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- NitaEmpereur
Je ne suis pas expérimentée, je suis fatiguée, et bientôt je serai usée...
- NestyaEsprit sacré
J'ai passé 5 ans en ZEP. C'est bon, j'ai donné! Il n'y a rien au monde qui pourrait me donner envie d'y retourner.
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- CasparProphète
Moi j'ai réussi à éviter les ZEP trop dures et honnêtement, je ne suis pas un saint laïc et je ne veux pas y aller, expérimenté ou pas.
- LefterisEsprit sacré
PROFESSEURS stagiaires, attention !Voli vola a écrit:.... Elles sont même contreproductives , elles font peur (il suffit d'écouter les stagiaires).
Non,non , je dis bien... j'inclus les M2 , EAP avec qui je discute, et j'ai été tuteur.
Exact. Ca ne m'est jamais arrivé (avantage d'arriver "âgé" et presque au dernier échelon), mais j'ai vu que quand l'humiliation n'est pas directe, elle consiste dans le fait de laisser faire.N'oublions pas non plus "pour se faire mépriser par des agents du système, qui pressent les plus récents arrivés comme des citrons et, pour certains, les humilie de bon coeur, ce qui au fond est bien pire que se faire insulter par des élèves"
Je crois que même en baissant le niveau, ça sera difficile, car il y a la durée , et en perdant moins de temps, on peut trouver autre chose au moins aussi bien rémunéré. Une mienne jeune parente a échoué dans des études universitaires, elle voulait devenir enseignante. Bien lui en a pris : elle s’est tournée vers un BTS, deux ans plus tard elle était embauchée dans sa région à un salaire qu'elle n'aurait pas eu PE .
Ils vont (continuer à) baisser le niveau requis lors du CAPES, car quelques c*uillons ayant du mal à manger et prêts à n'importe quoi, ils en trouveront toujours un peu au vu des circonstances économiques qui ne sont pas parties pour s'arranger...
Et pour les disciplines où il n'y aura personne, ils fusionneront, ou feront faire autre chose à des titulaires d'autres disciplines. ça a déjà commencé...
L'autre raison de faire ce métier peut être le temps libre, la possibilité de s'organiser (une de mes raisons, dans les difficultés qui m'ont poussées à me reconvertir), mais comme c'est menacé, et que ça se sait ...
EDIT H.S. dans le livre blanc sur la souffrance, il y a le cas Babayaga, si je ne me trompe
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Numéro 6Niveau 6
Les établissements difficiles... on y fait vraiment de l'éducation ... où on coule.... on y est vraiment solidaire .... ou on meurt.... mais on ne peut pas y être à mi-temps ... les adultes doivent "occuper le terrain".... marquer les espaces et les esprits d'élèves qui ont besoin de ce qui leur manque le plus... des repères stables.....
- Luigi_BGrand Maître
Assez d'accord avec beaucoup de choses lues ici, sur certaines réalités sociales ou professionnelles qui dépassent la stricte question des ces établissements difficiles.
Il y a quand même des choses que l'on peut faire pour améliorer leur attractivité et la stabilité des équipes.
Parmi les propositions à moyen constants ou presque :
- un léger allègement horaire, effectivement, avec la garantie institutionnelle d'un bon emploi du temps : c'est souvent primordial pour rendre respirable le travail exténuant dans un établissement difficile à des enseignants venant souvent de loin.
- une vraie politique de recrutement de personnels de direction ayant pour seul souci d'offrir aux élèves et aux enseignants des conditions de travail sereines. J'ai vu trop d'établissements partir à la dérive à cause d'un principal autoritaire envers les enseignants, démagogique envers les élèves ou les parents, absent ou sans aucune autorité, indifférent à l'absentéisme, ou encore carriériste... voire alcoolique.
- l'interdiction de la concentration dans ces établissements de toutes les difficultés : classes FLE, SEGPA, UPI, classe relais etc.
A cela s'ajoute, c'est un vrai investissement mais qui ferait honneur à la République, le principe d'un plafonnement strict des effectifs dans les zones défavorisées pour enfin avoir des établissements à taille humaine et non des usines à échec scolaire avec plus de 700 élèves comme c'est souvent le cas.
Il y a quand même des choses que l'on peut faire pour améliorer leur attractivité et la stabilité des équipes.
Parmi les propositions à moyen constants ou presque :
- un léger allègement horaire, effectivement, avec la garantie institutionnelle d'un bon emploi du temps : c'est souvent primordial pour rendre respirable le travail exténuant dans un établissement difficile à des enseignants venant souvent de loin.
- une vraie politique de recrutement de personnels de direction ayant pour seul souci d'offrir aux élèves et aux enseignants des conditions de travail sereines. J'ai vu trop d'établissements partir à la dérive à cause d'un principal autoritaire envers les enseignants, démagogique envers les élèves ou les parents, absent ou sans aucune autorité, indifférent à l'absentéisme, ou encore carriériste... voire alcoolique.
- l'interdiction de la concentration dans ces établissements de toutes les difficultés : classes FLE, SEGPA, UPI, classe relais etc.
A cela s'ajoute, c'est un vrai investissement mais qui ferait honneur à la République, le principe d'un plafonnement strict des effectifs dans les zones défavorisées pour enfin avoir des établissements à taille humaine et non des usines à échec scolaire avec plus de 700 élèves comme c'est souvent le cas.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- PaddyHabitué du forum
Je ne repars là-haut pour rien au monde. Ni meilleur salaire, ni allègement horaire. Rien. Si on me le demande, je démissionne dans l'heure.
- ErgoDevin
Quand même, j'ai l'impression que le problème est mal pris. J'endosse donc ma petite cape de naïveté et d'idéalisme et je me dis qu'en fait, la solution, c'est de supprimer les zones défavorisées.
Ca ne veut pas dire, évidemment, que l'on supprimera les inégalités et les familles défavorisées mais qu'il faudrait d'abord commencer par faire sauter tous les ghettos sociaux qui se retrouvent ensuite dans les établissements scolaires.
C'est la politique de la ville qu'il faut revoir, créer de la mixité qui se retrouve dans les établissements.
Voilà, je repose ma cape et je repars.
Ca ne veut pas dire, évidemment, que l'on supprimera les inégalités et les familles défavorisées mais qu'il faudrait d'abord commencer par faire sauter tous les ghettos sociaux qui se retrouvent ensuite dans les établissements scolaires.
C'est la politique de la ville qu'il faut revoir, créer de la mixité qui se retrouve dans les établissements.
Voilà, je repose ma cape et je repars.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- midjieNiveau 8
Et en primaire? Ils proposent quoi?
Parce que les pénibles dans le secondaire le sont dès le primaire..
Et certains élèves problématiques de mon école étaient déjà inquiétants voire dangereux dès la Moyenne Section.
Perso, j'ai donné. 3 ans dans mon école m'ont semblé être 10 ans !
Ils veulent des enseignants expérimentés en zones défavorisées?
Il faut alléger considérablement les effectifs, que les écoles dans ces zones soient de très petites structures, avec beaucoup d'adultes !
Et puis à la moindre agression, au moindre outrage, que la hiérarchie sévisse et que les policiers n'essaient pas de décourager les enseignants de porter plainte.
Que nos supérieurs hiérarchiques nous soutiennent au lieu de nous abandonner ou de nous culpabiliser chaque fois qu'il y a une incivilité quelconque.
Que dans tous les départements, on ait des points en plus pour le mouvement en primaire. A Paris, il faut être en RAR/ECLAIR pour y avoir droit.. Les ZEP n'ont rien...
Quand j'ai débuté, il y a 10 ans, j'étais ravie de faire ce métier.. Maintenant, depuis 2 ans, l'envie de démissionner et d'aller voir ailleurs me démange de plus en plus..
Je sais maintenant que je ne ferai pas 10 ans de plus....
Parce que les pénibles dans le secondaire le sont dès le primaire..
Et certains élèves problématiques de mon école étaient déjà inquiétants voire dangereux dès la Moyenne Section.
Perso, j'ai donné. 3 ans dans mon école m'ont semblé être 10 ans !
Ils veulent des enseignants expérimentés en zones défavorisées?
Il faut alléger considérablement les effectifs, que les écoles dans ces zones soient de très petites structures, avec beaucoup d'adultes !
Et puis à la moindre agression, au moindre outrage, que la hiérarchie sévisse et que les policiers n'essaient pas de décourager les enseignants de porter plainte.
Que nos supérieurs hiérarchiques nous soutiennent au lieu de nous abandonner ou de nous culpabiliser chaque fois qu'il y a une incivilité quelconque.
Que dans tous les départements, on ait des points en plus pour le mouvement en primaire. A Paris, il faut être en RAR/ECLAIR pour y avoir droit.. Les ZEP n'ont rien...
Quand j'ai débuté, il y a 10 ans, j'étais ravie de faire ce métier.. Maintenant, depuis 2 ans, l'envie de démissionner et d'aller voir ailleurs me démange de plus en plus..
Je sais maintenant que je ne ferai pas 10 ans de plus....
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Beautiful.....Your mind, body and soul, so perfectly designed for you.....
Beautiful.... I don't wanna let you go until I tell you that I love you... S.MAHY
- arcencielGrand Maître
midjie a écrit:Et en primaire? Ils proposent quoi?
Parce que les pénibles dans le secondaire le sont dès le primaire..
Et certains élèves problématiques de mon école étaient déjà inquiétants voire dangereux dès la Moyenne Section.
Perso, j'ai donné. 3 ans dans mon école m'ont semblé être 10 ans !
Ils veulent des enseignants expérimentés en zones défavorisées?
Il faut alléger considérablement les effectifs, que les écoles dans ces zones soient de très petites structures, avec beaucoup d'adultes !
Et puis à la moindre agression, au moindre outrage, que la hiérarchie sévisse et que les policiers n'essaient pas de décourager les enseignants de porter plainte.
Que nos supérieurs hiérarchiques nous soutiennent au lieu de nous abandonner ou de nous culpabiliser chaque fois qu'il y a une incivilité quelconque.
Que dans tous les départements, on ait des points en plus pour le mouvement en primaire. A Paris, il faut être en RAR/ECLAIR pour y avoir droit.. Les ZEP n'ont rien...
Quand j'ai débuté, il y a 10 ans, j'étais ravie de faire ce métier.. Maintenant, depuis 2 ans, l'envie de démissionner et d'aller voir ailleurs me démange de plus en plus..
Je sais maintenant que je ne ferai pas 10 ans de plus....
Sauf si tu tombes dans une école tip top! Je suis sûre que ça va arriver...
- LefterisEsprit sacré
Tu as raison sur le fond, admettre qu'il existe des zones de non-droit, infernales à vivre, veut dire qu'on a jeté l'éponge et qu'on s'adapte à cet état de fait au lieu d'essayer d'y mettre fin. Mais concrètement, comment faire ? Arrivé un certain point, il y non-retour, les gens qui peuvent encore se le permettre fuient ces enfers, qui le deviennent encore plus, l'écart ente les prix de l'immobilier augmente, creuse le fossé, et ainsi de suite, sans fin ...Ergo a écrit:Quand même, j'ai l'impression que le problème est mal pris. J'endosse donc ma petite cape de naïveté et d'idéalisme et je me dis qu'en fait, la solution, c'est de supprimer les zones défavorisées.
Ca ne veut pas dire, évidemment, que l'on supprimera les inégalités et les familles défavorisées mais qu'il faudrait d'abord commencer par faire sauter tous les ghettos sociaux qui se retrouvent ensuite dans les établissements scolaires.
C'est la politique de la ville qu'il faut revoir, créer de la mixité qui se retrouve dans les établissements.
Voilà, je repose ma cape et je repars.
Cela fait longtemps que cette spirale infernale est en place, vivant en région parisienne depuis un bon moment (en banlieue à une époque, où je travaillais, pas comme prof) , je n'ai vu qu'aggravation . D'ailleurs il n'y a pas que l'EN , des tas d'autres métiers fuient ces coins atroces il y a des bonifications, des primes .
Donc la mixité ne peut se décréter . De plus, c'est comme dans un panier de fruits, la mauvaise partie contamine la bonne, et même avec une mixité sociale, quatre ou cinq "zyva" dans une classe peuvent tout pourrir, et comme ça se sait vite, les parents un peu concernés et mis au courant les esquivent.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- profecolesHabitué du forum
Midjie, ...
Quand on voit qu'à Créteil au CRPE de cette année, il y a 180 postes non pourvus et un seuil d'admission à 4,5 ...je me dis qu'il faut faire quelque chose.
Alors peut-être pas ce que propose JL Auduc mais ces enfants, ces ados, c'est la société de demain. On en peut pas laisser tomber comme ça ! Il faut qu'on réfléchisse à des solutions.
Sinon, comme vous, j'ai fait 5 ans de zone violence et je respire depuis que je n'y suis plus. Pour m'y faire revenir, il faudrait vraiment de bonnes conditions :
- un allègement de service
- un allègement des effectifs
- des assistants d'éducation formés et rémunérés correctment
- une carotte financière et/ou de carrière
- une vraie équipe au niveau de la hiérarchie (des CPC, des IEN ) qui soient vraiment là, dispos pour aider, conseiller, sanctionner les élèves, recadrer les familles si besoin.
- le droit de dire que certains élèves du fait de leurs troubles ne relèvent pas de l'institution scolaire (en tout cas, pas dans ne classe banale à plein temps, sans aide pour le prof, sans encadrement pour eux et avec les effectifs actuels !) et qu'il faut arrêter l'inclusion à tout prix aussi néfaste à ces élèves qu'à leurs camarades.
Quand on voit qu'à Créteil au CRPE de cette année, il y a 180 postes non pourvus et un seuil d'admission à 4,5 ...je me dis qu'il faut faire quelque chose.
Alors peut-être pas ce que propose JL Auduc mais ces enfants, ces ados, c'est la société de demain. On en peut pas laisser tomber comme ça ! Il faut qu'on réfléchisse à des solutions.
Sinon, comme vous, j'ai fait 5 ans de zone violence et je respire depuis que je n'y suis plus. Pour m'y faire revenir, il faudrait vraiment de bonnes conditions :
- un allègement de service
- un allègement des effectifs
- des assistants d'éducation formés et rémunérés correctment
- une carotte financière et/ou de carrière
- une vraie équipe au niveau de la hiérarchie (des CPC, des IEN ) qui soient vraiment là, dispos pour aider, conseiller, sanctionner les élèves, recadrer les familles si besoin.
- le droit de dire que certains élèves du fait de leurs troubles ne relèvent pas de l'institution scolaire (en tout cas, pas dans ne classe banale à plein temps, sans aide pour le prof, sans encadrement pour eux et avec les effectifs actuels !) et qu'il faut arrêter l'inclusion à tout prix aussi néfaste à ces élèves qu'à leurs camarades.
- ParatgeNeoprof expérimenté
En théorie la question est simple.
Veut-on qu'on enseigne dans ces zones ?
Veut-on que par exemple dans l'heure de cours les enseignants enseignent et les élèves apprennent ?
Ou bien on continue comme aujourd'hui à faire de la garderie, de l'asile de jour, à laisser les cas psy et les cas sociaux faire ce qu'ils veulent ?
Va-t-on longtemps faire semblant, va-t-on encore pleurnicher en disant qu'ils ne faut pas « stigmatiser », qu'il ne faut pas « exclure » alors qu'en réalité on fait tout le contraire : on exclut tout le monde en se payant de mots et en jouant les dames patronnesses ?
En bref, les enfants des pauvres, des immigrés ont-ils droit à un vrai enseignement ou ces « nouveaux publics » ne sont-ils pas des gosses comme les autres ?
Veut-on qu'on enseigne dans ces zones ?
Veut-on que par exemple dans l'heure de cours les enseignants enseignent et les élèves apprennent ?
Ou bien on continue comme aujourd'hui à faire de la garderie, de l'asile de jour, à laisser les cas psy et les cas sociaux faire ce qu'ils veulent ?
Va-t-on longtemps faire semblant, va-t-on encore pleurnicher en disant qu'ils ne faut pas « stigmatiser », qu'il ne faut pas « exclure » alors qu'en réalité on fait tout le contraire : on exclut tout le monde en se payant de mots et en jouant les dames patronnesses ?
En bref, les enfants des pauvres, des immigrés ont-ils droit à un vrai enseignement ou ces « nouveaux publics » ne sont-ils pas des gosses comme les autres ?
- Raoul VolfoniGrand sage
J'ai passé un an dans un LP APV assez dur (mais ce n'était même pas ce qui existe de pire dans le coin), sans soutien face aux élèves, à 1000 km de ma famille et sans possibilité de retourner chez moi hors vacances. Pour rien au monde, prime, service partagé à l'université ou croix d'honneur je n'y retournerais. De toute façon, je ne suis même pas certaine de pouvoir retourner devant une classe un jour
- ErgoDevin
Sur une, deux ou trois générations, je suis bien d'accord pour le non-retour. C'est le côté glaçant de ces situations: il faut accepter de sacrifier plusieurs générations pour voir encore au-delà.Lefteris a écrit:Arrivé un certain point, il y a non-retour, les gens qui peuvent encore se le permettre fuient ces enfers, qui le deviennent encore plus, l'écart ente les prix de l'immobilier augmente, creuse le fossé, et ainsi de suite, sans fin ...
Dans la ville où j'habite, ils ont crée des zones pavillonnaires au milieu des tours. Si on réhabilite en plus les tours (actuellement insalubres), on peut y attirer d'autres personnes. Ces zones de non-droit, dans cette ville, sont très récentes (une cinquantaine d'années) et elles étaient encore très différentes à l'époque où certains collègues y ont grandi.
Je ne crois pas au fait que ce soit irréversible. Parce que si je file ta métaphore du panier de fruits, ce sont les villes entières qui vont pourrir.
Certes, mais quatre ou cinq zyva sont toujours moins importants que dix ou quinze.lefteris a écrit: même avec une mixité sociale, quatre ou cinq "zyva" dans une classe peuvent tout pourrir, et comme ça se sait vite, les parents un peu concernés et mis au courant les esquivent.
Dans mon établissement de stage et dans l'établissement actuel de mon ancienne PA, il y a une vraie mixité sociale, qui fonctionne, des gamins dont les situations sont aussi atroces que celles que j'ai dans mon établissement actuel. Sauf qu'ils sont minoritaires au lieu d'être majoritaires.
Il faut être honnête: les solutions, celles qui consistent à diminuer les effectifs de ce type d'établissements (700 élèves dans mon collège, 550 dans le collège qui est à environ 500m...si on doit tout diminuer à environ 400 élèves, ça veut dire qu'il faut ouvrir un 3e collège dans cette zone), à ne pas tout mettre dans le même établissement (classe relais, CLA - NSA, ULIS, SEGPA, donc créer encore une structure supplémentaire, voire deux), diminuer les effectifs dans les classes (donc plus de place, agrandir les établissements, plus d'encadrants), alléger les horaires (donc plus d'encadrants), avoir un vrai statut d'AED avec un salaire décent, des infirmier-ère-s scolaires sur place tous les jours etc., je ne suis pas sûre que ce soit moins coûteux que de repenser la politique de la ville.
Le cynisme a encore de beaux jours devant lui: la plupart des gens s'en f**** de ce qui se passe dans ces établissements tant qu'ils n'y sont pas ou que leur famille n'y est pas.
Il n'y a rien de plus simple que de reproduire le système et on fait tout pour donner l'illusion qu'on a mis des moyens dans ces établissements, pour balancer une belle "égalité des chances" là où il n'y a toujours pas d'égalité des droits.
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"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
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- V.MarchaisEmpereur
Pour ma part, j'en suis à 15 ans de ZEP.
Parfois, j'ai un coup de mou, une vague de découragement, un sentiment d'usure, et je me jure que cette année, c'est la dernière, je demande ma mut pour un bon lycée.
Mais à chaque fois, je suis rattrapée par cette niaque en moi, cette envie de trouver les biais, les leviers qui me permettront de faire avancer ces têtes de pioche que j'ai en face de moi. Je me sens utile, et surtout, j'ai encore plein d'idées, l'impression que j'ai encore à donner, à inventer. Alors je reste.
Et en 15 ans de ZEP, je me suis rendu compte que, ce qui fait une grande différence dans la difficulté du travail, c'est la direction et sa politique.
Du coup, je suis assez d'accord avec Luigi.
Si on veut vraiment améliorer les choses dans les ZEP, à défaut d'avoir une baguette magique qui fasse disparaître tous les problèmes sociaux de nos élèves, leurs carences affectives, leur absence de repères, au moins qu'on arrête toutes les conneries démago qui rendent très difficile l'exercice de l'autorité, entre interdictions multiples, pressions sur les conseils de disc, judiciarisation de l'éducatif, etc.
Que les chefs soient poussés à faire régner des conditions de travail optimales, et non à manoeuvrer pour faire passer des réformes ineptes et étouffer le moindre incident.
J'ai eu 5 CDE différents dans ces deux ZEP. Deux d'entre eux étaient irréprochables quant à la tenue de l'établissement. Eh bien ce n'était pas facile tous les jours, mais nettement moins usant que ce que je vis aujourd'hui avec un chef aux abonnés absents. On peut même dire que ça tournait et que c'était gratifiant.
Cela dit, je serais pas contre un belle prime, moi.
Parfois, j'ai un coup de mou, une vague de découragement, un sentiment d'usure, et je me jure que cette année, c'est la dernière, je demande ma mut pour un bon lycée.
Mais à chaque fois, je suis rattrapée par cette niaque en moi, cette envie de trouver les biais, les leviers qui me permettront de faire avancer ces têtes de pioche que j'ai en face de moi. Je me sens utile, et surtout, j'ai encore plein d'idées, l'impression que j'ai encore à donner, à inventer. Alors je reste.
Et en 15 ans de ZEP, je me suis rendu compte que, ce qui fait une grande différence dans la difficulté du travail, c'est la direction et sa politique.
Du coup, je suis assez d'accord avec Luigi.
Si on veut vraiment améliorer les choses dans les ZEP, à défaut d'avoir une baguette magique qui fasse disparaître tous les problèmes sociaux de nos élèves, leurs carences affectives, leur absence de repères, au moins qu'on arrête toutes les conneries démago qui rendent très difficile l'exercice de l'autorité, entre interdictions multiples, pressions sur les conseils de disc, judiciarisation de l'éducatif, etc.
Que les chefs soient poussés à faire régner des conditions de travail optimales, et non à manoeuvrer pour faire passer des réformes ineptes et étouffer le moindre incident.
J'ai eu 5 CDE différents dans ces deux ZEP. Deux d'entre eux étaient irréprochables quant à la tenue de l'établissement. Eh bien ce n'était pas facile tous les jours, mais nettement moins usant que ce que je vis aujourd'hui avec un chef aux abonnés absents. On peut même dire que ça tournait et que c'était gratifiant.
Cela dit, je serais pas contre un belle prime, moi.
- AmaliahEmpereur
Neuvième année en ZEP pour ma part en septembre prochain. Bon d'accord de la petite ZEP de province.
Ça tourne grâce aux classes de niveau qui permettent de garder une vraie mixité, des effectifs allégés dans les classes faibles avec isolement des cas les plus lourds dans les bonnes classes (j'ai selon les années entre 14 et 18 élèves en 4° très faible, mais 27 élèves en 6° bilangue par exemple) et depuis trois ans une chef du tonnerre qui soutient ses profs, ne fait respecter les règles et ne mâche pas ses mots.
Cette année, à la rentrée en mai, j'ai un gros coup de mou, je ne supportais plus mes 4°, imperméables à tout savoir même quand tout est fait en classe et que je vais trèèèès lentement, remuants, parfois désagréables, insolents, bref le sentiment de n'arriver à rien. Et puis c'est reparti pour une nouevlle année! A nouveau PP de mes 4° l'année prochaine!
Je rêverais d'avoir deux classes dans mon collège et une classe en lycée en fait!
Dans vos ZEP, avez-vous des classes de niveau?
Ça tourne grâce aux classes de niveau qui permettent de garder une vraie mixité, des effectifs allégés dans les classes faibles avec isolement des cas les plus lourds dans les bonnes classes (j'ai selon les années entre 14 et 18 élèves en 4° très faible, mais 27 élèves en 6° bilangue par exemple) et depuis trois ans une chef du tonnerre qui soutient ses profs, ne fait respecter les règles et ne mâche pas ses mots.
Cette année, à la rentrée en mai, j'ai un gros coup de mou, je ne supportais plus mes 4°, imperméables à tout savoir même quand tout est fait en classe et que je vais trèèèès lentement, remuants, parfois désagréables, insolents, bref le sentiment de n'arriver à rien. Et puis c'est reparti pour une nouevlle année! A nouveau PP de mes 4° l'année prochaine!
Je rêverais d'avoir deux classes dans mon collège et une classe en lycée en fait!
Dans vos ZEP, avez-vous des classes de niveau?
- LefterisEsprit sacré
Tu touches un point essentiel : la séparation des deux cycles est une catastrophe à tous points de vues et pour tout le monde. On est bloqué dans l'un ou l'autre, alors qu'il y aurait plus de souplesse dans l'ancien système (que j'ai connu, comme élève). De plus, ça fait du collège une entité, et ça prépare la primarisation du collège.Amaliah a écrit:
Je rêverais d'avoir deux classes dans mon collège et une classe en lycée en fait!
Dans vos ZEP, avez-vous des classes de niveau?
Je suis étonné d'ailleurs qu'il n'y ait pas plus de débat sur ce forum relativement à cette aberration, qui n'a été inventée, rappelons-le , que pour des raisons de transferts de charges (lycées = état, collège = région).
Mais il est est vrai que les néoprofs sont généralement jeunes, et ne peuvent penser une chose qu'ils n'ont pas connue ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BabayagaGrand sage
Finrod a écrit:
Le témoignage 8 page 131 su livre blanc sur la souffrance au travail de la FGAF m'avait atterré et m'avait fait prendre conscience du fait qu'aucune implosion du système ne nous attend en réalité. Juste moins de profs, plus d'indifférence, plus de lieux de non droits, moins de république.
Lien http://www.safpt.org/Livre%20Blanc.htm
Il fait mal ce témoignage.
Lefteris, oui, effectivement, ils parlent de mon cas. Je suis au SNALC et ils m'ont épaulée pendant l'affaire.
Moi je n'ai aucune idée de la solution, mais j'avais répondu il y a quelques mois sur un topic qui demandait si on s'imaginait faire ce boulot toute notre vie par oui. Et suite à ça j'ai passé 3 mois à réfléchir à comment reprendre mes études pour faire autre chose car ça s'est imposé à moi que j'étais en train de gâcher ma vie. Je n'ai pas trouvé. Je commence à accepter l'idée de ne pas me reconvertir. Mais je suis en ZEP depuis 7 ans avec aucune possibilité d'en sortir malgré mes 3 enfants, 5 années de séparation car sur le département d'à côté, et même quand j'aurai mes points ZEP l'an prochain car mes premières années de ZEP en tant que TZR ne m'ont pas donné droit aux points, ni même à la prime ZEP alors qu'en tant que remplaçant, c'est encore pire, et bien même avec ces points je ne sortirai pas de ma ZEP car il n'y a pas de poste ailleurs dans ma matière.
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Je ne gère plus la rubrique en accès restreint, adressez-vous à Hermione, merci
- LefterisEsprit sacré
Tu touches un point évident mais oublié : la réalité de la situation . Même avec des points, on ne peut pas forcément partir, il n'y a pas de postes . C'est le cas notamment en allemand, en lettres classiques, en arts, en musique.. C'est comme ça qu'on se retrouve en collège , même dans Paris. Si on dé-partionnait les mutations, on trouverait facilement des postes en collège-lycée : 5 heures ici , 10 heures là ... . Mais quelle khonnerie, cette partition, qui aggrave la situation des enseignants:furieux:Babayaga a écrit:Finrod a écrit:
Le témoignage 8 page 131 su livre blanc sur la souffrance au travail de la FGAF m'avait atterré et m'avait fait prendre conscience du fait qu'aucune implosion du système ne nous attend en réalité. Juste moins de profs, plus d'indifférence, plus de lieux de non droits, moins de république.
Lien http://www.safpt.org/Livre%20Blanc.htm
Il fait mal ce témoignage.
Lefteris, oui, effectivement, ils parlent de mon cas. Je suis au SNALC et ils m'ont épaulée pendant l'affaire.
Moi je n'ai aucune idée de la solution, mais j'avais répondu il y a quelques mois sur un topic qui demandait si on s'imaginait faire ce boulot toute notre vie par oui. Et suite à ça j'ai passé 3 mois à réfléchir à comment reprendre mes études pour faire autre chose car ça s'est imposé à moi que j'étais en train de gâcher ma vie. Je n'ai pas trouvé. Je commence à accepter l'idée de ne pas me reconvertir. Mais je suis en ZEP depuis 7 ans avec aucune possibilité d'en sortir malgré mes 3 enfants, 5 années de séparation car sur le département d'à côté, et même quand j'aurai mes points ZEP l'an prochain car mes premières années de ZEP en tant que TZR ne m'ont pas donné droit aux points, ni même à la prime ZEP alors qu'en tant que remplaçant, c'est encore pire, et bien même avec ces points je ne sortirai pas de ma ZEP car il n'y a pas de poste ailleurs dans ma matière.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- moonGrand sage
Je crois que même si la zep c'est mieux quand on est jeune, parfois y envoyer des enseignants tout juste sortis de stage, c'est de l'abattage en masse. Qu'on laisse aux jeunes collègues le temps de se rôder encore au moins deux ans avant d'y aller. Que les IUFM arrêtent de jouer la politique de l'autruche et y préparent vraiment. 20 % des élèves en France sont scolarisés dans ce type de structure, on ne peut pas l'ignorer. Je suis en zep depuis dix ans. Si j'y suis restée, c'est parce que mes collègues expérimentés m'ont protégée en arrivant, le temps que je m'adapte ( "Ici c'est soit tu les bouffes, soit ils te bouffent!") à mon nouvel environnement. Avec le recul je me dis que c'est hallucinant ce qu'ils ont fait : serrer les fesses en tenant les pires classes de zoulous, tout en mouchant la jeune néotit que j'étais qui n'arrivait pas à gérer même des 6ème. Mais ce n'était pas à eux de le faire. C'est à l’institution de nous donner les moyens.
Le premier je crois, c'est une réelle adaptation de la prime zep au niveau de pénibilité du travail. Là où je je suis, j'estime que ça vaut effectivement la plupart du temps les 100 euros qu'on me donne par mois en plus. Mais il y a des zones où c'est 500, 1000 euros qu'il faut. Des effectifs vraiment réduits. Des heures en plus, pour faire de vrais cours. De vraies formations, concrètes : comment on fait, en vrai quand les 6ème ne savent pas lire? Comment je me préparer à toute cette violence qui me submerge régulièrement? Des horaires allégés. Des équipes bien encadrées, des établissements où on ne tente pas de masquer la misère avec des projets fumeux qui ne durent qu'un an. Oui, on peut prendre plaisir à enseigner en zep, quand on se sent utile, quand on a l'impression que ce qu'on fait fonctionne, qu'on laisse une vraie chance ( d'apprendre à lire, à compter, d'avoir plus de temps pour apprendre) aux élèves.
A un moment je me disais que tout le monde devrait avoir cinq année obligatoires en zep ou zone sensible dans sa carrière. C'est clair dès le début : on sait qu'à un moment, on va passer par là. Tous. On aurait le temps de s'y préparer.
Après, je crois vraiment à la possibilité de la mixité sociale. Ça veut dire faire venir effectivement le public qu'on n'arrive pas à avoir en ouvrant des classes euro, bilingues, classes cham et autres. Là on j'habite, la classe cham a été implantée dans un des collèges de zep de la ville. En plus d'une classe euro. Et oui, les gamins du conservatoire huppé traversent la ville pour y venir. Ca a changé la donne pour tout le monde. Parce que les gamins du quartier s'y sont mis aussi, à la musique. Et comme ça brasse, des collègues qui jusque là ne voulaient pas y mettre les pieds commencent à demander leur mutation pour cet établissement.
Je pense aussi comme Ergo que beaucoup de choses se jouent en dehors de l'école. Aujourd’hui, on demande aux collèges des quartiers défavorisés d'assurer TOUT ce qui ne peut pas être fait à la maison ( les devoirs, pour ne citer qu'un exemple) et ça use. Sauf que si on arrivait à faire ouvrir des structures dans les quartiers, qui tiennent et ou d'autres adultes puissent assurer ce rôle ( aider à faire les devoirs ou autres) ça changerait peut-être un peu la donne.
Le premier je crois, c'est une réelle adaptation de la prime zep au niveau de pénibilité du travail. Là où je je suis, j'estime que ça vaut effectivement la plupart du temps les 100 euros qu'on me donne par mois en plus. Mais il y a des zones où c'est 500, 1000 euros qu'il faut. Des effectifs vraiment réduits. Des heures en plus, pour faire de vrais cours. De vraies formations, concrètes : comment on fait, en vrai quand les 6ème ne savent pas lire? Comment je me préparer à toute cette violence qui me submerge régulièrement? Des horaires allégés. Des équipes bien encadrées, des établissements où on ne tente pas de masquer la misère avec des projets fumeux qui ne durent qu'un an. Oui, on peut prendre plaisir à enseigner en zep, quand on se sent utile, quand on a l'impression que ce qu'on fait fonctionne, qu'on laisse une vraie chance ( d'apprendre à lire, à compter, d'avoir plus de temps pour apprendre) aux élèves.
A un moment je me disais que tout le monde devrait avoir cinq année obligatoires en zep ou zone sensible dans sa carrière. C'est clair dès le début : on sait qu'à un moment, on va passer par là. Tous. On aurait le temps de s'y préparer.
Après, je crois vraiment à la possibilité de la mixité sociale. Ça veut dire faire venir effectivement le public qu'on n'arrive pas à avoir en ouvrant des classes euro, bilingues, classes cham et autres. Là on j'habite, la classe cham a été implantée dans un des collèges de zep de la ville. En plus d'une classe euro. Et oui, les gamins du conservatoire huppé traversent la ville pour y venir. Ca a changé la donne pour tout le monde. Parce que les gamins du quartier s'y sont mis aussi, à la musique. Et comme ça brasse, des collègues qui jusque là ne voulaient pas y mettre les pieds commencent à demander leur mutation pour cet établissement.
Je pense aussi comme Ergo que beaucoup de choses se jouent en dehors de l'école. Aujourd’hui, on demande aux collèges des quartiers défavorisés d'assurer TOUT ce qui ne peut pas être fait à la maison ( les devoirs, pour ne citer qu'un exemple) et ça use. Sauf que si on arrivait à faire ouvrir des structures dans les quartiers, qui tiennent et ou d'autres adultes puissent assurer ce rôle ( aider à faire les devoirs ou autres) ça changerait peut-être un peu la donne.
- Numéro 6Niveau 6
Effectivement se servir de la carte des formations comme levier est sans doute une des seules options disponibles avec sans doute la stabilité des équipes et notamment des équipes de direction. Bien sûr ça mécontenterait l'électorat de centre ville. en même temps, ceux-là peuvent offrir le conservatoire à leur progéniture.moon a écrit:Je crois que même si la zep c'est mieux quand on est jeune, parfois y envoyer des enseignants tout juste sortis de stage, c'est de l'abattage en masse. Qu'on laisse aux jeunes collègues le temps de se rôder encore au moins deux ans avant d'y aller. Que les IUFM arrêtent de jouer la politique de l'autruche et y préparent vraiment. 20 % des élèves en France sont scolarisés dans ce type de structure, on ne peut pas l'ignorer. Je suis en zep depuis dix ans. Si j'y suis restée, c'est parce que mes collègues expérimentés m'ont protégée en arrivant, le temps que je m'adapte ( "Ici c'est soit tu les bouffes, soit ils te bouffent!") à mon nouvel environnement. Avec le recul je me dis que c'est hallucinant ce qu'ils ont fait : serrer les fesses en tenant les pires classes de zoulous, tout en mouchant la jeune néotit que j'étais qui n'arrivait pas à gérer même des 6ème. Mais ce n'était pas à eux de le faire. C'est à l’institution de nous donner les moyens.
Le premier je crois, c'est une réelle adaptation de la prime zep au niveau de pénibilité du travail. Là où je je suis, j'estime que ça vaut effectivement la plupart du temps les 100 euros qu'on me donne par mois en plus. Mais il y a des zones où c'est 500, 1000 euros qu'il faut. Des effectifs vraiment réduits. Des heures en plus, pour faire de vrais cours. De vraies formations, concrètes : comment on fait, en vrai quand les 6ème ne savent pas lire? Comment je me préparer à toute cette violence qui me submerge régulièrement? Des horaires allégés. Des équipes bien encadrées, des établissements où on ne tente pas de masquer la misère avec des projets fumeux qui ne durent qu'un an. Oui, on peut prendre plaisir à enseigner en zep, quand on se sent utile, quand on a l'impression que ce qu'on fait fonctionne, qu'on laisse une vraie chance ( d'apprendre à lire, à compter, d'avoir plus de temps pour apprendre) aux élèves.
A un moment je me disais que tout le monde devrait avoir cinq année obligatoires en zep ou zone sensible dans sa carrière. C'est clair dès le début : on sait qu'à un moment, on va passer par là. Tous. On aurait le temps de s'y préparer.
Après, je crois vraiment à la possibilité de la mixité sociale. Ça veut dire faire venir effectivement le public qu'on n'arrive pas à avoir en ouvrant des classes euro, bilingues, classes cham et autres. Là on j'habite, la classe cham a été implantée dans un des collèges de zep de la ville. En plus d'une classe euro. Et oui, les gamins du conservatoire huppé traversent la ville pour y venir. Ca a changé la donne pour tout le monde. Parce que les gamins du quartier s'y sont mis aussi, à la musique. Et comme ça brasse, des collègues qui jusque là ne voulaient pas y mettre les pieds commencent à demander leur mutation pour cet établissement.
Je pense aussi comme Ergo que beaucoup de choses se jouent en dehors de l'école. Aujourd’hui, on demande aux collèges des quartiers défavorisés d'assurer TOUT ce qui ne peut pas être fait à la maison ( les devoirs, pour ne citer qu'un exemple) et ça use. Sauf que si on arrivait à faire ouvrir des structures dans les quartiers, qui tiennent et ou d'autres adultes puissent assurer ce rôle ( aider à faire les devoirs ou autres) ça changerait peut-être un peu la donne.
- ErgoDevin
moon: et Merci pour ce message.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- philannDoyen
Je suis d'accord avec Moon et Ergo sur ce point: la plupart des problèmes de l'EN tiennent en fait à des politiques de la ville, à la ghettoïsation!
Dans mes deux bahuts durs, le meilleur soutien ce sont les collègues! Avec des sas de décompression nécessaires (pots et autres) avant de rentrer à la maison quand vraiment la journée a été dure! MAIS jamais je n'ai connu le dixième de ce que raconte Babayaga Je reste sans voix, atterrée.
Dans mes deux bahuts durs, le meilleur soutien ce sont les collègues! Avec des sas de décompression nécessaires (pots et autres) avant de rentrer à la maison quand vraiment la journée a été dure! MAIS jamais je n'ai connu le dixième de ce que raconte Babayaga Je reste sans voix, atterrée.
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- Numéro 6Niveau 6
philann a écrit:Je suis d'accord avec Moon et Ergo sur ce point: la plupart des problèmes de l'EN tiennent en fait à des politiques de la ville, à la ghettoïsation!
Dans mes deux bahuts durs, le meilleur soutien ce sont les collègues! Avec des sas de décompression nécessaires (pots et autres) avant de rentrer à la maison quand vraiment la journée a été dure! MAIS jamais je n'ai connu le dixième de ce que raconte Babayaga Je reste sans voix, atterrée.
Vous soulignez à juste raison, les bienfaits de l'alcool dans l'étayage du moral enseignant en zone difficile... mais que signifie "et autres..."...?
- philannDoyen
Autres: Zone C= 8 semaines sans pause entre Noël et les vacances début mars!! On s'est dit qu'on allait tous devenir dingues et à peu près aussi violents que nos élèves si on ne relâchait pas la pression!!
Résultat des courses: On s'est organisé un week-end entre collègues. On a loué une maison en plein Londres à 16!!! Ca n'a pas fait de miracle...mais ça a bien aidé!! Moi qui était nouvelle dans cet établissement, ça m'a permis de mieux connaître certains collègues et dans un autre contexte!
Hier soir, une des stagiaires du collège (parce que ça n'arrête personne d'envoyer une stagiaire dans un tel bahut!! passons) nous a invité à une soirée barbecue chez ses parents, nous étions une quinzaine! Il y a eu entre-temps des vacances en Espagne (mode road-movie) et il y aura un week-end à la campagne chez une autre collègue.
Et puis il y a la collègue qui a craqué vendredi au point d'abandonner sa classe et avec qui on a patienté une heure et qu'on a raccompagné...et puis telle autre collègue qui craque en larmes à la fin d'une journée/semaine pourrie et qu'une dizaine de collègues prend le temps de réconforter et de soutenir au lieu de rentrer vite vite à la maison!!! Toutes les attentions quotidiennes qui font qu'on a le droit d'en avoir marre, le droit de craquer, et qu'on trouve une épaule compatissante, un sourire ou un geste... bref une vraie équipe!!
J'ai des collègues en or cette année!!!
Résultat des courses: On s'est organisé un week-end entre collègues. On a loué une maison en plein Londres à 16!!! Ca n'a pas fait de miracle...mais ça a bien aidé!! Moi qui était nouvelle dans cet établissement, ça m'a permis de mieux connaître certains collègues et dans un autre contexte!
Hier soir, une des stagiaires du collège (parce que ça n'arrête personne d'envoyer une stagiaire dans un tel bahut!! passons) nous a invité à une soirée barbecue chez ses parents, nous étions une quinzaine! Il y a eu entre-temps des vacances en Espagne (mode road-movie) et il y aura un week-end à la campagne chez une autre collègue.
Et puis il y a la collègue qui a craqué vendredi au point d'abandonner sa classe et avec qui on a patienté une heure et qu'on a raccompagné...et puis telle autre collègue qui craque en larmes à la fin d'une journée/semaine pourrie et qu'une dizaine de collègues prend le temps de réconforter et de soutenir au lieu de rentrer vite vite à la maison!!! Toutes les attentions quotidiennes qui font qu'on a le droit d'en avoir marre, le droit de craquer, et qu'on trouve une épaule compatissante, un sourire ou un geste... bref une vraie équipe!!
J'ai des collègues en or cette année!!!
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