Choisissez le roman français moderne que vous aimeriez lire pour la dixième édition du "Néo-club littéraire".
- TrinityEsprit éclairé
Kak a écrit:J'ai adoré les cent premières pages qui m'ont envoutée (je n'arrivais pas à décrocher du livre). L'écriture est à la fois simple, travaillée et poétique, adaptée au thème. L'histoire m'intéressait. L'alternance fragment / notule / séquence convenait au sujet.
Ensuite , à partir du fragment 14, j'ai perdu quelque peu l'intérêt que je trouvais à cette lecture. Les fragments 11 et 1 m'ont paru tellement forts que ce qui suivait était décevant. La scène de la mort du père et de Peggy m'a fait penser à un mauvais film ; et je n'avais plus l'impression d'être dans le même livre. J'ai alors trouvé le procédé des alternances fragment /notules répétitif. L'alternance ne se justifiait plus depuis la scène centrale de Comala (fragment 11).
J'ai aimé les chapitres avec l'ermite et les abeilles où j'ai trouvé une sorte de douce poésie mais sans la force qu'il y avait au début du roman.
Certains personnages m'ont particulièrement intéressés mais je suis restée sur ma faim: Lothar , Myriam.
C'est sans doute un manque d'unité de ton et un côté artificiel dans la forme dans ce livre qui m'ont gênée . Mais dans l'ensemble c'est une belle découverte.
C''est un livre qui m'a vraiment donné envie de relire Pedro Paramo de Juan Rulfo et de lire Hannah Arendt... Et ma PAL ne cesse de s'accroître!
Mis à part la phrase que j'ai soulignée, je n'ai rien à ajouter à ce qu'en dit Kak.
J'ai apprécié cette lecture, surtout que ça n'a rien à voir avec ce que je lis habituellement. C'est tout l'intérêt des néoclubs littéraires d'ailleurs.
- KakHabitué du forum
Clarinette a écrit:C'est marrant : pour moi, justement, il a décidé de faire fi de ces racines.elwellon a écrit:Le livre essaie de trouver une réponse, c'est pourquoi j'ai aimé cette fin, énigmatique. Magnus ne peut vivre que s'il retrouve ses racines.C'est ça, les fins ouvertes : chacun y voit ce qu'il veut. Donc tu l'imagines partir en Islande à la recherche de ses origines ? Et tu penses qu'il a retrouvé son nom ? Moi, j'avais compris qu'il avait décidé de ne plus le chercher. Voyons ce que les autres en ont compris.elwellon a écrit:J'ai adoré le passage avec le moine aux abeilles, qui révèle un merveilleux chrétien où l'Homme peut encore rester en communion avec la Nature. C'est d'ailleurs après une nuit de cauchemars que Magnus pourra partir à la recherche de ses origines. Il avait trouvé aussi son nom qui s'est effacé dans le sable!!
Sur cette fin, j'ai plutôt compris comme Clarinette...
- KakHabitué du forum
Au fait j'ai aussi lu Peste et Choléra et du domaine des murmures... Je peux commenter aussi vite fait?
- User7674Érudit
Kak, je veux bien lire tes commentaires sur les autres livres !
Il n'y a que moi qui n'aie pas aimé Magnus ?
Il n'y a que moi qui n'aie pas aimé Magnus ?
- MaëlyneNiveau 9
J'ai lu également Magnus et j'ai apprécié ce livre, sans pour autant être aussi enthousiasmée que vous. Il faut dire que je l'ai lu juste après Le Domaine des murmures, qui m'avait particulièrement envoûtée, et je n'ai peut-être pas été aussi réceptive que je l'aurais dû.
Les quatre-vingt premières pages concernant le narrateur enfant et sa relation avec ceux qu'il croit être ses parents m'ont beaucoup plu : l'écriture sous forme de fragments, qui sont autant de pièces de puzzle permettant au lecteur d'entrevoir peu à peu la vérité dans ce dédale que constitue la mémoire dévastée de Magnus, m'a semblé fort judicieuse.
Pourtant, à partir du fragment 8, j'ai commencé à m'ennuyer, trouvant un peu trop falot ce personnage sur lequel la vie semblait glisser - ou qui plutôt se laissait ballotter au gré des événements. Le fragment 11 a relancé mon intérêt et j'ai trouvé très intense le moment de la découverte du secret lié à la petite enfance de Magnus, ainsi que le récit des bombardements.
A partir de la mort de May, je me suis demandé ce qui allait pouvoir relancer mon intérêt, d'autant que les notules et autres résonances me semblaient pour le moins répétitives.
Le chapitre avec l'ermite et les abeilles m'a beaucoup plu, j'ai apprécié ce mélange de merveilleux et de poésie. Je me suis sentie titillée par la curiosité quand Magnus a écrit sur le sable son nom véritable mais j'ai trouvé intéressant que l'auteur nous laisse sur notre faim, ne nous donnant qu'une seule lettre du nom... Pour la fin, je comprends que Magnus va partir à la recherche de ses origines mais qu'il va se laisser guider par les événements, comme il l'a souvent fait dans ce roman. Le plus important pour lui, c'est finalement de partir à l'aventure et peu importe ce qu'il y a au bout...
Cette lecture ne m'a donc pas laissée indifférente et malgré quelques passages un peu ennuyants à mon goût, j'ai apprécié ce roman.
C'était la première fois que je participais à ce club littéraire et j'ai bien l'intention de recommencer !
Les quatre-vingt premières pages concernant le narrateur enfant et sa relation avec ceux qu'il croit être ses parents m'ont beaucoup plu : l'écriture sous forme de fragments, qui sont autant de pièces de puzzle permettant au lecteur d'entrevoir peu à peu la vérité dans ce dédale que constitue la mémoire dévastée de Magnus, m'a semblé fort judicieuse.
Pourtant, à partir du fragment 8, j'ai commencé à m'ennuyer, trouvant un peu trop falot ce personnage sur lequel la vie semblait glisser - ou qui plutôt se laissait ballotter au gré des événements. Le fragment 11 a relancé mon intérêt et j'ai trouvé très intense le moment de la découverte du secret lié à la petite enfance de Magnus, ainsi que le récit des bombardements.
A partir de la mort de May, je me suis demandé ce qui allait pouvoir relancer mon intérêt, d'autant que les notules et autres résonances me semblaient pour le moins répétitives.
Le chapitre avec l'ermite et les abeilles m'a beaucoup plu, j'ai apprécié ce mélange de merveilleux et de poésie. Je me suis sentie titillée par la curiosité quand Magnus a écrit sur le sable son nom véritable mais j'ai trouvé intéressant que l'auteur nous laisse sur notre faim, ne nous donnant qu'une seule lettre du nom... Pour la fin, je comprends que Magnus va partir à la recherche de ses origines mais qu'il va se laisser guider par les événements, comme il l'a souvent fait dans ce roman. Le plus important pour lui, c'est finalement de partir à l'aventure et peu importe ce qu'il y a au bout...
Cette lecture ne m'a donc pas laissée indifférente et malgré quelques passages un peu ennuyants à mon goût, j'ai apprécié ce roman.
C'était la première fois que je participais à ce club littéraire et j'ai bien l'intention de recommencer !
- KakHabitué du forum
Alors vite fait:
Peste et Choléra de Patrick Deville: contre toute attente l'histoire m'a passionnée. Quelle vie! Quel personnage intéressant! J'ai beaucoup appris dans ce livre.
L'écriture rend la lecture aisée. Mais justement l'écriture m'a agacée: je la trouve artificielle. Je crois que c'est mon côté prof qui est ressorti dans cet agacement, je m'explique: les phrases sont courtes, comme laissées en suspens, pleines de sous-entendus ; bref le livre joue avec son lecteur , entretient une complicité avec un lecteur supposé avoir un minimum de connaissances culturelles; mais est-ce que cela n'exclut pas de fait de nombreux lecteurs que le sujet pourrait intéresser (et là j'ai pensé à nos ados)?
Quant à Du domaine des murmures c'est mon préféré des trois même si comme vous j'ai préféré un coeur cousu. AU début, j'ai pensé que l'histoire n'allait pas me plaire, impression de déjà lu/ vu et puis je me suis laissée emporter. La narratrice personnage évolue dans ce roman qui nous plonge au coeur d'un moyen âge fantasmagorique.La langue de Carole Martinez est travaillée mais elle est au service de l'histoire et ne se laisse pas aussi facilement voir que dans les deux autres romans. D'ailleurs je ne peux parler de l'écriture de mémoire.
Malgré tout, des livres que je connais parmi les propositions que nous avions faites , le Gaudé reste mon plus grand coup de coeur....
Peste et Choléra de Patrick Deville: contre toute attente l'histoire m'a passionnée. Quelle vie! Quel personnage intéressant! J'ai beaucoup appris dans ce livre.
L'écriture rend la lecture aisée. Mais justement l'écriture m'a agacée: je la trouve artificielle. Je crois que c'est mon côté prof qui est ressorti dans cet agacement, je m'explique: les phrases sont courtes, comme laissées en suspens, pleines de sous-entendus ; bref le livre joue avec son lecteur , entretient une complicité avec un lecteur supposé avoir un minimum de connaissances culturelles; mais est-ce que cela n'exclut pas de fait de nombreux lecteurs que le sujet pourrait intéresser (et là j'ai pensé à nos ados)?
Quant à Du domaine des murmures c'est mon préféré des trois même si comme vous j'ai préféré un coeur cousu. AU début, j'ai pensé que l'histoire n'allait pas me plaire, impression de déjà lu/ vu et puis je me suis laissée emporter. La narratrice personnage évolue dans ce roman qui nous plonge au coeur d'un moyen âge fantasmagorique.La langue de Carole Martinez est travaillée mais elle est au service de l'histoire et ne se laisse pas aussi facilement voir que dans les deux autres romans. D'ailleurs je ne peux parler de l'écriture de mémoire.
Malgré tout, des livres que je connais parmi les propositions que nous avions faites , le Gaudé reste mon plus grand coup de coeur....
- KakHabitué du forum
Maëlyne, tu as finalement le même point de vue que moi sur le roman...
hs: D'après ton nouvel avatar nous avons un autre point commun
hs: D'après ton nouvel avatar nous avons un autre point commun
- MaëlyneNiveau 9
Effectivement, Kak, je viens de relire ton commentaire et je retrouve beaucoup de similitudes avec ce que j'ai pu écrire... J'ai en définitive plus insisté sur les points qui m'avaient plu que sur les passages qui m'avaient ennuyée !
(Pour le HS, )
(Pour le HS, )
- IgniatiusGuide spirituel
Tiens, je ne connaissais pas ce topic.
J'ai lu Magnus il y a environ un an et j'ai trouvé que c'était un excellent livre.
Je ne me souviens plus précisément des protagonistes, mais il y a une vraie poésie dans la langue (soit dit en passant Clarinette, je trouve que le style est sans aucun rapport avec celui de Proust, les thèmes peut-être, mais c'est bien tout) et beaucoup de moments évocateurs pour l'imagination (ellipses ou descriptions).
Bref, je lirai d'autres oeuvres de Sophie Germain un jour ou l'autre.
J'ai lu Magnus il y a environ un an et j'ai trouvé que c'était un excellent livre.
Je ne me souviens plus précisément des protagonistes, mais il y a une vraie poésie dans la langue (soit dit en passant Clarinette, je trouve que le style est sans aucun rapport avec celui de Proust, les thèmes peut-être, mais c'est bien tout) et beaucoup de moments évocateurs pour l'imagination (ellipses ou descriptions).
Bref, je lirai d'autres oeuvres de Sophie Germain un jour ou l'autre.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- Marie LaetitiaBon génie
Kak a écrit:Clarinette a écrit:C'est marrant : pour moi, justement, il a décidé de faire fi de ces racines.elwellon a écrit:Le livre essaie de trouver une réponse, c'est pourquoi j'ai aimé cette fin, énigmatique. Magnus ne peut vivre que s'il retrouve ses racines.C'est ça, les fins ouvertes : chacun y voit ce qu'il veut. Donc tu l'imagines partir en Islande à la recherche de ses origines ? Et tu penses qu'il a retrouvé son nom ? Moi, j'avais compris qu'il avait décidé de ne plus le chercher. Voyons ce que les autres en ont compris.elwellon a écrit:J'ai adoré le passage avec le moine aux abeilles, qui révèle un merveilleux chrétien où l'Homme peut encore rester en communion avec la Nature. C'est d'ailleurs après une nuit de cauchemars que Magnus pourra partir à la recherche de ses origines. Il avait trouvé aussi son nom qui s'est effacé dans le sable!!
Sur cette fin, j'ai plutôt compris comme Clarinette...
Comme vous aussi. Rha, en terminant le livre je préparais mentalement des tartines à mettre ici... et puis ce soir, trop tard, trop crevée. En bref, j'avais commencé ce livre il y a quelque temps, puis laissé tomber, et repris ces derniers jours avec le défi.
Ce n'est pas le genre de livre qui m'accroche, en réalité je suis désarçonnée par ce mélange de roman et de poésie onirique, c'est... ou plutôt ce n'est pas un roman ordinaire. Je n'aime pas trop ce style d'habitude (je n'avais pas du tout aimé M. N'Diaye, Quatre femmes puissantes, dans le style "j'évoque mais je ne dis pas, je raconte mais sans emporter le lecteur". Mais Magnus diffère dans la mesure où il y a quand même une histoire que l'on découvre par bribes. Je n'ai guère accroché aux "notules" même si certaines éclairaient le récit... Comme Clarinette, j'ai trouvé qu'il y avait quelques très belles figures qui éclairaient cette vie marquée par la souffrance de l'origine tue. Un très beau livre même s'il ne me paraît pas très accessible (prix des lycéens, fichtre, quels lycéens... )
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- KakHabitué du forum
Marie Laetitia a écrit:[ Un très beau livre même s'il ne me paraît pas très accessible (prix des lycéens, fichtre, quels lycéens... )
Beaucoup plus pourtant que la mort du roi Tsongor qui a eu le même prix.
- elwellonNiveau 9
Alors, cette fin, je l'ai relue: d'un côté on peut penser qu'il va partir rechercher ses racines avec la phrase: "Il ne fuit plus, il part au-devant de son nom qui toujours le précède" (p.263) mais aussi parce que tout le roman se construit autour de cette enquête.
Cependant, à la fin, il se débarrasse de Magnus, son ours, ainsi que de tous les souvenirs qui le rattachaient au passé. Donc, chacun peut l'interpréter à sa manière.
J'ai aimé aussi le style, comme "il porte un soleil nocturne dans sa poitrine ", faisant référence au personnage de G. de Nerval, "El Desdichado ". Magnus se construit comme cet être mélancolique et désespéré. J'ai adoré les néologismes, bref une vraie découvert
J'ai lu aussi Peste et choléra et j'ai adoré l'histoire vraie de Yersin mais aussi le style, car c'est un véritable tour de force que de faire aimer à une littéraire allergique aux sciences un ouvrage consacré à un scientifique!
Mais j'avoue que Le Domaine des murmures reste pour moi un vrai coup de foudre littéraire.
Cependant, à la fin, il se débarrasse de Magnus, son ours, ainsi que de tous les souvenirs qui le rattachaient au passé. Donc, chacun peut l'interpréter à sa manière.
J'ai aimé aussi le style, comme "il porte un soleil nocturne dans sa poitrine ", faisant référence au personnage de G. de Nerval, "El Desdichado ". Magnus se construit comme cet être mélancolique et désespéré. J'ai adoré les néologismes, bref une vraie découvert
J'ai lu aussi Peste et choléra et j'ai adoré l'histoire vraie de Yersin mais aussi le style, car c'est un véritable tour de force que de faire aimer à une littéraire allergique aux sciences un ouvrage consacré à un scientifique!
Mais j'avoue que Le Domaine des murmures reste pour moi un vrai coup de foudre littéraire.
- ClarinetteGrand Maître
Les avis sont donc partagés sur la fin, mais je crois que c'est ainsi que l'a voulu(e) l'auteur.
Quant aux autres livres de la sélection, nous pouvons bien sûr les commenter ici. Nous avons déjà parlé du Domaine des Murmures il y a quelques pages, pour ceux que cela intéresse.
Le Gaudé, je le laisse pour plus tard : je me suis lancée dans une grosse saga historique qui devrait m'occuper un moment.
Quant aux autres livres de la sélection, nous pouvons bien sûr les commenter ici. Nous avons déjà parlé du Domaine des Murmures il y a quelques pages, pour ceux que cela intéresse.
Le Gaudé, je le laisse pour plus tard : je me suis lancée dans une grosse saga historique qui devrait m'occuper un moment.
- ClarinetteGrand Maître
PS : Igniatius, c'était le côté ciselé de la langue qui me faisait penser à Proust, pas le rythme ni la longueur des phrases, bien sûr.
- User7674Érudit
Pour ceux qui ne l'ont pas lu sur mon blog, voici mon avis. J'ai été déçue par Magnus pour ma part !
A la lecture de Magnus, j'ai de suite été marquée par le style de l'auteure, que je trouve particulièrement travaillé. J'ai eu le sentiment que chaque mot avait été choisi avec soin. Pourtant, je n'ai pas été touchée par ce style qui, à mon sens, prend trop le dessus sur l'histoire. Oserai-je dire que je l'ai trouvé pompeux ? Dans le même ordre d'idée, si j'ai apprécié la construction des chapitres sous forme de fragments de mémoire, je n'ai trouvé aucun intérêt aux césures nommées notules que l'auteure intercale entre chaque chapitre. J'en ai d'ailleurs très vite occulté la lecture. Malgré tout, je souligne la richesse de ce style littéraire et je comprends que certains peuvent l'apprécier.
Quant à l'histoire en tant que telle, c'est une grande déception, du fait que j'attendais beaucoup de ce livre. Je n'ai pas du tout été touchée par le personnage principal que je trouve creux. Je n'ai pas réussi à m'attacher à lui ni même à me le représenter. Finalement, je trouve qu'on n'apprend pas grand chose sur lui : j'ai plus le sentiment qu'il se laisse porter par les évènements de la vie. Je n'ai pas ressenti l'idée de quête.
A la lecture de Magnus, j'ai de suite été marquée par le style de l'auteure, que je trouve particulièrement travaillé. J'ai eu le sentiment que chaque mot avait été choisi avec soin. Pourtant, je n'ai pas été touchée par ce style qui, à mon sens, prend trop le dessus sur l'histoire. Oserai-je dire que je l'ai trouvé pompeux ? Dans le même ordre d'idée, si j'ai apprécié la construction des chapitres sous forme de fragments de mémoire, je n'ai trouvé aucun intérêt aux césures nommées notules que l'auteure intercale entre chaque chapitre. J'en ai d'ailleurs très vite occulté la lecture. Malgré tout, je souligne la richesse de ce style littéraire et je comprends que certains peuvent l'apprécier.
Quant à l'histoire en tant que telle, c'est une grande déception, du fait que j'attendais beaucoup de ce livre. Je n'ai pas du tout été touchée par le personnage principal que je trouve creux. Je n'ai pas réussi à m'attacher à lui ni même à me le représenter. Finalement, je trouve qu'on n'apprend pas grand chose sur lui : j'ai plus le sentiment qu'il se laisse porter par les évènements de la vie. Je n'ai pas ressenti l'idée de quête.
- ClarinetteGrand Maître
Je comprends tout à fait les points que tu soulèves, mais je pense vraiment que c'est à dessein que S. Germain nous présente un héros si falot. Comment être consistant, attachant, quand on ne sait pas qui on est ?
D'ailleurs, dites-moi, avez-vous besoin de pouvoir vous identifier à un personnage pour apprécier un roman ?
Spontanément, j'allais répondre que non, mais en fait, c'est plus subtil que cela. Quand je lis un livre "détente", il m'arrive de m'identifier à un personnage, mais dans un livre plus sérieux, ou littéraire, je suis dans une quête plus esthétique ou intellectuelle, donc cela n'a aucune importance.
D'ailleurs, dites-moi, avez-vous besoin de pouvoir vous identifier à un personnage pour apprécier un roman ?
Spontanément, j'allais répondre que non, mais en fait, c'est plus subtil que cela. Quand je lis un livre "détente", il m'arrive de m'identifier à un personnage, mais dans un livre plus sérieux, ou littéraire, je suis dans une quête plus esthétique ou intellectuelle, donc cela n'a aucune importance.
- PseudoDemi-dieu
J'ai lu Magnus il y a un moment déjà, et j'ai eu la même sensation que Janis : le personnage est vide, inconsistant, et même, assez régulièrement méconnaissable (il est changeant, on ne le suit pas. Votre débat sur la fin est révélatrice : peut-être va-t-il partir en quête de ses origines, peut-être pas. Pfiouuuu.... Quel mou ! A mon avis, s'il avait pris une décision, on le saurait !)
Je n'ai pas besoin de m'identifier à un héros (c'est à dire me sentir "comme lui") mais j'ai besoin d'avoir le sentiment que ce personnage pourrait exister, même s'il est falot, banal, ou au contraire monstrueux. Avec Magnus, j'avais juste l'impression d'avoir à faire à un ectoplasme.
Je n'ai pas besoin de m'identifier à un héros (c'est à dire me sentir "comme lui") mais j'ai besoin d'avoir le sentiment que ce personnage pourrait exister, même s'il est falot, banal, ou au contraire monstrueux. Avec Magnus, j'avais juste l'impression d'avoir à faire à un ectoplasme.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- PseudoDemi-dieu
Clarinette a écrit:Je comprends tout à fait les points que tu soulèves, mais je pense vraiment que c'est à dessein que S. Germain nous présente un héros si falot. Comment être consistant, attachant, quand on ne sait pas qui on est ?
Je crois qu'on pourrait trouver beaucoup de contre exemples.
Madame Bovary sait-elle qui elle est ? J'en doute.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- ClarinetteGrand Maître
Oui, c'est vrai, on pourrait dire cela de beaucoup de personnages de romans.
- User7674Érudit
Clarinette a écrit:Je comprends tout à fait les points que tu soulèves, mais je pense vraiment que c'est à dessein que S. Germain nous présente un héros si falot. Comment être consistant, attachant, quand on ne sait pas qui on est ?
D'ailleurs, dites-moi, avez-vous besoin de pouvoir vous identifier à un personnage pour apprécier un roman ?
Spontanément, j'allais répondre que non, mais en fait, c'est plus subtil que cela. Quand je lis un livre "détente", il m'arrive de m'identifier à un personnage, mais dans un livre plus sérieux, ou littéraire, je suis dans une quête plus esthétique ou intellectuelle, donc cela n'a aucune importance.
Je comprends le fait que S. Germain dépeint son héros de cette façon. Il est "paumé" en fait Magnus !
Je pense que si je n'ai pas accroché c'est parce que j'ai besoin de concret, de solide, et que je ne suis pas sensible aux romans de ce type, où la réflexion et le style prennent le dessus. Je crois que je ne suis pas trop faite pour les lectures "intellectuelles" en fait... Je préfère les lectures "détente" pour reprendre ton expression ! Je ne cherche pas spécialement à m'identifier aux personnages généralement.
- Marie LaetitiaBon génie
janis a écrit:Clarinette a écrit:Je comprends tout à fait les points que tu soulèves, mais je pense vraiment que c'est à dessein que S. Germain nous présente un héros si falot. Comment être consistant, attachant, quand on ne sait pas qui on est ?
D'ailleurs, dites-moi, avez-vous besoin de pouvoir vous identifier à un personnage pour apprécier un roman ?
Spontanément, j'allais répondre que non, mais en fait, c'est plus subtil que cela. Quand je lis un livre "détente", il m'arrive de m'identifier à un personnage, mais dans un livre plus sérieux, ou littéraire, je suis dans une quête plus esthétique ou intellectuelle, donc cela n'a aucune importance.
Je comprends le fait que S. Germain dépeint son héros de cette façon. Il est "paumé" en fait Magnus !
Je pense que si je n'ai pas accroché c'est parce que j'ai besoin de concret, de solide, et que je ne suis pas sensible aux romans de ce type, où la réflexion et le style prennent le dessus. Je crois que je ne suis pas trop faite pour les lectures "intellectuelles" en fait... Je préfère les lectures "détente" pour reprendre ton expression ! Je ne cherche pas spécialement à m'identifier aux personnages généralement.
je préciserai juste "je ne suis pas trop sensible aux romans de ce type". Avec Magnus, j'ai quand même accroché, je voulais savoir la suite, pas eu à me forcer pour lire. Mais je préfère les lectures au style plus simple...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- AmaliahEmpereur
Moi aussi j'aime les personnages consistants mais Magnus m'a tenue en haleine. Je l'ai lu une première fois l'an dernier avec émerveillement et le sentiment d'être tombée sur un grand auteur, un de ceux qui passeront à la postérité. Une écriture particulière, des passages qui me restent parfois obscurs, j'ai été éblouie. Notamment par Comala et par le passage où on apprend la vérité sur Peggy. Et je l'ai relu avec le même plaisir.
La fin que je n'ai pas aimée (je n'ai pas été sensible à la poésie et au mystère de l'ermite et je déteste les fins ouvertes en général) m'a laissé une impression d'écriture "intellectuelle" où seul comptent le brillant des mots et la virtuosité de l'écrivain... Il me semble que Janis a employé l'expression "écriture prétentieuse", il faudrait que je lise un autre livre de S. Germain pour savoir si c'est vraiment mon ressenti. Melody Nelson m'avait recommandé il y longtemps Le Monde sans vous, je l'avais commencé, jamais terminé, c'est peut-être le moment de m'y remettre.
Je me demande aussi s'il y a des ressemblances entre la prononciation de l'islandais et du yiddish, je pensais que Magnus était peut-être juif.
La fin que je n'ai pas aimée (je n'ai pas été sensible à la poésie et au mystère de l'ermite et je déteste les fins ouvertes en général) m'a laissé une impression d'écriture "intellectuelle" où seul comptent le brillant des mots et la virtuosité de l'écrivain... Il me semble que Janis a employé l'expression "écriture prétentieuse", il faudrait que je lise un autre livre de S. Germain pour savoir si c'est vraiment mon ressenti. Melody Nelson m'avait recommandé il y longtemps Le Monde sans vous, je l'avais commencé, jamais terminé, c'est peut-être le moment de m'y remettre.
Je me demande aussi s'il y a des ressemblances entre la prononciation de l'islandais et du yiddish, je pensais que Magnus était peut-être juif.
- Marie LaetitiaBon génie
Amaliah a écrit:Moi aussi j'aime les personnages consistants mais Magnus m'a tenue en haleine. Je l'ai lu une première fois l'an dernier avec émerveillement et le sentiment d'être tombée sur un grand auteur, un de ceux qui passeront à la postérité. Une écriture particulière, des passages qui me restent parfois obscurs, j'ai été éblouie. Notamment par Comala et par le passage où on apprend la vérité sur Peggy. Et je l'ai relu avec le même plaisir.
La fin que je n'ai pas aimée (je n'ai pas été sensible à la poésie et au mystère de l'ermite et je déteste les fins ouvertes en général) m'a laissé une impression d'écriture "intellectuelle" où seul comptent le brillant des mots et la virtuosité de l'écrivain... Il me semble que Janis a employé l'expression "écriture prétentieuse", il faudrait que je lise un autre livre de S. Germain pour savoir si c'est vraiment mon ressenti. Melody Nelson m'avait recommandé il y longtemps Le Monde sans vous, je l'avais commencé, jamais terminé, c'est peut-être le moment de m'y remettre.
Je me demande aussi s'il y a des ressemblances entre la prononciation de l'islandais et du yiddish, je pensais que Magnus était peut-être juif.
oui mais il n'est pas circoncis, c'est sur ce critère notamment que Théa l'a choisi à l'orphelinat...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- PseudoDemi-dieu
De Sylvie Germain, j'ai beaucoup aimé Hors champs. Et l'écriture n'a pas l'aspect ampoulé de Magnus. J'avais crains justement de retrouver le style Magnus, mais pas du tout.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- AmaliahEmpereur
Merci Pseudo pour la référence.
Euh... Question bête, mais tous les Juifs ne sont pas forcément circoncis?!
Euh... Question bête, mais tous les Juifs ne sont pas forcément circoncis?!
- ClarinetteGrand Maître
Oui, merci. Je la rajoute à ma PAL... de l'année 2020...Amaliah a écrit:Merci Pseudo pour la référence.
J'espère vivre centenaire, parce qu'avec tous les livres que je me suis promis de lire...
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