- JPhMMDemi-dieu
L'idéologie qui affirme que l'ignorance serait un bien plus grand que le savoir devrait être criminalisée. A chaque fois que je l'entends ou la lis, quelques vestiges d'une terreur primitive vissent mes viscères stomacales.Lefteris a écrit:Si c'est au même que je pense, j'ai suivi un lien prodigué quelque part, et il ne tarit pas d'invectives contre l'excellence en effet. Sa haine des agrégés est édifiante, par exemple. Tout juste s'ils ne sont pas les causes de ce à quoi l'on assiste en ce moment .Igniatius a écrit:
Un CDE militant qu'on a pu lire par ici.
Il estime qu'ainsi, ces professeurs d'un "nouveau" genre seront plus à même de comprendre les difficultés de leurs élèves.
Ben il est servi au-delà de ses espérances : il suffit de lire les carnets des gosses en primaire qui nous entourent, les fautes sont à pleurer.
Manifestement, certains ex-étudiants en difficulté n'ont pas réussi à toutes les résoudre...
Je pense que dans un régime où l'on effectue des sacrifices collectifs de défouloir, contre les gens qu'on jalouse, à l'issue de messes collectives, il aurait un bel avenir de prédicateur.
- JohnMédiateur
Ca, je veux bien croire que c'est très perturbant à la longue !Voir 6 h (enfin 8h si on rajoute le temps des corrections) par jour un français déformé (et c'est normal pour des enfants qui apprennent à écrire), entendre aussi constamment des erreurs, tout cela participe à laisser passer des erreurs qu'on ne commettait pas avant.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- philannDoyen
supersoso a écrit:Enfin là, faut arrêter un peu : ce qui est aberrant dans l'histoire du CRPE cette année, c'est que certaines des personnes recalées avaient justement eu des bonnes notes par ailleurs, et étaient bien au-dessus des seuils (avec un 0,1, elles auraient été bien classées malgré tout). On a justement recalé par le 0 des personnes qui avaient largement le contenu disciplinaire pour recruter par ailleurs très bas. De plus, c'est à ces mêmes personnes que l'on propose des emplois de contractuels l'année prochaine.
Alors vous pouvez continuer de vous gausser sur le niveau des instits, continuer à croire que la plupart ne comprennent rien à rien et sont nuls en maths et en orthographe.
Cela étant Igniatius, il est faux de croire que travailler les maths avec des gamins de 3 à 10 ans nécessite un savoir disciplinaire au-delà de la 3ème : la difficulté dans le primaire est justement de faire comprendre et utiliser, à des bouts de choux n'ayant à la base aucune de ces connaissances, des entités abstraites et des techniques. Il faut leur apprendre à savoir faire et surtout à savoir quand le faire. La maîtrise d'un savoir mathématique plus élaboré ne t'aide en rien dans cette perspective, honnêtement. C'est un peu comme si tu demandais à une maman d'avoir un diplôme de linguistique pour apprendre à parler à son enfant (prenez cette comparaison, toute proportion gardée, hein ! Mais bon connaissant le forum, je sais que ça sera déformé, amplifié, etc...). Les instits, quand nous étions gamins, étaient recruté au bac (alors bien sûr tu vas me dire que le bac désormais, etc).
Cela étant, de nombreux instits le deviennent vers 30 ans, en seconde carrière à l'heure actuelle. Pour beaucoup le choix du CRPE est là avant tout parce qu'il est académique et j'en connais pas mal qui ont réussi la même années CAPES et CRPE et choisi ce dernier justement pour être sûr de rester avec leur famille. Et ces mêmes personnes ont souvent un niveau bien supérieur aux attendus et ont le concours haut la main (d'ailleurs beaucoup de femmes scientifiques, docteurs qui ne trouvent pas de boulot en Ile de France). Faudrait peut-être arrêter un peu votre délire de supériorité !
Après vous savez quoi, des fautes je n'en faisais que très rarement avant d'être PE. Voir 6 h (enfin 8h si on rajoute le temps des corrections) par jour un français déformé (et c'est normal pour des enfants qui apprennent à écrire), entendre aussi constamment des erreurs, tout cela participe à laisser passer des erreurs qu'on ne commettait pas avant. Par exemple, moi j'ai souvent appris par imitation et le fait de travailler avec des enfants m'a joué bien des tours...
Enfin dernière chose, continuez de trouver cela normal qu'on ne recrute pas des gens soi-disant avec un niveau trop faible : l'Etat est en train de fermer le recrutement de telle manière qu'il le fait avec l'accord de la profession ! Quand 1/3 des personnes seront des contractuels et qu'on ne vous proposera d'avancement ou de mutation qu'à la condition de changer de statut, il ne faudra pas venir se plaindre : c'est exactement ce qui est en train de se produire. Ils sont en train de dégraisser le mammouth en envoyant de la poudre aux yeux. Ce que je ne comprends pas, c'est comment autant de profs, du haut de leur supériorité, ne le voit même pas...
Dis Supersoso, t'aurais pas quelques complexes là?? Non parce qu'il me semble beaucoup qu'un grand nombre d'entre nous se plaignent du fait que la formation universitaire soit défaillante suite à un secondaire aussi défaillant!!!
Si t'as lu les interventions tu auras remarqué que Rikki se plaignait du niveau de ses jeunes collègues, ce n'est peut-être pas par mépris des instits ou supériorité intellectuelle puisqu'elle l'est elle-même!! Moi, j'ai dit à quel point mon capes interne d'allemand ne ressemblait à rien et ne servait surtout pas à faire la preuve de mes connaissances en allemand!!
Donc bon ça va! Je trouve que c'est à la gloire des enseignants de se plaindre du faible niveau de culture gen. des enseignants! C'est bien parce que l'instituteur est le premier tuteur que c'est inadmissible, insupportable et violent que le niveau puisse être si bas.Et il est si bas, parce que les conditions de travail sont telles que personne ne veut plus y aller (voir les taux de réussite à Créteil!).
Moi en matière d'instruction, je vise presque l'exil à l'étranger tellement ma confiance est aujourd'hui inexistante! (pour le primaire comme le secondaire rassure-toi! )
- Spoiler:
- je vous ai dit que l'une de mes collègues prof d'espagnol n'a JAMAIS mis les pieds dans un pays hispanophone???
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- LeclochardEmpereur
John a écrit:Ca, je veux bien croire que c'est très perturbant à la longue !Voir 6 h (enfin 8h si on rajoute le temps des corrections) par jour un français déformé (et c'est normal pour des enfants qui apprennent à écrire), entendre aussi constamment des erreurs, tout cela participe à laisser passer des erreurs qu'on ne commettait pas avant.
D'où l'importance de lire. Celui qui n'a pas une formation littéraire solide et qui se contente de feuilleter Tv magazine va rapidement écrire n'importe quoi. (Les gomes par ex)
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- supersosoSage
Leclochard a écrit:John a écrit:
Ca, je veux bien croire que c'est très perturbant à la longue !
D'où l'importance de lire. Celui qui n'a pas une formation littéraire solide et qui se contente de feuilleter Tv magazine va rapidement écrire n'importe quoi. (Les gomes par ex)
Encore faut-il en avoir le temps...
- supersosoSage
philann a écrit:supersoso a écrit:Enfin là, faut arrêter un peu : ce qui est aberrant dans l'histoire du CRPE cette année, c'est que certaines des personnes recalées avaient justement eu des bonnes notes par ailleurs, et étaient bien au-dessus des seuils (avec un 0,1, elles auraient été bien classées malgré tout). On a justement recalé par le 0 des personnes qui avaient largement le contenu disciplinaire pour recruter par ailleurs très bas. De plus, c'est à ces mêmes personnes que l'on propose des emplois de contractuels l'année prochaine.
Alors vous pouvez continuer de vous gausser sur le niveau des instits, continuer à croire que la plupart ne comprennent rien à rien et sont nuls en maths et en orthographe.
Cela étant Igniatius, il est faux de croire que travailler les maths avec des gamins de 3 à 10 ans nécessite un savoir disciplinaire au-delà de la 3ème : la difficulté dans le primaire est justement de faire comprendre et utiliser, à des bouts de choux n'ayant à la base aucune de ces connaissances, des entités abstraites et des techniques. Il faut leur apprendre à savoir faire et surtout à savoir quand le faire. La maîtrise d'un savoir mathématique plus élaboré ne t'aide en rien dans cette perspective, honnêtement. C'est un peu comme si tu demandais à une maman d'avoir un diplôme de linguistique pour apprendre à parler à son enfant (prenez cette comparaison, toute proportion gardée, hein ! Mais bon connaissant le forum, je sais que ça sera déformé, amplifié, etc...). Les instits, quand nous étions gamins, étaient recruté au bac (alors bien sûr tu vas me dire que le bac désormais, etc).
Cela étant, de nombreux instits le deviennent vers 30 ans, en seconde carrière à l'heure actuelle. Pour beaucoup le choix du CRPE est là avant tout parce qu'il est académique et j'en connais pas mal qui ont réussi la même années CAPES et CRPE et choisi ce dernier justement pour être sûr de rester avec leur famille. Et ces mêmes personnes ont souvent un niveau bien supérieur aux attendus et ont le concours haut la main (d'ailleurs beaucoup de femmes scientifiques, docteurs qui ne trouvent pas de boulot en Ile de France). Faudrait peut-être arrêter un peu votre délire de supériorité !
Après vous savez quoi, des fautes je n'en faisais que très rarement avant d'être PE. Voir 6 h (enfin 8h si on rajoute le temps des corrections) par jour un français déformé (et c'est normal pour des enfants qui apprennent à écrire), entendre aussi constamment des erreurs, tout cela participe à laisser passer des erreurs qu'on ne commettait pas avant. Par exemple, moi j'ai souvent appris par imitation et le fait de travailler avec des enfants m'a joué bien des tours...
Enfin dernière chose, continuez de trouver cela normal qu'on ne recrute pas des gens soi-disant avec un niveau trop faible : l'Etat est en train de fermer le recrutement de telle manière qu'il le fait avec l'accord de la profession ! Quand 1/3 des personnes seront des contractuels et qu'on ne vous proposera d'avancement ou de mutation qu'à la condition de changer de statut, il ne faudra pas venir se plaindre : c'est exactement ce qui est en train de se produire. Ils sont en train de dégraisser le mammouth en envoyant de la poudre aux yeux. Ce que je ne comprends pas, c'est comment autant de profs, du haut de leur supériorité, ne le voit même pas...
Dis Supersoso, t'aurais pas quelques complexes là?? Non parce qu'il me semble beaucoup qu'un grand nombre d'entre nous se plaignent du fait que la formation universitaire soit défaillante suite à un secondaire aussi défaillant!!!
Si t'as lu les interventions tu auras remarqué que Rikki se plaignait du niveau de ses jeunes collègues, ce n'est peut-être pas par mépris des instits ou supériorité intellectuelle puisqu'elle l'est elle-même!! Moi, j'ai dit à quel point mon capes interne d'allemand ne ressemblait à rien et ne servait surtout pas à faire la preuve de mes connaissances en allemand!!
Donc bon ça va! Je trouve que c'est à la gloire des enseignants de se plaindre du faible niveau de culture gen. des enseignants! C'est bien parce que l'instituteur est le premier tuteur que c'est inadmissible, insupportable et violent que le niveau puisse être si bas.Et il est si bas, parce que les conditions de travail sont telles que personne ne veut plus y aller (voir les taux de réussite à Créteil!).
Moi en matière d'instruction, je vise presque l'exil à l'étranger tellement ma confiance est aujourd'hui inexistante! (pour le primaire comme le secondaire rassure-toi! )
- Spoiler:
je vous ai dit que l'une de mes collègues prof d'espagnol n'a JAMAIS mis les pieds dans un pays hispanophone???
Non Philann, aucun complexe d'infériorité : je vous lis simplement (très attentivement d'ailleurs ! Mais tu m'accorderas (ou pas;) ) le fait de ne pas rendre explicites tous les présupposés de tout ce qui est dit sur les instits et de faire un raccourci : j'ai plein d'autres choses à faire par ailleurs )
Et si tu me relis bien, je dis aussi qu'on est en train de dégraisser le mammouth avec l'accord de la profession !
Quant à Rikki, le fait qu'elle soit instit n'empêche pas qu'elle ne voit comme beaucoup d'entre vous qu'une sélection justifiée. Or, et c'est bien là que le problème se pose, parmi les personnes recalées avec un zéro, certains avaient des notes bien au-delà des barres ! On s'est refusé le recrutement de gens qui avaient les qualités disciplinaires au profit de personnes qui ne les ont pas... Et on justifie le fait de ne pas recruter à hauteur des besoins par le faible niveau des personnes recrutés. Mais de fait, en agissant ainsi, on change les statut ! Puisqu'on va être obligé de prendre des contractuels...
Alors tu trouves que c'est à la gloire des enseignants de se plaindre du niveau ? Ce serait le cas s'il n'y avait pas autre chose derrière. Mais là, ce qui se profile, c'est le changement de nos statuts (oui j'aime bien jouer les Cassandre !). Et moi je crois que vous foncez tête baissée dans le piège !
- LeclochardEmpereur
supersoso a écrit:Leclochard a écrit:
D'où l'importance de lire. Celui qui n'a pas une formation littéraire solide et qui se contente de feuilleter Tv magazine va rapidement écrire n'importe quoi. (Les gomes par ex)
Encore faut-il en avoir le temps...
Tu affirmes que les professeurs des écoles ne lisent plus? Tu ne généralises pas abusivement, là?
Mon expérience, c'est que ceux qui ont l'habitude de lire continuent de le faire dès qu'ils le peuvent (moments de pause, en week-end, en vacances..) car c'est un plaisir pour eux. Ceux qui n'ont jamais pratiqué cette activité ont peu de chance de s'y mettre en entrant dans le métier, c'est vrai.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- NLM76Grand Maître
Pour ma part, je crains que la réalité soit différente : les zéros qui sanctionneraient une nullité crasse en français ou en maths seraient effectivement une note d'espoir. Mais au vu des gens qui sont jurys du CRPE, comment ne pas penser que les zéros aient pu être donnés à des gens qui n'auraient pas été politiquement corrects? Et je ne parle pas seulement du délire pédago-gnan-gnan, mais aussi des compléments d'objet de lieu et autres conditionnels de l'indicatif, etc.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- supersosoSage
Leclochard a écrit:supersoso a écrit:
Encore faut-il en avoir le temps...
Tu affirmes que les professeurs des écoles ne lisent plus? Tu ne généralises pas abusivement, là?
Mon expérience, c'est que ceux qui ont l'habitude de lire continuent de le faire dès qu'ils le peuvent (moments de pause, en week-end, en vacances..) car c'est un plaisir pour eux. Ceux qui n'ont jamais pratiqué cette activité ont peu de chance de s'y mettre en entrant dans le métier, c'est vrai.
Beaucoup de PE n'ont matériellement pas le temps de lire ! Et sont trop crevé le soir. Quant au w-e, ils préparent leur semaine (au moins jusqu'au mardi) et le mercredi, idem. Le soir, souvent il y a des corrections. Et la fatigue de la journée fait qu'il est quasi impossible de lire. Mais je généralise, il est vrai ou plutôt je fais comme toi, je fais parler "mon expérience" !
Et donc mon expérience (puisqu'on en est là), c'est que la plupart des PE sont tellement rincés qu'ils ne lisent plus ou si peu (hormis pendant les grandes vacances et encore quand tu n'as pu qu'à grand peine profité de ta famille pendant l'année scolaire, tu fais passer tes enfants avant la lecture !) même ceux qui lisaient beaucoup !
- philannDoyen
Nim76 et Supersoso, j'espère sincèrement que vous vous trompez l'une et l'autre... (mais peut-être pas en fait!)
Ceci dit je reste quand même atterrée (le mot est faible) par le concours que j'ai passé et au moins autant par le niveau de certains collègues. Je crois en prime, qu'une génération mal formée ou déformée ne voit pas du tout où est le problème.
Ce WE j'avais une soirée entre collègues et nous parlions de deux d'entre eux absents, légèrement plus âgés et ...agrégés. Certains se disaient impressionnés et parfois gênés (l'un des deux est un passionné de Wagner). ET l'une de mes collègues de dire: "C'est vrai que c'est une autre génération. Maintenant, prof ce n'est plus pareil. Nous ne sommes plus intellectuels." (en substance). J'adore, vraiment mes collègues de cette année, mais ce genre de discours, tenu le plus naturellement du monde, comme si ça allait de soi...Me fait très très peur!!!
Et par ailleurs, je ne comprends pas comment on peut ressortir du secondaire et de CINQ années de fac sans avoir pris goût à la culture au moins un peu... (ou plutôt si, hélas, je ne le comprends que trop bien!!)
C'est à pleurer!
Ceci dit je reste quand même atterrée (le mot est faible) par le concours que j'ai passé et au moins autant par le niveau de certains collègues. Je crois en prime, qu'une génération mal formée ou déformée ne voit pas du tout où est le problème.
Ce WE j'avais une soirée entre collègues et nous parlions de deux d'entre eux absents, légèrement plus âgés et ...agrégés. Certains se disaient impressionnés et parfois gênés (l'un des deux est un passionné de Wagner). ET l'une de mes collègues de dire: "C'est vrai que c'est une autre génération. Maintenant, prof ce n'est plus pareil. Nous ne sommes plus intellectuels." (en substance). J'adore, vraiment mes collègues de cette année, mais ce genre de discours, tenu le plus naturellement du monde, comme si ça allait de soi...Me fait très très peur!!!
Et par ailleurs, je ne comprends pas comment on peut ressortir du secondaire et de CINQ années de fac sans avoir pris goût à la culture au moins un peu... (ou plutôt si, hélas, je ne le comprends que trop bien!!)
C'est à pleurer!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
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2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- HérodouteGrand sage
0 = éliminatoire => heureusement !! Les jurys ont donc voulu écarter des candidats incapables de faire une démonstration en maths par exemple. Pour être PE, il faut avoir un bon niveau partout (ce qui est très difficile) mais c'est crucial selon moi. Je me rappelle encore des propos tenus par un membre de jury (et que j'ai eu en fac) ; ça donne à peu près ça : "On vous regarde en pensant que vous êtes un futur enseignant" et aussi "que vous ne devez surtout pas dire de bêtises !!
J'ai de la peine pour les candidats de ce concours qui avaient les points pour être reçus mais qui ont été éliminés par un 0... Cependant, je vivrai mal le fait que l'instituteur de mes petits ne sache pas écrire correctement Français ou expliquer simplement un théorème de base...
J'ai de la peine pour les candidats de ce concours qui avaient les points pour être reçus mais qui ont été éliminés par un 0... Cependant, je vivrai mal le fait que l'instituteur de mes petits ne sache pas écrire correctement Français ou expliquer simplement un théorème de base...
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"Le réchauffement climatique ? Deux degrés de plus, c'est que dalle, non ?", philosophe anonyme de la télé-réalité.
- supersosoSage
Nous sommes bien d'accord Philann. Mais je crois qu'effectivement on a préféré garder des gens qui étaient "pédagogiquement correct" càd qui n'ont pas les savoirs disciplinaires justement ! Et qui feront bien sagement ce qu'on leur demande de faire (et ne réfléchirons pas).
Hier je le mettais aussi en parallèle avec ce qui se passe sur les mutations dans le 1er degré. En fait, le système est complètement bloqué. Les dispo se multiplient et beaucoup songent à une reconversion (je suis bien au courant, puisque je fais parti de ces gens-là depuis le milieu de l'année scolaire). Dans la phase d'ineat/exeat, on donnait quasiment systématiquement l'exeat aux gens en dispo (puisqu'ils étaient perdus d'un côté, autant accepter de les laisser partir : si jamais ils demandaient un département déficitaire, ils avaient donc des chances), cette année le 95 par exemple n'a accordé aucun exeat de ce type...
Je crois qu'il y a 2 calculs parallèles : on veut des gens qui ne réfléchissent plus et on veut recruter le moins possible mais sans le dire.
Hier je le mettais aussi en parallèle avec ce qui se passe sur les mutations dans le 1er degré. En fait, le système est complètement bloqué. Les dispo se multiplient et beaucoup songent à une reconversion (je suis bien au courant, puisque je fais parti de ces gens-là depuis le milieu de l'année scolaire). Dans la phase d'ineat/exeat, on donnait quasiment systématiquement l'exeat aux gens en dispo (puisqu'ils étaient perdus d'un côté, autant accepter de les laisser partir : si jamais ils demandaient un département déficitaire, ils avaient donc des chances), cette année le 95 par exemple n'a accordé aucun exeat de ce type...
Je crois qu'il y a 2 calculs parallèles : on veut des gens qui ne réfléchissent plus et on veut recruter le moins possible mais sans le dire.
- InvitéInvité
supersoso a écrit:Enfin là, faut arrêter un peu : ce qui est aberrant dans l'histoire du CRPE cette année, c'est que certaines des personnes recalées avaient justement eu des bonnes notes par ailleurs, et étaient bien au-dessus des seuils (avec un 0,1, elles auraient été bien classées malgré tout). On a justement recalé par le 0 des personnes qui avaient largement le contenu disciplinaire pour recruter par ailleurs très bas. De plus, c'est à ces mêmes personnes que l'on propose des emplois de contractuels l'année prochaine.
Alors vous pouvez continuer de vous gausser sur le niveau des instits, continuer à croire que la plupart ne comprennent rien à rien et sont nuls en maths et en orthographe.
Cela étant Igniatius, il est faux de croire que travailler les maths avec des gamins de 3 à 10 ans nécessite un savoir disciplinaire au-delà de la 3ème : la difficulté dans le primaire est justement de faire comprendre et utiliser, à des bouts de choux n'ayant à la base aucune de ces connaissances, des entités abstraites et des techniques. Il faut leur apprendre à savoir faire et surtout à savoir quand le faire. La maîtrise d'un savoir mathématique plus élaboré ne t'aide en rien dans cette perspective, honnêtement. C'est un peu comme si tu demandais à une maman d'avoir un diplôme de linguistique pour apprendre à parler à son enfant (prenez cette comparaison, toute proportion gardée, hein ! Mais bon connaissant le forum, je sais que ça sera déformé, amplifié, etc...). Les instits, quand nous étions gamins, étaient recruté au bac (alors bien sûr tu vas me dire que le bac désormais, etc).
Cela étant, de nombreux instits le deviennent vers 30 ans, en seconde carrière à l'heure actuelle. Pour beaucoup le choix du CRPE est là avant tout parce qu'il est académique et j'en connais pas mal qui ont réussi la même années CAPES et CRPE et choisi ce dernier justement pour être sûr de rester avec leur famille. Et ces mêmes personnes ont souvent un niveau bien supérieur aux attendus et ont le concours haut la main (d'ailleurs beaucoup de femmes scientifiques, docteurs qui ne trouvent pas de boulot en Ile de France). Faudrait peut-être arrêter un peu votre délire de supériorité !
Après vous savez quoi, des fautes je n'en faisais que très rarement avant d'être PE. Voir 6 h (enfin 8h si on rajoute le temps des corrections) par jour un français déformé (et c'est normal pour des enfants qui apprennent à écrire), entendre aussi constamment des erreurs, tout cela participe à laisser passer des erreurs qu'on ne commettait pas avant. Par exemple, moi j'ai souvent appris par imitation et le fait de travailler avec des enfants m'a joué bien des tours...
Enfin dernière chose, continuez de trouver cela normal qu'on ne recrute pas des gens soi-disant avec un niveau trop faible : l'Etat est en train de fermer le recrutement de telle manière qu'il le fait avec l'accord de la profession ! Quand 1/3 des personnes seront des contractuels et qu'on ne vous proposera d'avancement ou de mutation qu'à la condition de changer de statut, il ne faudra pas venir se plaindre : c'est exactement ce qui est en train de se produire. Ils sont en train de dégraisser le mammouth en envoyant de la poudre aux yeux. Ce que je ne comprends pas, c'est comment autant de profs, du haut de leur supériorité, ne le voit même pas...
Quand ma soeur a passé le concours, ce n'est pas le 0 qui était éliminatoire, mais toute note en dessous de 5.
Les 0 du jury servent à ce que certains candidats ne se retrouvent pas pendant toute une carrière devant des élèves. L'hypocrisie de la chose étant qu'il est vraisemblable que certains le seront quand même, mais comme contractuel.
Soit on décide que seul l'écrit suffit à sélectionner un candidat, et dans ce cas là, on ne fait pas d'oral et donc on pense que seul le savoir disciplinaire est utile pour sélectionner un prof.
Soit on pense qu'un candidat doit avoir un certain comportement à l'oral, éventuellement qu'il doit avoir un minimum de recul vis à vis de sa future profession, et on est bien obligé de voir comment il réagi fasse à un jury.
Qu'on ne donne pas le concours à une personne dont on pense qu'il court au casse pipe ne me semble pas être une façon de faire de l'élitisme. Il y a quand même après des enfants à qui on doit donner un prof qui tient la route.
Et je ne vois pas non plus l'utilité de donner le concours à quelqu'un qui a peut de chance d'être titularisé un an après.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
supersoso a écrit:Je crois qu'il y a 2 calculs parallèles : on veut des gens qui ne réfléchissent plus et on veut recruter le moins possible mais sans le dire.
Au contraire, on élimine, malgré le nombre de postes offerts, des candidats ne sachant pas réfléchir dans une discipline. Je trouve cela très sain au contraire.
- supersosoSage
Hérodoute a écrit:0 = éliminatoire => heureusement !! Les jurys ont donc voulu écarter des candidats incapables de faire une démonstration en maths par exemple. Pour être PE, il faut avoir un bon niveau partout (ce qui est très difficile) mais c'est crucial selon moi. Je me rappelle encore des propos tenus par un membre de jury (et que j'ai eu en fac) ; ça donne à peu près ça : "On vous regarde en pensant que vous êtes un futur enseignant" et aussi "que vous ne devez surtout pas dire de bêtises !!
J'ai de la peine pour les candidats de ce concours qui avaient les points pour être reçus mais qui ont été éliminés par un 0... Cependant, je vivrai mal le fait que l'instituteur de mes petits ne sache pas écrire correctement Français ou expliquer simplement un théorème de base...
Qu'est-ce que tu en sais ?
Si c'était le cas, leurs écrits en maths auraient dû avoir 0.
Il y a de fortes chances pour que les 0 aient sanctionné des personnes qui ne sortaient pas le "dogme" pédagogiste attendu...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Will.T a écrit:
Soit on décide que seul l'écrit suffit à sélectionner un candidat, et dans ce cas là, on ne fait pas d'oral et donc on pense que seul le savoir disciplinaire est utile pour sélectionner un prof.
Soit on pense qu'un candidat doit avoir un certain comportement à l'oral, éventuellement qu'il doit avoir un minimum de recul vis à vis de sa future profession, et on est bien obligé de voir comment il réagi fasse à un jury.
Qu'on ne donne pas le concours à une personne dont on pense qu'il court au casse pipe ne me semble pas être une façon de faire de l'élitisme. Il y a quand même après des enfants à qui on doit donner un prof qui tient la route.
Et je ne vois pas non plus l'utilité de donner le concours à quelqu'un qui a peut de chance d'être titularisé un an après.
- philannDoyen
Ce qui est bien avec l'EN...c'est que le pire est toujours sûr!!!
Mais comment fait-on dans ce pays pour s'instruire quand on a pas les parents derrière??
pour ta reconversion.
Mais comment fait-on dans ce pays pour s'instruire quand on a pas les parents derrière??
pour ta reconversion.
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2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- InvitéInvité
supersoso a écrit:
Il y a de fortes chances pour que les 0 aient sanctionné des personnes qui ne sortaient pas le "dogme" pédagogiste attendu...
Qu'est-ce que tu en sais.
il y a de fortes chances pour qu'ils aient sanctionné des candidats dont la prestation orale fait qu'on a vu qu'il ne valait mieux pas confier des enfants. Des candidats peut-être pas trop mauvais sur le papier mais totalement immature par exemple.
- HérodouteGrand sage
damanhour a écrit:On a aussi les étudiants dont on gonfle les notes pour qu'ils aient 10 de moyenne et éviter ainsi de ne plus avoir assez d'inscription l'année suivante. En gros, tu mets 8 et celui-ci se transforme en 10,5 comme par magie si tu n'as pas eu la finesse de le faire toi même.
+1 => Et le pire vient après : en maîtrise, j'ai vu des étudiants avoir leur maîtrise avec un 10/20 alors qu'ils n'avaient rien foutu... On pouvait avoir une maîtrise avec un mémoire bidon, pompé sur le net...
Le plus dégoûtant est pour ceux qui ont énormément bossé leur maîtrise et qui ont eu une excellente note => ben, ils ont le même diplôme que ceux qui ont eu 10/20 sans faire grand chose... Certes, c'est gratifiant une bonne note mais ça ne sert donc à rien, alors pourquoi bosser ?
Voilà ce qu'on apprend vraiment en fac ? faites le minimum et ça passera toujours ?...
- HérodouteGrand sage
supersoso a écrit:Hérodoute a écrit:0 = éliminatoire => heureusement !! Les jurys ont donc voulu écarter des candidats incapables de faire une démonstration en maths par exemple. Pour être PE, il faut avoir un bon niveau partout (ce qui est très difficile) mais c'est crucial selon moi. Je me rappelle encore des propos tenus par un membre de jury (et que j'ai eu en fac) ; ça donne à peu près ça : "On vous regarde en pensant que vous êtes un futur enseignant" et aussi "que vous ne devez surtout pas dire de bêtises !!
J'ai de la peine pour les candidats de ce concours qui avaient les points pour être reçus mais qui ont été éliminés par un 0... Cependant, je vivrai mal le fait que l'instituteur de mes petits ne sache pas écrire correctement Français ou expliquer simplement un théorème de base...
Qu'est-ce que tu en sais ?
Si c'était le cas, leurs écrits en maths auraient dû avoir 0.
Il y a de fortes chances pour que les 0 aient sanctionné des personnes qui ne sortaient pas le "dogme" pédagogiste attendu...
@ Supersoso : Qu'est-ce que tu en sais ?
L'écrit n'a jamais été suffisant pour déterminer si une personne pouvait enseigner : lors des préparations capes/agreg j'ai vu des candidats être bons à l'écrit mais incapables de présenter un exposé, une démonstration à l'oral... Y en a même eu un qui bougeait sur lui-même (un peu comme le mouvement de rotation de la Terre sur elle-même... mais heureusement il ne faisait pas un tour complet lui !! lol)
edit :
https://www.neoprofs.org/t61293-merci-pour-les-changements-techniquesqui-simplifient-les-posts#2018318
On peut utiliser l’icône "basculer le mode d'édition" (la toute dernière en forme de feuille ) pour retrouver les balises.
- supersosoSage
Will.T a écrit:supersoso a écrit:Enfin là, faut arrêter un peu : ce qui est aberrant dans l'histoire du CRPE cette année, c'est que certaines des personnes recalées avaient justement eu des bonnes notes par ailleurs, et étaient bien au-dessus des seuils (avec un 0,1, elles auraient été bien classées malgré tout). On a justement recalé par le 0 des personnes qui avaient largement le contenu disciplinaire pour recruter par ailleurs très bas. De plus, c'est à ces mêmes personnes que l'on propose des emplois de contractuels l'année prochaine.
Alors vous pouvez continuer de vous gausser sur le niveau des instits, continuer à croire que la plupart ne comprennent rien à rien et sont nuls en maths et en orthographe.
Cela étant Igniatius, il est faux de croire que travailler les maths avec des gamins de 3 à 10 ans nécessite un savoir disciplinaire au-delà de la 3ème : la difficulté dans le primaire est justement de faire comprendre et utiliser, à des bouts de choux n'ayant à la base aucune de ces connaissances, des entités abstraites et des techniques. Il faut leur apprendre à savoir faire et surtout à savoir quand le faire. La maîtrise d'un savoir mathématique plus élaboré ne t'aide en rien dans cette perspective, honnêtement. C'est un peu comme si tu demandais à une maman d'avoir un diplôme de linguistique pour apprendre à parler à son enfant (prenez cette comparaison, toute proportion gardée, hein ! Mais bon connaissant le forum, je sais que ça sera déformé, amplifié, etc...). Les instits, quand nous étions gamins, étaient recruté au bac (alors bien sûr tu vas me dire que le bac désormais, etc).
Cela étant, de nombreux instits le deviennent vers 30 ans, en seconde carrière à l'heure actuelle. Pour beaucoup le choix du CRPE est là avant tout parce qu'il est académique et j'en connais pas mal qui ont réussi la même années CAPES et CRPE et choisi ce dernier justement pour être sûr de rester avec leur famille. Et ces mêmes personnes ont souvent un niveau bien supérieur aux attendus et ont le concours haut la main (d'ailleurs beaucoup de femmes scientifiques, docteurs qui ne trouvent pas de boulot en Ile de France). Faudrait peut-être arrêter un peu votre délire de supériorité !
Après vous savez quoi, des fautes je n'en faisais que très rarement avant d'être PE. Voir 6 h (enfin 8h si on rajoute le temps des corrections) par jour un français déformé (et c'est normal pour des enfants qui apprennent à écrire), entendre aussi constamment des erreurs, tout cela participe à laisser passer des erreurs qu'on ne commettait pas avant. Par exemple, moi j'ai souvent appris par imitation et le fait de travailler avec des enfants m'a joué bien des tours...
Enfin dernière chose, continuez de trouver cela normal qu'on ne recrute pas des gens soi-disant avec un niveau trop faible : l'Etat est en train de fermer le recrutement de telle manière qu'il le fait avec l'accord de la profession ! Quand 1/3 des personnes seront des contractuels et qu'on ne vous proposera d'avancement ou de mutation qu'à la condition de changer de statut, il ne faudra pas venir se plaindre : c'est exactement ce qui est en train de se produire. Ils sont en train de dégraisser le mammouth en envoyant de la poudre aux yeux. Ce que je ne comprends pas, c'est comment autant de profs, du haut de leur supériorité, ne le voit même pas...
Quand ma soeur a passé le concours, ce n'est pas le 0 qui était éliminatoire, mais toute note en dessous de 5.
Les 0 du jury servent à ce que certains candidats ne se retrouvent pas pendant toute une carrière devant des élèves. L'hypocrisie de la chose étant qu'il est vraisemblable que certains le seront quand même, mais comme contractuel.
Soit on décide que seul l'écrit suffit à sélectionner un candidat, et dans ce cas là, on ne fait pas d'oral et donc on pense que seul le savoir disciplinaire est utile pour sélectionner un prof.
Soit on pense qu'un candidat doit avoir un certain comportement à l'oral, éventuellement qu'il doit avoir un minimum de recul vis à vis de sa future profession, et on est bien obligé de voir comment il réagi fasse à un jury.
Qu'on ne donne pas le concours à une personne dont on pense qu'il court au casse pipe ne me semble pas être une façon de faire de l'élitisme. Il y a quand même après des enfants à qui on doit donner un prof qui tient la route.
Et je ne vois pas non plus l'utilité de donner le concours à quelqu'un qui a peut de chance d'être titularisé un an après.
Oui mais là, on ne parle pas de quelques cas isolés. Ce sont des centaines de personnes qui ont été recalées.
Et vu les procédures des concours, il me semble difficile de dire de quelqu'un sans le voir en classe qu'il a peu de chances pour ne pas être titularisé.
Je maintiens. Je ne fais pas du tout la même lecture que vous de ce qui se passe. Pour ma part, ce qui se profile, c'est que puisque les concours n'arrivent plus à recruter (regardez ! ça fait plusieurs années qu'on ne peut plus recruter selon les besoins), on va faire passer le statut de contractuel comme la norme. Et ça viendra dans maxi 2-3 ans. Et dès que l'on voudra une mutation, on finira par être obligé de passer par un contrat...
Si tu vas sur EDP, tu verras que certains avec au final des moyenne de 12 ou 13/20 malgré le 0 ne sont pas recrutés alors que d'autres sont recrutés avec 6,1. Il faut arrêter ! Ce sont pour certains des gens qui ont eu des notes très correctes aux autres oraux.
On leur a certainement laissé entendre qu'il ne fallait pas recruter tout le monde sauf qu'au final ça s'est fait en dépit du bon sens ! ET malheureusement je pense que ça n'est pas les moins bons que l'on voit partir sur ce coup !
- supersosoSage
Will.T a écrit:supersoso a écrit:
Il y a de fortes chances pour que les 0 aient sanctionné des personnes qui ne sortaient pas le "dogme" pédagogiste attendu...
Qu'est-ce que tu en sais.
il y a de fortes chances pour qu'ils aient sanctionné des candidats dont la prestation orale fait qu'on a vu qu'il ne valait mieux pas confier des enfants. Des candidats peut-être pas trop mauvais sur le papier mais totalement immature par exemple.
Peut-être pour avoir déjà vécu ce type d'oral, je sais aussi qu'il y a un certain nombre d'attendu qui ne sont pas forcément raccord avec le fait de se tenir devant une classe (Et pour avoir traité de "3 formes de la temporalité chez claude ponti" pour des ce2 qui avait beaucoup plu à une IEN mais qui n'avait aucun sens en primaire, je m'en suis aperçue par la suite, je sais que ça tient à peu de choses) !
Que des personnes ont eu par exemple des bonnes notes aux autres oraux, de bonnes notes aux écrits mais sont recalés sur Agir en fonctionnaire avec ce 0, ou en maths.
Va lire les témoignages sur Edp c'est édifiant. Et beaucoup de personnes avec un peu de bouteille ont justement été recalées...
- DinaaaExpert spécialisé
Hérodoute a écrit:
Voilà ce qu'on apprend vraiment en fac ? faites le minimum et ça passera toujours ?...
Nan, ça les élèves l'abordent au primaire, le révisent au collège et l'intègrent définitivement au lycée.
Alors en Fac, ils font forcément autre chose... mais quoi ?
- IgniatiusGuide spirituel
buster Keaton a écrit:Igniatius a écrit:Les élèves vont découvrir la pratique du théorème fondamental de la dynamique en prépa : incroyable !
Et ils sortent bachelier scientifique sans n'avoir jamais entendu parlé en cours de physique de la poussée d'Archimède ou de la décroissance radioactive. Rien que ça ....
( Ni biensur de ce qu'est un condensateur, une bobine, un transistor, un ampli-op etc etc .... )
Ce qui peut être considéré comme étonnant puisque la réforme Châtel était censée renforcer la filière scientifique.
Ah ah ah !
Nota : je crois qu'ils évoquent quand même la décroissance radioactive, non ?
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- supersosoSage
philann a écrit:Ce qui est bien avec l'EN...c'est que le pire est toujours sûr!!!
Mais comment fait-on dans ce pays pour s'instruire quand on a pas les parents derrière??
:fleurs:pour ta reconversion.
Merci Philann (bah je tente les capes cette année et je vais réfléchir à la suite tranquillement). J'ai même envisagé de démissionner pour devenir contractuel ou éventuellement repasser le CRPE (sauf que me retaper une année d'infantilisation complète, franchement )
Mais oui le pire est toujours sûr, malheureusement . Ce qui se profile à la rentrée de septembre avec ce manque de recrutement, ce sont des centaines d'emplois de contractuels dans les académies de Créteil et Versailles par exemple. Et ils ne sont même pas sûr d'être pourvus. Très vite, à mon avis, il va y avoir de gros passage vers le privé (car quand pas d'instit dans une classe ni remplaçants, c'est toutes les classes de l'école qui sont pénalisées car on est obligé de répartir les élèves : pour peu qu'on ait déjà une classe assez chargée (29-30), on peut se retrouver vite avec 38 gamins dans une classe (on les met comme on peut par terre ). Et on espère qu'aucun autre collègue ne sera absent jusqu'au retour du premier, ou l'arrivée tant espérée du contractuel. Imaginez si ça dure (comme cela a été le cas à Créteil cette année, où la situation a déjà été catastrophique). C'est ça qu'il y aura en septembre dans les académies où ils n'auront pas pourvu tous les postes. Les conditions de travail de tous les instits vont s'en trouver encore dégradées et les gamins vous arriveront dans un état encore plus lamentable.
Derrière ça, les parents ayant de l'argent paieront pour avoir une école qui ait les conditions d'enseigner quelques chose à leurs enfants. Et les pauvres ? Bah qu'ils ne se plaignent pas ! On leur laisse encore une école publique (avec des gens qu'on recrute avec 5 de moyenne mais où on refuse d'autres avec 12 :shock:).
Et le pire, c'est que ça ne choque pas grand monde (il n'y a qu'à lire ce qui a été écrit par les uns et les autres : c'est normal de mettre un 0 et par principe c'est forcément que les gens n'étaient pas bon). On n'en est plus à sauvegarder un certain niveau, là, mais juste un minimum de service publique... D'autant que les jurys du CRPE sont constitués par desIEN, CPC, PIUMF, PEMF et prof du secondaires. Si vous regardez bien, les 4 premiers sont justement ceux qui maintiennent les doctrines pédagogistes... Or, on sait à quel point ils pensent que le disciplinaire importe peu !
- terrygatoNiveau 5
Si je peux faire part de mon expérience, moi aussi j'ai été recalée à cette épreuve avec un zéro éliminatoire alors que toutes mes autres notes, orales et écrites, étaient franchement bonnes, je l'ai appris ensuite. Ce n'est pas moi qui dirait que ce zéro était immérité, bien que j'ai pris un vrai coup de massue quand je l'ai su. Je ne m'y attendais pas du tout vu que mon épreuve s'était bien déroulée.
Je l'ai passé en 2009, la dernière année avant qu'il ne faille un bac +5 pour le tenter (j'ai une maîtrise...) et les quotas étaient ultra stricts d'où l'usage courant de ce zéro à l'épreuve "oral pro" pour faire le ménage...
A l'époque, c'était à la fois oral pro et présentation d'une option, dans mon cas littérature jeunesse où je m'étais vraiment régalée à présenter une pièce (au programme) et à proposer un travail dessus.
Je ne pense pas que je méritais zéro : j'ai vraiment bien bossé, j'ai répondu à leurs questions, ils ne m'ont coincée nulle part. Mais je méritais sans doute d'être recalée, alors j'ai du accepter que le zéro était leur façon de le faire.
Comme Will l'a écrit, il y a forcément des raisons.
Pour moi, aujourd'hui, elles sont évidentes. J'ai passé ce concours en candidate libre, le préparant toute seule chez moi. Aucun interlocuteur, aucun référent, aucun pote professeur des écoles pour me briefer, aucune envie d'aller gratter l'IUFM. J'avais un tout petit bébé à la maison et je devais jongler entre les réveils et le bûchage, pas le temps d'aller me balader à droite à gauche.
Grosse erreur. On peut apprendre beaucoup de choses dans les livres, mais effectivement le jury de CRPE est extrêmement conformiste, et l'attitude "fonctionnaire" est une discipline qu'il faut savoir maîtriser...Le jour J j'ai découvert (par 45° C je précise) une armada de filles en tailleur collants talon à l'oral...J'étais en petite robe sandale, genre "après je vais à la plage...". D'accord, c'était pas très intelligent. De mémoire cependant je passais mes oraux à la fac de cette façon et je n'étais pas jugée là dessus, et je suis toujours assez naturelle aux entretiens d'embauche aussi (pourquoi faire croire à quelqu'un qu'on sait marcher en talon quand ce n’est pas le cas???).
Mais ma pire faute c'était mon honnêteté intellectuelle, mon non-conformisme. J'ai appris par la suite qu'il valait mieux taire ses opinions, mais ce jour-là, quand les examinateurs me demandaient si j'avais entendu parler de telle réforme, je développais en indiquant ses points positifs et ses limites, voire carrément son ineptie...Grosse, énorme erreur. 24h en IUFM m'auraient permis d'éviter ces écueils.
Aussi, je n'ai qu'un conseil à donner : ne jamais se préparer tout seul. A la fin des épreuves, il reste un "lot" : il faut avoir l'intelligence non pas de "sortir du lot" mais d'être de ceux qui n'en sortent pas...
En l’occurrence, il y aussi, je pense, qu'ils n'aimaient pas du tout mon cursus universitaire éclectique (j'ai changé de discipline quasiment chaque année et j'ai plusieurs licences) et aussi le fait qu'ils n'appréciaient pas les profils un peu trop artistiques : j'ai bien capté qu'ils étaient sceptique quant au choix du théâtre qui était pourtant dans la liste officielle. Ils ne connaissaient pas la pièce et quand j'ai dit "catharsis" ils ont cru à un gros mot...Après, c'était peut-être un jury particulièrement *on, mais en touts cas je ne les ai absolument pas pris de haut, j'y suis allée avec l'envie de démontrer ma volonté d'enseigner, pleine d'enthousiasme et d'initiatives. Et BAM, le mur!
C'est dégueulasse ces zéros, c'est clair. Un 07/20 aurait été plus légitime, mais dans ce cas ils n'auraient pas été certains que je ne passe pas entre les mailles du filet.
Il m'a fallu du temps pour comprendre, décortiquer et accepter. Ce qu'il en reste, de cet échec : déjà je ne le repasserai jamais, c'est trop humiliant. Deuzio s'ils attendent vraiment une attitude aussi conformiste au quotidien, soyons honnêtes, je ne suis pas faite pour ça. Au moins ça met tout le monde d'accord. Je précise par ailleurs qu'en ce moment je suis remplaçante en collège, et que depuis quelques jours, J ASSUME MES TONGS! (mes collègues aussi...)
Je l'ai passé en 2009, la dernière année avant qu'il ne faille un bac +5 pour le tenter (j'ai une maîtrise...) et les quotas étaient ultra stricts d'où l'usage courant de ce zéro à l'épreuve "oral pro" pour faire le ménage...
A l'époque, c'était à la fois oral pro et présentation d'une option, dans mon cas littérature jeunesse où je m'étais vraiment régalée à présenter une pièce (au programme) et à proposer un travail dessus.
Je ne pense pas que je méritais zéro : j'ai vraiment bien bossé, j'ai répondu à leurs questions, ils ne m'ont coincée nulle part. Mais je méritais sans doute d'être recalée, alors j'ai du accepter que le zéro était leur façon de le faire.
Comme Will l'a écrit, il y a forcément des raisons.
Pour moi, aujourd'hui, elles sont évidentes. J'ai passé ce concours en candidate libre, le préparant toute seule chez moi. Aucun interlocuteur, aucun référent, aucun pote professeur des écoles pour me briefer, aucune envie d'aller gratter l'IUFM. J'avais un tout petit bébé à la maison et je devais jongler entre les réveils et le bûchage, pas le temps d'aller me balader à droite à gauche.
Grosse erreur. On peut apprendre beaucoup de choses dans les livres, mais effectivement le jury de CRPE est extrêmement conformiste, et l'attitude "fonctionnaire" est une discipline qu'il faut savoir maîtriser...Le jour J j'ai découvert (par 45° C je précise) une armada de filles en tailleur collants talon à l'oral...J'étais en petite robe sandale, genre "après je vais à la plage...". D'accord, c'était pas très intelligent. De mémoire cependant je passais mes oraux à la fac de cette façon et je n'étais pas jugée là dessus, et je suis toujours assez naturelle aux entretiens d'embauche aussi (pourquoi faire croire à quelqu'un qu'on sait marcher en talon quand ce n’est pas le cas???).
Mais ma pire faute c'était mon honnêteté intellectuelle, mon non-conformisme. J'ai appris par la suite qu'il valait mieux taire ses opinions, mais ce jour-là, quand les examinateurs me demandaient si j'avais entendu parler de telle réforme, je développais en indiquant ses points positifs et ses limites, voire carrément son ineptie...Grosse, énorme erreur. 24h en IUFM m'auraient permis d'éviter ces écueils.
Aussi, je n'ai qu'un conseil à donner : ne jamais se préparer tout seul. A la fin des épreuves, il reste un "lot" : il faut avoir l'intelligence non pas de "sortir du lot" mais d'être de ceux qui n'en sortent pas...
En l’occurrence, il y aussi, je pense, qu'ils n'aimaient pas du tout mon cursus universitaire éclectique (j'ai changé de discipline quasiment chaque année et j'ai plusieurs licences) et aussi le fait qu'ils n'appréciaient pas les profils un peu trop artistiques : j'ai bien capté qu'ils étaient sceptique quant au choix du théâtre qui était pourtant dans la liste officielle. Ils ne connaissaient pas la pièce et quand j'ai dit "catharsis" ils ont cru à un gros mot...Après, c'était peut-être un jury particulièrement *on, mais en touts cas je ne les ai absolument pas pris de haut, j'y suis allée avec l'envie de démontrer ma volonté d'enseigner, pleine d'enthousiasme et d'initiatives. Et BAM, le mur!
C'est dégueulasse ces zéros, c'est clair. Un 07/20 aurait été plus légitime, mais dans ce cas ils n'auraient pas été certains que je ne passe pas entre les mailles du filet.
Il m'a fallu du temps pour comprendre, décortiquer et accepter. Ce qu'il en reste, de cet échec : déjà je ne le repasserai jamais, c'est trop humiliant. Deuzio s'ils attendent vraiment une attitude aussi conformiste au quotidien, soyons honnêtes, je ne suis pas faite pour ça. Au moins ça met tout le monde d'accord. Je précise par ailleurs qu'en ce moment je suis remplaçante en collège, et que depuis quelques jours, J ASSUME MES TONGS! (mes collègues aussi...)
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