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- RoninMonarque
Pedro, si je pige bien, nos amis pédagos se montrent donc encore une fois parfaitement cyniques et manipulateurs ?
- IgniatiusGuide spirituel
Ronin, comment croire à leur duplicité ?
Hé hé hé...
Hé hé hé...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- RoninMonarque
Oh je n'ai guère d'illusion, mais je ne connais qu'une infime partie des signataires. Pedro est bien renseigné, je préfère demander à ceux qui savent. Mais bon...ces gens sont pour moi des parasites qui ont, indirectement, envoyé au casse-pipe et les gamins et les enseignants. J'aimerai pouvoir leur réserver un sort égal au mal qu'ils ont fait.
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- MareuilNeoprof expérimenté
Assieds toi sur le seuil de ta porte et tu verras passer etc.Ronin a écrit:Oh je n'ai guère d'illusion, mais je ne connais qu'une infime partie des signataires. Pedro est bien renseigné, je préfère demander à ceux qui savent. Mais bon...ces gens sont pour moi des parasites qui ont, indirectement, envoyé au casse-pipe et les gamins et les enseignants. J'aimerai pouvoir leur réserver un sort égal au mal qu'ils ont fait.
- RoninMonarque
Je ne suis pas assez patient et j'ai envie qu'ils galèrent comme les jeunes enseignants, comme les gamins lâchés dans le grand bain et qui doivent se débrouiller seuls grâce aux supers méthodes modernes. Attendre sur le seuil de la porte c'est pas possible, j'ai des envies plus...vigoureuses
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- MareuilNeoprof expérimenté
Vous manquez de sagesse.Ronin a écrit:Je ne suis pas assez patient et j'ai envie qu'ils galèrent comme les jeunes enseignants, comme les gamins lâchés dans le grand bain et qui doivent se débrouiller seuls grâce aux supers méthodes modernes. Attendre sur le seuil de la porte c'est pas possible, j'ai des envies plus...vigoureuses
- RoninMonarque
Je l'avoue sans peine. Mais j'ai supporté les délires de l'IUFM de très très près, ça laisse des marques...
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- Pedro CordobaNiveau 7
Ronin a écrit:Pedro, si je pige bien, nos amis pédagos se montrent donc encore une fois parfaitement cyniques et manipulateurs ?
Oui, bien sûr. En tout cas certains d'entre eux, les plus futés. D'autres ont signé mais sans y croire, Dubet par exemple, qui est à la fois plus cohérent et plus radical. Lui, ce qu'il veut, ce n'est pas un concours en fin de L3 mais une sélection en fin de L1. Il y aurait ensuite 4 ans de formatage dans une école professionnelle qui délivrerait un master d'enseignement qu'on pourrait négocier en faisant la tournée des chefs d'établissement. Un système de type anglo-saxon sans concours.
Le projet que nous commentons n'est pas du tout nouveau et n'a rien à voir avec la signature de certains membres du GRIP et Reconstruire l'école à une autre pétition. Son principal artisan, qui est par ailleurs un collègue tout à fait respectable, me l'avait déjà présenté tel quel au printemps 2009. Je lui avais fait part de mon désaccord total et absolu mais cela n'a servi à rien. Il y croit dur comme fer et se démène depuis 4 ans pour rallier le plus de gens possible à sa cause. L'échec est manifeste. 250 signataires en 4 ans ce n'est rien du tout. La pétition pour le retrait de l'amendement écolo au Sénat sur la procédure de qualification nationale par le CNU a reçu plus de 10 000 signatures en 2 jours. Ce projet Meirieu, Granserre and Co n'a reçu l'appui d'aucun syndicat (et ce n'est pas faute d'avoir démarché le SGEN et la FSU), d'aucune association (sauf celle des professeurs de langues vivantes du secondaire-tendance didactico-cadre européen), et surtout d'aucun vrai universitaire alors que cela fait 4 ans qu'on nous en vante les mérites. Les seuls "universitaires" qui ont signé sont en poste dans les IUFM. On comprend d'ailleurs que personne dans les facs ne veuille de cette folie. Car cela reviendrait à supprimer l'année de licence et à la remplacer par une année de préparation aux concours. Il est évident qu'aucune UFR dans aucune fac de France ne peut accepter un tel deal. Toujours et partout, en France et ailleurs dans le vaste monde, les universités ont défini elles-mêmes les contenus d'enseignement de la licence et ne peuvent pas les remplacer par les programmes des concours du primaire et du secondaire. Quels concours d'ailleurs? Professorat des écoles? CAPES? CPE? Comment pourrait-on les préparer tous à la fois? Qu'est ce qu'un prof de fac a à dire du primaire ou des CPE? Tout cela n'a ni queue ni tête. C'est une parfaite idiotie. Ce qui est grave, c'est qu'on ait pu trouver 250 personnes, a priori saines d'esprit, pour défendre un machin aussi dingue.
- RoninMonarque
J'ai bien envie de leur apprendre le crawl façon bloc de béton aux pieds...
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- InvitéInvité
Ca ira comme ça Ronin, merci
- Presse-puréeGrand sage
Pedro Cordoba a écrit:barèges a écrit:Une étudiante me demandait récemment s'il était encore techniquement possible de passer le CAPES en candidat libre : khâgneuse, titulaire d'une ou deux licence(s), je ne sais plus, brillante, elle a vu les maquettes du master enseignement et ne veut pas y aller.sdc91 a écrit:Cette lettre reprend grosso modo ce que nos responsables de master nous ont dit, et me laisse des plus sceptique/angoissée par l'année qui m'attend (et oui j'ai la chance de rentrer en m1 l'année pro..). Nos profs nous ont même conseillé de partir faire autre chose et revenir dans deux ans car, selon eux, le cepes, tel qu'il est actuellement, ne tiendra pas longtemps. Et effectivement, rien est mis en place, que se soit le contenu du master, ou bien des espe. On ne peut même pas s'inscrire en master à l'heure actuelle, ça fait peur.
J'espère ne pas avoir dit de bêtises, en lui conseillant d'aller dans le master qui l'intéresse (qui, en plus, pourrait bien lui offrir d'autres débouchés que l'enseignement), de le finir, et de passer le concours en fin de M2.
J'espère qu'on ne lui mettra pas trop de bâtons dans les roues...
A mon avis le meilleur conseil que l'on puisse donner à un étudiant voulant passer le CAPES est de ne surtout pas s'inscrire en master MEEF. Il vaut mieux faire d'abord un master disciplinaire puis passer le CAPES ensuite. Tout master permet de passer tout concours. Et tout concours, quel qu'il soit, est ouvert aux candidats libres. C'est justement ce que veulent empêcher les auteurs de cette lettre : ils savent que dans les conditions actuelles, les étudiants du master d'enseignement vont massivement échouer aux concours au profit des titulaires d'un master disciplinaire. Ils veulent donc par une pirouette juridique dire que ce n'est pas un concours de recrutement mais un concours d'entrée dans une école professionnelle qu'on passe en licence. Ils imaginent ainsi éliminer tous les concurrents. Mais il faut pour cela interdire à ceux qui ont déjà une licence (ou diplôme supérieur) de passer (ou de repasser) le concours. Exemple : un étudiant de licence passe ce fameux "concours d'entrée" à l'ESPE. Il est admissible mais pas admis. On ne lui permet pas de repasser le concours. C'est monstrueusement injuste. Mais c'est aussi totalement illégal. Autrement dit, il n'y a aucune chance pour que ce projet voit le jour. Les auteurs de cette lettre démarchent les élus communistes, en particulier les sénateurs, depuis des mois et des mois : ils n'ont jamais obtenu satisfaction. Car les parlementaires savent très bien que ce projet est contraire au règlement de la fonction publique. Les prérequis d'un concours sont définis a minima : en l'occurrence, pour passer le CAPES, il faut AU MOINS être inscrit en M1. Mais on n'est jamais trop diplômé pour passer un concours et on ne peut évidemment pas interdire à quelqu'un de passer, ou de repasser un concours, s'il a les titres requis. Bref, comme ce projet n'a aucune chance d'être adopté par quelque gouvernement que ce soit, on en revient au point de départ : les étudiants de M1 d'enseignement se feront coller au concours et seront coincés dans un parcours sans issue : au mieux ils obtiendront un master d'enseignement ne permettant pas d'enseigner ! Ceux qui, au contraire, auront un master disciplinaire auront obtenu un vrai diplôme même s'ils échouent au concours. Et ils ont infiniment plus de chances de réussir que les malheureux étudiants de M1 pro.
Merci pour ces précisions... et pour le reste!
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- JohnMédiateur
C'est faux pour les concours des ENS en lettres.on n'est jamais trop diplômé pour passer un concours et on ne peut évidemment pas interdire à quelqu'un de passer, ou de repasser un concours, s'il a les titres requis
http://www.ens.fr/IMG/file/concours/concours_Lettres/arrete-15-12-2010-conditions-admissions%20ENS%20.pdf
Et je n'arrive pas à trouver d'indications disant que le second concours ait jamais été ouvert en lettres et sciences humaines...Les candidats titulaires d'un diplôme ou de crédits sanctionnant quatre années d'études universitaires ne peuvent pas se présenter au premier concours.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Pedro CordobaNiveau 7
John a écrit:C'est faux pour les concours des ENS en lettres.on n'est jamais trop diplômé pour passer un concours et on ne peut évidemment pas interdire à quelqu'un de passer, ou de repasser un concours, s'il a les titres requis
http://www.ens.fr/IMG/file/concours/concours_Lettres/arrete-15-12-2010-conditions-admissions%20ENS%20.pdf
Et je n'arrive pas à trouver d'indications disant que le second concours ait jamais été ouvert en lettres et sciences humaines...Les candidats titulaires d'un diplôme ou de crédits sanctionnant quatre années d'études universitaires ne peuvent pas se présenter au premier concours.
Oui, bien sûr. Mais c'est qu'il y a deux types de concours : les concours de recrutement et les concours d'entrée dans les écoles.
Pour les premiers, on n'est jamais trop diplômé et on peut des passer autant de fois que l'on veut. Exemple : les concours administratifs de la catégorie B ou C auquel se présentent des licenciés (et plus), le concours de professeur des écoles où se présentent des docteurs, idem pour le CAPES et l'agrégation. Quant au nombre de fois, j'ai connu quelqu'un qui avait passé 17 fois l'agreg (et qui avait fini par l'avoir).
Dans les écoles type ENS ou Polytechnique, il en va en effet autrement et c'est un peu normal. On peut passer le CAPES à 50 ans mais pas Ulm ou l'X. Il y a donc une limite d'âge et une limite dans le degré d'avancement des études. Si on présente l'ENS avec un master, on se demande ce qu'on va faire à l'ENS... Mais il y a quand même une marge : on peut présenter le concours en carré, en cube ou même en bica. Trois ans de suite donc. Quand j'étais au jury d'Ulm, j'ai même vu un penta : il se présentait pour la quatrième fois consécutive. Il avait suffi pour cela qu'il ne passe pas sa maîtrise (= M1) à la fac. Or le système des 250 ne marche vraiment que si : 1. ils phagocytent les licences; 2. ils excluent tous ceux qui échouent à la première tentative, y compris les admissibles. Ces derniers devraient continuer en master avant de se représenter pour un concours spécifique, où il y aurait très peu de places, 3 ans plus tard! Peu de chances qu'un tel système soit accepté par les universitaires et les étudiants! Et surtout les étudiants de l'ENS ne sont pas dispensés du vrai concours de recrutement : agrégation ou parfois le CAPES. S'ils échouent, ils sont tenus en principe de rembourser. C'est pourquoi je parle d'entourloupe juridique : ils veulent d'un concours d'entrée dans une école qui soit en même temps un concours de recrutement. Comme on dit, manger à tous les râteliers. Cela équivaudrait à supprimer les concours d'enseignement - y compris l'agreg qui ne pourrait pas survivre toute seule. Mais à ce compte la position de Dubet est bien plus cohérente. Pourquoi les futurs professeurs auraient-ils de tels privilèges? Une sélection en première année, un diplôme professionnel et la débrouille : c'est bcp plus simple et bcp moins cher.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
J'apprécie évidemment beaucoup votre analyse et ne peux que me réjouir de lire que selon vous les titulaires de masters disciplinaires réussiront mieux le CAPES que les autres. Mais cela pose tout de même quelques problèmes d'organisation. En effet, les étudiants qui voudront faire un master disciplinaire vont "perdre" une année (alors même qu'avec la masterisation il faut déjà attendre plus longtemps pour accéder à l'emploi); de plus, les cours disciplinaires sur les questions au programme vont souvent se retrouver dans la maquette des MEEF...
- Pedro CordobaNiveau 7
Marcel Khrouchtchev a écrit:J'apprécie évidemment beaucoup votre analyse et ne peux que me réjouir de lire que selon vous les titulaires de masters disciplinaires réussiront mieux le CAPES que les autres. Mais cela pose tout de même quelques problèmes d'organisation. En effet, les étudiants qui voudront faire un master disciplinaire vont "perdre" une année (alors même qu'avec la masterisation il faut déjà attendre plus longtemps pour accéder à l'emploi); de plus, les cours disciplinaires sur les questions au programme vont souvent se retrouver dans la maquette des MEEF...
Je sais bien que le prolongement des études n’a pas bonne presse mais on n’y peut rien. Ce sont les étudiants eux-mêmes qui ont fait ce choix – et à vrai dire ils n’en ont pas d’autre. Une licence aujourd’hui, ce n’est plus rien. Même pas à vrai dire un diplôme universitaire puisque l’université commence réellement en master. Il en résulte que les bons étudiants font d’abord un master puis passent les concours ensuite. Et ce sont eux qui raflent les postes. Ce n’est « mon avis », ce sont les résultats des concours de ces dernières années tels qu’ils sont publiés par le ministère et qui montrent une part croissante des titulaires d’un master parmi les lauréats (près de 70% en 2011).
Si l’on ne voulait pas qu’il y ait prolongement des études, alors il aurait fallu se contenter d’avoir 30 ou 35% d’une classe d’âge au bac. On ne l’a pas fait et il est désormais trop tard pour revenir en arrière. Quand la licence a été fixée comme prérequis du CAPES en 1950, il ne devait guère y avoir plus de 10% de bacheliers et il y avait en plus le barrage de la propé. On ne peut pas continuer avec un CAPES à bac +4 comme s’il ne s’était rien passé depuis plus de 60 ans. Or c’est bien ce qui a lieu avec la remastérisation de la mastérisation et c’est justement pourquoi les Espé vont droit dans le mur.
Compte tenu de ce qui précède et qui est simplement la description de la réalité telle qu’elle est, il est à mon avis inadmissible de laisser les étudiants les plus démunis dans l’illusion qu’ils vont réussir les concours en s’inscrivant en MEFF et en passant le concours en M1. Ce ne sera pas le cas. Ce sont eux qui vont se retrouver dans une impasse et il y en a un peu marre que ce soient toujours les plus faibles qui payent les pots cassés. Il faut au contraire proclamer haut et fort que les étudiants les plus pauvres doivent pouvoir faire des études universitaires, c’est-à-dire, je répète, aller au moins jusqu’au master. Si on ne fait pas ça, on se retrouve exactement dans la même position politique que ceux qui dans les années 30 disaient que les fils d’ouvrier ne devaient pas entrer en sixième, que le certif à 13 ans c’était bien assez pour eux puisque leurs parents ne pouvaient pas financer davantage. On ne peut pas dire aujourd’hui aux étudiants issus des milieux les plus défavorisés : « les études longues, c’est pas pour vous ».
Il faut en revanche faire quelque chose pour eux. Il y a les bourses, etc. Mais cela ne dépend pas de nous. Je pense à une initiative concrète pour les aider à réussir les nouveaux concours après le master même si on ne les accepte pas dans les préparations officielles des Espé. J'en parlerai plus à fond une prochaine fois.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Pedro Cordoba a écrit:Une licence aujourd’hui, ce n’est plus rien.
Je fais partie d'un jury de licence et ce n'est pas moi qui vous dirai le contraire.
Pedro Cordoba a écrit:Ce n’est [pas] « mon avis », ce sont les résultats des concours de ces dernières années tels qu’ils sont publiés par le ministère et qui montrent une part croissante des titulaires d’un master parmi les lauréats (près de 70% en 2011).
Les rapports du jury font-ils la distinction entre master enseignement et master recherche?
Pedro Cordoba a écrit:Il faut au contraire proclamer haut et fort que les étudiants les plus pauvres doivent pouvoir faire des études universitaires, c’est-à-dire, je répète, aller au moins jusqu’au master.
Moi aussi je pense cela, mais comment le faire comprendre à des étudiants qui voient qu'on les prépare aux questions au programme uniquement dans le cadre des maquettes MEEF?
- Pedro CordobaNiveau 7
Marcel Khrouchtchev a écrit:Pedro Cordoba a écrit:Une licence aujourd’hui, ce n’est plus rien.
Je fais partie d'un jury de licence et ce n'est pas moi qui vous dirai le contraire.Pedro Cordoba a écrit:Ce n’est [pas] « mon avis », ce sont les résultats des concours de ces dernières années tels qu’ils sont publiés par le ministère et qui montrent une part croissante des titulaires d’un master parmi les lauréats (près de 70% en 2011).Marcel Khrouchtchev a écrit:Les rapports du jury font-ils la distinction entre master enseignement et master recherche?
Je n'ai pas regardé les rapports de jury 2012 parce qu'il faudrait tout compiler et cela prend énormément de temps. Les dernières "notes d'information" du ministère, où l'on dispose des données globales, correspondent aux concours 2011. Or à cette date personne ne pouvait être titulaire d'un master d'enseignement. Les 68,7% de lauréats titulaires d'un master avaient donc forcément un master recherche.Pedro Cordoba a écrit:Il faut au contraire proclamer haut et fort que les étudiants les plus pauvres doivent pouvoir faire des études universitaires, c’est-à-dire, je répète, aller au moins jusqu’au master.Marcel Khrouchtchev a écrit:Moi aussi je pense cela, mais comment le faire comprendre à des étudiants qui voient qu'on les prépare aux questions au programme uniquement dans le cadre des maquettes MEEF?
C'est cela qu'il faudra changer. Les UFR ne peuvent pas abandonner leurs étudiants de master. On peut aussi songer à d'autres alternatives auxquelles je faisais rapidement allusion dans le message précédent. Mais il faut au moins dire et redire que les concours sont ouverts aux titulaires d'un master-recherche et à tous les candidats libres sans exception. On a fait tant de battage avec les Espé que tout le monde n'en est pas convaincu. Ni parmi les étudiants ni même parmi les collègues de la fac.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Pedro Cordoba a écrit:
Je n'ai pas regardé les rapports de jury 2012 parce qu'il faudrait tout compiler et cela prend énormément de temps. Les dernières "notes d'information" du ministère, où l'on dispose des données globales, correspondent aux concours 2011. Or à cette date personne ne pouvait être titulaire d'un master d'enseignement. Les 68,7% de lauréats titulaires d'un master avaient donc forcément un master recherche.
Même si je suis d'accord avec vous sur le fond, je ne peux m'empêcher de trouver votre méthodologie étrange, en mettant en avant des chiffres datant d'une époque de transition et donc non représentative. Mais, encore une fois, cela ne remet pas en cause mon accord parfait avec vous sur le constat.
Pedro Cordoba a écrit:C'est cela qu'il faudra changer. Les UFR ne peuvent pas abandonner leurs étudiants de master. On peut aussi songer à d'autres alternatives auxquelles je faisais rapidement allusion dans le message précédent. Mais il faut au moins dire et redire que les concours sont ouverts aux titulaires d'un master-recherche et à tous les candidats libres sans exception. On a fait tant de battage avec les Espé que tout le monde n'en est pas convaincu. Ni parmi les étudiants ni même parmi les collègues de la fac.
Si je prends le cas de ma petite université de province, nous n'avons pas le choix: nous sommes dans l'incapacité budgétaire d'offrir des cours préparant au CAPES. Et en plus, c'est nous qui allons assurer les cours disciplinaires dans les MEEF, donc ça démobilise bien des collègues qui ne voient pas plus loin que le nombre d'heures sur leur service.
- CondorcetOracle
Pedro Cordoba a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:J'apprécie évidemment beaucoup votre analyse et ne peux que me réjouir de lire que selon vous les titulaires de masters disciplinaires réussiront mieux le CAPES que les autres. Mais cela pose tout de même quelques problèmes d'organisation. En effet, les étudiants qui voudront faire un master disciplinaire vont "perdre" une année (alors même qu'avec la masterisation il faut déjà attendre plus longtemps pour accéder à l'emploi); de plus, les cours disciplinaires sur les questions au programme vont souvent se retrouver dans la maquette des MEEF...
Je sais bien que le prolongement des études n’a pas bonne presse mais on n’y peut rien. Ce sont les étudiants eux-mêmes qui ont fait ce choix – et à vrai dire ils n’en ont pas d’autre. Une licence aujourd’hui, ce n’est plus rien. Même pas à vrai dire un diplôme universitaire puisque l’université commence réellement en master. Il en résulte que les bons étudiants font d’abord un master puis passent les concours ensuite. Et ce sont eux qui raflent les postes. Ce n’est « mon avis », ce sont les résultats des concours de ces dernières années tels qu’ils sont publiés par le ministère et qui montrent une part croissante des titulaires d’un master parmi les lauréats (près de 70% en 2011).
Si l’on ne voulait pas qu’il y ait prolongement des études, alors il aurait fallu se contenter d’avoir 30 ou 35% d’une classe d’âge au bac. On ne l’a pas fait et il est désormais trop tard pour revenir en arrière. Quand la licence a été fixée comme prérequis du CAPES en 1950, il ne devait guère y avoir plus de 10% de bacheliers et il y avait en plus le barrage de la propé. On ne peut pas continuer avec un CAPES à bac +4 comme s’il ne s’était rien passé depuis plus de 60 ans. Or c’est bien ce qui a lieu avec la remastérisation de la mastérisation et c’est justement pourquoi les Espé vont droit dans le mur.
Compte tenu de ce qui précède et qui est simplement la description de la réalité telle qu’elle est, il est à mon avis inadmissible de laisser les étudiants les plus démunis dans l’illusion qu’ils vont réussir les concours en s’inscrivant en MEFF et en passant le concours en M1. Ce ne sera pas le cas. Ce sont eux qui vont se retrouver dans une impasse et il y en a un peu marre que ce soient toujours les plus faibles qui payent les pots cassés. Il faut au contraire proclamer haut et fort que les étudiants les plus pauvres doivent pouvoir faire des études universitaires, c’est-à-dire, je répète, aller au moins jusqu’au master. Si on ne fait pas ça, on se retrouve exactement dans la même position politique que ceux qui dans les années 30 disaient que les fils d’ouvrier ne devaient pas entrer en sixième, que le certif à 13 ans c’était bien assez pour eux puisque leurs parents ne pouvaient pas financer davantage. On ne peut pas dire aujourd’hui aux étudiants issus des milieux les plus défavorisés : « les études longues, c’est pas pour vous ».
Il faut en revanche faire quelque chose pour eux. Il y a les bourses, etc. Mais cela ne dépend pas de nous. Je pense à une initiative concrète pour les aider à réussir les nouveaux concours après le master même si on ne les accepte pas dans les préparations officielles des Espé. J'en parlerai plus à fond une prochaine fois.
Je suis en désaccord avec ceci. Jusqu'en 2009, les concours de l'enseignement recrutaient à bac + 3 que la qualité en pâtit. Une vraie licence avec des exigences "universitaires" fera tout aussi bien l'affaire que ce volapuk en forme de tunnel vendu sous le nom de Bac - 3/Bac + 3. Trop tard pour revenir aux années 1980 ? Voire !
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Mais Paolo, quasiment aucun étudiant avec un bac général de 2013 ne parviendrait à obtenir une licence des années 1990 dans les mêmes conditions de notation et d'exigence! Si on rétablit les anciennes licences, ce sera l'hécatombe!
Selon moi, la responsabilité historique incombe à cette gauche qui, au lieu d'amener 80% d'une génération au niveau du bac, a abaissé le niveau du bac à celui de 80% d'une génération.
Selon moi, la responsabilité historique incombe à cette gauche qui, au lieu d'amener 80% d'une génération au niveau du bac, a abaissé le niveau du bac à celui de 80% d'une génération.
- CondorcetOracle
Eh bien tant pis !!!! A un moment donné, on ne doit plus délivrer d'assignats et puis c'est tout ! Obtenir un grade doit signifier que l'on en est digne, i.e que l'on a accompli les efforts nécessaires pour l'obtenir. Tout le reste n'est que cautère sur jambe de bois.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Eh bien tant pis !!!! A un moment donné, on ne doit plus délivrer d'assignats et puis c'est tout !
Dans ce cas, avec des effectifs encore plus réduits, certains départements de SHS n'auront d'autre choix que de licencier du personnel.
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Eh bien tant pis !!!! A un moment donné, on ne doit plus délivrer d'assignats et puis c'est tout !
Dans ce cas, avec des effectifs encore plus réduits, certains départements de SHS n'auront d'autre choix que de licencier du personnel.
Non, car il surviendra à ce moment une grande grève et les crédits disparus réapparaîtront comme par enchantement car, dans le cas contraire, ce sera l'émeute. Quand l'université française comprendra-t-elle que ses reculades ne l'amènent que de Charybde en Scylla ? Jusqu'à quand trouverons-nous des émules de Coulondre et de Bonnet ?
- OlympiasProphète
Marcel Khrouchtchev a écrit:Mais Paolo, quasiment aucun étudiant avec un bac général de 2013 ne parviendrait à obtenir une licence des années 1990 dans les mêmes conditions de notation et d'exigence! Si on rétablit les anciennes licences, ce sera l'hécatombe!
Selon moi, la responsabilité historique incombe à cette gauche qui, au lieu d'amener 80% d'une génération au niveau du bac, a abaissé le niveau du bac à celui de 80% d'une génération.
+1 (et 1, c'est modeste...)
- damanhourNiveau 9
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Eh bien tant pis !!!! A un moment donné, on ne doit plus délivrer d'assignats et puis c'est tout !
Dans ce cas, avec des effectifs encore plus réduits, certains départements de SHS n'auront d'autre choix que de licencier du personnel.
Je sais que je vais dire une hérésie mais j'ai du mal à les plaindre. Etre EC est aussi une responsabilité humaniste et envoyer sciemment des étudiants de 25 ans au chômage et en leur faisant perdre une année, je trouve cela assez difficile à tenir sur le long terme. Personnellement je ne pourrais pas me concentrer sur mes recherches en sachant que ma survie dépend d'un jeu de dupes pareil. J'ai par contre beaucoup de respect pour les EC qui cherchent à développer des filière alternatives (master pro ou autres) pour donner un débouché à leurs étudiants autre que Pôle emploi ou le précariat.
C'est une des raisons pour lesquelles j'hésite de plus en plus à me présenter aux auditions de MCF.
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- des formateurs IUFM parmi vous?
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