- JohnMédiateur
@Lilie : Oui. Par contre, dans les faits, il y a bien deux notes sur 12 à reporter en remplaçant "12" par "10".
- liliepingouinÉrudit
neo a écrit:http://www.snes.edu/Consignes-de-notation-a-l-oral-de.html
Consignes de notation à l’oral de français d’Orléans-Tour : inacceptable !
19 juin 2013
Dans l’académie d’Orléans Tours, les examinateurs de l’épreuve orale de français ont reçu une fiche barème sur 24 points, pour une note finale sur 20 (voir pièce jointe ci-dessous). Motif : la moyenne académique des épreuves anticipées de français en première (EAF) étant inférieure de 2 points à la moyenne nationale, il faudrait y remédier en notant les élèves sur 24, et en affichant cette note comme étant sur 20.
Imaginer pouvoir répondre aux inégalités de réussite au baccalauréat sur le territoire par des grilles d’évaluation fantaisistes relève de l’absurdité et du mépris pour le travail des enseignants et des lycéens. Les professeurs n’ont pas besoin de ces consignes : leur conscience professionnelle d’une part, les procédures d’harmonisation d’autre part, permettent que les élèves soient notés de manière bienveillante, mais juste.
Une réflexion sur l’évaluation des élèves est certainement nécessaire. Elle doit se faire au long court et sereinement, donc pas pendant la période du baccalauréat. Elle ne doit sûrement pas être remplacée par des consignes locales particulièrement contestables, qui contribuent à fragiliser l’examen du baccalauréat.
Il est par ailleurs nécessaire de sortir des logiques imposées par des politiques du chiffre et de mise en concurrence et d’avoir des attitudes plus responsables par rapport au baccalauréat.
Ce n'est pas une fiche barème, combien de fois faudra-t-il le dire?
La majorité des examinateurs a une bonne conscience professionnelle, mais ce n'est pas le cas de tous. Pourquoi le nier? Bien sûr que les résultats tiennent essentiellement aux capacités des élèves, mais hélas, pas seulement.
Oui, l'évaluation des élèves doit faire l'objet d'une réflexion sereine et au long cours. Je souscris complètement à cette phrase.
Et c'est précisément pour cela que cette médiatisation me hérisse.
Comment je vais pouvoir faire passer les oraux sereinement moi? Expliquez-moi, mais expliquez-moi comment je vais pouvoir regarder en face les candidats.
Comment peut-on désormais espérer des relations sereines avec les inspecteurs?
Oui nous avons un sentiment légitime d'exaspération, oui il y aurait bien des choses à dire et à repenser, mais pourquoi a-t-il fallu que cela se passe comme ça?
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Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- liliepingouinÉrudit
John a écrit:@Lilie : Oui. Par contre, dans les faits, il y a bien deux notes sur 12 à reporter en remplaçant "12" par "10".
Non John.
Si tu dis cela, tu considères que l'on attribue un certain nombre de points par critères, et que l'on fait ensuite l'addition.
Ce n'est pas comme ça qu'il faut procéder, puisque nous ne devons pas mettre de points en face de chaque critère.
edit: je ne défends pas non plus mordicus cette grille. A titre personnel, oui ça me chiffonne un peu, surtout que je me faisais ma propre fiche perso que je trouvais plus pratique.
Mais comme je l'ai dit, je ne vois absolument pas le bien que l'on peut attendre de la publication de cette grille, sans le discours qui l'accompagnait.
Nous sommes des gens à peu près intelligents, nous continuerons à noter les élèves comme nous avons l'habitude de le faire. Cette grille est un outil dont nous sommes libre de faire ce que nous voulons.
Enfin, la contestation est qqch de facile... que proposons-nous concrètement pour qu'il y ait un peu plus d'équité pour les candidats?
Je me suis déjà trouvée ridicule l'an dernier parce que j'avais seriné à toute ma classe que la notation était fiable, professionnelle et ne dépendait pas du bon vouloir du jury, sauf que cette classe s'est fait saquer. Mais comme c'était une classe sympa et intelligente, ils ont compris qu'ils n'ont pas eu de chance et que ce n'est pas la règle générale.
Je suis à nouveau ridiculisée cette année parce que j'ai seriné à ma classe que nous allions les noter exactement comme pendant l'année, sans indulgence particulière. légimité zéro. Et comme ce n'est pas une classe sympa, ni très fine, je les entends déjà ricaner.
chouette.
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- frdmNiveau 10
C'est un argument hypocrite. En effet, si vraiment cette grille ne servait pas à attribuer des points mais juste à signifier l'importance relative des critères de façon non numérique (ce qui est déjà un peu tordu), il ne fallait pas signifier celle-ci numériquement. Il aurait fallu écrire "important, très important...", où employer des couleurs allant du rouge foncé au vert clair, ou toute sottise de ce style.liliepingouin a écrit:John a écrit:@Lilie : Oui. Par contre, dans les faits, il y a bien deux notes sur 12 à reporter en remplaçant "12" par "10".
Non John.
Si tu dis cela, tu considères que l'on attribue un certain nombre de points par critères, et que l'on fait ensuite l'addition.
Ce n'est pas comme ça qu'il faut procéder, puisque nous ne devons pas mettre de points en face de chaque critère.
- liliepingouinÉrudit
Il n'y a pas exactement un chiffre en face d'un critère.
Il y a un chiffre avec marqué "au plus".
Après, on peut peut-être penser que les correcteurs sauront noter intelligemment les élèves non?
Pourquoi tenez-vous tellement à ce que nous soyons des moutons craintifs et obéissants?
Personnellement je vais noter comme j'ai l'habitude de le faire, la fiche me servira uniquement à noter mes appréciations, au lieu de le faire sur un cahier personnel comme je procédais avant.
Dernière question à laquelle peu de monde me répond:
oui, je comprends qu'on puisse critiquer/refuser cette grille.
Fallait-il la rendre publique en pleine préparation du bac par les candidats?
Est-ce en décrédibilisant la notation du bac qu'on va améliorer la situation?
Il y a un chiffre avec marqué "au plus".
Après, on peut peut-être penser que les correcteurs sauront noter intelligemment les élèves non?
Pourquoi tenez-vous tellement à ce que nous soyons des moutons craintifs et obéissants?
Personnellement je vais noter comme j'ai l'habitude de le faire, la fiche me servira uniquement à noter mes appréciations, au lieu de le faire sur un cahier personnel comme je procédais avant.
Dernière question à laquelle peu de monde me répond:
oui, je comprends qu'on puisse critiquer/refuser cette grille.
Fallait-il la rendre publique en pleine préparation du bac par les candidats?
Est-ce en décrédibilisant la notation du bac qu'on va améliorer la situation?
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- egometDoyen
liliepingouin a écrit:Il n'y a pas exactement un chiffre en face d'un critère.
Il y a un chiffre avec marqué "au plus".
Après, on peut peut-être penser que les correcteurs sauront noter intelligemment les élèves non?
Pourquoi tenez-vous tellement à ce que nous soyons des moutons craintifs et obéissants?
Personnellement je vais noter comme j'ai l'habitude de le faire, la fiche me servira uniquement à noter mes appréciations, au lieu de le faire sur un cahier personnel comme je procédais avant.
Dernière question à laquelle peu de monde me répond:
oui, je comprends qu'on puisse critiquer/refuser cette grille.
Fallait-il la rendre publique en pleine préparation du bac par les candidats?
Est-ce en décrédibilisant la notation du bac qu'on va améliorer la situation?
Il aurait fallu que ce soit l'inspection qui la publie. Pas les journaux. Si on a des critères honnêtes, on doit pouvoir en rendre compte.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
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- Luigi_BGrand Maître
liliepingouin, pour qu'il y ait plus d'équité entre les candidats, il ne faut pas hésiter à faire remonter au plus vite les problèmes avec certains examinateurs (avant ou après la notation d'ailleurs).liliepingouin a écrit:Enfin, la contestation est qqch de facile... que proposons-nous concrètement pour qu'il y ait un peu plus d'équité pour les candidats?
Je me suis déjà trouvée ridicule l'an dernier parce que j'avais seriné à toute ma classe que la notation était fiable, professionnelle et ne dépendait pas du bon vouloir du jury, sauf que cette classe s'est fait saquer. Mais comme c'était une classe sympa et intelligente, ils ont compris qu'ils n'ont pas eu de chance et que ce n'est pas la règle générale.
Mais ce n'est pas une grille sur 24 - par ailleurs indéfendable à tout point de vue - imposée à l'ensemble des examinateurs qui peut résoudre ce problème. Le Snalc est très clair à ce sujet : "en cas de rares dysfonctionnements sérieux, les rectorats sont toujours libres de convoquer qui ils veulent plutôt que d'imposer des consignes de correction absurdes à l'ensemble des professeurs."
Mon analyse du billet de Maryline Baumard : http://www.laviemoderne.net/forum/etre-enseignant-aujourd-hui/5857-des-profs-de-francais-invites-a-surnoter-les-eleves-le-figaro#6464
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- illiziaEsprit éclairé
Non, certes, mais, de mon point de vue, la faute en est à cette ingérence des inspecteurs dans notre travail, pour, une fois de plus casser le thermomètre plutôt que d'accepter de voir la réalité en face (nos élèves sont de plus en plus inaptes aux exercices du bac, rédigent comme des porcs...), pas à la médiatisation de leurs manoeuvres désespérées.liliepingouin a écrit:Très honnêtement, Illizia, ça te réjouirait l'idée de faire passer des candidats qui s'imaginent que tu vas les noter sur 24 et que tu t'es fait gronder par l'inspecteur?
ça te réjouirait que tes élèves, que tu as à grand peine convaincus que non, ils ne seraient pas notés plus gentiment qu'au bac blanc, pensent que tu leur as raconté n'importe quoi?
Eh bien tant mieux: ici, ce ne sont pas les inspecteurs qui fliquent directement, ce sont les coordinateurs qui viennent chaque année (choisis toujours plus jeunes et fraîchement émoulus de l'ioumph, on se demande pourquoi)nous reverser leur bonne parole, et, oui, celle-ci est perpétuellement axée sur la remise en cause de notre sévérité, la recherche de moyens de ne pas trop "mal" noter (notes de moins de 5 considérées comme "indignes", barèmes hyper-valorisants pour des devoirs d'invention dignes de -mauvaises- rédac de 4ème, minimisation de l'importance d'une bonne orthographe dans les copies...).liliepingouin a écrit: franchement, non, je ne me suis jamais sentie fliquée par un inspecteur. J'ai toujours mis les notes que j'ai voulu, au BTS comme au bac, et je n'ai jamais entendu un inspecteur dire quoi que ce soit à un collègue.
J'ai sans doute assez de bouteille pour ne pas me laisser faire, donc je ne me sens peut-être pas à proprement parler "fliquée" moi-même, mais "nous", en tant que "les enseignants", oui, et si résister ne m'est pas pénible, par contre, essayer de faire réagir les autres, est usant et décourageant.
Très honnêtement, ce qui m'agace moi, c'est cette attitude de moutons tremblants que je constate régulièrement!liliepingouin a écrit: ce qui m'agace aussi, ce sont les discours laissant entendre que nous sommes des moutons tremblant de peur devant des inspecteurs gendarmes qui nous dictent notre conduite.
Je ne parle pas pour toi, Lilie, car tu as visiblement réfléchi au truc et accepté en connaissance de cause, parce que cela te semblait pertinent, mais quand j'assiste aux commissions d'harmonisation, aux commissions d'appel, aux conseils de classes..., je vois, hélas, plus de collègues apeurés ou manipulés, que de gens qui osent contester (ou défendent des façons de procéder qu'ils approuvent, même si je ne suis pas d'accord, ça, ça me semble normal): peu d'entre eux réalisent le pouvoir énorme que nous donnons à la hiérarchie en étant aussi dociles.
Ah, mais je suis bien d'accord là-dessus: c'est pourquoi je me dis qu'après un tel raffut, ce sera plus facile pour certains (pour moi, pas de souci, j'arrive en général prête à râler et, comme je l'ai dit, j'ai déjà vertement remise à sa place la chef de centre avec ses soupirs sur "ces collègues" qu'il faut re-cadrer, mais je me désespère à chaque fois devant la docilité de mes collègues, même si je peux la comprendre aussi, surtout quand ils sont jeunes) de réagir justement, de refuser de soumettre leur grille...etcliliepingouin a écrit: s'il y avait des collègues outrés par cette grille, ils devaient réagir devant l'inspecteur et protester lors de la réunion. Ou alors refuser lors de l'harmonisation de venir avec ces grilles, et de s'en servir. Cela aurait été compréhensible.
- frdmNiveau 10
liliepingouin a écrit:Il n'y a pas exactement un chiffre en face d'un critère.
Il y a un chiffre avec marqué "au plus".
Après, on peut peut-être penser que les correcteurs sauront noter intelligemment les élèves non?
Pourquoi tenez-vous tellement à ce que nous soyons des moutons craintifs et obéissants?
Vous ne voyez donc pas que le seul but de la manoeuvre est d'augmenter artificiellement la moyenne ? Je ne sais pas si
vous êtes naïve ou de mauvaise foi.
Pourquoi affirmez-vous que je tiens à ce que les professeurs soient des moutons ? Vous me faites un procès d'intention, en avez-vous conscience ?
C'est bien parce que je tiens à l'indépendance des professeurs que je pense que cette consigne de notation déguisée est un abus.
- liliepingouinÉrudit
Luigi: oui, si les dysfonctionnements sont rares. Sont-ils si rares que cela? C'est une vraie question.
Est-ce que tu trouves que la manière choisie de contester la grille était la plus pertinente?
Est-ce que tu penses que cela va vraiment rendre service aux examinateurs et aux candidats?
Est-ce que tu trouves que la manière choisie de contester la grille était la plus pertinente?
Est-ce que tu penses que cela va vraiment rendre service aux examinateurs et aux candidats?
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"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- liliepingouinÉrudit
à frdm
Je ne suis pas de mauvaise foi, merci bien.
Naïve, je ne sais pas. J'ai assez bonne opinion de mon jugement, mais il m'arrive de me tromper.
Surtout, j'ai confiance en mes capacités de notation, et ce n'est pas un document qu'on me distribue qui va changer ma façon de faire.
Le "vous" ne te visait pas personnellement (sinon j'aurais mis "tu"), excuse-moi si tu t'es senti visé ou si tu as pris mon message comme agressif (il était sans doute mal formulé).
En fait, je pensais à un mail qui a circulé où des collègues nous accusaient à demi mots d'être de gentils moutons bien dociles, ce qui m'a prodigieusement agacée. Car franchement, je n'ai rien d'un mouton docile... (même si le mouton est un animal que, par ailleurs, je trouve très mignon... et puis j'aime bien tricoter... bref, je m'égare)
Je ne suis pas de mauvaise foi, merci bien.
Naïve, je ne sais pas. J'ai assez bonne opinion de mon jugement, mais il m'arrive de me tromper.
Surtout, j'ai confiance en mes capacités de notation, et ce n'est pas un document qu'on me distribue qui va changer ma façon de faire.
Le "vous" ne te visait pas personnellement (sinon j'aurais mis "tu"), excuse-moi si tu t'es senti visé ou si tu as pris mon message comme agressif (il était sans doute mal formulé).
En fait, je pensais à un mail qui a circulé où des collègues nous accusaient à demi mots d'être de gentils moutons bien dociles, ce qui m'a prodigieusement agacée. Car franchement, je n'ai rien d'un mouton docile... (même si le mouton est un animal que, par ailleurs, je trouve très mignon... et puis j'aime bien tricoter... bref, je m'égare)
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Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- Luigi_BGrand Maître
Peut-être mais en toute honnêteté je n'ai pas d'outils statistiques à ce sujet. Et comme toi j'en veux parfois à certains examinateurs mais je constate aussi que jamais autant d'élèves n'ont eu le Bac (77,5% d'une génération en 2012, un record ans l'histoire de la République).liliepingouin a écrit:Luigi: oui, si les dysfonctionnements sont rares. Sont-ils si rares que cela? C'est une vraie question.
Je dirais que oui puisque Sud a défendu l'égalité de traitement des candidats sur le plan national (pourquoi la grille - en admettant qu'elle soit recevable- ne s'appliquerait-elle qu'à une seule académie ?).Est-ce que tu trouves que la manière choisie de contester la grille était la plus pertinente? Est-ce que tu penses que cela va vraiment rendre service aux examinateurs et aux candidats?
Et d'une manière générale je suis partisan de ce que la plus grande publicité possible soit donnée à certaines pratiques qui discréditent l'enseignement. Quand j'ai montré qu'on pouvait frauder au bac et l'obtenir malgré tout, mon but n'était pas de discréditer le Bac mais au contraire de susciter la plus grande indignation possible.
Mais par ailleurs je comprends ta position.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- frdmNiveau 10
@liliepingouin,
effectivement, je l'avais pris pour moi, j'ai du mal à me faire au tutoiement systématique. Je ne souhaite pas entretenir de dispute stérile avec des membres de ce forum que j'apprécie. Vous n'avez jamais eu à subir de pressions, tant mieux pour vous. Mais sachez que certains d'entre nous, dont je fais partie, ont été sommés de relever leurs notes. Je n'ai bien entendu jamais obtempéré, ce qui, selon l'ipr, allait me causer quelques désagréments. Cette promesse s'est avérée vaine mais je suis maintenant particulièrement susceptible sur la question.
effectivement, je l'avais pris pour moi, j'ai du mal à me faire au tutoiement systématique. Je ne souhaite pas entretenir de dispute stérile avec des membres de ce forum que j'apprécie. Vous n'avez jamais eu à subir de pressions, tant mieux pour vous. Mais sachez que certains d'entre nous, dont je fais partie, ont été sommés de relever leurs notes. Je n'ai bien entendu jamais obtempéré, ce qui, selon l'ipr, allait me causer quelques désagréments. Cette promesse s'est avérée vaine mais je suis maintenant particulièrement susceptible sur la question.
- liliepingouinÉrudit
à Luigi: et ma troisième question alors?
à fdrm: désolée que vous vous soyez senti attaqué, ce n'était pas mon intention.
Qu'on dénonce les intimidations/sommations de remonter des notes qui sont justifiées, oui, absolument. Mais je trouve que là, la cible n'est pas bonne et surtout que cela tombe mal... Je comprends qu'on s'indigne si on pense vraiment qu'on nous a demandé de noter sur 24. Mais ce n'est pas le cas.
Je sais bien que l'air du temps est à faire remonter les notes et les moyennes. Il est légitime et nécessaire que nous nous battions pour conserver un bon niveau d'exigence. Cela demande beaucoup d'énergie et de ténacité car on a parfois l'impression d'être seuls contre tous.
Mais je pense que clamer sur la place publique que les notes seraient artificiellement gonflées est une très mauvaise stratégie, qui ne doit être utilisée qu'en dernier recours. La colère était légitime, mais j'ai bien peur que les résultats ne soient à l'inverse de ceux espérés...
à fdrm: désolée que vous vous soyez senti attaqué, ce n'était pas mon intention.
Qu'on dénonce les intimidations/sommations de remonter des notes qui sont justifiées, oui, absolument. Mais je trouve que là, la cible n'est pas bonne et surtout que cela tombe mal... Je comprends qu'on s'indigne si on pense vraiment qu'on nous a demandé de noter sur 24. Mais ce n'est pas le cas.
Je sais bien que l'air du temps est à faire remonter les notes et les moyennes. Il est légitime et nécessaire que nous nous battions pour conserver un bon niveau d'exigence. Cela demande beaucoup d'énergie et de ténacité car on a parfois l'impression d'être seuls contre tous.
Mais je pense que clamer sur la place publique que les notes seraient artificiellement gonflées est une très mauvaise stratégie, qui ne doit être utilisée qu'en dernier recours. La colère était légitime, mais j'ai bien peur que les résultats ne soient à l'inverse de ceux espérés...
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"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- V.MarchaisEmpereur
liliepingouin a écrit: cette affaire produira bien plus de mal que de bien en confortant tous les élèves qui s'imaginent qu'on leur donnera à tous de bonnes notes.
Ils s'imaginent... Mais n'est-ce pas le cas, en grande partie ?
Dans mon collège, la plupart des élèves s'imaginent qu'ils vont passer dans la classe supérieure sans travailler, même s'ils ont 2 de moyenne. Et cela se vérifie.
Je ne te dis pas que cela me fait plaisir ni que cela me facilite la vie. Mais j'ai tendance à penser que si nous pouvons apporter une solution au problème, c'est n'est pas en cachant la réalité aux élèves, ni à leurs parents.
- egometDoyen
V.Marchais a écrit:liliepingouin a écrit: cette affaire produira bien plus de mal que de bien en confortant tous les élèves qui s'imaginent qu'on leur donnera à tous de bonnes notes.
Ils s'imaginent... Mais n'est-ce pas le cas, en grande partie ?
Dans mon collège, la plupart des élèves s'imaginent qu'ils vont passer dans la classe supérieure sans travailler, même s'ils ont 2 de moyenne. Et cela se vérifie.
Je ne te dis pas que cela me fait plaisir ni que cela me facilite la vie. Mais j'ai tendance à penser que si nous pouvons apporter une solution au problème, c'est n'est pas en cachant la réalité aux élèves, ni à leurs parents.
+ 1
C'est un secret de Polichinelle. Inutile de faire semblant. Il vaut bien mieux leur faire savoir que le bac ne suffit pas, que les passages ne sont pas des récompenses, mais des mesures politiques.
On a peur de faire mal en disant la vérité, mais c'est quand même plus propre et ça permet aux élèves de s'adapter. Il y en a beaucoup, heureusement, qui ont d'autres objectifs que le bac.
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- liliepingouinÉrudit
Je ne sais pas comment c'est pour les autres matières et les autres académies. Mais ce que m'a montré mon expérience personnelle, c'est que certaines classes se prenaient inexplicablement des notes très basses, d'autres se prenaient inexplicablement des notes très hautes (et l'élève qui n'a rien fait pendant l'année et qui revient triomphant c'est trèèèès agaçant) et pour le reste des classes la notation était normale. Mon jugement est subjectif puisque je n'ai aucun outil statistique.
Dire que l'on surnote le français dans l'académie d'Orleans-Tours est faux. (tout comme je m'insurgerais si les inspecteurs publiaient dans la presse un communiqué disant que nous sommes trop sévères.)
Il est vrai que notre hiérarchie tente de nous faire remonter nos moyennes. Mais faire croire aux élèves qu'ils seront notés sur 24 ne les invite pas à faire des efforts.
La réalité est souvent complexe. Soyons prudent dans ce que l'on véhicule comme message aux familles. Il ne s'agit pas de faire de la langue de bois ou de cacher les problèmes. Mais il ne faut pas casser la confiance que les familles ont en l'école, ce qui, à mon sens, ne peut être que désastreux.
Je pense que la contestation ne peut fonctionner que si elle est honnête, et si elle passe par des procédés corrects. Si nous voulons que notre parole soit reçue, elle doit être sincère, nuancée, sereine, équilibrée. Si nous déformons les faits, si nous attaquons par derrière sans rechercher d'abord le dialogue, si nous alimentons le scandale sans rien de constructif, n'allons-nous pas nous nuire à nous-mêmes, au lieu d'améliorer les choses? Mener un combat ne s'improvise pas. Il faut soigneusement monter sa stratégie.
Bien sûr, il y aura forcément des avis divergents...
Dire que l'on surnote le français dans l'académie d'Orleans-Tours est faux. (tout comme je m'insurgerais si les inspecteurs publiaient dans la presse un communiqué disant que nous sommes trop sévères.)
Il est vrai que notre hiérarchie tente de nous faire remonter nos moyennes. Mais faire croire aux élèves qu'ils seront notés sur 24 ne les invite pas à faire des efforts.
La réalité est souvent complexe. Soyons prudent dans ce que l'on véhicule comme message aux familles. Il ne s'agit pas de faire de la langue de bois ou de cacher les problèmes. Mais il ne faut pas casser la confiance que les familles ont en l'école, ce qui, à mon sens, ne peut être que désastreux.
Je pense que la contestation ne peut fonctionner que si elle est honnête, et si elle passe par des procédés corrects. Si nous voulons que notre parole soit reçue, elle doit être sincère, nuancée, sereine, équilibrée. Si nous déformons les faits, si nous attaquons par derrière sans rechercher d'abord le dialogue, si nous alimentons le scandale sans rien de constructif, n'allons-nous pas nous nuire à nous-mêmes, au lieu d'améliorer les choses? Mener un combat ne s'improvise pas. Il faut soigneusement monter sa stratégie.
Bien sûr, il y aura forcément des avis divergents...
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- liliepingouinÉrudit
egomet: je ne sais pas si toute vérité est bonne à dire, mais je conçois que l'on soit partisan de dire la vérité aux familles.
Mais dans ce cas précis, a-t-on dit la vérité?
Comme cette histoire m'agace, je n'ai pas écouté / regardé les reportages. (J'ai juste lu l'article du figaro)
Est-ce que ce qui a été rapporté dans les médias est réellement et fidèlement ce qui a été dit aux commissions d'entente?
Mais dans ce cas précis, a-t-on dit la vérité?
Comme cette histoire m'agace, je n'ai pas écouté / regardé les reportages. (J'ai juste lu l'article du figaro)
Est-ce que ce qui a été rapporté dans les médias est réellement et fidèlement ce qui a été dit aux commissions d'entente?
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Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- IphigénieProphète
C'est un peu le problème dans l'éducation nationale: les problèmes sont complexes et il est très difficile de les faire comprendre par les non initiés. Et les initiés se divisent parce qu'en tant qu'intellectuels ils répugnent aux simplifications.
Les notes trop hautes, trop basses ou que l'on veut faire remonter relèvent de la même stratégie de délitement de l'examen: on sait bien que supprimer le bac provoquerait, encore, beaucoup de remous. ALors depuis plusieurs années est engagé un mouvement de fond pour le discréditer:
quand on donne des sujets infaisables, mal rédigés avec des groupements de textes aberrants et des consignes illisibles, il est fatal que les critères de correction soient très variables d'un correcteur à l'autre. A partir de là s'enclenche un processus de mise en doute de la note et au-delà de la pertinence de l'examen.
La question à se poser face à de tels sujets est: pourquoi ce qui nous saute aux yeux en surveillant l'examen n'a pas alerté les cobayeurs, les IPR, l'IG dans tout le long processus de fabrication, de test et de choix des sujets d'examen? Cela peut-il être par defaut de vigilance, ou par choix volontaire? Chacun se fera une idée de sa réponse.
Les notes trop hautes, trop basses ou que l'on veut faire remonter relèvent de la même stratégie de délitement de l'examen: on sait bien que supprimer le bac provoquerait, encore, beaucoup de remous. ALors depuis plusieurs années est engagé un mouvement de fond pour le discréditer:
quand on donne des sujets infaisables, mal rédigés avec des groupements de textes aberrants et des consignes illisibles, il est fatal que les critères de correction soient très variables d'un correcteur à l'autre. A partir de là s'enclenche un processus de mise en doute de la note et au-delà de la pertinence de l'examen.
La question à se poser face à de tels sujets est: pourquoi ce qui nous saute aux yeux en surveillant l'examen n'a pas alerté les cobayeurs, les IPR, l'IG dans tout le long processus de fabrication, de test et de choix des sujets d'examen? Cela peut-il être par defaut de vigilance, ou par choix volontaire? Chacun se fera une idée de sa réponse.
- DionysosFidèle du forum
JPhMM a écrit:J'avoue que l'élément "Qualité de conviction" me laisse rêveur.
Itou. Y a-t-il un lien avec le décolleté ?
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- AbraxasDoyen
Natacha Polony a évoqué en fin de revue de presse la Note que j'ai publiée sur le sujet de la notation au Bac et les pitreries de Geneviève Fioraso sur mon blog hier :
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/La-revue-de-presse/Videos/Les-partants-les-revenants-et-les-perdants-1558153/
Et comme je ne force personne à se rendre sur Bonnetdane (http://blog.causeur.fr/bonnetdane/), je me permets de relayer ma note ici.
Bonne lecture — et que cent fleurs s'épanouissent ! Mais franchement, en l'état, je ne vois pas mieux pour faire réellement pression sur le ministère sans perte de salaire ni grèves inutiles.
Et qu'on ne vienne pa sme dire que ça va pénaliser les élèves. Ils vivent confortablement depuis leur enfance dans une Ecole largement truandée. L'heure de l'addition a sonné — de toute façon, si on leur donne le Bac dans cet état, elle sonnera l'année prochaine.
Comment noter le Bac avec justice
Geneviève Fioraso, qui se croit de plus en plus ministre de la Chose éducative depuis que Vincent Peillon est aux abonnés absents, s’est longuement expliquée ce mercredi sur l’info parue dans le Figaro (1) et (2).
Rappel des faits : l’Académie d’Orléans-Tours probablement peuplée d’élèves ignares, a eu l’année dernière l’un des taux de réussite au Bac parmi les plus bas de France. Et l’administration, qui compte ses sous (voir ma Note précédente) d’appeler les correcteurs, cette année, à faire preuve de plus de mansuétude…
Inutile de noter sur 24 — ce qui s’est fait par le passé dans certaines épreuves de Maths du Bac S). Il suffit d’appuyer un peu plus que d’habitude sur les épaules des enseignants.
Quels sont les arguments de Geneviève Fioraso, qui a en haine tout ce qui ressemble à un bon élève ou à un prof indépendant ? Comme elle est passée par le privé, la ministre ose des comparaisons : « Quand vous faites des évaluations dans les entreprises ou dans tout organisme, quand vous voyez qu’il y a une différence avec d’autres notations, vous vous interrogez sur vos critères de notations, ça, ça me paraît tout à fait normal. »
Et le « zéro défaut », ministre, tu en as entendu parler ?
Et d’avancer qu’une notation sévère (mais juste…) « pénalise » les lycéens, qui n’ont pas l’habitude d’être évalués sur leurs capacités réelles. Il faut « regarder les qualités des lycéens », et penser positivement. Au besoin en s’alignant sur les académies les plus performantes (comprenez : celles dont les taux de réussite correspondent aux désirs de la ministre des pédagos). Sinon, ce serait une « injustice ».
Je vais faire bref.
Collègues, mes collègues, qui cherchez depuis des années un moyen d’exprimer votre colère, vos frustrations, vos ressentiments, face à une administration qui vous a jetés en pâture à la FCPE, je vous en prie, obéissez à la ministre : notez justement.
Notez les copies et les élèves pour ce qu’ils valent : à copie nulle, mettez 1 (pas 0, il faut faire un rapport). Et des copies nulles, il y en a. Il y en a même pas mal. Refusez d’obéir aux injonctions d’un ministre de passage qui ne peut rien contre vous — c’est le moment ou jamais de vous souvenir que vous êtes fonctionnaires, et intouchables : notez le Bac, épreuve après épreuve, avec un sentiment d’équité parfait : appréciez les bons élèves, et renvoyez les autres, tous les autres, à la case Terminale. Ah, « ils » veulent 85% de réussite, au moins : mais bougres d’enfoirés, si les postulants-bacheliers sont notés en fonction de ce qu’ils valent, cela fera 85% de recalés.
Parce qu’il y a des années que les tripatouillages s’accélèrent. Déjà en 2000, la dernière fois que j’ai été convoqué au Bac : mais les pressions étaient encore orales, ils n’osaient pas l’écrire — maintenant, ils en sont aux menaces, alors qu’ils ne peuvent rien. Cette année-là, j’ai noté selon ma conscience (et c’est tout ce que je vous supplie de faire), et je n’ai plus jamais été convoqué au Bac — tu parles d’une frustration ! Plus jamais je ne me suis levé dans le petit matin blême pour courir à l’autre bout du département corriger des copies incohérentes et interroger des élèves tout farauds de ne rien savoir. À bon entendeur…
Oui, CORRIGEZ ET NOTEZ EN VALEUR REELLE. N’HESITEZ PAS. INUTILE DE SACQUER : LES COPIES PARLENT D’ELLES-MÊMES.
Et si la France entière, mise à genoux par une génération entière de grands sorciers de la pédagogie, le laxisme des uns, le libertaro-libéralisme des autres, se retrouve demain sans bacheliers, alors peut-être s’interrogera-t-elle sur ce que ces salauds ont fait de l’Ecole de la République. Peut-être s’interrogera-t-elle sur ce que nous devons tous aux enseignants, qui se désolent de ne pouvoir réellement infuser des connaissances solides et notent des TPE, et autres fariboles pédagogiques, en soupirant et haussant les épaules. Notez selon votre conscience, la ministre ne peut pas vous atteindre — et dans trois mois, six mois, elle sera remplacée et partira ailleurs mener le même travail de destruction bien intentionnée.
Oui : mettez aux copies les notes qu’elles méritent. Corrigez à fond. Allez-y.
Si vous obéissez ce coup-ci aux injonctions (mais qui est-elle, quels diplômes a-t-elle pour vous donner des ordres ? Pas même le CAPES — comme d’ailleurs la plupart des membres de son cabinet), il ne faudra plus jamais vous plaindre. Plus jamais.
Oui : c’est maintenant ou jamais. 2013, l’année de la Note juste. Notez-les pour ces belles années perdues, pour la morgue de leurs parents, pour la stupidité des ministres, pour la folie des pédagogues, pour les IUFM défunts et les ESPE en formation. Notez-les à leur juste valeur — juste en dessous du niveau de la mer.
Jean-Paul Brighelli
(1) http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/le-petit-tripatouillage-des-notes-du-baccalaureat-2196/
(2) http://lelab.europe1.fr/t/bac-genevieve-fioraso-dement-une-notation-sur-24-mais-reconnait-des-consignes-de-bienveillance-9693
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/La-revue-de-presse/Videos/Les-partants-les-revenants-et-les-perdants-1558153/
Et comme je ne force personne à se rendre sur Bonnetdane (http://blog.causeur.fr/bonnetdane/), je me permets de relayer ma note ici.
Bonne lecture — et que cent fleurs s'épanouissent ! Mais franchement, en l'état, je ne vois pas mieux pour faire réellement pression sur le ministère sans perte de salaire ni grèves inutiles.
Et qu'on ne vienne pa sme dire que ça va pénaliser les élèves. Ils vivent confortablement depuis leur enfance dans une Ecole largement truandée. L'heure de l'addition a sonné — de toute façon, si on leur donne le Bac dans cet état, elle sonnera l'année prochaine.
Comment noter le Bac avec justice
Geneviève Fioraso, qui se croit de plus en plus ministre de la Chose éducative depuis que Vincent Peillon est aux abonnés absents, s’est longuement expliquée ce mercredi sur l’info parue dans le Figaro (1) et (2).
Rappel des faits : l’Académie d’Orléans-Tours probablement peuplée d’élèves ignares, a eu l’année dernière l’un des taux de réussite au Bac parmi les plus bas de France. Et l’administration, qui compte ses sous (voir ma Note précédente) d’appeler les correcteurs, cette année, à faire preuve de plus de mansuétude…
Inutile de noter sur 24 — ce qui s’est fait par le passé dans certaines épreuves de Maths du Bac S). Il suffit d’appuyer un peu plus que d’habitude sur les épaules des enseignants.
Quels sont les arguments de Geneviève Fioraso, qui a en haine tout ce qui ressemble à un bon élève ou à un prof indépendant ? Comme elle est passée par le privé, la ministre ose des comparaisons : « Quand vous faites des évaluations dans les entreprises ou dans tout organisme, quand vous voyez qu’il y a une différence avec d’autres notations, vous vous interrogez sur vos critères de notations, ça, ça me paraît tout à fait normal. »
Et le « zéro défaut », ministre, tu en as entendu parler ?
Et d’avancer qu’une notation sévère (mais juste…) « pénalise » les lycéens, qui n’ont pas l’habitude d’être évalués sur leurs capacités réelles. Il faut « regarder les qualités des lycéens », et penser positivement. Au besoin en s’alignant sur les académies les plus performantes (comprenez : celles dont les taux de réussite correspondent aux désirs de la ministre des pédagos). Sinon, ce serait une « injustice ».
Je vais faire bref.
Collègues, mes collègues, qui cherchez depuis des années un moyen d’exprimer votre colère, vos frustrations, vos ressentiments, face à une administration qui vous a jetés en pâture à la FCPE, je vous en prie, obéissez à la ministre : notez justement.
Notez les copies et les élèves pour ce qu’ils valent : à copie nulle, mettez 1 (pas 0, il faut faire un rapport). Et des copies nulles, il y en a. Il y en a même pas mal. Refusez d’obéir aux injonctions d’un ministre de passage qui ne peut rien contre vous — c’est le moment ou jamais de vous souvenir que vous êtes fonctionnaires, et intouchables : notez le Bac, épreuve après épreuve, avec un sentiment d’équité parfait : appréciez les bons élèves, et renvoyez les autres, tous les autres, à la case Terminale. Ah, « ils » veulent 85% de réussite, au moins : mais bougres d’enfoirés, si les postulants-bacheliers sont notés en fonction de ce qu’ils valent, cela fera 85% de recalés.
Parce qu’il y a des années que les tripatouillages s’accélèrent. Déjà en 2000, la dernière fois que j’ai été convoqué au Bac : mais les pressions étaient encore orales, ils n’osaient pas l’écrire — maintenant, ils en sont aux menaces, alors qu’ils ne peuvent rien. Cette année-là, j’ai noté selon ma conscience (et c’est tout ce que je vous supplie de faire), et je n’ai plus jamais été convoqué au Bac — tu parles d’une frustration ! Plus jamais je ne me suis levé dans le petit matin blême pour courir à l’autre bout du département corriger des copies incohérentes et interroger des élèves tout farauds de ne rien savoir. À bon entendeur…
Oui, CORRIGEZ ET NOTEZ EN VALEUR REELLE. N’HESITEZ PAS. INUTILE DE SACQUER : LES COPIES PARLENT D’ELLES-MÊMES.
Et si la France entière, mise à genoux par une génération entière de grands sorciers de la pédagogie, le laxisme des uns, le libertaro-libéralisme des autres, se retrouve demain sans bacheliers, alors peut-être s’interrogera-t-elle sur ce que ces salauds ont fait de l’Ecole de la République. Peut-être s’interrogera-t-elle sur ce que nous devons tous aux enseignants, qui se désolent de ne pouvoir réellement infuser des connaissances solides et notent des TPE, et autres fariboles pédagogiques, en soupirant et haussant les épaules. Notez selon votre conscience, la ministre ne peut pas vous atteindre — et dans trois mois, six mois, elle sera remplacée et partira ailleurs mener le même travail de destruction bien intentionnée.
Oui : mettez aux copies les notes qu’elles méritent. Corrigez à fond. Allez-y.
Si vous obéissez ce coup-ci aux injonctions (mais qui est-elle, quels diplômes a-t-elle pour vous donner des ordres ? Pas même le CAPES — comme d’ailleurs la plupart des membres de son cabinet), il ne faudra plus jamais vous plaindre. Plus jamais.
Oui : c’est maintenant ou jamais. 2013, l’année de la Note juste. Notez-les pour ces belles années perdues, pour la morgue de leurs parents, pour la stupidité des ministres, pour la folie des pédagogues, pour les IUFM défunts et les ESPE en formation. Notez-les à leur juste valeur — juste en dessous du niveau de la mer.
Jean-Paul Brighelli
(1) http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/le-petit-tripatouillage-des-notes-du-baccalaureat-2196/
(2) http://lelab.europe1.fr/t/bac-genevieve-fioraso-dement-une-notation-sur-24-mais-reconnait-des-consignes-de-bienveillance-9693
- fabecbenNiveau 5
Je vais chercher des copies de TL (littérature) ce soir, et suis ravie d'avoir lu une telle note aujourd'hui.
Tous mes remerciements, j'y penserai en corrigeant.
Tous mes remerciements, j'y penserai en corrigeant.
- philannDoyen
Abraxas: merci de rappeler que 1) L'imposition des délires à l'EN dépend grandement de la bonne volonté des profs de les mettre en place. Si les profs disent NON, la machine grippe. 2) que le bac...est un moyen/moment d'action...précisément par sa symbolique même!!
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- LédisséEsprit sacré
iphigénie a écrit:C'est un peu le problème dans l'éducation nationale: les problèmes sont complexes et il est très difficile de les faire comprendre par les non initiés. Et les initiés se divisent parce qu'en tant qu'intellectuels ils répugnent aux simplifications.
Les notes trop hautes, trop basses ou que l'on veut faire remonter relèvent de la même stratégie de délitement de l'examen: on sait bien que supprimer le bac provoquerait, encore, beaucoup de remous. Alors depuis plusieurs années est engagé un mouvement de fond pour le discréditer:
quand on donne des sujets infaisables, mal rédigés avec des groupements de textes aberrants et des consignes illisibles, il est fatal que les critères de correction soient très variables d'un correcteur à l'autre. A partir de là s'enclenche un processus de mise en doute de la note et au-delà de la pertinence de l'examen.
La question à se poser face à de tels sujets est: pourquoi ce qui nous saute aux yeux en surveillant l'examen n'a pas alerté les cobayeurs, les IPR, l'IG dans tout le long processus de fabrication, de test et de choix des sujets d'examen? Cela peut-il être par defaut de vigilance, ou par choix volontaire? Chacun se fera une idée de sa réponse.
Message extrêmement juste (comme d'habitude :smile: ), merci.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- PseudoDemi-dieu
Quelque chose m'interroge.
La hiérarchie part du principe que l'académie d'Orléans-Tours a, en moyenne, des élèves aussi bons (ou aussi mauvais) qu'ailleurs. Statistiquement, c'est comme ça. Et que, conséquemment, ce qui pêche ce n'est pas le niveau (qui est le même qu'ailleurs, par définition statistique), c'est les profs qui saquent.
Mais, comment expliquer que, statistiquement, il y ait plus de profs qui saquent à Orléans-Tours ? Ben oui ? Quoi ? Comment c'est possible ?
La hiérarchie part du principe que l'académie d'Orléans-Tours a, en moyenne, des élèves aussi bons (ou aussi mauvais) qu'ailleurs. Statistiquement, c'est comme ça. Et que, conséquemment, ce qui pêche ce n'est pas le niveau (qui est le même qu'ailleurs, par définition statistique), c'est les profs qui saquent.
Mais, comment expliquer que, statistiquement, il y ait plus de profs qui saquent à Orléans-Tours ? Ben oui ? Quoi ? Comment c'est possible ?
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- MareuilNeoprof expérimenté
http://blog.causeur.fr/bonnetdane/noter-le-bac-avec-justice,00400
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