Un livret de compétences étendu au temps de loisir des enfants.

C'est à Issy-les-Moulineaux. On coche des cases même pendant les vacances des enfants.

http://ensortantdelecole.wordpress.com/2013/06/24/infos-sur-le-livret-de-competences/

Ici, on explique les passerelles avec le collège :

http://ressourcesjeunesse.fr/Le-Livret-de-competence.html

Je ne suis pas étonné, on dirait que le LPC sert à évaluer (fliquer) tous les aspects de la vie des élèves, y compris ceux qui n'ont pas grand chose à voir avec les savoirs et les apprentissages scolaires.

C'est du délire! Cela montre bien à quelle point les compétences sont éloignées des connaissances.

Hier soir, j'ai expliqué à mon fils que la compétence "se coucher sans réclamer d'histoire" et à ma fille que la compétence "propreté" n'étaient pas encore totalement acquises.

Mais qu'est-ce que c'est encore que cette usine à gaz ??????????? Ils sont fêlés ou quoi ?

Tu leur as mis un soleil légérement caché par un nuage comme dans mon manuel de 5e? (Sinon, c'est ciel très nuageux ou grand soleil.)

Oui, Olympias, ça fait peur: tous les aspects de la vie réduits à des grilles et des petites croix.

Marcel Khrouchtchev a écrit:Hier soir, j'ai expliqué à mon fils que la compétence "se coucher sans réclamer d'histoire" et à ma fille que la compétence "propreté" n'étaient pas encore totalement acquises.

Tortionnaire !!!! N'as-tu pas honte ???

Olympias a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:Hier soir, j'ai expliqué à mon fils que la compétence "se coucher sans réclamer d'histoire" et à ma fille que la compétence "propreté" n'étaient pas encore totalement acquises.

Tortionnaire !!!! N'as-tu pas honte ???

Non, parce que je les place toujours au centre de ma conduite de père et veille à ce que tout aille dans le sens de leurs intérêts, dans une dialectique pédagogique constante et grâce à des référentiels adaptés

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Olympias a écrit:

Tortionnaire !!!! N'as-tu pas honte ???

Non, parce que je les place toujours au centre de ma conduite de père et veille à ce que tout aille dans le sens de leurs intérêts, dans une dialectique pédagogique constante et grâce à des référentiels adaptés

C'est génial....Là j'explique à Madame Première (ma fille) qu'elle peut aider à soulager grandement mon "bonniche elbow" en rangeant prestement et efficacement sa mansarde

C'est horrible ! Alors que les parents râlent à propos de la pression que subissent les élèves, là, les élèves sont évalués en permanence sur leurs compétences, sur ce qu'ils sont, comme par exemple, leur rôle dans un groupe !

L'HOMME NOUVEAU !
On va y arriver...

Mais j'ai assisté à une scène surréaliste où une pp exopliquait à des collègues qu'une élève de 5° souffrait d'énurésie.Comme si ça avait un lien avec ses résultats et comme si surtout cette gamine n'avait pas le droit à un peu de vie privée.J'aurais été mortifiée qu'un prof sache un truc aussi intime sur moi .Une autre a mis sur le cahier de texte "X est sortie  à 15h 10, problèmes de fille " !

roxanne a écrit:Mais j'ai assisté à une scène surréaliste où une pp exopliquait à des collègues qu'une élève de 5° souffrait d'énurésie.Comme si ça avait un lien avec ses résultats et comme si surtout cette gamine n'avait pas le droit à un peu de vie privée.J'aurais été mortifiée qu'un prof sache un truc aussi intime sur moi .Une autre a mis sur le cahier de texte "X est sortie  à 15h 10, problèmes de fille " !

Tes collègues délirent...

C'est bien, l'EN se transforme en cabinet de recrutement pour entreprise. On arrête pas le progrès...

Paratge a écrit:L'HOMME NOUVEAU !
On va y arriver...

+1 .... donne-moi ton LPC et je te dirai qui tu es. Le mystère de l'Humanité enfin résolu ! Mais quelle horreur....

roxanne a écrit:Mais j'ai assisté à une scène surréaliste où une pp exopliquait à des collègues qu'une élève de 5° souffrait d'énurésie.

Dans le cas d'un voyage, ça peut être bon à savoir.

Il y a deux ans, j'ai assisté à une slides-party concernant le webclasseur. On nous a expliqué que ce classeur permettait de compiler tout un tas de trucs en provenance de l'école, mais aussi des activités de loisirs. Ainsi, on pouvait intégrer son flocon ou son galop, une lettre de recommandation de son éducateur sportif ou que sais-je. Il fallait viser le regard total sur l'individu, pour que le futur recruteur (équipe de lycée ou de post bac, mais aussi un éventuel employeur pour un stage ou un job) puisse tout à loisir consulter tout ce qui pouvait justifier l'employabilité du cobaye.

John a écrit:

roxanne a écrit:Mais j'ai assisté à une scène surréaliste où une pp exopliquait à des collègues qu'une élève de 5° souffrait d'énurésie.

Dans le cas d'un voyage, ça peut être bon à savoir.

Seulement dans ce cas... et ça impose un peu de discrétion.

Le "regard total sur l'invidu": l'horreur absolue pour moi.

PS: Une de mes collègues a appelé le collège pour dire qu'elle ne pourrait pas venir en raison de ses règles douloureuses. Merci, on est contents de le savoir!

Entreprise totalitaire s'il en est. :affraid:ASKOUR !

C'est horrifiant, mais lorsque l'on y pense c'est logique puisqu'il s'agit de faire passer des activités extrascolaires ("autrefois" de la seule responsabilité des parents) pour des activités scolaires. C'est vraiment ubuesque.

Lora a écrit:C'est horrible ! Alors que les parents râlent à propos de la pression que subissent les élèves, là, les élèves sont évalués en permanence sur leurs compétences, sur ce qu'ils sont, comme par exemple, leur rôle dans un groupe !

Pauvres enfants, tout de même : grandir sous un regard adulte qui ne vise qu'à évaluer, quantifier, faire rentrer dans une case (Acquis) ou une autre (NonAcquis).

Quelle est la place réservée au rêve ? au vagabondage ? à la spontanéité ? et, accessoirement, au plaisir ?

Je n'ai jamais vraiment fait d'activités étant gamine, mais j'ai beaucoup grimpé aux arbres et couru la campagne.
Je me demande si mes enfants et petits-enfants auront encore cette liberté.

Quel paradoxe, tout de même, d'évoluer dans une société qui accorde une telle place aux loisirs et qui, en même temps, place chaque activité "de loisir" sous un microscope détaillant la moindre compétence mise en œuvre... pffff...

Roxanne a peut-être déjà parlé de ce collègue qui a dit en réunion plénière qu'un élève qui ne participait à aucun club ou activité extra-scolaire n'avait "rien compris à l'école", ou était "passé à côté de sa scolarité", je ne souviens plus des termes exacts. Apprendre ses leçons, faire ses devoirs, être attentif en classe, ça ne suffit plus apparemment.

Celadon a écrit:Entreprise totalitaire s'il en est. :affraid:ASKOUR !

" Tout doit être évalué : les élèves, les enseignants, les disciplines. Les élèves particulièrement, car, écrit Migeon (rapport Migeon) : " C'est bien un principe fondamental de tout type d'action de bien connaître les caractéristiques des objets sur lesquels on travaille : dans l'éducation nationale, l'objet de l'action réside bien dans les élèves eux-mêmes."
"On va enfin connaître " les chemins cognitifs suivis par l'enfant". De plus, "cette évaluation résolument formative " doit s'appuyer sur des données objectives, provenant de "l'analyse des caractéristiques socio-culturelles des élèves."
[...]Dans cette obsession évaluative, où l'évaluation devient un but en soi, l'examen massif des enfants est considéré comme une formation continue des enseignants à l'évaluation formative. L'enfant ne sera plus comparé à l'aune dérisoire de trente autres élèves. Désormais, " l'enseignant pourra situer chacun de ses élèves vis-à-vis d'objectifs fixés au plan national, il pourra aussi les situer par rapport à des collectivités différentes ou plus vastes d'élèves."
Publicité, sexualité, évaluation. L'ouverture tant souhaitée débouche parfois sur "le Meilleur des mondes".

Liliane Lurçat, "La destruction de l'enseignement élémentaire et ses penseurs".

Si c'était en Corée du Nord on crierait au scandale.