- ChocolatGuide spirituel
Anaxagore a écrit:
Qu'est-ce qui ne fonctionne plus?
Mais rien, sous la forme actuelle !
Le niveau des candidats baisse d'année en année, et ce tous concours confondus.
Les dernières fournées d'agrégés reconnaissent qu'ils rêvent de quitter le second degré et qu'ils ont passé le concours dans cette perspective.
Les autres enseignants comprennent de moins en moins la différence de traitement entre eux et leurs collègues agrégés.
Les politiques et l'opinion publique hurlent que nous coûtons trop cher.
Les résultats de l'école française sont de plus en plus catastrophiques, comparés à ceux des autres États européens; et les performances de nos étudiants avec !
Comment voulez-vous justifier le maintien de ce type de concours externe dans ces conditions ?
Se battre pour conserver l'interne, ce serait déjà plus réaliste.
- CondorcetOracle
Cripure a écrit:J'ai aussi passé le Capes de lettres classiques et il était bien plus intelligemment conçu en 88, étant totalement dépourvu de programme et reposant sur 6 épreuves, 3 écrites et 3 orales, chaque fois dans les trois langues. N'y manquaient que deux épreuves de thème. L'agreg externe, en lettres, ne m'a jamais paru reposer sur une vraie culture (je veux dire que les agrégés cultivés le sont sans elle), mais sur un bachotage effréné.PaoloSarpi a écrit:Cripure a écrit:C'est pour moi un concours de recrutement dont les lauréats partant en fac déstabilisent le secondaire. Raouste.Anaxagore a écrit:J'apprécie aussi le fait que l'agrégation externe soit au cœur des universités, de la formation disciplinaire et liée aux parcours de certains chercheurs en devenir. C'est à mon sens la source d'un foisonnement très intéressant pour les divers acteurs.
Mais tous les lauréats de l'externe ne partent pas tout de suite en fac : après tout, les élèves ont le droit de bénéficier de la formation disciplinaire la plus exigeante, la plus neuve, la plus aboutie. Comment voulez-vous que des collègues en activité atteignent le niveau de l'externe alors même qu'ils ont des charges de cours à assurer ? Il est curieux qu'un lauréat de l'agrégation externe entende la supprimer.
Mais bon, on a joué à se faire plaisir/peur, hein
Je comprends après cet échange pourquoi un ministre qui concerte est foutu
En histoire-géo, un gouffre sépare le CAPES et l'agrégation externe (d'histoire ou de géographie), les réformes récentes tendant à l'élargir.
- User5899Demi-dieu
J'en suis convaincu. L'agreg externe ne passera pas le quinquennat en l'état, j'en mettrais ma main... euh, disons au panierChocolat a écrit:Anaxagore a écrit:
Qu'est-ce qui ne fonctionne plus?
Mais rien, sous la forme actuelle !
Le niveau des candidats baisse d'année en année, et ce tous concours confondus.
Les dernières fournées d'agrégés reconnaissent qu'ils rêvent de quitter le second degré et qu'ils ont passé le concours dans cette perspective.
Les autres enseignants comprennent de moins en moins la différence de traitement entre eux et leurs collègues agrégés.
Les politiques et l'opinion publique hurlent que nous coûtons trop cher.
Les résultats de l'école française sont de plus en plus catastrophiques, comparés à ceux des autres États européens; et les performances de nos étudiants avec !
Comment voulez-vous justifier le maintien de ce type de concours externe dans ces conditions ?
Se battre pour conserver l'interne, ce serait déjà plus réaliste.
- CondorcetOracle
Chocolat a écrit:Anaxagore a écrit:
Qu'est-ce qui ne fonctionne plus?
Mais rien, sous la forme actuelle !
Le niveau des candidats baisse d'année en année, et ce tous concours confondus.
Les dernières fournées d'agrégés reconnaissent qu'ils rêvent de quitter le second degré et qu'ils ont passé le concours dans cette perspective.
Les autres enseignants comprennent de moins en moins la différence de traitement entre eux et leurs collègues agrégés.
Les politiques et l'opinion publique hurlent que nous coûtons trop cher.
Les résultats de l'école française sont de plus en plus catastrophiques, comparés à ceux des autres États européens; et les performances de nos étudiants avec !
Comment voulez-vous justifier le maintien de ce type de concours externe dans ces conditions ?
Se battre pour conserver l'interne, ce serait déjà plus réaliste.
Pas tous : je connais une brillante agrégée très enthousiaste à ce poste (pourtant pas rose au quotidien...). La belle affaire : les politiques et l'opinion publique hurlent que... Mais le jour où ils diront que garantir l'emploi à vie des fonctionnaires est une ineptie, vous proposerez quoi ?
- CondorcetOracle
Cripure a écrit:Les élèves ont le droit qu'on leur apprenne à lire et à écrire. Pour l'instant, on en est là.PaoloSarpi a écrit:les élèves ont le droit de bénéficier de la formation disciplinaire la plus exigeante, la plus neuve, la plus aboutie.
Avec une méthode adéquate, de nombreux PE prouvent que cela est possible.
- User5899Demi-dieu
Mais l'apprentissage de la lecture ne s'arrête pas à eux.PaoloSarpi a écrit:Cripure a écrit:Les élèves ont le droit qu'on leur apprenne à lire et à écrire. Pour l'instant, on en est là.PaoloSarpi a écrit:les élèves ont le droit de bénéficier de la formation disciplinaire la plus exigeante, la plus neuve, la plus aboutie.
Avec une méthode adéquate, de nombreux PE prouvent que cela est possible.
- ChocolatGuide spirituel
PaoloSarpi a écrit:
Pas tous : je connais une brillante agrégée très enthousiaste à ce poste (pourtant pas rose au quotidien...). La belle affaire : les politiques et l'opinion publique hurlent que... Mais le jour où ils diront que garantir l'emploi à vie des fonctionnaires est une ineptie, vous proposerez quoi ?
Une - le problème reste entier...
Quant au fait de garantir l'emploi à vie des fonctionnaires - j'ai toujours pensé que c'était une aberration, alors...
Puis très franchement, il y a des abus au niveau de la gestion des RH au sein de l'EN qui sont bien pires que le fait de ne pas garantir l'emploi à vie (et que les conventions collectives du privé ne laisseraient jamais passer, du reste !)
_________________
- ChocolatGuide spirituel
Cripure a écrit:
J'en suis convaincu. L'agreg externe ne passera pas le quinquennat en l'état, j'en mettrais ma main... euh, disons au panier
:lol:
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- CondorcetOracle
Nous y voilà. Le jour où rien ne vaudra plus rien, nous serions bien avancés. De l'art de scier la branche d'où l'on va choir. Je me demande pourquoi je débats de ce sujet ici après tout : même plus fonctionnaire, même pas agrégé, autrefois certifié et maintenant complètement fuori corso, ces choses-là devraient me laisser de marbre. Sans doute une certaine nostalgie de l'excellente formation reçue jadis...
- AnaxagoreGuide spirituel
Chocolat a écrit:Anaxagore a écrit:
Qu'est-ce qui ne fonctionne plus?
Mais rien, sous la forme actuelle !
Le niveau des candidats baisse d'année en année, et ce tous concours confondus.
Les dernières fournées d'agrégés reconnaissent qu'ils rêvent de quitter le second degré et qu'ils ont passé le concours dans cette perspective.
Les autres enseignants comprennent de moins en moins la différence de traitement entre eux et leurs collègues agrégés.
Les politiques et l'opinion publique hurlent que nous coûtons trop cher.
Les résultats de l'école française sont de plus en plus catastrophiques, comparés à ceux des autres États européens; et les performances de nos étudiants avec !
Comment voulez-vous justifier le maintien de ce type de concours externe dans ces conditions ?
Se battre pour conserver l'interne, ce serait déjà plus réaliste.
De quoi parle-t-on? Il faut une bonne organisation des parcours scolaires, avec de bons programmes. Détruire le reste ne remplacera pas cela et ne règlera rien.
- AnaxagoreGuide spirituel
Bonne nuit!
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- ChocolatGuide spirituel
PaoloSarpi a écrit:Nous y voilà. Le jour où rien ne vaudra plus rien, nous serions bien avancés. De l'art de scier la branche d'où l'on va choir. Je me demande pourquoi je débats de ce sujet ici après tout : même plus fonctionnaire, même pas agrégé, autrefois certifié et maintenant complètement fuori corso, ces choses-là devraient me laisser de marbre. Sans doute une certaine nostalgie de l'excellente formation reçue jadis...
L'excellente formation n'empêche pas un brin de réalisme
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- CondorcetOracle
Anaxagore a écrit:Chocolat a écrit:Anaxagore a écrit:
Qu'est-ce qui ne fonctionne plus?
Mais rien, sous la forme actuelle !
Le niveau des candidats baisse d'année en année, et ce tous concours confondus.
Les dernières fournées d'agrégés reconnaissent qu'ils rêvent de quitter le second degré et qu'ils ont passé le concours dans cette perspective.
Les autres enseignants comprennent de moins en moins la différence de traitement entre eux et leurs collègues agrégés.
Les politiques et l'opinion publique hurlent que nous coûtons trop cher.
Les résultats de l'école française sont de plus en plus catastrophiques, comparés à ceux des autres États européens; et les performances de nos étudiants avec !
Comment voulez-vous justifier le maintien de ce type de concours externe dans ces conditions ?
Se battre pour conserver l'interne, ce serait déjà plus réaliste.
De quoi parle-t-on? Il faut une bonne organisation des parcours scolaires, avec de bons programmes. Détruire le reste ne remplacera pas cela et ne règlera rien.
Je le crois aussi. Arrêtons la gouvernance économique depuis 1944 ou la non-histoire des médias en France en Terminale et rétablissons des enseignements aux intitulés moins racoleurs mais plus féconds pour les jeunes esprits : des cadres qui leur permettent d'établir avec assurance les linéaments de leur pensée.
- CondorcetOracle
Chocolat a écrit:PaoloSarpi a écrit:Nous y voilà. Le jour où rien ne vaudra plus rien, nous serions bien avancés. De l'art de scier la branche d'où l'on va choir. Je me demande pourquoi je débats de ce sujet ici après tout : même plus fonctionnaire, même pas agrégé, autrefois certifié et maintenant complètement fuori corso, ces choses-là devraient me laisser de marbre. Sans doute une certaine nostalgie de l'excellente formation reçue jadis...
L'excellente formation n'empêche pas un brin de réalisme
Le réalisme que vous proposez, Cripure et toi, a une apparence : l'adaptation pondérée et raisonnable à la modernité.
Il revêt aussi une réalité : celle d'un remède pire que le mal. En effet, la suppression de l'agrégation externe accélèrera l'hémorragie des candidats aux concours externes (excellent moyen ceci dit de redonner aux concours internes une grande attractivité) dans de nombreuses disciplines. Les émules des IUFM y verront une belle victoire idéologique et intensifieront leur campagne médiatique pendant que les gains que vous espérez (back to basics) ne seront observables que plusieurs années plus tard. A ce moment, le peu qui reste de la formation disciplinaire se sera effacé devant les nouvelles nouvelles technologies, les pédagogies innovantes, la transdisciplinarité et le collège unique aura été remplacé par une offre segmentée selon le désir des familles tandis que les entrepreneurs pourront désormais siéger au sein des conseils d'administration des établissements scolaires afin de s'assurer que les programmes répondent bien aux besoins vitaux (i.e : micro-économiques) du pays. En outre, la formation initiale des professeurs en sortira très affaiblie par un double effet : les coups de butoir des ÉSPÉ auront réduit à la portion congrue la part des universités dans la préparation aux concours, à la disjonction progressive entre les préparations du CAPES et de l'agrégation, s'ajoutera la fermeture des préparations de l'agrégation par les universités. Là où les concours permettaient (l'agrégation en particulier) de garantir une grande exigence disciplinaire, les futurs concours de recrutement mettront l'accent sur la malléabilité du futur fonctionnaire à un environnement institutionnel, administratif, éducatif, économique changeant. On s'apercevra un jour que l'historien-géographe pourrait, par le miracle du droit à la formation tout au long de la vie, devenir un professeur de français tout à fait acceptable et on le sommera de dispenser quelques cours de langues aussi (après tout, l'anglais est une langue planétaire de nos jours...). Les exigences disciplinaires abaissées, les cours réduits à 45 minutes, la quotité horaire exigible augmentée à 20 h d'enseignement pour tous (joli chiffre rond), l'efficacité des personnels deviendrait optimale : sur leur temps libre, ils assureront en sus de leur service aussi 4 h de permanence pédagogique par semaine. Dystopie ? Attendez quelques années au rythme des nécessaires adaptations aux impératifs du temps présent, de nécessité d'arrêter la machine emballée..., de restrictions budgétaires.
- ChocolatGuide spirituel
PaoloSarpi a écrit:
Le réalisme que vous proposez, Cripure et toi, a une apparence : l'adaptation pondérée et raisonnable à la modernité.
Il a une réalité : celle d'un remède pire que le mal.
C'est ton avis, et c'est d'ailleurs plus une question philosophique qu'une assertion qui engage à l'action.
Or, si nous nous contentons de philosopher, les politiques se contenteront de nous ignorer en nous imposant les propositions concrètes que leurs petites mains leurs préparent avec beaucoup de zèle.
Comme d'habitude, quoi...
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- CondorcetOracle
Chocolat a écrit:PaoloSarpi a écrit:
Le réalisme que vous proposez, Cripure et toi, a une apparence : l'adaptation pondérée et raisonnable à la modernité.
Il a une réalité : celle d'un remède pire que le mal.
C'est ton avis, et c'est d'ailleurs plus une question philosophique qu'une assertion qui engage à l'action.
Or, si nous nous contentons de philosopher, les politiques se contenteront de nous ignorer en nous imposant les propositions concrètes que leurs petites mains leurs préparent avec beaucoup de zèle.
Comme d'habitude, quoi...
J'ai un peu développé ma pensée comme tu pourras le lire ci-avant. Les intellectuels et les professions intellectuelles se fondent sur un postulat à mon sens erroné : celui de la bonne foi politicienne. Comme l'a dit J-L Mélenchon, le premier pas est la mise en place d'une nouvelle République afin de mettre fin à la personnalisation du pouvoir à toutes les échelles. A cette condition, d'autres réformes pourront naître. Soumise à la double injonction politicienne et "démocratique" (parents d'élèves), l'école républicaine est menacée d'éclatement : le premier impératif est de tenir les uns et les autres en dehors de l'école en garantissant à l'école un statut semblable à celui que devrait avoir la justice. Négocier sous la contrainte ne pourra vous amener qu'au désastre.
- ChocolatGuide spirituel
PaoloSarpi a écrit:
J'ai un peu développé ma pensée comme tu pourras le lire ci-avant. Les intellectuels et les professions intellectuelles se fondent sur un postulat à mon sens erroné : celui de la bonne foi politicienne. Comme l'a dit J-L Mélenchon, le premier pas est la mise en place d'une nouvelle République afin de mettre fin à la personnalisation du pouvoir à toutes les échelles. A cette condition, d'autres réformes pourront naître. Soumise à la double injonction politicienne et "démocratique" (parents d'élèves), l'école républicaine est menacée d'éclatement : le premier impératif est de tenir les uns et les autres en dehors de l'école en garantissant à l'école un statut semblable à celui que devrait avoir la justice. Négocier sous la contrainte ne pourra vous amener qu'au désastre.
Oui, mais j'avais répondu avant la modification de ta réponse... :lol:
Ce que prône Mélenchon n'est pas réalisable aujourd'hui, mais c'est son job de le réclamer quand même.
Notre job à nous est d'envisager le réalisable et de le proposer.
Je te lirai demain, le sommeil m'appelle dans mon lit.
Bonne nuit
_________________
- CondorcetOracle
Itou ! Nous sommes d'accord sur un point essentiel : au lit ! :lol:
Bonne nuit à toi aussi !
Bonne nuit à toi aussi !
- AuroreEsprit éclairé
PaoloSarpi a écrit:Chocolat a écrit:PaoloSarpi a écrit:Nous y voilà. Le jour où rien ne vaudra plus rien, nous serions bien avancés. De l'art de scier la branche d'où l'on va choir. Je me demande pourquoi je débats de ce sujet ici après tout : même plus fonctionnaire, même pas agrégé, autrefois certifié et maintenant complètement fuori corso, ces choses-là devraient me laisser de marbre. Sans doute une certaine nostalgie de l'excellente formation reçue jadis...
L'excellente formation n'empêche pas un brin de réalisme
Le réalisme que vous proposez, Cripure et toi, a une apparence : l'adaptation pondérée et raisonnable à la modernité.
Il revêt aussi une réalité : celle d'un remède pire que le mal. En effet, la suppression de l'agrégation externe accélèrera l'hémorragie des candidats aux concours externes (excellent moyen ceci dit de redonner aux concours internes une grande attractivité) dans de nombreuses disciplines. Les émules des IUFM y verront une belle victoire idéologique et intensifieront leur campagne médiatique pendant que les gains que vous espérez (back to basics) ne seront observables que plusieurs années plus tard. A ce moment, le peu qui reste de la formation disciplinaire se sera effacé devant les nouvelles nouvelles technologies, les pédagogies innovantes, la transdisciplinarité et le collège unique aura été remplacé par une offre segmentée selon le désir des familles tandis que les entrepreneurs pourront désormais siéger au sein des conseils d'administration des établissements scolaires afin de s'assurer que les programmes répondent bien aux besoins vitaux (i.e : micro-économiques) du pays. En outre, la formation initiale des professeurs en sortira très affaiblie par un double effet : les coups de butoir des ÉSPÉ auront réduit à la portion congrue la part des universités dans la préparation aux concours, à la disjonction progressive entre les préparations du CAPES et de l'agrégation, s'ajoutera la fermeture des préparations de l'agrégation par les universités. Là où les concours permettaient (l'agrégation en particulier) de garantir une grande exigence disciplinaire, les futurs concours de recrutement mettront l'accent sur la malléabilité du futur fonctionnaire à un environnement institutionnel, administratif, éducatif, économique changeant. On s'apercevra un jour que l'historien-géographe pourrait, par le miracle du droit à la formation tout au long de la vie, devenir un professeur de français tout à fait acceptable et on le sommera de dispenser quelques cours de langues aussi (après tout, l'anglais est une langue planétaire de nos jours...). Les exigences disciplinaires abaissées, les cours réduits à 45 minutes, la quotité horaire exigible augmentée à 20 h d'enseignement pour tous (joli chiffre rond), l'efficacité des personnels deviendrait optimale : sur leur temps libre, ils assureront en sus de leur service aussi 4 h de permanence pédagogique par semaine. Dystopie ? Attendez quelques années au rythme des nécessaires adaptations aux impératifs du temps présent, de nécessité d'arrêter la machine emballée..., de restrictions budgétaires.
- LeclochardEmpereur
Cripure a écrit:J'ai aussi passé le Capes de lettres classiques et il était bien plus intelligemment conçu en 88, étant totalement dépourvu de programme et reposant sur 6 épreuves, 3 écrites et 3 orales, chaque fois dans les trois langues. N'y manquaient que deux épreuves de thème. L'agreg externe, en lettres, ne m'a jamais paru reposer sur une vraie culture (je veux dire que les agrégés cultivés le sont sans elle), mais sur un bachotage effréné.PaoloSarpi a écrit:Cripure a écrit:C'est pour moi un concours de recrutement dont les lauréats partant en fac déstabilisent le secondaire. Raouste.Anaxagore a écrit:J'apprécie aussi le fait que l'agrégation externe soit au cœur des universités, de la formation disciplinaire et liée aux parcours de certains chercheurs en devenir. C'est à mon sens la source d'un foisonnement très intéressant pour les divers acteurs.
Mais tous les lauréats de l'externe ne partent pas tout de suite en fac : après tout, les élèves ont le droit de bénéficier de la formation disciplinaire la plus exigeante, la plus neuve, la plus aboutie. Comment voulez-vous que des collègues en activité atteignent le niveau de l'externe alors même qu'ils ont des charges de cours à assurer ? Il est curieux qu'un lauréat de l'agrégation externe entende la supprimer.
Mais bon, on a joué à se faire plaisir/peur, hein
Je comprends après cet échange pourquoi un ministre qui concerte est foutu
Et encore, tu es agrégé. Imagine si un certifié avait proposé cette idée: on lui serait tombé dessus en disant qu'il est envieux (malgré tous les arguments) et qu'il n'a qu'à l'obtenir avant d'en demander la suppression.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AuroreEsprit éclairé
La suppression de l’agrégation procède-t-elle d'un réalisme supposé, ou bien d'un sabordage en règle ?
La fuite des agrégés dans le supérieur est certes une réalité ; cependant, il n'y a pas assez de place en université pour absorber tout le mouvement. Les agrégés ne risquent pas de déserter le secondaire de sitôt, et ce ne sont pas les coupes drastiques (gel des dotations budgétaires et des postes) décidées par le gouvernement actuel qui vont contribuer à inverser la tendance.
D'autre part, est-ce bien en s'attaquant à l'agreg que l'on va régler le fond du problème (au hasard, la dégradation des conditions de travail, la chute vertigineuse du niveau, les méfaits du management...) et traiter enfin les causes profondes de cette désaffection des agrégés pour l'enseignement secondaire ? Supprime-t-on la fièvre en s'attaquant au thermomètre ?
Enfin, l'argument du réalisme budgétaire ne tient pas debout : même à l'heure actuelle, il est parfaitement possible de dégager les fonds nécessaires pour une politique ambitieuse à l'EN et à l'ESR en réalisant des économies substantielles ailleurs (niches fiscales, la décentralisation qui multiplie les échelons administratifs et qui est un gouffre financier, etc.). Tout est une question de priorités politiques...
La fuite des agrégés dans le supérieur est certes une réalité ; cependant, il n'y a pas assez de place en université pour absorber tout le mouvement. Les agrégés ne risquent pas de déserter le secondaire de sitôt, et ce ne sont pas les coupes drastiques (gel des dotations budgétaires et des postes) décidées par le gouvernement actuel qui vont contribuer à inverser la tendance.
D'autre part, est-ce bien en s'attaquant à l'agreg que l'on va régler le fond du problème (au hasard, la dégradation des conditions de travail, la chute vertigineuse du niveau, les méfaits du management...) et traiter enfin les causes profondes de cette désaffection des agrégés pour l'enseignement secondaire ? Supprime-t-on la fièvre en s'attaquant au thermomètre ?
Enfin, l'argument du réalisme budgétaire ne tient pas debout : même à l'heure actuelle, il est parfaitement possible de dégager les fonds nécessaires pour une politique ambitieuse à l'EN et à l'ESR en réalisant des économies substantielles ailleurs (niches fiscales, la décentralisation qui multiplie les échelons administratifs et qui est un gouffre financier, etc.). Tout est une question de priorités politiques...
- AuroreEsprit éclairé
J'oubliais : le ministre, la Cour des Comptes et les médias mainstream réunis parlent actuellement d'une "redéfinition des missions des enseignants" : est-ce bien le moment de leur donner des idées ?
- LeclochardEmpereur
Je ne pense pas que sa disparition réglerait les problèmes du secondaire.
L'argument budgétaire est malheureusement très puissant. Ce que tu proposes revient à s'attaquer à des lobbys, des intérêts personnels divers qui ne manqueront pas de se faire entendre. Quelle serait le poids de la société des Agrégés et de quelques universitaires (quels profs feraient grève pour s'opposer à cette mesure ?) face à eux ?
L'argument budgétaire est malheureusement très puissant. Ce que tu proposes revient à s'attaquer à des lobbys, des intérêts personnels divers qui ne manqueront pas de se faire entendre. Quelle serait le poids de la société des Agrégés et de quelques universitaires (quels profs feraient grève pour s'opposer à cette mesure ?) face à eux ?
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AuroreEsprit éclairé
Et on ne parle pas de la pagaille qu'elle ne manquerait pas d'engendrer dans le supérieur...Leclochard a écrit: Je ne pense pas que sa disparition réglerait les problèmes du secondaire.
Il est aussi puissant que fallacieux : aujourd'hui même, les collectivités publiques alliées aux lobbys en question (banques, BTP...) déversent des millions d'euros dans des rond-points inutiles, des zones pavillonnaires éloignées de tout, des contournements routiers pharaoniques, des voies rapides au milieu de nulle part et autres "équipements" visant principalement à satisfaire la vanité de tel ou tel élu local. On ferait mieux de cibler cet auto-engendrement sans fin d'un "développement économique" parfaitement déconnecté de l'utilité publique, plutôt que de dénoncer en pure perte une dette qu'on contribue par ailleurs à alimenter en toute objectivité.Leclochard a écrit: L'argument budgétaire est malheureusement très puissant. Ce que tu proposes revient à s'attaquer à des lobbys, des intérêts personnels divers qui ne manqueront pas de se faire entendre.
- LeclochardEmpereur
Aurore a écrit:Et on ne parle pas de la pagaille qu'elle ne manquerait pas d'engendrer dans le supérieur...Leclochard a écrit: Je ne pense pas que sa disparition réglerait les problèmes du secondaire.Il est aussi puissant que fallacieux : aujourd'hui même, les collectivités publiques alliées aux lobbys en question (banques, BTP...) déversent des millions d'euros dans des rond-points inutiles, des zones pavillonnaires éloignées de tout, des contournements routiers pharaoniques, des voies rapides au milieu de nulle part et autres "équipements" visant principalement à satisfaire la vanité de tel ou tel élu local. On ferait mieux de cibler cet auto-engendrement sans fin d'un "développement économique" parfaitement déconnecté de l'utilité publique, plutôt que de dénoncer en pure perte une dette qu'on contribue par ailleurs à alimenter en toute objectivité.Leclochard a écrit: L'argument budgétaire est malheureusement très puissant. Ce que tu proposes revient à s'attaquer à des lobbys, des intérêts personnels divers qui ne manqueront pas de se faire entendre.
Je suis bien d'accord.
Parfois, je me surprends à m'imaginer la façon dont les élus choisissent de faire des travaux: "On a deux millions à dépenser. Qu'est-ce qu'on fait cette année ? un rond point, rue des Glandiers comme prévu ou on refait le trottoir de la rue des Citronniers ? Faut pas oublier que les élections, c'est pour bientôt et ma mère se plaint toujours qu'il est trop étroit et que le soir, la rue est mal éclairée. -Pourquoi ne pas mettre aussi des réverbères ? Il y en a des très beaux sur le catalogue Pinart. Au pire, on fait une petite rallonge. - Et des bancs ! C'est important pour les vieux. Quand ils reviennent des courses, ils aiment bien se poser. - Comme les pigeons." (rires des autres)
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- CondorcetOracle
Leclochard a écrit:Cripure a écrit:J'ai aussi passé le Capes de lettres classiques et il était bien plus intelligemment conçu en 88, étant totalement dépourvu de programme et reposant sur 6 épreuves, 3 écrites et 3 orales, chaque fois dans les trois langues. N'y manquaient que deux épreuves de thème. L'agreg externe, en lettres, ne m'a jamais paru reposer sur une vraie culture (je veux dire que les agrégés cultivés le sont sans elle), mais sur un bachotage effréné.PaoloSarpi a écrit:Cripure a écrit:C'est pour moi un concours de recrutement dont les lauréats partant en fac déstabilisent le secondaire. Raouste.Anaxagore a écrit:J'apprécie aussi le fait que l'agrégation externe soit au cœur des universités, de la formation disciplinaire et liée aux parcours de certains chercheurs en devenir. C'est à mon sens la source d'un foisonnement très intéressant pour les divers acteurs.
Mais tous les lauréats de l'externe ne partent pas tout de suite en fac : après tout, les élèves ont le droit de bénéficier de la formation disciplinaire la plus exigeante, la plus neuve, la plus aboutie. Comment voulez-vous que des collègues en activité atteignent le niveau de l'externe alors même qu'ils ont des charges de cours à assurer ? Il est curieux qu'un lauréat de l'agrégation externe entende la supprimer.
Mais bon, on a joué à se faire plaisir/peur, hein
Je comprends après cet échange pourquoi un ministre qui concerte est foutu
Et encore, tu es agrégé. Imagine si un certifié avait proposé cette idée: on lui serait tombé dessus en disant qu'il est envieux (malgré tous les arguments) et qu'il n'a qu'à l'obtenir avant d'en demander la suppression.
Et c'est un ex-certifié qui en demande le maintien.... Une question me taraude : en quoi la suppression de l'agrégation externe vous offrirait-elle un rapport de forces plus favorable face aux artisans de la constriction budgétaire comme aux architectes des pédagogies dites innovantes ?
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