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- JohnMédiateur
Argumentaire de Philippe Rivière, PE dans le Var, contre la réforme des rythmes scolaires, cité par Véronique Soulé :
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1. Des conditions de travail dégradées pour les profs:
"Les enseignants ont besoin de leur mercredi pour récupérer, écrit-il, il faut être dans une classe difficile, plonger en apnée dans une arène à 8 heures 30 et en sortir à 16 heurs 30 épuisé, mais ayant encore les parents à rencontrer, les corrections à faire et la préparation du lendemain à gérer, pour savoir qu'un jour au milieu de la semaine permet de se laver le cerveau et de récupérer. Nous allons vers un absentéisme qui va exploser: les enseignants ne sont pas des surhommes".
2. Un nouvel appauvrissement de la profession:
"Les enseignants du premier degré sont en train de s'appauvrir, poursuit Philipppe Rivière, comment peuvent-ils accepter une réforme tant qu'ils ne seront pas revalorisés, alors qu'ils subissent une véritable dégringolade sociale ?
"En 31 ans, j'ai vu glisser vers le bas la considération dont nous jouissions et le bulletin de paie. A mes débuts, un instit 11ème échelon gagnait 10 000 francs et avait droit à un logement de fonction. Aujourd'hui, un professeur des écoles 11ème échelon va avoir autour de 2 500 euros nets (17 000 de nos ex francs ) sans logement de fonction, alors que l'inflation a plus que doublé ( 2 fois et demie). L'Insee a calculé que nous avions perdu plus de 25 % de pouvoir d'achat".
Avec la réforme, selon lui, les enseignants vont encore y perdre, avec des coûts de transports et de garde d'enfants le mercredi, "sans aucune compensation ou si peu que c'en est presque insultant. Le fameux "les profs ne font pas ça pour l'argent " de Monsieur Peillon est méprisant: nous nous sentons pris pour les derniers naïfs utopistes qui vivraient d'aumône et d'eau fraîche et non pour des professionnels expérimentés et compétents rémunérés en conséquence".
3. Un manque de dialogue
"Cette réforme se baserait sur des études de chrono-biologistes qui feraient consensus, (...) loin de la vraie vie et des 25 à 30 élèves entassés dans une salle de 45 mètres carrés".
"Pourquoi ne pas nous avoir demandé notre avis ?, s'interroge alors Philippe Rivière, quelle est cette pratique nouvelle au PS qui consiste à ouvrir des sites internet où chacun, le boulanger du coin ou l'enseignant, peut déposer son avis, à un titre équivalent, sans tenir compte de l'expérience du professionnel de terrain? ".
4. Aucun mieux pour les élèves
"Quand on voit les modalités d'application de la réforme avec une pause méridienne rallongée et des enfants qui reprendront l'école à 14 heures 15 pour finir à 16 heures 30, il faut ne pas être enseignant pour penser qu'ils seront reposés et que ces nouveaux rythmes leur seront profitables.
"Chaque mercredi matin jusqu'en 2017, pronostique Philippe Rivière, en ouvrant la porte de leur classe, les professeurs des écoles se diront: "Merci Monsieur Peillon, merci le PS de me donner la chance de travailler un jour de plus par semaine sans être payé plus".
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- phiExpert
Excellent article, je suis d'accord en tous points, même si ça nous fait une belle jambe :|
- arcencielGrand Maître
Très bien!
Bon on n'a qu'à faire 6h30 sur 4 jours et le tour est joué! La pause méridienne réduite de 30 min, comme ça les enfants seront moins dans le bruit et jusqu'à midi en classe ils tiennent le coup non?
Bon on n'a qu'à faire 6h30 sur 4 jours et le tour est joué! La pause méridienne réduite de 30 min, comme ça les enfants seront moins dans le bruit et jusqu'à midi en classe ils tiennent le coup non?
- JohnMédiateur
Je ne comprends pas ton message : tu souhaites une pause méridienne de combien de temps ?arcenciel a écrit:Très bien!
Bon on n'a qu'à faire 6h30 sur 4 jours et le tour est joué! La pause méridienne réduite de 30 min, comme ça les enfants seront moins dans le bruit et jusqu'à midi en classe ils tiennent le coup non?
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- arcencielGrand Maître
Une heure 30 au lieu des 2H
- JohnMédiateur
La pause méridienne est justement d'1h30 minimum selon la réforme.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- arcencielGrand Maître
John, je disais que vu qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord, nous n'avons qu'à rester aux 4 j mais avec 26h devant élèves si on réduit la pause méridienne actuelle de 30 min! Ainsi les élèves seront 30 min de moins ds le bruit... (j'estime que ce sont ces 2 h à midi qui fatiguent le plus les enfants avec le coucher tardif)
- doublecasquetteEnchanteur
3. Un manque de dialogue
"Cette réforme se baserait sur des études de chrono-biologistes qui feraient consensus, (...) loin de la vraie vie et des 25 à 30 élèves entassés dans une salle de 45 mètres carrés".
"Pourquoi ne pas nous avoir demandé notre avis ?, s'interroge alors Philippe Rivière, quelle est cette pratique nouvelle au PS qui consiste à ouvrir des sites internet où chacun, le boulanger du coin ou l'enseignant, peut déposer son avis, à un titre équivalent, sans tenir compte de l'expérience du professionnel de terrain? ".
Je suis d'accord avec ce collègue sur l'ensemble de son article, mais je trouve que cette partie est à souligner tout particulièrement.
Je suis d'accord avec Arcenciel, si c'est pour faire 24 heures plus une heure d'APC par semaine, les quatre jours suffisent.
Cela fait 3 h 15 le matin et 3 heures l'après-midi, nos élèves qui sont inscrits à l'aide perso en font actuellement 15 minutes de plus le matin et je peux vous assurer qu'ils n'ont pas l'air plus épuisés que les autres à midi.
Chez nous, la pause méridienne est pour le moment d'une heure trente et si elle pouvait être réduite de 15 minutes pendant lesquelles nous récupérerions les élèves qui ont mangé à la cantine pour qu'ils se détendent réellement avant de reprendre la classe, ils iraient sans doute beaucoup mieux !
- ClarinetteGrand Maître
Oui, sauf que les municipalités à qui l'on a irresponsablement refilé le bébé sans réel cadrage, s'apprêtent, pour un bon nombre d'entre elles, à la porter à 2h45 ou 3h, comme tu as pu le lire ici ou là.John a écrit:La pause méridienne est justement d'1h30 minimum selon la réforme.
Résultat des courses : journées aussi longues qu'avant, avec une matinée de travail supplémentaire, et fatigue et énervement accrus à cause de cette pause (qui n'a de pause que le nom) allongée, avec leur corollaire évident, même sans sortir de Saint-Cyr : les apprentissages de l'après-midi seront moins efficaces...
- CeladonDemi-dieu
Avec les multiples dérogations, on va vraiment parvenir à l'égalité recherchée ! Comme à chaque fois, quoi !
- User5899Demi-dieu
3h de pause méridienne ?Clarinette a écrit:Oui, sauf que les municipalités à qui l'on a irresponsablement refilé le bébé sans réel cadrage, s'apprêtent, pour un bon nombre d'entre elles, à la porter à 2h45 ou 3h, comme tu as pu le lire ici ou là.John a écrit:La pause méridienne est justement d'1h30 minimum selon la réforme.
Résultat des courses : journées aussi longues qu'avant, avec une matinée de travail supplémentaire, et fatigue et énervement accrus à cause de cette pause (qui n'a de pause que le nom) allongée, avec leur corollaire évident, même sans sortir de Saint-Cyr : les apprentissages de l'après-midi seront moins efficaces...
Mais c'est de la folie furieuse !!
- midjieNiveau 8
Oui à Evry, il paraît, reprise à 15h (c'est mieux pour faire apprendre les enfants, dixit les chronobios ). Et un syndicat de communes (mais je ne sais plus quel département) proposait 3h15..Cripure a écrit:3h de pause méridienne ?Clarinette a écrit:Oui, sauf que les municipalités à qui l'on a irresponsablement refilé le bébé sans réel cadrage, s'apprêtent, pour un bon nombre d'entre elles, à la porter à 2h45 ou 3h, comme tu as pu le lire ici ou là.John a écrit:La pause méridienne est justement d'1h30 minimum selon la réforme.
Résultat des courses : journées aussi longues qu'avant, avec une matinée de travail supplémentaire, et fatigue et énervement accrus à cause de cette pause (qui n'a de pause que le nom) allongée, avec leur corollaire évident, même sans sortir de Saint-Cyr : les apprentissages de l'après-midi seront moins efficaces...
Mais c'est de la folie furieuse !!
Qui dit mieux ???
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Beautiful.....Your mind, body and soul, so perfectly designed for you.....
Beautiful.... I don't wanna let you go until I tell you that I love you... S.MAHY
- ClarinetteGrand Maître
Mais c'est dans l'intérêt de l'enfant !Cripure a écrit:3h de pause méridienne ?Clarinette a écrit:Oui, sauf que les municipalités à qui l'on a irresponsablement refilé le bébé sans réel cadrage, s'apprêtent, pour un bon nombre d'entre elles, à la porter à 2h45 ou 3h, comme tu as pu le lire ici ou là.John a écrit:La pause méridienne est justement d'1h30 minimum selon la réforme.
Résultat des courses : journées aussi longues qu'avant, avec une matinée de travail supplémentaire, et fatigue et énervement accrus à cause de cette pause (qui n'a de pause que le nom) allongée, avec leur corollaire évident, même sans sortir de Saint-Cyr : les apprentissages de l'après-midi seront moins efficaces...
Mais c'est de la folie furieuse !!
Et quand nous dénonçons les conditions d'application ubuesques de cettemidjie a écrit:
Oui à Evry, il paraît, reprise à 15h (c'est mieux pour faire apprendre les enfants, dixit les chronobios ). Et un syndicat de communes (mais je ne sais plus quel département) proposait 3h15..
Qui dit mieux ???
- LefterisEsprit sacré
Modeste expérience de collège, nous sommes passés de la journée continue par roulement (1 service à 11H30 , 1 autre à 12H30 ). Ils n'étaient jamais tous ensemble. La première solution demandait plus de surveillants, donc ça a été changé pur des raisons d'effectifs, habillé en "intérêt des élèves.
Après 1H30 dans la cour, ou sous le préau, tous ensemble, ils sont survoltés.
J'imagine deux heures, trois heures...
Les options ou les "barrettes" se trouvent repoussées en début et en fin de journée, au lie de pouvoir ête casées dans le créneau 11H30 ou 12H30 .
Donc outre l'agitation intense, augmentation de l'amplitude quotidienne, et plus particulièrement pour les élèves à options ou certains cours de langue.
Après 1H30 dans la cour, ou sous le préau, tous ensemble, ils sont survoltés.
J'imagine deux heures, trois heures...
Les options ou les "barrettes" se trouvent repoussées en début et en fin de journée, au lie de pouvoir ête casées dans le créneau 11H30 ou 12H30 .
Donc outre l'agitation intense, augmentation de l'amplitude quotidienne, et plus particulièrement pour les élèves à options ou certains cours de langue.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- OlympiasProphète
Ici le post de blog de Véronique Soulé (Libération, 13/2/2013)
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Instituteur depuis 31 ans, sympathisant socialiste "depuis toujours", Philippe Rivière vient d'envoyer un mail à son député socialiste. Opposé à la réforme des rythmes scolaires, il met en garde contre un divorce entre les profs et le PS. Et demande aux "gens d'en haut" d'écouter "ceux plus bas".
Il ne s'agit que d'un témoignage. Mais à un moment-clé de la réforme, ce type de démarche sonne comme un avertissement. La victoire du PS avait été acccueillie avec un immense soulagement après les années sarkozystes et ses vagues de suppressions de postes (80 000 dans l'Education). Mais les professeurs des écoles commencent déjà à déchanter. Or le ministre Vincent Peillon, qui a placé le primaire au coeur de la Refondation, ne peut rien faire sans eux.
"A un moment, il faut mettre les points sur les i ... et les bulletins dans l'urne", explique Philippe Rivière, prof en CP-CE1 dans une école primaire du Var comptant neuf classes.
Voici des extraits de son courrier envoyé mardi, jour de mobilisation contre la réforme des rythmes (photo ci dessus), au député de Toul Dominique Potier. (originaire de Meurthe et Moselle, Philippe Rivière, nommé en septembre dans le Var, votait il y a peu dans cette circonscription).
"Depuis quelques semaines, une incompréhension profonde est en train de s'installer entre les enseignants et le gouvernement PS, commence l'instituteur, j'entends dans les cours de récré de plus en plus de propos comme: "Pourquoi le PS se met-il à taper sur son électorat? C'est suicidaire...", ou: "J'ai voté PS en 2012, plus jamais je ne me ferai avoir".
Le professeur des écoles voit se profiler le spectre de la présidentielle de 2002, avec l'échec retentissant de Lionel Jospin et l'accession-surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour.
"Cette ambiance me rappelle 2002 et le ressentiment contre Claude Allègre. Beaucoup de mes collègues ont alors voté Jean-Pierre Chevènement ou ne se sont pas déplacés avec les conséquences que l'on sait", écrit-il.
"Il est urgent que les gens "d'en haut" comprennent ce qui se passe plus bas", plaide-t-il. Et il développe des arguments pour montrer que cette réforme, qui fait passer la semaine en primaire de quatre jours à quatre jours à demi, est "absurde et vaine".
1. Des conditions de travail dégradées pour les profs:
"Les enseignants ont besoin de leur mercredi pour récupérer, écrit-il, il faut être dans une classe difficile, plonger en apnée dans une arène à 8 heures 30 et en sortir à 16 heurs 30 épuisé, mais ayant encore les parents à rencontrer, les corrections à faire et la préparation du lendemain à gérer, pour savoir qu'un jour au milieu de la semaine permet de se laver le cerveau et de récupérer. Nous allons vers un absentéisme qui va exploser: les enseignants ne sont pas des surhommes".
2. Un nouvel appauvrissement de la profession:
"Les enseignants du premier degré sont en train de s'appauvrir, poursuit Philipppe Rivière, comment peuvent-ils accepter une réforme tant qu'ils ne seront pas revalorisés, alors qu'ils subissent une véritable dégringolade sociale ?
"En 31 ans, j'ai vu glisser vers le bas la considération dont nous jouissions et le bulletin de paie. A mes débuts, un instit 11ème échelon gagnait 10 000 francs et avait droit à un logement de fonction. Aujourd'hui, un professeur des écoles 11ème échelon va avoir autour de 2 500 euros nets (17 000 de nos ex francs ) sans logement de fonction, alors que l'inflation a plus que doublé ( 2 fois et demie). L'Insee a calculé que nous avions perdu plus de 25 % de pouvoir d'achat".
Avec la réforme, selon lui, les enseignants vont encore y perdre, avec des coûts de transports et de garde d'enfants le mercredi, "sans aucune compensation ou si peu que c'en est presque insultant. Le fameux "les profs ne font pas ça pour l'argent " de Monsieur Peillon est méprisant: nous nous sentons pris pour les derniers naïfs utopistes qui vivraient d'aumône et d'eau fraîche et non pour des professionnels expérimentés et compétents rémunérés en conséquence".
3. Un manque de dialogue
"Cette réforme se baserait sur des études de chrono-biologistes qui feraient consensus, (...) loin de la vraie vie et des 25 à 30 élèves entassés dans une salle de 45 mètres carrés".
"Pourquoi ne pas nous avoir demandé notre avis ?, s'interroge alors Philippe Rivière, quelle est cette pratique nouvelle au PS qui consiste à ouvrir des sites internet où chacun, le boulanger du coin ou l'enseignant, peut déposer son avis, à un titre équivalent, sans tenir compte de l'expérience du professionnel de terrain? ".
4. Aucun mieux pour les élèves
"Quand on voit les modalités d'application de la réforme avec une pause méridienne rallongée et des enfants qui reprendront l'école à 14 heures 15 pour finir à 16 heures 30, il faut ne pas être enseignant pour penser qu'ils seront reposés et que ces nouveaux rythmes leur seront profitables.
"Chaque mercredi matin jusqu'en 2017, pronostique Philippe Rivière, en ouvrant la porte de leur classe, les professeurs des écoles se diront: "Merci Monsieur Peillon, merci le PS de me donner la chance de travailler un jour de plus par semaine sans être payé plus".
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Instituteur depuis 31 ans, sympathisant socialiste "depuis toujours", Philippe Rivière vient d'envoyer un mail à son député socialiste. Opposé à la réforme des rythmes scolaires, il met en garde contre un divorce entre les profs et le PS. Et demande aux "gens d'en haut" d'écouter "ceux plus bas".
Il ne s'agit que d'un témoignage. Mais à un moment-clé de la réforme, ce type de démarche sonne comme un avertissement. La victoire du PS avait été acccueillie avec un immense soulagement après les années sarkozystes et ses vagues de suppressions de postes (80 000 dans l'Education). Mais les professeurs des écoles commencent déjà à déchanter. Or le ministre Vincent Peillon, qui a placé le primaire au coeur de la Refondation, ne peut rien faire sans eux.
"A un moment, il faut mettre les points sur les i ... et les bulletins dans l'urne", explique Philippe Rivière, prof en CP-CE1 dans une école primaire du Var comptant neuf classes.
Voici des extraits de son courrier envoyé mardi, jour de mobilisation contre la réforme des rythmes (photo ci dessus), au député de Toul Dominique Potier. (originaire de Meurthe et Moselle, Philippe Rivière, nommé en septembre dans le Var, votait il y a peu dans cette circonscription).
"Depuis quelques semaines, une incompréhension profonde est en train de s'installer entre les enseignants et le gouvernement PS, commence l'instituteur, j'entends dans les cours de récré de plus en plus de propos comme: "Pourquoi le PS se met-il à taper sur son électorat? C'est suicidaire...", ou: "J'ai voté PS en 2012, plus jamais je ne me ferai avoir".
Le professeur des écoles voit se profiler le spectre de la présidentielle de 2002, avec l'échec retentissant de Lionel Jospin et l'accession-surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour.
"Cette ambiance me rappelle 2002 et le ressentiment contre Claude Allègre. Beaucoup de mes collègues ont alors voté Jean-Pierre Chevènement ou ne se sont pas déplacés avec les conséquences que l'on sait", écrit-il.
"Il est urgent que les gens "d'en haut" comprennent ce qui se passe plus bas", plaide-t-il. Et il développe des arguments pour montrer que cette réforme, qui fait passer la semaine en primaire de quatre jours à quatre jours à demi, est "absurde et vaine".
1. Des conditions de travail dégradées pour les profs:
"Les enseignants ont besoin de leur mercredi pour récupérer, écrit-il, il faut être dans une classe difficile, plonger en apnée dans une arène à 8 heures 30 et en sortir à 16 heurs 30 épuisé, mais ayant encore les parents à rencontrer, les corrections à faire et la préparation du lendemain à gérer, pour savoir qu'un jour au milieu de la semaine permet de se laver le cerveau et de récupérer. Nous allons vers un absentéisme qui va exploser: les enseignants ne sont pas des surhommes".
2. Un nouvel appauvrissement de la profession:
"Les enseignants du premier degré sont en train de s'appauvrir, poursuit Philipppe Rivière, comment peuvent-ils accepter une réforme tant qu'ils ne seront pas revalorisés, alors qu'ils subissent une véritable dégringolade sociale ?
"En 31 ans, j'ai vu glisser vers le bas la considération dont nous jouissions et le bulletin de paie. A mes débuts, un instit 11ème échelon gagnait 10 000 francs et avait droit à un logement de fonction. Aujourd'hui, un professeur des écoles 11ème échelon va avoir autour de 2 500 euros nets (17 000 de nos ex francs ) sans logement de fonction, alors que l'inflation a plus que doublé ( 2 fois et demie). L'Insee a calculé que nous avions perdu plus de 25 % de pouvoir d'achat".
Avec la réforme, selon lui, les enseignants vont encore y perdre, avec des coûts de transports et de garde d'enfants le mercredi, "sans aucune compensation ou si peu que c'en est presque insultant. Le fameux "les profs ne font pas ça pour l'argent " de Monsieur Peillon est méprisant: nous nous sentons pris pour les derniers naïfs utopistes qui vivraient d'aumône et d'eau fraîche et non pour des professionnels expérimentés et compétents rémunérés en conséquence".
3. Un manque de dialogue
"Cette réforme se baserait sur des études de chrono-biologistes qui feraient consensus, (...) loin de la vraie vie et des 25 à 30 élèves entassés dans une salle de 45 mètres carrés".
"Pourquoi ne pas nous avoir demandé notre avis ?, s'interroge alors Philippe Rivière, quelle est cette pratique nouvelle au PS qui consiste à ouvrir des sites internet où chacun, le boulanger du coin ou l'enseignant, peut déposer son avis, à un titre équivalent, sans tenir compte de l'expérience du professionnel de terrain? ".
4. Aucun mieux pour les élèves
"Quand on voit les modalités d'application de la réforme avec une pause méridienne rallongée et des enfants qui reprendront l'école à 14 heures 15 pour finir à 16 heures 30, il faut ne pas être enseignant pour penser qu'ils seront reposés et que ces nouveaux rythmes leur seront profitables.
"Chaque mercredi matin jusqu'en 2017, pronostique Philippe Rivière, en ouvrant la porte de leur classe, les professeurs des écoles se diront: "Merci Monsieur Peillon, merci le PS de me donner la chance de travailler un jour de plus par semaine sans être payé plus".
- Mestelle51Habitué du forum
Le PS sait pertinemment que le vote enseignant lui est acquis. Si on part de ce fait, cela explique pourquoi il ne fait plus d'efforts et porte moins attention à ce que souhaite les personnes de l'EN.
- DUMACNiveau 6
Mestelle51 a écrit:Le PS sait pertinemment que le vote enseignant lui est acquis. Si on part de ce fait, cela explique pourquoi il ne fait plus d'efforts et porte moins attention à ce que souhaite les personnes de l'EN.
C'est de moins en moins vrai.
- Mestelle51Habitué du forum
DUMAC a écrit:Mestelle51 a écrit:Le PS sait pertinemment que le vote enseignant lui est acquis. Si on part de ce fait, cela explique pourquoi il ne fait plus d'efforts et porte moins attention à ce que souhaite les personnes de l'EN.
C'est de moins en moins vrai.
Je m'étais rappelé un sondage sur le sujet avant l'élection présidentielle
Au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril, 46 % des 712 enseignants représentatifs interrogés du 13 au 15 février, comptent voter pour le candidat socialiste François Hollande. Et au second tour, 79 % de ces enseignants du primaire, des collèges et des lycées ont l'intention de faire ce même choix
Électoralement les enseignants ne sont pas un électorat à "conquérir" pour le parti socialiste, et je pense qu'il le considère comme acquis. C'est donc plus difficile de se faire entendre.
- DUMACNiveau 6
Mestelle51 a écrit:DUMAC a écrit:Mestelle51 a écrit:Le PS sait pertinemment que le vote enseignant lui est acquis. Si on part de ce fait, cela explique pourquoi il ne fait plus d'efforts et porte moins attention à ce que souhaite les personnes de l'EN.
C'est de moins en moins vrai.
Je m'étais rappelé un sondage sur le sujet avant l'élection présidentielle
Au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril, 46 % des 712 enseignants représentatifs interrogés du 13 au 15 février, comptent voter pour le candidat socialiste François Hollande. Et au second tour, 79 % de ces enseignants du primaire, des collèges et des lycées ont l'intention de faire ce même choix
Électoralement les enseignants ne sont pas un électorat à "conquérir" pour le parti socialiste, et je pense qu'il le considère comme acquis. C'est donc plus difficile de se faire entendre.
Moi je constate autour de moi, et je fais plusieurs établissements car contractuel,des propos qui ne correspondent pas du tout à l'idéologie socialiste. En même temps ça ne fait pas 712 enseignants et je ne suis pas sondeur.
- NitaEmpereur
Mestelle51 a écrit:Le PS sait pertinemment que le vote enseignant lui est acquis. Si on part de ce fait, cela explique pourquoi il ne fait plus d'efforts et porte moins attention à ce que souhaite les personnes de l'EN.
Ah oui ?
J'en doute fort. Il lui fut acquis, et puis il y a eu Allègre et Royal, et les profs allèrent voter ailleurs, de plus en plus loin...
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A clean house is a sign of a broken computer.
- NitaEmpereur
Mestelle51 a écrit:DUMAC a écrit:Mestelle51 a écrit:Le PS sait pertinemment que le vote enseignant lui est acquis. Si on part de ce fait, cela explique pourquoi il ne fait plus d'efforts et porte moins attention à ce que souhaite les personnes de l'EN.
C'est de moins en moins vrai.
Je m'étais rappelé un sondage sur le sujet avant l'élection présidentielle
Au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril, 46 % des 712 enseignants représentatifs interrogés du 13 au 15 février, comptent voter pour le candidat socialiste François Hollande. Et au second tour, 79 % de ces enseignants du primaire, des collèges et des lycées ont l'intention de faire ce même choix
Électoralement les enseignants ne sont pas un électorat à "conquérir" pour le parti socialiste, et je pense qu'il le considère comme acquis. C'est donc plus difficile de se faire entendre.
Ton sondage m'aurait fait penser, à moi, que 712 enseignants interrogés souhaitaient voter contre Nicolas Sarkozy.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- OlympiasProphète
Le contexte actuel devrait pourtant faire réfléchir Peillon...j'entends des collègues regretter d'avoir voté pour Hollande...De mes réunions récentes, une chose a émergé : Pas d'argent pour le lycée, qui coûte déjà trop cher. Le paquet sur le primaire.
La direction de la Dgesco prend mal le fait que nous pensions que la différence ne saute pas aux yeux depuis le changement de locataire rue de Grenelle....!
Sauf que certains changements attendus n'arrivent pas : des programmes toujours mal foutus et infaisables, des consignes absurdes, toujours autant de consignes pédagogiste excessif gnangnan, le
Tout est lent parce qu'on a multiplié les instances à consulter (et qui ne servent à rien). Les concertations sont toujours de façade parce qu'on demande son avis à tout le monde et en dernier aux gens qui ont les mains dans le cambouis...
La direction de la Dgesco prend mal le fait que nous pensions que la différence ne saute pas aux yeux depuis le changement de locataire rue de Grenelle....!
Sauf que certains changements attendus n'arrivent pas : des programmes toujours mal foutus et infaisables, des consignes absurdes, toujours autant de consignes pédagogiste excessif gnangnan, le
- Spoiler:
- bordel
Tout est lent parce qu'on a multiplié les instances à consulter (et qui ne servent à rien). Les concertations sont toujours de façade parce qu'on demande son avis à tout le monde et en dernier aux gens qui ont les mains dans le cambouis...
- ZenxyaGrand sage
Extrait du blog cité plus haut "J'ai voté PS en 2012, plus jamais je ne me ferai avoir".
J'ai dit peu ou prou la même chose lors d'une conversation à la cantine et je n'étais pas la seule à exprimer amèrement cela.
J'ai dit peu ou prou la même chose lors d'une conversation à la cantine et je n'étais pas la seule à exprimer amèrement cela.
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- Mestelle51Habitué du forum
Nita a écrit:Mestelle51 a écrit:Le PS sait pertinemment que le vote enseignant lui est acquis. Si on part de ce fait, cela explique pourquoi il ne fait plus d'efforts et porte moins attention à ce que souhaite les personnes de l'EN.
Ah oui ?
J'en doute fort. Il lui fut acquis, et puis il y a eu Allègre et Royal, et les profs allèrent voter ailleurs, de plus en plus loin...
Mais c'est qui plus loin? La droite est honnie par la majorité des enseignants dans le public. Bayrou fut un choix assez populaire en 2007, mais on sait ce qu'il est advenu ensuite. Le PS sait que l'électorat de l'EN, et plus largement de la fonction publique est acquis par rejet plus ou moins prononcé de l'autre grand courant politique.
- OlympiasProphète
Le problème, c'est que la droite est claire : elle n'aime pas les profs. Mais en dépit de notre expérience, on a toujours un certain espoir en la gauche...et on découvre régulièrement que le PS est capable du pire...
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