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- Prose-ô-Poppée!Niveau 6
Je l'ai travaillé plusieurs années avec des cinquièmes et cela marchait très bien. Mais j'ai tout de même coupé plusieurs séquences : celle avec le porc, celle avec C. Slater et la paysanne (je la coupais intégralement et leur expliquais qu'il s'agissait de la première expérience charnelle du moine et l'importance de cette scène dans l'économie générale du film), celle de la mort de l'inquisiteur, empalé.
J'exploitais ce film quand nous terminions le M-Â et que nous passions à la Renaissance : Baskerville est construit comme un personnage porteur de certaines valeurs de la Renaissance (goût du savoir, respect des oeuvres de l'Antiquité etc.)
J'exploitais ce film quand nous terminions le M-Â et que nous passions à la Renaissance : Baskerville est construit comme un personnage porteur de certaines valeurs de la Renaissance (goût du savoir, respect des oeuvres de l'Antiquité etc.)
- CasparProphète
Prose-ô-Poppée! a écrit:Je l'ai travaillé plusieurs années avec des cinquièmes et cela marchait très bien. Mais j'ai tout de même coupé plusieurs séquences : celle avec le porc, celle avec C. Slater et la paysanne (je la coupais intégralement et leur expliquais qu'il s'agissait de la première expérience charnelle du moine et l'importance de cette scène dans l'économie générale du film), celle de la mort de l'inquisiteur, empalé.
J'exploitais ce film quand nous terminions le M-Â et que nous passions à la Renaissance : Baskerville est construit comme un personnage porteur de certaines valeurs de la Renaissance (goût du savoir, respect des oeuvres de l'Antiquité etc.)
Pardonne-moi mais...
- BélinacFidèle du forum
V.Marchais a écrit:
Question subsidiaire. On nous demande de plus en plus d'intégrer le cinéma à nos cours, mais d'un point de vue légal, je suis dans les clous ou pas, en diffusant un film à mes élèves ? Il me semble que la loi avait été révisée pour aménager la possibilité de diffusions à des fins pédagogiques, mais je n'en suis pas certaine.
J'étudie parfois le film avec mes élèves de Seconde (et on a même pu évoquer l'année dernière le film lors de la visite de Cinecittà dans la foulée !!).... Depuis que j'ai appris par l'enquête des "Paradise papers" que J.J. Annaud aurait créé des Sociétés à Guernesey et aux Iles Caïmans, je n'ai plus aucune mauvaise conscience !
- Vautrin84Niveau 10
V.Marchais a écrit:Vautrin, j'ai les extraits sur lesquels j'ai travaillé, mais je n'ai pas rédigé de séquence avec questions écrites bien organisées. C'est peu de choses, mais si tu veux ces extraits, bien sûr, je te les envoie.
J'ai finalement ajouté au premier groupement le passage de Zadig avec le petit chien de la reine, dont la scène d'ouverture du Nom de la Rose est le calque : cela me permettait d'amorcer la réflexion sur Guillaume personnage situé du côté de la raison, annonçant les Lumières (et en attendant, l'Humanisme).
Je veux bien les textes, je te remercie ! En fait, c'est d'abord cela qui m'intéresse
Peux-tu me les copier/coller dans un MP ou est-ce que je t'envoie mon adresse mail ?
_________________
15e année dans l'EN !
- Spoiler:
- - 2023/2024 (T12) : 1 6e + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2022/2023 (T11) : 1 groupe de 6e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2021/2022 (T10) : 1 4e (PP) + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e [+ 2 étudiants stagiaires]
- 2020/2021 (T9) : 1 5e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e & 5e [+ 1 stagiaire]
- 2019/2020 (T8) : 2 groupes de 6e (PP) + 2 4e + section Histoire des Arts 6e [+ 1 stagiaire]
- 2018/2019 (T7) : 2 groupes de 6e + 2 3e (PP) + UPE2A
- 2017/2018 (T6) : 1 5e + 2 4e + 1 3e (PP)
- 2016/2017 (T5) : 2 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2015/2016 (T4) : 1 6e + 1 4e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2014/2015 (T3) : 1 6e + 1 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2013/2014 (T2) : 1 6e (PP) + 2 4e + 1 3e
- 2012/2013 (T1) : 2 5e + 2 3e
- 2011/2012 (stagiaire) : 2 5e + 2 4e
- 2009/2011 (AP Lettres) : 2de + 1re ES/L/S + Tle L
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Ah ! ce film... un grand sujet de désaccord entre ma femme, qui l'adore, et moi, qui le déteste.
Sans doute l'aurais-je apprécié si je ne l'avais pas vu juste après avoir lu et adoré l’œuvre de Eco. Ce n'est plus une adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire, c'est un pillage : Annaud a juste pompé les éléments qui l'intéressaient, ajouté ce qui manquait, caricaturant et dénaturant complètement l'ensemble, pour faire un film qui cochait toutes les cases de la grosse production à succès. Si je me souviens bien, les gueux n'accèdent même pas au langage et grognent comme des bêtes, non ? J'avais l'impression de retrouver les personnages de la Guerre du feu. Quant au traitement des ressorts psychologiques des moines... On a les mêmes méchants dans un James Bond, quoi.
Je me doute bien que vous tirez le meilleur de ce film, les collègues, et mon intervention ne se veut pas une remise en cause de votre choix. Je suis juste un peu surpris qu'il soit autant utilisé par les collègues d'histoire, tant la conformité historique ne me semble pas le souci de Jean-Jacques Annaud. Éclairez-moi !
Sans doute l'aurais-je apprécié si je ne l'avais pas vu juste après avoir lu et adoré l’œuvre de Eco. Ce n'est plus une adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire, c'est un pillage : Annaud a juste pompé les éléments qui l'intéressaient, ajouté ce qui manquait, caricaturant et dénaturant complètement l'ensemble, pour faire un film qui cochait toutes les cases de la grosse production à succès. Si je me souviens bien, les gueux n'accèdent même pas au langage et grognent comme des bêtes, non ? J'avais l'impression de retrouver les personnages de la Guerre du feu. Quant au traitement des ressorts psychologiques des moines... On a les mêmes méchants dans un James Bond, quoi.
Je me doute bien que vous tirez le meilleur de ce film, les collègues, et mon intervention ne se veut pas une remise en cause de votre choix. Je suis juste un peu surpris qu'il soit autant utilisé par les collègues d'histoire, tant la conformité historique ne me semble pas le souci de Jean-Jacques Annaud. Éclairez-moi !
- BélinacFidèle du forum
Ventre-Saint-Gris a écrit:Ah ! ce film... un grand sujet de désaccord entre ma femme, qui l'adore, et moi, qui le déteste.
Sans doute l'aurais-je apprécié si je ne l'avais pas vu juste après avoir lu et adoré l’œuvre de Eco. Ce n'est plus une adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire, c'est un pillage : Annaud a juste pompé les éléments qui l'intéressaient, ajouté ce qui manquait, caricaturant et dénaturant complètement l'ensemble, pour faire un film qui cochait toutes les cases de la grosse production à succès. Si je me souviens bien, les gueux n'accèdent même pas au langage et grognent comme des bêtes, non ? J'avais l'impression de retrouver les personnages de la Guerre du feu. Quant au traitement des ressorts psychologiques des moines... On a les mêmes méchants dans un James Bond, quoi.
Je me doute bien que vous tirez le meilleur de ce film, les collègues, et mon intervention ne se veut pas une remise en cause de votre choix. Je suis juste un peu surpris qu'il soit autant utilisé par les collègues d'histoire, tant la conformité historique ne me semble pas le souci de Jean-Jacques Annaud. Éclairez-moi !
Justement, parce que JJ Annaud a été soucieux dans son film de réalisme historique, ... Le film a bien des défauts mais pas celui-là, il me semble... Il s'est d'ailleurs entouré de médiévistes de l'EHESS, comme Jacques Le Goff ou Michel Pastoureau, je crois me souvenir.... Il y a peu d'anachronismes (à part une statue de la vierge de facture Renaissance). Là, c'est toi qui me surprends : en quoi "la conformité historique ne semble pas être le souci" du réalisateur ?
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Merci pour ta réponse. C'est la représentation du petit peuple, incapable d'articuler un mot (si ma mémoire ne me joue pas trop de mauvais tours), qui m'a dicté cette phrase.
Après, j'avais beaucoup aimé la façon dont Eco explorait les motivations psychologiques et le cheminement intellectuel des différents "types" de moines. Une adaptation étant ce qu'elle est, Annaud ne pouvait évidemment pas reproduire toute la richesse de l’œuvre, mais je trouvais qu'il n'en respectait pas l'esprit, en se limitant aux ingrédients classiques du succès cinématographique (une histoire d'amour inventée, une opposition manichéenne entre un gentil et un méchant, jusqu'au très commun duel final).
De manière plus générale, Annaud reproduit cette image d'un Moyen-Âge qui n'est rien plus qu'obscurantiste, là où Eco me semblait dire bien plus.
Maintenant, j'ai bien conscience que mes propres visions restent bien courtes, orientées, et si vous me dites que je me plante, j'en conclurai qu'il faudra que je revoie ce film et que j'en fasse une autre lecture.
Après, j'avais beaucoup aimé la façon dont Eco explorait les motivations psychologiques et le cheminement intellectuel des différents "types" de moines. Une adaptation étant ce qu'elle est, Annaud ne pouvait évidemment pas reproduire toute la richesse de l’œuvre, mais je trouvais qu'il n'en respectait pas l'esprit, en se limitant aux ingrédients classiques du succès cinématographique (une histoire d'amour inventée, une opposition manichéenne entre un gentil et un méchant, jusqu'au très commun duel final).
De manière plus générale, Annaud reproduit cette image d'un Moyen-Âge qui n'est rien plus qu'obscurantiste, là où Eco me semblait dire bien plus.
Maintenant, j'ai bien conscience que mes propres visions restent bien courtes, orientées, et si vous me dites que je me plante, j'en conclurai qu'il faudra que je revoie ce film et que j'en fasse une autre lecture.
- V.MarchaisEmpereur
Vautrin, voici les textes que j'ai mis en regard.
Tout d'abord celui-ci :
et celui-ci :
Et enfin celui-ci :
et un autre que je ne retrouve plus, mais tu devrais remettre la main dessus : c'est tout au début du roman (Le Nom de la Rose), l'arrivée à l'abbaye, quand Guillaume répond aux moines qui cherchent le cheval du prieur.
Tout d'abord celui-ci :
- Spoiler:
Frère Guillaume de Baskerville
Or donc l’apparence physique de frère Guillaume était telle qu’elle attirait l’attention de l’observateur le plus distrait. Sa taille dépassait celle d’un homme normal, et il était si maigre qu’il en paraissait plus grand. Il avait les yeux vifs et pénétrants ; son nez effilé et légèrement aquilin conférait à son visage l’expression de quelqu’un qui veille, sauf dans les moments de torpeur dont je parlerai. Son menton aussi révélait en lui une forte volonté, même si son visage allongé et recouvert d’éphélides1 – comme souventes fois je le vis chez les gens nés entre l’Hibernie et la Northumbrie2 – pouvait parfois exprimer incertitude et perplexité. Je m’aperçus avec le temps que ce qui paraissait manque d’assurance était au contraire et seulement curiosité, mais au début je savais bien peu de cette vertu, que je croyais plutôt une passion de l’esprit concupiscible3, pensant que l’esprit rationnel ne devait pas s’en nourrir, comme il ne se repaissait que du vrai, qu’on connaît déjà (arguais-je) dès le commencement.
Enfant que j’étais, la première chose qui m’avait frappée chez lui, c’étaient certains toupillons de poils jaunâtres qui sortaient de ses oreilles, et ses sourcils touffus et blonds. Il pouvait compter cinquante printemps et il était donc déjà très vieux, mais son corps se déplaçait avec une agilité qui me faisait souvent défaut à moi-même. Son énergie paraissait inépuisable, quand il devait affronter un excès d’activité. Mais de temps en temps, comme si son esprit vital participait de l’écrevisse, il allait à reculons dans des moments d’inertie, et je le vis rester des heures durant sur son grabat dans sa cellule, prononçant à grand peine quelques monosyllabes, sans contracter un seul muscle de son visage. En ces occasions-là, apparaissait dans ses yeux une expression de vide et d’absence, et j’aurais soupçonné qu’il était sous l’empire de quelque substance végétale susceptible de donner des visions, si l’évidente tempérance qui réglait sa vie ne m’avait pas induit à repousser cette pensée.
Umberto Eco, Le Nom de la Rose
et celui-ci :
- Spoiler:
- Un étrange détective
Sherlock Holmes ne paraissait certes pas difficile à vivre ! C’était, à sa manière, un homme tranquille, avec des habitudes invariables. Il était rarement debout après dix heures du soir et le matin, immanquablement, avant que j’eusse quitté mon lit, il avait pris son petit déjeuner et était sorti. Tantôt il passait la journée au laboratoire de chimie, tantôt dans les salles de dissection ; de temps à autre, il faisait une longue marche qui, semblait-il, le conduisait parmi les quartiers les plus mal famés. Dans ses accès de travail, il déployait une énergie à toute épreuve ; puis venait la réaction : pendant de longues journées, il restait étendu sur le canapé sans rien dire, sans remuer un muscle, depuis le matin jusqu’au soir. Alors, son regard devenait si rêveur et si vague, que j’aurais pu le soupçonner de s’adonner à quelque narcotique ; mais sa sobriété en tout, sa tempérance habituelle interdisaient une telle supposition.
A mesure que les semaines passaient, je sentais croître et s’approfondir l’intérêt qu’il m’inspirait ainsi que me curiosité touchant les buts de son existence. Sa personne même, son apparence ne pouvaient laisser de frapper l’observateur le plus distrait. Il mesurait un peu plus d’un mètre quatre-vingt, mais il était si expressivement mince qu’il paraissait beaucoup plus grand. Ses yeux étaient si vifs et perçants – sauf dans les intervalles auxquels j’ai fait allusion. Son nez aquilin et fin donnait à sa physionomie un air attentif et décidé. La forme carrée et proéminente de son menton indiquait aussi l’homme volontaire. Ses mains étaient toujours tachées d’encre ou maculées de produits chimiques ; cependant il possédait une extraordinaire délicatesse du toucher ; j’eux souvent l’occasion de le constater en le regardant manier ses fragiles instruments de chimie.
A.C. Doyle, Une étude en rouge
Et enfin celui-ci :
- Spoiler:
- Le petit chien de la reine
Un jour, se promenant auprès d'un petit bois, il vit accourir à lui un eunuque de la reine, suivi de plusieurs officiers qui paraissaient dans la plus grande inquiétude, et qui couraient çà et là comme des hommes égarés qui cherchent ce qu'ils ont perdu de plus précieux. « Jeune homme, lui dit le premier eunuque, n'avez-vous point vu le chien de la reine ? » Zadig répondit modestement : « C'est une chienne, et non pas un chien. » Vous avez raison, reprit le premier eunuque. — C'est une épagneule très petite, ajouta Zadig ; elle a fait depuis peu des chiens ; elle boite du pied gauche de devant, et elle a les oreilles très longues. — Vous l'avez donc vue ? dit le premier eunuque tout essoufflé. Non, répondit Zadig, je ne l'ai jamais vue, et je n'ai jamais su si la reine avait une chienne.
Précisément dans le même temps, par une bizarrerie ordinaire de la fortune, le plus beau cheval de l'écurie du roi s'était échappé des mains d'un palefrenier dans les plaines de Babylone. Le grand veneur et tous les autres officiers couraient après lui avec autant d'inquiétude que le premier eunuque après la chienne. Le grand veneur s'adressa à Zadig, et lui demanda s'il n'avait point vu passer le cheval du roi. « C'est, répondit Zadig, le cheval qui galope le mieux ; il a cinq pieds de haut, le sabot fort petit ; il porte une queue de trois pieds et demi de long ; les bossettes de son mors sont d'or à vingt-trois carats ; ses fers sont d'argent à onze deniers. — Quel chemin a-t-il pris ? où est-il ? demanda le grand veneur. — Je ne l'ai point vu, répondit Zadig, et je n'en ai jamais entendu parler. »
Le grand veneur et le premier eunuque ne doutèrent pas que Zadig n'eût volé le cheval du roi et la chienne de la reine ; ils le firent conduire devant l'assemblée du grand Desterham, qui le condamna au knout, et à passer le reste de ses jours en Sibérie. A peine le jugement fût-il rendu qu'on retrouva le cheval et la chienne. Les juges furent dans la douloureuse nécessité de réformer leur arrêt ; mais ils condamnèrent Zadig à payer quatre cents onces d'or, pour avoir dit qu'il n'avait point vu ce qu'il avait vu. Il fallut d'abord payer cette amende ; après quoi il fut permis à Zadig de plaider sa cause au conseil du grand Desterham ; il parla en ces termes :
« Étoiles de justice, abîmes de science, miroirs de vérité qui avez la pesanteur du plomb, la dureté du fer, l'éclat du diamant, et beaucoup d'affinité avec l'or, puisqu'il m'est permis de parler devant cette auguste assemblée, je vous jure par Orosmade, que je n ai jamais vu la chienne respectable de la reine, ni le cheval sacré du roi des rois. Voici ce qui m'est arrivé : Je me promenais vers le petit bois où j'ai rencontré depuis le vénérable eunuque et le très illustre grand veneur. J'ai vu sur le sable les traces d'un animal, et j'ai jugé aisément que c'étaient celles d'un petit chien. Des sillons légers et longs imprimés sur de petites éminences de sable entre les traces des pattes m'ont fait connaître que c'était une chienne dont les mamelles étaient pendantes et qu'ainsi elle avait fait des petits il y a peu de jours. D'autres traces en un sens différent, qui paraissaient toujours avoir rasé la surface du sable à côté des pattes de devant, m'ont appris qu'elle avait les oreilles ; très longues ; et comme j'ai remarqué que le sable était toujours moins creusé par une patte que par les trois autres, j'ai compris que la chienne de notre auguste reine était un peu boiteuse, si je l'ose dire. »
Voltaire - Zadig ou La Destinée - Extrait du chapitre III
et un autre que je ne retrouve plus, mais tu devrais remettre la main dessus : c'est tout au début du roman (Le Nom de la Rose), l'arrivée à l'abbaye, quand Guillaume répond aux moines qui cherchent le cheval du prieur.
- tannatHabitué du forum
Pardon Véronique, mais avec ces textes tu n'avais plus les mêmes objectifs que ceux évoqués au début de ce fil, me trompé-je ?
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- V.MarchaisEmpereur
Très honnêtement, ça fait des années que j'ai mené ce travail, et je ne me rappelle plus avec précision ce que j'ai fait, d'autant que j'en ai gardé peu de traces. De mémoire, j'ai travaillé sur le personnage de Guillaume (ça, c'est sûr), le récit de formation et la tension entre deux univers, entre raison et superstition. Je me souviens aussi avoir travaillé plus spécifiquement sur la scène du film dans le labyrinthe. J'avais trouvé des docs sur internet, je peux peut-être le retrouver.
- tannatHabitué du forum
Merci pour ta réponse, ne perds pas de temps pour moi car je suis surtout très (trop) curieuse.V.Marchais a écrit:Très honnêtement, ça fait des années que j'ai mené ce travail, et je ne me rappelle plus avec précision ce que j'ai fait, d'autant que j'en ai gardé peu de traces. De mémoire, j'ai travaillé sur le personnage de Guillaume (ça, c'est sûr), le récit de formation et la tension entre deux univers, entre raison et superstition. Je me souviens aussi avoir travaillé plus spécifiquement sur la scène du film dans le labyrinthe. J'avais trouvé des docs sur internet, je peux peut-être le retrouver.
J'ai lu les textes proposés. Je les ai trouvés intéressants au point que j'envisage de les utiliser. Mais, parce que j'ai relu l'ensemble du fil, je ne comprends pas le lien avec ces objectifs-là :
Voilà. Ne cherche pas. Si tu me le permets je vais te piquer tes textes et construire ce que je souhaite en fonction de ce qu'ils m'ont donné comme idée... Merci.a écrit:- Approfondir, après l'étude de la littérature médiévale, la représentation que les élèves se font du Moyen-âge, en particulier du clergé.
- Faire une transition avec l'humanisme et la Renaissance.
- Réinvestir ce que nous avons étudié en début d'année sur le roman d'aventure et sa dimension initiatique.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- V.MarchaisEmpereur
Pique tout ce que tu voudras. Si je mets sur le forum, c'est que ça ne pose pas de problème.
Sinon, pour le premier point, je ne sais plus très bien ce que je voulais dire. Sans doute, juste que les élèves se représentent mieux le Moyen-âge grâce aux images du film. (Je suis par exemple frappée par le fait que les élèves, qui ne regardent même plus de films mais se contentent de vidéo Youtube ultra-contemporaines, n'ont pas la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler la vie au XIXe siècle ou au temps de Louis XIV. Les élèves de ma génération, à défaut de posséder une vraie culture historique, avaient presque tous regardé des séries populaires comme Ivanhoe ou Angélique Marquise des Anges. Alors ça valait ce que ça valait pour la fidélité historique (no comment), mais il ne me serait pas venu à l'esprit de coller une robe moulante à une marquise qui finit de faire la vaisselle (à son évier dûment doté d'un robinet) ou de lire qu'un chevalier enlève son armure et se met à l'aise avec un jean en allumant une cigarette (le genre de choses que je peux lire dans une rédaction).
Pour les deux autres points, c'est à peu près ce que j'ai fait, de mémoire : j'ai travaillé sur Guillaume comme personnage incarnant la raison, la soif de connaissances, la démarche scientifique, la culture et le goût des anciens, et annonçant l'esprit de l'humanisme (j'ai travaillé sur les attributs de Guillaume et ce qu'ils deviennent dans le film, notamment son compas et ses lunettes, brisées, puis transmises à Adso...). Et le policier est une variante du roman d'aventure : nous avons retrouvé des caractéristiques du récit d'aventures, danger, suspens, mystère, héros jeté dans l'action, initiation. Ça, c'est plutôt le travail sur le personnage d'Adso.
Sinon, pour le premier point, je ne sais plus très bien ce que je voulais dire. Sans doute, juste que les élèves se représentent mieux le Moyen-âge grâce aux images du film. (Je suis par exemple frappée par le fait que les élèves, qui ne regardent même plus de films mais se contentent de vidéo Youtube ultra-contemporaines, n'ont pas la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler la vie au XIXe siècle ou au temps de Louis XIV. Les élèves de ma génération, à défaut de posséder une vraie culture historique, avaient presque tous regardé des séries populaires comme Ivanhoe ou Angélique Marquise des Anges. Alors ça valait ce que ça valait pour la fidélité historique (no comment), mais il ne me serait pas venu à l'esprit de coller une robe moulante à une marquise qui finit de faire la vaisselle (à son évier dûment doté d'un robinet) ou de lire qu'un chevalier enlève son armure et se met à l'aise avec un jean en allumant une cigarette (le genre de choses que je peux lire dans une rédaction).
Pour les deux autres points, c'est à peu près ce que j'ai fait, de mémoire : j'ai travaillé sur Guillaume comme personnage incarnant la raison, la soif de connaissances, la démarche scientifique, la culture et le goût des anciens, et annonçant l'esprit de l'humanisme (j'ai travaillé sur les attributs de Guillaume et ce qu'ils deviennent dans le film, notamment son compas et ses lunettes, brisées, puis transmises à Adso...). Et le policier est une variante du roman d'aventure : nous avons retrouvé des caractéristiques du récit d'aventures, danger, suspens, mystère, héros jeté dans l'action, initiation. Ça, c'est plutôt le travail sur le personnage d'Adso.
- Vautrin84Niveau 10
Merci pour le partage, V. Marchais !
Je vais réfléchir à la construction de ce très court parcours durant ces vacances
Je vais réfléchir à la construction de ce très court parcours durant ces vacances
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15e année dans l'EN !
- Spoiler:
- - 2023/2024 (T12) : 1 6e + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
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- 2021/2022 (T10) : 1 4e (PP) + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e [+ 2 étudiants stagiaires]
- 2020/2021 (T9) : 1 5e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e & 5e [+ 1 stagiaire]
- 2019/2020 (T8) : 2 groupes de 6e (PP) + 2 4e + section Histoire des Arts 6e [+ 1 stagiaire]
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- 2016/2017 (T5) : 2 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
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- sifiÉrudit
Il me semble que tu as le droit de diffuser des extraits de 6 minutes maximum, et pas plus de 80% du film. Quelque chose comme ça.
En tout cas, ton travail me semble passionnant. J'ai moi-même utilisé ce film (mais juste quelques scènes) dans le cadre de l'étude d'un autre film (animé celui-ci), Brendan et le secret de Kells, qu'ils ont vu dans le cadre de l'opération Collège au Cinéma dans notre académie. Je leur ai montré le rôle central de l'abbaye au Moyen-Age, (et dans la foulée les effets de la contre-plongée), et tout ce qui tournait autour des moines copistes et du scriptorium. Ils ont très vite accroché (et beaucoup réagi devant les têtes de certains moines:lol: ).
En tout cas, ton travail me semble passionnant. J'ai moi-même utilisé ce film (mais juste quelques scènes) dans le cadre de l'étude d'un autre film (animé celui-ci), Brendan et le secret de Kells, qu'ils ont vu dans le cadre de l'opération Collège au Cinéma dans notre académie. Je leur ai montré le rôle central de l'abbaye au Moyen-Age, (et dans la foulée les effets de la contre-plongée), et tout ce qui tournait autour des moines copistes et du scriptorium. Ils ont très vite accroché (et beaucoup réagi devant les têtes de certains moines:lol: ).
- Thierry75Niveau 10
Le film est très supérieur au livre à certains égards (j'écris cela après avoir RELU le livre il y a quelque temps. Le manichéisme et le simplisme n'ont pas que des défauts (Baskerville vs l'inquisiteur).
_________________
Le moi est haïssable.
- user16754Niveau 5
J'ai utilisé ce film cette année en Janvier et ça marche très bien dans le cadre du programme sur la société chrétienne en seconde.
Les deux axes de mon cours sous forme de questionnaire d'après l'analyse de séquences du film et de leur exploitation historique confrontée à d'autres docs,était
le livre et l'accès au savoir et la place et le rôle des moines dans la société et la culture médièvale .
Un régal, beaucoup de plaisir pour les élèves! Et, pour le prof aussi ; )
Les deux axes de mon cours sous forme de questionnaire d'après l'analyse de séquences du film et de leur exploitation historique confrontée à d'autres docs,était
le livre et l'accès au savoir et la place et le rôle des moines dans la société et la culture médièvale .
Un régal, beaucoup de plaisir pour les élèves! Et, pour le prof aussi ; )
- IphigénieProphète
Ce que tu dis sur le defaut d'imaginaire des élèves concernant le passé est très juste: en seconde j'ai eu plusieurs élèves qui dans un sujet d'invention faisaient se garer une voiture à cheval avec le cocher qui jette un oeil dans le retroviseur....V.Marchais a écrit:Pique tout ce que tu voudras. Si je mets sur le forum, c'est que ça ne pose pas de problème.
Sinon, pour le premier point, je ne sais plus très bien ce que je voulais dire. Sans doute, juste que les élèves se représentent mieux le Moyen-âge grâce aux images du film. (Je suis par exemple frappée par le fait que les élèves, qui ne regardent même plus de films mais se contentent de vidéo Youtube ultra-contemporaines, n'ont pas la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler la vie au XIXe siècle ou au temps de Louis XIV. Les élèves de ma génération, à défaut de posséder une vraie culture historique, avaient presque tous regardé des séries populaires comme Ivanhoe ou Angélique Marquise des Anges. Alors ça valait ce que ça valait pour la fidélité historique (no comment), mais il ne me serait pas venu à l'esprit de coller une robe moulante à une marquise qui finit de faire la vaisselle (à son évier dûment doté d'un robinet) ou de lire qu'un chevalier enlève son armure et se met à l'aise avec un jean en allumant une cigarette (le genre de choses que je peux lire dans une rédaction).
Pour les deux autres points, c'est à peu près ce que j'ai fait, de mémoire : j'ai travaillé sur Guillaume comme personnage incarnant la raison, la soif de connaissances, la démarche scientifique, la culture et le goût des anciens, et annonçant l'esprit de l'humanisme (j'ai travaillé sur les attributs de Guillaume et ce qu'ils deviennent dans le film, notamment son compas et ses lunettes, brisées, puis transmises à Adso...). Et le policier est une variante du roman d'aventure : nous avons retrouvé des caractéristiques du récit d'aventures, danger, suspens, mystère, héros jeté dans l'action, initiation. Ça, c'est plutôt le travail sur le personnage d'Adso.
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Iphigénie a écrit:Ce que tu dis sur le defaut d'imaginaire des élèves concernant le passé est très juste: en seconde j'ai eu plusieurs élèves qui dans un sujet d'invention faisaient se garer une voiture à cheval avec le cocher qui jette un oeil dans le retroviseur....
Dans un genre un peu différent, je me souviens d'un élève qui avait voulu s'inspirer de l'un de ses jeux vidéos, et qui avait très bien compris qu'il devait vivre son texte :
Le chevalier fit [tout ça, tout ça]. Je sauvegarde. Puis le chevalier...
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