Les mises à jour du site "Vive la vie moderne !" de Luigi B.

coindeparadis a écrit:Sapotille, je n'ai jamais dit que c'était une méthode globale !! :shock: Ni critiqué la méthode !
Ensuite quand tu parles du bagage des GS entrant en CP, si reconnaître les étiquettes LOUP, COCHON, VIEILLE , HERISSON... sans lien entre elles est préparatoire à la lecture...

Mon problème, et celui de Magali Gaubert, c'est "départ global" dans une méthode mixte ...
Il y a des gamins qui d'emblée vont se mettre dans le crâne que l'important est de répéter des mots sans les déchiffrer et il sera très difficile ensuite de les forcer à déchiffrer.

Quant aux étiquettes dont tu parles, c'est une horreur !

Dans mon secteur, la Planète des Alphas est très répandue dans les classes de GS.
Il faudrait que tous les gamins puissent y avoir droit.
De l'écoute des sons à la lecture devrait  être l'autre outil obligatoire.
http://www.instruire.fr/WD160AWP/WD160Awp.exe/CONNECT/Grip_1?_WWREFERER_=http%3A//www.slecc.fr/&_WWNATION_=5&_WW1STPAGE_=PAGE_OuvrageListe&CodeOuvrage=ESL-V

On en prend pas le chemin avec les nouveaux programmes 2015 !

Quelqu'un de plus  au fait de ce qui se fait actuellement   me souffle ceci et comme tu le dis, Coindeparadis, ce n'est pas très encourageant :

"Il faudrait parler des nouvelles méthodes dites mixtes, comme de méthodes à entrées compétencielles multiples et cloisonnées, peut-être ?

Le déchiffrage y est une de ces compétences, l'écoute et la compréhension d'écrits une autre, la reconnaissance et la mémorisation globale sans analyse de nombreux mots une troisième...

La copie de mots, de phrases ou de courts textes s'y différencie de l'apprentissage normé de l'écriture de chaque lettre et l'une n'y contamine pas l'autre puisqu'on n'est pas dans le même domaine compétenciel... La dictée de ces mots vus globalement constitue une compétence différente de celle qui consiste à savoir transcrire seul un mot par encodage alphabétique...

Elles sont toujours dans la suite logique des méthodes idéovisuelles des années 2000 puisqu'elles continuent à considérer que la voie "royale" est la voie directe, celle qui selon ses défenseurs est la seule garante de l'accès à la lecture compréhensive. Elles y ajoutent un petit vernis de "syllabique", la vraie, celle des syllabaires de nos arrière-arrière-grands-parents, à l'époque où on pensait qu'en serinant une année scolaire entière des listes de syllabes sans sens, on apprendrait à lire intelligemment des phrases et des textes.  

Ce sont des méthodes "chambres à part" plutôt que mixtes, comme les avait baptisées Doctor Who..."

Oui tu as Pilotis comme cela, mouture récente (post 20008).

mblonde a écrit:Justement Luigi j'ai lancé un sujet qui n'a pas trop de succès sur ce questionnaire. j'ai l'impression en ayant commencé à le faire qu'il est hyper orienté (genre on ne peut être que d'accord avec les affirmations). Ex d'affirmation auxquelles il faut répondre d'accord pas ou pas d'accord : pour réaliser tout cela, il serait utile que les enseignants disposent des équipements nécessaires pour préparer leurs cours dans de bonnes conditions.... Etc. Ca ressemble à une vaste mascarade. Un avis sur la question?

Même impression : les questionnements de cette pseudo-concertation sont insidieusement orientés pour qu'il soit impossible de regimber, voire simplement de douter face aux apports munificents du numérique...

Bref, c'est écoeurant de malhonnêteté intellectuelle...

C'est systématique depuis 3 ans...

Mais oui, la concertation c'est un truc de com': on l'a compris avec la réforme du lycée et même avant: n'oubliez pas le questionnaire et la vaste concertation lancée par Balladur (Bayrou) sur le thème:

faire de l'école un lieu de vie éducative, individualiser les parcours des élèves, renforcer l'effort consacré aux zones d'éducation prioritaire (ZEP), ouvrir l'école aux techniques avancées, maîtriser le français et l'apprentissage des langues étrangères, développer la mission de cohésion sociale, de justice et d'équité de l'école.

ah ben oui, on a justement décidé tout ça,unanimement, après de fructueuses concertations, et

Spoiler:

Ça tombait bien, c'était pile poil ce qui était dans les cartons.

Le programme de cette concertation ressemble étrangement à celui de Peillon.... Ils ont de la suite dans les idées !

Il y a dans l'école actuelle un sens des priorités qui laisse songeur : "Une école Archicl@sse - Pour une architecture scolaire numérisée".

Le modèle cette fois, ce n'est plus l'usine, c'est “l'open space” avec espaces modulables, coins sympas de détente, construction de groupes. »

C'est ce que nous a vanté une CPC lors d'une animation pédagogique, avec aussi "c'est la fin du professeur, il y aura des animateurs, une classe inversée...". Et elle semblait ravie (peut-être parce qu'elle ne fait plus classe).

coindeparadis a écrit:

Le modèle cette fois, ce n'est plus l'usine, c'est “l'open space” avec espaces modulables, coins sympas de détente, construction de groupes. »

C'est ce que nous a vanté une CPC lors d'une animation pédagogique, avec aussi "c'est la fin du professeur, il y aura des animateurs, une classe inversée...". Et elle semblait ravie (peut-être parce qu'elle ne fait plus classe).

En route vers la bêtise...

JCP a écrit:

coindeparadis a écrit:

Le modèle cette fois, ce n'est plus l'usine, c'est “l'open space” avec espaces modulables, coins sympas de détente, construction de groupes. »

C'est ce que nous a vanté une CPC lors d'une animation pédagogique, avec aussi "c'est la fin du professeur, il y aura des animateurs, une classe inversée...". Et elle semblait ravie (peut-être parce qu'elle ne fait plus classe).

En route vers la bêtise...

Sauf que lorsque des enfants de la République tiraillent à Paris, on s'étonne de n'avoir pas su leur "transmettre les valeurs de la République".

Ah ouais, sans déconner, je croyais que le mot "transmettre" était tabou...

Il faut que ça flingue pour que "transmettre" regagne ses lettres de noblesse...

Vu sur le CP, salon Eidos 64 consacré aux TICE, à Pau, prof innovante québécoise invitée :

"Annie Côté enseigne le français à l'école secondaire des Sentiers à Québec. Elle y met en oeuvre des méthodes pédagogiques innovantes pour libérer, fortifier et stimuler les apprentissages. L’aménagement de l’espace lui-même est
transformé, en concertation avec les élèves : pas de pupitres ni de manuels, des sièges confortables et même un canapé pour favoriser les temps d’échanges, un espace où les élèves peuvent circuler librement, un lieu de vie autant que de travail, plus proche d’un cybercafé que d’une salle de cours traditionnelle. L’espace y est propice à la pédagogie de projet et à la ludification des savoirs : les élèves y travaillent des compétences (qui sont aussi des valeurs) comme la
responsabilité, l’autonomie, la collaboration, la créativité… Quelques exemples : un scénario pédagogique futuriste
amenant des élèves décrocheurs à repartir aux origines de l’écriture et à reconstituer le savoir à l’aide d’énigmes ; des « devoirs » de français donnés et réalisés via Twitter, donc en 140 caractères ; une enquête policière qui amène les élèves à travailler différentes disciplines en enquêtant sur l’assassinat d’un enseignant de l’établissement… Ainsi les élèves ont-ils « l’impression de jouer plus que de travailler » : ainsi (re)trouvent-ils le plaisir d’apprendre. Avec quelle efficacité, demande une collègue ? Difficile à mesurer, mais on sait, répond Annie Côté, que les nouvelles technologies motivent les élèves et que la motivation a une forte influence sur les résultats. L’enseignante elle-même a l’impression
d’être plus efficace parce qu’elle offre à chacun la possibilité de se confronter à des situations-problèmes et de travailler à son rythme..."

Super !

Lu ailleurs : en plus du canapé, la dame a aussi un frigo dans sa salle de classe (pour les rafraîchissements)... Ainsi, ses élèves peuvent surfer sur Ipad, vautrés dan le canapé, en sirotant un coke... Génial, non ?

La qualité de l'enseignement y gagne certainement...  :Gné:

Pas de manuels ....

Pas de manuel, c'est une grosse connerie.
Le manuel (papier, numérique, tout ce qu'on veut) est essentiel pour apprendre, avec toutes les limitations qui sont les siennes.

Allez apprendre la phonétique historique sans manuel !

Et si le recul sur la notation était une victoire à la Pyrrhus ?

Il y a bien d'autres moyens de rendre la notation inutile : la réforme du brevet (encore à l'étude) permettrait de réformer plus discrètement. A lire : "Le collège en gibelotte - Recette pour un brevet soigneusement désossé".

Une recette astucieuse et maline pour retirer au collège unique toute exigence tout en affichant une réussite artificielle !  

Luigi_B a écrit:Et si le recul sur la notation était une victoire à la Pyrrhus ?

Il y a bien d'autres moyens de rendre la notation inutile : la réforme du brevet (encore à l'étude) permettrait de réformer plus discrètement. A lire : "Le collège en gibelotte - Recette pour un brevet soigneusement désossé".

Une recette astucieuse et maline pour retirer au collège unique toute exigence tout en affichant une réussite artificielle !  

Brillante démonstration, hélas, et ça donne le tournis. Allez, on approche du mur, accélérons encore un peu.
(Et bon rétablissement, fonctionnaire consciencieux qui tombe malade pendant les vacances!)

Petite récréation : comment a-t-on pu laisser se perpétuer la tradition funeste des comptines enfantines dans nos écoles ?

"Violence des comptines en milieu tempéré" :

Luigi_B a écrit:Petite récréation : comment a-t-on pu laisser se perpétuer la tradition funeste des comptines enfantines dans nos écoles ?

"Violence des comptines en milieu tempéré"

Je ne suis pas sûr que prendre la défense de quelque chose qui ne me semble pas - pour l'instant, du moins - être menacé soit une bonne idée, sauf à vouloir donner de mauvaises bonnes idées à ceux qui seraient susceptibles de s'y attaquer. C'est la logique de la prophétie auto-réalisatrice, en somme.

À moins que de fait, il existe un enjeu qui m'échappe ?

Je me suis faite taper sur les doigts à mes débuts (2ème année, et premier poste en maternelle) avec
"Un soir dans sa cabane, un tout petit petit négro, jouait de la guitare, olé olé o banjo".
Convoquée dans le bureau du directeur pour racisme.

@kero : pas de menace, que je sache, mais plus un air du temps. Les consignes dans la crèche de mes enfants étaient strictes : pas de gâteau fait maison, de la pâtisserie industrielle seulement.

Dans toutes les écoles de mon ex département. Parce que dans la pâtisserie industrielle, on sait ce qu'il y a (des cochonneries) : c'est écrit !

coindeparadis a écrit:Je me suis faite taper sur les doigts à mes débuts (2ème année, et premier poste en maternelle) avec
"Un soir dans sa cabane, un tout petit petit négro, jouait de la guitare, olé olé o banjo".
Convoquée dans le bureau du directeur pour racisme.

C'est comme ça que je l'ai apprise et mes enfants,eux, chantent "un soir dans sa cabane, un tout petit petit bonhomme"

Mais oui, les textes des comptines sont de fait modifiés pour coller à l'air du temps. J'ai traumatisé un enfant en finissant la comptine qu'il chantait 'et tua le chaton, ron ron'! Paraîtrait que la bergère, elle ne le tue plus le chaton.

Spoiler:

Luigi_B a écrit:Petite récréation : comment a-t-on pu laisser se perpétuer la tradition funeste des comptines enfantines dans nos écoles ?

"Violence des comptines en milieu tempéré" :

dandelion a écrit:Mais oui, les textes des comptines sont de fait modifiés pour coller à l'air du temps. J'ai traumatisé un enfant en finissant la comptine qu'il chantait 'et tua le chaton, ron ron'! Paraîtrait que la bergère, elle ne le tue plus le chaton.

Je l'avais oubliée !

Tu m'autorises à l'ajouter ?

Bien sûr, d'autant plus volontiers que c'est du domaine public
Dans Pierrot, "battre le briquet" aurait un sens très coquin, m'a-t-on dit. De même, j'avais lu, je ne sais plus où, que le 'gentil coquelicot' de "J'ai descendu dans mon jardin" était une allusion à la virginité, et que la chanson constituait un avertissement aux jeunes filles.