Choisissez le roman français moderne que vous aimeriez lire pour la dixième édition du "Néo-club littéraire".
- AmaliahEmpereur
Clarinette a écrit:Non non, lis-le sans hésitation. Mais c'est vrai que je n'y ai pas tout à fait retrouvé l'ambiance du premier, qui m'avait émerveillée.
Cela étant, Amaliah a préféré le second, alors, tu vois, les avis sont partagés.
C'est exactement ça, Clarinette, le premier m'a fascinée plus qu'il ne m'a émerveillée, avec un mélange d'attirance et de répulsion, le deuxième m'a émerveillée d'autant plus que la période historique ne me dit rien du tout.
Sinon j'ai relu Magnus à la plage ce week-end et je suis bien contente de l'avoir fait!
- AmaliahEmpereur
HS pour Elwellon : tu as le même avatar que LM!
- Lux_Fidèle du forum
Lux-Aeterna a écrit:Il faut que je l'achète ou que je l'emprunte.
Par contre, le dimanche 12 mai, je ne suis pas là (les discussions littéraires de néo ne tombent jamais les week-ends durant lesquels je suis dispo). Pfff.... !
Bad news... Je vous abandonne sur ce club littéraire. Je n'ai pas eu le temps de lire le livre pendant les vacances, et je sais que d'ici le 12 mai, je vais courir après le temps... et en plus, n'étant pas là ce week-end là (mariage d'une amie), cela ne m'a pas motivé. J'espère que je ne vous ferai pas faux bond pour le prochain club.
Bonne lecture à tous (je pense que je viendrais lire quand même vos critiques/avis).
- ClarinetteGrand Maître
Elwellon, tout à fait d'accord avec ton refus de la recherche du glauque pour le glauque, de la complaisance actuelle dans la violence ou la vulgarité... mais j'ai dévoré les trois Millenium malgré tout, bien que les trouvant atrocement mal écrits (et/ou mal traduits).
Lux, si tu veux quand même participer, tu peux poster plus tard. Sinon, pas de souci et à la prochaine édition !
Lux, si tu veux quand même participer, tu peux poster plus tard. Sinon, pas de souci et à la prochaine édition !
- elwellonNiveau 9
Amaliah a écrit:HS pour Elwellon : tu as le même avatar que LM!
J'ai quelques problèmes avec les abréviations: hs? et qui est LM?
- MalagaModérateur
elwellon a écrit:Amaliah a écrit:HS pour Elwellon : tu as le même avatar que LM!
J'ai quelques problèmes avec les abréviations: hs? et qui est LM?
LM est une autre membre de Néoprofs.
- AmaliahEmpereur
elwellon a écrit:Amaliah a écrit:HS pour Elwellon : tu as le même avatar que LM!
J'ai quelques problèmes avec les abréviations: hs? et qui est LM?
Désolée, Hors Sujet mais je voulais te signaler que tu as l'avatar de LM qui est un autre membre du forum.
- PseudoDemi-dieu
Clarinette a écrit:Elwellon, tout à fait d'accord avec ton refus de la recherche du glauque pour le glauque, de la complaisance actuelle dans la violence ou la vulgarité... mais j'ai dévoré les trois Millenium malgré tout, bien que les trouvant atrocement mal écrits (et/ou mal traduits).
Atrocement, c'est le mot. Indigne même. Et le personnage de la fille, gothique à souhait. Bof. C'est comme cette mode des vampires et autres elfes. Mon dieu que ça me barbe... Je préfère le glauque au barbant, de loin !
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- ClarinetteGrand Maître
Plus que 48h avant la discussion !
- supersosoSage
Je l'ai presque terminé Je vais donc pouvoir participer pour une fois !
- ClarinetteGrand Maître
Super ! C'est vrai, quoi, il n'y a (presque) que des profs du secondaire, dans ce club !supersoso a écrit:Je l'ai presque terminé Je vais donc pouvoir participer pour une fois !
- supersosoSage
Clarinette a écrit:Super ! C'est vrai, quoi, il n'y a que (presque) des profs du secondaire, dans ce club !supersoso a écrit:Je l'ai presque terminé Je vais donc pouvoir participer pour une fois !
Je sais bien mais j'espère que désormais je pourrais participer (au moins pendant mon année de dispo ). Et à nous deux, on va pouvoir presque pouvoir parler de PE power
- ClarinetteGrand Maître
De mémoire, nous avons déjà accueilli, pour une ou plusieurs éditions, Rikki, Sapotille et Mufab. Et nous comptons quelques universitaires !
- NadejdaGrand sage
Je n'ai pas retrouvé le livre Du coup j'ai complètement oublié de m'en procurer un autre... Bref, je serai en retard !
- elwellonNiveau 9
Pseudo J'avoue que toute cette littérature de vampires, très commerciale d'ailleurs, fait peine! Ces pauvres adolescents doivent se mettre sous la dent des livres bien insipides. A nous, de leur montrer la voie royale!Pseudo a écrit:Clarinette a écrit:Elwellon, tout à fait d'accord avec ton refus de la recherche du glauque pour le glauque, de la complaisance actuelle dans la violence ou la vulgarité... mais j'ai dévoré les trois Millenium malgré tout, bien que les trouvant atrocement mal écrits (et/ou mal traduits).
Atrocement, c'est le mot. Indigne même. Et le personnage de la fille, gothique à souhait. Bof. C'est comme cette mode des vampires et autres elfes. Mon dieu que ça me barbe... Je préfère le glauque au barbant, de loin !
- ClarinetteGrand Maître
Pas grave, ce sera toujours un plaisir de te lire.Nadejda a écrit:Je n'ai pas retrouvé le livre Du coup j'ai complètement oublié de m'en procurer un autre... Bref, je serai en retard !
- elwellonNiveau 9
Merci Malaga et Amaliah Je vais rechercher cet autre avatar et changer le mien, je le trouvais d'ailleurs trop sage[mention]Malaga
[quote="Amaliah[/mention] a écrit:elwellon a écrit:Amaliah a écrit:HS pour Elwellon : tu as le même avatar que LM!
J'ai quelques problèmes avec les abréviations: hs? et qui est LM?
Désolée, Hors Sujet mais je voulais te signaler que tu as l'avatar de LM qui est un autre membre du forum.
- ClarinetteGrand Maître
Je sais, il est tôt, mais je pars explorer un canyon tout à l'heure : la nature n'attend pas !
Je commencerai en disant que j'ai été progressivement happée par l'histoire jusqu'à ne plus pouvoir m'en détacher. Cela avait commencé mollement, avec un « héros » plutôt inconsistant, qui s'est remplumé au fil des fragments, mais pas tant que cela, finalement, et c'est volontaire de la part de l'auteur. Magnus flotte au milieu de ses incertitudes, de ses identités multiples.
A propos de la structure du livre, ce découpage en fragments m'a bien plu, de même que la plupart des notules, séquences, résonances, même si certaines m'ont laissée perplexe.
Et maintenant, des remarques que je me suis faites au fil de la lecture :
Au sujet de Clemens, je suis toujours troublée par le fait que les Nazis appréciaient particulièrement la grande musique : comment peut-on s'émouvoir de la beauté d'un morceau, et exterminer dans le même temps des êtres humains par centaines ?
Sa fuite au Mexique, je l'ai surtout pensée comme la fuite loin d'une famille encombrante, dont il n'a jamais souhaité qu'elle le rejoigne. J'étais d'ailleurs sûre qu'il n'était pas mort. Peut-être que sa maîtresse et son « vrai » fils l'y avaient rejoint ? A ce sujet, la détresse de Magnus face à ce père qui ne s'intéresse pas à lui est particulièrement poignante.
Et puis, il ne fallait pas qu'il meure, pour pouvoir faire encore plus de mal à Magnus à la fin du roman...
Le personnage de Thea est intéressant, typique de ces femmes (ou de ces hommes) qui rêvent leur vie plus qu'elles ne la vivent : « Elle avait toujours déployé tant d'énergie pour nier ce qui pouvait la blesser, contrarier sa vision exaltée du monde [...] elle s'était [...] aveuglée à loisir. » « De bout en bout de son existence, Thea avait vécu dans un mélange de paradoxes et de certitudes aussi définitives que hasardeuses, sans jamais se remettre en question. »
Les souvenirs de la "nuit de Gomorrhe" sont particulièrement bien retranscrits et absolument terrifiants : on ne dénoncera jamais assez l'horreur de la guerre...
Mais le mystère des origines de Magnus demeurera, après plusieurs coups de théâtre : on saura juste qu'il est probablement islandais, que la lumière d'une des pièces de son enfance était laiteuse, et que son prénom comportait un l, ou une aile pour pouvoir s'envoler sans plus s'en soucier...
C'est sans doute mieux de ne pas avoir le fin mot de l'histoire, mais cela m'a fait penser aux enfants nés sous X et à leur difficulté, bien souvent, à gérer la situation dans laquelle ils sont.
J'ai beaucoup aimé l'épisode des Gleanerstones, l'amour et le respect qui se dégagent de leurs relations.
La façon de dater les événements de la vie de Magnus grâce aux événements de l'époque (assassinats de Kennedy et de Luther King) et de les entrecroiser était habile. Je retiens le passage où May permet à la maîtresse de son père de le voir une dernière fois : « I have a dream. Les rêves sont faits pour entrer dans la réalité, en s'y engouffrant avec brutalité, si besoin est. Ils sont faits pour y insuffler de l'énergie, de la lumière, de l'inédit, quand elle s'embourbe dans la médiocrité, dans la laideur et la bêtise. »
J'ai particulièrement apprécié la sensibilité qui se dégageait des derniers instants de May, dont la mort laisse Magnus une nouvelle fois orphelin (détail macabre, peut-être : May est réduite en cendres comme sa propre mère...).
L'allusion à Hannah Arendt m'a donné envie, une fois de plus, de la lire, comme à chaque fois que j'écoute Finkelkraut en parler. Va falloir que je m'y lance, à force.
Le personnage de Lothar était également très émouvant, surtout vers la fin de sa vie. J'ai d'ailleurs appris que le pasteur Bonhoeffer, opposant aux Nazis, a réellement existé.
La relation avec Peggy semble aussi peu consistante que Magnus lui-même. La façon dont on découvre les circonstances de la mort de Tim est très bien amenée.
Au moins, Magnus n'aura pas connu « la lente défiguration de l'amour »... Est-ce préférable ou non ?
On note la propension de Magnus à se débarrasser des vestiges de son passé dans tous les cours d'eau qu'il rencontre, y compris son vieil ourson à la fin.
Beau personnage que Frère Jean et ses abeilles, même si le recours au paranormal est ici un peu incongru.
Enfin, j'ai trouvé le style de Sylvie Germain bien maîtrisé, ciselé : ses néologismes sont particulièrement intéressants (le temps qui se désheure, par exemple).
En résumé, que n'ai-je pas aimé ? Euh, rien, je crois... Merci pour cette belle découverte.
Au suivant !
Je commencerai en disant que j'ai été progressivement happée par l'histoire jusqu'à ne plus pouvoir m'en détacher. Cela avait commencé mollement, avec un « héros » plutôt inconsistant, qui s'est remplumé au fil des fragments, mais pas tant que cela, finalement, et c'est volontaire de la part de l'auteur. Magnus flotte au milieu de ses incertitudes, de ses identités multiples.
A propos de la structure du livre, ce découpage en fragments m'a bien plu, de même que la plupart des notules, séquences, résonances, même si certaines m'ont laissée perplexe.
Et maintenant, des remarques que je me suis faites au fil de la lecture :
Au sujet de Clemens, je suis toujours troublée par le fait que les Nazis appréciaient particulièrement la grande musique : comment peut-on s'émouvoir de la beauté d'un morceau, et exterminer dans le même temps des êtres humains par centaines ?
Sa fuite au Mexique, je l'ai surtout pensée comme la fuite loin d'une famille encombrante, dont il n'a jamais souhaité qu'elle le rejoigne. J'étais d'ailleurs sûre qu'il n'était pas mort. Peut-être que sa maîtresse et son « vrai » fils l'y avaient rejoint ? A ce sujet, la détresse de Magnus face à ce père qui ne s'intéresse pas à lui est particulièrement poignante.
Et puis, il ne fallait pas qu'il meure, pour pouvoir faire encore plus de mal à Magnus à la fin du roman...
Le personnage de Thea est intéressant, typique de ces femmes (ou de ces hommes) qui rêvent leur vie plus qu'elles ne la vivent : « Elle avait toujours déployé tant d'énergie pour nier ce qui pouvait la blesser, contrarier sa vision exaltée du monde [...] elle s'était [...] aveuglée à loisir. » « De bout en bout de son existence, Thea avait vécu dans un mélange de paradoxes et de certitudes aussi définitives que hasardeuses, sans jamais se remettre en question. »
Les souvenirs de la "nuit de Gomorrhe" sont particulièrement bien retranscrits et absolument terrifiants : on ne dénoncera jamais assez l'horreur de la guerre...
Mais le mystère des origines de Magnus demeurera, après plusieurs coups de théâtre : on saura juste qu'il est probablement islandais, que la lumière d'une des pièces de son enfance était laiteuse, et que son prénom comportait un l, ou une aile pour pouvoir s'envoler sans plus s'en soucier...
C'est sans doute mieux de ne pas avoir le fin mot de l'histoire, mais cela m'a fait penser aux enfants nés sous X et à leur difficulté, bien souvent, à gérer la situation dans laquelle ils sont.
J'ai beaucoup aimé l'épisode des Gleanerstones, l'amour et le respect qui se dégagent de leurs relations.
La façon de dater les événements de la vie de Magnus grâce aux événements de l'époque (assassinats de Kennedy et de Luther King) et de les entrecroiser était habile. Je retiens le passage où May permet à la maîtresse de son père de le voir une dernière fois : « I have a dream. Les rêves sont faits pour entrer dans la réalité, en s'y engouffrant avec brutalité, si besoin est. Ils sont faits pour y insuffler de l'énergie, de la lumière, de l'inédit, quand elle s'embourbe dans la médiocrité, dans la laideur et la bêtise. »
J'ai particulièrement apprécié la sensibilité qui se dégageait des derniers instants de May, dont la mort laisse Magnus une nouvelle fois orphelin (détail macabre, peut-être : May est réduite en cendres comme sa propre mère...).
L'allusion à Hannah Arendt m'a donné envie, une fois de plus, de la lire, comme à chaque fois que j'écoute Finkelkraut en parler. Va falloir que je m'y lance, à force.
Le personnage de Lothar était également très émouvant, surtout vers la fin de sa vie. J'ai d'ailleurs appris que le pasteur Bonhoeffer, opposant aux Nazis, a réellement existé.
La relation avec Peggy semble aussi peu consistante que Magnus lui-même. La façon dont on découvre les circonstances de la mort de Tim est très bien amenée.
Au moins, Magnus n'aura pas connu « la lente défiguration de l'amour »... Est-ce préférable ou non ?
On note la propension de Magnus à se débarrasser des vestiges de son passé dans tous les cours d'eau qu'il rencontre, y compris son vieil ourson à la fin.
Beau personnage que Frère Jean et ses abeilles, même si le recours au paranormal est ici un peu incongru.
Enfin, j'ai trouvé le style de Sylvie Germain bien maîtrisé, ciselé : ses néologismes sont particulièrement intéressants (le temps qui se désheure, par exemple).
En résumé, que n'ai-je pas aimé ? Euh, rien, je crois... Merci pour cette belle découverte.
Au suivant !
- KakHabitué du forum
J'ai adoré les cent premières pages qui m'ont envoutée (je n'arrivais pas à décrocher du livre). L'écriture est à la fois simple, travaillée et poétique, adaptée au thème. L'histoire m'intéressait. L'alternance fragment / notule / séquence convenait au sujet.
Ensuite , à partir du fragment 14, j'ai perdu quelque peu l'intérêt que je trouvais à cette lecture. Les fragments 11 et 1 m'ont paru tellement forts que ce qui suivait était décevant. La scène de la mort du père et de Peggy m'a fait penser à un mauvais film ; et je n'avais plus l'impression d'être dans le même livre. J'ai alors trouvé le procédé des alternances fragment /notules répétitif. L'alternance ne se justifiait plus depuis la scène centrale de Comala (fragment 11).
J'ai aimé les chapitres avec l'ermite et les abeilles où j'ai trouvé une sorte de douce poésie mais sans la force qu'il y avait au début du roman.
Certains personnages m'ont particulièrement intéressés mais je suis restée sur ma faim: Lothar , Myriam.
C'est sans doute un manque d'unité de ton et un côté artificiel dans la forme dans ce livre qui m'ont gênée . Mais dans l'ensemble c'est une belle découverte.
C''est un livre qui m'a vraiment donné envie de relire Pedro Paramo de Juan Rulfo et de lire Hannah Arendt... Et ma PAL ne cesse de s'accroître!
Ensuite , à partir du fragment 14, j'ai perdu quelque peu l'intérêt que je trouvais à cette lecture. Les fragments 11 et 1 m'ont paru tellement forts que ce qui suivait était décevant. La scène de la mort du père et de Peggy m'a fait penser à un mauvais film ; et je n'avais plus l'impression d'être dans le même livre. J'ai alors trouvé le procédé des alternances fragment /notules répétitif. L'alternance ne se justifiait plus depuis la scène centrale de Comala (fragment 11).
J'ai aimé les chapitres avec l'ermite et les abeilles où j'ai trouvé une sorte de douce poésie mais sans la force qu'il y avait au début du roman.
Certains personnages m'ont particulièrement intéressés mais je suis restée sur ma faim: Lothar , Myriam.
C'est sans doute un manque d'unité de ton et un côté artificiel dans la forme dans ce livre qui m'ont gênée . Mais dans l'ensemble c'est une belle découverte.
C''est un livre qui m'a vraiment donné envie de relire Pedro Paramo de Juan Rulfo et de lire Hannah Arendt... Et ma PAL ne cesse de s'accroître!
- elwellonNiveau 9
Très belle découverte, en effet
"Solitude au grand coeur encombré par les glaces,
Comment me pourrais-tu donner cette chaleur
Qui te manque et dont le regret nous embarrasse
Et vient nous faire peur?
Va-t-en, nous ne saurions rien faire l'un de l'autre,
Nous pourrions tout au plus échanger nos glaçons
Et rester un moment à les regarder fondre
Sous la sombre chaleur qui consume nos fronts"
Jules Supervielle, "Soleils"
Ce poème se situe au centre du livre, avant le fragment 19, et je ne pense pas que ce soit un hasard. C'est avant le début de la rencontre entre Magnus et Peggy, l'amour de sa vie. Or ce poème semble détenir la clé du livre et de Magnus: comment un enfant qui n'a pas connu la chaleur et l'amour de ses (faux) parents (un père absent, une mère possessive et folle) peut-il trouver l'amour lui-même? Comment se construire quand on ne sait pas d'où l'on vient?
Le livre essaie de trouver une réponse, c'est pourquoi j'ai aimé cette fin, énigmatique. Magnus ne peut vivre que s'il retrouve ses racines.
J'ai adoré le passage avec le moine aux abeilles, qui révèle un merveilleux chrétien où l'Homme peut encore rester en communion avec la Nature. C'est d'ailleurs après une nuit de cauchemars que Magnus pourra partir à la recherche de ses origines. Il avait trouvé aussi son nom qui s'est effacé dans le sable!!
On peut le relier à Proust, une histoire où le temps est un personnage important, ainsi le découpage du livre en fragments, intercalaire, séquence devrait-il être étudié avec cette idée d'une recherche du temps.
"Solitude au grand coeur encombré par les glaces,
Comment me pourrais-tu donner cette chaleur
Qui te manque et dont le regret nous embarrasse
Et vient nous faire peur?
Va-t-en, nous ne saurions rien faire l'un de l'autre,
Nous pourrions tout au plus échanger nos glaçons
Et rester un moment à les regarder fondre
Sous la sombre chaleur qui consume nos fronts"
Jules Supervielle, "Soleils"
Ce poème se situe au centre du livre, avant le fragment 19, et je ne pense pas que ce soit un hasard. C'est avant le début de la rencontre entre Magnus et Peggy, l'amour de sa vie. Or ce poème semble détenir la clé du livre et de Magnus: comment un enfant qui n'a pas connu la chaleur et l'amour de ses (faux) parents (un père absent, une mère possessive et folle) peut-il trouver l'amour lui-même? Comment se construire quand on ne sait pas d'où l'on vient?
Le livre essaie de trouver une réponse, c'est pourquoi j'ai aimé cette fin, énigmatique. Magnus ne peut vivre que s'il retrouve ses racines.
J'ai adoré le passage avec le moine aux abeilles, qui révèle un merveilleux chrétien où l'Homme peut encore rester en communion avec la Nature. C'est d'ailleurs après une nuit de cauchemars que Magnus pourra partir à la recherche de ses origines. Il avait trouvé aussi son nom qui s'est effacé dans le sable!!
On peut le relier à Proust, une histoire où le temps est un personnage important, ainsi le découpage du livre en fragments, intercalaire, séquence devrait-il être étudié avec cette idée d'une recherche du temps.
- ClarinetteGrand Maître
C'est vraiment intéressant de pouvoir ainsi comparer nos avis et nos ressentis face à une œuvre.
Cela étant, certaines des notules suivantes sont importantes, comme celle de la page 98 sur le bombardement de Hambourg par les Américains, ou celle de la page 129 qui fait allusion à Rosa Parks, par exemple.
Oui, effectivement, ce passage rompt avec le rythme du reste du livre, mais je l'ai vu comme l'intrusion brutale de la barbarie dans une vie enfin apaisée.Kak a écrit:Les fragments 11 et 1 m'ont paru tellement forts que ce qui suivait était décevant. La scène de la mort du père et de Peggy m'a fait penser à un mauvais film ; et je n'avais plus l'impression d'être dans le même livre.
Je n'avais pas vu les choses ainsi, mais c'est une remarque intéressante, en effet.Kak a écrit:J'ai alors trouvé le procédé des alternances fragment /notules répétitif. L'alternance ne se justifiait plus depuis la scène centrale de Comala (fragment 11).
Cela étant, certaines des notules suivantes sont importantes, comme celle de la page 98 sur le bombardement de Hambourg par les Américains, ou celle de la page 129 qui fait allusion à Rosa Parks, par exemple.
C'est vrai que la taille du livre n'a pas permis de développer ces personnages comme ils l'auraient mérité : pour cela, il aurait fallu 500 pages.Kak a écrit:Certains personnages m'ont particulièrement intéressés mais je suis restée sur ma faim: Lothar , Myriam.
Kak a écrit:C''est un livre qui m'a vraiment donné envie de relire Pedro Paramo de Juan Rulfo et de lire Hannah Arendt... Et ma PAL ne cesse de s'accroître!
- ClarinetteGrand Maître
Ce sont deux questions différentes, mais qui sont posées avec force par ce livre.elwellon a écrit:... comment un enfant qui n'a pas connu la chaleur et l'amour de ses (faux) parents (un père absent, une mère possessive et folle) peut-il trouver l'amour lui-même? Comment se construire quand on ne sait pas d'où l'on vient?
C'est marrant : pour moi, justement, il a décidé de faire fi de ces racines.elwellon a écrit:Le livre essaie de trouver une réponse, c'est pourquoi j'ai aimé cette fin, énigmatique. Magnus ne peut vivre que s'il retrouve ses racines.
C'est ça, les fins ouvertes : chacun y voit ce qu'il veut. Donc tu l'imagines partir en Islande à la recherche de ses origines ? Et tu penses qu'il a retrouvé son nom ? Moi, j'avais compris qu'il avait décidé de ne plus le chercher. Voyons ce que les autres en ont compris.elwellon a écrit:J'ai adoré le passage avec le moine aux abeilles, qui révèle un merveilleux chrétien où l'Homme peut encore rester en communion avec la Nature. C'est d'ailleurs après une nuit de cauchemars que Magnus pourra partir à la recherche de ses origines. Il avait trouvé aussi son nom qui s'est effacé dans le sable!!
Oui, et on retrouve Proust dans la préciosité du langage, terme non péjoratif en l'occurrence, à mes yeux.elwellon a écrit:On peut le relier à Proust, une histoire où le temps est un personnage important, ainsi le découpage du livre en fragments, intercalaire, séquence devrait-il être étudié avec cette idée d'une recherche du temps.
- elwellonNiveau 9
C'est drôle en effet que l'on ne soit pas d'accord sur la fin, je vais la relire.
La suite aux prochains épisodes
La suite aux prochains épisodes
- ClarinetteGrand Maître
Oui, demain est un autre jour.elwellon a écrit:C'est drôle en effet que l'on ne soit pas d'accord sur la fin, je vais la relire.
La suite aux prochains épisodes
- MalagaModérateur
J'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai dévoré en trois heures je crois. Le personnage, lorsqu'il est enfant, est très attachant et j'ai apprécié la manière dont l'auteur se met à sa hauteur pour raconter les événements.
J'ai trouvé très fort le milieu du roman où l'on apprend le secret des origines, les bombardements, l'adoption... J'ai également beaucoup aimé tout le passage au Mexique.
Les personnages de May, de Lothar, de frère Jean sont passionnants. En revanche, la figure de Peggy m'a moins intéressée.
Sur la fin, j'ai compris comme elwellon qu'il était enfin prêt à connaitre réellement qui il était et qu'il partait à la recherche de ses origines.
Enfin, j'ai aimé non seulement l'histoire mais la manière qu'a Sylvie Germain de la raconter. C'était une lecture très agréable.
Merci le néoclub pour cette jolie découverte.
J'ai trouvé très fort le milieu du roman où l'on apprend le secret des origines, les bombardements, l'adoption... J'ai également beaucoup aimé tout le passage au Mexique.
Les personnages de May, de Lothar, de frère Jean sont passionnants. En revanche, la figure de Peggy m'a moins intéressée.
Sur la fin, j'ai compris comme elwellon qu'il était enfin prêt à connaitre réellement qui il était et qu'il partait à la recherche de ses origines.
Enfin, j'ai aimé non seulement l'histoire mais la manière qu'a Sylvie Germain de la raconter. C'était une lecture très agréable.
Merci le néoclub pour cette jolie découverte.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- TrinityEsprit éclairé
Kak a écrit:J'ai adoré les cent premières pages qui m'ont envoutée (je n'arrivais pas à décrocher du livre). L'écriture est à la fois simple, travaillée et poétique, adaptée au thème. L'histoire m'intéressait. L'alternance fragment / notule / séquence convenait au sujet.
Ensuite , à partir du fragment 14, j'ai perdu quelque peu l'intérêt que je trouvais à cette lecture. Les fragments 11 et 1 m'ont paru tellement forts que ce qui suivait était décevant. La scène de la mort du père et de Peggy m'a fait penser à un mauvais film ; et je n'avais plus l'impression d'être dans le même livre. J'ai alors trouvé le procédé des alternances fragment /notules répétitif. L'alternance ne se justifiait plus depuis la scène centrale de Comala (fragment 11).
J'ai aimé les chapitres avec l'ermite et les abeilles où j'ai trouvé une sorte de douce poésie mais sans la force qu'il y avait au début du roman.
Certains personnages m'ont particulièrement intéressés mais je suis restée sur ma faim: Lothar , Myriam.
C'est sans doute un manque d'unité de ton et un côté artificiel dans la forme dans ce livre qui m'ont gênée . Mais dans l'ensemble c'est une belle découverte.
C''est un livre qui m'a vraiment donné envie de relire Pedro Paramo de Juan Rulfo et de lire Hannah Arendt... Et ma PAL ne cesse de s'accroître!
Mis à part la phrase que j'ai soulignée, je n'ai rien à ajouter à ce qu'en dit Kak.
J'ai apprécié cette lecture, surtout que ça n'a rien à voir avec ce que je lis habituellement. C'est tout l'intérêt des néoclubs littéraires d'ailleurs.
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"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." Albert Einstein
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