychiatres observent, incrédules, des mômes se mettre à trois pour cogner une gamine pas plus haute qu’eux. Et les chiffres sont les premiers témoins de cette brutalité quotidienne. En 2011-2012, 13,6 incidents graves pour 1.000 élèves ont été déclarés dans les établissements du secondaire, soit 1 point de plus que lors de la période précédente, d’après le Système d’Information et de Vigilance sur la Sécurité scolaire (Sivis). Ils sont encore plus nombreux dans les collèges (15 incidents) et les lycées professionnels.

Le ministère de l’Education commence à s’inquiéter sérieusement du phénomène. A l’automne, Vincent Peillon a installé une délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences scolaires […]
L'origine du mal

Mais lutter contre la violence scolaire exige d’attaquer l’origine du mal. En Finlande, en Allemagne, les politiques ont des résultats parce qu’elles touchent tous les enfants et s’étalent sur plusieurs années. En France, c’est la logique du système qu’il faut revoir.
Il faut redonner du sens à l’école. Quand les élèves sont pris dans des projets qui leur signifient quelque chose, le climat scolaire s’améliore", affirme Sébastien Marguet, professeur de lettres au collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.

La loi de refondation pour l’école, que le Parlement s’apprête à voter, œuvre dans la bonne direction. Réduire l’échec à l’entrée au collège, noter de façon bienveillante, enseigner autrement ? "Ce n’est qu’un début…"

Pourquoi s'alarmer ? Debarbieux observe non ?

Et puis on va former des médiateurs...et avec la nouvelle peillonnerie (la morale), tout sera résolu

Et encore, il s'agit là d'affaires qui n'ont pas été étouffées.

Extrait du message de Docteur Ox(voir plus haut):
"La loi de refondation pour l’école, que le Parlement s’apprête à voter, œuvre dans la bonne direction. Réduire l’échec à l’entrée au collège, noter de façon bienveillante, enseigner autrement ? "Ce n’est qu’un début…""[u]
Nous sommes tous sauvés. :acf:

Qu'a prévu Normal 1er contre ça?
Un nouvel enseignement pluridisciplinaire biologie-français-électricité, des "harlem schake" pendant les récrés? Rien bien sûr. Puisque tout est normal.

Ronin a écrit:Pourquoi s'alarmer ? Debarbieux observe non ?

+ 1  

Desbarbieux "observe" et les syndicats "suivent" les établissements signalés par les enseignants ! Tout va bien...

Laurence LM a écrit:

Ronin a écrit:Pourquoi s'alarmer ? Debarbieux observe non ?

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Desbarbieux "observe" et les syndicats "suivent" les établissements signalés par les enseignants ! Tout va bien...

   
...et à part ça ??? 

Il faut croire que ce sujet ne passionne pas les enseignants, même sur le forum lui même : il est extrêmement rare qu'un sujet ne fasse qu'une page et celui-ci est vieux de presque 4 mois...

Le sujet sur le prince George fait 22 pages...

Dans la mesure où LA LOI de LA REFONDATION a été voté, tout va aller mieux à la rentrée.    (normalement !    )

A force d'être sceptique on en devient cynique.

L'observatoire de la violence en milieu scoalire, au mieux c'est un "thermomètre", au pire, c'est un "machin" de plus dans l'usine à gaz. La violence peut prendre de multiples formes, certaines très subtiles et d'autant plus destructrices. Bien entendu, il faut une action résolue et déterminée au niveau du ministère, mais si rien ne bouge au niveau des Etablissements, tout restera comme avant. On ne pourra jamais éradiquer totalement la violence, mais on pourra au moins éviter le pire. L'expérience montre que tout se joue au niveau de l'équipe de direction (Principal/Proviseur/Adjoint/CPE) et d'une certaine façon - non perverse - de regarder les choses. J'appelle "perverse" la tendance à règler le problème sur le "maillon faible" en désignant des boucs émissaires (élève harcelé à problèmes, professeur fragile, manque d'autorité, etc.) et en laissant les coupables impunis. La tendance du système à construire des comités Théodule, genre observatoire Debarbieux peut très bien renforcer la perversité en lavant les responsables du soupçon de ne rien faire : "vous voyez, qu'on est attentif au problème."

Finrod a écrit:Il faut croire que ce sujet ne passionne pas les enseignants, même sur le forum lui même : il est extrêmement rare qu'un sujet ne fasse qu'une page et celui-ci est vieux de presque 4 mois...

Le sujet sur le prince George fait 22 pages...

Sans doute parce qu'il est difficile d'y donner un avis construit , et de ne pas ressasser. Ca m'intéresse beaucoup, surtout l'attitude de l'administration à divers échelons face au problème. Mais là, j'aurais une vision assez proche de Robin, donc plutôt pessimiste. Faire semblant de s'occuper d'un problème c'est mettre le couvercle dessus et le considérer comme à moitié réglé. Ce n'est pas propre à l'EN , hélas, mais dans une administration "managée" de plus en plus au "mérite", personne n'a intérêt à dire que quelque chose ne va pas...

Le problème est aussi systémique et ne dépend pas que de contextes locaux/équipes de direction défaillantes.

La première difficulté est de dépasser les fausses solutions, par là j'entends 99% de ce qui peut être proposé, qui peut venir d'enseignant, de pédagogistes ou autre. A vouloir faire passer une idée que l'on trouve bonne on peut rendre impossible la seule chose indispensable au fonctionnement du système : sa cohérence.
Donc effectivement c'est difficile, dans la mesure où il s'agit d'un travail dans lequel il ne peut y avoir d'individualités et de reconnaissance narcissique. C'est une partie de la crise actuelle de la société contemporaine, qui délaisse ce qui est perçu comme classique, formel, rébarbatif, non par opposition mais par indifférence.
On ne parle jamais ou si rarement, de créer de logique éducative stables et durable dans les collèges. Tout doit venir du projet, du haut fait ponctuel et forcément sortant de la norme, perçue elle comme une forme d'enfermement.

Et sans cohésion, nous n'avons plus de potentiel collectif et majoritairement, nous subissons le système.

Je pense que le post va remonter dès la première semaine de rentrée.... J'dis ça, j'dis rien ...