- Presse-puréeGrand sage
On ne peut pas demander de chiffres et ensuite mettre en avant un article sur le ressenti d'une personne, fût-elle célèbre.
Voir l'article que j'ai mis en lien. Comme dirait l'autre, "la prépa à la papa, c'est fini"...
Et je rappelle l'origine de la discussion:
"Les suicides en prépas, à quand une réflexion de fond sur ces classes d'élite?"
Voir l'article que j'ai mis en lien. Comme dirait l'autre, "la prépa à la papa, c'est fini"...
Et je rappelle l'origine de la discussion:
"Les suicides en prépas, à quand une réflexion de fond sur ces classes d'élite?"
- User5899Demi-dieu
J'ai dit dans mon premier message comment, en l'absence d'autres données, je vois les choses aujourd'hui. Je ne vois pas la nécessité de me répéter.victor44 a écrit:Cripure a écrit:
J'avoue : je reproduis le modèle que j'ai connu dans le secondaire. C'est peut-être pour ça que mes élèves entrant en prépas ne s'y suicident pas ?
comment peux tu le savoir? Tu as les stats des infirmières des lycées où tu envoies les élèves?
Toutes les tentatives de suicides ne réussissent pas, toutes les dépressions ne te sont pas signalées.
Je suis surpris que tu ne fasse pas preuve de plus de compassion, la tentative de suicide est souvent liée à un mal être qu'on ne peut ou qu'on a peur d'exprimer. Tout individu qui se sent en marge du groupe et qui ne peut l'exprimer peut éventuellement passer à l'acte au moment de l'adolescence. Se voir renvoyer une image négative de soi même peut causer des ravages, a fortiori chez des élèves qui jusqu'à présent étaient valorisés ou chez qui l'attente familiale est très forte (attente de conformisme et de réussite en général).
Je vous remet en lien l'article de Marie desplechin:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/02/03/prepas-l-excellence-au-prix-fort_1637985_3224.html
- User5899Demi-dieu
Mais vous aurez noté que je ne me pose pas en exemple (et que je n'ai pas d'élèves de prépa). Par ailleurs, vous l'écrivez vous-même : "si on a travaillé dur". Et là, je pouffe.WonderWoman a écrit:Il me semble (mais je ne retrouve plus le post d'Artémise ...) que la différence est qu'Artémise était jugée en tant que personne, c'est différent d'un tas de copies. (mais je peux me tromper, je ne sais plus, pour cet exemple précis).Cripure a écrit:Mais arrêtez avec ça, enfin ! ce n'est pas un trait d'humour, c'est juste une image ! Moi aussi, ça m'arrive de parler d'un paquet de copies comme de grosses bouses, et alors ? Il faudrait que je m'extasie devant des devoirs qui accumulent toujours les mêmes erreurs ? J'ai bien le droit de perdre patience. Je ne suis qu'un pauvre humain.superheterodyne a écrit:Je ne comprendrai jamais comment certains profs de prépas s'imaginent que leur "humour" est suffisamment fin et distingué pour qu'ils se puissent se permettre de l'utiliser devant les élèves (cf. la pitoyable métaphore du pudding relatée par Artémise).
Quoi qu'il en soit, soyons honnêtes, si on a travaillé dur - comme c'est le cas j'ose espérer en prépa - on peut être affreusement blessé que son travail soit comparé à une bouse.
Et si vous avez le droit de perdre patience, il y a des moyens de dire les choses : je me souviens encore de l'humiliation cuisante ressentie qd notre prof d'HG nous a dit, en 4e, que nous étions des "nullités crasseuses".
- FDNiveau 7
C’est déjà le cas dans pas mal d’écoles, et si ce n’est pas le cas dans certaines écoles ou seulement de façon très minoritaire c’est bien souvent tout simplement parce que des essais ont été faits et que la majorité des élèves recrutés par d’autres filières n’avaient pas le niveau pour suivre. Évidemment il n’est pas politiquement correct de dire ce genre de choses.victor44 a écrit:
Je ne généralise pas et ne suis pas pour la suppression des prépas mais pour qu'il y ait plusieurs parcours pour accéder aux filières prestigieuses (centrale, X, normale etc...
- AbraxasDoyen
Quitte à devoir répéter les choses…
J'enseigne (et non "j'en saigne", comme aurait dit Ionesco…) dans l'un des quatre ou cinq lycées qui, hors Paris, peuvent se targuer d'être dans l'élite des prépas.
Hasard, c'est là que j'ai été en prépa moi-même il y a… longtemps. Ça me donne l'occasion de comparer.
Ce n'était pas l'enfer du tout il y a quarante ans : nous faisions du sport, beaucoup de politique (quelque chose qui a disparu dans les prépas et la plupart des facs modernes — notre bahut, comme les facs de l'époque, croulait sous les dazibaos), et nous avons réussi au-delà de toute espérance (12 admis aux ENS l'année où j'y étais, cela donne la mesure du travail).
Ce dont je peux témoigner, et que tous les chiffres confirment, c'est qu'il y avait bien moins de reproduction sociale à l'époque qu'aujourd'hui : malgré tous les efforts du système et la bonne volonté des profs, les élèves de prépas sont de plus en plus des enfants de cadres. La faute n'en revient pas aux prépas, mais à tout le système scolaire précédent, qui à force de mettre l'enfant au centre du système et à l'aider à construire ses propres savoirs, a démobilisé les gosses des classes les plus pauvres, pendant que les enfants des bourgeois bénéficiaient chez eux d'une culture qui compense celle qu'on leur donne de moins en moins à l'école. Je vais tenter de le dire autrement : la "reproduction" contemporaine en prépas, c'est la faute historique de la Gauche. Tu parles que la Droite a laissé faire — et encore, c'est sous la Droite qu'on a inventé les "prépas à la prépa" et autres dispositifs d'incitation.
À ce propos, j'aimerais assez dire leurs quatre vérités à un grand boisseau de COPSY qui découragent les jeunes des lycées populaires à "oser la prépa". Nous sommes obligés d'aller faire de la retape dans les bahuts, et nous nous apercevons à chaque fois qu'une foule d'élèves tout à fait capables n'en ont jamais entendu parler.
Nous sommes bien plus proches des élèves que "de mon temps" — et comme j'enseigne à la fois en HK et en MPSI, je peux parler des deux systèmes : nous communiquons largement avec les élèves, soit directement au lycée, soit par mails. Nous avons passé par exemple quelques heures avec le prof de maths de MPSI à tenter de convaincre trois élèves en train de foncer dans le mur qu'ils avaient largement le niveau pour tenter l'année prochaine un HK/BL — en allant voir l'administration, en discutant avec eux, en leur tenant la main pour les procédures APB.
Au passage, j'ai toujours eu l'impression que j'étais aussi payé pour ça. Nous faisons un peu moins d'heures à la fois parce que le travail de préparation (et surtout de correction — quel prof de fac se taperait les paquets de khopies que nous avalons chaque année ?) est intense, et aussi parce que l'accompagnement est permanent.
Que des élèves craquent, en kholles ou ailleurs, c'est inévitable — mais neuf fois sur dix, c'est bien davantage les familles qui leur mettent la pression (ou eux-mêmes) que leurs enseignants. Je rappelle que nous recrutons sur dossiers — il faudrait avoir le temps d'organiser un entretien préalable, ce qui est évidemment impossible, vu les centaines de candidatures, et encore, il faudrait être un génie de la psychologie pour deviner qui va tenir et qui ne tiendra pas. De bons élèves sans problèmes se mettent parfois plus de pression que des élèves en grande difficulté.
Enfin, nous tentons de les préparer (et à peu de choses près — salut, Cripure… — nous sommes les premiers) à un monde qui justement n'est pas un monde de bisounours, sans pour autant être excessivement darwiniens.
Et pour la petite histoire, je ne fais pas de commentaires ni n'énonce les notes en rendant les khopies — maintenant, s'ils veulent se les communiquer et comparer, c'est leur problème.
Et je conçois que la pédagogie inventée dans les prépas ait étonné les gens des Cahiers pédagogiques, dans le lien donné plus haut : ils étaient loin de se douter que nous passions une bonne partie de notre temps à autre chose qu'à pratiquer de la verticalité systématique.
Et je m'appuie moins sur ma stricte expérience personnelle que sur une recherche systématique, entreprise il y a trois ans pour écrire Tireurs d'élites — chez Plon et chez tous les soldeurs…
J'enseigne (et non "j'en saigne", comme aurait dit Ionesco…) dans l'un des quatre ou cinq lycées qui, hors Paris, peuvent se targuer d'être dans l'élite des prépas.
Hasard, c'est là que j'ai été en prépa moi-même il y a… longtemps. Ça me donne l'occasion de comparer.
Ce n'était pas l'enfer du tout il y a quarante ans : nous faisions du sport, beaucoup de politique (quelque chose qui a disparu dans les prépas et la plupart des facs modernes — notre bahut, comme les facs de l'époque, croulait sous les dazibaos), et nous avons réussi au-delà de toute espérance (12 admis aux ENS l'année où j'y étais, cela donne la mesure du travail).
Ce dont je peux témoigner, et que tous les chiffres confirment, c'est qu'il y avait bien moins de reproduction sociale à l'époque qu'aujourd'hui : malgré tous les efforts du système et la bonne volonté des profs, les élèves de prépas sont de plus en plus des enfants de cadres. La faute n'en revient pas aux prépas, mais à tout le système scolaire précédent, qui à force de mettre l'enfant au centre du système et à l'aider à construire ses propres savoirs, a démobilisé les gosses des classes les plus pauvres, pendant que les enfants des bourgeois bénéficiaient chez eux d'une culture qui compense celle qu'on leur donne de moins en moins à l'école. Je vais tenter de le dire autrement : la "reproduction" contemporaine en prépas, c'est la faute historique de la Gauche. Tu parles que la Droite a laissé faire — et encore, c'est sous la Droite qu'on a inventé les "prépas à la prépa" et autres dispositifs d'incitation.
À ce propos, j'aimerais assez dire leurs quatre vérités à un grand boisseau de COPSY qui découragent les jeunes des lycées populaires à "oser la prépa". Nous sommes obligés d'aller faire de la retape dans les bahuts, et nous nous apercevons à chaque fois qu'une foule d'élèves tout à fait capables n'en ont jamais entendu parler.
Nous sommes bien plus proches des élèves que "de mon temps" — et comme j'enseigne à la fois en HK et en MPSI, je peux parler des deux systèmes : nous communiquons largement avec les élèves, soit directement au lycée, soit par mails. Nous avons passé par exemple quelques heures avec le prof de maths de MPSI à tenter de convaincre trois élèves en train de foncer dans le mur qu'ils avaient largement le niveau pour tenter l'année prochaine un HK/BL — en allant voir l'administration, en discutant avec eux, en leur tenant la main pour les procédures APB.
Au passage, j'ai toujours eu l'impression que j'étais aussi payé pour ça. Nous faisons un peu moins d'heures à la fois parce que le travail de préparation (et surtout de correction — quel prof de fac se taperait les paquets de khopies que nous avalons chaque année ?) est intense, et aussi parce que l'accompagnement est permanent.
Que des élèves craquent, en kholles ou ailleurs, c'est inévitable — mais neuf fois sur dix, c'est bien davantage les familles qui leur mettent la pression (ou eux-mêmes) que leurs enseignants. Je rappelle que nous recrutons sur dossiers — il faudrait avoir le temps d'organiser un entretien préalable, ce qui est évidemment impossible, vu les centaines de candidatures, et encore, il faudrait être un génie de la psychologie pour deviner qui va tenir et qui ne tiendra pas. De bons élèves sans problèmes se mettent parfois plus de pression que des élèves en grande difficulté.
Enfin, nous tentons de les préparer (et à peu de choses près — salut, Cripure… — nous sommes les premiers) à un monde qui justement n'est pas un monde de bisounours, sans pour autant être excessivement darwiniens.
Et pour la petite histoire, je ne fais pas de commentaires ni n'énonce les notes en rendant les khopies — maintenant, s'ils veulent se les communiquer et comparer, c'est leur problème.
Et je conçois que la pédagogie inventée dans les prépas ait étonné les gens des Cahiers pédagogiques, dans le lien donné plus haut : ils étaient loin de se douter que nous passions une bonne partie de notre temps à autre chose qu'à pratiquer de la verticalité systématique.
Et je m'appuie moins sur ma stricte expérience personnelle que sur une recherche systématique, entreprise il y a trois ans pour écrire Tireurs d'élites — chez Plon et chez tous les soldeurs…
- philannDoyen
Il n'y a pas que les COPSY...qui finalement ne font que valider l'état de fait. L'an dernier, dans mon lycée moyen mais d'une ville aisée, j'aurais vu à peine 2 ou 3 élèves de ma Terminale aller en prépa. Car la difficulté est bien en amont. Un élève que l'on habitue dès la primaire à ce que ses résultats n'aient pas de conséquence, à ce que ses mauvais résultats ne le "traumatise pas "(sic) à ce que ça passe toujours même s'il ne sait pas lire, même s'il a une culture générale épouvantable. Finalement, seuls les parents permettent aujourd'hui de préparer un élève à la prépa.
Je garde un souvenir ému (et triste) d'une élève de cette même classe, qui m'avouait qu'elle ne comprenait pas la moitié de ce que l'on raconte au 20h.
La vérité est que l'école est devenue une machine à ségrégation, non pas en maintenant les classes prépa, mais en déterminant dès la petite enfance, qui en serait digne ou non!
Je garde un souvenir ému (et triste) d'une élève de cette même classe, qui m'avouait qu'elle ne comprenait pas la moitié de ce que l'on raconte au 20h.
La vérité est que l'école est devenue une machine à ségrégation, non pas en maintenant les classes prépa, mais en déterminant dès la petite enfance, qui en serait digne ou non!
- MarcassinHabitué du forum
Ça nous avance bien.victor44 a écrit:http://www.education.gouv.fr/cid21420/les-etudiants-en-classes-preparatoires-aux-grandes-ecoles.html
Les prépas c'est 10% max des bacheliers généraux et techno qui font eux 50% d'une classe d'age, donc les élèves de prépa c'est au mieux 5% d'une classe d'age insuffisant pour influer sur la masse totale des ados.
_________________
"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Abraxas a écrit:Quitte à devoir répéter les choses…
J'enseigne (et non "j'en saigne", comme aurait dit Ionesco…) dans l'un des quatre ou cinq lycées qui, hors Paris, peuvent se targuer d'être dans l'élite des prépas.
(...)
Enfin, nous tentons de les préparer (et à peu de choses près — salut, Cripure… — nous sommes les premiers) à un monde qui justement n'est pas un monde de bisounours, sans pour autant être excessivement darwiniens.
Et pour la petite histoire, je ne fais pas de commentaires ni n'énonce les notes en rendant les khopies — maintenant, s'ils veulent se les communiquer et comparer, c'est leur problème.
Et je conçois que la pédagogie inventée dans les prépas ait étonné les gens des Cahiers pédagogiques, dans le lien donné plus haut : ils étaient loin de se douter que nous passions une bonne partie de notre temps à autre chose qu'à pratiquer de la verticalité systématique.
Et je m'appuie moins sur ma stricte expérience personnelle que sur une recherche systématique, entreprise il y a trois ans pour écrire Tireurs d'élites — chez Plon et chez tous les soldeurs…
Sans vouloir en remettre une couche...
J'enseigne en CPGE littéraire (hypokhâgne et option lettres modernes en khâgne Lyon ) dans un lycée assez bien classé au palmarès des prépas (http://www.letudiant.fr/palmares/classement-prepa/premiere-sup-lsh.html ).
Une prépa, même au soleil, ce n'est pas le club Med, mais ce n'est pas non plus un enfer, ni un univers élitiste où ne peuvent survivre que les fils de riches et ces salauds de fils de profs.
Nous avons cette année en HK 32 % de boursiers (c'est à peu près la moyenne chez nous en prépa litt) , pour qui l'internat est vraiment la solution, matériellement et psychologiquement, d'autant qu'un système de parrainage se met en place dès le début de l'année, où chaque khâgneux prend sous son aile un ou deux petits zippos, à la fois scolairement (les bons tuyaux, les dadas des professeurs, les petits "trucs" de méthode qui marchent et font gagner du temps...) et amicalement. Pour le reste, naturellement, tout ceci ne me regarde pas : ils sont grands, ces petits.
Et puis surtout, comme le note excellemment Abraxas, nous suivons de très près nos étudiants, ce qui veut dire que si nous leur tirons les oreilles quand ils ne travaillent pas, nous sommes à leurs côtés s'ils vont mal, et nous les accompagnons beaucoup. Je dirais même plus : certain(e)s de nos loulou(te)s, les plus fragiles, n'auraient jamais survécu à la fac, noyés dans la masse et incapables de travailler sans être suivis de près par leurs professeurs et conseillés tout au fil de l'année, avec des corrigés individualisés et (grâce aussi aux courriels, effectivement) une écoute permanente. Nous n'hésitons plus à téléphoner aux familles si nous voyons que l'étudiant(e) décroche, déprime ou file un mauvais coton.
Quant à la restitution des khopies : non seulement je m'abstiens de commentaires malveillants, mais je ne fais pas de classement ni ne donne les notes à haute voix ; je rends les devoirs dans l'ordre alphabétique, une fois en commençant par A, une autre par Z, et la troisième en débutant par le milieu de la liste, afin que ce ne soient pas toujours les mêmes qui poireautent en attendant leur devoir.
Quelques témoignages d'anciens sur le blog CPGE litt du bahut
http://lewebpedagogique.com/lescpgelitterairesdecezanne/temoignages/
Bien sûr, on parlera du syndrome de Stockholm, si on est de mauvaise foi... Mais c'est une autre histoire.
_________________
http://leblogdelapresidente.over-blog.com/
- Invité23Fidèle du forum
J'ai été en HK, précisément à Fermat, qui est une prépa exigeante mais pas abominable non plus. C'est un peu facile d'accuser ce lycée. Nous ne savons rien des circonstances qui ont amené cette jeune fille à se suicider.
Sincères condoléances à la famille
Sincères condoléances à la famille
- OlympiasProphète
Je pense que nous pouvons faire en sorte que les élèves puissent vouloir se dépasser et progresser, mais sans les humilier. De temps en temps, on peut se permettre de lâcher la petite phrase qui en fera réagir certains.
Ce qui me fait hurler, dans mon lycée, c'est la paresse, la médiocrité, le fait de considérer que le savoir est quantité négligeable...ET que les COP expliquent doctement aux élèves qu'aller en prépa, c'est trop dur !!!!!!!!!!
Ce qui me fait hurler, dans mon lycée, c'est la paresse, la médiocrité, le fait de considérer que le savoir est quantité négligeable...ET que les COP expliquent doctement aux élèves qu'aller en prépa, c'est trop dur !!!!!!!!!!
- albertine02Expert spécialisé
Je n'ai fait que parcourir les 7 pages précédentes...un suicide est toujours une tragédie, mais de là à faire le procès des classes préparatoires, il n'y a qu'un pas que je me refuse à franchir;
Et Dieu sait que j'en ai bavé, certains jours j'ai voulu tout arrêter. J'ai passé trois ans dans une excellente prépa, à Henri IV; j'ai eu de tout : les profs bienveillants et attentifs, ceux qui prennent le temps d'expliquer ce qui est bon et ce qui l'est moins dans une dissert, ceux qui à l'annonce , la proclamation devrais-je dire, des résultats sont tellement déçus pour certains élèves qu'ils leur écrivent une petite lettre de soutien remplie de compliments et de mots réconfortants (j'aurais dû garder cette lettre, d'ailleurs)....et ceux qui sont humiliants, qui enfoncent les étudiants un peu fragiles.
Bref, ce ne fut pas une promenade de santé, mais à tout prendre, c'était bien plus humain que les amphis de 500 étudiants que j'ai connus à la Sorbonne ensuite, où personne n'adresse la parole aux nouveaux, surtout aux anciens khâgneux.
Et dernière chose, j'ai été anorexique pendant la prépa....un comportement quand même proche du suicide quand on y pense; mais comme le disaient nombre de collègues sur ce fil, c'était avant tout parce que ma vie personnelle et familiale était profondément bouleversée et difficile, faite de deuils et de cancers. La prépa n'arrangeait rien, mais elle n'a rien créé non plus.
Et ce sont mes années d'étudiante, avec le recul, les plus riches, les plus instructives et celles dont je suis le plus fière, alors même que j'ai raté ce satané concours deux ans d'affilée.
Et Dieu sait que j'en ai bavé, certains jours j'ai voulu tout arrêter. J'ai passé trois ans dans une excellente prépa, à Henri IV; j'ai eu de tout : les profs bienveillants et attentifs, ceux qui prennent le temps d'expliquer ce qui est bon et ce qui l'est moins dans une dissert, ceux qui à l'annonce , la proclamation devrais-je dire, des résultats sont tellement déçus pour certains élèves qu'ils leur écrivent une petite lettre de soutien remplie de compliments et de mots réconfortants (j'aurais dû garder cette lettre, d'ailleurs)....et ceux qui sont humiliants, qui enfoncent les étudiants un peu fragiles.
Bref, ce ne fut pas une promenade de santé, mais à tout prendre, c'était bien plus humain que les amphis de 500 étudiants que j'ai connus à la Sorbonne ensuite, où personne n'adresse la parole aux nouveaux, surtout aux anciens khâgneux.
Et dernière chose, j'ai été anorexique pendant la prépa....un comportement quand même proche du suicide quand on y pense; mais comme le disaient nombre de collègues sur ce fil, c'était avant tout parce que ma vie personnelle et familiale était profondément bouleversée et difficile, faite de deuils et de cancers. La prépa n'arrangeait rien, mais elle n'a rien créé non plus.
Et ce sont mes années d'étudiante, avec le recul, les plus riches, les plus instructives et celles dont je suis le plus fière, alors même que j'ai raté ce satané concours deux ans d'affilée.
- IphigénieProphète
Le suicide de cette élève est une tragédie suffisante en soi, pas besoin de le transformer en procès de la prépa.
Les prépas sont un système fondé sur l'exigence: il convient à certains, pas du tout à d'autres.
L'exigence est acceptée lorsqu'elle est créatrice: pour cela il faut que le professeur ait une réelle légitimité dans le poste: peut-être qu'avec la multiplication des "petites " prépas, ce niveau d'exigence n'est pas partout assumé.Le lien maître - disciple y est fondamental: l'admiration du maître entraîne le travail alors que dans le secondaire, c'est l'inverse: il faut que le prof admire l'élève pour qu'il accepte de lui rendre une copie: l'élève au centre, ...-je caricature à peine...
Il faut aussi que le "sacrifice" paraisse légitime parce que l'avenir est alors assuré: ce n'est plus tout à fait vrai aujourd'hui même pour les prépas scientifiques: on a multiplié à l'infini ou presque la liste des "grandes écoles" avec des pléiades d'écoles d'ingénieurs qui ne débouchent pas forcément: tout le monde n'intègre pas l'X.
AUtrefois (de mon temps ) on entrait en maths sup pour intégrer les Mines, l'X , l'ENS ou Centrale: ce n'est plus le cas aujourd'hui dans les prépas de province, même dans les classes "étoile". Le sacrifice en terme de contraintes ne paraît ainsi plus nécessairement justifié par le résultat espéré.
Enfin ( mais pas le moins) le niveau des bacheliers ressemble quelque part à une arnaque. Jusqu'au bac, on cherche des statistiques, pas du savoir. Le choc est parfois rude. Et se rendre compte qu'on nous a menti est parfois la pire des violences. Je repense à ma fille me disant après une scolarité où, en allemand, elle n'est jamais descendue en dessous de 22 sur 20: en entrant en prépa scientifique: "mais maman, en fait on n'a jamais vraiment fait de l'allemand!..."
NOus sommes dans une société d'une extrême violence avec la jeunesse: pendant 17 ans on fait semblant de les encenser et ensuite on leur explique qu'ils ne sont pas à la hauteur: très, très violent.
Les prépas sont un système fondé sur l'exigence: il convient à certains, pas du tout à d'autres.
L'exigence est acceptée lorsqu'elle est créatrice: pour cela il faut que le professeur ait une réelle légitimité dans le poste: peut-être qu'avec la multiplication des "petites " prépas, ce niveau d'exigence n'est pas partout assumé.Le lien maître - disciple y est fondamental: l'admiration du maître entraîne le travail alors que dans le secondaire, c'est l'inverse: il faut que le prof admire l'élève pour qu'il accepte de lui rendre une copie: l'élève au centre, ...-je caricature à peine...
Il faut aussi que le "sacrifice" paraisse légitime parce que l'avenir est alors assuré: ce n'est plus tout à fait vrai aujourd'hui même pour les prépas scientifiques: on a multiplié à l'infini ou presque la liste des "grandes écoles" avec des pléiades d'écoles d'ingénieurs qui ne débouchent pas forcément: tout le monde n'intègre pas l'X.
AUtrefois (de mon temps ) on entrait en maths sup pour intégrer les Mines, l'X , l'ENS ou Centrale: ce n'est plus le cas aujourd'hui dans les prépas de province, même dans les classes "étoile". Le sacrifice en terme de contraintes ne paraît ainsi plus nécessairement justifié par le résultat espéré.
Enfin ( mais pas le moins) le niveau des bacheliers ressemble quelque part à une arnaque. Jusqu'au bac, on cherche des statistiques, pas du savoir. Le choc est parfois rude. Et se rendre compte qu'on nous a menti est parfois la pire des violences. Je repense à ma fille me disant après une scolarité où, en allemand, elle n'est jamais descendue en dessous de 22 sur 20: en entrant en prépa scientifique: "mais maman, en fait on n'a jamais vraiment fait de l'allemand!..."
NOus sommes dans une société d'une extrême violence avec la jeunesse: pendant 17 ans on fait semblant de les encenser et ensuite on leur explique qu'ils ne sont pas à la hauteur: très, très violent.
- albertine02Expert spécialisé
iphigénie a écrit:Le suicide de cette élève est une tragédie suffisante en soi, pas besoin de le transformer en procès de la prépa.
Les prépas sont un système fondé sur l'exigence: il convient à certains, pas du tout à d'autres.
L'exigence est acceptée lorsqu'elle est créatrice: pour cela il faut que le professeur ait une réelle légitimité dans le poste: peut-être qu'avec la multiplication des "petites " prépas, ce niveau d'exigence n'est pas partout assumé.Le lien maître - disciple y est fondamental: l'admiration du maître entraîne le travail alors que dans le secondaire, c'est l'inverse: il faut que le prof admire l'élève pour qu'il accepte de lui rendre une copie: l'élève au centre, ...-je caricature à peine...
Il faut aussi que le "sacrifice" paraisse légitime parce que l'avenir est alors assuré: ce n'est plus tout à fait vrai aujourd'hui même pour les prépas scientifiques: on a multiplié à l'infini ou presque la liste des "grandes écoles" avec des pléiades d'écoles d'ingénieurs qui ne débouchent pas forcément: tout le monde n'intègre pas l'X.
AUtrefois (de mon temps ) on entrait en maths sup pour intégrer les Mines, l'X , l'ENS ou Centrale: ce n'est plus le cas aujourd'hui dans les prépas de province. Le sacrifice en terme de contraintes ne paraît ainsi plus nécessairement justifié par le résultat espéré.
Enfin ( mais pas le moins) le niveau des bacheliers ressemble quelque part à une arnaque. Jusqu'au bac, on cherche des statistiques, pas du savoir. Le choc est parfois rude. Et se rendre compte qu'on nous a menti est parfois la pire des violences. Je repense à ma fille me disant après une scolarité où, en allemand, elle n'est jamais descendue en dessous de 22 sur 20: en entrant en prépa scientifique: "mais maman, en fait on n'a jamais vraiment fait de l'allemand!..."
NOus sommes dans une société d'une extrême violence avec la jeunesse: pendant 17 ans on fait semblant de les encenser et ensuite on leur explique qu'ils ne sont pas à la hauteur: très, très violent.
Iphigénie, ce que tu dis est extrêmement vrai; je l'ai vécu à mes dépens; tout comme ta fille, j'étais une excellente élève en lycée, j'étais déjà à Henri IV et je ne m'attendais absolument pas à une telle différence de niveau et d'exigence entre le lycée et la prépa.
En réalité, j'ai vécu ce choc deux fois : en arrivant à Henri IV en 1ère, d'un lycée correct mais manifestement sans plus quand je repense à mes premiers résultats catastrophiques; puis en arrivant en HK où certaines de mes moyennes se sont littéralement effondrées....mais où j'ai eu le sentiment et la conviction que je faisais enfin de la littérature, du latin, de l'anglais....
je dis souvent que j'ai ré-appris à lire en HK.
- IphigénieProphète
Voilà c'est cela Albertine, et après il y a ceux qui ont le courage et les qualités pour se lancer à fond et ceux que ce choc démolit. D'où l'extrême importance aussi du soutien familial et affectif. Et sur ce point, heureusement, les prépas sont aussi un grand lieu de rencontre amoureuse...(pour ouvrir sur un point positif incontestable_ quoique ...)
- albertine02Expert spécialisé
iphigénie a écrit:Voilà c'est cela Albertine, et après il y a ceux qui ont le courage et les qualités pour se lancer à fond et ceux que ce choc démolit. D'où l'extrême importance aussi du soutien familial et affectif. Et sur ce point, heureusement, les prépas sont aussi un grand lieu de rencontre amoureuse...
pas pour moi
(je crois aussi que quand on pèse 39kg au lieu de 55 et qu'on ne pense qu'à bosser, on n'est pas vraiment au top de sa séduction.... )
- IphigénieProphète
De l'insuffisance des généralisations abusives.... :lol:
- yogiSage
iphigénie a écrit:Le suicide de cette élève est une tragédie suffisante en soi, pas besoin de le transformer en procès de la prépa.
Les prépas sont un système fondé sur l'exigence: il convient à certains, pas du tout à d'autres.
L'exigence est acceptée lorsqu'elle est créatrice: pour cela il faut que le professeur ait une réelle légitimité dans le poste: peut-être qu'avec la multiplication des "petites " prépas, ce niveau d'exigence n'est pas partout assumé.Le lien maître - disciple y est fondamental: l'admiration du maître entraîne le travail alors que dans le secondaire, c'est l'inverse: il faut que le prof admire l'élève pour qu'il accepte de lui rendre une copie: l'élève au centre, ...-je caricature à peine...
Il faut aussi que le "sacrifice" paraisse légitime parce que l'avenir est alors assuré: ce n'est plus tout à fait vrai aujourd'hui même pour les prépas scientifiques: on a multiplié à l'infini ou presque la liste des "grandes écoles" avec des pléiades d'écoles d'ingénieurs qui ne débouchent pas forcément: tout le monde n'intègre pas l'X.
AUtrefois (de mon temps ) on entrait en maths sup pour intégrer les Mines, l'X , l'ENS ou Centrale: ce n'est plus le cas aujourd'hui dans les prépas de province, même dans les classes "étoile". Le sacrifice en terme de contraintes ne paraît ainsi plus nécessairement justifié par le résultat espéré.
Enfin ( mais pas le moins) le niveau des bacheliers ressemble quelque part à une arnaque. Jusqu'au bac, on cherche des statistiques, pas du savoir. Le choc est parfois rude. Et se rendre compte qu'on nous a menti est parfois la pire des violences. Je repense à ma fille me disant après une scolarité où, en allemand, elle n'est jamais descendue en dessous de 22 sur 20: en entrant en prépa scientifique: "mais maman, en fait on n'a jamais vraiment fait de l'allemand!..."
NOus sommes dans une société d'une extrême violence avec la jeunesse: pendant 17 ans on fait semblant de les encenser et ensuite on leur explique qu'ils ne sont pas à la hauteur: très, très violent.
Je trouve ça un peu fort. Je n'avais aucune admiration pour mes profs de prépa. Exemples: une arrivait systématiquement en classe avec 30mins de retard, une autre s'endormait et pétait durant les colles, un autre était renfermé sur lui-même et s'excusait presque d'exister ,et les autres étaient pédants. Je crois que je n'ai vraiment pas bénéficié d'un bon cru!
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"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- ZorglubHabitué du forum
Comme souvent sur ce forum, ce sont les littéraires qui sont majoritaires et il se dégage une vision très parcellaire du sujet.
Les prépas lettres sont au centre du débat de ce fil alors que le nombre d'élèves total y est beaucoup plus faible que dans les prépas scientifiques.
Il est INDISPENSABLE de ne pas comparer HK et Kh avec les taupes (MP, PC, PSI, PT, etc) !
Derrière Kh point de salut hors de l'ENS et le ratio places/candidats est TRES mauvais.
En cas d'échec retour à la case fac de lettres sans assurance d'un avenir professionnel.
Tout au CONTRAIRE :
Après une prépa science 80 % des étudiants (qui ont fini le cursus) intègrent une école d'ingé.
Certes, seul un faible nombre réussissent les écoles du groupe A+ (X, centrale Paris, Mines, Pont etc.)
Cependant TOUTES les écoles moins prestigieuses donnent accès à un emploi, avec un salaire plus que décent, et une vie professionnelle pleine de potentiel (que chacun exploite suivant sa motivation et sa chance).
Pour les quelques-uns qui collent tout (ou qui ne souhaitent pas faire 5/2) l'intégration en L3 à la fac de sciences est presque systématique depuis la mise en place du machin de points européens.
Et là, un élève sortant de prépa après avoir tout raté, rentre en L3 et se ballade durant un an s'il se contente de résultats moyens et peut facilement viser l'excellence s'il continue à travailler un peu.
Dans ce cas, il intègrera un master de très bon niveau ou un magistère qui sont également de réelles portes d'accès à lemploi dans le domaine scientifique.
Donc on ne peut pas comparer les situations puisque l'échec à terme est dans un cas fréquent dans l'autre très rare !
Par ailleurs,
on tape un max sur les prépas mais on parle très peu de P1 médecine.
Le numerus clausus est TRES défavorable : moins de 10% en bizut !
Beaucoup d'élèves sont acharnés au travail et n'accrochent rien même en carré !
Dans ce cas après 2 ans d'enfer, ils ne bénéficient d'aucune équivalence (si ce n'est L1 bio qui n'est pas connue pour mener souvent à un métier ...). C'est donc à peu près 2 ans de perdus pour 75% des étudiants ! Enorme !
Enfin :
Contrairement à la légende, les élèves se tirent peu la bourre entre-eux en prépa science (sauf ceux qui visent les écoles du top 5, et encore) car à l'échelle nationale le nombre de places est très important.
Les prépas sont donc en concurrence les unes avec les autres mais à l'intérieur d'une même classe il est plus productif d'être solidaire et de coopérer un minimum.
Par contre la pression est beaucoup plus grande en P1 : les étudiants sont concurrents directs (le concours n'est pas national mais interne à chaque fac).
On peut ajouter qu'au moins à Grenoble il n'y a plus de cours mais des DVD accessibles en lignes et une simple séance hebdo (assez bidon) de questions réponses ! Donc une totale solitude d'un môme qui sort de terminale et qui est condamné brusquement à une vie monacale sans relations sociales avec au mini 70 h/semaine de travail perso (en dessous de cette dose sauf aptitudes anormale de mémorisation personne n'a jamais réussi P1 en bizut).
Dans certaines autres facs de med qui fonctionnent encore avec des cours, la tradition est que les carrés se relaient pour planter le bordel en amphi afin que les bizut soient gênés (cool ...).
Les prépas lettres sont au centre du débat de ce fil alors que le nombre d'élèves total y est beaucoup plus faible que dans les prépas scientifiques.
Il est INDISPENSABLE de ne pas comparer HK et Kh avec les taupes (MP, PC, PSI, PT, etc) !
Derrière Kh point de salut hors de l'ENS et le ratio places/candidats est TRES mauvais.
En cas d'échec retour à la case fac de lettres sans assurance d'un avenir professionnel.
Tout au CONTRAIRE :
Après une prépa science 80 % des étudiants (qui ont fini le cursus) intègrent une école d'ingé.
Certes, seul un faible nombre réussissent les écoles du groupe A+ (X, centrale Paris, Mines, Pont etc.)
Cependant TOUTES les écoles moins prestigieuses donnent accès à un emploi, avec un salaire plus que décent, et une vie professionnelle pleine de potentiel (que chacun exploite suivant sa motivation et sa chance).
Pour les quelques-uns qui collent tout (ou qui ne souhaitent pas faire 5/2) l'intégration en L3 à la fac de sciences est presque systématique depuis la mise en place du machin de points européens.
Et là, un élève sortant de prépa après avoir tout raté, rentre en L3 et se ballade durant un an s'il se contente de résultats moyens et peut facilement viser l'excellence s'il continue à travailler un peu.
Dans ce cas, il intègrera un master de très bon niveau ou un magistère qui sont également de réelles portes d'accès à lemploi dans le domaine scientifique.
Donc on ne peut pas comparer les situations puisque l'échec à terme est dans un cas fréquent dans l'autre très rare !
Par ailleurs,
on tape un max sur les prépas mais on parle très peu de P1 médecine.
Le numerus clausus est TRES défavorable : moins de 10% en bizut !
Beaucoup d'élèves sont acharnés au travail et n'accrochent rien même en carré !
Dans ce cas après 2 ans d'enfer, ils ne bénéficient d'aucune équivalence (si ce n'est L1 bio qui n'est pas connue pour mener souvent à un métier ...). C'est donc à peu près 2 ans de perdus pour 75% des étudiants ! Enorme !
Enfin :
Contrairement à la légende, les élèves se tirent peu la bourre entre-eux en prépa science (sauf ceux qui visent les écoles du top 5, et encore) car à l'échelle nationale le nombre de places est très important.
Les prépas sont donc en concurrence les unes avec les autres mais à l'intérieur d'une même classe il est plus productif d'être solidaire et de coopérer un minimum.
Par contre la pression est beaucoup plus grande en P1 : les étudiants sont concurrents directs (le concours n'est pas national mais interne à chaque fac).
On peut ajouter qu'au moins à Grenoble il n'y a plus de cours mais des DVD accessibles en lignes et une simple séance hebdo (assez bidon) de questions réponses ! Donc une totale solitude d'un môme qui sort de terminale et qui est condamné brusquement à une vie monacale sans relations sociales avec au mini 70 h/semaine de travail perso (en dessous de cette dose sauf aptitudes anormale de mémorisation personne n'a jamais réussi P1 en bizut).
Dans certaines autres facs de med qui fonctionnent encore avec des cours, la tradition est que les carrés se relaient pour planter le bordel en amphi afin que les bizut soient gênés (cool ...).
- CathEnchanteur
Zorglub a écrit:
(...)
Derrière Kh point de salut hors de l'ENS et le ratio places/candidats est TRES mauvais.
En cas d'échec retour à la case fac de lettres sans assurance d'un avenir professionnel.
(...)
Non, c'est fini, ça.
La plupart des étudiants visent d'autres concours, plus accessibles.
Sinon, d'accord avec le reste.
- WonderWomanBon génie
Infiniment a écrit:WonderWoman a écrit:Il me semble (mais je ne retrouve plus le post d'Artémise ...) que la différence est qu'Artémise était jugée en tant que personne, c'est différent d'un tas de copies. (mais je peux me tromper, je ne sais plus, pour cet exemple précis).Cripure a écrit:Mais arrêtez avec ça, enfin ! ce n'est pas un trait d'humour, c'est juste une image ! Moi aussi, ça m'arrive de parler d'un paquet de copies comme de grosses bouses, et alors ? Il faudrait que je m'extasie devant des devoirs qui accumulent toujours les mêmes erreurs ? J'ai bien le droit de perdre patience. Je ne suis qu'un pauvre humain.superheterodyne a écrit:Je ne comprendrai jamais comment certains profs de prépas s'imaginent que leur "humour" est suffisamment fin et distingué pour qu'ils se puissent se permettre de l'utiliser devant les élèves (cf. la pitoyable métaphore du pudding relatée par Artémise).
Quoi qu'il en soit, soyons honnêtes, si on a travaillé dur - comme c'est le cas j'ose espérer en prépa - on peut être affreusement blessé que son travail soit comparé à une bouse.
Et si vous avez le droit de perdre patience, il y a des moyens de dire les choses : je me souviens encore de l'humiliation cuisante ressentie qd notre prof d'HG nous a dit, en 4e, que nous étions des "nullités crasseuses".
L'un des avantages de la hausse continue du niveau de nos élèves, c'est que les 4e que j'ai l'heur de fréquenter actuellement n'auraient pas été humiliés par une telle remarque. Ils ne l'auraient pas comprise.
:lol:
Il vaut mieux en rire qu'en pleurer, non, non ?
Le pire, c'est que j'ai aussi cette impression ...
Mon CDE m'ayant dit que je devais "relever" mon niveau de langage, j'ai utilisé un langage soutenu. Les élèves pensait que "activité annexes" étaient un mot sexuel (annexe = anus)
Pour avoir dépanner une collègue stagiaire avec mon cours d'inspection, j'ai appris que je "parlais bourge", et que c'était hautement vexant pour les élèves d'utiliser un vocabulaire précis, qu'ils ne maîtrisent pas.
Mais on s'éloigne du coeur du problème.
Comme le disait qqun, le suicide est une tragédie, toujours ... mais de là à faire l'amalgame avec la prépa en général ou cette prépa en particulier, il y a un pas qu'il me semble difficile à franchir.
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- User5899Demi-dieu
Pour ajouter ma voix à la vôtre : quand donc nous débarrassera-t-on des CO-Psy ? Pitié, pour les gosses, grâce pour eux. Qu'ils s'en aillent, qu'ils aillent aiguiller des trains de marchandises dans les triages, des avions, qu'ils aillent dans les services d'accueil rectoraux pour guider les visiteurs jusqu'aux différents bureaux, mais bon sang ! Quel est le fou qui en a fait des "psy" ? Quel est l'irresponsable qui les a jugés importants ? Toujours à rabaisser les ambitions, toujours à assigner chacun à sa place sociale... Au secours. Et c'est un vieux prof principal de seconde qui parle, un qui leur coupe la parole pour expliquer que non, un bac pro ne débouche pas sur une fac sans difficultés, que non, le BTS n'est pas le débouché normal d'un bac S, etc. Je frémis chaque année à la venue de l'un de ces tristes sires.Abraxas a écrit:Quitte à devoir répéter les choses…
J'enseigne (et non "j'en saigne", comme aurait dit Ionesco…) dans l'un des quatre ou cinq lycées qui, hors Paris, peuvent se targuer d'être dans l'élite des prépas.
Hasard, c'est là que j'ai été en prépa moi-même il y a… longtemps. Ça me donne l'occasion de comparer.
Ce n'était pas l'enfer du tout il y a quarante ans : nous faisions du sport, beaucoup de politique (quelque chose qui a disparu dans les prépas et la plupart des facs modernes — notre bahut, comme les facs de l'époque, croulait sous les dazibaos), et nous avons réussi au-delà de toute espérance (12 admis aux ENS l'année où j'y étais, cela donne la mesure du travail).
Ce dont je peux témoigner, et que tous les chiffres confirment, c'est qu'il y avait bien moins de reproduction sociale à l'époque qu'aujourd'hui : malgré tous les efforts du système et la bonne volonté des profs, les élèves de prépas sont de plus en plus des enfants de cadres. La faute n'en revient pas aux prépas, mais à tout le système scolaire précédent, qui à force de mettre l'enfant au centre du système et à l'aider à construire ses propres savoirs, a démobilisé les gosses des classes les plus pauvres, pendant que les enfants des bourgeois bénéficiaient chez eux d'une culture qui compense celle qu'on leur donne de moins en moins à l'école. Je vais tenter de le dire autrement : la "reproduction" contemporaine en prépas, c'est la faute historique de la Gauche. Tu parles que la Droite a laissé faire — et encore, c'est sous la Droite qu'on a inventé les "prépas à la prépa" et autres dispositifs d'incitation.
À ce propos, j'aimerais assez dire leurs quatre vérités à un grand boisseau de COPSY qui découragent les jeunes des lycées populaires à "oser la prépa". Nous sommes obligés d'aller faire de la retape dans les bahuts, et nous nous apercevons à chaque fois qu'une foule d'élèves tout à fait capables n'en ont jamais entendu parler.
Nous sommes bien plus proches des élèves que "de mon temps" — et comme j'enseigne à la fois en HK et en MPSI, je peux parler des deux systèmes : nous communiquons largement avec les élèves, soit directement au lycée, soit par mails. Nous avons passé par exemple quelques heures avec le prof de maths de MPSI à tenter de convaincre trois élèves en train de foncer dans le mur qu'ils avaient largement le niveau pour tenter l'année prochaine un HK/BL — en allant voir l'administration, en discutant avec eux, en leur tenant la main pour les procédures APB.
Au passage, j'ai toujours eu l'impression que j'étais aussi payé pour ça. Nous faisons un peu moins d'heures à la fois parce que le travail de préparation (et surtout de correction — quel prof de fac se taperait les paquets de khopies que nous avalons chaque année ?) est intense, et aussi parce que l'accompagnement est permanent.
Que des élèves craquent, en kholles ou ailleurs, c'est inévitable — mais neuf fois sur dix, c'est bien davantage les familles qui leur mettent la pression (ou eux-mêmes) que leurs enseignants. Je rappelle que nous recrutons sur dossiers — il faudrait avoir le temps d'organiser un entretien préalable, ce qui est évidemment impossible, vu les centaines de candidatures, et encore, il faudrait être un génie de la psychologie pour deviner qui va tenir et qui ne tiendra pas. De bons élèves sans problèmes se mettent parfois plus de pression que des élèves en grande difficulté.
Enfin, nous tentons de les préparer (et à peu de choses près — salut, Cripure… — nous sommes les premiers) à un monde qui justement n'est pas un monde de bisounours, sans pour autant être excessivement darwiniens.
Et pour la petite histoire, je ne fais pas de commentaires ni n'énonce les notes en rendant les khopies — maintenant, s'ils veulent se les communiquer et comparer, c'est leur problème.
Et je conçois que la pédagogie inventée dans les prépas ait étonné les gens des Cahiers pédagogiques, dans le lien donné plus haut : ils étaient loin de se douter que nous passions une bonne partie de notre temps à autre chose qu'à pratiquer de la verticalité systématique.
Et je m'appuie moins sur ma stricte expérience personnelle que sur une recherche systématique, entreprise il y a trois ans pour écrire Tireurs d'élites — chez Plon et chez tous les soldeurs…
- albertine02Expert spécialisé
Cripure a écrit:
Pour ajouter ma voix à la vôtre : quand donc nous débarrassera-t-on des CO-Psy ? Pitié, pour les gosses, grâce pour eux. Qu'ils s'en aillent, qu'ils aillent aiguiller des trains de marchandises dans les triages, des avions, qu'ils aillent dans les services d'accueil rectoraux pour guider les visiteurs jusqu'aux différents bureaux, mais bon sang ! Quel est le fou qui en a fait des "psy" ? Quel est l'irresponsable qui les a jugés importants ? Toujours à rabaisser les ambitions, toujours à assigner chacun à sa place sociale... Au secours. Et c'est un vieux prof principal de seconde qui parle, un qui leur coupe la parole pour expliquer que non, un bac pro ne débouche pas sur une fac sans difficultés, que non, le BTS n'est pas le débouché normal d'un bac S, etc. Je frémis chaque année à la venue de l'un de ces tristes sires.
+ 1.....
- ZorglubHabitué du forum
Nan, là, vous déconnez ... !Cripure a écrit:
Pour ajouter ma voix à la vôtre : quand donc nous débarrassera-t-on des CO-Psy ? Pitié, pour les gosses, grâce pour eux. Qu'ils s'en aillent, qu'ils aillent aiguiller des trains de marchandises dans les triages, des avions, qu'ils aillent dans les services d'accueil rectoraux pour guider les visiteurs jusqu'aux différents bureaux, mais bon sang ! Quel est le fou qui en a fait des "psy" ? Quel est l'irresponsable qui les a jugés importants ? Toujours à rabaisser les ambitions, toujours à assigner chacun à sa place sociale... Au secours. Et c'est un vieux prof principal de seconde qui parle, un qui leur coupe la parole pour expliquer que non, un bac pro ne débouche pas sur une fac sans difficultés, que non, le BTS n'est pas le débouché normal d'un bac S, etc. Je frémis chaque année à la venue de l'un de ces tristes sires.
J'ai plus de gosses scolarisés mais il m'arrive de prendre le train ou l'avion
Peut-être, à la gare de Valence TGV, le train était-il conduit par une copsy recyclée lorsqu'il a oublié de stopper ?
- Lux_Fidèle du forum
albertine02 a écrit:Cripure a écrit:
Pour ajouter ma voix à la vôtre : quand donc nous débarrassera-t-on des CO-Psy ? Pitié, pour les gosses, grâce pour eux. Qu'ils s'en aillent, qu'ils aillent aiguiller des trains de marchandises dans les triages, des avions, qu'ils aillent dans les services d'accueil rectoraux pour guider les visiteurs jusqu'aux différents bureaux, mais bon sang ! Quel est le fou qui en a fait des "psy" ? Quel est l'irresponsable qui les a jugés importants ? Toujours à rabaisser les ambitions, toujours à assigner chacun à sa place sociale... Au secours. Et c'est un vieux prof principal de seconde qui parle, un qui leur coupe la parole pour expliquer que non, un bac pro ne débouche pas sur une fac sans difficultés, que non, le BTS n'est pas le débouché normal d'un bac S, etc. Je frémis chaque année à la venue de l'un de ces tristes sires.
+ 1.....
+100 !
Oh ! que je suis d'accord avec vous !!!
- badinNiveau 7
Cela fait plus de vingt ans que je leur coupe la parole et que je rectifie leur bla-bla , ils ne semblent jamais être en phase avec la réalité.
- Mike92Niveau 10
Il y a un gros déficit d'information sur les prépas dans les lycées, et les CO racontent parfois des idioties, mais ce sont des sujets très pointus avec toutes les questions qui vont avec (en dehors des ECS-ECE, je ne sais quasiment rien!). Que pourrions-nous faire de plus ? il y a bien les journées portes ouvertes, l'info que l'on donne en passant dans les classes de notre bahut. C'est quand même très insuffisant. Peut-être faudrait-il mieux informer nos collègues de terminale ?? par quelle voie pour les bahuts qui n'ont pas de prépas ??
P.S.: on lit sur des forums spécialisés toutes les angoisses des élèves : "Que se passe-t-il si la prépa se rend compte qu'elle n'est pas demandée en 1ère position ?" (rien, et on s'en fout).
"Est-ce que le 9,5 en philo est handicapant pour la ECS ?" (non, 80 ou 85% des collègues de philo ne dépassent pas les 10,5 de moyenne de classe.)
"A quoi puis-je prétendre avec un 19/20 en TPE ?" (à rien, 90% des candidats ont en TPE entre 17 et 20)...
P.S.: on lit sur des forums spécialisés toutes les angoisses des élèves : "Que se passe-t-il si la prépa se rend compte qu'elle n'est pas demandée en 1ère position ?" (rien, et on s'en fout).
"Est-ce que le 9,5 en philo est handicapant pour la ECS ?" (non, 80 ou 85% des collègues de philo ne dépassent pas les 10,5 de moyenne de classe.)
"A quoi puis-je prétendre avec un 19/20 en TPE ?" (à rien, 90% des candidats ont en TPE entre 17 et 20)...
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