- InvitéInvité
HermyMacgo a écrit:Je suis également choquée par certains propos.
Notre devoir de prof n'est-il pas de prendre en compte les difficultés de chacun?
Notre devoir de prof n'est-il pas de prendre en compte le handicap, depuis la loi de 2005?
C'est bien beau. Je vais tout de même ajouter quelque chose : depuis quelques années (2005, sûrement), nous prenons en compte le handicap. Quand je fais une dictée, je prépare donc un polycopié en plus avec un texte à trous. Quand je fais une interrogation, s'il y a des élèves dyslexiques dans la classe, je prévois une interrogation en plus pour ces élèves, avec moins de questions.
Cela me demande du temps supplémentaire et ce temps supplémentaire ne m'est pas rémunéré.
C'est un devoir, c'est un dû. En attendant, un enseignant qui n'a aucun élève dyslexique travaille moins qu'un enseignant qui en a quelques-uns dans chacune de ses classes. C'est un fait.
Mais quand en plus, on risque de se faire convoquer par le principal à chaque fois qu'on n'adapte pas, ou mal, ou pas suffisamment, un contrôle pour tel élève, même si on s'efforce de le faire, et bien la coupe est pleine. Le devoir d'un enseignant, c'est de faire progresser ses élèves. Si l'élève est dyslexique, qu'on prend en compte ses difficultés et qu'on le voit progresser, alors ça vaut le coup. Si l'élève ne fait rien, laisse son stylo à son AVS et n'écoute pas, puisque de toute façon, s'il a 2/20, ce sera parce qu'il est dyslexique ou parce que cet idiot de prof n'a pas fait son travail, et donc ses parents appelleront le principal...ça sert à quoi ?
HermyMacgo a écrit:
Je préfère que mes cours soient imparfaits mais tendent vers l'inclusion de tous et toutes, plutôt que d'ignorer les élèves en difficulté et les laisser se débrouiller seuls. Surtout dans ma matière (l'anglais), qui n'est vraiment pas facile pour les dys).
Pour l'anglais, j'avais suivi une formation dys : les langues anglo-saxonnes ne sont pas adaptées aux dys.
Bien sûr, ça pourrait être pris en compte au niveau national : italien ou espagnol en LV1 ou si vraiment on tient à l'anglais, plus d'heures pour les dys avec un accompagnement personnalisé. Oui, mais créer des classes de dys, ça serait les mettres à part, les séparer de leurs camarades, répond l'EN.
Alors les dys continuent d'étudier l'anglais sans avoir une ou deux heures en plus d'accompagnement personnalisé dans leur emploi du temps, sans être regroupés au moins dans cette matière, et peut-être en français, et l'on demande à chaque enseignant non pas d'adapter ses cours (de toute façon, avec 2 dyslexiques dans une classe de 30, on ferait comment ?) mais d'adapter ses contrôles et sa notation dans son coin.
- LilypimsGrand sage
Lornet a écrit:HermyMacgo a écrit:Je suis également choquée par certains propos.
Notre devoir de prof n'est-il pas de prendre en compte les difficultés de chacun?
Notre devoir de prof n'est-il pas de prendre en compte le handicap, depuis la loi de 2005?
C'est bien beau. Je vais tout de même ajouter quelque chose : depuis quelques années (2005, sûrement), nous prenons en compte le handicap. Quand je fais une dictée, je prépare donc un polycopié en plus avec un texte à trous. Quand je fais une interrogation, s'il y a des élèves dyslexiques dans la classe, je prévois une interrogation en plus pour ces élèves, avec moins de questions.
Cela me demande du temps supplémentaire et ce temps supplémentaire ne m'est pas rémunéré.
C'est un devoir, c'est un dû. En attendant, un enseignant qui n'a aucun élève dyslexique travaille moins qu'un enseignant qui en a quelques-uns dans chacune de ses classes. C'est un fait.
Mais quand en plus, on risque de se faire convoquer par le principal à chaque fois qu'on n'adapte pas, ou mal, ou pas suffisamment, un contrôle pour tel élève, même si on s'efforce de le faire, et bien la coupe est pleine. Le devoir d'un enseignant, c'est de faire progresser ses élèves. Si l'élève est dyslexique, qu'on prend en compte ses difficultés et qu'on le voit progresser, alors ça vaut le coup. Si l'élève ne fait rien, laisse son stylo à son AVS et n'écoute pas, puisque de toute façon, s'il a 2/20, ce sera parce qu'il est dyslexique ou parce que cet idiot de prof n'a pas fait son travail, et donc ses parents appelleront le principal...ça sert à quoi ?
Nous ne faisons pas ça pour l'argent.
C'est ton devoir de prof' de ne pas faire ça pour l'argent.
C'est ton devoir de prof' d'y passer tout ton temps.
C'est ton devoir de prof' d'y passer ton temps, ton argent et ta santé.
C'est ton devoir de prof' de t'épuiser au travail afin de crever avant l'âge de la retraite afin qu'on n'ait pas à te la payer.
C'est ton devoir de prof'
C'est ton devoir de prof', etc.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- HermyMacgoNiveau 2
@Lilypims je ne passe pas 10h sur les aménagements pour les dys.
J'essaie de recevoir les parents en début d'année pour qu'on se mette d'accord sur les objectifs de l'élève, ses capacités, ce que je peux faire de mon côté pour l'aider.
J'envoie les cours par email aux parents des élèves dys- qui le souhaitent (certains ne veulent pas) lorsqu'ils ont droit aux photocopies. Pourquoi? Parce que ça ne prend pas plus de temps et je suis certaine que l'élève peut imprimer le cours le soir et le mettre dans son cahier. Je tape toutes mes traces écrites à l'ordinateur de toutes façons.
Pour les évaluations j'enlève des exercices ou je modifie le contenu.
Pour le reste, je passe un peu de temps à me renseigner à droite à gauche sur ce que je peux faire d'autre et comment fonctionne le cerveau d'un dys-.
Si je devais quantifier tout cela, sur une semaine, ça me fait peut-être moins d'une heure de travail en plus. Et je voudrais y passer plus de temps.
Ca ne me tue pas et je suis très contente quand je vois que mes aménagements et efforts aident l'élève à s'en sortir.
J'aime faire mon travail correctement, c'est tout!
Je n'y passe certainement pas tout mon temps, il n'y aucun question d'argent puisque ça rentre dans nos obligations de service à mon sens, je n'y passe pas ma santé non plus (je vais très bien, merci), ça ne m'épuise pas (y a que me voir gesticuler et faire l'actrice en cours pour voir que j'aime mon métier). Quant à la remarque sur "ne pas penser", au contraire, j'ai l'impression de réfléchir largement plus que quelqu'un qui ne ferait aucun aménagement, merci bien.
J'essaie de recevoir les parents en début d'année pour qu'on se mette d'accord sur les objectifs de l'élève, ses capacités, ce que je peux faire de mon côté pour l'aider.
J'envoie les cours par email aux parents des élèves dys- qui le souhaitent (certains ne veulent pas) lorsqu'ils ont droit aux photocopies. Pourquoi? Parce que ça ne prend pas plus de temps et je suis certaine que l'élève peut imprimer le cours le soir et le mettre dans son cahier. Je tape toutes mes traces écrites à l'ordinateur de toutes façons.
Pour les évaluations j'enlève des exercices ou je modifie le contenu.
Pour le reste, je passe un peu de temps à me renseigner à droite à gauche sur ce que je peux faire d'autre et comment fonctionne le cerveau d'un dys-.
Si je devais quantifier tout cela, sur une semaine, ça me fait peut-être moins d'une heure de travail en plus. Et je voudrais y passer plus de temps.
Ca ne me tue pas et je suis très contente quand je vois que mes aménagements et efforts aident l'élève à s'en sortir.
J'aime faire mon travail correctement, c'est tout!
Je n'y passe certainement pas tout mon temps, il n'y aucun question d'argent puisque ça rentre dans nos obligations de service à mon sens, je n'y passe pas ma santé non plus (je vais très bien, merci), ça ne m'épuise pas (y a que me voir gesticuler et faire l'actrice en cours pour voir que j'aime mon métier). Quant à la remarque sur "ne pas penser", au contraire, j'ai l'impression de réfléchir largement plus que quelqu'un qui ne ferait aucun aménagement, merci bien.
- LilypimsGrand sage
Tu te méprends sur le sens de mon intervention (je reconnais ne pas avoir été claire). Je ne remets pas en question les adaptations mises en place pour les dyslexiques même s'il y aurait beaucoup à dire sur ce qui est préconisé, les moyens qui ne nous sont pas donnés et le but de tout cela. C'est le ton que tu emploies, la posture que tu adoptes que je trouve passablement agaçants.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- InvitéInvité
HermyMacgo a écrit:
Si je devais quantifier tout cela, sur une semaine, ça me fait peut-être moins d'une heure de travail en plus. Et je voudrais y passer plus de temps.
Soit 30 HSE non rémunérées à l'année.
Quand on aime, on ne compte pas.
C'est rentré dans nos obligations de service depuis 2005. Donc quand on a commencé à enseigner après 2005, on ne voit pas du tout la différence avec avant.
On ne voit pas non plus que nos salaires n'augmentent plus depuis à peu près la même époque, qu'ils sont même en train de diminuer (adieu paiement des heures de vie de classe pour les professeurs principaux...en même temps, dix heures à l'année, ça faisait moins d'une demi-heure de travail en plus par semaine)... Enfin, ceux qui deviennent professeurs ne le voient pas, parce que vu la diminution du nombre de candidats aux différents CAPES (en mathématiques, c'est dramatique !), il y en a beaucoup qui rebroussent chemin avant même de devenir professeur, "tous des fainéants !" En attendant...
Je le fais aussi. Là où c'est agaçant, c'est quand il n'y a pas moyen de voir les parents. J'ai eu le coup deux fois, et les deux fois, c'étaient des parents prêts à appeler le principal pour la moindre mauvaise note, le moindre problème, mais pas à rencontrer les enseignants. Ils étaient d'emblée hostiles. Pour le premier, même son AVS avait envie d'abandonner. Quand il la voyait entrer, il lui donnait son stylo : "Allez copie ! C'est pour ça qu'on te paye !"J'essaie de recevoir les pJarents en début d'année pour qu'on se mette d'accord sur les objectifs de l'élève, ses capacités, ce que je peux faire de mon côté pour l'aider.
- Laurie 001Niveau 6
J'ai beaucoup de dys au collège ( 4ème ) avec PAI mais je pense que les différents aménagements des évaluations sont un leurre pour les parents et surtout pour l'élève car au lycée il n'y a plus rien qui est mis en place, une AVS de temps en temps pour certains et c'est tout. Quant au bac, c'est juste du temps en plus. Bien evidemment j'aménage au collège, je suis les consignes mais je ne suis pas d'accord, certains collègues ne le font pas. En plus, cela crée parfois des injustices entre les élèves. Je suis une dys et de mon temps rien n'était mis en place, il fallait se débrouiller et je ne m'en suis pas trop mal sortie
- ysabelDevin
laure-gemma a écrit:J'ai beaucoup de dys au collège ( 4ème ) avec PAI mais je pense que les différents aménagements des évaluations sont un leurre pour les parents et surtout pour l'élève car au lycée il n'y a plus rien qui est mis en place, une AVS de temps en temps pour certains et c'est tout. Quant au bac, c'est juste du temps en plus. Bien evidemment j'aménage au collège, je suis les consignes mais je ne suis pas d'accord, certains collègues ne le font pas. En plus, cela crée parfois des injustices entre les élèves. Je suis une dys et de mon temps rien n'était mis en place, il fallait se débrouiller et je ne m'en suis pas trop mal sortie
Tu rigoles ! on croule sous les aménagements !!
On va même avoir des pb de place dans les salles car les salles ne sont pas assez grandes ! 35 élèves et 3 AVS il en faut de la place.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- LenagcnNiveau 10
Pourquoi vous focalisez-vous sur l'évaluation?
C'est tout au long du processus d'apprentissage que des aménagements peuvent être / sont bénéfiques à l'élève.
ie exercices à trous, documents en A3 (document + grand et/ou interligne + important) , police où le a n'est pas un "e à l'envers", une seule consigne par ligne, une consigne "dense" pour les uns, mais donnée par étape pour les autres (pas besoin d'être dys pour en tirer bénéfice), ne laisser à copier qu'une partie réduite du cours (copier quand même, mais autant la plupart apprennent en copiant, autant certains désapprennent; et là, hop, intransigeance sur le peu qui est copié ... si vous le vérifiez bien sûr)
En + des choses qui ne coûtent rien comme par exemple accepter un devoir tapé (lisible, lui au moins ; l'élève n'aura pas l'excuse de s'être appliqué pour faire passer la vacuité du contenu, en prime) , accepter un plan incliné en classe (ce n'est pas vous qui le portez!)
C'est tout au long du processus d'apprentissage que des aménagements peuvent être / sont bénéfiques à l'élève.
ie exercices à trous, documents en A3 (document + grand et/ou interligne + important) , police où le a n'est pas un "e à l'envers", une seule consigne par ligne, une consigne "dense" pour les uns, mais donnée par étape pour les autres (pas besoin d'être dys pour en tirer bénéfice), ne laisser à copier qu'une partie réduite du cours (copier quand même, mais autant la plupart apprennent en copiant, autant certains désapprennent; et là, hop, intransigeance sur le peu qui est copié ... si vous le vérifiez bien sûr)
En + des choses qui ne coûtent rien comme par exemple accepter un devoir tapé (lisible, lui au moins ; l'élève n'aura pas l'excuse de s'être appliqué pour faire passer la vacuité du contenu, en prime) , accepter un plan incliné en classe (ce n'est pas vous qui le portez!)
- babouchka4Fidèle du forum
Je n'ai pas le temps de lire les 5 pages précédentes mais pour les Dys il s'agit d'un pap désormais et non plus d'un Pai ( qui lui est uniquement médical ). Les documents sont différents.
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" If you can keep your head when all about you are losing theirs..... , you'll be a man my Son. "
- InvitéInvité
Lenagcn a écrit:Pourquoi vous focalisez-vous sur l'évaluation?
C'est tout au long du processus d'apprentissage que des aménagements peuvent être / sont bénéfiques à l'élève.
ie exercices à trous, documents en A3 (document + grand et/ou interligne + important) , police où le a n'est pas un "e à l'envers", une seule consigne par ligne, une consigne "dense" pour les uns, mais donnée par étape pour les autres (pas besoin d'être dys pour en tirer bénéfice), ne laisser à copier qu'une partie réduite du cours (copier quand même, mais autant la plupart apprennent en copiant, autant certains désapprennent; et là, hop, intransigeance sur le peu qui est copié ... si vous le vérifiez bien sûr)
En + des choses qui ne coûtent rien comme par exemple accepter un devoir tapé (lisible, lui au moins ; l'élève n'aura pas l'excuse de s'être appliqué pour faire passer la vacuité du contenu, en prime) , accepter un plan incliné en classe (ce n'est pas vous qui le portez!)
Jamais vu un parent se plaindre d'autre chose que d'une évaluation.
Dans les PAI (PAP désormais), les aménagements concernent surtout les évaluations.
Les plans inclinés ? Vu une seule fois, pour une bonne élève qui était dyslexique. Quelques années plus tard, j'ai eu sa soeur en classe et j'ai prévenu sa mère qu'elle était sans doute dysorthographique (au vu des confusions entre les consonnes). Mais je n'ai rien contre le fait de m'impliquer quand les élèves et leurs parents sont charmants et ne se comportent pas comme des consommateurs (prêts à sauter sur le prof à la moindre occasion sans jamais reprendre Mon chéri - Moncoeur...et ce type de parents réclame pour les évaluations, pour les notes, jamais pour les cours). Je serais d'ailleurs vraiment pour des classes de dyslexiques, avec moins d'élèves et accompagnement personnalisé, ou alors dans certaines matières (anglais, français, hist/géo en priorité). Comme ça, aucun élève ne pourrait se cacher derrière sa dyslexie pour justifier son manque de travail. Ce serait vraiment aménagé, et pour tous les élèves la même chose avec des professeurs formés et des salles adaptées (avec plans inclinés que les élèves n'auraient pas à porter puisqu'ils seraient sur place).
Parce que ça :
Ce n'est pas possible. Le professeur qui a des classes de 35 élèves, et qui en a plus qu'il y a quinze ou vingt ans vu qu'on a supprimé des heures dans chaque niveau, a déjà une surcharge de travail, donc pour les dys, il fait ce qu'il peut vu que l'EN a fait passer un texte pour se décharger du problème tout en obligeant les enseignants à s'en charger.ysabel a écrit:Tu rigoles ! on croule sous les aménagements !!
On va même avoir des pb de place dans les salles car les salles ne sont pas assez grandes ! 35 élèves et 3 AVS il en faut de la place.
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Ne serait-ce pas le cœur du problème?Lornet a écrit:Jamais vu un parent se plaindre d'autre chose que d'une évaluation. Dans les PAI (PAP désormais), les aménagements concernent surtout les évaluations.Lenagcn a écrit:Pourquoi vous focalisez-vous sur l'évaluation?
C'est tout au long du processus d'apprentissage que des aménagements peuvent être / sont bénéfiques à l'élève.
ie exercices à trous, documents en A3 (document + grand et/ou interligne + important) , police où le a n'est pas un "e à l'envers", une seule consigne par ligne, une consigne "dense" pour les uns, mais donnée par étape pour les autres (pas besoin d'être dys pour en tirer bénéfice), ne laisser à copier qu'une partie réduite du cours (copier quand même, mais autant la plupart apprennent en copiant, autant certains désapprennent; et là, hop, intransigeance sur le peu qui est copié ... si vous le vérifiez bien sûr)
En + des choses qui ne coûtent rien comme par exemple accepter un devoir tapé (lisible, lui au moins ; l'élève n'aura pas l'excuse de s'être appliqué pour faire passer la vacuité du contenu, en prime) , accepter un plan incliné en classe (ce n'est pas vous qui le portez!)
Il me semble qu'il y a un vrai problème de reconnaissance de la particularité et de la diversité des élèves (qu'ils aient ou non un diagnostic et un PAP d'ailleurs), et la question des notes me semble très secondaire. Par exemple, des difficultés dans la gestion de l'ordinateur, un refus de photocopies ou l'exigence d'écriture en classe quand il y a un souci me choquent beaucoup plus que l'intransigeance sur une notation uniforme, après tout le but des notes est de comparer. Même si pour un élève qui a zéro systématiquement, des repères de progression ne sont sans doute pas inutiles non plus.
- ProvenceEnchanteur
Il me semble qu'il y a surtout un problème de reconnaissance du boulot fourni par les enseignants. Bienvenue dans l'école des parents consommateurs (qui ont un avis sur tout et cherchent à imposer leurs exigences comme si cela allait de soi...).Blablatrice occasionnelle a écrit:
Ne serait-ce pas le cœur du problème?
Il me semble qu'il y a un vrai problème de reconnaissance de la particularité et de la diversité des élèves (qu'ils aient ou non un diagnostic et un PAP d'ailleurs), et la question des notes me semble très secondaire. Par exemple, des difficultés dans la gestion de l'ordinateur, un refus de photocopies ou l'exigence d'écriture en classe quand il y a un souci me choquent beaucoup plus que l'intransigeance sur une notation uniforme, après tout le but des notes est de comparer. Même si pour un élève qui a zéro systématiquement, des repères de progression ne sont sans doute pas inutiles non plus.
- Blablatrice occasionnelleNiveau 6
Le problème des dys n'est pas un problème de consumérisme parental, même si un problème de consumérisme peut se greffer dessus. Justement, il me semble que se focaliser sur la question de la notation, qui n'est pas vraiment un aménagement, c'est ramener les dys au seul consumérisme et c'est très injuste.
C'est injuste pour les parents impliqués. Mettre un enfant sous ordinateur en prenant le risque de stigmatiser un gamin, est-ce vraiment une attitude de consommateur? Pour l'écriture en classe et les photocopies je reconnais que ça se discute davantage, mais enfin... il y a des cas, pas si rares, où faire écrire un enfant est contre-productif. En quoi une reconnaissance du boulot des enseignants doit-elle empêcher de dénoncer des lacunes systématiques dans leur formation, et un problème d'organisation qui leur rend si pénible la mise en place d'aménagements simples?
Mais surtout c'est injuste pour les enfants des parents moins impliqués. Parce que des parents qui ne font aucun effort chez eux, il y en a beaucoup. La démarche diagnostique demande des efforts, monter un dossier demande des efforts, un suivi systématique demande beaucoup plus d'efforts encore. Râler en demande un peu moins, même si ça en demande un peu quand même. Et alors? Les parents sont au départ bien moins formés encore que les enseignants, et tout comme les enseignants, s'impliquent plus ou moins. Faut-il pour autant faire dépendre les aménagements d'un dossier parfaitement en règle que certains enfants n'auront jamais, quels que puissent être leurs besoins réels?
C'est injuste pour les parents impliqués. Mettre un enfant sous ordinateur en prenant le risque de stigmatiser un gamin, est-ce vraiment une attitude de consommateur? Pour l'écriture en classe et les photocopies je reconnais que ça se discute davantage, mais enfin... il y a des cas, pas si rares, où faire écrire un enfant est contre-productif. En quoi une reconnaissance du boulot des enseignants doit-elle empêcher de dénoncer des lacunes systématiques dans leur formation, et un problème d'organisation qui leur rend si pénible la mise en place d'aménagements simples?
Mais surtout c'est injuste pour les enfants des parents moins impliqués. Parce que des parents qui ne font aucun effort chez eux, il y en a beaucoup. La démarche diagnostique demande des efforts, monter un dossier demande des efforts, un suivi systématique demande beaucoup plus d'efforts encore. Râler en demande un peu moins, même si ça en demande un peu quand même. Et alors? Les parents sont au départ bien moins formés encore que les enseignants, et tout comme les enseignants, s'impliquent plus ou moins. Faut-il pour autant faire dépendre les aménagements d'un dossier parfaitement en règle que certains enfants n'auront jamais, quels que puissent être leurs besoins réels?
- ProvenceEnchanteur
Oui, oui, oui... Tout le monde sait mieux que les enseignants comment ils doivent faire... Les aménagements simples, vous disent les professionnels, ne sont pas des aménagements simples. Mais vous refusez de l'entendre.Blablatrice occasionnelle a écrit:En quoi une reconnaissance du boulot des enseignants doit-elle empêcher de dénoncer des lacunes systématiques dans leur formation, et un problème d'organisation qui leur rend si pénible la mise en place d'aménagements simples?
Adoptez-les. Ça demande un peu plus d'efforts que de venir protester sur un forum, mais ça en vaut la peine, non?Mais surtout c'est injuste pour les enfants des parents moins impliqués. Parce que des parents qui ne font aucun effort chez eux, il y en a beaucoup.
- RoninMonarque
Il va falloir un jour que l'on reparle de tous les faux -dys qui peuplent les collèges quand même.
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- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Ronin a écrit:Il va falloir un jour que l'on reparle de tous les faux -dys qui peuplent les collèges quand même.
Oui.
J'ai de plus en plus d'appels du type "mon enfant est en CM1/CM2/6ème/5ème/4ème/3ème (au choix), non il n'a jamais été pris en charge, ses profs pensent qu'il est dys, je veux un RV urgent". Je suis de plus en plus expéditive avec ces demandes, j'en ai plein mon répondeur, ça me gave, je les rappelle quand même et leur dis que c'est parce qu'on ne fait plus redoubler, que ça encombre nos cabinets, qu'ils auraient dû être suivis avant de toute façon le cas échéant et que je ne prends pas ce type de cas en priorité. Du coup je me cogne tous les cas lourds du coin (qui me prennent pour le messie, parce qu'ils me disent qu'ils ont laissé des messages partout et que tout est complet), et ce n'est pas comme ça que je vais faire fortune. Mais je hais ce consumérisme.
_________________
Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Lornet a écrit:Et des vrais -dys non pris en compte.
Pris tôt et avec parfois avec un petit redoublement en CP ou CE1 (hélas ça ne subsiste que dans le privé) et sauf syndrome particulier ou grand préma (edit ou trouble psy, famille toxique etc)tu les récupères très bien et ils suivent très bien au collège.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- NitaEmpereur
Mais les dys, les vrais sont les premiers à pâtir des "faux"-dys, enfants qui ont parfois de réelles difficultés, d'ailleurs, mais aussi, bien souvent, qui ont surtout un énorme poil dans la main.
Et j'aimerais bien qu'on se penche aussi sur les effets pervers des PAI/PAP : cette année et l'an dernier, j'a eu le même cas de figure (pour des garçons, et je ne crois pas que ce soit un hasard) : des enfants qui considèrent qu'ils n'ont pas à faire d'efforts, que le travail personnel ne doit pas être exigé, et qu'il ne faut pas les évaluer autrement que positivement, soutenus en cela par un discours parental (en l'occurrence maternel) qui vise à culpabiliser l'enseignant - et qui montre que certains parents ne savent pas lire un PAI.
Pour moi, le renoncement est lié aux PAI (pour un des élèves au moins, dont j'ai vu l'évolution). Comme si c'était un blanc-seing pour ne rien foutre.
Et j'aimerais bien qu'on se penche aussi sur les effets pervers des PAI/PAP : cette année et l'an dernier, j'a eu le même cas de figure (pour des garçons, et je ne crois pas que ce soit un hasard) : des enfants qui considèrent qu'ils n'ont pas à faire d'efforts, que le travail personnel ne doit pas être exigé, et qu'il ne faut pas les évaluer autrement que positivement, soutenus en cela par un discours parental (en l'occurrence maternel) qui vise à culpabiliser l'enseignant - et qui montre que certains parents ne savent pas lire un PAI.
Pour moi, le renoncement est lié aux PAI (pour un des élèves au moins, dont j'ai vu l'évolution). Comme si c'était un blanc-seing pour ne rien foutre.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- InvitéInvité
Aliceinwonderland a écrit:Lornet a écrit:Et des vrais -dys non pris en compte.
Pris tôt et avec parfois avec un petit redoublement en CP ou CE1 (hélas ça ne subsiste que dans le privé) et sauf syndrome particulier ou grand préma tu les récupères très bien et ils suivent très bien au collège.
En 6e-5e, j'en ai souvent qui n'ont pas été détectés...et il est souvent trop tard.
De toute façon, comme ils n'ont pas de PAI et que leurs parents ne s'en soucient pas ou peu, ils sont laissés à l'abandon.
Une année, j'ai eu un dyspraxique. Il savait à peine écrire et c'était totalement illisible alors qu'il était excellent et très pertinent à l'oral. C'était pareil dans toutes les matières et catastrophique en géométrie.
Mais quand on convoquait les parents, ils ne venaient pas. Aucun PAI, aucune mesure prise tout au long de l'année scolaire puisque les parents doivent être présents et donner leur accord.
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
C'est sûr qu'en 6ème/5ème c'est trop tard...déjà le CE2 est la limite je dirais et encore c'est déjà trop tard pour la majorité (j'ai connu un cas bien récupéré en CE2 mais la mère a mis le paquet et repris tous les exercices tous les jours - ce qui montre bien que ce n'est pas forcément en leur faisant faire moins qu'on arrive à quelque chose)...
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- InvitéInvité
Nita a écrit:
Pour moi, le renoncement est lié aux PAI (pour un des élèves au moins, dont j'ai vu l'évolution). Comme si c'était un blanc-seing pour ne rien foutre.
J'ai aussi eu une élève très sérieuse mais pour ses parents, le PAI était un blanc-seing pour ne rien foutre et ils l'encourageaient à ne rien foutre. Ils détestaient les profs et disaient que l'école ne sert à rien. Je ne les ai jamais vus durant toute l'année scolaire.
Ce qui est compliqué, c'est que finalement, ce sont les parents des élèves qui décident. Pour un enfant laissé à lui-même, dans une famille nombreuse ou simplement délaissé, rien n'est fait. Inversement, d'autres familles ne comprennent le PAI que comme blanc-seing pour ne rien foutre, effectivement. Et puis il y a, heureusement, des familles qui suivent leur enfant et comprennent ce qu'est un PAI, avec un vrai dialogue et respect de part et d'autre.
- RoninMonarque
Il y a quand même beaucoup de PAI pour des dyslexies qui n'en sont pas et effectivement des parents qui excusent toujours leurs gamins. Effectivement, certains gamins vraiment en difficulté ne sont pas aidés. Mais si les parents ne tiennent pas compte de ce que disent les PE, le rased, refusent de consulter ou alors n'honorent pas les rdv chez l'orthophoniste ( c'est le cas pour ma collègue qui est à mi-temps en libéral ) on ne peut pas faire le boulot à la place des parents.
Je maintiens, pratique quotidienne à l'appui que beaucoup de gamins qui ont un PAI pour dyslexie ne le sont pas, ce qui n'exclut pas des difficultés importantes.
Je maintiens, pratique quotidienne à l'appui que beaucoup de gamins qui ont un PAI pour dyslexie ne le sont pas, ce qui n'exclut pas des difficultés importantes.
_________________
- OlympiasProphète
Ronin a écrit:Il y a quand même beaucoup de PAI pour des dyslexies qui n'en sont pas et effectivement des parents qui excusent toujours leurs gamins. Effectivement, certains gamins vraiment en difficulté ne sont pas aidés. Mais si les parents ne tiennent pas compte de ce que disent les PE, le rased, refusent de consulter ou alors n'honorent pas les rdv chez l'orthophoniste ( c'est le cas pour ma collègue qui est à mi-temps en libéral ) on ne peut pas faire le boulot à la place des parents.
Je maintiens, pratique quotidienne à l'appui que beaucoup de gamins qui ont un PAI pour dyslexie ne le sont pas, ce qui n'exclut pas des difficultés importantes.
Et certains ont des difficultés car ils ont appris à lire avec une méthode débilo-globale.
- InvitéInvité
Mais je suis tout à fait d'accord : beaucoup de gamins qui ont un PAI pour dyslexie ne le sont pas...mais il y a aussi ceux qui le sont sans PAI (puisque ce sont les parents qui sont au centre du système éducatif !)
La plupart, même.
Olympias a écrit:Et certains ont des difficultés car ils ont appris à lire avec une méthode débilo-globale.
La plupart, même.
- LenagcnNiveau 10
Qui a écrit que l'enfant est dyslexiques, alors?
Lorsque j'ai sollicité des aménagements pour Fiston (PAI si obstruction, sans PAI en pratique, ses profs sont majoritairement formidables), j'ai été reçue par l'infirmière scolaire (qui a transmis au médecin, arrêtée à ce moment-là), en lui passant les préconisations écrites des professionnels qui l'ont bilanté et (ré?)éduqué.
Je suis perplexe sur le fait de faire établir un PAI (désormais PAP) "comme ça".
Serais-je restée trop longtemps à Bisounours'land?
PS: l'instit de CP de mes enfants pratique le b a ba pur et massif; ce qui n'a pas empêché Fiston d'apprendre en globale... Ses saccades oculaires l'empêchant d'aller du début à la fin d'un mot, sans parler d'une phrase; il mémorisait ce que disaient ses camarades, et utilisait le début des mots et le contexte comme supports. Il est arrivé sans problème de lecture apparent jusqu'au CE2. "Madame, c'est un miracle qu'il sache lire" (... alors qu'il était vu pour des problèmes de vision de loin!) . Parce que oui, les enfants intelligents compensent très bien, ettrès trop longtemps.
Lorsque j'ai sollicité des aménagements pour Fiston (PAI si obstruction, sans PAI en pratique, ses profs sont majoritairement formidables), j'ai été reçue par l'infirmière scolaire (qui a transmis au médecin, arrêtée à ce moment-là), en lui passant les préconisations écrites des professionnels qui l'ont bilanté et (ré?)éduqué.
Je suis perplexe sur le fait de faire établir un PAI (désormais PAP) "comme ça".
Serais-je restée trop longtemps à Bisounours'land?
PS: l'instit de CP de mes enfants pratique le b a ba pur et massif; ce qui n'a pas empêché Fiston d'apprendre en globale... Ses saccades oculaires l'empêchant d'aller du début à la fin d'un mot, sans parler d'une phrase; il mémorisait ce que disaient ses camarades, et utilisait le début des mots et le contexte comme supports. Il est arrivé sans problème de lecture apparent jusqu'au CE2. "Madame, c'est un miracle qu'il sache lire" (... alors qu'il était vu pour des problèmes de vision de loin!) . Parce que oui, les enfants intelligents compensent très bien, et
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