- Roumégueur IerÉrudit
Allez, allez, on avance sur des points clés. Voici des premières pistes de réflexion sur l'évaluation des enseignants, glanées sur le café péda :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/06/06062013Article635060999340928939.aspx
"Quelle réforme de l'évaluation ?
Il revenait à Gérard Figari de fixer le cadre théorique de l'évaluation. Ce travail réflexif sur l'évaluation lui semble indispensable alors que les cadres intermédiaires doivent pouvoir réfléchir sur leur évaluation et la justifier.
Et c'est la réforme de l'évaluation qu'est venue présenter Brigitte Doriah. Cette inspectrice générale a remis fin mai un rapport sur l'évaluation des enseignants à Vincent Peillon.
Sans dévoiler ses propositions, B Doriah éclaire suffisamment sur la conception de l'évaluation des enseignants que défend l'Inspection générale. Elle écarte d'emblée l'évaluation des enseignants par les résultats des élèves : il est impossible d'attribuer à un enseignant des résultats qui résultent de toute une équipe. Mais, "l'institution attend des enseignants des comportements" affirme-t-elle et l'évaluation a un objectif "de contrôle et de recherche de la qualité". La nouvelle évaluation devra prendre en compte la participation de l'enseignant au travail en équipe, à ce qui "favorise le climat scolaire et la vie collective". Enfin "s'il y a évaluation elle doit avoir des suites qui dépassent la notation". L'enseignant mal noté pourrait faire l'objet d'un tutorat par des collègues de son établissement mieux notés.
Vers un consensus ?
Dans la salle des enseignants réagissent à ces propos. On cite le cas d'un enseignant évalué à distance par ses cours postés sur un ENT. Des responsables syndicaux évoquent "le massacre" d'enseignants par des inspecteurs. Un autre demande si on peut évaluer des choses "qui ne sont pas au coeur du métier", c'est à dire en dehors de la discipline enseignée.
En soulevant ainsi la soupape, le colloque laisse fuser un profond ressentiment envers les cadres intermédiaires. Ca ne fait pas peur à Brigitte Doriah qui reprend les critiques formulées dans son rapport : notation jugée absurde, sentiment d'absence de transparence et d'équité, absence de référentiels précis. Mais c'est pour mieux affirmer son identité d'inspectrice. Un positionnement qui finalement suscite les applaudissements. Le rapport pourrait-il faire consensus ?
François Jarraud"
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/06/06062013Article635060999340928939.aspx
"Quelle réforme de l'évaluation ?
Il revenait à Gérard Figari de fixer le cadre théorique de l'évaluation. Ce travail réflexif sur l'évaluation lui semble indispensable alors que les cadres intermédiaires doivent pouvoir réfléchir sur leur évaluation et la justifier.
Et c'est la réforme de l'évaluation qu'est venue présenter Brigitte Doriah. Cette inspectrice générale a remis fin mai un rapport sur l'évaluation des enseignants à Vincent Peillon.
Sans dévoiler ses propositions, B Doriah éclaire suffisamment sur la conception de l'évaluation des enseignants que défend l'Inspection générale. Elle écarte d'emblée l'évaluation des enseignants par les résultats des élèves : il est impossible d'attribuer à un enseignant des résultats qui résultent de toute une équipe. Mais, "l'institution attend des enseignants des comportements" affirme-t-elle et l'évaluation a un objectif "de contrôle et de recherche de la qualité". La nouvelle évaluation devra prendre en compte la participation de l'enseignant au travail en équipe, à ce qui "favorise le climat scolaire et la vie collective". Enfin "s'il y a évaluation elle doit avoir des suites qui dépassent la notation". L'enseignant mal noté pourrait faire l'objet d'un tutorat par des collègues de son établissement mieux notés.
Vers un consensus ?
Dans la salle des enseignants réagissent à ces propos. On cite le cas d'un enseignant évalué à distance par ses cours postés sur un ENT. Des responsables syndicaux évoquent "le massacre" d'enseignants par des inspecteurs. Un autre demande si on peut évaluer des choses "qui ne sont pas au coeur du métier", c'est à dire en dehors de la discipline enseignée.
En soulevant ainsi la soupape, le colloque laisse fuser un profond ressentiment envers les cadres intermédiaires. Ca ne fait pas peur à Brigitte Doriah qui reprend les critiques formulées dans son rapport : notation jugée absurde, sentiment d'absence de transparence et d'équité, absence de référentiels précis. Mais c'est pour mieux affirmer son identité d'inspectrice. Un positionnement qui finalement suscite les applaudissements. Le rapport pourrait-il faire consensus ?
François Jarraud"
- Roumégueur IerÉrudit
Allez, les 'nouvelles' pistes pour évaluer les enseignants, suite à la publication d'un nouveau rapport :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/07/26072013Article635104270074831795.aspx
Donc :
« Un enseignant ou une pratique professionnelle sont efficaces lorsque les acquis scolaires des élèves concernés sont supérieurs à ceux d’élèves de classes comparables d’une part, et que cette supériorité est imputable à cet enseignant ou à cette pratique d’autre part… Même si l’« effet classe » n’est pas imputable en totalité à l’enseignant et/ou à ses pratiques, son poids reste prépondérant et probablement supérieur à l’« effet établissement ».
Il faut trouver une classe comparable à une autre, ça se fait comment?
L’inspection définit d’ailleurs ce qu’est une séquence pédagogique efficace. « Une séquence d’enseignement efficace doit reposer sur des objectifs clairs : avant chaque séquence, les élèves doivent savoir le plus clairement possible ce qu’on attend d’eux et ce qu’ils devront être capables de faire à son issue ». Elle doit aussi « s’appuyer sur une structure explicite qui rende visible le coeur de l’apprentissage » ; débuter par une récapitulation des acquis antérieurs ; se poursuivre par une contextualisation : concrètement, c’est à travers une situation problème qu’une notion nouvelle sera introduite » ; « comporter un temps d’entraînement » ; « intégrer de nombreuses phases de régulation ».
Il me semblait que le terme 'séquence' n'apparaissait plus clairement dans les programmes...
L’inspection souhaite élaborer les critères nationaux de l’évaluation. « La qualité de l’enseignement peut être appréciée au regard de deux critères : sa conformité aux contenus et aux objectifs des programmes ; son efficacité en termes de résultats obtenus. »
Pas de bol, cette année j'ai eu une classe abominable avec des bases inexistantes : je mérite donc d'être sanctionné?
L’inspection veut jouer sur les acteurs en demandant à l’enseignant lui-même de faire son propre bilan professionnel.
Tiens, c'est du Chatel tout craché, l'auto-évaluation (auto-flagellation?)
Pour l’inspection, « le chef d’établissement doit être établi dans un vrai rôle d’évaluateur, par la conduite d’entretiens professionnels réguliers et en lui donnant des marges réelles de notation et/ou d’appréciation ». Il conviendrait « de donner une réelle latitude au chef d’établissement en mettant fin au cadrage excessif de l’usage de leurs grilles de notation ».
Notre cde a abandonné ces entretiens réguliers qui faisaient perdre un temps fou à tout le monde et ne servaient à rien.
La notation pourrait alors être remplacée par des appréciations, certains items étant confiés au chef d’établissement, d’autres à l’inspecteur. « La mission préconise donc la mise à l’étude de la suppression de la notation en faveur d’une appréciation fondée sur la base de critères nationaux, qui permette une valorisation différenciée des mérites professionnels en termes d’avancement ou de parcours professionnels ». Deux écrits se substituraient à l’actuel rapport d’inspection et à l’appréciation par le chef d’établissement dans le second degré. « L’appréciation de la valeur professionnelle… porte sur la manière de servir du fonctionnaire au regard de critères nationaux d’évaluation. Dans le cadre du renforcement du caractère formatif de l’évaluation, les conseils et préconisations font l’objet d’un écrit spécifique qui s’adresse prioritairement à l’enseignant. Cet écrit est communiqué à la hiérarchie et est mis à la disposition des personnels chargés de la formation et de l’accompagnement de l’enseignant ».
Ah, pour nous aussi c'est classe sans note : on aura un joli LPC avec des pastilles vertes/rouges/cyan?
S’il reste encore très minoritaire, un modèle prend de plus en plus d’influence. Aux Etats-Unis et en Angleterre se mettent en place des évaluations individuelles des enseignants selon le mérite, appuyées sur des batteries de tests. C’est cette « culture d’évaluation » qui est portée dans le système français même si le mérite reste encore une notion ambigüe. Les effets néfastes du mérite sont bien connus. Ce mode d’évaluation tourne le dos à l’évaluation formative. Il mobilise en ce moment les enseignants anglais. Il a permis une régression des droits syndicaux des enseignants et une baisse de leur rémunération. Est-il à même d’améliorer le niveau des élèves ? Oui si l’on en croit les tests d’évaluation. Mais un des défauts de ce système c’est justement de ne plus enseigner que pour le test. Sous cette pression, l’évaluation collective, la rupture du lien entre évaluation et salaire, qui semblent à même d’avoir une effet formatif, semblent s’éloigner alors que leurs effets ne sont pas évalués. La bonne vieille tradition autoritaire du système éducatif français a de beaux jours devant elle…
Le rapport (daté d'avril 2013 !): http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/17/2/2013-035_263172.pdf
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/07/26072013Article635104270074831795.aspx
Donc :
« Un enseignant ou une pratique professionnelle sont efficaces lorsque les acquis scolaires des élèves concernés sont supérieurs à ceux d’élèves de classes comparables d’une part, et que cette supériorité est imputable à cet enseignant ou à cette pratique d’autre part… Même si l’« effet classe » n’est pas imputable en totalité à l’enseignant et/ou à ses pratiques, son poids reste prépondérant et probablement supérieur à l’« effet établissement ».
Il faut trouver une classe comparable à une autre, ça se fait comment?
L’inspection définit d’ailleurs ce qu’est une séquence pédagogique efficace. « Une séquence d’enseignement efficace doit reposer sur des objectifs clairs : avant chaque séquence, les élèves doivent savoir le plus clairement possible ce qu’on attend d’eux et ce qu’ils devront être capables de faire à son issue ». Elle doit aussi « s’appuyer sur une structure explicite qui rende visible le coeur de l’apprentissage » ; débuter par une récapitulation des acquis antérieurs ; se poursuivre par une contextualisation : concrètement, c’est à travers une situation problème qu’une notion nouvelle sera introduite » ; « comporter un temps d’entraînement » ; « intégrer de nombreuses phases de régulation ».
Il me semblait que le terme 'séquence' n'apparaissait plus clairement dans les programmes...
L’inspection souhaite élaborer les critères nationaux de l’évaluation. « La qualité de l’enseignement peut être appréciée au regard de deux critères : sa conformité aux contenus et aux objectifs des programmes ; son efficacité en termes de résultats obtenus. »
Pas de bol, cette année j'ai eu une classe abominable avec des bases inexistantes : je mérite donc d'être sanctionné?
L’inspection veut jouer sur les acteurs en demandant à l’enseignant lui-même de faire son propre bilan professionnel.
Tiens, c'est du Chatel tout craché, l'auto-évaluation (auto-flagellation?)
Pour l’inspection, « le chef d’établissement doit être établi dans un vrai rôle d’évaluateur, par la conduite d’entretiens professionnels réguliers et en lui donnant des marges réelles de notation et/ou d’appréciation ». Il conviendrait « de donner une réelle latitude au chef d’établissement en mettant fin au cadrage excessif de l’usage de leurs grilles de notation ».
Notre cde a abandonné ces entretiens réguliers qui faisaient perdre un temps fou à tout le monde et ne servaient à rien.
La notation pourrait alors être remplacée par des appréciations, certains items étant confiés au chef d’établissement, d’autres à l’inspecteur. « La mission préconise donc la mise à l’étude de la suppression de la notation en faveur d’une appréciation fondée sur la base de critères nationaux, qui permette une valorisation différenciée des mérites professionnels en termes d’avancement ou de parcours professionnels ». Deux écrits se substituraient à l’actuel rapport d’inspection et à l’appréciation par le chef d’établissement dans le second degré. « L’appréciation de la valeur professionnelle… porte sur la manière de servir du fonctionnaire au regard de critères nationaux d’évaluation. Dans le cadre du renforcement du caractère formatif de l’évaluation, les conseils et préconisations font l’objet d’un écrit spécifique qui s’adresse prioritairement à l’enseignant. Cet écrit est communiqué à la hiérarchie et est mis à la disposition des personnels chargés de la formation et de l’accompagnement de l’enseignant ».
Ah, pour nous aussi c'est classe sans note : on aura un joli LPC avec des pastilles vertes/rouges/cyan?
S’il reste encore très minoritaire, un modèle prend de plus en plus d’influence. Aux Etats-Unis et en Angleterre se mettent en place des évaluations individuelles des enseignants selon le mérite, appuyées sur des batteries de tests. C’est cette « culture d’évaluation » qui est portée dans le système français même si le mérite reste encore une notion ambigüe. Les effets néfastes du mérite sont bien connus. Ce mode d’évaluation tourne le dos à l’évaluation formative. Il mobilise en ce moment les enseignants anglais. Il a permis une régression des droits syndicaux des enseignants et une baisse de leur rémunération. Est-il à même d’améliorer le niveau des élèves ? Oui si l’on en croit les tests d’évaluation. Mais un des défauts de ce système c’est justement de ne plus enseigner que pour le test. Sous cette pression, l’évaluation collective, la rupture du lien entre évaluation et salaire, qui semblent à même d’avoir une effet formatif, semblent s’éloigner alors que leurs effets ne sont pas évalués. La bonne vieille tradition autoritaire du système éducatif français a de beaux jours devant elle…
Le rapport (daté d'avril 2013 !): http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/17/2/2013-035_263172.pdf
- adrifabNiveau 10
Ce n'est vraiment pas clair dans leur rapport. D'un côté, ils disent vouloir mettre à l'étude la suppression des notes et juste en dessous, ils annoncent quelques pistes pour faire évoluer la façon de mettre la...note !!:Gné:
"La mission préconise donc la mise à l’étude de la suppression de la notation en faveur d’une
appréciation fondée sur la base de critères nationaux, qui permette une valorisation
différenciée des mérites professionnels en termes d’avancement ou de parcours professionnels
(missions ou fonctions spécifiques assorties d’un régime indemnitaire, par exemple).
S’agissant de la construction de la note, il conviendrait :
– d’unifier les grilles de notation pédagogique d'une part et administrative d'autre
part, des différents corps d’enseignants du second degré ;
– d’attribuer la première note sans prendre en compte le rang de classement au
concours ;
– de faire évoluer et d’harmoniser les pratiques actuelles de notation en utilisant pour
chaque échelon toute l’amplitude de la grille ;
– d’appliquer et de donner du sens à la baisse de note, afin de différencier nettement
les conséquences de l’évaluation en cas de difficulté professionnelle ou en cas de
dysfonctionnement avéré."
"La mission préconise donc la mise à l’étude de la suppression de la notation en faveur d’une
appréciation fondée sur la base de critères nationaux, qui permette une valorisation
différenciée des mérites professionnels en termes d’avancement ou de parcours professionnels
(missions ou fonctions spécifiques assorties d’un régime indemnitaire, par exemple).
S’agissant de la construction de la note, il conviendrait :
– d’unifier les grilles de notation pédagogique d'une part et administrative d'autre
part, des différents corps d’enseignants du second degré ;
– d’attribuer la première note sans prendre en compte le rang de classement au
concours ;
– de faire évoluer et d’harmoniser les pratiques actuelles de notation en utilisant pour
chaque échelon toute l’amplitude de la grille ;
– d’appliquer et de donner du sens à la baisse de note, afin de différencier nettement
les conséquences de l’évaluation en cas de difficulté professionnelle ou en cas de
dysfonctionnement avéré."
- RikkiMonarque
T'as pas compris. On construit la note d'une part, on met à l'étude sa suppression d'autre part. Ça n'a rien à voir. Tout cela fait partie du Grand Plan.
_________________
mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- CathEnchanteur
Rikki a écrit:T'as pas compris. On construit la note d'une part, on met à l'étude sa suppression d'autre part. Ça n'a rien à voir. Tout cela fait partie du Grand Plan.
Ah, tu veux dire LE grand plan ?
- adrifabNiveau 10
C'est une manie de vouloir supprimer nos notes ! Moi, j'y tiens car grâce à elles, je dois théoriquement passer à l'échelon 11 au grand choix en 2015 et il est hors de question que cela passe à la trappe, non mais !
- RikkiMonarque
Cath a écrit:Rikki a écrit:T'as pas compris. On construit la note d'une part, on met à l'étude sa suppression d'autre part. Ça n'a rien à voir. Tout cela fait partie du Grand Plan.
Ah, tu veux dire LE grand plan ?
Voilà. Lui. LE Grand Plan qui va nous emmener infailliblement au Bonheur Pour Tous (à défaut du savoir pour tous).
_________________
mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
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