Nos dernières lectures (tome 4)

http://www.noosfere.com/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=2432

Ces deux dernières semaines furent très riches en lectures diverses et variées !




Chroniqué ici: http://booksnboys.wordpress.com/2013/10/03/quand-lempereur-etait-un-dieu-julie-otsuka/


Pas chroniqué mais j'assume très bien (je viens même d'acheter la suite ! )

Décidé de me replonger dans certains Masterton que j'ai peu appréciés (principalement ceux publiés chez Bragelonne), histoire de m'en refaire une idée...
Le premier :

Hymne de la Milice
Refrain
A genoux, nous fîmes le serment
Miliciens, de mourir en chantant
S'il le faut pour la nouvelle France
Amoureux de gloire et de grandeur
Tous unis par la même ferveur
Nous jurons de refaire la France
À genoux nous fîmes ce serment.

1er couplet
Le Sauveur de la France immortelle
A fait luire un radieux idéal
Le vainqueur de Verdun nous appelle
Répondons : « Présents » au Maréchal !

2e couplet
Accourez dans nos dures cohortes
Ô vous tous que grisent les combats
La Milice fera la France forte
Par ceux-là qui ne tremblent pas !

3e couplet
Pour qu'enfin la nation se redresse
Miliciens nous irons jusqu'au bout
Modelons une ardente jeunesse
Et nos morts seront contents de nous !

4e couplet
Nous servirons de toute notre âme
La Milice, son Chef et la Nation :
Miliciens, la Nation vous réclame
Pour que vive la Révolution !

5e couplet
Pour les hommes de notre défaite
Il n'est pas d'assez dur châtiment :
Nous voulons qu'on nous livre des têtes
Nous voulons le poteau infamant.

6e couplet
Miliciens, faisons la France pure :
Bolcheviks, francs-maçons ennemis
Israël, ignoble pourriture
Écoeurée la France vous vomit.

Serment de la Milice
Contre le bolchevisme pour le nationalisme
Contre la lèpre juive pour la pureté française
Contre l'oubli des crimes, pour le châtiment des responsables


"À Montpellier à la caserne de Lauwe se déroulent des scènes horribles. (...) Une femme de Milicien a avoué avoir entendu pendant des jours les cris des personnes torturées. Des enfants étaient témoins des crimes de leurs pères.
George Belin, un résistant arrêté le 29 juin 1944, subit quelques interrogatoires banals, puis, le 11 août, il est conduit dans une pièce au sol maculé de sang que désigne le milicien Tortora :
« Voilà le tien si tu ne parles pas. »
Après l'avoir interrogé, le milicien le frappe au visage et lui ordonne de se mettre nu. Il introduit dans la salle d'autres tortionnaires qui frappent Belin avec des nerfs de boeuf et lui donnent des coups de pelle. La victime tombe à terre. Tortora le fait relever à coups de pied dans les côtes. Sadique, il arrête le jeu : « Tu en as assez, nous te reprendrons plus tard. » George Belin est ramené dans sa cellule où ses compagnons protestent, car ils ne peuvent supporter ses gémissements. Les gardiens l'isolent dans une cellule en le laissant sans soins. Le lendemain Tortora l'attend avec des aides. Ils l'injurient, lui frappent la poitrine en ricanant : « Cela ne fait pas trop de mal mais dans quinze jours tu seras conduit au sana. » Ils lui arrachent des touffes de cheveux et lui fracturent le nez. Il aura quand même la chance d'être libéré le 17 août. Le moindre des supplices est de n'avoir à sa disposition en cet été brûlant que de l'eau très salée. Dans cette caserne, le supplice des "poucettes" est fréquent. Les hommes sont suspendues par les pouces, les orteils effleurant le sol. Ils attendent ainsi des heures avant l'interrogatoire.
Une prisonnière, Mme Daunes, se rebelle et demande de quel droit les miliciens l'ont arrêtée. Elle est giflée. Tortora lui ordonne de se déshabiller et de se mettre à genoux. Il lui tire les cheveux, lui frappe la tête contre le sol, lui donne des coups de pied en lui disant : « Je viens de tuer Mme Bousquet, maintenant c'est ton tour. » Les époux Pignol sont arrêtés en juin. Lui est torturé au cours d'un interrogatoire par le milicien Achache. Le prisonnier est retrouvé mort dans sa cellule. Son cadavre est laissé dans la pièce voisine de la cellule de sa femme jusqu'à ce que l'odeur devienne insupportable. Un gardien témoigne que Mme Pignol a reçu des coups sur tout le corps ; le ventre lacéré de coups de cravache, les parties génitales ensanglantées. Un peu plus tard, un autre surveillant constate qu'un filet de sang coule de son oreille droite. Quand il revient dans la cellule, il la trouve pendue à un fil de fer de l'imposte. Elle a été violée par Achache qui l'a pendue ensuite avec l'aide du gardien-chef, Vinas.
Sur le martyre de l'ingénieur Guizonnier des détenus ont témoigné. Marie-Thérèse Humbert est amenée pour interrogatoire dans une pièce où il est assis sur un tabouret, l'oeil droit sortant de l'orbite, le visage fendu ; il est couvert de sang. Un peu plus tard elle le verra nu, accoudé à une table, devant laquelle se tiennent des miliciens, Tortora et sa maîtresse, Fernande Thévenon. Le dos semble brûlé au fer rouge. Il meurt dans une cellule sur une civière. Un gardien avoue aux détenus : « Il est dans la salle là-bas, on ne lui a même pas fermé les yeux ni la bouche. »
Un jeune de dix-huit ans, Raoul Batany, a été soumis pendant trois jours aux poucettes et à l'eau salée. Le 17 août, deux miliciens, Cordier et Vinas, rendus furieux à l'idée du repli, demandent au gardien-chef la clé de sa cellule. Devant son refus ils enfoncent la porte, traînent le prisonnier dans la cour et, en présence d'une vingtaine de miliciens (et de miliciennes), tirent chacun un coup de pistolet dans sa tête. Ils ordonnent à deux détenus de creuser pour lui une tombe dans la cave à charbon.
Aux derniers jours précédant la Libération le sommet de l'État s'accroche à un pouvoir malfaisant et dérisoire. La radicalisation des miliciens les rapproche de leurs amis tortionnaires de la SS."

Je poursuis avec bonheur ma découverte de Kabawata.

(Lazare ! de Gabor Schein)

Quelque part entre La Lettre au père de Kafka et Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas de Kertész.

Et bientôt je recommencerai :

L’instauration des régimes communistes en Europe de l’Est entraîne une transformation radicale des conditions de publication et d’exercice du métier d’écrivain, due à l’étatisation, à la centralisation, au contrôle idéologique, à l’instauration d’une censure préventive et répressive. Subsiste-t-il alors un espace d’échange intellectuel entre l’Est et l’Ouest ? Comment des oeuvres produites dans des conditions de contrôle étroit de l’imprimé parviennent-elles à circuler au-delà des frontières et à être traduites ? Comment déjouer un faisceau de contraintes politiques, économiques, juridiques, matérielles et linguistiques ?
L’étude magistrale de Ioana Popa répond à ces questions à travers une analyse sociologique et historique des transferts littéraires en provenance de Pologne, Hongrie, Tchécoslovaquie, Roumanie et d’URSS vers la France de 1947 à 1989. Grâce à une approche originale et à un riche matériau empirique en grande partie inédit, elle permet de saisir par quels circuits les textes passent en traduction, retraçant les trajectoires de leurs auteurs et de leurs intermédiaires ainsi que leurs savoir-faire. De l’exportation éditoriale d’oeuvres engagées à la clandestinité littéraire, elle restitue des logiques de circulation qui relèvent aussi bien des États et des appareils partisans que des réseaux transnationaux structurés autour de l’exil ou d’organisations de combat « antitotalitaire ». Instrument de propagande extérieure mais aussi de contestation, l’écrit apporte, à travers la traduction, une notoriété qui protège les écrivains de la persécution qu’ils subissent dans leur pays. En restituant les enjeux politiques de ces transferts culturels, ce livre majeur montre que la littérature, à l’heure de la Guerre froide, était d’abord et surtout une arme de combat.

Ah bah t'es vivant  

(Madame Prof s'inquiétait de ne plus te voir poster depuis la rencontre Néo.)

Vivant je ne sais pas trop, pas plus que d'habitude.

(A vrai dire devant la gare ma tension nerveuse était telle qu'incapable de me décider j'ai fini par défaillir. Après la crainte et la honte que m'ont inspiré ce banal malaise ont suffit à me tenir éloigné quelques temps du forum.)

Il est vivant !  
Pour le reste, on ne dira rien !

Qu'est-ce que c'est le deuxième livre, Patissot ?

Le recueil de nouvelles "La danseuse d'Izu".

J'ai fini Le dérèglement du monde et je vais terminer Les identités meurtrières. Tous deux d'Amin Maalouf. Percutants et sages.

Celadon a écrit:J'ai fini Le dérèglement du monde et je vais terminer Les identités meurtrières. Tous deux d'Amin Maalouf. Percutants et sages.

"Les Identités meurtrières", très bon livre, lu il y a longtemps. Il montre bien que nous ne sommes pas faits d'une seule identité mais de plusieurs, comme des pelures d'oignon, et que cette multiplicité fait notre richesse. Au contraire, s'enfermer dans une seule identité est délétère.
:aaz:

Un ouvrage q'un ami m'a prêté... Je lis très rarement ce genre de littérature, mais là, je me suis tout de même lancé...
Style très agréable... On tourne facilement les pages, même si ce qu'on y découvre montre à quel point la bêtise et la haine de certains peuvent faire bcp de mal...

j'ai beaucoup aimé "Retour à Reims" de Didier Eribon (Flammarion, 8€) : un prof de philo sensible, pudique, touchant ; une étude psychologique et et sociologique sur un fils d'ouvrier qui fait une belle ascension sociale, avec quelques souffrances...

Avant quarante ans, je dévorais les romans pour y lire la mort ; passé quarante ans, je dévore les biographies pour y lire des vies. L'évidente inversion n'est pourtant qu'une illusion qui ne tient pas l'analyse de la raison.

JPhMM, pense à dormir une heure ou deux de temps en temps quand même !

Hélas, je dormirai toujours plus que de raison, ne pas dormir étant impossible.

Note que l'al-Fârâbî était très, trop, court.

Je note, je note :lecteur: