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- TinselExpert
Rikki a écrit:Je suis passée devant l'école en bas de chez moi. Pancarte :
Le centre de loisirs sera fermé mercredi 20 février 2013.
Les animateurs protestent contre les projets qui leur sont imposés par la mairie sans concertation.
Ils veulent garder leur journée complète du mercredi pour mener des projets de qualité au centre de loisirs.
Ils réclament des titularisations et des moyens.
- arcencielGrand Maître
Je me réveille et j'entends à la radio pour la n ième fois que nous, enseignants, sommes des ingrats envers la gauche en refusant de revenir aux rythmes d'antan c-a-d 4,5 jours! Les journalistes, éditorialistes n'ont toujours rien compris!!! C'est à devenir fou... Les rythmes d'avant Sarkozy c'était le samedi matin et non le mercredi! Comment leur faire rentrer ça ds la tête?
D'après eux, nous voulons bien venir travailler le mercredi matin mais avec une compensation financière et que c'est donc un malentendu; je le répète à nouveau c'est non pour moi!
D'après eux, nous voulons bien venir travailler le mercredi matin mais avec une compensation financière et que c'est donc un malentendu; je le répète à nouveau c'est non pour moi!
- steph.stephy3Niveau 5
Mais moi je suis contre revenir au samedi matin.
Je n'ai pas envie sacrifier mes week-ends pour faire de la garderie pour les 3 gosses qui viendront parque leur mère aura décidé d'aller faire le marché tranquille et reviendra les chercher avec une demi-heure de retard.
Pour moi, c'est le seul moment que nous avons en famille.
D'autant plus que s'ils réduisent et zonent les vacances, je risque de ne plus avoir de vacances en commun avec mon compagnon.
Plus de week-ends, plus de vacances grâce à la réforme.
Je travaille pour vivre, je ne vis pas pour travailler !!
Le problème est que nous ne sommes même pas d'accord entre nous.
Puisque c'est insoluble, restons-en au status quo
Je n'ai pas envie sacrifier mes week-ends pour faire de la garderie pour les 3 gosses qui viendront parque leur mère aura décidé d'aller faire le marché tranquille et reviendra les chercher avec une demi-heure de retard.
Pour moi, c'est le seul moment que nous avons en famille.
D'autant plus que s'ils réduisent et zonent les vacances, je risque de ne plus avoir de vacances en commun avec mon compagnon.
Plus de week-ends, plus de vacances grâce à la réforme.
Je travaille pour vivre, je ne vis pas pour travailler !!
Le problème est que nous ne sommes même pas d'accord entre nous.
Puisque c'est insoluble, restons-en au status quo
- oli54Niveau 5
Je suis professeur des écoles en maternelle 29 élèves (16 GS et 13 MS) à Nancy.
A l'instar de mes 3 autres collègues, je suis contre travailler le mercredi matin :
1) Parce qu'un jour libéré en milieu de semaine pour se reposer et préparer la suite de la semaine est une tradition, un avantage acquis depuis plus de 130 ans France.
2) Parce que cet avantage acquis il y a plus de 100 ans est justifié, nécessaire et vital pour de nombreux professeurs des écoles.
3) Parce que je ne suis pas payé plus mensuellement alors que je vais passer une demie journée de plus devant les élèves.
4) Parce que donner c'est donner, et reprendre c'est voler.
5) Parce reprendre plus que ce qui a été donné, c'est voler 2 fois
Parce que travailler un mercredi matin n'équivaut pas à travailler un samedi matin.
Parce que travailler tous les mercredis matins n'équivaut pas à travailler deux samedis sur trois.
6) Parce que je ne me sens pas coupable de la baisse de niveau des élèves.
7) Parce que je suis convaincu que cette demie journée n'est pas nécessaire pour améliorer le niveau des élèves en maternelle.
8) Si il y a une forme de torture à l'école, c'est d'abord la torture de l'entassement des individus. Et si on augmente le temps de présence des enfants sans diminuer le surnombre, on augmente cette torture due à l'entassement. Parce que cette demie journée supplémentaire risquera de stresser davantage certains profs et certains élèves. Cela risque d'être contre productif pour tous.
Pour la maternelle, ce qui est nécessaire c'est de diminuer le nombre d'enfant par classe.
9) Parce que cette demie journée de classe supplémentaire va entraîner des coûts pour les professeurs des écoles.
10) Parce que l'acceptation de la réforme par les syndicats ne veut pas dire que je suis d'accord.
11) Parce qu'on ne me demande pas mon avis localement pour la mise en place de cette réforme
1) Parce qu'un jour libéré en milieu de semaine pour se reposer et préparer la suite de la semaine est une tradition, un avantage acquis par les instituteurs depuis plus de 130 ans en France, c'est antérieur à Jules Ferry.
" L'origine du jeudi est très ancienne. Elle remonte à l'Ancien Régime. En 1810, les frères des écoles chrétiennes ne font pas classe le jeudi après-midi. Le jeudi est totalement libéré en 1858 dans le primaire".
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Le jeudi libéré a été déplacé au mercredi en 1972.
Depuis plus de 130 ans en France, la majorité des instituteurs ne travaillent pas un jour en milieu de semaine ... comment ose-t-on revenir sur cet acquis ?
Depuis quand la gauche détruit des avantages sociaux pour un corps social dont le métier n'est pas facile ? c'est nouveau ça pour la gauche de s'attaquer à un avantage acquis par les professeurs des écoles, alors que ce ne sont pas des nantis... Si les professeurs appartiennent aux classes moyennes (et il semblerait que cette profession soit un peu tirée vers le bas) , les professeurs des écoles sont les moins bien lotis de cette profession... Je croyais que c'était une prérogative de la droite libérale de s'attaquer aux petits et de donner aux grands...
J'ai choisi ce métier avec ses avantages et ses inconvénients. De quel droit se permet-on de changer un avantage acquis qui existait depuis plus de 100 ans ? sans rémunération supplémentaire !...
Pour Peillon c'est clair : « nous demandons beaucoup à nos élèves... ils doivent être disciplinés... et nous ? ». Le "et nous" ce sont les professeurs qui doivent être disciplinés : on leur dit qu'ils doivent perdre un avantage plus que centenaire sans indemnités, pour Peillon ils doivent obéir sans broncher.
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2) Parce que cet avantage acquis il y a plus de 100 ans est justifié, nécessaire et vital pour de nombreux professeurs.
Ce jour était nécessaire pour se reposer et préparer le restant de la semaine... oserait on dire qu'aujourd'hui faire classe est moins stressant et demande moins de temps de préparation ?
Si en plus il y a une formation le mercredi après midi, à quel moment la préparation pourra-t-elle se faire ? Après 17 h ?
Cet avantage social des instits n'est pas superflu : notre équilibre face au stress est tellement précaire déjà... Qui sait ce que cela risque d'entraîner dans une profession qui a déjà tant été maltraitée ? Quelqu'un aurait-il des informations sur le taux de suicide chez les profs ? Bien entendu le taux de suicide des professeurs n'atteint pas celui des prisonniers, ni celui des chômeurs... mais j'avais entendu dire que les suicides chez les professeurs étaient aussi importants que chez les policiers... est-ce vrai ?
Une étude de l'institut de veille sanitaire
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Polémique après le suicide d'une professeur stagiaire à Grenoble
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Picardie (2008) : accusé à tort par un élève, un enseignant se suicide après sa garde à vue.
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Béthune : une prof se suicide en invoquant ses conditions de travail
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Un enseignant se suicide dans un collège en banlieue de Nancy
Une enseignante de 45 ans, mère de deux enfants, a été retrouvée pendue, lundi 6 octobre, en début d'après-midi, dans l'école Gambetta du centre-ville de Massy [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
3) Parce que je ne suis pas payé plus mensuellement alors que je vais passer une demie journée de plus devant les élèves.
Lorsqu'on demande à des employés de venir une matinée de plus, il est d'usage de mieux les payer.
Or les enseignants sont très mal payés.
Depuis plus de 50 ans, un contrat tacite a été passé : « vous aurez des horaires relativement légers, mais vous gagnerez peu... »
La gauche a revalorisé le début de carrière mais pour les autres ?
On me fait revenir un matin de plus au boulot et on ne me donne aucun argent supplémentaire mensuellement.
Le temps passé devant les élèves est stressant : 29 enfants en maternelle avec des moyens et des grands est stressant. Si on me demande un effort, je ne vois pas pourquoi cet effort ne serait pas rétribué. Tout travail mérite salaire. Tout stress supplémentaire mérite salaire.
On nous accuse d'être corporatiste... mais si on disait à n'importe quelle personne : tu ne travaillais pas avant tel jour et maintenant tu vas venir travailler ce jour, que répondrait cette personne ?
Désolé, nous ne sommes pas des pigeons, ni des gogos...
Si l'on prouve qu'il n'y a pas d'autre moyen pour améliorer le niveau des élèves, alors d'accord pour une demie journée de plus si cet effort est immédiatement rémunéré.
« La France doit faire un effort » ? Okay. Je ne suis pas la France, et les autres instits non plus. Si comme Peillon, la France doit faire un effort, alors elle doit payer. Peillon doit payer !
4) Parce que donner c'est donner, et reprendre c'est voler.
La première question qu'il faut se poser, c'est : pourquoi Darcos et Sarkosy nous ont-t-ils si généreusement « donné » le samedi matin ?
D'abord, cela n'a pas été donné. Cela a été remplacé par l'aide personnalisée et des heures de formation. Mais il est vrai que le temps passé en formation ou en APE est moins stressant que le temps passé devant 30 enfants en classe (même si l'APE peut demander à certains du temps de préparation).
Alors, si c'est Sarkosy nous a « donné » une demie journée, sans qu'il y ait de véritable demande en ce sens, pourquoi l'a-t-il fait ?
C'est simple : pour éviter des revendications salariales, Sarkosy a acheté la paix des instits en « donnant » le samedi matin. C'est donc un acquis. Un acquis qui n'est pas « noble » du point de vue syndical, car il n'a pas été l'objet de manifestations, d'autant plus que c'est la droite qui l'a donné... mais il est le résultat d'une sorte de « corruption » de fonctionnaires : pour le privé, la devise de Sarkosy a été « travailler plus pour gagner plus »... à l'inverse, avec une partie des fonctionnaires, la devise secrète, tacite a été : « travailler moins à condition de ne pas être augmenté».
Même si c'est un acquis assez vil, c'est un acquis tout de même, payé par une non revalorisation des salaires pendant les 20 années de droite.
Reprendre ce que la France a donné (même si c'est la France de Sarko), c'est voler.
Suite à mai 68, en 1969, la demie journée du samedi après-midi a été « donnée » pour dégager des heures pour la formation permanente.
En 2008, la semaine à quatre jours est imposée.
La gauche veut-elle revenir sur cet avantage parce qu'il a été donné par la droite pour une fois ?
C'est quand même étrange qu'elle revienne sur un avantage acquis par des professeurs des écoles, pourtant nous ne sommes pas les plus nantis des professeurs... Pour une fois, on ne pourra pas reprocher à la gauche un certain clientélisme... C'est un peu le monde à l'envers, comme si la droite diminuait le prix de la consultation chez le médecin...
La semaine de 4 jours est un acquis très fragile : à tout moment l'état peut revenir dessus. Grâce à Jospin, l'état peut même faire revenir les professeurs des écoles à la semaine des 5 jours complets... Il faut savoir que sur le papier on peut toujours demander aux instits de venir sur 10 demies journées.
Ceci est annoncé comme étant un "test" par Peillon. D'ailleurs, il annonce très clairement qu'il compte réformer aussi le collège et le lycée : pourquoi pas ?... mais s'il compte demander plus aux profs des collèges et lycées en leur accordant une compensation financière, quelle injustice pour les professeurs des écoles d'autant plus que les professeurs du secondaire sont mieux lotis financièrement que les PE... ne rien accorder aux PE impliquera donc de ne rien accorder aux autres...
Il est temps de se souvenir de ce poème de Martin Niemöller « quand ils sont venus chercher les communistes »
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J'appelle tous les professeurs du primaire et du secondaire à s'unir contre cette mesure qui rogne un avantage plus que centenaire et plus que nécessaire : vital.
5) Parce reprendre plus que ce qui a été donné, c'est voler 2 fois
Parce que travailler un mercredi matin n'équivaut pas à travailler un samedi matin.
Parce que travailler tous les mercredis matins n'équivaut pas à travailler deux samedis sur trois.
En 1989, Lionel Jospin institue les projets d'école. Dans la pratique, cela se traduit par la suppression d'un samedi matin de classe toutes les trois semaines.
En PS, il y avait parfois moins de 5 enfants.
En MS et GS il pouvait y avoir 60 % de l'effectif.
C'était l'occasion de rencontrer certains parents.
Le stress généré par un samedi matin où tout le groupe classe n'est pas présent ne peut donc être comparé au stress d'un mercredi matin où il y aurait tout le groupe classe.
Je parle pour la maternelle. Cet argument ne tient peut-être pas pour l'élémentaire si le groupe classe était complet les samedis matins.
Aux incrédules, sachez qu'il peut y avoir du stress même avec 10 élèves... ne soyons pas naïfs : parfois les samedis matins, les parents mettaient leur rejeton pas toujours facile à l'école pour ne pas l'avoir dans les pattes lorsqu'ils faisaient leur course... et parfois les parents arrivaient en retard à l'école le samedi midi en disant « désolé, il y avait une queue pas possible au supermarché »... ceux qu'on "gardaient" les samedis matins n'étaient toujours les plus faciles... certains parents étaient bien contents de s'en débarrasser...
6) Parce que je ne me sens pas coupable de la baisse de niveau des élèves. Qu'est-ce qui est coupable de la baisse de niveau des élèves ?
Peillon : « 25% des enfants sont en difficulté à l'entrée au collège, entre 35 et 40 % dans les zones sensibles ».
Comment peut-on être certain que la suppression du samedi matin a entraîné une baisse du niveau ?
Certains diront « ça n'a pas aidé »... mais en maternelle on peut à coup sûr dire « ça n'a pas joué » !
Heureusement, Peillon nous défend sur ce point : « pourquoi voulez vous faire porter sur le dos des enseignants la responsabilité des difficultés actuelles ? ».
Merci Peillon !
Les professeurs des écoles ne sont donc pas responsables de la baisse du niveau : dans l'ensemble, ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient avec ce qu'on leur donnait. Et pourtant c'est à eux qu'on demande de faire des efforts : perdez cet avantage acquis depuis plus de 100 ans !
Notons au passage que les professeurs ne seront pas les seuls à faire cet effort. Rendons hommage aux Atsem qui sont à nos côtés. Elles non plus ne gagneront pas plus pour une demie journée de présence supplémentaire. Elles aussi auront des frais de déplacement supplémentaires. Heureusement, les animateurs gagneront plus dans cette réforme et c'est bien normal, car eux aussi sont valeureux, je leur tire mon chapeau.
7) Parce que je suis convaincu que cette demie journée supplémentaire n'est pas nécessaire pour améliorer le niveau des élèves en maternelle.
C'est une évidence pour la maternelle : les programmes ne sont pas surchargés et nous avons suffisamment de temps pour pouvoir travailler avec les enfants. Il n'y a pas de « gavage des oies » en maternelle. Lorsque certains parlent de ce « gavage », ils ont plus en tête ce qui peut éventuellement se passer en élémentaire et cela reste à prouver (j'avoue ne pas savoir).
Il n'y a pas nécessité de modifier les rythmes de la semaine, ni de la journée, pour la maternelle. Les enfants en MS et GS ne souffrent pas d'être présents à l'école pendant 6 heures : je parle pour ce que j'ai pu observer dans mon école.
Si certains soufrent de ces horaires, c'est de rester manger à midi alors que les autres partent avec leur maman ou nounou, c'est d'aller à l'animation alors que d'autres rentrent chez eux.
Parce que ce dont on besoin en priorité les enfants en maternelle, ce n'est pas de passer plus de temps dans des classes surchargées, mais de mieux travailler dans les horaires actuels. Il n'y a pas de problème de rythmes ou d'horaires ou de programmes impossibles à boucler en maternelle. Il y a un problème de surnombre (plus de 25 enfants en moyenne par classe). Lorsqu'il est 16 heures, je leur lis une histoire, on chante des chansons, on récite des poèmes, je leur pose une devinette, on regarde des photos... ça se passe très bien il n'y a pas de problèmes d'horaires en maternelle !
La priorité pour eux, pour nous, c'est de mettre moins d'élèves par classe. Commençons par le commencement et après nous verrons bien quel est leur niveau après plusieurs années à travailler en diminuant le nombre moyen d'élèves par classe (onéreux) et surtout en interdisant de dépasser un nombre maximal d'élèves par classe.
En revanche, il est possible qu'en élémentaire, une demie journée de travail supplémentaire soit nécessaire. Je ne sais pas, étant en maternelle, je n'oserai pas prendre la parole pour l'élémentaire.
Un prof de CE me disait qu'un allègement des programmes lui semblait nécessaire : il y aurait quelques aberrations. Je n'en sais pas plus et attends vos avis. Un autre me disait qu'il serait surtout temps de rappeler aux élèves quels sont leurs "devoirs" : respect de l'adulte, respect du statut du professeur (on fait confiance au prof, on ne le contredit pas, on part du principe qu'il a raison et qu'il détient le savoir...). Enfin, le conditionnement impliqué par les jeux vidéos, l'ordinateur, les écrans de toute sorte enfermerait l'enfant dans un comportement peu adéquat aux apprentissages et à la concentration.
Mais je reconnais là qu'il y a un problème cornélien : si c'est nécessaire pour l'élémentaire, doit-on l'imposer pour la maternelle ?... je pense que cela pourrait se faire si vraiment le problème du surnombre est résolu... sinon je pense que personnellement, je péterai un plomb vu le niveau de stress actuel en MS et GS à 30 par classe...
8) Si il y a une forme de torture à l'école, c'est d'abord la torture de l'entassement des individus. Et si on augmente le temps de présence des enfants sans diminuer le surnombre, on augmente cette torture. Parce que cette demie journée supplémentaire risquera de stresser davantage certains profs et certains élèves. Cela risque d'être contre productif pour tous.
Pour la maternelle, ce qui est nécessaire c'est de diminuer le nombre d'enfant par classe.
Parce que certains enfants vont être fatigués et stressés en maternelle de passer une demie journée en plus dans des classes surchargées.
Ce dont les enfants souffrent d'abord à l'école, c'est de la manière dont ils sont traités.
Or, plus il y a d'individus dans un espace restreint et plus il y a de frictions entre ces individus.
Qui est encore assez naïf aujourd'hui pour penser que les enfants sont des anges ? Certains sont cruels envers les autres. Certains sont égoïstes, moqueurs, voleurs, manipulateurs, maître chanteur... Et tant mieux ! cela révèle leur grande intelligence... A l'adulte d'amener l'enfant à transformer son comportement : « plutôt que de te moquer de l'autre parce qu'il ne sait pas faire cela, joue au professeur avec lui et apprend lui ! ». Mais pour cela l'adulte doit être présent, disponible, calme, pédagogue...
Or plus un professeur a d'élèves et moins il peut observer ce qui se passe, moins il a du temps à consacrer à chaque élève...
De surcroit, plus il y a d'individus dans un espace donné, et moins il y a d'espace de liberté pour que ces individus : à l'école il faut parfois rentrer dans un certain moule et plus il y a d'individus et plus le moule est étroit... un simple exemple matériel : j'ai 29 élèves, ils doivent un peu plus se serrer en regroupement, durant l'habillage, pendant le passage aux toilettes car si le nombre d'élève est extensible, les murs, eux ne le sont pas. Et je pense qu'au niveau spirituel, c'est un peu similaire : des écarts de conduite sont plus facilement tolérés à 20 qu'à 30.
Le surnombre entraîne automatiquement des frustrations (d'espace, de temps, de matériel, d'attention) et de la maltraitance, soit de la part des pairs, soit de la part des adultes. Et tous les individus sont pénalisés dans ce cas là :
- l'adulte d'abord, car il culpabilise de son comportement : personne n'aime crier, contraindre, punir, ne pas avoir pu punir en toute connaissance de causes, délaisser, ne pas prêter attention, ne pas pouvoir aider...
- l'enfant victime d'un autre enfant, frustré d'avoir été abandonné par son maître, peut se sentir non protégé
- l'enfant agresseur d'un autre enfant : car l'adulte n'a peut-être pas pu intervenir et cela peut le conduire à penser que parfois la loi du plus fort est justifiée...
Régler des conflits entre élèves demande toujours beaucoup de temps et de disponibilité, car souvent un geste (ou une parole) en entraîne un autre...
D'après Peillon, « le respect des autres [...] est une question centrale dans notre démocratie ».
Peillon dit qu'il faut une « école de la bienveillance ou de la confiance »... « nous sommes dans une école qui blesse beaucoup certains enfants, qui n'encourage pas mais qui décourage »...
Très juste constat... Peillon ne dit pas que les profs sont les responsables, il dit que c'est le système qui fait cela... Le surnombre n'est-il pas une des première causes de cela ?...
Les élèves ne sont pas dupes : « à 35 / 40 par classe, les profs n'ont pas le temps de s'occuper de nous individuellement parlant »
Parfois la caricature est frappante : « Où est le respect à élever parfois les enfants comme des poulets en batterie ou à les serrer comme des sardines en boîtes ? »
Si il y a une forme de torture à l'école, c'est d'abord la torture de l'entassement des individus. Et si on augmente le temps de présence des enfants sans diminuer le surnombre, on augmente cette torture.
Peillon le sait : « les élèves souffrent du système éducatif et du manque de confiance en eux-mêmes »... ce n'est pas en rajoutant une demie journée que cela va s'améliorer...
Parce que ce qui compte le plus à l'école, ce n'est pas le temps passé en classe... ce qui compte le plus c'est la qualité du temps passé en classe... la qualité du travail qui est fait.
On est dans une logique comptable ici : parce que les enfants vont plus en classe, alors ils seront meilleurs... c'est faux, surtout en maternelle... ce sera pire, pour les profs et pour les enfants... le plus est parfois l'ennemi du bien... plus de temps passé en classe stressera élèves et profs... en revanche ce qui est vrai c'est que moins d'élèves par classe devrait permettre d'améliorer leur niveau et de diminuer le stress de chacun.
Rappelons les chiffres :
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Le manque d'attention inévitable créé par ce surnombre (25,7 enfants en moyenne par classe) se traduit par une frustration chez l'élève, une carence en attention...
Bien entendu, chaque professeur essaye de faire pour le mieux.
Mais pour bien comprendre comment fonctionne un enfant dans une classe, prenons un exemple...
S'il fait un dessin et s'il se donne du mal, la première chose qu'un enfant veut faire, c'est le montrer à son professeur pour avoir un retour :
- regarde maître ...
Il faut prendre du temps pour regarder le dessin et pas simplement jeter un coup d'oeil en 2 secondes...
- oh c'est beau ce que tu as fait... et là c'est un pirate que tu as dessiné ?
- et là c'est quoi ? (en désignant un gribouillis)
- là c'est un canon
- ah super... tiens regarde comment on peut aussi faire un canon... et on prend le temps de lui dessiner un canon plus reconnaissable...
A 30 élèves par classe, c'est plus difficile d'avoir ces échanges de qualité qui montre à l'enfant qu'un prof s'intéresse à lui...
Une croyance courante dans le monde éducatif consiste à dire « tout s'apprend avant 6 ans »...
Si l'enfant apprend avant 6 ans que son prof n'a même pas le temps de regarder son dessin et d'entrer dans une vrai relation individuelle avec lui, c'est terrible pour la suite de sa scolarité... Il risque de penser qu'un prof ça n'a pas le temps, ou pire qu'un prof c'est quelqu'un qui s'en fout de son travail...
L'apprentissage de l'oral n'est pas facile quel que soit le nombre d'enfants. Mais il est moins facile à 30 qu'à 20... si le maître se tait pour une fois et laisse parler les enfants, il faudra de toute façon plus de temps pour que chaque enfant parle si on est 30 plutôt que 20 ! Et les enfants ont une patience limitée...
L'enfant en maternelle doit tout de suite savoir s'il a réussi, s'il a moyennement réussi ou s'il n'a pas suffisamment réussi un exercice : on ne corrige pas un exercice du matin entre midi et deux pour montrer l'appréciation et la correction l'après midi... l'enfant doit tout de suite savoir s'il a réussi... lorsqu'on a des groupes de 6 ça va, mais pour des groupes de 8 ça devient difficile, surtout si l'on veut gérer le reste de la classe en autonomie.
En maternelle, on enseigne beaucoup de savoir faire très fins : comment découper, comment plier, comment ne pas dépasser en coloriant, comment croiser les traits en coloriant, comment tenir son stylo (position du corps, de la feuille, du bras, de la main, des doigts, angle du stylo...) et la démonstration magistrale en groupe est insuffisante : lorsque l'on plie un papier en deux, il faut voir de près que les coins doivent parfaitement se superposer...
C'est le moment où on devrait avoir le temps d'apprendre le goût du travail bien fait.
La maternelle, cela devrait être le lieu où l'on prend son temps, le professeur s'assoit à côté de moi et me montre gentiment comment tourner la feuille pour ne pas dépasser en coloriant... où il me parle tranquillement...
On a des profils d'élèves très contrastés dès le plus jeune âge : des gamins qui peuvent être hyper speed et d'autres qui sont très lents, qui n'aiment pas les bousculades, les cris...
Le surnombre peut entraîner une maltraitance, de la part des professeurs et de la part des pairs qui peuvent profiter du surnombre pour faire leur coup en douce... Combien de professeurs en maternelle crient après leurs élèves ? Qui ne l'a pas fait ?
Certains parlent du « gavage des oies »... mais parle-t-on suffisamment de ce qui pourrait faire penser à de l'élevage de poulet en batterie ? est-ce que vous, lecteur, travaillez à plus de 30 individus dans la même pièce ? imaginez vous avec 30 individus la plupart du temps de la journée, avec parmi ces 30 individus une quinzaine d'excités qu'il faut essayer de calmer en permanence...
Malheureusement améliorer réellement les conditions de travail des écoliers risque de coûter très cher :
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- il y 6,6 millions d'écoliers pour 368 000 enseignants à l'école et 280 000 classes en France.
- il y a en moyenne 24 élèves par classe (22,7 en élémentaire et 25,7 en maternelle)
- pour faire passer ce nombre moyen de 24 à 20 élèves par classe, il faudrait 73 600 enseignants à plein temps supplémentaires.
Sans compter les éventuelles constructions d'écoles supplémentaires... En considérant qu'il n'existe aucune salle de classe vide (ce qui est faux), il manquerait 56 000 classes soit 10 800 écoles de 5 classes en moyenne. Estimons qu'un école de 5 classes couterait 1 million d'euros : avec 10 800 écoles de plus à créer, il faudrait environ 11 milliards. Plus les coûts d'entretien et de personnels...
Lorsque Peillon dit que la France doit faire un effort, il dit vrai.
Je doute que la France soit prête à faire cet effort pour sa jeunesse...
9) Parce que cette demie journée de classe supplémentaire va entraîner des coûts pour les instits.
- en trajet ... pourquoi nous déplacerions nous pour rien ? certains instits sont obligés de faire de longs trajets pour aller travailler (certains nancéens ont un poste à Longwy : un déplacement Nancy-Longwy leur coûtera 1000 euros à l'année en plus)... (coûts fixes)
- en garde d'enfant : un instit parle d'un coût de 400 euros à l'année pour faire garder son enfant parce que la commune où il travaille va suivre la réforme et pas celle de l 'école de son enfant (coûts temporaires)
10) Parce que l'acceptation de la réforme par les syndicats ne veut pas dire que je suis d'accord.
Qui veut de cette réforme en fait ?
Un lapsus (révélateur ?) de Peillon : « Personne ne veut de cette réforme »
Peillon : « il y a eu 6 mois de concertation avec toutes les associations d'élus, tous les syndicats »... et les profs ?
« Lorsqu'on ne maîtrise pas les corps intermédiaires, peut-être qu'ils n'informent pas leurs mandants »
« Les syndicats ont accepté nos priorités » (c'est à dire revaloriser uniquement les début de carrière et ne pas rémunérer cette demie journée supplémentaire.
Merci les syndicats ! Le SUIPP est pour la semaine des 4 jours et demi, sa base est contre...
Lorsque les syndicats avaient dénoncé à l'unanimité la semaine de 4 jours, je n'avais pas compris...
C'est vrai qu'en maternelle, quel était l'intérêt du samedi matin du point de vue du niveau des élèves ? Nous n'en avions pas besoin pour boucler le programme.
Il ne faudra pas compter sur Peillon pour un référendum au niveau des enseignants : il est contre la démocratie directe.
11) Parce qu'on ne me demande pas mon avis localement pour la mise en place de cette réforme
Peillon prétend que : « les animateurs parlent aux professeurs, qui parlent aux parents qui parlent aux... » sans terminer sa phrase.
Peillon, c'est le roi du pipeau !
Dans mon école rien de tout cela. Peut-être dans la vôtre ?
Lorsque je demande à la responsable des écoles à la mairie où en est la discussion, c'est clair : « pour l'instant je ne peux rien dire »... Motus et bouche cousue ! okay ça discute en coulisse, et on apprendra les propositions de la mairie, mais quand ? à quelle réunion ? pourquoi est-ce qu'on ne nous demande rien avant ?
Pour Peillon : « c'est à chacun d'en discuter localement »... mais où est la discussion là ?
Quant à ma petit personne...
Personnellement cela ne m'intéresse pas de gagner plus d'argent. Pour moi le temps a plus de valeur que l'argent que l'on me propose en échange. Je préfère ne pas gagner plus et ne pas travailler le mercredi matin. Pour mon intérêt particulier, cela ne m'intéresse pas de gagner plus... je préfère avoir du temps libre... pour me ressourcer.
Je veux bien travailler le mercredi matin, ou le samedi matin ou même encore le samedi après-midi... si c'est rétribué. Et si on m'a prouvé que c'était indispensable pour les enfants... ce qui est faux pour les maternelles... et si on m'a prouvé que l'on ne pouvait pas faire autrement pour améliorer les choses... or pour améliorer les choses, la première chose à faire c'est de diminuer le nombre d'élèves par classe.
Et si je suis prêt à faire cet effort de venir plus en gagnant plus, alors je ne dois pas être alors le seul à faire des efforts.
A l'instar de mes 3 autres collègues, je suis contre travailler le mercredi matin :
1) Parce qu'un jour libéré en milieu de semaine pour se reposer et préparer la suite de la semaine est une tradition, un avantage acquis depuis plus de 130 ans France.
2) Parce que cet avantage acquis il y a plus de 100 ans est justifié, nécessaire et vital pour de nombreux professeurs des écoles.
3) Parce que je ne suis pas payé plus mensuellement alors que je vais passer une demie journée de plus devant les élèves.
4) Parce que donner c'est donner, et reprendre c'est voler.
5) Parce reprendre plus que ce qui a été donné, c'est voler 2 fois
Parce que travailler un mercredi matin n'équivaut pas à travailler un samedi matin.
Parce que travailler tous les mercredis matins n'équivaut pas à travailler deux samedis sur trois.
6) Parce que je ne me sens pas coupable de la baisse de niveau des élèves.
7) Parce que je suis convaincu que cette demie journée n'est pas nécessaire pour améliorer le niveau des élèves en maternelle.
8) Si il y a une forme de torture à l'école, c'est d'abord la torture de l'entassement des individus. Et si on augmente le temps de présence des enfants sans diminuer le surnombre, on augmente cette torture due à l'entassement. Parce que cette demie journée supplémentaire risquera de stresser davantage certains profs et certains élèves. Cela risque d'être contre productif pour tous.
Pour la maternelle, ce qui est nécessaire c'est de diminuer le nombre d'enfant par classe.
9) Parce que cette demie journée de classe supplémentaire va entraîner des coûts pour les professeurs des écoles.
10) Parce que l'acceptation de la réforme par les syndicats ne veut pas dire que je suis d'accord.
11) Parce qu'on ne me demande pas mon avis localement pour la mise en place de cette réforme
1) Parce qu'un jour libéré en milieu de semaine pour se reposer et préparer la suite de la semaine est une tradition, un avantage acquis par les instituteurs depuis plus de 130 ans en France, c'est antérieur à Jules Ferry.
" L'origine du jeudi est très ancienne. Elle remonte à l'Ancien Régime. En 1810, les frères des écoles chrétiennes ne font pas classe le jeudi après-midi. Le jeudi est totalement libéré en 1858 dans le primaire".
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Le jeudi libéré a été déplacé au mercredi en 1972.
Depuis plus de 130 ans en France, la majorité des instituteurs ne travaillent pas un jour en milieu de semaine ... comment ose-t-on revenir sur cet acquis ?
Depuis quand la gauche détruit des avantages sociaux pour un corps social dont le métier n'est pas facile ? c'est nouveau ça pour la gauche de s'attaquer à un avantage acquis par les professeurs des écoles, alors que ce ne sont pas des nantis... Si les professeurs appartiennent aux classes moyennes (et il semblerait que cette profession soit un peu tirée vers le bas) , les professeurs des écoles sont les moins bien lotis de cette profession... Je croyais que c'était une prérogative de la droite libérale de s'attaquer aux petits et de donner aux grands...
J'ai choisi ce métier avec ses avantages et ses inconvénients. De quel droit se permet-on de changer un avantage acquis qui existait depuis plus de 100 ans ? sans rémunération supplémentaire !...
Pour Peillon c'est clair : « nous demandons beaucoup à nos élèves... ils doivent être disciplinés... et nous ? ». Le "et nous" ce sont les professeurs qui doivent être disciplinés : on leur dit qu'ils doivent perdre un avantage plus que centenaire sans indemnités, pour Peillon ils doivent obéir sans broncher.
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2) Parce que cet avantage acquis il y a plus de 100 ans est justifié, nécessaire et vital pour de nombreux professeurs.
Ce jour était nécessaire pour se reposer et préparer le restant de la semaine... oserait on dire qu'aujourd'hui faire classe est moins stressant et demande moins de temps de préparation ?
Si en plus il y a une formation le mercredi après midi, à quel moment la préparation pourra-t-elle se faire ? Après 17 h ?
Cet avantage social des instits n'est pas superflu : notre équilibre face au stress est tellement précaire déjà... Qui sait ce que cela risque d'entraîner dans une profession qui a déjà tant été maltraitée ? Quelqu'un aurait-il des informations sur le taux de suicide chez les profs ? Bien entendu le taux de suicide des professeurs n'atteint pas celui des prisonniers, ni celui des chômeurs... mais j'avais entendu dire que les suicides chez les professeurs étaient aussi importants que chez les policiers... est-ce vrai ?
Une étude de l'institut de veille sanitaire
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Polémique après le suicide d'une professeur stagiaire à Grenoble
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Picardie (2008) : accusé à tort par un élève, un enseignant se suicide après sa garde à vue.
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Béthune : une prof se suicide en invoquant ses conditions de travail
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Un enseignant se suicide dans un collège en banlieue de Nancy
Une enseignante de 45 ans, mère de deux enfants, a été retrouvée pendue, lundi 6 octobre, en début d'après-midi, dans l'école Gambetta du centre-ville de Massy [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
3) Parce que je ne suis pas payé plus mensuellement alors que je vais passer une demie journée de plus devant les élèves.
Lorsqu'on demande à des employés de venir une matinée de plus, il est d'usage de mieux les payer.
Or les enseignants sont très mal payés.
Depuis plus de 50 ans, un contrat tacite a été passé : « vous aurez des horaires relativement légers, mais vous gagnerez peu... »
La gauche a revalorisé le début de carrière mais pour les autres ?
On me fait revenir un matin de plus au boulot et on ne me donne aucun argent supplémentaire mensuellement.
Le temps passé devant les élèves est stressant : 29 enfants en maternelle avec des moyens et des grands est stressant. Si on me demande un effort, je ne vois pas pourquoi cet effort ne serait pas rétribué. Tout travail mérite salaire. Tout stress supplémentaire mérite salaire.
On nous accuse d'être corporatiste... mais si on disait à n'importe quelle personne : tu ne travaillais pas avant tel jour et maintenant tu vas venir travailler ce jour, que répondrait cette personne ?
Désolé, nous ne sommes pas des pigeons, ni des gogos...
Si l'on prouve qu'il n'y a pas d'autre moyen pour améliorer le niveau des élèves, alors d'accord pour une demie journée de plus si cet effort est immédiatement rémunéré.
« La France doit faire un effort » ? Okay. Je ne suis pas la France, et les autres instits non plus. Si comme Peillon, la France doit faire un effort, alors elle doit payer. Peillon doit payer !
4) Parce que donner c'est donner, et reprendre c'est voler.
La première question qu'il faut se poser, c'est : pourquoi Darcos et Sarkosy nous ont-t-ils si généreusement « donné » le samedi matin ?
D'abord, cela n'a pas été donné. Cela a été remplacé par l'aide personnalisée et des heures de formation. Mais il est vrai que le temps passé en formation ou en APE est moins stressant que le temps passé devant 30 enfants en classe (même si l'APE peut demander à certains du temps de préparation).
Alors, si c'est Sarkosy nous a « donné » une demie journée, sans qu'il y ait de véritable demande en ce sens, pourquoi l'a-t-il fait ?
C'est simple : pour éviter des revendications salariales, Sarkosy a acheté la paix des instits en « donnant » le samedi matin. C'est donc un acquis. Un acquis qui n'est pas « noble » du point de vue syndical, car il n'a pas été l'objet de manifestations, d'autant plus que c'est la droite qui l'a donné... mais il est le résultat d'une sorte de « corruption » de fonctionnaires : pour le privé, la devise de Sarkosy a été « travailler plus pour gagner plus »... à l'inverse, avec une partie des fonctionnaires, la devise secrète, tacite a été : « travailler moins à condition de ne pas être augmenté».
Même si c'est un acquis assez vil, c'est un acquis tout de même, payé par une non revalorisation des salaires pendant les 20 années de droite.
Reprendre ce que la France a donné (même si c'est la France de Sarko), c'est voler.
Suite à mai 68, en 1969, la demie journée du samedi après-midi a été « donnée » pour dégager des heures pour la formation permanente.
En 2008, la semaine à quatre jours est imposée.
La gauche veut-elle revenir sur cet avantage parce qu'il a été donné par la droite pour une fois ?
C'est quand même étrange qu'elle revienne sur un avantage acquis par des professeurs des écoles, pourtant nous ne sommes pas les plus nantis des professeurs... Pour une fois, on ne pourra pas reprocher à la gauche un certain clientélisme... C'est un peu le monde à l'envers, comme si la droite diminuait le prix de la consultation chez le médecin...
La semaine de 4 jours est un acquis très fragile : à tout moment l'état peut revenir dessus. Grâce à Jospin, l'état peut même faire revenir les professeurs des écoles à la semaine des 5 jours complets... Il faut savoir que sur le papier on peut toujours demander aux instits de venir sur 10 demies journées.
Ceci est annoncé comme étant un "test" par Peillon. D'ailleurs, il annonce très clairement qu'il compte réformer aussi le collège et le lycée : pourquoi pas ?... mais s'il compte demander plus aux profs des collèges et lycées en leur accordant une compensation financière, quelle injustice pour les professeurs des écoles d'autant plus que les professeurs du secondaire sont mieux lotis financièrement que les PE... ne rien accorder aux PE impliquera donc de ne rien accorder aux autres...
Il est temps de se souvenir de ce poème de Martin Niemöller « quand ils sont venus chercher les communistes »
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J'appelle tous les professeurs du primaire et du secondaire à s'unir contre cette mesure qui rogne un avantage plus que centenaire et plus que nécessaire : vital.
5) Parce reprendre plus que ce qui a été donné, c'est voler 2 fois
Parce que travailler un mercredi matin n'équivaut pas à travailler un samedi matin.
Parce que travailler tous les mercredis matins n'équivaut pas à travailler deux samedis sur trois.
En 1989, Lionel Jospin institue les projets d'école. Dans la pratique, cela se traduit par la suppression d'un samedi matin de classe toutes les trois semaines.
En PS, il y avait parfois moins de 5 enfants.
En MS et GS il pouvait y avoir 60 % de l'effectif.
C'était l'occasion de rencontrer certains parents.
Le stress généré par un samedi matin où tout le groupe classe n'est pas présent ne peut donc être comparé au stress d'un mercredi matin où il y aurait tout le groupe classe.
Je parle pour la maternelle. Cet argument ne tient peut-être pas pour l'élémentaire si le groupe classe était complet les samedis matins.
Aux incrédules, sachez qu'il peut y avoir du stress même avec 10 élèves... ne soyons pas naïfs : parfois les samedis matins, les parents mettaient leur rejeton pas toujours facile à l'école pour ne pas l'avoir dans les pattes lorsqu'ils faisaient leur course... et parfois les parents arrivaient en retard à l'école le samedi midi en disant « désolé, il y avait une queue pas possible au supermarché »... ceux qu'on "gardaient" les samedis matins n'étaient toujours les plus faciles... certains parents étaient bien contents de s'en débarrasser...
6) Parce que je ne me sens pas coupable de la baisse de niveau des élèves. Qu'est-ce qui est coupable de la baisse de niveau des élèves ?
Peillon : « 25% des enfants sont en difficulté à l'entrée au collège, entre 35 et 40 % dans les zones sensibles ».
Comment peut-on être certain que la suppression du samedi matin a entraîné une baisse du niveau ?
Certains diront « ça n'a pas aidé »... mais en maternelle on peut à coup sûr dire « ça n'a pas joué » !
Heureusement, Peillon nous défend sur ce point : « pourquoi voulez vous faire porter sur le dos des enseignants la responsabilité des difficultés actuelles ? ».
Merci Peillon !
Les professeurs des écoles ne sont donc pas responsables de la baisse du niveau : dans l'ensemble, ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient avec ce qu'on leur donnait. Et pourtant c'est à eux qu'on demande de faire des efforts : perdez cet avantage acquis depuis plus de 100 ans !
Notons au passage que les professeurs ne seront pas les seuls à faire cet effort. Rendons hommage aux Atsem qui sont à nos côtés. Elles non plus ne gagneront pas plus pour une demie journée de présence supplémentaire. Elles aussi auront des frais de déplacement supplémentaires. Heureusement, les animateurs gagneront plus dans cette réforme et c'est bien normal, car eux aussi sont valeureux, je leur tire mon chapeau.
7) Parce que je suis convaincu que cette demie journée supplémentaire n'est pas nécessaire pour améliorer le niveau des élèves en maternelle.
C'est une évidence pour la maternelle : les programmes ne sont pas surchargés et nous avons suffisamment de temps pour pouvoir travailler avec les enfants. Il n'y a pas de « gavage des oies » en maternelle. Lorsque certains parlent de ce « gavage », ils ont plus en tête ce qui peut éventuellement se passer en élémentaire et cela reste à prouver (j'avoue ne pas savoir).
Il n'y a pas nécessité de modifier les rythmes de la semaine, ni de la journée, pour la maternelle. Les enfants en MS et GS ne souffrent pas d'être présents à l'école pendant 6 heures : je parle pour ce que j'ai pu observer dans mon école.
Si certains soufrent de ces horaires, c'est de rester manger à midi alors que les autres partent avec leur maman ou nounou, c'est d'aller à l'animation alors que d'autres rentrent chez eux.
Parce que ce dont on besoin en priorité les enfants en maternelle, ce n'est pas de passer plus de temps dans des classes surchargées, mais de mieux travailler dans les horaires actuels. Il n'y a pas de problème de rythmes ou d'horaires ou de programmes impossibles à boucler en maternelle. Il y a un problème de surnombre (plus de 25 enfants en moyenne par classe). Lorsqu'il est 16 heures, je leur lis une histoire, on chante des chansons, on récite des poèmes, je leur pose une devinette, on regarde des photos... ça se passe très bien il n'y a pas de problèmes d'horaires en maternelle !
La priorité pour eux, pour nous, c'est de mettre moins d'élèves par classe. Commençons par le commencement et après nous verrons bien quel est leur niveau après plusieurs années à travailler en diminuant le nombre moyen d'élèves par classe (onéreux) et surtout en interdisant de dépasser un nombre maximal d'élèves par classe.
En revanche, il est possible qu'en élémentaire, une demie journée de travail supplémentaire soit nécessaire. Je ne sais pas, étant en maternelle, je n'oserai pas prendre la parole pour l'élémentaire.
Un prof de CE me disait qu'un allègement des programmes lui semblait nécessaire : il y aurait quelques aberrations. Je n'en sais pas plus et attends vos avis. Un autre me disait qu'il serait surtout temps de rappeler aux élèves quels sont leurs "devoirs" : respect de l'adulte, respect du statut du professeur (on fait confiance au prof, on ne le contredit pas, on part du principe qu'il a raison et qu'il détient le savoir...). Enfin, le conditionnement impliqué par les jeux vidéos, l'ordinateur, les écrans de toute sorte enfermerait l'enfant dans un comportement peu adéquat aux apprentissages et à la concentration.
Mais je reconnais là qu'il y a un problème cornélien : si c'est nécessaire pour l'élémentaire, doit-on l'imposer pour la maternelle ?... je pense que cela pourrait se faire si vraiment le problème du surnombre est résolu... sinon je pense que personnellement, je péterai un plomb vu le niveau de stress actuel en MS et GS à 30 par classe...
8) Si il y a une forme de torture à l'école, c'est d'abord la torture de l'entassement des individus. Et si on augmente le temps de présence des enfants sans diminuer le surnombre, on augmente cette torture. Parce que cette demie journée supplémentaire risquera de stresser davantage certains profs et certains élèves. Cela risque d'être contre productif pour tous.
Pour la maternelle, ce qui est nécessaire c'est de diminuer le nombre d'enfant par classe.
Parce que certains enfants vont être fatigués et stressés en maternelle de passer une demie journée en plus dans des classes surchargées.
Ce dont les enfants souffrent d'abord à l'école, c'est de la manière dont ils sont traités.
Or, plus il y a d'individus dans un espace restreint et plus il y a de frictions entre ces individus.
Qui est encore assez naïf aujourd'hui pour penser que les enfants sont des anges ? Certains sont cruels envers les autres. Certains sont égoïstes, moqueurs, voleurs, manipulateurs, maître chanteur... Et tant mieux ! cela révèle leur grande intelligence... A l'adulte d'amener l'enfant à transformer son comportement : « plutôt que de te moquer de l'autre parce qu'il ne sait pas faire cela, joue au professeur avec lui et apprend lui ! ». Mais pour cela l'adulte doit être présent, disponible, calme, pédagogue...
Or plus un professeur a d'élèves et moins il peut observer ce qui se passe, moins il a du temps à consacrer à chaque élève...
De surcroit, plus il y a d'individus dans un espace donné, et moins il y a d'espace de liberté pour que ces individus : à l'école il faut parfois rentrer dans un certain moule et plus il y a d'individus et plus le moule est étroit... un simple exemple matériel : j'ai 29 élèves, ils doivent un peu plus se serrer en regroupement, durant l'habillage, pendant le passage aux toilettes car si le nombre d'élève est extensible, les murs, eux ne le sont pas. Et je pense qu'au niveau spirituel, c'est un peu similaire : des écarts de conduite sont plus facilement tolérés à 20 qu'à 30.
Le surnombre entraîne automatiquement des frustrations (d'espace, de temps, de matériel, d'attention) et de la maltraitance, soit de la part des pairs, soit de la part des adultes. Et tous les individus sont pénalisés dans ce cas là :
- l'adulte d'abord, car il culpabilise de son comportement : personne n'aime crier, contraindre, punir, ne pas avoir pu punir en toute connaissance de causes, délaisser, ne pas prêter attention, ne pas pouvoir aider...
- l'enfant victime d'un autre enfant, frustré d'avoir été abandonné par son maître, peut se sentir non protégé
- l'enfant agresseur d'un autre enfant : car l'adulte n'a peut-être pas pu intervenir et cela peut le conduire à penser que parfois la loi du plus fort est justifiée...
Régler des conflits entre élèves demande toujours beaucoup de temps et de disponibilité, car souvent un geste (ou une parole) en entraîne un autre...
D'après Peillon, « le respect des autres [...] est une question centrale dans notre démocratie ».
Peillon dit qu'il faut une « école de la bienveillance ou de la confiance »... « nous sommes dans une école qui blesse beaucoup certains enfants, qui n'encourage pas mais qui décourage »...
Très juste constat... Peillon ne dit pas que les profs sont les responsables, il dit que c'est le système qui fait cela... Le surnombre n'est-il pas une des première causes de cela ?...
Les élèves ne sont pas dupes : « à 35 / 40 par classe, les profs n'ont pas le temps de s'occuper de nous individuellement parlant »
Parfois la caricature est frappante : « Où est le respect à élever parfois les enfants comme des poulets en batterie ou à les serrer comme des sardines en boîtes ? »
Si il y a une forme de torture à l'école, c'est d'abord la torture de l'entassement des individus. Et si on augmente le temps de présence des enfants sans diminuer le surnombre, on augmente cette torture.
Peillon le sait : « les élèves souffrent du système éducatif et du manque de confiance en eux-mêmes »... ce n'est pas en rajoutant une demie journée que cela va s'améliorer...
Parce que ce qui compte le plus à l'école, ce n'est pas le temps passé en classe... ce qui compte le plus c'est la qualité du temps passé en classe... la qualité du travail qui est fait.
On est dans une logique comptable ici : parce que les enfants vont plus en classe, alors ils seront meilleurs... c'est faux, surtout en maternelle... ce sera pire, pour les profs et pour les enfants... le plus est parfois l'ennemi du bien... plus de temps passé en classe stressera élèves et profs... en revanche ce qui est vrai c'est que moins d'élèves par classe devrait permettre d'améliorer leur niveau et de diminuer le stress de chacun.
Rappelons les chiffres :
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Le manque d'attention inévitable créé par ce surnombre (25,7 enfants en moyenne par classe) se traduit par une frustration chez l'élève, une carence en attention...
Bien entendu, chaque professeur essaye de faire pour le mieux.
Mais pour bien comprendre comment fonctionne un enfant dans une classe, prenons un exemple...
S'il fait un dessin et s'il se donne du mal, la première chose qu'un enfant veut faire, c'est le montrer à son professeur pour avoir un retour :
- regarde maître ...
Il faut prendre du temps pour regarder le dessin et pas simplement jeter un coup d'oeil en 2 secondes...
- oh c'est beau ce que tu as fait... et là c'est un pirate que tu as dessiné ?
- et là c'est quoi ? (en désignant un gribouillis)
- là c'est un canon
- ah super... tiens regarde comment on peut aussi faire un canon... et on prend le temps de lui dessiner un canon plus reconnaissable...
A 30 élèves par classe, c'est plus difficile d'avoir ces échanges de qualité qui montre à l'enfant qu'un prof s'intéresse à lui...
Une croyance courante dans le monde éducatif consiste à dire « tout s'apprend avant 6 ans »...
Si l'enfant apprend avant 6 ans que son prof n'a même pas le temps de regarder son dessin et d'entrer dans une vrai relation individuelle avec lui, c'est terrible pour la suite de sa scolarité... Il risque de penser qu'un prof ça n'a pas le temps, ou pire qu'un prof c'est quelqu'un qui s'en fout de son travail...
L'apprentissage de l'oral n'est pas facile quel que soit le nombre d'enfants. Mais il est moins facile à 30 qu'à 20... si le maître se tait pour une fois et laisse parler les enfants, il faudra de toute façon plus de temps pour que chaque enfant parle si on est 30 plutôt que 20 ! Et les enfants ont une patience limitée...
L'enfant en maternelle doit tout de suite savoir s'il a réussi, s'il a moyennement réussi ou s'il n'a pas suffisamment réussi un exercice : on ne corrige pas un exercice du matin entre midi et deux pour montrer l'appréciation et la correction l'après midi... l'enfant doit tout de suite savoir s'il a réussi... lorsqu'on a des groupes de 6 ça va, mais pour des groupes de 8 ça devient difficile, surtout si l'on veut gérer le reste de la classe en autonomie.
En maternelle, on enseigne beaucoup de savoir faire très fins : comment découper, comment plier, comment ne pas dépasser en coloriant, comment croiser les traits en coloriant, comment tenir son stylo (position du corps, de la feuille, du bras, de la main, des doigts, angle du stylo...) et la démonstration magistrale en groupe est insuffisante : lorsque l'on plie un papier en deux, il faut voir de près que les coins doivent parfaitement se superposer...
C'est le moment où on devrait avoir le temps d'apprendre le goût du travail bien fait.
La maternelle, cela devrait être le lieu où l'on prend son temps, le professeur s'assoit à côté de moi et me montre gentiment comment tourner la feuille pour ne pas dépasser en coloriant... où il me parle tranquillement...
On a des profils d'élèves très contrastés dès le plus jeune âge : des gamins qui peuvent être hyper speed et d'autres qui sont très lents, qui n'aiment pas les bousculades, les cris...
Le surnombre peut entraîner une maltraitance, de la part des professeurs et de la part des pairs qui peuvent profiter du surnombre pour faire leur coup en douce... Combien de professeurs en maternelle crient après leurs élèves ? Qui ne l'a pas fait ?
Certains parlent du « gavage des oies »... mais parle-t-on suffisamment de ce qui pourrait faire penser à de l'élevage de poulet en batterie ? est-ce que vous, lecteur, travaillez à plus de 30 individus dans la même pièce ? imaginez vous avec 30 individus la plupart du temps de la journée, avec parmi ces 30 individus une quinzaine d'excités qu'il faut essayer de calmer en permanence...
Malheureusement améliorer réellement les conditions de travail des écoliers risque de coûter très cher :
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- il y 6,6 millions d'écoliers pour 368 000 enseignants à l'école et 280 000 classes en France.
- il y a en moyenne 24 élèves par classe (22,7 en élémentaire et 25,7 en maternelle)
- pour faire passer ce nombre moyen de 24 à 20 élèves par classe, il faudrait 73 600 enseignants à plein temps supplémentaires.
Sans compter les éventuelles constructions d'écoles supplémentaires... En considérant qu'il n'existe aucune salle de classe vide (ce qui est faux), il manquerait 56 000 classes soit 10 800 écoles de 5 classes en moyenne. Estimons qu'un école de 5 classes couterait 1 million d'euros : avec 10 800 écoles de plus à créer, il faudrait environ 11 milliards. Plus les coûts d'entretien et de personnels...
Lorsque Peillon dit que la France doit faire un effort, il dit vrai.
Je doute que la France soit prête à faire cet effort pour sa jeunesse...
9) Parce que cette demie journée de classe supplémentaire va entraîner des coûts pour les instits.
- en trajet ... pourquoi nous déplacerions nous pour rien ? certains instits sont obligés de faire de longs trajets pour aller travailler (certains nancéens ont un poste à Longwy : un déplacement Nancy-Longwy leur coûtera 1000 euros à l'année en plus)... (coûts fixes)
- en garde d'enfant : un instit parle d'un coût de 400 euros à l'année pour faire garder son enfant parce que la commune où il travaille va suivre la réforme et pas celle de l 'école de son enfant (coûts temporaires)
10) Parce que l'acceptation de la réforme par les syndicats ne veut pas dire que je suis d'accord.
Qui veut de cette réforme en fait ?
Un lapsus (révélateur ?) de Peillon : « Personne ne veut de cette réforme »
Peillon : « il y a eu 6 mois de concertation avec toutes les associations d'élus, tous les syndicats »... et les profs ?
« Lorsqu'on ne maîtrise pas les corps intermédiaires, peut-être qu'ils n'informent pas leurs mandants »
« Les syndicats ont accepté nos priorités » (c'est à dire revaloriser uniquement les début de carrière et ne pas rémunérer cette demie journée supplémentaire.
Merci les syndicats ! Le SUIPP est pour la semaine des 4 jours et demi, sa base est contre...
Lorsque les syndicats avaient dénoncé à l'unanimité la semaine de 4 jours, je n'avais pas compris...
C'est vrai qu'en maternelle, quel était l'intérêt du samedi matin du point de vue du niveau des élèves ? Nous n'en avions pas besoin pour boucler le programme.
Il ne faudra pas compter sur Peillon pour un référendum au niveau des enseignants : il est contre la démocratie directe.
11) Parce qu'on ne me demande pas mon avis localement pour la mise en place de cette réforme
Peillon prétend que : « les animateurs parlent aux professeurs, qui parlent aux parents qui parlent aux... » sans terminer sa phrase.
Peillon, c'est le roi du pipeau !
Dans mon école rien de tout cela. Peut-être dans la vôtre ?
Lorsque je demande à la responsable des écoles à la mairie où en est la discussion, c'est clair : « pour l'instant je ne peux rien dire »... Motus et bouche cousue ! okay ça discute en coulisse, et on apprendra les propositions de la mairie, mais quand ? à quelle réunion ? pourquoi est-ce qu'on ne nous demande rien avant ?
Pour Peillon : « c'est à chacun d'en discuter localement »... mais où est la discussion là ?
Quant à ma petit personne...
Personnellement cela ne m'intéresse pas de gagner plus d'argent. Pour moi le temps a plus de valeur que l'argent que l'on me propose en échange. Je préfère ne pas gagner plus et ne pas travailler le mercredi matin. Pour mon intérêt particulier, cela ne m'intéresse pas de gagner plus... je préfère avoir du temps libre... pour me ressourcer.
Je veux bien travailler le mercredi matin, ou le samedi matin ou même encore le samedi après-midi... si c'est rétribué. Et si on m'a prouvé que c'était indispensable pour les enfants... ce qui est faux pour les maternelles... et si on m'a prouvé que l'on ne pouvait pas faire autrement pour améliorer les choses... or pour améliorer les choses, la première chose à faire c'est de diminuer le nombre d'élèves par classe.
Et si je suis prêt à faire cet effort de venir plus en gagnant plus, alors je ne dois pas être alors le seul à faire des efforts.
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- Primaire : Pour moi, travailler le mercredi matin est plus contraignant que le samedi matin.
- Pour ou contre venir travailler le mercredi matin sans être payé plus ?
- Rythmes scolaires : "Les professeurs des écoles sont très majoritairement des femmes qui n'ont pas apprécié de devoir travailler le mercredi matin".
- Avoir le mercredi matin ou le vendredi/lundi complet ?
- Dernières nouvelles de la réforme des rythmes scolaires
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