- proustinetteNiveau 5
bonjour, je dois préparer une séquence pour des 1 s mêlant "le mouvement littéraire" (XVI) et la "poésie". Dans mon manuel, ils proposent comme thème "le sonnet" mais ça me paraît assez froid et disparate pour accrocher mes élèves. je ne pense pas non plus me focaliser sur des problématiques amoureuses car les élèves n'aimeraient pas non plus. Je n'ai pas non plus le temps de chercher des choses rares auriez vous quelque chose à me proposer??? merci par avance
- SaraswatiNeoprof expérimenté
Tu peux faire "Les regrets" de Du Bellay, sur la problématique de la plainte (+ étude du lyrisme)
Les poèmes choisis ne seront pas des poèmes amoureux, mais plutôt liés au déracinement.
Ce GT permet de voir l'humanisme par ex, et tu peux faire un prolongement avec la Pléiade, ou carrément un GT "Pléiade" avec une pbtique qui serait axée sur le renouvellement de la langue + référence aux mythes anciens.
Bon courage !
Les poèmes choisis ne seront pas des poèmes amoureux, mais plutôt liés au déracinement.
Ce GT permet de voir l'humanisme par ex, et tu peux faire un prolongement avec la Pléiade, ou carrément un GT "Pléiade" avec une pbtique qui serait axée sur le renouvellement de la langue + référence aux mythes anciens.
Bon courage !
- proustinetteNiveau 5
le renouvellemnt de la langue me plaît (déjà parce que j'adore l'histoire du français) et puis j'ai déjà fait "défense et illustration de la lf" avec des 1 s. je pourrai reprendre des trucs. Où trouver d'autres textes?
disons 1 sonnet de pétrarque , 1 texte de du bellay, il m'en manque deux
je n'ai pas le manuel sous les yeux j'irai voir.
merci!
disons 1 sonnet de pétrarque , 1 texte de du bellay, il m'en manque deux
je n'ai pas le manuel sous les yeux j'irai voir.
merci!
- SaraswatiNeoprof expérimenté
tu as chez Du Bellay
- Sonnet 31 : "Heureux qui comme Ulysse..."
- Sonnet 32 : "Je me ferai savant..."
Je me ferai savant en la philosophie,
En la mathématique, et médecine aussi :
Je me ferai légiste, et d’un plus haut souci
Apprendrai les secrets de la théologie :
prive();
Du luth, et du pinceau j’ébatterai ma vie,
De l’escrime et du bal : je discourais ainsi,
Et me vantais en moi d’apprendre tout ceci,
Quand je changeai la France au séjour d’Italie.
Ô beaux discours humains ! je suis venu si loin,
Pour m’enrichir d’ennui, de vieillesse, et de soin,
Et perdre en voyageant le meilleur de mon âge.
Ainsi le marinier souvent pour tout trésor
Rapporte des harengs en lieu de lingots d’or,
Ayant fait, comme moi, un malheureux voyage.
- Sonnet 39 : "J'aime la liberté..."
J’aime la liberté, et languis en service,
Je n’aime point la Cour, et me faut courtiser,
Je n’aime la feintise, et me faut déguiser,
J’aime simplicité, et n’apprends que malice ;
prive();
Je n’adore les biens, et sers à l’avarice,
Je n’aime les honneurs, et me les faut priser,
Je veux garder ma foi, et me la faut briser,
Je cherche la vertu, et ne trouve que vice ;
Je cherche le repos, et trouver ne le puis,
J’embrasse le plaisir, et n’éprouve qu’ennuis,
Je n’aime à discourir, en raison je me fonde ;
J’ai le corps maladif, et me faut voyager,
Je suis né pour la Muse, on me fait ménager,
Ne suis-je pas (Morel) le plus chétif du monde ?
- Sonnets 6, 13, et 14
6 : "Là, où est maintenant ce mépris de Fortune?"
13 : "Maintenant je pardonne à la douce fureur..."
14 : "Si l'importunité d'un créditeur me fâche..." , ce dernier est assez intéressant car il parle du travail de la poésie :
Si l’importunité d’un créditeur me fâche,
Les vers m’ôtent l’ennui du fâcheux créditeur :
Et si je suis fâché d’un fâcheux serviteur,
Dessus les vers, Boucher, soudain je me défâche.
Si quelqu’un dessus moi sa colère délâche,
Sur les vers je vomis le venin de mon cœur :
Et si mon faible esprit est recru du labeur,
Les vers font que plus frais je retourne à ma tâche.
Les vers chassent de moi la molle oisiveté,
Les vers me font aimer la douce liberté,
Les vers chantent pour moi ce que dire je n’ose.
Si donc j’en recueillis tant de profits divers,
Demandes-tu, Boucher, de quoi servent les vers,
Et quel bien je reçois de ceux que je compose ?
En fait tu as plein de poèmes là :
http://www.florilege.free.fr/recueil/du_bellay-les_regrets.html
- Sonnet 31 : "Heureux qui comme Ulysse..."
- Sonnet 32 : "Je me ferai savant..."
Je me ferai savant en la philosophie,
En la mathématique, et médecine aussi :
Je me ferai légiste, et d’un plus haut souci
Apprendrai les secrets de la théologie :
prive();
Du luth, et du pinceau j’ébatterai ma vie,
De l’escrime et du bal : je discourais ainsi,
Et me vantais en moi d’apprendre tout ceci,
Quand je changeai la France au séjour d’Italie.
Ô beaux discours humains ! je suis venu si loin,
Pour m’enrichir d’ennui, de vieillesse, et de soin,
Et perdre en voyageant le meilleur de mon âge.
Ainsi le marinier souvent pour tout trésor
Rapporte des harengs en lieu de lingots d’or,
Ayant fait, comme moi, un malheureux voyage.
- Sonnet 39 : "J'aime la liberté..."
J’aime la liberté, et languis en service,
Je n’aime point la Cour, et me faut courtiser,
Je n’aime la feintise, et me faut déguiser,
J’aime simplicité, et n’apprends que malice ;
prive();
Je n’adore les biens, et sers à l’avarice,
Je n’aime les honneurs, et me les faut priser,
Je veux garder ma foi, et me la faut briser,
Je cherche la vertu, et ne trouve que vice ;
Je cherche le repos, et trouver ne le puis,
J’embrasse le plaisir, et n’éprouve qu’ennuis,
Je n’aime à discourir, en raison je me fonde ;
J’ai le corps maladif, et me faut voyager,
Je suis né pour la Muse, on me fait ménager,
Ne suis-je pas (Morel) le plus chétif du monde ?
- Sonnets 6, 13, et 14
6 : "Là, où est maintenant ce mépris de Fortune?"
13 : "Maintenant je pardonne à la douce fureur..."
14 : "Si l'importunité d'un créditeur me fâche..." , ce dernier est assez intéressant car il parle du travail de la poésie :
Si l’importunité d’un créditeur me fâche,
Les vers m’ôtent l’ennui du fâcheux créditeur :
Et si je suis fâché d’un fâcheux serviteur,
Dessus les vers, Boucher, soudain je me défâche.
Si quelqu’un dessus moi sa colère délâche,
Sur les vers je vomis le venin de mon cœur :
Et si mon faible esprit est recru du labeur,
Les vers font que plus frais je retourne à ma tâche.
Les vers chassent de moi la molle oisiveté,
Les vers me font aimer la douce liberté,
Les vers chantent pour moi ce que dire je n’ose.
Si donc j’en recueillis tant de profits divers,
Demandes-tu, Boucher, de quoi servent les vers,
Et quel bien je reçois de ceux que je compose ?
En fait tu as plein de poèmes là :
http://www.florilege.free.fr/recueil/du_bellay-les_regrets.html
- nuagesGrand sage
je pense que tu pourrais faire divers aspects de la poésie du XVIème siècle en voyant l'inspiration autobiographique avec Les Regrets mais aussi avec des poèmes de Ronsard comme Derniers vers ("je n'ai plus que les os..."), mais tu devrais aussi faire la poésie engagée avec un extrait de DISCOURS DES MISERES DE CE TEMPS de Ronsard.
Je fais la poésie au XVIème et j'ai des LA prêtes si tu veux
Ronsard (1524-1585)
Discours des misères de ce temps (1562) extrait
Prenant position du côté des catholiques dans les guerres de religion qui les opposent aux protestants , Ronsard adresse ce discours à la régente Catherine de Médicis, mère du jeune roi Charles IX
Ce monstre arme le fils contre son propre père, (ce monstre désigne le protestantisme)
Et le frère, ô malheur, arme contre son frère,
La sœur contre la sœur, et les cousins germains
Au sang de leurs cousins veulent tremper leurs mains,
L’oncle fuit son neveu, le serviteur son maître,
La femme ne veut plus son mari reconnaître.
Les enfants sans raison disputent de la foi,
Et tout à l’abandon va sans ordre et sans loi.
L’artisan par ce monstre a laissé sa boutique,
Le pasteur ses brebis, l’avocat sa pratique,
Sa nef le marinier, sa foire le marchand,
Et par lui le prud’homme est devenu méchant.
L’écolier se débauche, et de sa faux tortue (tordue, recourbée)
Le laboureur façonne une dague pointue,
Une pique guerrière il fait de son râteau
Et l’acier de son coutre il change en un couteau. (coutre : fer tranchant du soc de la charrue)
Morte est l’autorité : chacun vit à sa guise
Au vice déréglé la licence est permise,
Le désir, l’avarice et l’erreur insensé (erreur était alors masculin)
Ont sens dessus dessous le monde renversé.
On a fait des lieux saints une horrible voirie,
Un assassinement et une pillerie :
Si bien que Dieu n’est sûr en sa propre maison.
Au ciel est revolée et Justice et Raison,
Et en leur place hélas ! règnent le brigandage,
La force, les couteaux, le sang et le carnage.
(Extrait du Discours des misères de ce temps , orthographe modernisée)
Je fais la poésie au XVIème et j'ai des LA prêtes si tu veux
Ronsard (1524-1585)
Discours des misères de ce temps (1562) extrait
Prenant position du côté des catholiques dans les guerres de religion qui les opposent aux protestants , Ronsard adresse ce discours à la régente Catherine de Médicis, mère du jeune roi Charles IX
Ce monstre arme le fils contre son propre père, (ce monstre désigne le protestantisme)
Et le frère, ô malheur, arme contre son frère,
La sœur contre la sœur, et les cousins germains
Au sang de leurs cousins veulent tremper leurs mains,
L’oncle fuit son neveu, le serviteur son maître,
La femme ne veut plus son mari reconnaître.
Les enfants sans raison disputent de la foi,
Et tout à l’abandon va sans ordre et sans loi.
L’artisan par ce monstre a laissé sa boutique,
Le pasteur ses brebis, l’avocat sa pratique,
Sa nef le marinier, sa foire le marchand,
Et par lui le prud’homme est devenu méchant.
L’écolier se débauche, et de sa faux tortue (tordue, recourbée)
Le laboureur façonne une dague pointue,
Une pique guerrière il fait de son râteau
Et l’acier de son coutre il change en un couteau. (coutre : fer tranchant du soc de la charrue)
Morte est l’autorité : chacun vit à sa guise
Au vice déréglé la licence est permise,
Le désir, l’avarice et l’erreur insensé (erreur était alors masculin)
Ont sens dessus dessous le monde renversé.
On a fait des lieux saints une horrible voirie,
Un assassinement et une pillerie :
Si bien que Dieu n’est sûr en sa propre maison.
Au ciel est revolée et Justice et Raison,
Et en leur place hélas ! règnent le brigandage,
La force, les couteaux, le sang et le carnage.
(Extrait du Discours des misères de ce temps , orthographe modernisée)
- retraitéeDoyen
nuages a écrit:je pense que tu pourrais faire divers aspects de la poésie du XVIème siècle en voyant l'inspiration autobiographique avec Les Regrets mais aussi avec des poèmes de Ronsard comme Derniers vers ("je n'ai plus que les os..."), mais tu devrais aussi faire la poésie engagée avec un extrait de DISCOURS DES MISERES DE CE TEMPS de Ronsard.
Je fais la poésie au XVIème et j'ai des LA prêtes si tu veux
Ronsard (1524-1585)
Discours des misères de ce temps (1562) extrait
Prenant position du côté des catholiques dans les guerres de religion qui les opposent aux protestants , Ronsard adresse ce discours à la régente Catherine de Médicis, mère du jeune roi Charles IX
Ce monstre arme le fils contre son propre père, (ce monstre désigne le protestantisme)
Et le frère, ô malheur, arme contre son frère,
La sœur contre la sœur, et les cousins germains
Au sang de leurs cousins veulent tremper leurs mains,
L’oncle fuit son neveu, le serviteur son maître,
La femme ne veut plus son mari reconnaître.
Les enfants sans raison disputent de la foi,
Et tout à l’abandon va sans ordre et sans loi.
L’artisan par ce monstre a laissé sa boutique,
Le pasteur ses brebis, l’avocat sa pratique,
Sa nef le marinier, sa foire le marchand,
Et par lui le prud’homme est devenu méchant.
L’écolier se débauche, et de sa faux tortue (tordue, recourbée)
Le laboureur façonne une dague pointue,
Une pique guerrière il fait de son râteau
Et l’acier de son coutre il change en un couteau. (coutre : fer tranchant du soc de la charrue)
Morte est l’autorité : chacun vit à sa guise
Au vice déréglé la licence est permise,
Le désir, l’avarice et l’erreur insensé (erreur était alors masculin)
Ont sens dessus dessous le monde renversé.
On a fait des lieux saints une horrible voirie,
Un assassinement et une pillerie :
Si bien que Dieu n’est sûr en sa propre maison.
Au ciel est revolée et Justice et Raison,
Et en leur place hélas ! règnent le brigandage,
La force, les couteaux, le sang et le carnage.
(Extrait du Discours des misères de ce temps , orthographe modernisée)
Et pour faire contrepoint, tu peux aller chercher dans Les Tragiques de d'Aubigné la vision protestante des choses.
Intéressant aussi le discours de Ronsard sur l'éducation à donner au Roi Charles IX.
- proustinetteNiveau 5
merci pour cet autre texte, quant à la LA je veux bien un axe ou deux, si ça ne te dérange pas
- nuagesGrand sage
I. L’ENGAGEMENT DE RONSARD
On voit que Ronsard prend parti contre le protestantisme car, poète proche de la cour, il doit défendre le catholicisme. Il condamne le protestantisme en le désignant par une allégorie très péjorative
II. LA DENONCIATION DE LA VIOLENCE
a) Le champ lexical de la violence est présent tout au long du texte
b) Ronsard accorde beaucoup d’importance aux objets qui sont utilisés comme armes. La plupart de ces objets n’avaient pas à l’origine la fonction d’armes, c’étaient des objets utiles au travail des champs , mais ceux qui les possèdent les détournent de leur fonction .
c) Ronsard dénonce l’anarchie qui dévaste le pays.
III. LE RENVERSEMENT DES VALEURS
Il n’y a plus aucun respect des valeurs nulle part, toute la société est bouleversée
a) Au niveau familial
b) Au niveau social
c) Au niveau moral et religieux
conclusion: texte polémique
On voit que Ronsard prend parti contre le protestantisme car, poète proche de la cour, il doit défendre le catholicisme. Il condamne le protestantisme en le désignant par une allégorie très péjorative
II. LA DENONCIATION DE LA VIOLENCE
a) Le champ lexical de la violence est présent tout au long du texte
b) Ronsard accorde beaucoup d’importance aux objets qui sont utilisés comme armes. La plupart de ces objets n’avaient pas à l’origine la fonction d’armes, c’étaient des objets utiles au travail des champs , mais ceux qui les possèdent les détournent de leur fonction .
c) Ronsard dénonce l’anarchie qui dévaste le pays.
III. LE RENVERSEMENT DES VALEURS
Il n’y a plus aucun respect des valeurs nulle part, toute la société est bouleversée
a) Au niveau familial
b) Au niveau social
c) Au niveau moral et religieux
conclusion: texte polémique
- AbraxasDoyen
J'ai diverses choses en magasin sur Ronsard d'un côté (pourquoi diable les Amours dérangeraient-ils les élèves ? Ça a très bien marché avec les miens) et sur la Mélancolie dans les Regrets. Si ça intéresse quelqu'un…
- proustinetteNiveau 5
moi ça m'intéresserait, car j'aime beaucoup ronsard; quant à du bellay j'ai suivi un des liens des regrets posté plus haut et ça m'a donné une idée: je vais proposerer à mes élèves d'aller sur ce site puis de choisir un poème qu'ils réciteraient; mais comme il n'y a pas les numéros des sonnets, il leur faudra faire une autre recherche pour avoir le numéro du sonnet et apprendre le tout, je leur demanderai de s'inscrire sur une liste pour ne pas entendre 26 fois le même imprimé par la tête de turc de la classe....
- AbraxasDoyen
Pour avoir de la jolie analyse ronsardienne, prière de m'envoyer son mail par courrier interne…
- proustinetteNiveau 5
ce matin j'ai farfouillé dans mes cours et j'ai rassemblé les cours "déjà prêts" sur la posésie du xvi, j'avais un sonnet de d bellay "comme le champ semé" un sonnet de louise labbé "je vis je meurs" de ronsard " comme on voit sur la branche" et un texte très violent d'aubigné sur lemassacre de protestants. comme textes complém un sonnet de d bellay "je n'écris point d'amour" et le texte de montaigne sur son amitié avec la boétie (je sais qu'il n'est pas poète mais jel'aime trop et puis son écriture est pleine de ces fameuses contradictions chères à d bellay et labbé)
j'ai tourné et retourné tout cela et j'ai trouvé cette problématique "de la contradiction comme mode de vivre (surtout de ressentir) dans la deuxième moitié du xvi", contradictions historiques amoureuses dans l'écriture etc ; je garde tout ce qu'on m'a fourni pour plus tard qd j'aurai le temps de préparer....
j'ai tourné et retourné tout cela et j'ai trouvé cette problématique "de la contradiction comme mode de vivre (surtout de ressentir) dans la deuxième moitié du xvi", contradictions historiques amoureuses dans l'écriture etc ; je garde tout ce qu'on m'a fourni pour plus tard qd j'aurai le temps de préparer....
- GDT poésie 1ère: poésie baroque ou engagée?
- Seconde, OE poésie : quelle problématique pour la première séquence ?
- Quelle problématique pour étudier l'Odyssée en 6ème ? Comment construire une problématique au collège ?
- 1ere : problématique de séquence vs problématique du texte
- [6e] Nouvelle séquence poésie : poésie et réel.
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