Nos dernières lectures - à partager sans modération !

J'ai aussi du mal à m'enthousiasmer pour une Anna Gavalda ou un Marc-Lévy. Leurs titres sentimentaux du genre "quelque part quelqu'un m'aime", "je t'attendrai partout", "où que tu sois, je t'aimerai", "on a l'éternité pour s'aimer" etc.. ne m'encouragent guère à les lire et depuis que j'ai lu le Précis de littérature du XXIème siècle par Jourde et Naulleau, c'est encore pire... Je ne pourrai plus les lire sans avoir en arrière pensée leur critique. C'est toujours une curiosité, cependant, de découvrir que des collègues - à un certain âge, je précise- n'ont pas encore lu Ovide, Boccace ou Shakespeare, mais qu'ils consacrent leurs temps libres à tel ou tel auteur contemporain.
Maintenant peut-être tout simplement sont-ils convaincus qu'ils n'y trouveraient pas autant de plaisir.

J'ajoute une video avec Jourde et Naulleau : http://bibliobs.nouvelobs.com/20081028/8163/en-video-qui-ne-voudrait-pas-ecrire-comme-marc-levy

Pardonnez-moi cette petite mesquinerie, je n'ai pas envie de supprimer mon message.

Ce n'est pas mesquin du tout, et tu as très bien répondu

Je trouve moi aussi que ce fil devrait en revenir au sujet des toutes "dernières lectures" !

"c'est comme si l'on me forçait à rester devant un mauvais téléfilm de Josée Dayan alors qu'il y aurait Barry Lyndon sur une autre chaîne"
écrit Helbell

Divine musique… Cette dame est au cinéma ce que le trottoir est aux merdes de chiens.

Pour répondre à lunelaure : j'ai passé l'agrèg à 21 ans, et j'avais lu pas mal de choses… Une enfance sans télévision, ça aide…

Allez, je reprends le fil. Je viens de relire "Pour tout l'or des mots" de Claude Gagnière (Bouquins). Un dictionnaire de tous les eux linguistiques et autres. Une splendeur. À laisser dans les lieux d'aisance, pour le déguster à petites touches — vous aurez du bonheur à être constipé !

Bon, eh, il n'y a qu'à créer un fil pour ça, hein.

Je viens de terminer La petite voix du coeur de Billie Letts : un pur bonheur. Billet sur mon blog.

(à l'époque d'Abraxas, on étudiait Corneille et Racine en 4e, j'ai dû attendre la khâgne pour en entendre parler à l'école)

Je cite Hellbell: je ne sais pas quel âge tu as Hellebell mais moi qui ai 29 ans j'ai étudié une pièce de Corneille en 4° et je me souviens encore.
Peut-être que ce débat devrait nous faire réfléchir en tant que profs à la nécessité de faire étudier des textes classiques à nos élèves (attention je dis ça mais je suis la première à dire que je continuerai à étudier Matilda en 6° et j'adore la littérature jeunesse!) afin de leur transmettre une certaine culture.

Je suis en train de lire Chocolat amer de Laura Esquivel, j'en ai juste lu le début mais j'ai adoré, je viendrai vous dire si la suite a été à la hauteur du début!

Le Cid en quatrième, les Plaideurs en troisième. Le reste, en Seconde et Première.
En Angleterre, ils étudient un Shakespeare par an. Mais nous, c'est aujourd'hui comme si nous avions honte des classiques.
Le pédagogisme, c'est aussi ça.
J'adore la littérature jeunesse, mais les gosses ont-ils vraiment besoin de nous pour la lire — si nous sommes par ailleurs arrivés à en faire des lecteurs ?

Pour ma part c'était les Plaideurs en 5ème, Le Cid, Andromaque et l'Avare en 4ème, Bérénice, Horace et Tartuffe en 3ème.
Le reste en seconde et première.
Mais on rentrait en 6ème en sachant écrire (avec moins de 5 fautes en dictée) et on y commençait le latin en janvier.

je crée un fil spécial "les lectures des profs" , consacré aux "pour les profs lecteurs d'anna gavalda et consorts" et "contre les profs qui n'ont pas lu anna karénine" pour permettre de parler ici exclusivement des livres que vous avez lus dernièrement.

Carabas a écrit:En quoi consistaient les "certificats de littérature" dont vous parlez, Retraitée? Ce sont les équivalents de nos UE?

En fac, j'ai trouvé l'enseignement très fragmenté et trop spécialisé. On manque de vue d'ensemble.

Je recommande toutefois la lecture de Comment parler des livres qu'on n'a pas lus? de Pierre Bayard, qui, sous un titre provocateur, analyse les différentes situations de "non lecture" auxquelles l'on peut être confronté.

La première année de fac s'appelait Propédeutique. On ne se spécialisait pas encore. Il y avait des cours de philo, langues, histoire-géo, lettres, ainsi que des TD. On avait droit à 2 "tickets" d'examen , il y avait une session en juin et une en septembre. Ceux qui rataient se réorientaient. Pas de partiels, juste un examen final, dont on choisissait les épreuves dans un éventail limité .Dissertation de Lettres, philo ou histoire, si mes souvenirs sont bons, plus épreuves de langue à l'écrit.
Ceux qui présentaient les IPES (pré recrutement de professeurs du secondaire) étaient sélectionnés par cet examen, le CELG.
D'autres avaient ces IPES par admissibilité aux ENS;
Ensuite, il y avait deux années de licence. Il existait des licences "libres" et des licences d'enseignement.
Pour se présenter aux concours, il fallait une licence d'enseignement.
En Lettres, on passait 4 certificats de licence, en général 2 par an, mais on pouvait étaler davantage.
Pas de partiels, 2 sessions, juin et septembre.
Pour ma part, j'ai passé le certificat de littérature et celui de Grammaire et philologie la première année (27 heures de cours et TD!) et les certificats de Lettres étrangères (allemand, avec Humain trop humain de Nietzsche et Le Voleur de ciel de Werfel à travailler dans le texte) et de Littérature comparée (on pouvait choisir un CES d'histoire)
Voilà, les épreuves étaient des dissertations et explications de textes en Littérature, des études de texte et de la stylistique en garammaire , des versions d'ancien français avec phonétique, vocabulaire, morphologie en ancien français, une dissertation et une version en allemand, une dissertation en comparée, ainsi que des explications de textes à l'oral. autant dire les mêmes épreuves qu'au CAPES que j'ai passé.
J'aurais eu horreur pour ma part du bachotage incessant des partiels, nous allions en cours ou nous séchions, nous bossions souvent seuls ou en groupe (idéal pour les concours!), nous rendions ou non les devoirs.

Je ne suis pas prof de Lettres mais j'ai passé un bac A et je pense en effet qu'il s'agit d'une question de génération, sans télé et encore moins jeux videos et autres gadgets, nous lisions beaucoup au lycée, on avait lu avant le bac des ouvrages dont nombre de jeunes collègues n'ont même pas entendu parler !


Et je vous passe l'inculture générale de beaucoup en salle des profs, sans compter les fautes d'orthographe sur les bulletins, ça me scie mais bon c'est juste un constat, sans polémique OK ?

Merci beaucoup, Retraitée.
En licence, nos partiels étaient bien calqués sur les épreuves du capes.

Daphné a écrit:Et je vous passe l'inculture générale de beaucoup en salle des profs, sans compter les fautes d'orthographe sur les bulletins, ça me scie mais bon c'est juste un constat, sans polémique OK ?

Dans ma promo d'IUT, j'ai souvent été surprise. Une n'avait jamais entendu parler de la crise de 29. Une autre, c'était le baroque. Une autre voulait travailler dans l'édition, mais n'aimait ni la littérature ni les sciences humaines. Je sais qu'il n'y a pas que ça comme livres, mais quand même...
A la bibliothèque, j'ai halluciné quand j'ai compris qu'une bibliothécaire croyait que la "luxure" était le goût du luxe.

Niveau lecture, j'ai repris Terre des Oublis.

Ah, Pour tout l'or des mots c'est effectivement très bien !

Stephie a écrit:Euh, on peut reprendre nos petites papotes sur nos lectures ?

Euh... Moi, je n'ai rien contre, hein.

oui, j'ai fait un autre post exprès sur la conversation "ce qu'il convient qu'un prof lise-ait lu", intitulé "les lectures des profs".

Abraxas a écrit:Le Cid en quatrième, les Plaideurs en troisième. Le reste, en Seconde et Première.
En Angleterre, ils étudient un Shakespeare par an. Mais nous, c'est aujourd'hui comme si nous avions honte des classiques.
Le pédagogisme, c'est aussi ça.
J'adore la littérature jeunesse, mais les gosses ont-ils vraiment besoin de nous pour la lire — si nous sommes par ailleurs arrivés à en faire des lecteurs ?

Si mes souvenirs sont bons, en 6e, l'Iliade et l'Odyssée, les Aventures de Télémaque (en abrégé), Le Médecin malgré lui.
En 5e, Les Plaideurs, Le Lutrin de Boileau, les Fourberies de Scapin, de larges extraits de La Légende des Siècles, Daudet (,)
En 4e, Le Cid, L'Avare, Le Bourgeois gentilhomme, La Mare au diable et la petite Fadette
En 3e, Horace, Andromaque, Les femmes savantes, Les Précieuses ridicules
en 2nd, Britannicus, Cinna, Tartuffe
en 1ère, Polyeucte, Le Misanthrope, Esther et Athalie, sans compter tout ce que j'ai oublié. Nous n'étudiions pas Phèdre, sans doute jugé scabreux!
Et on balayait, de plus, toute les grandes ouvres littéraires par ordre chronologique : on voyait le Moyen-Age en 3e, avec initiation légère à l'ancien Français, le 16e 17e en seconde, le 18e et 19e en première. On touchait peu au 20e.
Quand j'ai passé le premier bac, en 1ère, j'ai eu le choix entre une dissertation sur programme ( Montaigne, Les Essais), une dissertation générale sur le roman, et un commentaire sur programme (Chateaubriand, La grive de montboissier); Il n'y avait pas d'épreuves orales.

Mais finalement, de la 4e à la 1ère, tu as surtout étudié du théâtre ?

Je dois être un peu plus jeune que Retraitée, j'ai eu exactement le même programme qu'elle au collège, mais, à partir de la seconde, nous n'avons plus eu droit à ces œuvres (les professeurs nous expliquaient que "c'était tous les ans la même chose et que ça ennuyait les élèves qui préféraient découvrir des choses moins lues, moins rebattues"). Nous n'avons donc plus étudié de "grands classiques" et, si l'on gardait parfois les "grands auteurs", c'était pour en présenter des œuvres moins connues (par exemple en 2nde : Nicomède, Le bachelier, Lucien Leuwen, mais aussi Les petits enfants du siècle, censés être plus proches de nous ; en 1° : Montaigne, Agrippa d'Aubigné, Le neveu de Rameau, L'assommoir).

Je rajoute les romans des programmes de 4° et 3° : Germinal, Eugénie Grandet, Au bonheur des dames, Le Père Goriot, Le Rouge et le Noir.

Si vous pouviez respecter désormais le thème de ce fil, ce serait sympa ! Marquise a crée un autre fil sur les lectures de profs et votre conversation pourrait y avoir sa place (ou alors vous créez un fil supplémentaire). Merci !

Toutes mes confuses (et bing ! Me voilà à nouveau hors-sujet !)

Ce n'est pas grave !

Je reprends donc le fil de départ! (pour l'anecdote, je me tâte à commander Anna Karenine... une édition poche à conseiller? Ceci dit, les Frères Karamazov m'attendent aussi sur une étagère...).

Et donc, je viens de terminer La Marque, premier tome d'une série de fantasy de Jacqueline Carey.
Si le démarrage était un peu long, une fois certaines choses mises en place... je me suis totalement laissée porter par la lecture. Un très, très bon roman de Fantasy malgré un début pénible.

j'ai lu Anna Karénine en édition livre de poche. abordable et classique.

Angua a écrit:Je reprends donc le fil de départ! (pour l'anecdote, je me tâte à commander Anna Karenine... une édition poche à conseiller? Ceci dit, les Frères Karamazov m'attendent aussi sur une étagère...).

Et donc, je viens de terminer La Marque, premier tome d'une série de fantasy de Jacqueline Carey.
Si le démarrage était un peu long, une fois certaines choses mises en place... je me suis totalement laissée porter par la lecture. Un très, très bon roman de Fantasy malgré un début pénible.

Angua je ne sais pas, je le lis dans une très vieille édition que ma mère m'a prêté. Je l'ai vu aussi chez Folio classique, il coûte quand même 9 euros.

Je l'ai en GF, l'édition n'est pas mal.

J'ai fini Le voyage à Perros de Jacques Thomassaint, un joli petit bouquin jeunesse, bien écrit.

J'ai lu Anna Karenine en collection folio... le livre de mes 15ans, que j'ai relu je ne sais combien de fois...